Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)

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Sheyn Ekohos
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MessageSujet: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyMer 30 Mai 2012, 20:45

Je m'accordais ma première pause de la journée, déjà bien entamée. Je n'avais pas pris la peine de manger, pas plus que d'aller me changer entre deux clients, alors que la chaleur de la boutique me faisait suer à grosses gouttes. Ces derniers jours, il y a avait beaucoup plus de clients qu'à l'accoutumée, et ma cadence de travail s'en ressentait : obligée d'enchaîner les commandes et les blessures à soigner, j'en arrivais à ne plus différencier mes patients, qui se ressemblaient de plus en plus. Ce n'était pas dans mes habitudes de travailler de cette façon, faisant au plus vite, et je n'appréciais pas particulièrement ça. Ca me donnait l'impression de n'avoir aucune compassion, or c'était la raison précise qui m'avait conduite à ce métier : avoir de la compassion et ainsi mieux maîtriser mes crises.
Je faisais donc ma première pause de la journée. Je venais de me changer, enfilant une robe légère en mousseline grise perle, et d'entamer mon repas, composé d'un casse-croûte au thon et d'une brioche bien dorée, quand je me suis souvenue que je n'avais pas remis certains de mes produits à leur place. Connaissant mon caractère tête en l'air, c'était un coup à ne plus les retrouver par la suite.
En arrivant dans la boutique même, ma brioche à la main (pour ne pas dire à la bouche), je n'eut pas le temps de faire plus de trois pas que déjà la porte s'ouvrait. Décidément, je ne pourrais pas manger tranquillement !
Je me suis donc retournée vers mon nouveau client, et faillit en lâcher mon dessert. Je me suis retrouvée devant non pas une mais deux personnes, parfait oxymore humain. Un jeune homme et une jeune femme se tenaient devant le comptoir. Il était grand, élancé, des cheveux blonds, richement vêtu bien que de façon sobre, à la manière d'un voyageur ou d'un aventurier. Elle était de taille respectable, brune. Mais ce n'est pas ce qui attira mon attention. Non, ce qui me marqua fut sa tenue dépenaillée, presque en lambeaux. Ses pieds non chaussés étaient couverts de bandages de fortune qui ne devaient plus guère les protéger. A l'inverse de son compagnon, elle semblait exténuée, appuyée sur lui, son bâton à la main. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé ? Combien de jours de voyage traînait-elle derrière elle ?
J'eu mal pour elle lorsque que mon regard se posa de nouveau sur ses pieds et que j'y vis des écorchures et du sang séché.
Je me précipitais vers une chaise, terminant ma bouchée de brioche en l'avalant sans l'avoir mâchée, et la tirais devant le comptoir.


-Asseyez-vous, asseyez-vous, cela soulagera vos pieds.

Je marquais une pose, et me tapotais les lèvres avec l'index. Je ne savais pas trop à qui m'adresser. Avec la fatigue, je ne savais pas si la jeune femme était en mesure de répondre à toutes mes questions. Cependant, je ne savais pas non plus si son compagnon pourrait me fournir les réponses attendues, puisque rien ne disait qu'ils faisaient route ensemble depuis longtemps. C'était même tout le contraire.

*Bouge-toi, Sheyn ! Allez, décide-toi, c'est pas comme s'ils avaient toute la journée, et toi non plus ! *

Je secouais la tête, et me tournais finalement vers le jeune homme, main tendue, avec un grand sourire.

-Je me présente, Sheyn, pour vous servir. Que puis... Je veux dire.. Savez-vous ce qu'il est arrivé à ses pieds ? Et si elle souffre d'autre chose ?

Je me penchais vers ma patiente, puis lui tendis également la main.

-Mademoiselle.. Je vais devoir nettoyer et désinfecter. Ca risque d'être plutôt douloureux..
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Jordane Livingston
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MessageSujet: Re: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyMer 27 Juin 2012, 18:10

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Dernière édition par Jordane Livingston le Lun 28 Jan 2013, 08:43, édité 1 fois
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Aelix Sith
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MessageSujet: Re: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyVen 06 Juil 2012, 22:57

En poussant la porte de l’herboristerie, je m’étais attendue à tomber nez à nez avec une vieille dame à la peau fripée comme celle d’une pomme, ou peut être un homme momifié par l’âge, à la longue barbe emmêlée, perdu au milieu de bocaux auxquels il ne pourrait accéder qu’après de longues et douloureuses contorsions… Oui, c’était ce à quoi je me serais naturellement attendue, ce que j’imaginais quand je passais devant une échoppe de ce genre. Je n’avais encore jamais eu le loisir d’y rentrer, faute de réelle nécessité : mon corps, nourri par l’énergie de centaines de personnes différentes, n’avait plus présenté de faiblesse depuis bien des années.
Aussi fus-je bien surprise de voir surgir, surprise visiblement en pleine pause, une belle et jeune femme étrangement bien assortie à son univers de plantes et de remèdes… La surprise m’ôta quelques temps la parole. Du moins préférais je croire qu’il s’agissait de la surprise, et que cela n’avait aucun rapport avec le visage angélique de la jeune femme ni avec l’agaçante propension d’Ael à se laisser séduire par tout ce qui était potentiellement féminin. Il était, depuis que sa présence grandissait en moi, chaque jour un peu plus difficile de discerner mes pensées des siennes, et je craignais de bientôt me mettre moi-même à rêver de courtiser chaque beau visage que je croiserais… Cette perspective me fit frissonner, me ramenant à des considérations plus urgentes.
En parlant d’ange… Maintenant que mes yeux s’adaptaient à la semi pénombre de la boutique, ce que j’avais pris pour une étrange et ample voilure se révélait être une paire d’ailes immaculées, si longues que l’extrémité des plus longues plumes effleuraient le sol, y créant, au hasard des jeux de lumières, d’insolites reflets.

*Une ange.*
J’hésitais entre le mépris et l’admiration, puis optais rapidement pour la seconde : le mépris, je le réservais aux humains. Et ces ailes… je rêvais d’en avoir. Cela ne me servirait pas à grand-chose, évidemment, mais c’était tellement beau. Cela ferait, de plus, une excellente publicité pour ma taverne. « La taverne de l’ange », oui, ça sonnait bien. Peut être devrais je me mettre à la recherche d’un ange, lui arracher ses ailes et les fixer à mon dos… j’étais certaine que cela ferait sensation. Je considérais la jeune ange d’un air pensif, sans même prêter attention à Jordane. Celle-ci ne m’avait pas vraiment facilité la tâche en ville, au contraire : elle m’agaçait un peu, il fallait l’avouer, mais pas encore assez pour que je change d’avis et m’occupe moi-même de lui planter des poignards dans son petit corps fragile. Quoi que l’idée était tentante. Peut être plus tard, qui sait.
J’hésitais un moment à serrer la main de l’ange. Shyen. Quel doux nom. Mais ne risquait elle pas de ressentir ma nature en provoquant un contact physique ? Dans le doute, je fis un effort mental pour retirer toute trace de ma présence dans la main que je lui tendis en retours. Elle appartenait entièrement à Ael. J’abrégeais le contact, espérant qu’elle n’avait rien détecté : après tous, nos deux espèces ne s’appréciaient guère, et j’avais encore besoin de ses services. Après tout, j’avais une âme innocente à corrompre. Je répondis à sa présentation d’une voix plus chaude que je ne l’avais prévue :


Charmé, Sheyn. Mon nom est Aelix, et voici Jordane. D’après ce que je sais, elle a voyagé pieds nus trop longtemps. Elle est aussi épuisée : je l’ai trouvée évanouie dans les collines, presque déshydratée. J’ai pensé qu’il valait mieux l’amener ici pour plus de sureté.

Au vu de la réaction inquiète de la jeune femme, j’avais bien fait. Les humains étaient vraiment fragiles…

Je ne la connais pas depuis très longtemps, je ne sais pas si elle a subit d’autres blessures. Mais elle a besoin de repos. Peut être pourra t elle nous renseigner après.

Tout en parlant, je fixais la jeune fille d’un air un peu attristé. Elle avait beau être d’une bêtise hors norme, elle était une amie, ou quelque chose qui s’en rapprochait. Je n’étais pas encore habituée au principe, j’ignorais ce qu’il convenait de ressentir en ce genre de situation.

Je… peut être devrais je vous laisser, si vous avez besoin de l’examiner, ou quelque chose de ce genre. Je ferais mieux d’aller lui acheter des vêtements plus convenables.

Mimer la pudeur m’amusa assez. Je ne risquais pas, même avec l’influence d’Ael, de plonger dans le voyeurisme, mais les apparences jouaient et de plus, Sheyn n’aurait surement pas besoin de moi pour la suite. Il serait toujours temps de parler plus tard.
Oui, de longues conversations, je l’espérais.
Je sortis dans la ruelle, cherchant à repérer un fripier où je pourrais acheter quelques vêtements pour la jeune fille. Et pourquoi pas des chaussures.

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Sheyn Ekohos
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MessageSujet: Re: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyMer 11 Juil 2012, 23:50

La main du jeune homme dans la mienne se trouva être plus chaude que je ne m'y attendais compte tenu de la température ambiante. Plus douce, aussi, et je ne pus qu'admirer ses longs doigts fins. Des doigts de pianiste. Aelix, hein ? Ravie, vraiment ravie de faire la connaissance d'un être au prénom si peu banal. Je secouais doucement la tête devant cette pensée déplacée, la chassant comme une mouche agaçante pour me concentrer sur ma patiente qui m'avait serré la main avec une poigne que je n'aurais pas devinée chez elle au vue de son état, il faut bien l'avouer, lamentable. Je me demandais d'ailleurs comment elle pouvait être encore debout et le dos droit, assise sur sa chaise comme un soldat qui attend patiemment qu'on le rafistole avant de le renvoyer combattre.

- Je ne crains pas la douleur.

Je ne pu m'empêcher de sourire à cette phrase. Sourire qui se transforma bien vite en grimace alors que je m'agenouillais pour regarder plus attentivement la plante de ses pieds. Elle avait du cran, cette gamine, et on ne pouvait pas le lui reprocher ! Beaucoup se seraient contentés de s'effondrer de douleur en gémissant, voire même n'auraient pas continuer à avancer avec la peau à vif de cette façon, et je ne m'excluais pas forcément du lot, si bien que je ne pouvais qu'admirer Jordane et la force de caractère dont elle semblait faire preuve. Cependant, je ne pu empêcher la remarque qui suivit de franchir mes lèvres, trop consciente que ma patiente restait tout de même une jeune fille.

-Vous pouvez laisser tomber ce masque de force et de simili-arrogance, Jordane. J'ai l'habitude de voir les gens se plaindre de différents maux, mais rarement j'ai été confrontée à de pareilles blessures. Vous avez infligé un bien cruel châtiment à vos pieds, et il serait bien compréhensible que vous souffriez, d'autant que ce que je vais vous faire subir ne sera pas indolore je le crains.

Aelix pris congé , faisant preuve d'une pudeur digne des gens de bonne famille.

- D'ici trente minutes, vous pourrez revenir la chercher, si vous le souhaiter. Cependant, ne vous pressez pas trop et prenez votre temps, je prendrais bien soin de votre amie.

Je ne savais pas s'il m'avait entendue, puisqu'il referma la porte quasiment au même instant et sans un mot. Acheter de nouveaux vêtements était un choix judicieux, et avec un peu de chance, il penserait également à rechercher des chaussures. Quant à moi, il était temps de me mettre au travail avant que les plaies ne s'infectent. D'autant que plus vite la chose serait faite, plus vite je pourrais mettre fin à sa douleur.
Je me dirigea vers un broque pour y puiser de l'eau que je lui apporta ensuite dans un verre. Si elle avait fait beaucoup de route, sans doute était-elle assoiffée. Et peut-être avait-elle faim, également ?


- Avez-vous faim, Jordane ? J'ai quelques victuailles et des brioches dorées à point dans mon arrière boutique, si vous souhaitez que j'aille vous en chercher. Elles m'ont été apportées par un client en guise de remerciement, et elles sont vraiment excellentes. Il m'a dit les avoir achetées dans une guinguette appelée le "Chat en boite" qui se trouve non loin d'ici. Je n'y suis jamais allée, mais j'en ai eu des échos positifs, je ne peux donc que vous conseiller de vous y rendre lorsque vous serez remise de votre périple et si vous chercher un lieu ou loger.

Tout en parlant, j'avais commencé à sortir divers outils et plantes, ainsi que quelques potions. Et c'est en continuant de parler que je commençais à retirer les petits graviers enfoncés dans ses chairs à l'aide d'une pince à épiler, grimmaçant de douleur pour Jordane.

- Je vais retirer tout ce qui a pu s'introduire dans les plaies, puis je désinfecterait avec de l'huile de Ciste. Suite à quoi, je vous appliquerais un pansement au miel, qui aidera à votre cicatrisation et empêchera que tout cela ne s'infecte. Si jamais c'est trop douloureux, et malgré votre affirmation de ne pas craindre la douleur, n'hésitez pas à me le dire, je devrais pouvoir vous trouver des analgésiques ou des antalgiques.

J'en étais à son deuxième pied, et me rendis soudainement compte que j'étais en pleine logorrhée tandis qu'elle ne prononçait pas un mot, attendant patiemment que les choses se passent. Or, même si j'aimais expliquer à mes patients les différentes étapes de mon métier, j'étais bien consciente que cela pouvait parfois être profondément ennuyeux pour eux. De plus, ma curiosité avait été piquée à vif par le couple étrange qu'elle et Aelix formaient à son arrivée, et par ce qui a avait pu la pousser à se malmener ainsi. Aussi, je peinais à me contrôler en reprenant la parole, tâchant de ne pas faire preuve de trop d'entrain qui pourrait être pris à tord pour de l'hystérie.

- Excusez-moi, je parle beaucoup je le crains. C'est ce qui arrive lorsque l'on passe des jours entiers avec des cataplasmes pour seule compagnie. Et c'est une bien triste compagnie, je vous l'assure, n'avais-je pu m'empêcher de sourire, sur le ton de la confidence. Bien, passons aux choses sérieuses. Serait-il indiscret de ma part de vous demander pourquoi vos pieds sont dans un pareil état ? Et, avez-vous d'autres blessures, ou sont-elles les seules ? Je souhaiterais vous examiner, si cela ne vous dérange pas, ne serait-ce que pour m'assurer que vous êtes en bonne santé.

Je me tus enfin, tant pour lui laisser le temps de s'exprimer que pour me concentrer sur ma tâche sans la faire souffrir. Et en profiter pour reprendre mon souffle, également, puisqu'après un tel bavardage je commençais à en manquer singulièrement.


[Désolée, Sheyn blablate beaucoup dans ce post u_u]
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Jordane Livingston
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MessageSujet: Re: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyJeu 26 Juil 2012, 15:48

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Dernière édition par Jordane Livingston le Lun 28 Jan 2013, 08:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A la Cornue Fumante (Aelix/Jordanne)   A la Cornue Fumante  (Aelix/Jordanne) EmptyJeu 18 Oct 2012, 16:27

Je fermais la porte de la boutique en prenant sur moi pour retenir un éclat de rire.
« un garçon ne pleure pas ».
Bah voyons.
J'avais presque envie de lui rapporter un de ces petits orphelins qui grouillaient dans les rues, comme de la vermine, et de jouer un peu avec. Elle verrait ainsi qu'un garçon pouvait parfaitement pleurer, et pour de très bonnes raisons. Son innocence crasse m'amusait autant qu'elle me portait sur les nerfs.
Je pris quelques secondes pour me repérer, et remontais la rue en direction d'un des marchés que nous avions croisé en chemin.
Je croisais quelques uns de mes clients en chemin. C'était étrange, de les voir ainsi, loin des relents de bière et des brouhaha de taverne. Ils me saluèrent de la tête, avant de retourner à leurs activités. C'était agréable, et le plaisir que je pris à être ainsi reconnue fit remuer en moi, en nous, la bête avide de reconnaissance et de pouvoir. Bientôt tous me salueraient ainsi. Bientôt tous nous aimeraient. Bientôt, oui.
Ou plus tard. Après tout j'avais, nous avions, tout notre temps.
Je m'arrêtais devant un petit étal proposant des gâteaux secs. Je ne manquais pas d'argent, les affaires de la taverne tournant plutôt bien , et j'avais de toutes façons amassé un pactole assez confortable depuis toutes ces années. Rien ne m'empêchait de prendre quelques petites friandises pour ma nouvelle... Amie.
Ce terme me fit glousser de nouveau. Aah, c'était amusant.
Je commandais donc un petit sachet, puis, après une hésitation, en pris un deuxième. Je mis le tout dans ma sacoche, payais le marchand et me dirigeais vers le stand suivant.
J'y trouvais des habits de chasse et de petites armes d'entraînement, pour enfant. J'écartais ces dernières, mais me penchais sur les premiers. Ils n'étaient pas de très bonne qualité, mais ça ferait l'affaire. Je lui trouverais d'autres habits plus tard. Je pris un ensemble, mais fit l'impasse sur les chaussures, qui n'auraient pas manqué d'appuyer sur les plaies.
Je soupirais. Je ressemblais presque à une mère poule. Qu'importait au fond qu'elle se blesse encore plus ?
Certes, elle serait moins utile, abîmée.

Mais tout de même.

Mes pas m'amenèrent devant un nouveau stand, proposant un vaste choix de fourrures et d'accessoires. Je n'aimais pas les fourrures, pour des raisons personnelles, et en temps normal, je ne m'y serais pas arrêtée. Mais mon regard tomba sur des chaussures simples, en cuir, dont l'intérieur était garnis d'une fourrure douce mais courte. Parfait. Elles étaient sobres, mais pratiques, et, heureusement pour moi, peu chère.
Je les pris donc, et les enfournait avec le reste dans ma sacoche.

J'hésitais à revenir directement à la boutique. Après tout, rien ne me disait que Sheyn en aurait terminé avec la gamine, et j'avais encore une dernière chose à faire.
Mes pas me conduisirent à une boutique de prêteur sur gages tenue par un de mes meilleurs clients. Quelques négociations plus tard, la bague de famille de Jordane avait disparu, et quelques piécettes avaient rendu son poids initial à ma bourse.
Elle m'appartenait, à présent.

Je pris mon temps pour revenir. Je ne prenait que rarement le temps d'arpenter la rue de cette manière, trop souvent accaparée par les affaires de la tavernes. Fut un temps, Aelix avait vécu dans un des quartiers riches de la ville... c'était plus calme que le port, mais pas moins dangereux. De plus, j'avais l'impression que les habitants y étaient largement plus détestables. Mais un jour, oui, un jour ils s'inclineraient eux aussi devant nous. Et je leur ferait payer pour ce qu'ils nous avaient fait. J'en connaissais quelques uns auxquels j'aurais été ravie de rendre les pierres qu'ils m'avaient jeté.
Je passais également, à quelques pâtés de maison de la boutique, devant le premier pub dans lequel j'avais joué, et où Ael m'avait rejoint bien des fois. Il avait l'air bien plus délabré que lorsque je l'avais quitté : pas étonnant, cela dit, une grande partie des habitués de l'époque m'avaient suivie au Chat en boite.

Enfin, je poussais la porte de l'apothicaire. Les senteurs végétales changeaient agréablement des parfums plus gras de la ville et du marché, et mes yeux mirent un peu moins de temps que la première fois à s'adapter à la faible luminosité.
Je remarquais immédiatement l'éclatante silhouette de l'ange, dont les ailes irisées accrochaient des débris de soleil. Cette vision déclencha une envolée de pensées chez Ael, et l'espace d'un instant, je me senti perdue au cœur de la nuée, dans un univers seulement composé de plumes et de choses douces et blanches.
Brr.
Mon regard se détacha de Sheyn, dans un réflexe de défense : nos esprits brûlés me faisaient mal. Je fis de mon mieux pour fermer mon visage, le rendre plus froid que la glace : je connaissais bien cette émotion, et la ressentir dans nos deux esprits à la fois était plus qu'inquiétant. Pas question que quelqu'un s'aperçoive de cette admiration contre nature. C'était une ange, que diable. Un peu de tenue.
Je repérais également Jordane et lui sourit gentiment, trop déphasée pour m'inquiéter de cette démonstration d'affection. Elle avait l'air d'aller mieux.


Désolée d'avoir pris aussi longtemps pour revenir.

Je pris les vêtements dans ma sacoche et les tendis à la jeune fille.

Tiens, tu pourra te changer, comme ça. J'ai pensé que ça t'irait mieux qu'une robe, ajoutais-je.

Je fouillais à nouveau dans mon sac, et en sorti les deux paquets. L'un vint rejoindre le tas de nouveau vêtements, devant Jordane, et l'autre se trouva offert à l'ange.

Une petite compensation pour vous avoir interrompue pendant votre repas. Comment va-t-elle ?
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