Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Tu m'as fait peur!

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Colombe Darklake
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MessageSujet: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyLun 25 Juin 2012, 10:04

Je resserre mon manteau autour de moi. Depuis que je me suis enfuie de mon village, Je n'ai pas trouvé âme qui vive, et je porte encore mes anciens habits. Les cinq jours de marche que j'ai dû faire ne m'ont pas tellement arrangé, ni la toile de mes chaussures d'ailleurs. De plus, les nuits sont froides par ici...

Je marche. Je marche le jour, la nuit, d'un pas tranquille. J'atteindrai Reilor, je le sais. Mais je ne veux pas être à demi-morte lorsque je foulerai enfin les pavés du port.
Je zigzague entre les arbres, évitant la route au maximum. Si je croise un client de la maison close, qui sait ce qui pourrait m'arriver?
Mes pieds s'enfoncent dans la terre meuble de cette fin de journée. Au l'horizon se couche le soleil, miroitant et rougeoyant dans l'air frais du crépuscule. La brise est douce et porte en son sein une odeur fruitée qui m'enivre. Je n'ai plus rien à manger et j'ai faim. Il faut que j'arrive vite à Reilor.
Je marche de plus en plus vite. La faim me donne les moyens d'avancer plus vite. Je me mets presque à courir! Mais la ville est bien loin, à des jours de marche encore, et je dois garder mes forces pour marcher. Je m'arrête peu après, essoufflée. La route est longue et il faut que je me ménage. Il me reste tant de chemin à parcourir!

De désespoir, je me mets à pleurer, bêtement. Ça ne résoudra pas mes problèmes! Je m'assieds sur un petit rocher qui pointe hors du ruisseau coulant à mes pieds. Où trouverais-je de l'argent, de nouveaux habits, de nouveaux amis? Quand arriverais-je à Reilor? Que ferais-je arrivée là-bas? Trouverais-je rapidement un bateau? Et surtout, quand est-ce que j'embarquerais pour de bon, que je partirais de cette terre qui me porte et m'enchaîne depuis des mois?
Peu à peu le flot de larmes se tarit et laisse entendre le doux ricochement de l'eau sur les pierres. Il me reste encore une longue marche à faire, je n'ai pas le temps de m’appesantir sur mon sort. Mais il fait déjà nuit.
Sans bruit, je glisse au bas du petit rocher pour m'y adosser et ramène mes genoux contre moi. Je m'enveloppe tout entière dans mon grand manteau noir, rabattant ma capuche sur mon visage et repliant mes ailes dans une sorte de cocon.
J'ai froid. J'ai faim. J'ai sommeil...
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Zeviehl Voronwë
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMer 27 Juin 2012, 17:45

Spoiler:

C'était toujours en direction opposé de la ville que notre vampire marchait d'un pas lent. Il avait laissé sa grotte pour apprécier la protection de la forêt. Si épaisse qu'elle le cachait aux regards du monde, du ciel et du soleil ardent. Il voyageait la nuit, et se reposait le jour. Dans le seul but de réfléchir. A force de se terrer dans une grotte, cela l'avait amener à en sortir, trop affamé pour rester tranquille. C'était ainsi qu'il avait rencontré Aelix, un jeune homme aux talents mystiques, alors qu'il voulait le manger. Mais Zeviehl avait repris le contrôle avant la catastrophe. Par la suite, ils furent face à un monstre terrifiant et durent fuir. En coopérant, ils réussirent à le mettre en déroute et Zeviehl a pu se restaurer avec son sang.

Il était partir ce jeune homme, vers Reilor. Le vampire ne l'avait pas suivit...
Il ne se sentait pas prêt à se mêler dans la foule. Grouillante de vivant, de cœurs qui battaient, mais surtout, il n'était pas sûr d'y être en sécurité. La garde le cherchait peut-être encore...
Zeviehl marchait. Il suivait le chemin, ou parfois s'enfonçait dans le bois. De temps en temps il sortait d'entre les arbres pour rejoindre le grand chemin principal qu’empruntait les voyageurs. Quand il n'y avait personne et seulement si le temps le permettait. Se mettre sous un grand soleil alors qu'il se nourrissait à peine pouvait être très dangereux. Pour lui, pour les autres...
Oui, il se refusait de manger des humains. Il n'arrivait pas à s'imaginer, à se projeter vers cette réalité. Pourtant, il savait qu'il devait le faire pour éviter de devenir un monstre sans contrôle. Quelque chose en lui l'empêchait de passer le cape...
"Maouw"
Mr Grifou s'impatienta. Son maître s'était arrêté, pensif.
- Tu peux y aller si tu veux.

Le chat ne bougea pas, le fixant de ses yeux ronds.
- Je ne suis plus comme avant, alors pourquoi tu restes avec moi ? A risquer ta vie alors que je pourrais très bien te manger toi aussi !

Le chat resta parfaitement immobile, dans une position assise de félin un peu pépère. Il bailla si fort, que cela pouvait presque insinuer que :
1) Il avait compris ce que son maître avait dit donc : a) Il refusait de partir, b) Il était agacé de ces plaintes.
Ou en 2) Il ne comprenait absolument rien et s'ennuyait...
Ce n'était qu'un chat. Mais un chat qui était arrivé dans la vie de Zeviehl d'une façon tellement peu commune qu'il s'était toujours demandé comment, quand, et pourquoi il était là. Mais il l'aimait ce matou roux Il était heureux de l'avoir à ses côtés, comme un ami qui ne le laissait jamais seul.
- Bon j'ai compris... Je vais te chercher un truc à manger.

Le chat se remit à trottiner sur ses quatre pattes d'un air enthousiaste. Au moins ça, il comprenait ce que ça voulait dire : manger...
Mais un bruit arrêta notre homme... Il entendait quelqu'un pleurer, à chaude larme à entendre les forts sanglots. Il s'approcha de la source qui troublait le calme de la forêt et de la nuit. Il faisait sombre, mais il voyait comme au clair de lune. Zeviehl aperçut une silhouette recroquevillait près d'un rocher. Il perçut dans la pénombre un grand manteau qui cachait le visage du propriétaire mais quelque chose de bien visible l'intrigua. On aurait des ailes, de la taille humaine, semblable à ceux d'un oiseau.
Zeviehl n'était pas sûr de savoir exactement ce qu'il avait en face de lui, mais il resta calme. Pourquoi s’encombrer de la peur de l'inconnu ? Après avoir combattu une créature hybride particulièrement redoutable, il n'avait presque plus peur de rien. A part des humains eux-même, ceux de son espèce... De son ancienne espèce. Car les vampires n'étaient pas tellement "appréciés". Il le savait, il le redoutait.
Mais qu'est-ce qu'une personne faisait ici, seule, en bordure du chemin de Reilor. La ville était à plusieurs jours désormais, peut-être était-elle perdue ?
Le vampire s'arrêta en face de l'inconnu. Fixe comme un poteau, il ne bougeait pas. Il n'émettait aucun son. Il ne s'en rendait pas bien compte lui-même, sans pouls ni cœur, il n'avait ni chaleur, ni frisson... Plus rien de vivant, et pourtant présent parmi eux.
Il était bien en chair et en os en face de cette personne...
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Colombe Darklake
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyDim 28 Oct 2012, 00:32

Je me réveille de ma léthargie sanglotante dans un sursaut, ouvrant brusquement mes yeux glacés. Il fait noir ; pas un rayon de lune ne perce le ramage touffu de la forêt. Privée de ma vue, j'écoute attentivement les bruits qui m'entourent à la recherche de celui qui a troublé mon sommeil. Un ruisseau dévale son lit en ricochant sur les pierres qui le parsèment. Le vent agite les branchages et les feuilles mortes bruissent au sol. Quelques bogues tombent et s'entrouvrent sur la terre ou des racines noueuses. Un écureuil saute de branches en branches pour rentrer au nid. Le froissement de mon pull qui tombe de mon visage et dévoile mon teint blafard. Et puis, un grand vide. Là, devant moi, je n'entends rien. Il n'y a strictement aucun son, on dirait un mur épais. J'ai la chair de poule, et il semblerait que mon cœur veuille s'échapper à tout prix de ma poitrine. Dois-je bouger pour savoir ce qui me fait face, ou rester prostrée, pétrifiée, pour ne pas me faire repérer? La bouche sèche et les sens aux aguets, j'écarquille les yeux pour tenter d'apercevoir ne serait-ce qu'un reflet, une ondulation dans les ténèbres environnants. Peine perdue, l'obscurité est la plus forte. Dans un accès de courage bouillonnant, je me relève et écarte largement mes ailes qui me dominent d'une vingtaine de centimètres. Peut-être ce manège fera-t-il fuir l... euh... la créature qui... m'observe. Ça a forme humaine, c'est du moins ce que je devine. Et ça a l'air carrément plus costaud que moi! Je donne un grand coup d'ailes et fait valser quelques feuilles. Je meurs d'envie de parler, de poser plein de questions du genre "qui êtes-vous, que faîtes-vous ici" et autres, mais je n'ose pas. Il ou Elle m'attaquera peut-être si j'émets un son... Ou alors c'est un client qui m'a reconnue! Je deviens vraiment paranoïaque avec cette histoire, c'est terrible. Enfin, les mots franchissent mes lèvres :

"Bonsoir... Il est à vous ce chat?"

Effectivement, je viens de d'apercevoir un chat tigré. Il a une belle couleur rousse cuivrée, et un poil lustré. Il est décidément très mignon et me donne terriblement envie de le prendre dans mes bras et de le câliner. Mais je ne bouge pas ; je reste statufiée comme ces déesses de marbres que l'on voit dans certains temples, figées dans des postures graciles et légères, parfois pensives ou sérieuses aussi. Moi j'ai juste le regard fixé sur le chat, même si mon esprit est focalisé sur l'être humain planté en face de moi. Au fur et à mesure que s'écoulent les secondes, mes sens s'aiguisent et je vois enfin (miracle!) à travers le voile noir propre à la nuit. L'éclat de ses yeux de feu et de ses cheveux d'or s'accorde parfaitement à la beauté douce mais sauvage de son visage. Une certitude s'impose alors à moi : il n'est pas humain. Curieuse, je l'examine tant que je peux sans dépasser les limites de la courtoisie. Mais qu'est-il?
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Zeviehl Voronwë
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyVen 02 Nov 2012, 17:31

La lune se dissimula derrière des nuages. Cela diminua la vision du vampire. Malgré qu'elle soit développée suite à sa nouvelle condition, elle restait néanmoins un peu instable et moins utile lorsqu'il n'y avait pas un tout petit peu de lumière pour lui permettre de voir comme en plein jour, à quelques détails près. Il plissa les yeux et sut qu'elle avait levé la tête. Il devina qu'elle le regardait ou qu'elle essayait. Elle, ou il, car Zeviehl n'était pas tout à fait sûr, même s'il avait cru voir de loin de longs cheveux d'encres, qui contrastait avec une peau blanche.

Il perçut du mouvement, à l'ouïe, et devina les "ailes", eux aussi très sombre. Elle les secoua un coup sec, ce qui provoqua la fuite de plusieurs bestioles qui courut se mettre à l'abri. Un lapin détala, à moins que ce fût Mr Grifou qui avait pris peur. En tout cas, il l'entrevit, revenant prudemment vers la créature qui leur faisait face.
Cela ne faisait plus aucune doute que c'était des ailes à proprement parlé qu'elle possédait dans son dos. Un membre du corps qu'elle contrôlait.
La lune revint, lâchant sa lumière pâle, et les thèses de Zeviehl se confirmèrent.
Cela sera une première pour le jeune homme de croiser une personne qui sortait des légendes et des comtes. Une ange ? C'était bien une ange qu'il regardait ? ...

Zeviehl approcha doucement. Son instinct vampirique s'était calmé pour laisser place à sa folle curiosité du nouveau, des découvertes et de l'envie d'en savoir plus. Le savoir, nourriture indispensable dans une vie. Même s'il était mort, il n'avait pas perdu ce côté là. Peut-être que la jeune femme pouvait s'en estimer heureuse, car elle évitera un homme qui avait faim de sang.
Pour l'heure, il avait faim de connaissance. Et faim de savoir qui pouvait bien être cette charmante personne, qui n'était pas déplaisante à regarder.
"Bonsoir... Il est à vous ce chat?"

Mr Grifou s'était couché non loin d'elle, se frottant le poile contre l'herbe. Zeviehl sourit, et répondit poliment :
- Je crois avant tout qu'il appartient à lui-même. Mais pour vous donnez la version courte : Oui il est avec moi.

Son interlocutrice semblait mieux voir, car elle le détailla sans le lâcher de haut en bas. Zeviehl voyait plus aisément. Elle semblait jeune, chamboulée. Ses yeux étaient un peu marqués par des larmes récentes et elle semblait perdue. Ce visage si doux, si beau, troublait par des doutes, des peurs. Peut-être l'avait-elle entendu arriver ? Elle se serait cachée ici, effrayée. Il ne fit aucun mouvement brusque, pour ne pas la terroriser. Son manteau entrouvert laissait voir sa chemise et une ceinture, qu'on devina sans peine qu'elle servait à soutenir un petit fourreau, caché dans l'ombre du long manteau. Une simple dague... Qui n'avait plus servit depuis un petit moment. Il était inoffensif, pour le moment en tout cas.
Zeviehl sourit doucement et pencha un peu la tête, l'air inquiet sur son visage.
- Vous êtes perdue, damoiselle ? Il n'est pas bon de rester seule dans cette forêt.

Non pas qu'il voulait dire qu'elle ne savait pas se débrouiller. Mais c'était déjà difficile pour lui d'y survivre. Il imaginait mal cette jeune femme s'en sortir longtemps, surtout si elle restait dans un coin comme celui-ci, ouvert aux attaques de bêtes. Zeviehl haussa les épaules.
- Je puis vous conseiller en tout cas de choisir un endroit moins vaste, sinon vous risquez de vous faire voir par les créatures qui vivent ici.

Il l'avait bien vue... Lui... Créature de la nuit, de la mort, assoiffé de sang... Mais pas ce soir. Il resterait calme, du mieux qu'il pourra. Du moment qu'il n'y avait pas d'odeur de sang ou le liquide rouge à vue, il saura se tenir.
Le roux miaula fortement, comme un reproche.
- Oui oui je sais, je t'ai promis de te trouver à manger. Laisses moi deux minutes..., soupira finalement le vampire. Qui pour le moment semblait passer pour un simple humain, car à aucun moment il vit de la méfiance ou de la panique dans les yeux de la fille. Juste beaucoup de curiosité...
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Colombe Darklake
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptySam 03 Nov 2012, 22:24

L'homme s'avança de quelques pas.

- Je crois avant tout qu'il appartient à lui-même. Mais pour vous donner la version courte : Oui il est avec moi.

Tandis que je le scrute, je sens qu’il fait de même. La nuit s’est éclaircie et je peux voir à présent qu’il n’a pas l’air agressif ni menaçant. Ceci dit je ne peux en être sûre mais sa voix chantante et chaleureuse me rassure, et c’est sans crainte que je m’accroupis pour tendre lentement la main vers la toison orangée du chat. Je garde toute fois en vue l’homme à la voix séduisante, mieux vaut être vigilante. Qui sait ce qu’une créature silencieuse peut faire la nuit en plein milieu d’une forêt peu fréquentée ? Au fait qu’est-ce que c’est ? Je suis sûre que ce n‘est pas un elfe, un nain ou ce type de créatures si facilement identifiables. Et un humain aurait dégagé de la chaleur. Je n’ai en tête que trois autres possibilités, qui ne sont pas des plus rassurantes. Certes, je n’en ai jamais connu, jamais vu en réalité, quoique j’aie bien un doute, mais les histoires effrayantes que l’on raconte à leur sujet me suffisent en tant que définition. Bien sûr, il est indispensable de se forger sa propre opinion vis-à-vis d’un thème, mais je crois préférer vivre en suivant de fausses affirmations plutôt que mourir pour ne pas avoir suivi ces mêmes affirmations, qui alors seraient vraies. Oui, je suis consciente de voiler ma peur par un flot de paroles. Je n’ai pas tellement de mal à garder mon sang-froid, mais je crois que cet inconnu m’effraierait un peu s’il était un incube, un démon ou un…

- Vous êtes perdue, damoiselle ? Il n'est pas bon de rester seule dans cette forêt.

Il penche la tête, et a l’air de s’inquiéter pour moi. C’est étrange, ça fait un moment qu’on ne s’est pas inquiété de mon sort. En fait, je ne me souviens même pas de la dernière fois. Probablement lors de ma première tentative de fuite de la maison close. Et encore ! On ne s’est pas inquiété de moi mais de l’économie de son commerce si on me perdait ! Quelle tristesse de se sentir si peu aimé. Je n’ai même pas le soutien de mon passé que j’ai complètement oublié. Si j’avais eu ne serait-ce que la certitude qu’une famille m’attendait quelque part, ça m’aurait aidé à supporter les plus durs instants de ma vie, depuis mon réveil jusqu’à aujourd’hui. J’aurais abandonné ce voyage insensé si je n’avais pas ce rêve qui me retient sur l’Archipel. D’autres ont le Rêve, moi je veux devenir pirate. C’est futile mais c’est ma raison de vivre. Tiens, au fait, il faudrait que je pense à répondre à l’homme. J’ai presque oublié sa présence. Ma main suspendue au-dessus du pelage tigré, je m’apprête à répondre à sa question lorsque sa voix retentit de nouveau :

- Je puis vous conseiller en tout cas de choisir un endroit moins vaste, sinon vous risquez de vous faire voir par les créatures qui vivent ici.

Je me relève et resserre mon manteau autour de moi. Il n’a pas vraiment tort, ici, je peux me faire voir de n’importe qui, n’importe quoi. Lorsque je me suis endormie, je n’ai pas fait très attention, et il aurait pu m’arriver des choses… fâcheuses.
Le chat miaule, visiblement impatienté. Son maître, ou du moins celui qu’il accompagne, lui répond tout de suite :

- Oui oui je sais, je t'ai promis de te trouver à manger. Laisses moi deux minutes...

Un sourire furtif étire mes lèvres craquelées par le froid quand je me rends compte que je ne me lasse pas d’entendre sa voix. Un peu de monde après une isolation totale pendant plus d’une semaine, ce que ça peut me faire de bien ! Sourire qui s’efface tout de suite au grognement de mon estomac. Je crois que le chat et moi sommes sur la même longueur d’onde ! Je presse mon ventre et réponds un peu maladroitement à mon interlocuteur :

-Je ne suis pas perdue, en fait je suis sur la route de Reilor. Elle est un peu longue et je me suis assoupie un moment sans m’en rendre compte. J’aurais dû mieux choisir mon endroit, j’en conviens. Je vous remercie. Mais au fait, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Colombe, Colombe Darklake.

Une inclination de la tête, puis je rougis, soutenant son regard. Voyons voir comment réagira notre curieux ami.
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Zeviehl Voronwë
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyVen 09 Nov 2012, 21:50


Est-ce si étrange de s'inquiéter pour des inconnues ? Des personnes allaient et partaient de cette forêt. On en rencontrait de diverses horizons, nations, espèces parfois, et donc cultures, et cela enrichissait les rencontres. Zeviehl en plus d'être amateur des choses nouvelles, toujours en quête de savoir, d'apprendre et d'écouter les comtes et légendes de ce monde, il était partisan des rencontres et du partage. En particulier avec les femmes.
Ce n'était guère étonnant, car elles restaient sa passion. Même si le mot était bien trop fort. Définissons plutôt en ces termes-ci : Il aimait les femmes. Il s'intéressait à elles, par leurs beautés charnelles et à la fois par leurs caractères construits sur de multiples émotions, des malices joueuses, des secrets timides, des goûts raffinés, et toutes sortes d'éléments qui faisaient d'elles des êtres tout à fait unique. Chacune l'était : unique.
Passionné peut-être, mais très proche de sa liberté. Zeviehl croyait très peu en l'amour. Celui qui portait farouchement le grand A. Il ne l'avait jamais connu et ne souhaitait pas le connaître. De toute manière...
... C'était trop tard...

Mr Grifou câlina (ou donna un coup de tête et longea la jambe du vampire en essayant de le pousser) son maître, impatient. Zeviehl jeta un regard amusé vers lui, souriant devant cette famine naissante. Il n'était pas le seule à avoir faim, apparemment, car un bruit distinct d'un estomac mal nourri vint s'exprimer jusqu'aux oreilles du vampire. Ce dernier leva les yeux vers la jeune femme. Qui voulait se rendre à Reilor. Cette ville attirait bien du monde ces derniers temps... Tous y allait, dans cet endroit que Zeviehl n'approchait pas.
Car lui aussi avait faim... Si faim...
A part des animaux, il ne s'était rien mis sous les canines. Il évitait les endroits rempli de foule... Il préférait procéder ainsi pour le moment. Son manque de discernement allait peut-être le perdre. Mais manger un humain là, maintenant ? Non. Il ne pouvait se le permettre, il ne se sentait pas prêt.

La suite des paroles sortirent Zeviehl de ses pensées. Elle disait s'appeler Colombe.
Colombe... Colombe... C'était si joli !
Un prénom qui lui allait à ravir. Un prénom qui créait un contraste avec ces ailes noirs, que Zeviehl ne manqua pas de regarder avec curiosité comme un enfant qui venait de découvrir quelque chose de formidable. Un contraste si bien fait, si poétique à la fois.
Colombe.
- Enchanté, sourit-il. Il s'approcha un peu et se présenta à son tour :
- Zeviehl, pour vous servir, demoiselle. Je ne me rends pas sur Reilor, mais cela dit, puisque nous nous sommes rencontrés et que vous semblez avoir faim et froid, que diriez-vous de m'accompagner pour trouver le dîner ? - Il pencha un peu la tête vers son animal qui les observait, attendant un signal, quelque chose, n'importe quoi - Ce matou là, s'il ne mange pas, va finir par me ronger le bras.

Il rit doucement. Façon de parler, même s'il redoutait que cela arrive un jour. Après tout, Mr Grifou était un carnivore, et Zeviehl un mort... Mort-vivant certes, mais un chat fait-il réellement la différence lorsqu'il avait faim ? On ne sait jamais, hum, ne tentons pas le chat.
- Ensuite nous trouverons bien un endroit convenable pour passer la nuit. Quand pensez-vous ?

L'homme passa ses mains dans son dos, d'un air innocent qui ne manqua pas de rajoutait plus de charme sur son visage.
- Nous ferons selon vos désirs, termina-t-il dans un sourire.

Zeviehl charmait les dames. Il appréciait de les servir pour les rendre heureuses, joyeuses et leurs permettre de passer de bons moments. C'était en quelque sorte un toc qui lui était resté, dû à son passé. Bien qu'être élevé par des femmes avait joué sur son éducations, d'où sa courtoisie, ce respect décent, et sa sincérité. Enfin cela dépendait de beaucoup de choses, car la fidélité n'était pas son fort. Il n'hésitait pas à "draguer" les dames, même mariés. En plus d'être un fervent de la liberté, doublez-le d'un lâche qui préférait fuir pour sauver sa vie plutôt qu'à se battre pour la voir disparaître... Ce fut le cas pendant un certain temps, jusqu'à ce qu'il apprenne à se battre à l'épée. Puis à se débrouiller avec une dague et à commencer à faire un sale boulot...

Zeviehl secoua un peu la tête. Pourquoi les souvenirs choisissaient ce moment pour resurgir ? Il avait devant lui une belle femme, différente de celles qu'il a pu rencontrer. Il était rare de croiser des êtres humains ailés... En réalité, on en entendait parler que dans les comtes pour enfant.
- Puis-je, si vous me le permettez, vous poser une question un peu... Indiscrète ?, grimaça Zeviehl, hésitant. Il avait peur que sa curiosité insulte la dame, mais maintenant qu'il avait lancé...
- Êtes-vous... un de ces êtres qui atteignent les rayons du soleil ? De ceux qui touchent les nuages avec leurs plumes, plus grandes que celle de l'oiseau ? Des êtres qu'on dit pures et beaux.

C'était une question qu'un enfant aurait posé. En faite, cela avait été le cas, 20 ans plus tôt... Le petit Zeviehl adorait les histoires qu'on lui racontait et avait tissé toutes sortes de questions.
Zeviehl détourna les yeux, souriant d'un air gêné. Il se comportait encore comme un jeune homme, partit en voyage, loin de sa ville natale. Dont il n'a plus aucun souvenir ou presque plus, ne pouvant se remémorer que certains détails. Il n'était plus ce jeune homme. Physiquement seulement, mais la créature qu'il était devenu n'avait rien d'humaine.
Son visage afficha un air un peu sombre et ses yeux replongèrent dans ces pupilles hivernales, pareille à du givre ou à de la neige. Deux choses qu'il n'avait plus aperçut depuis plusieurs mois, d'ailleurs. Tout comme le soleil, qu'il fuyait comme la peste.
- Excusez moi si je vous ai paru... Étrange. C'est que-
- Mwaou..., se languit Mr Grifou, miaulant une seconde fois à la suite d'un long soupire de son maître qu'il regardait avec plus d'insistance.
- J'ai compris, ça va. Nous y allons, espèce de ventre-sur-patte tout roux.

Le félin poussa un fort ronronnement qui s'atténua progressivement à mesure qu'il marchait sur un chemin, qui traversait la forêt. Zeviehl allait pour le suivre, mais s'arrêta et se retourna vers Colombe, attendant qu'elle marcha à ses côtés. Si elle en avait envie...
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptySam 10 Nov 2012, 02:39

J'éclate d'un rire cristallisé ; l'attitude du chat et du maître m'amuse et me change de mes réflexions sombres et cycliques. J'agite mes ailes ténébreuses et tourne sur moi-même.

- Eh bien, Zeviehl, ravie de rencontrer une âme vivante dans ses bois! Je suis effectivement une créature sortit tout droit des contes et légendes pour enfants, de ces histoires de magie et de sorcellerie où les héros gagnent toujours et où certains êtres majestueux volent si haut qu'ils se perdent dans les nues et s'abreuvent aux sources du soleil!

Je raconte ces mots avec force gestes et tons appropriés, et bientôt je me prends au jeu et désigne le ciel étoilé du regard et du doigt.

- Il paraît qu'au-dessus des nuages, il existe un monde merveilleux, d'où je suis issue. On y danse et rit tout le jour et toute la nuit ; on n'y a jamais sommeil et on ne s'y ennuie jamais. Des feux de joie parsèment les terres, et les jeunes portent des colliers de fleurs qui ne se fanent pas.

Je prends un air contrit et pose mes yeux au sol. Ma voix est mélancolique et trahit une certaine douleur que j'essaye cependant de garder pour moi. Ce n'est pas la peine d'ennuyer la première personne que je rencontre avec mes petits problèmes. Non c'est vrai, il faudrait que je tire un trait sur mon passé oublié et que je vive une vie qui me plaît dès maintenant. C'est ce que j'essaie d'entreprendre en allant à Reilor en fait.

- Hélas, certains tentent de voler trop haut et se brûlent les ailes. Elles prennent alors les teintes charbon du bois pas tout à fait consumé...

Un coup d'oeil à mes plumes puis je relève le menton en direction de mon interlocuteur et lui sourie timidement en avançant vers lui. Les mots me viennent sans mal, ce qui m'étonne même un peu.

- Je vous suis, au moins pour ce soir. Je suis réellement incapable de me trouver à manger ou un endroit convenable où dormir sans me faire attaquer!

C'est de l'auto-dérision, absolument pas ironique. J'ai toute confiance en mon inaptitude à survivre seule, en forêt, pendant plusieurs jours. Jusque là j'avais quelque réserve de nourriture mais maintenant que je l'ai fini, ma situation m'apparaît misérable. Je crois que c'était une réelle bonne idée qu'il s'arrête pour savoir si j'étais perdue...

- Et puis, après autant de temps passé sans compagnie, j'ai besoin de me réhabituer aux usages de foule...

Nouveau sourire timide. Mes paroles se veulent assurées, mais je n'en mène pas large derrière mon masque de femme sûre d'elle. Mon audace me surprend lorsque je passe mon bras sous celui du garçon... avant de le retirer tout aussi vite et un peu craintivement. Je n'ose pas avoir des gestes trop familiers avec lui, j'ai peur de le faire fuir. J'appuie l'index sur le dos de sa main blême.

- Question indiscrète pour question indiscrète. Qu'êtes-vous, au juste?

Je lui lance un regard curieux et, en attendant sa réponse, je m'enfonce à la suite du chat entre le ramage épais des arbres...
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyDim 11 Nov 2012, 21:27


Zeviehl se retint de réagir sur le terme "être vivant". La seul chose qui accompagnait l'ange n'était ni un être vivant, ni un humain, enfin plus trop, ni un animal. Il appartenait à l'antique espèce des vampires, une des pires qui foulaient les îles...

Bon d'accord, ce n'était peut-être pas la pire des choses. Le vampire n'était rien face aux carnages que pouvait faire une catastrophe naturelle. Comme celle qui c'était produite il n'y a pas si longtemps. Zeviehl en avait sentit les secousses mais ne s'était pas plus inquiété, imaginant que l'île tenait encore très bien sur l'eau. Si elle venait à couler, il serait un des premiers êtres à disparaître, sans doute. Bizarrement, depuis sa transformation, il était incapable de s'approcher de l'eau, s'affaiblissant s'il le faisait.
Un séisme. Oui, il en avait entendu parler par des paysans du coin, alors qu'ils marchaient en forêt pour chasser. Ils disaient qu'il avait secoué toute l'île, sans pour autant causer trop de dommage. Reilor a dû subir des élans de panique et d'hystérie pendant la journée qui suivit. Zeviehl était bien content d'être isolé dans les bois. Il n'avait subi rien de fâcheux qui serait venu des foules en délire.

Enfin. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos anges. Elle disait en être une alors ? C'était donc vrai, ils existaient bien. Pas seulement dans les contes, il en avait bien une en face de lui. Elle lui paraissait tout de même étrange. Ces ailes si sombres... C'était triste, mais Zeviehl les aimait bien. Elles lui allaient à ravir, avec ce visage blanc et ces yeux givres.

Il la regardait avec admiration alors qu'elle lui contait comme une narratrice de fable. Elle racontait si bien un exemple de paradis. Si seulement il pouvait existait pareil endroit sur ces terres ! Où les fleurs ne faneraient plus, où les enfants vivraient heureux, et les chants empliraient les cieux.
Mais à la vue de l'air mélancolique de l'ange, cet endroit n'était pas ou plus accessible, et il était encore inconnu sur les terres des vivants. Zeviehl eut un air nostalgique, où il se revoyait enfant... Ces souvenirs étaient de plus en plus flous dans son esprit. Il se demandait s'il allait finir par tout perdre, et ne gardait que du passé ses souvenirs récents... Ces souvenirs si douloureux...

Il secoua de nouveau la tête, essayant de garder le maximum d'attention sur Colombe. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ce soir ? Serais-ce la faim qui le rendrait si frêle ? Si peu sur de son contrôle de lui-même ?
Non pas déjà... Pas maintenant.
"- Hélas, certains tentent de voler trop haut et se brûlent les ailes. Elles prennent alors les teintes charbon du bois pas tout à fait consumé..."
- Je vois. Vous aussi vous n'avez pas eut un passé très joyeux, si je comprends bien ? C'est ce qui explique vos ailes de jais ? Quoi que vous ayez fait ou subit, sachez que le passé est ce qui forge la personne. Il est bon d'avancer sans oublier qui nous étions, et qui nous sommes. Et...

Façonner ce que nous voulions être... ? C'était assez simple de le dire. Prodiguer ce bon conseil alors que l'on ne pouvait plus l'appliquer soi-même. L'espoir fait vivre non ?
- Hem... Il faut toujours avancer, et vivre. Je pense...

C'était un mort qui disait ça ? C'était si ironique. De plus, venant de Zeviehl, c'était presque hilarant. Lui qui avait vécu une vie de voleur, d'assassin et d'avoir travaillé dans une maison close, sans doute un des meilleurs moments de sa vie.
Il n'avait jamais dit qu'il n'était pas un bon exemple, mais conseiller ça il pouvait le faire. Car il aurait peut-être voulu qu'on lui dise en face, à lui gamin, vivant dans les rues.

De nouveau bref. Le vampire s'égarait de plus en plus dans des souvenirs qui ne peinaient pas à oublier progressivement. Ceci le troublait beaucoup.
Colombe le distrayait avec ses maladresses. Cette jeune femme était si tendre. Son manque de confiance en elle touchant lui donnait cette tendresse. Zeviehl sourit.
- Je suis sûr que vous avez énormément de capacités ! Une si jolie femme ne peut qu'en avoir, ou alors je me presserais de vous apprendre ce que vous voulez.


Avec application et gratuitement, bien sûr !
- Venez, nous allons bien trouver quelque chose à grignoter dans cette forêt.

Mr Grifou semblait être sur une piste de lapin, car il détalait comme un dément derrière ces rongeurs. Avec une vitesse fulgurante, le vampire attrapa le lapin et tira la langue vers son chat. "J'ai !"
Le minou se plaqua au sol et secoua son fessier, menaçant d'attraper le lapin des mains de son maître. Zeviehl ne lui laissa pas le temps qu'il chopa un second lapin, prenant soin évidement de les tuer proprement. Il fit le nécessaire pour le feu et commença à dépecer les lapins avec sa dague.
Se fut long... Difficile de supporter l'odeur du sang sans y mettre les lèvres, mais il réussit à le faire jusqu'au bout et à accrocher les lapins pour les faire cuir doucement.

Dans la foulée, Colombe vint à poser une question qu'il avait redoutée...
Ce qu'il était ?
Zeviehl s'arrêta, lâchant le bâton qui servait de brochette. Il se tourna vers elle, doucement, abordant un air sombre puis navré. Oui, il était navré... Peut-être avait-il fait naître le doute ou l'incompréhension lorsqu'il est proche d'elle. Il ne savait pas si les anges étaient aussi doués que les elfes pour sentir les pulsations du coeur quand un être était à peu de distance, mais Zeviehl pensait qu'elle avait eu ce cas. Et donc qu'il l'avait surprise. Il lui fit face et essaya de sourire, un peu pour l'apaiser d'avance.
- Je suis un vampire, dit-il honnêtement.

Pourquoi passer par quatre chemins et pourquoi mentir ? Tourner autour du pot ne servait à rien. Et Zeviehl n'avait jamais rien caché ou presque aux dames qui égayait sa vie. Quand à mentir... Question pour question, donc réponse pour réponse. Elle ne fut pas obligée de lui dire qu'elle était une ange. Ces êtres se faisaient rares, sans doute parce qu'ils se cachaient pour certaines raisons que Zeviehl ignorait. Certains secrets étaient bien gardés, très dur à percer à jour. Puis il n'aurait pas pu lui cacher bien longtemps sa nature de non-vie.
- N'ayez pas peur, ajouta-t-il finalement. Je ne vous cache pas que j'ai faim, mais je ne vous cache pas non plus que je n'ai aucune intention de vous dévorer, si vous tenez à vivre je respecte cela.

Il sourit, un peu espiègle et hausse les épaules. Il pouvait paraître très étrange, mais ce n'était qu'un nouveau-né, vampirisé que depuis quelques mois. Il n'avait pas encore toutes les capacités et les techniques qu'utilisaient les vampires avisés.
- Je n'ai jamais fait de mal à une femme dans ma vie. J'en ferais autant dans ma mort.

Il était très sérieux malgré ses sourires charmeurs et son visage avenant amusé. C'était une espèce de serment qu'il s'était fait au moment où il prit conscience de son sort. Ironique, mais ce sort était scellé. Il pouvait encore décider de ses actes.
Il aimait toujours autant les femmes... Il ne pourrait jamais les attaquer. Jamais.

Autres que des femmes, il trouvait diverses nourritures, suffisantes pour un vampire errant. Pour le moment les animaux suffisaient. Même si la soif se faisait de plus en plus grande... Mais il ne devait pas y penser. Non, pas maintenant, pas ce soir.
- C'est prêt, dit-il en posant la brochette sur un rocher.

Il attendit qu'elle mange et récupère des forces. Lui n'en toucherait pas, il n'en avait pas besoin. Il ne connaissait plus la douleur de la faim, pas comme ça en tout cas. Et même s'il mangeait un peu juste pour faire plaisir à Colombe, ceci ne le nourrirait pas.
Il allait contenter de la regarder, et voir comment elle allait réagir après ces paroles disons... Franches et sombres.
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMer 14 Nov 2012, 22:32

Je m’étais agenouillée auprès du feu, avais serré le pull autour de moi et écarté mes ailes pour qu’elles arrêtent la bise glaciale qui souffle de derrière nous. J’attendais patiemment que mes mains se réchauffent, que les lapins attrapés si lestement en un clignement d’yeux finissent de cuire, mais surtout, j’attendais ma réponse. Et elle vint, droite et sans détours, achevant de me glacer.

- Je suis un vampire.

Les yeux fixés sur le feu palpitant, je suis tétanisée, je ne peux plus qu’écouter sa voix. C’est à peine si je respire, et j’ai du mal à comprendre les mots qui me parviennent. Il me dit… de ne pas avoir peur. J’entends faim, et dévorer. Et il me dit de ne pas être effrayée ? Quelques frissons d’angoisse parcourent mon échine. Mais je capte aussi la fin de sa phrase, et lorsque mes muscles se délient, même si tout mon être me hurle de m’enfuir, même si mes yeux enfin mobiles reviennent toujours au sentier que je pourrais prendre, même si ma raison me supplie de m’en aller tant qu’il en est encore temps, je reste.

- …si vous tenez à vivre je respecte cela.

Je ramasse mes jambes contre mon buste et noue mes bras autour puis dépose mon front sur mes genoux. Juste une minute de réflexion, je ne demande que ça. Pour savoir quelle aurait dû être ma réaction, comment dois-je me comporter à présent. Pour avaler la nouvelle. Mais déjà, le… vampire, continu sa tirade. Une jolie phrase qui donne naissance à un sourire sur mes lèvres pâles. « Je n’ai jamais fait de mal à une femme dans ma vie. J’en ferais autant dans ma mort. » C’est presque poétique. Il a l’air de beaucoup aimer les femmes. Et tout à coup, son passé m’intrigue. Et s’il a un passé, s’il est encore là aujourd’hui, c’est qu’il n’est pas mort. Pas totalement du moins, mais ce sujet me répugne trop pour le moment, hors de question d’en débattre avec moi-même. Peut-être dans quelques temps, lorsque j’aurais vraiment assimilé la chose, ou si lui en parle.

Mais si je suis mon raisonnement, ce qui le raccroche à la vie, c’est son esprit. Zevhiel a un esprit et sait de toute évidence s’en servir. Ce n’est pas une bête sans cœur ni scrupules : il a chassé pour moi alors que j’aurais pu être la chasse. Et puis, il a dit que j’avais sans doute plein de capacités ! Et que j’étais jolie aussi… Ah flatterie, quand tu nous tiens ! N’empêche qu’il avait l’air sincère. Et il m’a spontanément proposé de m’apprendre tout ce que je voudrais, ce qui ne pourrait que m’être bénéfique étant donné que je ne sais rien faire (strict inverse de ce qu’il m’a dit et que j’ai approuvé un peu avant. Quand je me parle de flatterie, ce n’est pas pour rien, c’est très mauvais pour mes chevilles !).

Conclusion : Zevhiel a beau avoir une particularité… saisissante, il n’en a pas moins la capacité de réfléchir et d’avoir des sentiments. Et il m’a plus ou moins assuré qu’il ne me mangerait pas. Ce n’est donc pas une menace actuelle. Je peux donc relever la tête et tenter d’avoir une conversation avec lui. N’importe quel sujet fera l’affaire, c’est juste pour tester si je m’enfuis en courant au bout de deux répliques.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je relève la tête et fixe mon regard sur les flammes dansantes. Je hume alors un fumet délicieux, celui de la viande grillée, une odeur que je n’ai pas sentie depuis un bon moment. Je cherche des yeux ce qui excite ainsi mon appétit puis vois la brochette de lapins au creux de ses mains.

- C'est prêt, dit-il en la posant sur un rocher.

J’ai faim. J’ai faim, j’ai faim, j’ai faim, J’AI FAIM, J’AI…

- Faim !

Oups ! Je viens de parler à voix haute, et ça, ce n’était pas prévu ! Je me racle la gorge avant d’engager la conversation pour tenter de me rattraper :

- Hem… Je crois que nous avons tous faim ici, de quelque nature qu’elle soit (En disant ces mots, je jette un coup d’œil à Zevhiel pour lui signifier que je vais essayer de passer outre son état). Vous, le chat, moi… Alors pourquoi ne pas commencer, hm ?

J’avance mes mains dans le rayonnement du feu de camp, et m’entoure de mes ailes pour ne révéler que mon visage à la lumière des flammes. J’ai terriblement froid, ça ne m’était jamais arrivé ainsi. Remarque, j’ai vécu les six mois depuis mon réveil dans la chaleur moite des corps en sueur, emmurée dans la même chambre, le même dortoir et le même bistrot. Je n’ai pas trop eu à sortir, les trottoirs n’étaient pas pour moi. On me gardait précieusement, pour ne pas que je tombe malade ou que je m’évade. Mais cette protection rapprochée ne m’a pas du tout convaincue de rester ! Brrr... Je préfère oublier. Revenons à nos moutons. Je lève la tête et regarde mon compagnon dans les yeux, puisque c’est ainsi qu’on parle à une personne.

- Dîtes-moi Zevhiel (j’espère que je n’écorche pas son prénom), votre… Enfin le chat a-t-il un nom ? En tout cas je trouve ça fantastique qu’il vous suive, si ce n’est pas le vôtre !

En fait, je trouve plutôt fantastique qu’il est de la compagnie sans cesse. La solitude c’est bien un peu, pour réfléchir, mais ça pèse drôlement à la longue.
J’attrape la broche entre mes mains et la fait tourner sur elle-même. Je meurs d’envie de me jeter sur les viandes dégoulinante de jus et dorée à point, mais ça n’est pas distingué. De plus, le lapin –entre autres animaux- est plein de petits os malins qui se placent sous votre dent juste pour vous énerver. Le croquer à pleine bouche serait juste idiot et ne servirait qu’à se coincer un os en travers de la gorge. Je tourne la tête vers mon ami et lui dis à mi-voix :

- Je suppose que vous ne mangez pas de ça, vous ?

Sans attendre la réponse, je casse le bâton en deux et cherche le chat pour lui donner un lapin. Ne le trouvant pas et étant trop glacée pour me lever, je reste assise, les deux piques à la main et le regard baissé sur le feu. J’attends probablement que le chat vienne chercher son repas. Mais je ne sais pas bien ce que j’attends. Je dois être fatiguée.
Je repose l’une des deux brochettes sur le rocher et attaque délicatement mon morceau. J’avale la première bouchée et un soulagement intense suivit d’une vive douleur coure le long de mon estomac. Deuxième bouchée. Troisième.

- Qu’est-ce qu’un vampire exactement, Zevhiel ? Comment le devenez-vous ? Et… Comment le vivez-vous ?

Je lève les yeux au ciel. La curiosité est un vilain défaut, Colombe !

- Désolée, je suis bien trop curieuse, et pas assez polie. Ce n’est pas le genre de question que l’on pose comme ça, dans le vent.

Quoique mes ailes nous en protègent, du vent…
Je me remets donc à manger, arrachant consciencieusement la chair petit bout par petit bout.
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Zeviehl Voronwë
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyLun 19 Nov 2012, 02:24

Et oui un vampire. Perspective effrayante, n’est-ce pas ? On ne pouvait pas se douter un seul instant de leur présence, qu’au moment où nous en voyons. Là, on s’aperçoit de son erreur. Car ils n’avaient rien d’humains, enfin peut-être un peu. Froid, pâle, et ces dents… Zeviehl les gardait cachées, en général, souriant davantage avec les lèvres et non plus avec de grands sourires de tombeurs dont il avait le secret. C’était plutôt risqué, car c’était la porte ouverte aux « hey, regarde mes dents », « je ne suis pas humain et je peux te manger à tout moment », laissant une image de vorace. En effet, fallait mieux les cacher ces longues canines…
D’un côté, c’était plutôt drôle. Savoir que les gens pouvaient avoir peur, alors que le jeune homme en riait de ces canines démesurées. Il préférait en rire… Il préférait oublier ce qui lui était arrivé et faire comme s’il était encore le Voronwë, libre, amoureux des femmes… Et bon vivant…
C’était se voiler un peu la face, certes. Le temps effacerait progressivement les dernières traces de ces élans de « mortel ».

Zeviehl observait la jeune femme. Elle semblait terrifiée, ne bougeant plus, ne disant plus un seul mot. Il garda le silence, lui laissant le temps de digérer l’information. Il approcha sa main sur la tête de Mr Grifou et lui gratouilla l’oreille. Ce chat était un gentleman, attendant patiemment que l’ange prenne sa part du dîné. Quelle beauté de politesse ! Il faisait tout comme son maître, c’est formidable.
L’attention du vampire revint sur sa « protégée » qui cria (ce qui fit fuir des oiseaux) un mot qui venait tout droit de son ventre. Ah la faim… Cette faim. Celle qui vous tenaillait l’estomac, qui vous embrumait l’esprit, qui vous rendait un peu faiblard. Et dès que vous avez croqué dans la nourriture, dès qu’elle commençait à s’insinuer dans votre ventre et vous nourrissait, là vous vous sentez triplement mieux.

Colombe soutint que tout le monde avait faim. « De quelque nature qu’elle soit » disait-elle. Le vampire leva les yeux vers l’ange et perçut son coup d’œil. Elle était gênée, cela se voyait, cela se sentait. Il détourna le regard lorsqu’elle ajouta « vous » dans son énoncé, lui en sommes. Oui, il avait également très faim, mais pas de nourriture. Pas de la même sorte…
Faim de sang.

Il essaya de passer outre ce désir, se concentrant plus sur elle. Ce corps un peu transit par le froid, qui se recouvrait avec ces longues ailes noires. Elles dégageaient du charme, la rendant très belle. Un peu fine, cela s’expliquait si elle ne mangeait pas beaucoup. D’ailleurs, elle prit tout son temps pour prendre le bâtonnet. Zeviehl s’attendait à ce qu’elle fond dessus comme un aigle, mais elle ne l’avait même pas encore prit dans ses mains... N’avait-elle pas faim ? Cela dit, le vampire ne disait rien, ne voulant ni la brusquer, ni la troubler encore plus.
« Dîtes-moi Zevhiel » – Ce dernier nota un accent assez cocasse et amène chez la jeune femme qui le fit sourire - « votre… Enfin le chat a-t-il un nom ? En tout cas je trouve ça fantastique qu’il vous suive, si ce n’est pas le vôtre ! »

Un léger rire sortit, puis Zeviehl se tourna vers le roux. L’animal s’impatientait de plus en plus, cherchant à prendre les deux parts du dîné, tel un voleur carnassier très affamé.
Alors qu’il réfléchissait à sa réponse, elle posa une autre question qui lui fit avoir une moue gêné. Elle n’attendit pas sa réponse, sans doute parce qu’elle la connaissait déjà. C’était évident, un vampire ne se nourrissait plus avec de la nourriture, étant techniquement mort. Encore une fois, tout ce qui était de la théorie était purement théorique…

Mais Zeviehl voulut la rassurer. Alors il prit l’autre lapin, ce qui attira le regard envieux du matou. Il prit un morceau et mâcha… Il mâcha longuement jusqu’à avaler la viande. Il eut deux contrariétés :
Petit 1 parenthèse : Celle de ne pas se nourrir, ce qui le frustrait.
Et (petit 2 parenthèse) : celle de trouver le lapin sans goût, ce qui le dérangeait parce qu’il avait sans doute perdu ce sens… Zeviehl haussa les épaules et donna le lapin au félin.
- Tiens, sourit-il, puis il se tourna vers Colombe pour lui répondre enfin :
Il s’appelle Mr Grifou. Je me suis peut-être mal exprimé quand je disais qu’il n’était pas à moi. En explication je dirais ceci : C’est un chat qui est arrivé dans ma chambre, un jour comme n’importe quel jour, un lendemain de beuverie avec des amis. Je ne sais pas d’où il vient, ce qu’il faisait là, pourquoi il était venu, mais depuis il ne m’a plus lâché. Je les nourris et j’ai fini par m’attacher à cette boule de poil, et je lui ai donné ce nom… Qui tout bien réfléchit est assez spécial, mais plutôt comique, vue son pelage.

A ses mots, il ébouriffa le roux déjà bien touffu. Le félin poussa un léger grognement et posa ses pattes sur son repas, comme pour dire « je ne partage pas », ce qui fit rire le vampire. Manger avant de se faire manger hein ? Cet animal était plutôt futé ou avait des instincts primaires forts développés.

Zeviehl laissa Grifou tranquille, et posa de nouveau ses yeux sur Colombe. Elle mangeait enfin son lapin. Elle semblait l’apprécier, donc il n’avait pas raté la cuisson, tant mieux.
Il leva la tête en direction du ciel, observant les étoiles à travers le feuillage épais des arbres. Ils étaient bien protégés ici. C’était d’ailleurs pour cette raison que Zeviehl ne sortait jamais de cette grande forêt. Elle l’abritait du soleil, torture lumineuse quotidienne pour le pauvre vampire solitaire, vivant en reclus. C’était son choix de vivre ainsi, même s’il n’avait pas choisi d’être vampire… Il s’imposait cette vie car il était maudit, de toute manière, une chose qu’on lui avait insufflée de force. Alors que Zeviehl partait dans ses pensées qui portaient à la fois sur son cas et sur celui de Colombe, son imagination étant grande car il ne savait encore rien d’elle, cette dernière éleva sa voix douce pour poser une autre question, bien plus gênante :
- Qu’est-ce qu’un vampire exactement, Zevhiel ?

Zeviehl descendit vers elle des yeux ronds, étonné.
- Comment le devenez-vous ? Et… Comment le vivez-vous ? Désolée, je suis bien trop curieuse, et pas assez polie. Ce n’est pas le genre de question que l’on pose comme ça, dans le vent.

C’était assez déroutant là… Très hésitant, Zeviehl cessa de la regarder. Comment oublier quelque chose si quelqu’un le rappelait et le ramenait à la surface ? Faut dire qu’il n’avait pas énormément de souvenirs de ce qui c’était passé, mais… Quelque chose lui disait que ça allait revenir, comme un poignard en plein cœur, juste là, ce soir, sous cette belle nuit étoilée.
- Je…

Zeviehl baissa la tête. Définir les vampires s’avérait être plus compliqué qu’il ne le pensait.
- Ce n’est rien, ne vous excusez pas pour ça, sourit Zeviehl, relevant la tête. J’ai été aussi curieux que vous alors… Je vais essayer de vous répondre.

Même s’il avait peur de l’effrayer autant que tout à l’heure. Voir plus, vu qu’elle allait avoir droit à une explication assez détaillé de ce qu’il ressentait en tant que vampire… Nouveau-né.
- Un vampire… C’est un être froid, sans cœur et qui est assoiffé de sang !

Il s’attendait à ce qu’elle fuit en courant après une explication si… Directe. Il eut un grand sourire avenant, en pure réflexe, destiné à la rassurer. Il se rendit compte que ses dents allaient poser problème. Il fit un « zut » avant de se lever et de s’assoir à côté d’elle. Il retira son long manteau pour couvrir la jeune femme.
- Quand je dis froid, c’est que le vampire est complètement gelé et n’émet plus de chaleur. Je ne ressens plus la chaleur, à part celle d’autrui, et le froid n’existe plus non plus. Quand je dis sans cœur, et bien… - Il lui prit la main doucement et lui posa sur son torse - Comme ceci en faite… Sans cœur qui bat. Je suppose qu’il est toujours là, mais il ne sert plus à grand-chose… C’est le dernier point qui indique que le sang nourrit et permet l’existence aux vampires. – Il soupira un peu, et la regarda - C’est une explication un peu maladroite, veuillez m’excuser. Je… Je ne suis pas vampire depuis longtemps… Et je ne suis pas sûr que les vampires eux-mêmes se définissent de cette manière… On ne m’a pas vraiment enseigné leurs « préceptes » …

Est-ce que les vampires faisaient preuve d’autant de cette façon d’être avec les personnes qu’il croisait dans la forêt ? Il ne savait pas. Zeviehl n’avait fait de mal à aucun d’entre eux, de ceux qu’il croisait rarement, en tout cas il s’était fortement retenu. L’appel du sang, aussi grande soit-elle, n’avait pas encore eut raison de son esprit. Il savait qu’il jouait à un jeu très dangereux. Se nourrir d’un sang plus imposant que celui des animaux devra être fait. Il avait peur de cette idée. Il était complètement effrayé.
- Pour le moment je le « vis » plutôt mal… Si on peut parler de vie. Vous n’avez pas quelqu’un de vivant en face, retenez le bien. Je suis très différent des autres, même si j’ai été humain, cela dit.

Il n’y avait pas si longtemps, détail qu’il n’a pas encore omis. Zeviehl essaya de sourire à l’ange, tentant de camoufler son mal être. Il n’aurait peut-être pas dû se rapprocher si près d’elle, en faite… Le vampire toussa un peu et se décala discrètement pour éviter d’entendre le cœur de Colombe battre fortement dans sa poitrine et de sentir tout ce sang affluer…
- Et donc… Comment le devient-on ?... – Un nouveau soupire gêné et le vampire leva la tête vers la lune - Vous voulez vraiment le savoir ?

Si elle avait posé la question, c’était évident qu’elle voulait savoir. Mais parfois, la curiosité envoyait la personne dans des pièges, car certaines choses étaient mieux sous silence. Comme par exemple, la nuit de son… de sa transformation. Il regarda ses mains et cherchait les mots.
- Je ne sais pas quoi vous dire… Je suis désolé.

L’homme, vampire nouveau-né, baissa la tête, regardant ses bottes, Mr Grifou à côté du pied gauche, en train de manger son lapin.
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Colombe Darklake
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyVen 08 Mar 2013, 22:30

Spoiler:


Il a mangé, pour me rassurer. Il m'a raconté l'histoire de Mr Grifou, plutôt sympathique. Mais surtout, il est en train de me répondre. Ma question paraît très gênante, je m'en veux un peu de l'avoir posé. Je ne veux pas qu'il soit mal à l'aise avec moi, je l'aime bien. Les yeux fixés sur le feu, je l'écoute. Sa première définition est expéditive, mais pas moins effrayante ! "C'est un être froid, sans cœur et assoiffé de sang". A ces mots, j'ai envie de calfeutrer mes oreilles, de fermer les yeux et de partir en courant loin de lui. Mais je suis tétanisée. Et puis, c'est moi qui lui ai demandé, il me faut maintenant assumer. A coup sûr, cette phrase restera gravée dans ma mémoire.
Il s'approche. J'entends les feuilles craquer sous ses pas, je sens sa présence à mes côtés. Dans un mouvement tout à fait inattendu, il pose son manteau sur mes épaules et j'en resserre les pans sur mes bras glacés. Il m'explique qu'il n'a plus de chaleur, ni de cœur. Lorsqu'il prend ma main pour la placer là où il n'y a plus de battements, je peux effectivement sentir au travers de ses habits la fraîcheur de sa peau. Ce n'est pas plus mal, remarque, car la mienne commence à se réchauffer et s'embrase sous ses doigts. Le sang recommence à couler dans mes veines, il afflue et rosie mes joues. Et quand il parle, je comprends. Je comprends que pour les vampires, il ne faut pas considérer leur façon de se nourrir comme une ignominie, un acte innommable, mais comme la suite logique d'une chaîne alimentaire particulière. Pour eux, le sang, c'est la vie. C'est comme le loup qui mange la belette, ou nous autres humains (ange dans mon cas) qui mangeons... eh bien, du lapin. S'il veulent survivre, il leur faut manger, comme tout être sur l'Archipel.

- Je vous en prie, continuez. Je comprends très bien.

Ah, une mise en garde. Il me dit de garder à l'esprit qu'il n'est pas vivant, même s'il l'a été. Autant le premier point m'intéresse peu étant donné qu'il me le rappelle depuis un moment, autant le deuxième point m'intrigue. Il semble regretter cette époque. Nul doute que je l'aurais beaucoup apprécié aussi sous sa forme humaine, mais je crois le préférer en tant que vampire. Il m'a l'air certes un peu torturé, mais je pense que cette expérience l'a beaucoup changé. Peut-être a-t-il vécu une... Prise de conscience? Je ne peux cependant me permettre de le juger ainsi. Je ne le connaissais pas, et guère plus aujourd'hui.
Oh, il s'éloigne. Peut-être sent-il trop mon sang bouillir dans mes veines.
Je pose la brochette nettoyée à grands coups de langue sur le rocher et m'assoie en tailleur face à lui.

- Non, non ! Ne t'exc... ne vous excusez pas ! C'est à moi de me faire pardonner, je n'aurais jamais dû vous demander ceci. Ce ne sont pas des questions que l'on doit souvent vous poser ! Mais, permettez-moi une remarque... En fait, je ne suis pas d'accord avec vous. C'est vrai, votre corps ne compte plus parmi ses éléments actifs cette sève rouge et flamboyante propre aux "vivants". Mais le plus important reste que vous avez une âme. Vous m'avez dit tout à l'heure que vous n'avez jamais fait de mal aux femmes et que vous n'en ferez jamais. Ou quelque phrase du même type. Ce qui atteste ce que je dis : vos pensées sont nobles, et même si votre présente nature vous octroie des nécessités mal considérées par le reste de la population, et peut-être au fond par vous, il n'en reste pas moins que vous avez un esprit clair et aimable, des manières agréables et courtoises. (petite pose, puis je m'agenouille devant lui, saisis ses mains et appuie mes doigts sur sa joue gelée) Tenez, si je vous demandais de décrire la chaleur qui anime ma main sur votre peau, je doute que vous me fassiez une explication détaillée des réactions physiques s'opérant. Non, vous parleriez des émotions que cela suscite en vous, en votre cœur. Les sentiments que vous ressentiriez. Et si je vous parlais des choses que vous aimez le plus au monde, une fois de plus cela ne laisserait pas votre sensibilité dans l'indifférence !
Voyez-vous, c'est cela, la vie !


Je lâche ma dernière phrase dans un sourire éblouissant. Subitement, je me sens bien, légère. Je n'ai plus froid. Je me mets debout et laisse glisser au sol le manteau de Zehviel et ma houppelande. Je me déchausse, et me voilà en chemise et caleçon. Mes vêtements sont crasseux et déchirés, mais peu m'importe. Je suis libre. Je ris et esquisse un pas de danse, ma dague battant la mesure sur ma hanche.

- Zehviel, savez-vous chanter ? Cette soirée au clair de lune manque de gaîté !

Je ris encore et tourne sur moi-même en ébouriffant ma crinière de jais. Puis je me penche sur mon compagnon et lui tends la main, un joli sourire plein de sérénitude et de joie dans les yeux.
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Zeviehl Voronwë
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyLun 18 Mar 2013, 21:34

La jeune femme semblait touchée par son histoire. Il était un peu soulagé qu'elle l'écoute, la simple pensée qu'elle aurait pu hurler et s'enfuir en courant l'avait fait longuement hésiter. Et se confier à une étrangère venue de nul part était un des meilleurs moyens de se sentir un peu mieux... Sa condition de vampire toute neuve lui collait encore mal à la peau et aux dents.
Suite à ses excuses, Colombe s'approcha et s'assied en face de lui, dans une position qui prouva à l'homme qu'elle était plutôt souple.
- Non, non ! Ne t'exc... ne vous excusez pas ! C'est à moi de me faire pardonner, je n'aurais jamais dû vous demander ceci.

Zeviehl n'avait rien contre la curiosité, sauf si elle venait à mettre en danger sa vie. Un vilain défaut peut-être mais c'est la curiosité du monde et des choses qui a mené le vampire là où il en était. Les regrets, ça c'était une autre histoire, bien que Zeviehl avait appris à ne rien regretter. Précepte bien à lui.
- Ce ne sont pas des questions que l'on doit souvent vous poser !
- Et bien... Vous êtes la troisième personnes que je croise dans cette forêt, donc non on ne me pose pas très souvent ces questions.

Il sourit, un peu taquin. C'était la vérité la plus pure, de toute façon ce genre de détail n'était pas utile voilée. Juste un peu plus drôle au détriment du nouveau-né. Zeviehl avait l'habitude de s'auto infliger des "blessures" de ses propres blagues (bim bim). Les fois où il blaguait avec les autres, souvent des hommes contrarié par l'homme volage qu'ils avaient en face d'eux, Zeviehl se prenait des coups.
Un pauvre torturé, que voulez vous
et la personne qui écrit aime faire des blagues de merde dans la narration xD

Zeviehl resta attentif à ce que disait la belle ange. Celle-ci voulait poser une remarque, ce qui ne manqua pas à attirer davantage sa curiosité. Lui aussi était adepte de ce dit défaut, oui.
- En fait, je ne suis pas d'accord avec vous.

... Étonné et intrigué, le vampire leva un sourcil. Elle était d'accord sur le point qu'il était bien mort, en gros résumé, car elle disait cela d'une façon plus délicate et poétique qui lui ravissait si bien de ses lèvres. Mais elle accentua un point d'importance sur le fait qu'il...
Qu'il avait...
Une âme ?
Ses yeux s'agrandir. C'était bien la première fois qu'on lui disait cela, même de son vivant il n'a pas eu ce trait. En tout cas personne n'en parlait, personne n'y croyait vraiment à cette histoire d'âme.
En parlant avec un ange était plutôt intéressant, si on prenait en compte qu'ils étaient en quelque sorte des âmes du ciel mais... Dans le cas présent, elle parlait bien de la "bonté d'âme". Mais même ce trait positif de personnalité n'avait jamais été donné à Zeviehl.
On lui disait charmant, gentille, coquin, fripon, enflure, parfois saoul, voleur... tueur...
Mais pas bon. Pas dans le sens de la bonté.
Zeviehl le coureur de jupon bon ?
Certes il n'avait jamais fait de mal aux femmes, il était toujours bon avec elles... Mais est-ce une raison suffisante pour dire de lui que c'était quelqu'un d'une grande bonté. Il en doutait lui-même, car il savait bien qu'en réalité ce n'était qu'un... une enflure (à défaut de pouvoir utiliser le même mot en plus péjoratif ^^')
Lâche, calculateur, il savait gérer les situations désespérées pour sauver sa misérable existence...
Il n'avait jamais trahis ses amis cela dit. Une sorte de fidélité ? Chez un coureur de jupon c'était contradictoire, mais pourquoi pas. Il était un homme libre... Peut-être stupide.
Mais loin d'être un idiot.
- Vos pensées sont nobles, et même si votre présente nature vous octroie des nécessités mal considérées par le reste de la population, et peut-être au fond par vous, il n'en reste pas moins que vous avez un esprit clair et aimable, des manières agréables et courtoises.

Remercier les femmes du bordels pour avoir bien élevé cet homme qui recevait tous ces compliments !
Zeviehl sourit, légèrement timide. S'il avait pu, il aurait presque rougit, mais ça trop touché sa fierté. Mais sa condition de vampire l'empêcha de rougir, pas de sourire cependant.
- Je vous remercie, Colombe, dit-il maladroitement alors qu'elle s'agenouilla. La position en tailleur pouvait être un peu fatigante, il voulait bien le croire.
Elle lui prit la main, ce qui le fit légèrement sursauté car il ne s'y attendait pas et posa la sienne sur sa joue. Il la regarda à nouveau dans les yeux et écouta ses paroles :
- Tenez, si je vous demandais de décrire la chaleur qui anime ma main sur votre peau, je doute que vous me fassiez une explication détaillée des réactions physiques s'opérant.

Et pourtant il pourrait en dire des choses... Une femme vraiment jolie qui posait sa main ainsi le faisait frémir. Et en même temps, son côté vampire un peu affamé entendait le sang couler dans ses veines...
Situation non désagréable mais assez détestable, car il ne voulait pas la manger.
- ...Non, vous parleriez des émotions que cela suscite en vous, en votre cœur. Les sentiments que vous ressentiriez. Et si je vous parlais des choses que vous aimez le plus au monde, une fois de plus cela ne laisserait pas votre sensibilité dans l'indifférence !

Il resta muet face à cette explication fortes pertinentes. Elle venait de monter une théorie pratiquement en béton sur la possibilité qu'un vampire avait toujours une âme en lui...
En y réfléchissant... Est-ce parce qu'il avait encore son côté "humain" ? Comment savoir si, plus tard, lorsqu'il sera un vampire accomplis, son âme sera toujours intacte, présente, bien là... ? Aura-t-il toujours sa bonté d'âme, et ses façons de pensées ? Aura-t-il toujours cette courtoisie, ces bonnes manières ?
Il ne savait pas, il ne voulait pas le savoir, car il voulait rester comme il était. Il voulait rester lui-même, et libre.
- Voyez-vous, c'est cela, la vie !

Il répondit par un sourire, un peu distrait par ses pensées et fasciné par le sourire radieux et lumineux de la jeune femme. Ses paroles trottait dans l'esprit du nouveau-né, qui essayait d'étayer ou au contraire démonter sa théorie, tellement il ne voulait presque pas y croire. Il lança un regard à son chat, qui bailla comme pour couper court à une conversation qui n'avait jamais eut lieu entre eux.
- Espèce de matou...

Sans répondre, Mr Grifou se retourna, se mettant en boule pour dormir. D'une air blasé, Zeviehl regarda le feu alors que Colombe se leva, retirant son manteau. Et son houppelande... Et... ses chaussures... Ce détail sauta sous les yeux de Zeviehl, qui les releva sur la jeune femme. Il fut comme figé, immobile devant la beauté de celle-ci... Il ne bougea pas pendant trente bonnes secondes alors qu'elle riait et dansait, jetant sa longue chevelure au vent.
Elle est belle.
Elle est même très belle.
- Zehviel, -Elle avait vraiment un accent mignon en plus- Savez-vous chanter ? Cette soirée au claire de lune manque de gaieté !
- Euuuh... Je...

Quelle question fort soudaine... Zeviehl ne savait pas quoi répondre, mais il n'eut pas le temps directement car Colombe lui tendit une main. Une main accueillante, chaleureuse, qui l'invita être l'empoigner. Ses lèvres sereines lui donnait envie de les goûter et ses yeux pleins de vie de s'y plonger à l'intérieur.
Il lui rendit son plus beau sourire, avec les canines en prime. Il reprit un air un peu plus sérieux, en s'excusant platement du malaise occasionné et prit doucement sa main pour se lever.
- Cela fait des années que je n'ai plus chanté, Demoiselle, répondit-il souriant doucement. Par contre, je sais danser.

Il s'inclina respectueusement, en faisant une courbette. Il s'était un peu éloigne pour lui tendre la main, faisant dans les règles de la politesse, consistant à l'invitation d'une dame à danser.
- Je peux vous chantonner quelque chose de dansant dont je me souviens, si vous le désiriez... Mais ça ne sera pas fameux- Il toussa un coup et reprit - Si tu le désires, car si tu te sens plus à l'aise, nous pouvons nous tutoyer, sourit-il poliment.
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMar 19 Mar 2013, 02:31

Il sourit. Ses dents sont blanches comme la neige et aiguisées comme des couteaux. Vraiment, elles sont très jolies. Son sourire est magnifique. Il devrait sourire sans cesse. Les gens ne sourient pas beaucoup, pourtant, c'est l'une des plus belles choses au monde, à mon goût. Et puis, un sourire en amène toujours un autre, c'est bien connu. Plus tu souris, plus tu te fais d'amis. Enfin, ce n'est pas tout à fait exact. Dans ce monde taciturne, sourire signifie étaler son bonheur, ce qui revient à provoquer ceux qui croisent notre chemin. Eux n'ont pas eu, ou ont laissé passer leur chance d'être heureux et de le montrer. Alors ils se vengent. Les pauvres. Moi je n'y peux rien, je suis libre et ça m'enchante ! Et j'ai retrouvé le plaisir d'étirer mes lèvres sur mes dents immaculées. Une image m'apparaît, un visage riant encadré de doux cheveux blancs et lisses, tressés d'argent. Perplexe, mon sourire disparaît, mes sourcils se froncent. C'est un souvenir. Un souvenir d'avant la maison close, un souvenir d'il y a... longtemps. Aussi promptement qu'il est apparu, le visage s'efface, et je retrouve ma joie dans les prunelles orangées de mon vampire. A nouveau, mes pommettes rosissent et mes lèvres pâles remontent sur mes joues, laissant apercevoir des canines à bouts ronds, pour ma part. Zehviel saisit ma main et se lève ; sa peau est douce même si froide.

- Cela fait des années que je n'ai plus chanté, Demoiselle. Par contre, je sais danser.

- Fort bien Monseigneur, je n'en attendais pas moins de vous.

Taquine, je lui lance un regard joueur puis place ma main au creux de la sienne. Hors de question qu'il s'en tire à si bon compte ! J'espère bien qu'il chantera car moi, je ne me souviens que d'une seule chanson, plutôt mélancolique si je me rappelle bien. Peut-être peut-on s'amuser sans chanter ? Je suis plus calée en conte merveilleux. Ou bien... On pourrait tout simplement encore discuter. Je veux dire, faire connaissance, vraiment. J'aimerais bien savoir d'où il vient, sa vie jusqu'à aujourd'hui. Peut-être le souhaite-t-il aussi. Ou peut-être pas.
Comment fonctionne exactement le monde ? Depuis ma "renaissance", je n'ai pas eu trop l'occasion d'apprécier les rouages de notre société, sauf évidemment par les journaux sales des... clients. Hmpf, je crois que je vais éviter ce sujet. Pour la première fois, je revois Enrik étendu en travers de la chambre. Cet homme, qui m'a tenu en captivité, en esclavage, pendant tant de mois est mort. Plus jamais il ne disposera de moi comme il l'a fait. Un frisson secoue mon échine pour glisser le long de mon corps. Heureusement, Zehviel me distrait de ces pensées morbides :

- Je peux vous chantonner quelque chose de dansant dont je me souviens, si vous le désirez... Mais ça ne sera pas fameux. (petite quinte de toux : aurait-il un chat dans la gorge ? le virus des mauvaises blagues paraît se répandre =D ) Si tu le désires, car si tu te sens plus à l'aise, nous pouvons nous tutoyer.

Je m'accorde un léger temps de réflexion. Me sens-je plus à l'aise ? Probablement. Il... est sensible et honnête. Naturel. De toute évidence, il m'apprécie autant que moi à son égard. Et puis, il est craquant, je ne peux pas le nier. Ses cheveux vaguement ondulés renvoient des éclats dorés à toute volée et contrastent avec sa peau blafarde. Ses yeux s'accordent au personnage par leur teinte et leur intensité, tandis que leur expression, son expression, son aura même, complète le tableau. Il est parfait. Je voudrais que cette nuit dure toujours.

- Peu m'importe, en fait, balbutie-je en me noyant dans ses prunelles. Puis, en jetant un oeil sur mes bagues : après, si tu le souhaites, je pourrais t'interpréter la chanson dont je me souviens. Je lève les yeux à la hauteur des siens. Mais d'abord...

Un léger appui sur son bras, je m'enroule pour effleurer son torse du mien, son menton de mes doigts. Je chuchote à son oreille :

- Chantes !

Et je me déroule en déployant mes ailes, un sourire espiègle au coin des lèvres.

Edité
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMer 20 Mar 2013, 21:53

Zeviehl ne remarqua pas le mal être passager de la jeune femme, alors qu’il lui parlait. Il remarqua juste une chose familière dans son regard… Une chose qu’il connaissait bien, car beaucoup de femmes qu’il connut l’avait. Elles étaient toutes belles, séduisantes, drôles et intelligentes, mais avaient des secrets, de sombres songes. Presque toutes l’avaient… Elles préféraient les garder pour elle, mais Zeviehl posait des questions, curieux. Il était ouvert et compréhensif, alors elles se confiaient, pour la plupart. Il aimait les voir heureuses, libérer de leurs soucis. Même si ce n’était l’espace que d’une nuit, une soirée de bonheur, c’était ce temps qui resterait dans leurs mémoires à toutes. Cela plaisait à l’homme qu’il avait été, c’était un désir ardent de donner et de profiter pleinement de la vie. A sa façon.
Lorsqu’on y pense, Zeviehl aurait fait un bon mari. Mais il était volage et aimait beaucoup cette liberté. Il laissait les « unis » se nouer dans des quelconques liens sacrés aux autres qui préféraient la fidélité à la liberté d’aller où bon leur semble. C’était deux façons de voir les choses, deux façons de vivre. Et Zeviehl était incapable d’aimer une seule personne… En tout cas, l’occasion ne s’était jamais présenté.
- "Monseigneur ?", reprit-t-il. Allons, ma chère je... je ne mérite pas un tel titre.

Il sourit, embarrassé. Le vampire n’était pas de haute naissance et donc ne possédait de telles distinctions, si on en croyait les règles de la société érigées par les villes, comme Reilor… D’ailleurs, des deux personnes dans cet endroit, au milieu de la forêt, il était sans doute celui qui avait fait le plus de mal dans sa vie… Il n’avait pas les mains blanches. Et le titre qu’on donnait à ce genre de personne était plutôt : le hors la loi, l’assassin ou encore le voleur, le tricheur.

Il continuait de sourire alors qu’elle parlait, et ainsi lui épargner des inquiétudes envers lui, alors que ses souvenirs remontaient de temps à autre. Elle lui proposa de chanter une chanson qu’elle connaissait après qu’il les fait. Un petit jeu très classe.
Elle fit un appui sur son bras et sa position ne le laissa pas indifférent. Il fit des yeux étonnés mais surtout complices, appréciant de mieux en mieux la tournure des évènements.
- Moi ? Chanter ? Vous y tenez vraiment ?, chuchota-t-il en réponse. Un chuchotement qui aurait fait frémir n’importe quelles femmes sensibles à ces choses-là.

Il lui rendit ce sourire joueur qu’il adorait voir sur leurs bouilles fines. Toussant un peu, comme pour se préparer (et parce qu’apparemment il a Mr Grifou de coincer à l’intérieur !), il prit le temps de réfléchir aux paroles de cette chanson…

C’était une mélodie légère qu’il avait appris au bordel. Il entama les premières notes, un peu maladroitement et reprit en main sur le refrain, très enchanteur. Alors qu’il chantait, il prit la main de Colombe et fit quelque pas de danse avec elle, lentement. Puis, il accéléra son pas pour lui faire faire un tournis sur elle-même. Et alors que sa chanson prenait du rythme tout en restant mélodieux, il l’a fit tomber sur son bras, qui l’a rattrapa, son visage face au sien à quelques centimètres. Il aurait presque pu l’embrasser mais ça aurait été très déplacé. Il continua à danser avec elle… Etant à court de parole car il ne se souvenait pas de tout, il chantonna comme il pouvait. En faisant danser la belle Colombe…
Il fit voler ses magnifiques cheveux de jais. Il admirait sa joie dans ses yeux et son sourire. Il était plutôt heureux de voir qu’il n’avait rien perdu de ses talents, même après la mort.

Il lui fit faire encore quelque tournis, quelque pas de danse entre les arbres, et revint près du feu qui crépitait. Mr Grifou s’était endormi, ronronnant au rythme de sa respiration.
Zeviehl s’arrêta de chanter avant de faire un petit final très bien enchaîné avant de s’arrêter complètement. Il laissa le temps à Colombe de se remettre, de reprendre sa respiration et de se poser. Un vampire n’avait pas besoin de tout ça. Il n’était pas du tout fatigué, une chose qu’il n’avait plus ressentie depuis le jour de la morsure. Il fit un sourire en coin et la regarder avec des yeux joueurs, attendant de voir si elle était satisfaire par sa performance.
- Je suis navré pour la chanson, j’ai eu comme un trou de mémoire. Ah, comme c’est dommage, ajouta-t-il dans un soupire. C’était une belle chanson de… Hum… de courtisane très aisée… -Son sourire passa de taquin à gêné, mais son visage était presque moqueur- Que veux-tu, à force elles devenaient populaires. Cette chanson je les entendus rapidement alors que je n’avais pas encore la vingtaine. Bonne mémoire à cet âge là.

Le sourire charmeur du vampire revint à la charge. Il faisait comprendre qu’il avait connu des prostitués, mais il n’avait pas détaillé qu’il en faisait parti… Enfin qu’il avait grandit dans le même bordel.
- Enfin bref… Il me semble que c’est ton tour, sourit-il, curieux et attentif.
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptySam 23 Mar 2013, 23:58

Il entonne les premières notes un peu gauchement, puis prend de l'assurance. Cet air me dit vaguement quelque chose d'ailleurs, il faudra que je lui demande où il l'a appris.
Doucement, nous commençons à danser, enchaînant des pas rapides aux lents, des figures plus recherchées. Je n'ai pas besoin de réfléchir, il guide mes pas et d'une poussée m'inspire mes mouvements. Soudain, plus vite que l'éclair, je me retrouve portée sur son bras, plus proche de lui que je ne l'ai été jusqu'à présent. Si ses chuchotis à mon oreille tout à l'heure m'avaient fait frissonner, sentir son souffle et son chant sur ma peau m'enivre et me tétanise. Je sombre dans ses yeux ardents.
Heureusement, bien vite, la danse reprend et je retrouve ma contenance, voyageant quelque part entre rêve et réalité mais les pieds bien ancrés en terre tout de même. Un sourire éclatant étire à nouveau mes lèvres tandis que je tournois entre les arbres, entre ses bras. La cadence m'essouffle mais me ravit. Puis il me ramène près du feu et achève la danse très élégamment, ainsi que sa chanson.
Je récupère doucement ma respiration en l'écoutant parler. Il a vraiment une voix mélodieuse, et l'entendre chanter était vraiment une bonne idée.
Qu'a-t-il dit ? Une chanson de courtisanes ? C'est donc pour cela que je connaissais la mélodie. Les filles ont dû la chanter une fois ou deux, près de moi. Le pauvre, il a l'air gêné de la connaître. S'il savait d'où je viens, il ne ferait pas tant de cérémonie !

- Effectivement, je crois l'avoir déjà entendu. Elle est très jolie, et entraînante. Elle va d'ailleurs très bien avec ta façon de danser. Virevoltante, joyeuse et légère. Mais marquante.

Son sourire charmeur réapparaît, le mien aussi. Je lisse quelques plumes qui rebiquent, resserre ma ceinture.

- Enfin bref… Il me semble que c’est ton tour.

- Tu ne perds pas de vue l'essentiel !

J'éclate de rire puis récupère nos manteaux pour les poser sur le rocher, derrière moi. Rocher sur lequel je m'assois confortablement, les pieds balançant au ras du sol. Je tapote la place à côté de moi du plat de la main, les yeux rivés sur le danseur. Puis je croise mes doigts et baisse les yeux sur la terre sablonneuse.

- Mon chant ne sera pas aussi beau que le tien ; il parle d'un homme ayant perdu toute l'affection qu'on lui portait, mais à qui la vie souhaite tout de même le bonheur qu'il mérite.

Un rapide coup d'oeil sur mon auditoire -qui se compose exclusivement d'un vampire et d'un chat qui dort- et une petite quinte de toux de circonstance (décidément!) ; je démêle mes cheveux de mes doigts, et commence à les natter, puis je me lance, le regard fixé sur la cime des arbres :

- J'ai vu dans tes yeux
L'amour d'une femme,
J'ai vu dans tes mains
La joie d'un enfant,
J'ai vu sur tes lèvres
Un baiser envolé,
J'ai lu dans ton coeur
Le bonheur oublié !

Que le ciel t'envoie un ange,
Une hirondelle de la vie...
Qu'il porte sur ta tête
Les lauriers de l'oubli
Pour que ta douleur,
Au fond des abîmes,
Trouve le réconfort
De doux bras amoureux.

Qu'il fasse que tes yeux se posent
Là où la mer est calme.
Que tu touches à nouveau
Une paisible gaieté.
Que tu goûtes encore
Aux fruits des passions sereines
Pour qu'enfin dans ton coeur
Règne l'amour.


Je laisse durer la dernière note tant que dure mon souffle, puis je l'étouffe légèrement. Il me semble qu'elle plane encore dans l'air ambiant tandis que je tourne délicatement la tête vers Zevhiel pour cueillir sa réaction.
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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMar 02 Avr 2013, 15:08

Spoiler:


Zeviehl rougit. Façon de parler... Mais il montra nettement qu'il était touché par son compliment. C'était la première fois qu'on le complimentait autant dans une même soirée alors qu'il n'avait encore rien fait. Pas grand chose... Juste chanter. Danser...
Il eut l'étrange sensation de revivre en effectuant cette danse avec elle. Chanter n'avait jamais été son point fort, et il fut lui-même très étonné d'avoir réussi aussi bien. Peut-être que les pouvoirs de vampire ne s'arrêtait pas qu'à la simple augmentation de la force et à la vie éternelle, mais également à améliorer plusieurs autres points dont il ne soupçonnait même pas l’existence.
Zeviehl avait encore beaucoup de choses à apprendre dans sa nouvelle condition. Mais, là maintenant, il voulait profiter de la soirée, sublime, et de mieux connaître Colombe, charmante.

Il rit avec elle, reconnaissant le sentiment de l'excitation en lui, alors qu'il s'assied pour l'écouter. Il l'encouragea à chanter en claquant des mains. Il s'était cru revenir des années en arrières, vers le temps de la fête, avec les courtisanes.
- Mon chant ne sera pas aussi beau que le tien ; il parle d'un homme ayant perdu toute l'affection qu'on lui portait, mais à qui la vie souhaite tout de même le bonheur qu'il mérite.

Zeviehl acquiesça machinalement, reprenant un air plus sérieux. Il aimait... Non que dis-je, il adorait les histoires. Mais appréciait encore plus les histoires chantaient, car elles dégageaient une force bien plus intense qu'une histoire contait. Étant jeune, il passait du temps à regarder et écouter les poètes et les bardes de passage. Un passion qu'il entretenait avec celui de passer un temps éternel en compagnie des femmes.
Colombe se prépara à chanter, et discrètement Zeviehl regarda autour d'eux, comme pour veiller aux moindres mouvements suspects qui pourraient venir troubler leur soirée.
Leurs confidences même...
Jamais Zeviehl n'aurait chanter devant n'importe qui. Il l'avait fait pas seulement parce que Colombe était une femme, mais davantage parce qu'elle lui avait demandé et qu'elle avait entamé un cercle de confidence avec lui. L'homme charmeur ne pouvait s'empêcher de s'attacher aux femmes, à toutes avec qui il créait ce cercle. C'était peut-être une des raisons majeurs qui fait qu'il n'est jamais eu d'épouse.

Colombe commença à chanter. Sa voix était cristalline, montant haut dans les aigües, mais pas trop. Un équilibre doux et peu agressif. Très agréable à entendre.
Le premier couplet envoya le vampire à imaginer la scène. C'était triste en effet. Mais on y sentait de l'espoir malgré tout. Réconfort... Gaieté... Sereines... Qu'enfin dans ton coeur règne l'amour.

La dernière note dura, et Zeviehl fut comme plongé dans ses pensées, fixant le sol... Le silence s'installa sans qu'il s'en rende compte, puis il sentit le poids d'un regard sur lui. Il tourna lentement la tête, ses yeux miels se posant timidement dans ceux bleus, vraiment claires à en faire frissonner, de Colombe.
Il sourit, ne sachant pas quoi dire.
- ...

Bravo Zeviehl... Palme d'or pour donner des avis.
- Hem... C'était... Vraiment très jolie, Colombe. Peut-être triste oui, mais je ne pense pas que c'est la chose la plus importante à retenir. En effet, comme tu le disais, on ressent de l'espoir dans cette chanson. Je n'ai jamais aimé une personne au point de subir des ruptures douloureuses, je suis un peu mal placé pour juger ce genre de vie. Mais la vie m'aura au moins enseigné une chose : Le bonheur est toujours parallèle au malheur, sur le même chemin qu'est l'existence. La vie dans toute sa simplicité mais à la fois dans toute sa complexité...

La dernière phrase retomba un peu dans le ton et Zeviehl regarda de nouveau le sol. Le précepte de "L'un n'existe pas sans l'autre", le vampire pouvait-il se permettre de l'adopter encore ? La vie ne pouvait être sans la mort, mais alors lui, où se place-t-il ? Lui qui n'était ni vivant, ni mort...
Zeviehl gardait des préceptes en lui, malgré sa transition. Il pensait que le bonheur était éphémère car son cousin le malheur existait. Donc, il valait mieux profiter à fond du bonheur, se battre le jour où son extrémité arrive, et sourire à la vie lorsqu'elle vous redonne la lumière.
C'était ainsi, l'existence.

- Dis moi Colombe...
Il se tourna vers elle.
- Tu es un ange. Tu as perdu l'accès au ciel ou ne l'as pas eu. C'est un peu comme moi qui n'a pas eu accès à la mort, non ? Tu es alors bloqué dans le monde mortel, dans le monde des Hommes. Cherches-tu le bonheur ? Ou cherches-tu simplement à vivre ?
Il ne savait pas très bien pourquoi il posait cette question. Depuis des années, de son vivant, Zeviehl n'avait jamais répondu à ce genre de questions. Alors pourquoi se mettait-il à la poser maintenant... ? A une personne qu'il venait de rencontrer dans la forêt.
Mais s'il devait répondre maintenant, s'il devait revenir en arrière pour dire sa réponse qu'il avait toujours eu au fond de son être, car il a vécu dans cette optique et jamais dans l'autre... :
- J'ai vécu une trentaine d'années avant de... mourir, sourit-il. J'ai toujours voulu vivre à fond. Le bonheur et le malheur passaient dans mon sillage, sans que j'y prête une réelle attention. En faite je les acceptais aussi bien l'un que l'autre...

Sans parents, sans origines, à grandir dans la rue, ensuite dans un bordel, devenu assassin, voleur, et vampirisé contre son gré. Mais malgré tout, il avait vécu. C'était le souvenir qu'il chérissait le plus.
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Colombe Darklake
*Déchu*

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MessageSujet: Re: Tu m'as fait peur!   Tu m'as fait peur! EmptyMer 17 Juil 2013, 21:44

J’écoute. Du plus loin que je me rappelle, j’ai toujours eu un don pour l’écoute. Lorsque j’habitais à la maison close, ce talent s’était manifesté sous la forme de l’observation. N’ayant pas d’amies, j’observais attentivement les autres filles dans le but de reproduire leurs réactions. Peut-être m’accepteraient-elles mieux… Étrangement, c’est l’exact inverse qui se produisit. Elles avaient horreur que je me souvienne des moindres détails d’une conversation alors que, lors de ladite conversation, je me trouvais à plus d’une quinzaine de mètres d’elles. Oh, ou encore quand elles « empruntaient » du mascara à une autre sans le lui rendre ! Je crois bien qu’elles me haïssaient dans ces cas-là. Bref, cette faculté d’observation me dévoile aujourd’hui une nouvelle facette : celle de l’écoute. C’est un réel plaisir d’écouter parler Zeviehl, imaginer son flot de paroles couler doucement entre les arbres, jaillir de derrière les rochers et ricocher sur quelques souches. Sa voix me berce tandis que je réfléchis à ce qu’il me dit. L’accès aux cieux… J’ai les larmes aux yeux en y repensant. Je ne devrais pas, les décisions du ciel sont justes. Malgré tout, je suis déchue pour une raison qui m’est inconnue. Je veux dire, la vraie raison, parce que ce que j’ai fait depuis mon réveil ne m’a certainement pas amendé. Mais le résultat est là. Plus de ciel, probablement plus jamais de famille ou d’amis et de lourdes chaînes à traîner jusqu’à la fin de mes jours. Je suis vouée aux enfers. Une petite larme glisse le long de ma joue et s’accroche à mes lèvres.
J’allonge mon dos et ma tête sur la pierre froide ; Zeviehl s’est tu. Je fixe les étoiles en repensant à ses mots.

- Le bonheur, qu’est-ce que c’est ? Est-ce que c’est toi, pour moi ? Ta présence me rend heureuse, je me sens libre et appréciée. Nous ne sommes pas compliqués l’un avec l’autre. Je suis moi-même. Je veux dire, celle du dedans, pas celle que tout le monde voit, la simple prostituée merveilleuse de la Maison d’Enrik. Je suis celle qui veut exister et réaliser ses rêves. Je suis celle qui veut s’envoler dans les étoiles. Je suis celle qui veut plonger au plus profond de l’océan. Je suis celle qui veut sentir le vent cingler mon visage et ébouriffer mes plumes. Je suis … Moi. Je suis Colombe. Et c’est ainsi que je suis heureuse. Je ne trouverai pas le bonheur dans l’argent ou la célébrité. Juste en moi et en une bonne compagnie. Et s’il arrivait que je sois peinée, il me suffirait de repenser à tous les bons moments que j’ai vécus pour repartir de l’avant, car la douleur fait partie intégrante de ma vie. Je devrais le savoir mieux que quiconque.

Je regarde Zeviehl et attrape sa main. Je la presse doucement dans la mienne et continue :

- La mort serait-elle une délivrance pour toi ? Je veux dire… la vraie mort, celle qui marque la totale fin d’une existence. Serait-ce une joie que tu n’as jamais eue et que tu voudrais trouver ? Je ne crois pas. Ta nouvelle nature est peut-être compliquée à encaisser pour toi, mais elle te permet de continuer d’exister. De faire tout ce que tu as toujours voulu faire, ou presque. De t’améliorer, encore et toujours. Etre un vampire n’est pas un enfer en soi, juste une contrainte. L’important n’est pas que tu sois un vampire, mais que tu sois toi-même. Fais-en une force. Et si quelqu’un se borne à ne voir que le vampire et non pas toi, c’est que cette personne n’est pas faite pour toi.

Je me relève et emprisonne ses mains entre les miennes, dardant mon regard scrutateur sur ses yeux aux mille teintes de miel.

- Alors, qui es-tu ? Es-tu toi-même ? Es-tu celui qui existe ? Es-tu… Zeviehl ?

Sans raison, une forte envie de pleurer me monte au nez. Un peu comme de la moutarde. C’est assez gênant je dois dire, et je suis obligée de détourner les yeux et de papillonner des cils. Pour dissiper le malaise, je m’agenouille à côté de Mr Griffou et tente de le caresser.

- Il y a environ six mois, un homme m’a retrouvé presque morte au bord de la route. Il s’appelait Enrik. Il m’a ramené chez lui, m’a soigné, nourri, réchauffé… Lorsque je rouvris enfin les yeux, c’est lui que je vis. Je crus à un bon samaritain. Je me trompais. Il me proposa un job, juste histoire que je me remette sur pieds, que je réapprenne la vie, car il me semblait avoir tout oublié. J’acceptai sans hésitation, même en sachant que je ne serais pas payée pour le rembourser de sa « gentillesse ». Je ne m’attendais pas à un bordel. Je tentais alors de lui expliquer que je préférais effectuer n’importe quoi plutôt que cela. Il me mit des fers. J’étais le joyau de sa collection. Et je sus que je ne serais plus jamais libre. Alors, quand la chance s’est présentée à moi sous une forme terrifiante pour l’ignorante que je suis, je n’en fis pas cas. Cette expérience m’apprit que partout, et dans toutes les races, il y a des bons de ceux qui veulent se changer ou changer le monde mais faire le bien, et des moins bons, parfois aveuglés par l’avidité, la cupidité ou d’autres choses peu reluisantes. J’ai compris qu’il ne suffisait pas d’être quelque chose pour être quelqu’un et qu’il ne fallait pas juger un être avant de le connaître. Ce principe a mis sur mon chemin un être merveilleux, je crois.

Je tourne un sourire doux vers mon vampire puis baisse les yeux. J’ai beaucoup parlé. De moi, de ce que je pensais… Peut-être lui ai-je fait peur. Peut-être m’acceptera-t-il moins facilement après ça. Je n’aime pas vraiment discuter de moi pour cette raison. La peur du rejet…
Je triture un peu ma tunique et en déchire malencontreusement le coin. La rivière clapote à côté. Ça me donne envie de me baigner, tiens.
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