Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
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"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
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"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]

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Lunielle Elwindor
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MessageSujet: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyLun 09 Déc 2013, 21:02

Je n'aurais jamais cru que ça serait si difficile. Affronter des dizaines de cavaliers armés de lances et de boucliers m'avait semblé plus facile et faisable. C'était tout simplement hors de ma portée. Une tornade, un ouragan, une tempête hurlante, vivante et têtue. Je m'attendais presque à ce qu'elle me monte sur la tête et arrache un par un tous les cheveux blonds sur mon crâne.

Je n'aurais jamais cru qu'elever des enfants serait aussi dur. Surtout des enfants qui n'avaient jamais reçu une éducation digne de ce nom. Fils et fille d'un charpentier et d'une commerçante d'herbes aux vertus guérisseuses, ils avaient perdu leur parents. Ils avaient ensuite été trouvés par un bûcheron et depuis ce moment-là, ils avaient été contraints de les aider dans les tâches ménagères, faisant bien plus que ce dont ils étaient capables. J'avais mis un terme à cet esclavage quelques semaines plus tôt après avoir négocié l'un de mes chevaux contre les gamins.

Je n'étais pas fière de les avoir "achetés", mais c'était la seule option qui se trouvait à ma portée, car j'avais enfin décidé de devenir "gentille". Quoique... pas vraiment. Disons "sociable" alors. De plus, il fallait bien que je montre un minimum d'honneur pour que les gamins me suivent de leur plein gré et laisser l'un des deux chevaux en ma possession m'avait au final débarrassé puisque je ne pourrais pas les emmener là où je compte aller.

Kahn et Anna sont maintenant civilisés. Il avait pourtant fallut des centaines de disputes, d'insultes et de coups sur la tête pour calmer le garçon qui était aussi agité que sa soeur était calme. Si ce n'était pour leur ressemblance physique, personne ne devinerait qu'ils sont jumeaux, car leurs caractères sont d'exactes opposés. Âgé de tout juste douze ans, ils m'arrivent un peu au dessus de la ceinture et ne possèdent en rien mes compétences sensorielles, encore moins mon expérience centenaire.

C'est aussi pour cette raison que j'ai soudainement décidé de les emmener avec moi, de les éduquer, de les prendre sous mon aile, de les forger comme on forge une épée légendaire. Un siècle, c'est extrêmement long et, même s'il me reste encore des dizaines si ce n'est des centaines d'années à vivre, je suis moi aussi arrivé à ce stade où l'on souhaite laisser une part de soi-même derrière. Qui sait ce que l'avenir nous réserve et s'il y a bien une chose que j'ai retenu de ma guilde, outre qu'il ne faut jamais provoquer un centaure énervé à moins d'avoir au moins deux verres dans le nez, c'est que demain est toujours plein de surprises et n'importe quoi peut arriver n'importe quand, en particulier au moment où on s'y attend le moins. Il me faut donc quelqu'un à qui léguer mon savoir, mes connaissances, mon style, mon Art. Et les gamins ont l'air relativement intéressés pour le moment. Même si Kahn se pleint tout le temps, qu'Anna est peureuse comme une autruche et qu'ils sont tous les deux loin d'égaler ma force et mon instinct de survie, ils ont un bon potentiel. Je sens que si je travaille avec eux pendant au moins trois ans, ils feront de bons guerriers, mais surtout de bonnes personnes, sociales, courtoises et débrouillardes.

Mais l'apprentissage de mes deux jeunots n'était pas la seule raison qui m'avait poussée à me diriger de nouveau vers le port de Reilor. La mer m'appelait, c'est quelque chose que je ne peux expliquer, n'importe quel véritable marin le sens dans ses os, dans son âme et dans son sang, ce fameux moment où il se doit de retourner naviguer. Je fais malheureusement partie de cette race maudite des créatures qui brisent les vagues des océans sur leurs navires, mais heureusement que je le vis bien. Je suis amoureusement du vent et de la mer, les embruns font fonctionner mes poumons, les courants d'air qui frappent mon visage ravivent les muscles de mon visage et le soleil brûlant qui a tant de fois foncé ma peau en déposant ses doux rayons sucrés m'accordent cette renaissance tant attendue.

J'ai du vendre mon deuxième cheval, je ne m'étais pas attaché à lui, car je savais que j'allais devoir m'en séparer un jour. C'était une erreur que je m'étais promis de ne plus refaire. Jamais. Mais même si cette soudaine masse de pièces d'or m'a permit de payer notre voyage en mer, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à celui qui m'avait fait cadeau de la bête presque un an auparavant. Ran. Autrefois mon amant, parfois mon guerrier, mais surtout un compétiteur hors normes qui m'avait toujours inconsciemment forcé à donner le meilleur de moi-même et bien plus. Je l'avais cherché durant les trente années après la dissolution de ma guilde, sans jamais vraiment savoir si ma quête en valait la peine. Jusqu'à ce que je le trouve. Étant un elfe tout comme moi et bien que plus âgé (mais pas plus intelligent ni rusé pour autant), nous nous étions remis ensemble, plus par manque du bon vieux temps où nous formions un couple à l'Académie que par véritable besoin.

Le fait qu'il a été contraint de retourner à Rosyel huit mois auparavant afin de vérifier si sa famille allait bien après de tragiques évènements s'étant déroulés sur notre île d'origine ne m'a en rien surpris. Même si nous étions de nouveau ensemble, le fait que j'avais tourné la page sur notre romance l'a grièvement blessé et je pense qu'il m'en veu toujours. J'ai refais ma vie, rencontré d'autres formidables personnes qui ont partagé ma vie, parfois mon lit si ce n'est plus et il n'a en aucun cas le droit de m'en vouloir. Il a toujours été un grand abruti de toute manière.

Je ne cherche pas à le retrouver, je veux juste savoir s'il va bien. Après cela, nos chemins se sépareront de nouveau, car je refuserais qu'ils s'entremêlent maintenant que Kahn et Anna comptent sur moi. L'impatience et le manque de réflexion dont Ranarel Legendor fait souvent preuve en combat sont des choses dont les mioches ne doivent absolument pas s'inspirer. De plus, notre histoire est du passé et je me suis rendue compte au cours de cette année passée que la présence et compagnie de Ran m'agace vraiment. Il n'a pas du tout changé en trente ans, il n'a pas évolué, pas pris de recul. C'est exactement comme le jour où je lui ai volé son titre de leader en le battant dans un duel tout à fait juste. Il crois toujours que les choses sont comme avant, que je lui appartient, que je lui suis redevable et le pire dans tout ça que je suis encore amoureuse de lui.

Il aura beau faire tout ce qu'il voudra, il ne parviendra jamais à attraper le vent avec un filet à papillon.

Cela fait maintenant presque une semaine que notre traversée de l'océan a commencé. Kahn et Anna sont plutôt résisitants, ils n'ont visiblement pas le mal de mer et, même s'ils n'arrivent pas à dormir à cause de la houle, je suis sûre qu'ils s'y feront un jour. Rosyel finit enfin par pointer le bout de son nez à l'horizon alors que la lune est encore haute dans le ciel étoilé et d'un profond bleu roi. Il faut pourtant encore quelques heures pour que le brigantin s'approche de la côte. J'ai eu ma dose de sommeil pour la journée, aussi je regarde l'aube dévoiler sa robe de couleurs impressionnantes, de plus, c'est un spectacle que je ne manquerais pour rien au monde. Les jumeaux me rejoignent sur le pont lorsque le orange éclatant se dissipe à l'horizon, petit à petit remplacé par un bleu léger et accompagné de nuages, ce qui suggère un peu de vent dans la journée.

- On est presque arrivé.

Ils hochent la tête en silence. Du coin des yeux, je les vois trépigner sur place, les doigts serrés sur le bastingage, leurs ongles griffants presque le bois creusé à la manière de deux chiots attendants que la patée tombe dans leurs gamelles. Je vois qu'ils ne me dévisagent plus. Ils ont passé les dernières semaines, d'abord à observer constamment mon apparence physique si différente de la leur et mes vêtements tellement peu communs, puis ensuite à analyser le moindre de mes mouvements après une leçon d'escalade sur la falaise à l'ouest de Reilor où ils avaient tous les deux faillis tomber vers une mort certaine à de nombreuses reprises. Bien entendu qu'ils n'avaient aucune protection, où est l'amusement sinon ? De toute manière, on apprend beaucoup mieux auprès des meilleurs et lorsque les évènements sont les pires. Comme on dit "Ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort".

Ils se sont enfin habitués à ma présence et à mes manières de faire ainsi que ma façon de voir les choses. J'espère juste qu'ils n'hériteront pas uniquement de mes défauts...

- Kahn, Anna, voici Rosyel, l'île des elfes, des centaures et de toutes sortes de créatures plus ou moins féériques. C'est ici que je suis née, que j'ai grandi, mais comme n'importe quel endroit au monde, je m'y suis autant senti bien qu'horriblement mal.

D'ici une heure ou deux, nous mettrons pied à terre. Nous verrons bien si cette fois-ci le sable que j'écraserai sous mes bottes sera gorgé de sang comme la dernière fois.


Dernière édition par Lunielle Elwindor le Dim 15 Déc 2013, 21:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyMer 11 Déc 2013, 01:33

Mange, mange, mange ! Mange le poisson ! Arrachant la chair pleine d’arrêtes au corps du maigre animal qu’elle avait péché « à la foudre », Balsa récitait en tête cette chansonnette dont l’air était pure invention de sa part, autant dire bien pauvre musicalement. Les fruits de la mer constituait l’essentiel de ces repas, tant il était plus facile pour elle de foudroyer quelques litres d’eau salée pour recueillir ces mets que de se lancer dans de longues parties de chasse à l’issue hasardeuse. Elle aimait bien le poisson. Elle aimait surtout bien manger et manger du poisson était le plus simple.

Pour cette raison elle s’était octroyée un territoire qui longeait la côte de Rosyel et ne s’enfonçait dans les terres que de quelques lieux. Depuis qu’elle avait élu domicile sur cette île – cela devait faire  environ un an à présent – elle n’avait migré qu’en de rares occasions et n’avait quitté cette zone de confort qu’était le littoral qu’une fois, grande aventure, pour tenter de commercer dans un village elfe.

Ce temps passé seule dans la nature l’avait rendue sauvage et asociale. Quelque être qu’elle croisât, elle n’était que méfiance, défiance et regards de biais. Son verbe s’était fortement appauvri, bien qu’elle n’eut pas l’occasion de le noter : dialoguer relevait du souvenir et cette pratique ne lui manquait en rien.

S’il devait y avoir un défaut à cette vie animale qu’elle menait, c’eut été la monotonie. Les jours se suivaient et se ressemblaient inlassablement, pêche, cueillette et patrouille du territoire remplissaient ses journées. Quand elle ne faisait pas la sieste, pratique que le félin en elle appréciait plus que tout.

Mange le poisson, mange le poisson, il est fini ! Elle jeta négligemment la carcasse sur laquelle restait encore quelques bouts de chair. Elle n’avait plus faim et l’époque où elle craignait de ne pouvoir se nourrir prochainement était révolue depuis fort longtemps. Oui, elle s’autorisait le luxe du gaspillage. Elle s’autorisait même tout : qui aurait pu lui interdire quoique ce soit dans ces forêts sans fin et sans loi ? Plus que de toute nourriture, Balsa se délectait de cette liberté totale dont elle jouissait. Ici, pas de ville dont il fallait respecter les habitants, pas de maître pour l’envoyer dans des missions périlleuses et surtout pas de scientistes pour la traquer sans relâche.

C’était là tout ce qu’elle avait souhaité quand elle avait demandé à Nazj de la laisser débarquer sur cette île sauvage.

Plaçant une main au-dessus de ses yeux, elle leva son regard vers l’azur. Comme si cela importait, elle voulait avoir une idée du temps de jour qui s’était écoulé depuis l’aube. Mais son regard n’arriva pas jusqu’à l’astre, car il fut interrompu en pleine course par de grandes voiles déchirant l’horizon.

Un bateau. Des gens. Diantre !

Tel un fauve qui aperçoit au loin une forme animale qu’il ne peut encore discerner, ranger dans la catégorie proie ou menace, la chimère se figea. Seule sa queue se balançait en saccades derrière elle, trahissant sa nervosité grandissant. Elle émit entre ses dents un petit cri qui avait tout du feulement et fit quelques pas vers l’océan, dans un espoir vain que ce rapprochement lui en apprenne plus sur cette chose qui approchait dangereusement. Oui, le bateau venait bien dans cette direction. Sur son territoire. Nouveau feulement, un peu plus net et emplit de crainte que le premier. Si son corps avait été couvert de fourrure, nul doute qu’elle en aurait hérissé le poil.

Mais elle était encore bien humaine et cette pensée vint la frapper comme une noix de coco vient frapper le sol en tombant : lourdement, inévitablement, dans un choc qui propulse les grains de sable en tous sens. Elle était humaine… Moui. Elle s’observa un instant. Ses mains d’abord, couvertes de sable, de crasse et de débris ichthyens. Son ventre ensuite, que la loque grisâtre qui lui servait de robe ne recouvrait qu’aux endroits où le tissu n’était pas déchiré. Ses jambes aussi, plus sales encore que ses bras. L’hygiène était une notion bien trop humaine pour Balsa, dont le seul désir en ces jours d’exil volontaire était de s’éloigner le plus possible de cette partie d’elle qu’elle abhorrait. Elle passa une main dans ses cheveux, bien trop long et désorganisés, bien qu’elle les ait coupé tant bien que mal moins d’une lune auparavant. Bref, la chimère était à l’extérieur le parfait reflet de ce qu’elle était devenue à l’intérieur : une bête sauvage.

En bon animal qui se respecte, prudence et précautions oblige, son mouvement suivant fut de se réfugier dans les fourrés les plus proches. Tapie dans l’ombre, elle écarta le feuillage pour observer le bâtiment fendre les vagues dans sa direction.

La navire changea de cap à deux reprises, cherchant sans doute à éviter les rochers traitres dont les abords de l’île regorgeaient. Et par deux reprise Balsa changea de cachette, s’installant finalement au sommet d’un contrefort rocheux, derrière un bloc de pierre sombre recouvert de mousses. La plage en contrebas était idéale pour accoster et le bateau n’en avait plus guère pour longtemps avant de débarquer ces inconnus qui venaient troubler la vie de la chimère tout comme ils l’intriguaient.

Qui étaient-ils ? Combien ? Pourquoi venaient-ils ici ? Seraient-ils proies ou prédateurs, oserait-elle les approcher ? Et parler… non. Vu d’ici, cela lui semblait une épreuve insurmontable. Elle resterait bien à l’abri des regards, au début tout du moins, épiant dans le seul but d’assouvir sa curiosité.

Plus le navire approchait et plus le cœur de la chimère frappait fort dans sa poitrine. Peur et excitation se mêlaient en de confus sentiments qu’il lui semblait n’avoir pas ressenti depuis… des lustres. Oh, qu’elle avait hâte ! Oh, qu’elle angoissait…

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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyDim 15 Déc 2013, 21:26

Kahn ignore royalement la splendeur du paysage qui se présente à nos yeux et choisi de faire ressortir son côté mécontent en traçant des petits cercles sur le sable avec son pied chaussé d'une botte - que j'ai eu tellement de mal à trouver à cause de la petite taille de son pied - durant quelques secondes avant de donner un violent coup de pied dans un coquillage en disant :

- C'est pourri ici. Y'a que du sable.

Cette réplique est tellement récurrente que je ne réagis plus, mais je ne peux m'empêcher de froncer légèrement les sourcils tout en me pinçant les lèvres pour ne pas le frapper à la tête, chose que je fais à chaque fois qu'on arrive dans un nouvel endroit et que le garçon récite sa phrase comme s'il l'avait apprise par coeur.

Je m'agenouille, prend une poignée de sable et fais doucement glisser les grains hors de ma paume tout en les observant attentivement.

- Le sable est comme la vie. Nous sommes tous des grains de sable, insignifiants petits insectes perdus dans ce vaste monde. Comme les grains de sable, nous sommes tous pareils.

- Mais il y a de nombreuses races complètement différentes ! Les elfes, les humains, les nains, les démons, les centaures, les sirènes...

- Nous sommes peut-être tous différents à l'extérieur et nos idées, convictions et façon de penser divergent, néanmoins, nous sommes tous des êtres vivants. Je ne suis pas plus différente d'un centaure que des arbres qui se trouvent dans cette forêt.

- J'aime pas le sable. Ça rentre partout et ça gratte beaucoup.

- Parfois oui, mais il est bien plus que ça. Un jour tu apprendras à ne plus le considérer comme une gêne.

Les grains de sable continuent de glisser et ma main est déjà vide à moitié.

- Le sable représente aussi le temps. Cette entité étrange et incontrôlable qui s'abat sur nous.

- Pas sur les elfes ! Vous êtes immortels, non ?

Je souris tandis que les derniers grains de sable quittent ma main que j'essuie par pure réflexe sur mon pantalon bleu.

- Non Anna. Nous vivons longtemps, bien plus longtemps que les humains et la majorité des races, mais nous ne sommes pas immortels. Un jour, je mourrai aussi, même s'il me reste encore pas mal de temps à passer sur ces terres.

Comme s'il brûlait de me poser cette question depuis le début, Kahn s'écrie :

- Au fait, tu as quel âge ?

- Kahn, ce n'est pas une chose que l'on demande à une dame !

Il fait la moue lorsque je refuse de répondre à sa question et croise les bras sur son torse tandis que je balance mon sac de voyage sur mes épaules. J'y ai toujours le nécessaire : une couverture grossière, un grand morceau de tissu, une cape brune, des lotions cicatrisantes, quelques herbes aux vertus guérisseuses, une boite remplie de baies nutritives, une gourde remplie d'eau, deux bouteilles de rhum et une bourse de pièces d'or. Un carnet et un crayon accompagnent parfois mes voyages.

Ma tenue est relativement simple et elle n'a pas changé au cours des deux dernières années : une tunique blanche bardée de cuir bleu, un pantalon de la même couleur, des bottes de cuir brun, une ceinture retenant deux sabres - un d'argent et un d'acier - ainsi qu'une sacoche contenant différents instruments de crochetage, hameçons, piques, crochets, aiguilles et ficelles. Parfois des gants ornent mes mains, mais pas aujourd'hui. Et bien entendu, mon fidèle arc et le carquois qui va avec et qui ne quitte presque jamais mon dos.

Quant à mon apparence physique, elle n'a jamais changé depuis que j'ai vingt ans : longs cheveux blonds et bouclés, aujourd'hui attachés en une série de nattes complexes, de profonds yeux azurs, de longues oreilles ornées de sept boucles d'argent - quatre sur l'oreille droite et trois sur la gauche - tellement représentatives de ma race ainsi qu'une silhouette gracile.

Les deux gamins qui m'accompagnent sont presque tout le contraire : bruns aux yeux verts, de taille moyenne pour des enfants de douze ans, des vêtements de marins adaptés à leur taille qu'il m'a fallut longtemps négocier à Reilor et une dague d'argent à la ceinture de chacun.

- Allez, on a suffisament trainé sur la plage, allons au coeur de l'île. Il est temps qu'on s'amuse un peu !

Anna s'élance presque en riant, la natte que je lui ai faite ce matin même battant dans son dos comme la queue d'un animal fou et excité. Kahn marche tranquillement à côté de moi, ses mains dorénavant dans ses poches et ses pieds bousculant toujours violemment le sable sous ses pas. Sa démarche est tout le contraire de la mienne qui, silencieuse et imperceptible, ne fait presque aucun remous sur les grains clairs. Amusé par l'hatitude du garçon, je murmure de manière à ce qu'il soit le seul à m'entendre.

- Cent vingt.

Son visage s'illumine alors et un sourire léger apparait sur ses lèvres, sourire qui semble cloué à sa bouche et il marche d'une démarche fière comme s'il venait de découvrir le plus grand secret de tous les temps, mais qu'il adorait le fait qu'il était le seul à le connaitre. Tandis que mes bambins découvrent petit à petit l'île et que nous nous rapprochons au fur et à mesure de la forêt proche, j'observe les alentours. Pour le moment, je n'ai rien perçu d'anormal, mais si le moindre danger se présente, je serai prête.
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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyVen 10 Jan 2014, 01:49

Quoi, quoi, quoi ?

Non, cela ne pouvait être. Balsa connaissait cette elfe toute en longue chevelure blonde et bouclée. Sa mémoire avait beau n’être plus que parcelles de souvenirs, voilà ce qu’il lui restait de cette rencontre sur les terres de Lan Rei : une provocation, une bagarre, la douleur d’une flèche reçue dans le dos et la vengeance délicieuse qui avait brisé l’arc enchanté. Elle avait vaincu, certes, mais de justesse, et parce qu’elle avait joué de la surprise de son pouvoir électrique.

Si la chimère avait été un chien, elle aurait grogné. Si elle avait été pleinement féline, elle aurait feulé. Elle était un peu des deux, cependant surtout humaine, alors sa rage se muait en une grimace silencieuse, sourcils froncés et lèvres découvrant ses dents.

Du haut de sa cachette elle observait Lunielle débarquer. Les deux gamins qui l’accompagnaient n’accaparèrent qu’une seconde son attention, le temps de cerner leur allure et deviner leur jeune âge, ce qui lui suffit à juger de leur totale inoffensivité. Après cela, elle n’eut d’yeux que pour elle, la fière et brute Lunielle. Il n’y eut pas un de ses mouvements qui échappa au regard de Balsa et pas un son qu’elle n’essaya pas de capter avec la plus grande attention. Pas que ce qu’elle disait sembla d’un ordre déterminant, mais chaque détail avait son importance dans ces retrouvailles surréalistes.

Et maintenant quoi ?

La chimère, tous muscles tendus, tenait une parfaite immobilité. Son fouet s’était figé en une courbe nettement relevée et elle retint même sa respiration au climax de sa réflexion. Ne restait que son cœur battant au rythme des pensées effrénées qui défilaient dans sa tête. D’un coup d’un seul elle fut décidée. Grâce au flot d’adrénaline qui venait de la traverser, son corps était parfaitement alerte et ses sens au sommet de leur éveil.

Elle recula pour quitter sa cachette sans être vue et, épousant la forme des rochers dans la plus grande discrétion, elle dévala la pente raide qui l’amena jusqu’à la plage. Pouf, ses pieds nus atterrirent dans le sable. Elle longea ce pan de falaise et, avec mille précaution, jeta un œil du côté où était ancré le bateau. La plage était déserte : les intrus avaient pénétré la forêt. La chimère fit quelques pas de plus, toute précaution et silence, puis balaya le pont du regard : personne. Elle suivit alors les traces dans le sable, lentement pour ne pas les rattraper. Elle faisait tout pour garder son calme et pourtant son cœur bondissait dans sa poitrine, frappant fort ses côtes et résonnant jusqu’à son cerveau.

Elle devait être maline, arriver à contourner la petite troupe pour les surprendre. Elle ferait mieux de leur tendre un piège même. Pour elle qui connaissait ce coin de l’île comme sa poche, il était facile de deviner leur trajectoire à venir : il n’allait pas tarder à tomber sur un petit sentier qui longeait un ruisseau, un passage qu’elle prenait chaque jour et avec elle une multitude d’animaux de la forêt. Ce chemin serpentait ensuite entre les basses collines alentour, quittant le ruisseau qui coulait sur un terrain trop escarpé pour se faufiler vers la vallée au-delà. L’endroit idéal pour tendre à ces parvenus une embuscade… En courant, il lui suffirait de couper à travers le bois pour s’éviter la courbe qu’effectuait le cours d’eau, grimper au sommet de la colline chauve – ainsi appelait-elle cette hauteur au sommet de laquelle manquait une bonne partie des arbres attendus – et attendre qu’ils passent juste à ses pieds.

Oui, c’était le plan parfait. Mais c’était sans compter sur l’impatience et l’agacement qui gonflaient en elle.

Elle ne pouvait retenir ses pas qui remontaient la piste du trio fraichement débarqués. Elle entra sous le couvert des arbres et en avisa un dont elle cassa une branche de plus de six coudées de longs. Ainsi piètrement armée, elle accéléra le mouvement en épousant parfaitement le sol de la forêt, panthère silencieuse sur les traces de son gibier.

Elle entendit la voix d’un enfant et sut qu’elle se trouvait tout près. Son cœur battait tellement vite… L’instant d’après elle bondit pardessus un tronc couché et frappa le sol de bâton, coup sec et violent, exprimant toute la menace dont on trouvait le reflet dans ses yeux. Elle avait ceux-ci braqués dans le dos de l’elfe qui ne manqua pas de se retourner.

Et maintenant ? quoi dire ? quels mots ? Rien ne venait à la sauvage qu’était devenue Balsa. Rien de plus que :

- Lunielle ! Elfe ! Ici, chez moi !

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Lunielle Elwindor
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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyJeu 16 Jan 2014, 18:13

Il ne s'était écoulé d'une soixantaine d'années depuis que j'avais quitté Rosyel, pourtant c'était comme si mes premiers pas dans la forêt qui bordait la plage étaient ceux d'un étranger. Je ne commence à reconnaitre l'endroit qu'après cinq bonnes minutes de marche entre les arbres. Anna court devant, mes grands pas maintenant ainsément le rythme surexcité qu'elle imposait. Kahn ne ronchonne plus, mais ses mains sont toujours dans ses poches comme s'il se fichait de tout.

Les rayons dorés du soleil qui pénètrent les frondaisons par endroits transforment le sentier en un damier d'ombre et de lumière. Quelques papillons aux ailes miroitantes de couleurs nous accompagnent gaiement, silencieux compagnons volatiles. La poussière presque imperceptible qui se dégage de leurs corps illumine les nervures de leurs ailes et donne l'impression que celles-ci sont faites de cristal que le moindre coup de vent pourrait briser. On entend le chant des oiseaux, des éclairs de plumes sautent de branches en branches, une queue se replie dans les fourrés, toute la forêt déborde de vie.

Anna essaie d'attraper une coccinnelle tranquillement posée sur un bouton d'or et Kahn se moque d'elle lorsque l'insecte se faufile entre les petits doigts. Son rire clair et léger retentit dans l'air comme une symphonie sylvestre.

Mais le claquement sec d'une branche contre le sol brise cette scène féérique. Je me retourne immédiatement, mes oreilles bougeant comme celles d'un animal, faisant ainsi trembler mes sept anneaux d'argent qui s'entrechoquent. Les enfants se figent et la main que je place devant eux les décourage d'avancer ou de tenter quoi que ce soit de stupide.

Pourtant, ce n'est pas vers eux que mon esprit est tourné. Toute mon attention se focalise sur la personne qui vient de nous interrompre. Malgré ma vue surhumaine, je n'arrive pas à reconnaitre cette femme dont la robe déchirée indique clairement sa férocité sauvage. Mais la queue de panthère qui se balance derrière elle ainsi que ses yeux... Quels yeux ! Ce regard flamboyant et violent, je ne l'ai croisé qu'une seule fois auparavant...

Avant que je n'ai le temps de mettre le doigt sur le bon souvenir, elle s'écrie :

- Lunielle ! Elfe ! Ici, chez moi !

Je ne peux empêcher mes sourcils de se lever brusquement et j'en ouvre presque la bouche de surprise.

- B... Balsa ?

C'est bien elle. Mais que lui est-il arrivé ? Elle qui était autrefois si forte et pour qui j'avais un grand respect, la voilà complètement isolée et sauvage ! Cette chimère qui m'avait donné une bonne leçon lorsque j'avais débarqué à Lan Rei il y a quelques années. Je n'irai pas au point de dire que je l'admirai, mais je la respectais, elle, sa force, sa détermination, son expérience et le passé qui l'avait forgé. Adversaire d'un jour, elle était restée une brave combattante dans mon esprit.

Ce n'est qu'une fois que j'ai fini de la dévisager que ses mots s'ancrent dans ma tête et un petit sourire narquois éclot aux coins de mes lèvres.

- Tu es tombée bien bas, dis donc ! Mais je dois avouer que le style primitif te va bien  

Mes paroles ont beau être aussi tranchantes et cruelles qu'une lame, mon regard ne l'est point. Mélancolique. Tel est le mot. Voilà comment je me sens vraiment. Découvrir le terrible destin du personnage qui me fait face, apprendre ce qu'elle est devenu...

- C'est vraiment dommage, Balsa...

J'ai en face de moi un animal qui n'attend qu'un signal pour me sauter à la gorge. Or, je sais très bien comment notre combat s'est achevé la dernière fois. Par ma défaite. Le goût amère de celle-ci me remonte immédiatement dans la bouche et j'ai presque envie de cracher sur l'herbe verte pour m'en débarrasser. Elle ne m'a pas l'air aussi concentrée et lucide que la dernière fois, pourtant. La donne n'est peut-être pas la même, mais je ne peux pas risquer les vies de Kahn et Anna. De plus, je n'ai aucune envie de la combattre. Pas lorsqu'elle est dans cet état.

- C'est ton territoire ? Très bien. Nous nous dirigeons vers le village de Jennelden. Tu veux bien nous laisser passer ?

Je transforme mon sourire narquois en innocent et suppliant et quitte ma position de garde afin de lui montrer que je ne lui veux aucun mal. Mes bras tombent le long de mon corps et Khan et Anna ne bougent toujours pas, fixant la chimère de leurs grands yeux étonnés. J'espère qu'ils n'ont pas oublié de respirer.


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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyMer 22 Jan 2014, 02:08

Entendre son nom fit frissonner la chimère immobile. Et la surprise qui marqua les traits de l’elfe ne se mut pas en agressivité comme Balsa l’avait pensé. Silencieuse et tendue, elle ouvrait ses sens à son instinct et se repaissait de l’atmosphère ambiante.

- Tu es tombée bien bas, dis donc ! Mais je dois avouer que le style primitif te va bien  

Exclamation, flatterie, les mots ne comptaient pas. L’attitude n’était pas menaçante, même s’il était difficile de l’admettre pour la chimère. Restaient les gosses. Eux, Balsa ne les connaissait pas. Ils étaient retranchés derrière l’elfe, elle avait du mal à lire leur traits sous les ombres zébrées que projetaient les arbres. Elle voulut approcher pour les examiner. C’étaient deux petits humains et elle avait oublié, dans isolement sauvage, quelle était l’expression de leur visage, quels étaient leurs traits et leurs attitudes, leurs odeurs... Pure curiosité, mais Balsa n’avait pas conscience de ce défaut.

- C'est ton territoire ? Très bien. Nous nous dirigeons vers le village de Jennelden. Tu veux bien nous laisser passer ?

L’elfe quitta sa position de garde et l’écho de sa voix semblait sincère. Etait-ce pour protéger ces gamins ? En tout cas, cela redoubla la curiosité de la chimère qui ne désira rien de plus qu’approcher. Son regard les fixait, les devinait, derrière les hanches de Lunielle. Lunielle… Elle savait à quoi s’en tenir.

Balsa balaya les environs d’un regard, relâcha sa garde puis lança un regard à l’elfe et approcha doucement. Elle s’arrêta à quelques pas. Comme Lunielle était toujours détendue, elle approcha… lentement… C’était des petits. Les animaux protègent leurs petits.

Sur les mouvements de son fouet Balsa transmettait une certaine tension, mais depuis qu’elle avait lâché le regard de l’elfe, son attitude n’exprimait plus aucune agressivité. Sa curiosité bondissait simplement. Elle voulait approcher plus, se mettre à genoux devant eux, les sentir et les examiner, mais elle n’avait pas oublié ce qu’était la civilité. Une forme de culture, de tradition. « On » ne s’abordait pas comme cela.

La chimère s’arrêta finalement à un bond du trio, et se pencha pour mieux les observer. Elle savait qu’en plus d’être polie il fallait être courtois, dire quelques mots. Mais lesquels ? Dans le doute, elle s’abstint. Ces gamins avaient l’air en bonne santé, bien que pas très à l’aise. Dévisager ne fait pas forcément partie des codes sociaux. Balsa dévia son regard pour les détendre et, relâchant un peu de pression, en revint à Lunielle. Elle passa en revue l’arc sur son dos, et l’échine de la bête trembla tout son long. Deux lames brillaient à la ceinture de Lunielle. L’œil de Balsa s’adoucit pourtant.

- Belles lames.

La convoitise brilla un instant dans son regard, que la bienséance musela. Elle considéra au passage le large avantage d’arsenal que portait Lunielle. Et lui savait gré du fait qu’elle n’en fasse pas usage.

- Je vous suis, jusqu’à après. Après là où je ne vais pas. Vous verrez.

Les muscles qui portaient Balsa se raidirent et contractèrent : la chimère fit un bond sur le côte, sortant délibérément du sentier. Entre les arbres elle pouvait circuler, éviter les ronces et les branches basses pour se frayer des raccourcis. Tout en gardant le groupe à distance, sachant leur direction et leur allure. Elle leva les bras vers eux, les ouvrit sur l’une et l’autre des directions qui s’offraient à eux et demanda :

- Vous passez allez-v. Vous allez où, c’est où ? Pourquoi ? c'est loin ?

Il y avait un peu de cinéma, elle n’insista pas sur le geste et esquissa plutôt un sourire, mais elle savait dans quelle direction ils allaient : tout cela était symbolique. Elle leur accordait le droit de circuler même s’ils changeaient d’avis quant à leur direction. Et puis, non seulement elle avait oublié le nom du village que Lunielle avait mentionné, en plus elle voulait connaître la raison de leur passage et le temps qu'ils leur faudrait. Où allaient-ils et connaissait-elle ? Elle attendait bien qu’on lui réponde, fouet battant, sens éveillées et regard sautillant d’un membre à l’autre du trio, les jambes impatientes d’avancer de quelque côté que ce fut.

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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyMer 22 Jan 2014, 12:31

Je ne pû m'empêcher de soupirer mentalement lorsque Balsa décida de ne pas nous attaquer. Avec les mioches dans les pattes, je n'étais pas certaine de remporter ce combat et je ne tenais absolument pas à affronter la chimère dans ces conditions. Ce fut ensuite l'équivalent d'un animal curieux qui s'approcha. Kahn et Anna étaient comme fascinés : ils suivaient du regard le moindre mouvement de Balsa, un mélange de peur et d'admiration dans leurs yeux.

- Belles lames.

J'esquisse un léger sourire.

- Merci. Tu les a déjà affrontées.

Tandis que la chimère s'approche davantage et dévisage les enfants, je passe imperceptiblement les doigts sur les poignées de mes sabres. Simple caresse qui ramène son flot de souvenirs plus ou moins douloureux. Je m'étais habituée à leur poids, aussi bien physique que symbolique, au fur et à mesure des années.

- Je vous suis, jusqu’à après. Après là où je ne vais pas. Vous verrez.

Je hoche la tête et redresse mon sac de voyage qui se balance sur mon épaule opposée à celle de l'arc et du carquois.

- Vous passez allez-v. Vous allez où, c’est où ? Pourquoi ? c'est loin ?

- Nous allons au village de Jennelden. Je cherche quelqu'un et je suis presque sûre qu'il y sera. C'est à quelques chevauchées d'ici, il faut traverser cette forêt, puis une grande plaine et ensuite une petite forêt. À ce rythme là, nous y seront au crépuscule.

Je lui laisse le temps d'assimiler les propos, puis continue.

- Je compte suivre le sentier, mais dériver dès que la rivière forme un grand coude vers l'est.

N'ayant rien d'autre à ajouter, je m'approche des enfants et, telle une mère fière qui présente pour la première fois sa progéniture, je place une main sur l'épaule de Kahn et l'autre sur la tête d'Anna en disant :

- Voici Kahn et Alexanadria Elwindor.

Puisque Balsa a décidé de nous laisser passer, je préfère ne pas perdre de temps et continue d'avancer sur le chemin, laissant les gamins se déplacer librement devant moi sur le sentier, la rivière glougloutant plus bas à notre gauche. Je ne sais pas si la chimère nous suit, je me doute que oui, mais je ne la voie plus. Une heure après, nous arrivons vers un endroit tout à fait particulier. Une petite saillie herbeuse penche au-dessus de la rivière, juste à côté du sentier. Un petit arbre est planté dessus et ses branches forment un grand coin d'ombre tandis que des buissons de framboises sauvages poussent par-ci par-là. Mon cerveau assaille immédiatement ma mémoire avec des bribes de souvenirs aussi rapidement que des éclairs.

Une main qui caresse mon dos, des framboises cueillies et déposées dans un panier, un rire clair et léger qui monte dans l'air, un coup de pied maladroit, le panier renversé, quelques fruits tombant dans la rivière, un oiseau coloré qui s'envole en poussant des notes symphoniques, sa silhouette au-dessus de la mienne, les rayons cachés du soleil jouant dans l'herbe, des froissements de tissus, un sourire d'une blancheur éclatante, des oreilles pointues, le fourreau d'une épée gênante jetée sur le côté, l'odeur du cuir de nos bottes, le parfum d'oranger de ses cheveux, toutes les nuances de verts dans ses yeux, les lignes originales de son menton, la rudeur de ses mains d'épeiste, un ruban doré qui glisse dans les racines de l'arbre, des coccinelles qui passent...

La petite main d'Anna me tire de ma rêverie et je voie la fillette tirer la manche blanche de ma tunique.

- Regarde ! Regarde ! C'est si joli !

- Pfff !

J'ignore le comportement de Kahn.

- Je sais, Anna. Je sais.

Je décide ensuite de chasser la mélancolie qui s'était malicieusement infiltrée dans ma voix et aide les enfants à cueillir des framboises. Malgré son attitude boudeuse et son refus de reconnaitre la beauté du paysage, Kahn ne dit pas non aux fruits juteux. Nous faisons le plein de framboises, j'en remplis ma boite à baies car celle-ci avait été vidé durant un voyage précédent, et nous continuons paisiblement notre route. Mais je jette souvent un coup d'oeil en arrière, juste pour savoir si Balsa nous suis toujours.
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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyVen 07 Fév 2014, 01:26

La chimère vint inspecter le buisson après eux. Elle grignota quelques fruits en se repérant dans l’espace, regard vers le ciel et tout autour, et dans le temps. L’ombre n’avait guère bougé, la chaleur montait, on approchait de la mi-journée. A ce rythme, ce que Lunielle penser trouvé en terme de village au crépuscule ne pouvait être qu’une seule localité, que Balsa reconnaissait pour s’être aventurée bien au-delà. Elle l’appelle Jennelden…

C’était un peu troublant pour la chimère de comprendre à quel point l’elfe connaissait cette partie de la forêt. Elle avançait sans hésiter sur le sentier et savait quel chemin prendre après, quels paysages ils allaient traverser. Des elfes, il y en avait bien quelques-uns qui chassaient parfois dans ces bois… Mais depuis combien de temps Lunielle était-elle partie ? Retrouverait-elle ce qu’elle avait laissé en partant ?

De ces chasseurs et aventuriers en herbe, elle en avait fait tourner en bourrique plus d’un. Ses coups classiques étaient d’effrayer sans cesse le gibier à leur insu ou de voler ce qu’ils laissaient à terre pour courir plus vite après leur proie. Parfois la chimère déposait un trésor sur une sente : pièce de gibier, peau, babiole volée… Balsa épiait le fortuné tombant dessus et s’amusait de l’incompréhension. De temps à autre le jeu devenait embuscade… Rarement elle entamait le dialogue, à moins de se faire prendre avant d’avoir frappé. Cela finissait souvent mal pour l’autre, la foudre frappait et choqué il ne pouvait riposter.

Balsa évitait généralement le village, mais avec une Lunielle pacifique à ses côtés, cela changeait la donne et elle était tentée d’approcher sous cette bonne escorte. Trêve de framboises ! Elle laissa là le buisson et d’un trot décidé se lança à la poursuite du petit groupe. Lunielle et ses enfants…

Elle les rattrapa rapidement et quand une branche craqua sous son pied – elle ne se cachait pas vraiment – elle croisa le regard de Lunielle par-dessus son épaule. Comme une garantie qu’elle surveillait l’animal sauvage. Balsa vint marcher à sa hauteur.

- Pourquoi tu as des enfants ?

Ecoutant la réponse Balsa contemplait les gamins. Ils grandiraient sous bonne protection en compagnie de Lunielle mais elle leur faisait tout de même prendre des risques… Tout à coup la chimère pris conscience de la ressemblance de leur situation avec la sienne quand elle avait leur âge. Fuyant un faux père fou, elle avait été recueillie par un anubite qui l’avait pris sous son aile et conduite jusqu’à l’âge adulte. Une différence flagrante pourtant : il ne lui avait pas transmis son nom, qui vient avec le sang.

Balsa était assez détendue à présent, elle avait écouté attentivement mais sa curiosité au sujet des gosses n’était pas satisfaite. Elle devait toucher. Un pas et deux en avant, elle se concentra pour n’émettre aucune décharge. Elle talonnait la fillette qui, les yeux tout au sentier, ne vit pas venir la main qui se posa sur sa tête. La gamine sursauta, et la main se retira tandis que Balsa s’écartait vivement. Sa concentration pour retenir la foudre s’envola car elle fut satisfaite. Elle souriait et on lisait son intérêt, son amusement, au mouvement de balancier que son fouet dessinait.

Elle adressa un sourire amical à l’elfe et s’écarta d’avantage de l’enfant, signifiant à la fois qu’elle ne lui voulait aucun mal et qu’elle refusait qu’on la touche en retour. Elle devait décider des interactions, cela lui donnait en tout cas la confiance nécessaire pour côtoyer d’autres individus. Cette impression d’avoir le contrôle était condition indispensable à sa stabilité. Elle resta donc à distance tout en incitant les voyageurs à poursuivre leur route.

La petite troupe reprit son chemin et la chimère les dépassa pour marcher en tête, trente bonnes foulées en avant. Ses pieds nus ne semblaient nullement torturés par les pierres et les racines pavant le sentier. Elle se déplaçait sans heurt, avec la souplesse et l’intelligence d’une bête ayant vécu ici toute sa vie. Un moment elle s’arrêta et se retourna pour s’assurer d’être bien suivie. Puis elle s’écarta du chemin afin d’observer les enfants passer. Quels étaient leurs noms déjà ? Qu’importait pour l’instant. Ils ne lui avait pas adressé la parole.

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MessageSujet: Re: Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa]   Une aventure de plus, mais celle-ci s'annonce diablement plus compliquée et fatiguante [Balsa] EmptyDim 09 Fév 2014, 00:31

Le craquement d'une branche dans mon dos est sans doute la chose qui me fait tourner la tête en direction du bruit. Mais heureusement, ce n'est que Balsa. Sa queue se balance derrière elle au rythme de ses pas et elle se place à ma hauteur. Durant un instant, un grand silence s'impose et l'on pourrait presque penser que nous sommes amies de longue date. La question qui brûlait sa langue perce alors le calme environnant comme l'explosion soudaine d'une bulle de savon :

- Pourquoi tu as des enfants ?

Mon premier réflexe est d'hausser les sourcils, car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle m'interroge à ce sujet. Mais maintenant qu'elle en parle, c'est vrai que voir deux enfants humains avec une elfe guerrière doit sembler bizarre.

- Je l'ai ai tiré d'une vie de misère. Pourquoi ? Peut-être parce que la possibilité d'être une mère m'a été cruellement retirée... Je sais qu'il ont du potentiel, qu'ils peuvent devenir quelqu'un s'ils s'appliquent. Je compte leur apprendre tout ce que je sais, ils décideront ensuite ce qu'ils veulent en faire.

L'attention que me prête Balsa me surprend. On dirait bien que finalement, il reste une certaine part d'humanité en elle. Je suis rassurée de découvrir que son côté bestial n'a pas entièrement prit le dessus.

Mais lorsque la chimère pose sa main sur la tête d'Anna, je ne peux m'empêcher de porter ma main sur la poignée de mes sabres. Mes dents se serrent automatiquement, mes yeux se glacent et ma respiration se fige, comme le reste de mon corps. L'adrénaline qui se déplace dans mes veines à la manière d'une course de chevaux fait bondir mon coeur dans ma poitrine et excite inconsciemment mon cerveau qui prend immédiatement en compte le danger. Car je sais très bien de quoi Balsa est capable. Après tout, découvrir qu'elle peut électrocuter les gens en les touchant fut l'une des raisons qui m'ont fait perdre contre elle il y a longtemps.

Pourtant, rien ne se passe et la chimère se retire presque aussi immédiatement. J'observe Anna des pieds à la tête, mais elle ne semble pas être affectée. Sois cette petite est résistance au don de Balsa, soit la dame s'est retenue et la deuxième option me semble la plus probable. Elle se met à marcher ensuite devant nous, disparaissant de notre vue, mais menant le cortège.

Je sais que Jennelden n'est pas loin. Je peux le sentir, j'entends la forêt qui résonne dans mes os, l'appel de mes congénères qui brûle dans mes veines, le vent du foyer qui fait trembler mes sept anneaux d'argent si familiers à ces lieux. Par ici, le petit sentier étroit qui glisse entre deux rochers, par là le grand chêne entouré de ses fidèles disciples bien plus petits que lui, ensuite les buissons de mûres sauvages où se trouve toujours une miriade de papillons colorés... Découvrir que cet endroit n'a pas changé me rassure et je me prépare à affronter ce qui s'annonce différent de ce que j'ai connu.

Mais avant d'entrer dans le village, je dois passer par un autre lieu.

- Kahn ! Anna ! Venez par ici ! C'est par là !

Les enfants ne savent pas que le chemin qu'ils suivaient jusqu'à maintenant mène directement au village aussi ils se dépêchent de me suivre, Anna en sautillant joyeusement, Kahn avec ses mains toujours fourrées dans ses poches et son air boudeur. Je sais aussi que nous ne pourrons pas rentrer aussi aisément dans le village. Même si la population n'est que d'une cinquantaine d'habitants, les elfes restent extrêmement méfiants et deux sentinelles ne devraient pas tarder à nous tomber dessus.

Dès que nous entrerons dans le cimetière, ils devraient venir à notre rencontre ou bien nous menacer de leurs flèches. Je cueille quelques fleurs des champs qui poussent par-ci par-là entre les racines des arbres, puis je quitte la protection des arbres afin de m'engager dans le cimetière de Jennelden. Il y a moins d'arbres ici aussi les rayons du soleil forment de grosses flaques de lumière sur la mousse au sol tandis que diverses stèles en bois sont éparpillées entre les troncs noueux. Les elfes possèdent une longévité impressionnante, mais nous ne sommes pas immortels et vient forcément un jour où notre vie s'achève. Les corps de nos morts sont brûlés puis dispercés dans les airs afin de rejoindre la nature d'où nous provenons, mais une stèle est placée dans ce lieu sacré afin de préserver la mémoire de nos ancêtres. Chaque elfe de Jennelden y a sa place, mais y aurais-je un jour la mienne ?

Il ne me faut qu'une seconde pour repérer les deux stèles qui m'intéressent. Situées un peu à l'extrémité de toutes les autres, elles sont collées ensemble et la mousse en a recouvert une grande partie. Je m'accroupis et enlève la mousse d'une main délicate, après quoi je pose les fleurs à leurs pieds et ferme les yeux un moment.

- C'est écrit quoi ?

La voix aigüe d'Anna me ramène à la réalité.

- "Finarfin Elwindor et Mirielle Elwindor Tendel". C'étaient mes parents.

Je touche de nouveau la stèle du bout des doigts, caressant les inscriptions elfiques aux courbes prononcées. Je ne sais pas si Balsa se trouve encore dans les parages, mais les deux silhouettes qui viennent d'atterir devant moi n'ont rien d'une chimère.

Me font maintenant face deux elfes que je ne pensais pas revoir un jour. Ghyr Drahylym, grand, brun et au regard méprisant est le cliché typique des elfes outre sa couleur de cheveux. D'après mes souvenirs, son père siégeait au conseil des villages elfiques et représentait Albabenna, ce qui fait qu'il a été longtemps vu par certains comme un étranger lorsqu'il s'est installé à Jennelden. Il n'a qu'une trentaine d'années de plus que moi ce qui est dérisoire, car, malgré son excellente maitrise de l'arc, je le surpasse largement en matière de combat, bien que je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier cette théorie. Peut-être pourrais-je le faire bientôt ?

La deuxième personne est Millandelle. Elle était la meilleure amie de ma mère et, si mon grand-père ne m'avait pas adoptée à la mort de mes parents, je suis persuadée qu'elle l'aurait fait. De taille moyenne, rousse aux profonds yeux verts, elle porte un arc plus court que son compagnon de garde. Sa fidèle lame est glissée le long de sa cuisse et je sais que deux dagues empoisonnées se cachent derrière ses talons. Elle m'a toujours soutenue et c'est même elle qui m'a accompagnée lorsque j'ai quitté le village pour entrer dans l'Académie. Elle ne possède pas mon agilité ni la force brute de Ghyr, mais son style de combat a toujours été la surprise et le poison et ses deux cents ans de plus lui ont permis d'affiner ses techniques.

Je me lève comme au ralenti et les fixe tous les deux du regard, prête pour la confrontation et les ennuis que mon retour est certain de provoquer, surtout vu les personnes qui m'accompagnent.

- Millandelle, Ghyr, la dernière fois que nous nous sommes vus remonte à bien trop longtemps.

Un sourire chaleureux apparait sur les lèvres de Millandelle malgré sa posture distante et son rôle de sentinelle.

- Je suis contente de te voir, Luni !

- Pourquoi revenir à Jennelden après plus de soixante ans d'absence !

- Ghyr, toujours aussi aimable.

- Qu'est-ce que tu es venue faire ici ?

- Vous causer le plus de problèmes possible !

Un sourire à la fois malin, maléfique et ironique apparait sur mes lèvres tandis que mes enfants sont aussi silencieux et immobiles que des statues.

On va bien s'amuser...



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