Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Enigme au passe-chemin

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Eyniem Somara
*Succube*

Eyniem Somara

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MessageSujet: Enigme au passe-chemin   Enigme au passe-chemin EmptyLun 22 Juil 2013, 17:02

Spoiler:

Les toits étaient ses coursives, Reilor était son navire. Et face à elle, en cet instant, la mer plane touchait l’horizon. Il n’y avait aucun soleil couchant qu’elle voulait atteindre, aucun soleil levant ; il n’y avait ni course, ni violence. L’étendue était calme, reposée. Elle semblait dormir, sommeillant comme la plupart des habitants.

Cela faisait juste deux journées qu’elle était à Reilor, mais son regard avait changé. C’était comme si elle s’était imprégné de la ville, ou était-ce celle-ci qui l’avait imprégné.
Elle n’était plus à part, elle faisait partie d’une entité.

Les petites collines de la ville offrait une vue panoramique des toits. Eyniem, debout dans sa robe de coton que l’alysée nocturne faisait voleter, se mesurait à ses pensées.
Quelques plis semblaient caresser ses mollets de leur rugosité délicieuse.

Le ciel était clair, mais cela ne changeait rien à sa profondeur. Il nous faisait plonger dans les abysses, et de cette hauteur que conféraient les hauteurs de la ville, cela en devenait vertigineux.
Elle fut éblouie soudainement par le halo du phare, qui gardait la ville endormie ; titubant quelques secondes.
Un peu sonnée, elle s’assit.

Elle attendait l’appel de son large, son chant des sirènes, sa passion extrême. Prête à rencontrer l’obscurité de son âme, prête à ouvrir la chasse.

Elle ne se permettait pas de faire courir le moindre risque à Kalista durant la journée. Qui sait, on pourrait la prendre pour une complice, si ce n’est même qu’elle pourrait être une victime.
Cette fillette… Elle l’avait bien changé !
Eyniem se revoyait à sa naissance dans cette grotte, courant dans les forets, attaquant, se défendant fuyant sans autre souci que sa survie. La fillette n’était pas la seule que la succube eue aimé, mais la seule qu’elle avait pu maintenir vivante. Pour elle ou par elle, la jeune femme avait commencé à trouver un charme à la société, l’auberge dans laquelle elle résidait et les heures à se livrer aux loisirs de la vie l’y avait aidé insensiblement.
Il était si bon de converser dans l’ombrage des feuillus ou des ruelles étroites, assises sur les pierres ou les marches, d’énoncer et de rire, penchée au dessus de la gazette déposée chaque matin sur le seuil de l’auberge, de débattre et d’observer, de parler de futilités et utilités avec  l’aimable tenancière, comme les transformations du vent marin sur le monde physique, le sel qui s’humidifie, les peaux moites et l’air iodé, le bois qui se couronne de cristaux,..

Elles outrepassaient les limites de la nature, sans toutefois ne pas ressentir de la crainte l’une pour l’autre. Eyniem la craignait, non pas de manière hostile, au contraire. A sa seule pensée, à sa seule présence, elle était apaisée, pareille à cette mer. Et pourtant, on le savait, il y avait plus d’un monstre en dessous de cette carapace pale. Cette peur sourde de se mentir à soi même, de abstraire sa nature, si ce n’est même de l’occire par cette insidieuse et délicate amitié.
Kalista lui paraissait comme un antidote dangereux, un fruit interdit.  Elle ne savait comment traduire plus explicitement cette impression. Non elle ne percevait pas sa nature comme une maladie, elle s’acceptait, mais il était bon quelque fois de ...

Elle s’ébroua, chassant ses pensées.

Comme obéissant à l’astre qui se découpait au dessus d’elle, la succube se mit en mouvement, passant de toits en toits, tantôt en courant, tantôt en sautant avec agilité. La nuit appartenait aux secrets et aux terreurs, aux rêves et aux énigmes. Elle était sa nuit.

Enjouée, elle laissa son corps au vide durant quelques secondes, fendant les airs dans son saut de l’ange, pour se réceptionner avec difficulté.

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Onyrin Glaveïnir
~¤Centaure¤~

Onyrin Glaveïnir

~¤Centaure¤~

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MessageSujet: Re: Enigme au passe-chemin   Enigme au passe-chemin EmptyJeu 03 Oct 2013, 16:03

Spoiler:

Longue journée. Mes sabots étaient irrités, abîmés par les cailloux que les humains entassaient dans leurs rues crasseuses. J'avais la tête pleine du bourdonnement annonciateur d'une terrible migraine, probablement due aux piaillements de tous ces gens concentrés sur les affaires futiles. Le soleil couchant m’abîmait les yeux et m’empêchait de me repérer convenablement dans cette ville tentaculaire. Quel idiot j'avais été. Perdu, j'étais perdu et personne ne me rechercherai. Mon corps resterai à pourrir, dépouillé par les passants avides et les mouettes picoreraient le seul œil qui me restait. J'eus un frisson à cette pensée et tentait de me calmer. Rien de visible ne me menaçait pour l'instant. Mes poursuivants avaient été semés et je n'entendais plus beaucoup de vacarme derrière moi. Je ralentissais mon trot, passant à un pas pressé. Il n'y avait pas grand monde dans les rues de cette partie de la ville et je commençais à me détendre un peu. Je me demandais si je reviendrai dans cette ville vendre mes herbes. Les gens étaient toujours heureux de me voir et me payaient grassement avec un sourire étendu. Mais aujourd'hui les choses ne s'étaient pas passées comme je l'avait prévu et certains m'avaient menacé avec des armes de métal. Ils avaient tenté de me tuer et j'avais paniqué. Secouant la tête, j'essayais de me rappeler ce qui avait bien pu se passer. Les humains criaient tellement, parlaient si vite que tout me semblait flou dans mes souvenirs. J'étais sur le marché et les gens hurlaient de toute part, si bien que, mis à part la présence d'un centaure, qui attire toujours les badauds, rien n'était différent de d'habitude. Et puis quand j'avais demandé mon argent, les hommes m'avaient ri au nez en me traitant d'animal. Je veux bien admettre mes imperfections mais je les avait trouvés un peu impolis. Je les avais corrigé gentiment en leur rappelant que c'était eux qui vivaient entassés comme des rats dans leurs immondices, et que je ne demandais que du bois, du pain et des outils en échange de mes produits. Et là voilà que ma vieille ennemie avait pris le visage sournois de ceux que j'avais cru connaître pour mieux me menacer. La mort me rattrape toujours quelque soient les chemins que je prend enserrant mon cœur de ses longues et suaves serres froides. Les hommes ont vu que j'avais peur, ils m'ont vu trembler de tous mes membres et ils ont ri, armés de leurs couteaux, quand l'un d'eux, plus hardi que les autre est passé à l'attaque.

Je me hais, je hais cet autre moi qui prend le contrôle quand ma peur est dépassée et que les moindres recoins de mon âme tétanisée ne me permettent pas de fuir. Quand coincé, j'explose et laisse libre court à la fureur, à la vie et au sang dans mes veines. Même sans armes un centaure n'est pas inoffensif et dans le brouillard rouge de cette après midi, je me souviens nettement du crâne écrasé par mes sabots, du crâne de ce jeune homme qui tenait le couteau. J'avais du connaître son nom, mais je refusait désormais de m'en rappeler. Il était la mort qui me poursuivait et que je fuyais, rien de plus. Les cris avaient remplacés les rires et je pense avoir renversé quelques étals de fruits et légumes en prenant la fuite dans le soleil déclinant.
J'avais un goût de bile dans l'estomac, de fer et de haine, ma tête me semblait dans un étau, proche d'une explosion certaine. J'avais envie de voler et de courir loin et observais la mer scintillante sous les premiers rayons de lune avec envie. Peut être que d'elle viendrait mon salut. J'espérais dans les rêves et les projets fous. Tâtant mon sac à dos j'y trouvais une petite poche emplie de divers champignons secs. Un mélange efficace pour les coups durs qui rendait le sourire et la confiance en soi. Ils provoquaient aussi de légères hallucinations, mais j'étais convaincu que les apparitions fantasmagoriques imaginaires étaient de bien meilleures amies que les êtres vivants en général. Avec un haussement d'épaules, je mangeais donc les champignons, et me laissais aller à une douce euphorie.

Le port au loin était beau, tout comme la nuit douce et calme. Et ce vent iodé qui faisait bruisser les arbres sous la lune. Tout me laissait aspirer à un bonheur extatique. Alors je souriais, heureux que les choses s'arrangent et battait doucement des mains en trottinant à travers les ruelles. Je vis un journal qui traînait par terre et lu ce que je déchiffrais, dont l'horoscope qui me plu beaucoup, me reconnaissant dans chaque signe avec un gloussement. La magie des étoiles était vraiment fantastique. Un chat croisa mon chemin d'un air agacé. Apparition ou réel, je m'en moquais et le saluais bien bas, riant de ces formules de politesses désuètes. J'avais à peine fini que devant moi dans la ruelle, une silhouette se posa gracieusement. On aurait dit une humaine tombée du ciel, incarnation de la beauté de la nuit. Euphorique devant une vision si charmante, je me mis à rire aux éclats et l'interpella doucement :

Reine de la nuit, voilà de biens piètres endroits pour errer que dans mes rêves !

Elle se retourna, et bien qu'une part de mon esprit, sans doute encore quelque peu conscient s'agaça de me voir traiter tout comme un rêve, je passais outre ces avertissements, et affichais un sourire béat.


Spoiler:
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Eyniem Somara
*Succube*

Eyniem Somara

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MessageSujet: Re: Enigme au passe-chemin   Enigme au passe-chemin EmptySam 02 Nov 2013, 16:34

Un rire tonitruant la défia derrière elle. Figée, elle huma l’air à la recherche d’effluves du poison aviné, qui après avoir débouché dans le port de gorge, fluait par le sang, suintait par les pores, rendait perméable l’esprit.
Perméable certes, mais le jeu n’en était pas pour autant plus jouissif, au contraire les risques étaient plus élevés.
Ce sang empoisonné se transmettait, cadeau indésirable de la victime au prédateur. Tel était l’effet de la chaine alimentaire. Une fois l’esprit vaporeux elle ne savait plus distinguer les limites, se révélant comme un danger pour elle-même.
Elle avait beau flairé, elle ne détectait pas ce soupçon d’ambroisie.
C’est alors qu’une voix chantante retentit, remplaçant ce rire. La suavité qui en découlait lui donna envie de gerber.
Elle se retourna, un sourire hypocrite sur le visage.
« Viens par là rep… »
Stupéfaite elle se retrouvait face à une créature sans nom. Sa tête, son buste était celui d’un homme, le reste était celui d’une bête aux fers souillés de sang. Blonds, les yeux complètement dilatés tels qu’on voyait même plus la couleur de ses iris, il se dressait devant elle. Dilatés par quoi ? La peur ? Au contraire il n’était pas comme elle, ses pupilles auraient du être pleinement rétrécies par la nuit.
Les sourcils de la succube se froncèrent encore plus qu’ils ne l’étaient d’origine ; elle n’arrivait pas à envisager d’attaquer ce monstre, ne sachant d’autant plus si il était bon. Si après tout, elle n’aimait pas la viande de cheval, il lui restait bien à s’attaquer à sa nuque. Mais son sang valait il le coup de se confronter à lui, qui la dépassait d’un buste ? Ne cacherait il pas un poison lui aussi, une maladie, une rage ? Si les hommes étaient sains, les animaux étaient loin de l’être.
Ses traits se tordirent sous l’expression de dégout.
Elle se concentra sur ce qui l’environnait, elle s’en foutait de cette bestiole. Ses sens aigus distinguèrent des pas lourds de tout un groupe, mécaniques parfaitement huilés. Comme alerté lui aussi, le centaure prit un air effrayé et marmottant, tournait en rond fiévreusement.

Ils étaient là, tout proche, elle sentait son cœur battre à se rompre. Pourtant quelque chose clochait. Les pas avaient beau retentirent, elle ne percevait pas de source de désir, de rêves et de couleurs chuintantes.
Remplie de curiosité, elle décida d’aller à l’encontre du teint blafard qu’arborait le centaure.

- De quoi as-tu peur au juste ? Ce ne sont que des hommes.

Il répondit, bougon.

- Viens avec moi alors, à nous deux on s’en débarrassera
, s’écria-t-elle, enthousiaste.
Elle les avait suivis, traqués. Rien à faire, ils s’étaient comme volatilisé. Sa frustration était d’autant plus exacerbé que la compagnie de l’étrange animal n’avait rien de plaisant. Pendant cette course poursuite aux milles chansons les plus paillardes qu’on eut trouvées à Reilor, elle s’était demandé s’il ne s’agissait là de personnes semblables à elle, des êtres de la nuit.

Comme répondant à cette interrogation, des cris déchirèrent la toile obscure de la nuit. Ils étaient perçants, humains, teintés d’effroi et se mêlaient à des grognements inhumains et des râles.Le sang de Eyniem se glaça. Qu’était-ce ? Elle était tétanisée.
Et tandis qu’une partie de son instinct lui criait de fuir, l’autre partie lui affirmait qu’elle ne craignait rien, qu’elle seule était le prédateur et qu’il n’y en avait pas au dessus d’elle. Fascinée elle se laissa conduire par les cris, oubliant la pathétique compagnie.

Le groupe… là … juste là. Après cette ruelle, elle trouverait enfin la source de ce chaos.

Au croisement, elle s’arrêta, stupéfaire. Devant elle une bande de cadavres marchaient d’un pas flagellant mais décidés dans leur passion mortelle, ils sortaient des maisons plus nombreux qu’ils étaient entré. C’était une véritable épidémie qui rongeait ce boyau.
Les lèvres d’Eyniem tremblèrent tandis que des frissons montaient le long de son échine. Sa gorge se serrait, la laissant suffocante. Elle tenta d’empêcher qu’un cri ne sorte de son âme mais il était trop tard. L’attention enragée de ces masques de morts, aux orbites creusées, aux lèvres noires, aux dents pourries, tous couverts de sang  se focalisa sur elle. Tendant leurs bras vers ce nouveau repas, ils semblaient se bousculer maladroitement pour qui le premier goutera à cette chair et l’infectera.
La menace de ce « désir » et de cette automatisation fit reculer la jeune femme qui se retrouva adossée à un mur. A sa droite se trouvait la ruelle d’où elle venait. Sa seule issue à ce cauchemar.

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