Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
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"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Le Renard au Loup

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MessageSujet: Le Renard au Loup   Le Renard au Loup EmptyVen 17 Juil 2009, 21:07

Le silence qui m'entoure m'est totalement inconnu. Ce n'est pas le vague silence de ma chambre d'appartement tapissé de coups de klaxons et de bruits de moteurs. Ce n'est pas non plus un silence mortuaire, surnaturel. Je suis vivant, mais je suis dans un endroit qui m'est a priori inconnu. Pas de vent, un sentiment de tranquillité ; je suis dans un endroit clos. Suis-je venu ici de mon propre gré ? M'y a-t-on transporté ? J'essaie d'entendre le moindre son qui trahirait une forme de vie quelconque, mais je n'entends que ma respiration. Je sens mon ventre se gonfler et se contracter, je sens l'air rentrer et s'échapper de mon nez avec une puissance qui trahit ma position : allongé sur le dos, les bras en croix, sur un sol dur, habillé. De toute évidence, quelqu'un m'a bel et bien amené dans cette pièce et m'y a laissé seul. Quelqu'un... est-il possible que ce soit les scientistes ? Curieux, je consens à ouvrir les yeux.

Du rouge. La salle en est envahi. Le plafond en face de moi, le sol et les murs. Le mur, en fait : la pièce est circulaire. Elle s'étend sur à peu près cinq mètres de diamètre et s'élève à environ trois mètre de haut, ce qui lui fait une circonférence de presque seize mètres, une aire d'au moins dix-neuf mètres au carré et un volume de quasiment soixante mètres au cube. Elle est entièrement tapissée de photographies et de miroirs de tailles et de formes diverses. Il y en a également sur la sol et sur le plafond. Je remarque que tous ces clichés ne représentent qu'un seul et même être humain, à savoir moi. L'hypothèse des ravisseurs scientistes est écartée, ou alors, ils ont des méthodes très étranges. Je me lève et m'approche d'une photo qui m'interpelle. J'ai cru, pendant un certain temps, voir quelqu'un d'autre que moi, mais non. C'est bien moi, enfant, en train de jouer avec un ballon. En réalité, ce qui m'a frappé, c'est de ne pas me voir penché sur un livre, un cahier ou une télévision, comme sur la plupart des images exposées ici. Pendant toute mon enfance j'ai passé mon temps à étudier, m'intéressant à tout ce qui touchait ce formidable savoir humain qu'est la science. Je n'ai pas beaucoup vécu dans le divertissement, ou plutôt, c'était les études qui me divertissaient.

Je parcours lentement la pièce en prenant le temps d'observer chaque photo dans son moindre détail. C'est assez drôle à voir. Je m'observe avec attention à tous les âges de ma vie et j'étudie l'évolution de ma physionomie. Ma chevelure, d'abord, s'est brunie au fil des années sans que personne ne s'en aperçoive. Gamin, j'étais un petit blondinet souriant et déjà passionné par le corps humain. Sur une photo je me surprends à ausculter mon père endormi ; sur une autre j'examine la première dent de lait que j'ai perdu ; sur une autre, à peine plus vieux et plutôt précoce, je m'adonne à mes premières expériences intimes. Mes yeux en revanche n'ont pas changé de couleur ; ils sont simplement passés du bleu à un gris clair presque vert lors du premier semestre de ma vie. Et dire que tout ça, la couleur de mes cheveux et de mes yeux, ce ne sont que les caprices des mélanocytes, des héritages d'héritages d'héritages qui sautent parfois des générations. C'est ce genre de choses que j'aime dans la science. Contrôler l'incontrôlable. Comprendre l'incompréhensible. En comparant certaines photos je vois les traits de mon visage s'affiner, s'allonger, se durcir. Je distingue des traits plus carrés, moins grossiers que sur les photos les plus anciennes. A l'adolescence je vois ce même visage prendre quelques boutons d'acné, que j'avais moi-même diagnostiqué comme un phénomène dû à l'excès de sébum secrété par mes glandes sébacées. Oui, j'avais plusieurs années d'avance sur le programme scolaire en matière de sciences confondues. Je m'en vante et j'ai raison.

Le type qui a pris ces innombrables clichés l'a fait avec une discrétion et une habileté assez exceptionnelles. Irrationnelles mêmes. Je suis partagé entre l'effroi et la curiosité. Plusieurs de ces images me dévoilent dans des situations si intimes que je m'étonne de ne jamais avoir remarqué quoi que ce soit. J'en suis même un peu gêné. Juste un peu. En fait, je ne crois pas que celui ou celle qui a pris toutes ces photos soit un être humain ou une créature de l'archipel. C'est bien trop surnaturel. J'ai beau être scientifique, j'admets qu'il peut exister des entités immatérielles au dessus de nous. J'admets aussi que la magie existe. Certaines personnes de la même trempe que moi le nieront mais j'estime qu'être scientifique et nier l'indéniable est paradoxal. Et le paradoxe est l'ennemi de la science.

En levant les yeux, j'observe un miroir attaché au plafond et l'image qu'il réfléchit avec une précision quasiment parfaite de l'ordre du centième de micromètre. Moi, toujours, vu de haut, habillé avec soin et rasé de près (j'en déduis d'ailleurs que je ne suis captif ici que depuis un temps inférieur à six heures). Cette perspective me donne un sentiment de domination sur moi-même. Mon regard observateur me fixe avec intérêt et lassitude. Je me suis peut-être trop vu dans cette pièce. J'ai toujours eu plus de fascination par ce que je cherchais à voir plus que ce que j'avais déjà sous les yeux. Je souris. C'est un sourire plein de bienveillance qui s'élargit sur ma face. De légers plissements se forment sur les côtés extérieurs de mes yeux clairs. Ce sourire, il m'a servi à apaiser les inquiétudes, à m'attirer des relations utiles, à charmer, à inspirer confiance et amabilité, bref, à me forger un masque d'homme heureux comme le font la plupart des gens. A ceci près que moi, je sais correctement m'en servir.

Je fronce les sourcils, en soulève un, puis deux. Je m'observe de trois-quarts, le front en avant, je caresse mon menton lisse, je mime la surprise ou la peur. On dirait un adolescent en pleine crise de reconnaissance qui cherche son meilleur profil. J'en prends conscience sans pour autant m'arrêter. Mes meilleurs profils, je les connais depuis longtemps et je m'en sers constamment. Je préfère porter mon masque et penser en sécurité, paraître calculable, plutôt qu'être spontané et prévisible.

Le temps passe. Avec du recul cette pièce devient de plus en plus vertigineuse ; elle me donne presque la nausée. D'ailleurs, maintenant que j'y pense, il n'y a pas d'issue ; mais ce n'est pas vraiment surprenant : je ne suis pas certain d'être dans un monde rationnel, ni même d'être éveillé. Attendre. C'est tout ce qu'il me reste à faire. Je n'aime pas attendre à ne rien faire, mon cerveau humain est conçu comme cela. Je dois pourtant attendre. Quelque chose finira bien par arriver.


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MessageSujet: Re: Le Renard au Loup   Le Renard au Loup EmptyMar 25 Aoû 2009, 15:32

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Ces créatures sont toutes les mêmes. Rien que des bêtes ignorantes et prétentieuses. Certaines prennent une apparence qu'elles espèrent noble, d'autres se montrent sous leur jour animal. Je ne sais si c'est un choix, une sorte de franchise, ou s'il le font par dépit. C'est peut-être une punition divine, de ne pouvoir réellement se masquer. Celui-ci essaie, et il est plutôt doué pour un humain. Je ne sais pas si j'ai un peu de sympathie pour cet être qui ne possède pas le visage de ce qu'il est réellement. Il me répugne. Ecoeuré par nos images jumelles, je me recule. Les miens, luisants sur son reflet, écarquillés, observent cette pauvre chose. Du fond du coeur, je la plains. Et je la maudis. Les vivants se trouvent toujours malheureux, ils ont mal, ils ont froid, ils voudraient toujours devenir un esprit pur. Mais ils sont vivants, ils ont un corps, ils voyagent. Cette enveloppe est peut-être une prison, mais ils peuvent la déplacer, la modeler, s'en servir. Moi je reste prisonnier et je les envie, au fond.
La clé sanglante apparait enfin dans ma main. Mes yeux s'agrandissent et la folie rit sur les lèvres que je lui ai empruntées. Maintenant qu'il s'est accepté, je peux enfin détruire cette enveloppe charnelle. Je saisis la clé comme un poignard que je tiendrais à deux mains, la lame tournée vers ma poitrine de reflet. Et je me martèle de coups. La clé s'enfonce pour créer des plaies, des serrures. Mes gestes sont rapides, mon visage fou. Je jubile. J'espère qu'il ne manque rien de la scène. Son reflet est son assassin. Je le libère. Soudain, percé de toute part, je m'arrête. Je tourne la clé vers lui, elle est levée au dessus de ma tête. Je l'abats comme pour le clouer à son tour. Mon bras n'atteint que la glace que je viens de tuer. Nous nous écroulons dans des éclats de verre, il peut fuir par le passage noir.



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MessageSujet: Re: Le Renard au Loup   Le Renard au Loup EmptyLun 31 Aoû 2009, 20:45

Ce qui vient de se passer était fascinant. Tout s'est déroulé si vite... J'en suis encore un peu sonné. Mon reflet s'est mu de lui-même ; le miroir s'est brisé ; je suis sorti de la pièce sanguine pour me retrouver dans un endroit sombre. Trop sombre. Le trou béant qui m'a permis d'entrer se referme brusquement et je sursaute. A présent il fait totalement noir. J'essaie de me déplacer à la recherche d'un obstacle, en vain. Je ne parviens pas à estimer l'étendue de la pièce ; il semble qu'elle soit immense car aucun mur ne vient se cogner à mes mains, et pourtant mon souffle et le bruit de mes pas me paraissent étouffés, comme dans une pièce exiguë. Privé de mes sens de la vue et du toucher, et les trois autres m'étant parfaitement inutiles, je perds le contrôle de ma condition. Je déteste ça. Ce sentiment d'être mis à nu, de tomber à genoux devant une fatalité hostile et le regret de ne pas avoir pris le chemin qui l'aurait contournée. Cette sensation est commune à tous les hommes. L'angoisse. Je ressens rarement la peur ; ce n'est pas de la témérité, ni vraiment du courage, c'est simplement une faculté de raisonnement. Je réfléchis avant d'agir et de ressentir, c'est pourquoi la superstition n'est totalement étrangère. Comme je suis attentif et calculateur, je connais rarement la surprise. Il n'y a donc qu'un fait accompli, une situation qui me surpasse, comme maintenant, qui puisse réellement me faire peur. Et celle-ci en est d'ailleurs accrue, par manque d'habitude sans doute, et aussi parce que je me fie beaucoup aux probabilités.

C'est donc la peur qui m'anime à présent. Mon complexe amygdalien et excité et les hormones sont propagées. Ma fréquence cardiaque, situé en moyenne à soixante-douze battements par minutes, s'accélère. Elle s'élève à environ cent-dix selon moi. Mes muscles se contractent. Je commence à transpirer. Je suis obligé d'entrouvrir la bouche pour pouvoir respirer normalement. Que va-t-il se passer ? J'attends un moment, livré à l'inconnu, puis un son léger se fait entendre. Comme un râle lent et lointain. Aussitôt je reprends un peu de vigueur. Un de mes sens enfin suscité ! J'écoute. Les sons se multiplient ; soupirs, cris sourds, des sons qui semblent vivants. Ils sont froids et hostiles. Ça m'est égal. C'est tout ce qu'il me fallait pour recouvrer mon self-control. Attentif, j'ai l'impression que ces sons me sont adressés. En fait, c'est évident qu'ils le sont. Tout ce que je sais de cet endroit, c'est que j'en suis le centre d'attention. Cette idée me conforte encore un peu dans mon assurance. Je parviens à retrouver un calme proche de la sérénité, bien que je sois toujours sur le qui-vive. Les sons se muent en voix. Je perçois des mots...

« Headden... Fuhks... »

Je ne réponds pas. Le ton sur lequel on énonce mon prénom laisse présager un moment amusant.

« ...Qui es-tu ? »

Cette question soudaine me fait sourire. Qui suis-je ? Ah, grande question... Mais je comprends très bien ou l'on veut en venir. Ignorant encore tout de mes interlocuteurs, je reste coi et réfléchis. Je ne pense pas que ce soient des êtres humains. Ni même des créatures connues. Non, je pencherais plutôt pour...

« Qui es-tu, Headden Fuhks ? »

Je souris dans le noir.

- Un vilain garçon.

« Impertinence ! N'as-tu pas mauvaise conscience ? Tu te dissimules derrière un masque de faux sentiments, tu changes d'attitude envers les gens pour mieux les manipuler. »

- C'est ce que font tous les hommes. Seulement, certaines personnes ont la faculté de le faire mieux que d'autres.

« Arrogance ! Tu te crois supérieur aux autres. »

Les voix se font de plus en plus menaçantes. Elle sont difficiles à supporter mais je ne laisse rien paraître.

- Sur certains plans oui. Mais je reconnais qu'il y a de meilleurs cuisiniers que moi.

« Ne crois pas que tes capacités intellectuelles te rendent plus important. Tu es corrompu par tes propres atouts. »

- Oh je n'irais pas jusque là. J'ai beaucoup de recul sur moi-même et je suis conscient de tout ce que j'entreprends et de toutes les conséquences que mes actions impliquent. Corruption n'est pas le bon mot. Je dirais plutôt que je suis conscient de mes atouts. J'ai un contrôle absolu de moi-même. Je suis capable de devancer la crainte, de contrôler ma colère, ma tristesse et même de supporter la douleur.

« Tu dis que tu as une emprise totale sur toi-même ? Tu es pourtant un drogué. Drôle de conscience de soi pour un érudit de médecine. »

- Assez paradoxal, c'est vrai. Mais ça aussi, c'est voulu. Peu de personnes peuvent comprendre ce que ressentent les gens comme moi. Ce sentiment de supériorité intellectuelle... On ne peut imaginer à quel point on se sent seul quand on est trop intelligent. Je raisonne trop pour m'abandonner dans l'immatérialité des Arts et de la Musique et je n'ai jamais réussi à m'attacher aux gens. Mes seuls facteurs de plaisir sont la connaissance et le sexe, auxquels j'ajoute volontairement un troisième facteur : la drogue. D'ailleurs certaines d'entre elles améliorent les facultés intellectuelles et physiques.

« Cela est contraire à tes principes d'indépendance. »

- J'ai moins de mal à me laisser dominer par les choses sans vies. Et comme je décide de me laisser dominer, je ne suis pas vraiment soumis.

Les voix se calment brusquement. Je perçois toujours des murmures et des sifflements. Je sais qu'elles vont s'élever de nouveau pour m'accabler de reproches. Alors je décide de parler délibérément.

- Vous ne me reprochez pas d'être inhumain ? Je n'ai pas d'ami ou d'amour digne de ce nom. J'ai même souvent éprouvé une lassitude vis à vis de ma propre famille. C'est mal, n'est-ce pas ? Mais ce n'est pas un choix. Je suis victime de mon intelligence... Et je n'ai jamais regretté de ne pas être comme tout le monde. C'est mal aussi ça, non ? Je considère cela comme une chance et non comme un handicap. Lorsque mes parents sont mort je n'ai pas pleuré. J'étais presque soulagé, j'y ai tout de suite vu les avantages : liberté, héritage. Les gens manquent de discernement parce qu'ils sont en proie à leur sentiments. Les amoureux font des choses insensées, les impulsifs commettent des actes irréversibles et les gens trop sensibles sont incapables de s'affirmer et sont d'éternels soumis. Moi je ne suis rien de tout ça. La raison avant l'émotion. Je ne commets jamais d'erreur.

Les voix se taisent. Je souris à nouveau.

- J'ai parfaitement compris ce que l'on attendait de moi dans cette pièce. Mais tout cela est inutile car ce sont des réponses auxquelles je me suis déjà répondu. Et vous le savez, puisque vous faites partie de moi, je me trompe ?

Silence.


- J'ose croire que vous n'avez plus rien à me dire, alors il serait assez logique de me laisser accéder à la salle suivante.


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MessageSujet: Re: Le Renard au Loup   Le Renard au Loup EmptyMer 02 Sep 2009, 15:04

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Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci, avec ses airs d'empereur, il est pire que tous. A peine est il arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, d'abord avec une douceur toute feinte, celle du fauve tapi dans les hautes herbes puis nos voix deviennent plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée.
Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais lui, il se sent glorifier, il savoure, il acquiesce. Et sans sourciller, il accepte, oui, tous nos dires sont vrais. Il anticipe même nos questions. Rares sont les hommes à se connaître si bien...
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.



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