Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
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 Illyria, Nekothrope

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MessageSujet: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 18:03

Après un sommeil qui lui sembla inexistant, Illyria se réveille, le sang battant à ses tempes, chacun de ses cheveux devenant soudain si réel, si existant, comme si soudain chacune des parcelles de son propre corps lui étaient révélées, découvrant des muscles qu'elle ignorait, la jeune nekotrope soupire, percevant chaque molécule d'air qu'elle vient d'expirer, avant d'ouvrir lentement les yeux.

Elle sursaute en apercevant les murs, toutes ces images, si personnelles, la laisse sans voix, chose assez rare il faut l'admettre.

Elle observe les photos lentement, une à une, elle se découvre nourrisson, hurlant et battant l'air de ses poings serrés, déjà très chevelue, elle se revoit enfant, ses cheveux longs et noirs de jais flottant dans le vent d'été tandis qu'elle joue avec sa mère.
Elle se revoir adolescente, un corps juvénile mais fin, des formes qui promettent de devenir généreuses, une peau parfaite, des oreilles de chat cachées par sa chevelure soyeuse. Contrairement à sa mère elle n'a guère de poils et peut sans peine passer pour une humaine, elle s'en félicite, non qu'elle n'aime pas sa race, mais pouvoir se fondre dans la masse grouillante des humains est une chance, même maintenant que sa race n'est plus menacée d'extinction.

Enfin elle se regarde dans la glace, ses formes généreuses et le galbe de sa poitrine sont mis en valeur par une robe corset rouge vif, ses joues blanches, ses yeux bleu vif, aux pupilles verticales, le grain de beauté qui agrémente son sourire sont maquillés avec soin, et ses cheveux, ses longs cheveux soyeux, héritage de sa mère, fierté d'Illyria, sont comme toujours bien en place, camouflant des oreilles pointues à l'ouïe fine.

Elle fait le tour de la salle révélant par sa démarche gracile et gracieuse ses origines félines, semblant prête à bondir, son sourire d'ordinaire charmeur ou sarcastique, dévoilant des dents blanches et parfaitement alignées, quoique très pointues, est maintenant inexistant, elle ignore où elle se trouve et n'aime guère cela.

Elle se regarde encore un instant dans la glace, observant ensuite chaque photo, un air excédé apparait sur son visage quand l'image est trop intime, la mort de sa mère, son premier baiser, son premier amant, dont elle avait oublié le visage, elle commente parfois d'une vois suave et douce, qui n'est pas sans faire penser à un ronronnement.

Son inquiétude, sa peur, deviennent de plus en plus palpable, mesurant le temps qui passe, et il passe lentement quand chaque seconde vous semble avoir une existence réelle, quand vous êtes face à un passé que vous n'appréciez pas dans son entier, quand vous êtes face à des images de vous que vous auriez voulu oublier, que vous aviez oublié.

Finalement, songeant qu'il est inutile de regarder plus avant ces images et ces miroirs elle fait tintinnabuler ses bracelets en s'asseyant à même le sol, sa robe, plutôt courte, dévoile des cuisses d'albâtre généreuses tandis qu'elle replie ses genoux à coté d'elle et croise ses bras menus contre elle, mettant en évidence le tatouage de dragon qui orne son épaule.
Fermant les yeux elle écoute les sons environnants et prend le temps de se concentrer sur sa respiration, le sang qui circule en elle, le temps qui passe, toujours aussi lent, et les fourmillements qui naissent peu à peu dans ses extrémités, tentant de se débarrasser de cette peur qui l'habite.
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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 19:47

Illyria, Nekothrope Eyesyr

Paisible reflet, j'observais cette femme au centre de mon royaume. Impassible et caché, je la regardais découvrir mon empire qui, pour un temps, lui était consacré. Elle ne semblait pas dérangée par ce qu'on lui avait volé: son apparence. Elle tournait comme un fauve dans cette pièce. Et puis enfin, elle me dévisagea, moi qui l'attendait froidement dans le miroir. Je gardais un temps son visage, ses mimiques, ses expressions, puis, avec un petit sourire, le reflet que j'étais se fit rebelle. Les yeux changeants que je lui avais empruntés commencèrent à fondre, devenant mes prunelles sauvages et brûlés, celles d'un félin affamé. Sans attendre qu'elle me regarde, je plaquais mes mains contre la surface insensible de la glace. Aussitôt, mon côté du miroir commença à être envahi par l'eau. La montée était régulière: les chevilles, les genoux puis bientôt les hanches. Sur le liquide, une clé d'un rouge blasphématoire flottait bien qu'elle sembla taillée dans un métal pesant. Mon torse fut noyé, puis mon menton. Je fermais les yeux avant de les rouvrir sous l'eau. Je prenais plaisir à imaginer la torture que ça devait être, de se voir noyer ainsi. Puis enfin, le miroir entier fut saturé d'eau. La clé se mit à couler, et plus elle s'enfonçait plus elle semblait se désagréger. Quand il ne resta rien de l'objet rouge, le miroir éclata, dispersant seulement quelques gouttes d'eau. Là où je me tenais l'instant d'avant, le passage noire attendait la venue de ma jumelle.


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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 20:37

Un bruit incongru, comme de l'eau qui clapoterait contre une vitre lui fait ouvrir les yeux, à temps pour apercevoir deux yeux rougeoyants qui semblent se noyer derrière le miroir, et une clé tombant lourdement quoiqu'avec lenteur.
Le miroir disparait, volant en éclats...non en gouttes en fait...Bref l'ouverture est béante sur un monde sombre et inconnu.

Illyria déplie lentement ses longues jambes et avance dans la nuit, faisant confiance à ses dons de nyctalope, espérant découvrir quelque chose dans l'atmosphère sombre.
Mais avant qu'elle n'ait pu voir autre chose que ce qui semble être des murs nus, la porte, ou quelque chose dans ce genre, se referme, plus aucune lueur ne parvient.

On croit souvent que la nyctalopie consiste à voir dans le noir, c'est faux, un nyctalope, un chat ou un nekhotrope, par exemple, tire simplement plus de profit de la lumière ambiante que les humains. Quand il n'y a pas la moindre parcelle, pas la moindre once de lumière, eux aussi sont aveuglés par le noir.

La panique l'envahit un instant puis elle ferme les yeux, reprend sa respiration, la compte lentement, s'obligeant au calme, guettant le moindre bruit, ses oreilles camouflées tournant lentement sur elle même pour mieux entendre dans ce silence assourdissant, dans ce noir aveuglant.

Une voix résonne, impossible de l'identifier, nain, elfe, femme, homme? Quelle importance, la voix n'est pas vraiment là, l'être qui parle, si tant est que ce soit un être, n'est pas vraiment là.
Illyria secoue la tête, espérant sans doute, naïvement, en chasser ces pensées parasites mais non...


"Tu n'étais pas désirée" dis la voix inconnue, qu'elle identifiera comme une sorte d'inquisiteur.

Un sursaut, un sanglot, reste d'une blessure vieille de presque 20 ans désormais, Illyria laisse une larme rouler sur sa joue, sans répondre tandis que la voix se répète, encore et encore.
Comprenant qu'elle ne la fera pas taire sans répondre Illyria ravale ses larmes et ses sanglots, serre ses poings douloureusement et se décide enfin :


"Je n'étais pas désirée,je ne fus pas aimée, quelle importance? L'amour que mes parents ne me donnèrent pas je l'ai trouvé dans les bras des hommes"

La voix est sans doute satisfaite de cette réaction car elle change de rengaine en fait elle change même de méthode car après ses paroles elle laisse de nouveau planer ce silence assourdissant que ne trouble que les battements du cœur d'Illyria.


"Peux-t-on parler d'amour?"


Illyria laisse le temps de deux battements de cœur s'écouler, on pourrait croire qu'elle pleure encore mais non, elle réfléchit sincèrement à la question :
"Non, amour n'est pas le terme, sans doute cet amour me sera à jamais refusé, l'amour d'une mère, celui d'un père"

La voix semble sourire, si si c'est possible, et répond, partant dans une autre direction
"Tu es si naïve"

Ce n'est pas vraiment une question, pourtant le silence lui succède, quand Illyria attendait une suite à ces paroles étranges, elle finit par se décider à répondre elle même,, de nouveau, après un long temps d'introspection, marqué par le seul son de sa respiration lente et mesurée, elle prend même le temps de s'asseoir, si elle doit tout apprendre d'elle aujourd'hui, autant qu'elle soit bien installée. Ramenant ses genoux contre son torse, sans se soucier de l'indécence de sa tenue, après tout nul ne peut voir, elle les encadre de ses bras et pose son menton dessus, un léger sourire pourrait se voir sur ses lèvres, n'était cette ambiance sombre.

"Je ne sais pas...Je crois..."


Elle hésite, passe sa langue sur ses lèvres, se mordille la lèvre inférieure et se décide enfin


"Je pense qu'une part de moi sait très bien ce qu'ils cherchent, et que j'apprécie cela, je cherche l'amour, je sais que je ne le trouverais pas, pas dans les bras de eux à qui je m'offre en tout cas....Mais j'y trouve autre chose, le plaisir, la détente, le repos, l'espoir? Je ne saurais le nommer, peut être un peu tout cela à la fois."


Elle se tait guettant une réaction de l'inquisiteur, réaction que ne se fera guère attendre :
"pourtant es d'une fidélité exemplaire, non?"

Sourire invisible de nouveau, petit soupir aussi
"Bien sur, quand on croit en l'amour, cet amour que je ne reçois pas, je le donne à chaque fois, à chaque homme qui entre dans mes draps, à chaque personne qui me plait, à chaque ami que je rencontre."


Nouveau silence, sombre, long, enfin la voix reprend, douce, calme :
"pourquoi?"
Un seul mot, si petit, et pourtant tant de questions cachées derrière. Illyria prend le temps de la réflexion de nouveau, elle sait maintenant qu'elle ne rêve pas, sinon depuis le temps la lueur du soleil jouant sur son visage fin l'aurait déjà réveillée, non elle ne dort pas, pas vraiment.
La vois se répète, douce, insistante, intransigeante.


"Je....Donnez moi un instant pour chercher à comprendre, je ne voudrais pas répondre de façon inconsidérée juste pour répondre je voudrais...comprendre."


Le silence de nouveau, apaisant, Illyria se laisse bercer par lui tandis qu'elle plonge dans les tréfonds de son cœur, de son âme, cherchant la réponse à la question de l'inquisiteur.


"Je suis...une éternelle amoureuse, mon cœur a été brisé plus de fois que ce miroir derrière moi, pourtant il se recolle en un instant, cet amour n'est pas éternel, ce n'est pas l'attachement du lierre, il a à peine la durée de vie d'une fleur de liseron, mais c'est de l'amour, une sorte d'amour.
J'ai cet éternel besoin en moi que je n'ai pas su combler, et si pour tout le reste je suis réfléchie, calme ou posée, si je prends pour toute action le temps de la réflexion, en matière d'amour, ou de plaisir, je me laisse invariablement aller, si facilement, c'est si bon de sentir des lèvres dans mon cou, des mains sur ma peau, d'entendre les mots doux qu'ils murmurent pour arriver à leurs fins. Je sais que tout cela est feint, que tout cela est vain, mais chaque fois je me laisse entrainer parce que...sans cet espoir, je ne serais plus moi"


Silence de nouveau, long, entier, les battements de son cœur semblent soudain assourdissant à la jeune féline, sa respiration lente et mesurée lui semble emplir la pièce d'un bruit incongru, comme si cet espace ne tolérait pas une telle sonorité, qu'il n'y était pas destiné. Elle attend, n'ayant plus rien à dire.
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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 21:10

Illyria, Nekothrope Lvres2db7

L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cette femme a créées, toutes ses absurdités, ses incohérences. Comme les autres, je me jette sur elle, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami à qui on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation. Toi qui te tiens au milieu de notre cercle, pourquoi as-tu abandonné? Nous aimons entendre tes réponses, pour mieux fouiller ton âme. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Tes mots sont rares, mais chacune de tes pensées nous suffit...
Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Après des siècles à voir passer les êtres dans cette salle, nous nous étonnerons toujours de cette naïveté, et de ce mirage que vous nommez espoir...
Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, à l'endroit présumé de l'impact, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche.



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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 21:50

Illyra sursaute au baiser, à sa douceur, et ouvre les yeux, sans effet, le noir est encore complet...Ah non, une lueur blanche vole maintenant que l'inquisiteur a disparu, elle tombe au sol non loin de la jeune femme et éclaire la salle d'une lueur si belle, si attirante, lueur d'espoir.

Illyria se lève, rajuste sa robe en rougissant un peu, délicieusement, et entre sans hésiter, comme hypnotisée, dans la bouche blanche qui s'étend peu à peu à ses pieds.

Tout semble adouci, aucun contour carré, les murs même semblent arrondis, comme constitués de coton. L'air est doux, comme un soir d'été, un léger courant d'air caresse ses chevilles et Illyria en profite, fermant les yeux, goutant la saveur sucrée de cet air printanier...N'ai-je pas dit d'été peu avant?
Cet air à la saveur de chaque saison, la blancheur de l'hiver et du manteau de splendeur dont il recouvre un monde parfois cruel, la douce torpeur d'un soir d'été, l'humide chaleur d'une journée d'automne, quand la pluie est tombée toute la nuit, l'odeur suave des fleurs de printemps.

Fermant les yeux, passant sa langue sur ses lèvres rouges Illyria profite de cet instant puis baisse la tête cherchant la source de ce courant d'air qui ne peut qu'indiquer une sortie, même si l'endroit semble paradisiaque elle s'y sent un peu seule et...soyons francs, la solitude n'est pas son fort à notre héroïne.

C'est avec étonnement qu'elle découvre de l'eau, et surtout ce reflet insistant qui se répète en boucle, attendant qu'elle le remarque, elle devait avoir...oh...quatre ans, tout au plus...Elle ferme les yeux, elle ne veut pas voir ça, mais l'eau soudain semble l'engloutir et le son l'envahit, elle entend les cris de sa mère, les hurlements de colère de son père, elle ouvre les yeux, pour laisser échapper quelques larmes et observe son passé.

Sa mère, une belle féline, le visage délicatement poilu, le corps ondulant et fin, une queue douce et soyeuse caressant parfois le visage de l'enfant...Parfois mais pas maintenant.
Son père, un chat de gouttière, aimant boire et faire la fête, peu présent.

"Tu l'as eu pour me retenir voila tout! Crois-tu que je ne le sais pas? Crois-tu que je suis un idiot!"

"Tu pense que je l'ai voulue? Qui aurait voulue un enfant de toi? Qui aurais pu vouloir te retenir? Regarde-toi!"


Des cris, des hurlements, de la vaisselle cassée et enfin la porte qui claque, son père est parti, c'est le premier et le dernier souvenir qu'elle aura de lui, un dos courbé, une longue queue rousse et dégarnie, une porte claquée par une main griffue et sale.

Les larmes roulent sur le visage de la fillette, sur celui de sa mère aussi qui se retourne vers elle au premier sanglots

"Toi! Si t'avais pas été si bruyante on en serait pas là, il s'rait pas parti, il s'rait pas dev'nu comme ça!"
Une autre porte claque, celle du placard, sa mère en sort une bouteille et commence à boire, Illyria sait qu'elle n'arrêtera jamais.

La vision se brouille et l'air printanier vient chasser l'odeur d'alcool et de haine qui emprisonnait la jeune femme.
Déjà une autre image se forme, la fillette a maintenant 10 ans, elle ne plonge pas cette fois, l'image se déroule simplement au loin, comme un rappel de la précédente, on y voit sa mère buvant, la frappant, Illyria pleurant en silence, comme elle a maintenant appris à le faire et son voisin, un tendre jeune félin, venir la consoler après le départ de la mégère, sans doute sortie vendre son corps pour se payer à boire.

Une autre image à nouveau, Illyria a maintenant 15 ans, le jeune voisin est là lui aussi et elle plonge dans ce triste souvenir.
Ils se regardent, l'amour est palpable entre eux, la tension aussi la peur, l'inquiétude, l'inquiétude face à ce qui pourrait arriver à l'autre, désintéressée, et angoissée.
La noirceur du lieu ne choque pas de prime abord, pas plus que son exiguïté mais maintenant on la remarque, ils sont cachés, dans un placard, au loin des bruits, une personne les cherche, avec hargne, colère, haine même. Des cris retentissent, feulements à peine humanisés, déformés par l'hypocrisie des paroles qui vont suivre

"Viens ma fille, viens, il faut que je te remercie d'avoir tout jeté, tu as raison, il est temps que je me reprenne en main"

L'espoir, dans les yeux d'Illyria, la colère dans ceux du voisin qui pose une patte sur la bouche de la fillette naïve.

Leurs respirations s'entremêlent dans cet étroit placard, les feulements reprennent agressifs, mal camouflés, l'espoir disparait peu à peu, la tristesse prend sa place.

La lumière, aveuglante, douloureuse, un cri de joie, de triomphe, une chute, des chutes....Illyria n'a guère eut le temps de comprendre et encore aujourd'hui, revoyant cette scène dans cette salle blanche, dans cette rivière étrange, elle ne comprend pas. La voisin lui a compris, il a vu le couteau, la lame aiguisée prête à tuer, il a vu les yeux de la folle, il a vu son rictus, sa colère, il a plongé, tentant d'empêcher l'irréparable.
Mais la frêle silhouette déploie une force inattendue, se retourne, combat, la lame entre sans peine dans le torse du voisin tandis que dans un râle il pousse la silhouette vers les escaliers.

Un cri retentit, celui de l'Illyria actuelle tandis que la vision disparait sur le visage de l'ancienne elle qui n'a pas encore réalisé.

Puis les images se succèdent, rapidement, en accéléré, la compréhension, la fuite, la taverne où elle trouva un patron aimable, le travail de serveuse, les mains sur son corps, les coups d'ongles qui y répondent, elle a 18 ans maintenant.
Le patron s'est entiché d'une fille, elle n'aime pas Illyria, colère, incompréhension, haine, départ à nouveau, adieux, douloureux....
Des jours de marche, une autre taverne, une jeune homme, séduisant, celui dont elle avait oublié le visage, celui dont elle a vu l'image plus tôt, premier émoi, premier amour, premier amant, première déception au petit matin. Elle reste, cherchant à le reconquérir, elle en rencontre un autre, puis encore un, les aime avec passion, avec ardeur, comme seule peut aimer une fille sans espoir.
L'image se brouille, les tavernes se ressemblent toutes les boulots de serveuse, les mains sur son corps, les soupirs de plaisir, les mots doux, les lits défaits, les amants disparus au matin, la douleur, la déception, le cœur brisé.
Tout tourbillonne maintenant autour d'elle.
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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 22:07


Illyria, Nekothrope Coeurfs0

C'est toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Plus de souffrances que de bonheur apparaissent a la surface… Pourtant, je continue imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. Et cela est ma seule finalité, je n'existe que dans ce but, je ne me réalise que lorsque j'égrène le chapelet de leur histoire, le reste du temps je ne suis qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais la jeune femme n'aurait jamais pu quitter l'endroit et serait restée prisonnière de cette salle. Il faut donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observe avec eux leur passé, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espére qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'ai vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivent plus à m'atteindre. Il n'y a que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui me touchent encore.
La petite clé lumineuse, apparait dans un souffle, file comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barre l'air d'un soupir et se fiche dans la poitrine de la feline en pleurs. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve.

Lourd cœur de métal, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans les remous qui ont commencé à agiter l’étendue d’eau. Des vagues venues de nul part se brisent contre les parois blanches de la pièce, des petits tourbillons se forment autour de la jeune femme… L’écume des vagues finit par grignoter les murs, et il semble alors que ceux-ci s’effritent… et, soudain, toute l’eau est comme aspirée vers la brèche qui s’est formée. Un puissant courant balaye tout, et tandis que l'eau s'enfuit, la jeune femme est entraînée, impuissante, comme si ce fleuve en furie l’emmenait droit vers une cataracte. Maintenant qu'elle a réussit, elle peut tout oublier, tout recommencer.


Illyria, Nekothrope Clblancheyq8

[Et bien voila, ton entrée est terminée, je peux officiellement te souhaiter la bienvenue parmi nous! Ce fut un plaisir de te lire, j'espère que j'aurais de nombreuses occasions de recommencer!

Pour les demandes de rp, soit tu peux créer un sujet et voir si quelqu'un te répond, soit tu peux envoyer des MP aux gens pour leur proposer, sinon, tu peux poster ici. Tu peux aussi faire un peu les trois à la fois!

Tu sais que si besoin, tu peux venir me trouver.

Bon jeu!]
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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope EmptyJeu 05 Nov 2009, 23:48

Bienvenue à Toi! ^^
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MessageSujet: Re: Illyria, Nekothrope   Illyria, Nekothrope Empty

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