Comme tu le sens... Mon ange [PV: Tenry]

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C'était le souffle du grand dormeur, qui s'insinuait dans les veines de la capitale. Il jouait avec ma chevelure, formant un étendard blanc derrière mes pas. Il m'obligea à replier mes ailes tant le souffle pouvait se montrer vindicatif dans ses rafales. Ma dague argentée battait ma cuisse au rythme d'un battement de moinillon. J'avançais d'un pas décidé, froide au regard qu'on me lançait. Je n'aspirais qu'à une chose sortir de cet endroit où il y avait trop d'individus.
Mon instinct de messager m'avait poussé à venir ici. Il ne m'avait fallu, que quelques secondes pour trouver l'individu en question. Finalement quand j'y repensais, ça ne s'était pas si mal passé. Je chassais ce souvenir de ma mémoire, où il n'était pas franchement le bienvenu. Préférant fermer la porte de mes idées, à tout ce que je suis. Mon visage ne reflétait en rien la confusion et la peur que j'éprouvais à ce moment précis. Tout n'était que sérénité vu de l'extérieur.
Je marchais depuis longtemps déjà, me demandant quand cette ville finirait. Aveugle dans ma marche un attroupement attira mon regard. Je vis beaucoup de jeunes filles et quelques messieurs . Je lançais un regard de profond dégout à l'attroupement, la pensé d'une telle proximité me fit frissonner intérieurement. Au centre se tenait un homme à la carrure développée. Il avait l'air canaille avec sa chevelure brune rassemblée par un catogan et ses boucles d'oreilles dorées. Pourtant ce n'est pas le charme qui me fit m'arrêter, mais les mots qu'ils sortaient de sa bouche. Ne pouvant moi même jouer avec ceux-ci, j'admirai la virtuosité de l'individu. Impressionnée malgré moi par la facilité avec laquelle il utilisait les termes. Il en usait et abusait, utilisant parfois même, des mots qui m'étaient inconnus, mais dont les sonorités étaient capables de me faire rêver, un comble quand on savait que j'en étais incapable. Je me rapprochais tout en me tenant le plus loin possible, profitant de ce loisir qui m'étais accordé.

Invité

"C'est pour cela que je vous dis mesdames et messieurs, qu'il est temps de s'organiser!"

Cette remarque produit l'effet escompté sur l'assemblée. Celle-ci était maintenant captivée par ce que Tenry allait dire.

*Bon, on dirait que mon auditoire se fait plus attentif, enfin mon auditoire doté d'intelligence*

En effet, parmi le petit rassemblement, le jeune homme avait remarqué un petit groupe de femme gloussant comme des dindes entre elle...

*Des écervelées, et toutes plus laides les unes que les autres!*

Tenry servit un sourire vide de sens à la meneuse du groupe qui rougit aussitôt en se retournant pour glousser avec le reste de son groupe.

*De la volaille! Mais enfin, je ne serai pas tout seul ce soir...*

L'orateur reprit alors son monologue, s'extirpant de ses pensées irritantes.

"Aujourd'hui, nous vivons dans un pays pacifique, je vous l'accorde, mais nul ne sait de ce que demain sera fait! De plus en plus à travers le pays des villages se transforme en zone non fédérées, ou zones de non-droit! De mon village à ici j'en ai rencontré trois. Pour l'instant, ils se gèrent bien mais si des hommes mal-intentionnés prenaient profit de l'occasion, ces zones de non-droits se transformerais vite en un lieu ou la loi du plus fort serait la seule loi respectable et respectée. Laisserons nous des villages se transformer en endroits ou seul l'instinct primaire exerce le rôle de léviathan?"

Un lien avec le public, le meilleur moyen de les capturer! Maintenant, il savait que tous étaient déjà acquis à sa cause...

"Car je vous le dit noble gens, ces villages se transformeront en bourgades et ses bourgades deviendront des villes avec le temps. Réagissons avant que le pays n'implose!"

Un homme dans le public lança:

"Que faut-il faire pour éviter cela?"

Déjà l'homme s'en remettais à la parole de Tenry comme si elle était signe de providence.

"Monsieur, une réforme structurelle du pays est nécessaire. Notre administration fédérale est trop mince pour supportez l'ensemble de notre territoire!. Vous rendez-vous compte que nous sommes dans une des deux seules villes de l'île??? Un territoire si énorme ne peut survivre si notre administration n'est pas centralisée. J'ai besoin du soutien d'un maximum de gens car j'ai l'intention de soumettre mes idées au roi lui-même! Hors, sans l'appui du peuple, je ne représenterai pour lui qu'un jeune fou qui essaye de lui apprendre sa fonction..."

Tenry fixa une à une les personnes de l'assistance en faisant un signe à l'enfant qu'il avait engagé pour l'occasion, stratagème supplémentaire pour ajouter à sa crédibilité, de s'exécuter:

"Je vais faire passer un parchemin parmi vous, j'aimerais que ceux qui sont d'accord avec ce que je viens de dire signe sur celui-ci. Une croix suffira pour ceux qui préfèrent rester anonyme."

Son regard s'arrêta alors sur une magnifique femme aux cheveux blancs qui se trouvait un peu en retrait. Elle avait complètement éclipsé la dinde que le jeune homme avait aperçu précédemment. Toutefois, une chose fit tiquer l'orateur, aucune émotion ne pouvait se lire sur son visage si paisible. Poussé par la curiosité, Tenry se dirigea vers elle en serrant quelques mains sur son passage et échangeant des sourires vides de sens, encore une fois, à quelques groupies.

Arrivé à la hauteur de la personne, l'homme dis avec un grand sourire:

"Bonjour madame, je vous ai remarqué mais malheureusement je n'ai pu discerner vos dispositions à l'égard de ce que je viens de dire... Etant une personne très curieuse, je me permets de venir vous demandez votre avis. Il m'importe grandement!"

Et c'était vrai, Tenry sentait chez cette personne un caractère se démarquant de la plupart de celui des autres, ce qui l'intriguait grandement. De plus dialoguer avec une personne de si agréable compagnie intéressait fortement le don Juan.

Le jeune homme attendit alors que la jeune femme lui réponde, la regardant d'un regard ou pétillait le double intérêt que l'homme éprouvait...

Invité

Je ne prêta pas une grande attention au contenu du discourt. D'ailleurs cela m'était égal, seul les mots dans leur individualité m'importaient. Les jeunes filles attroupées gloussèrent sous le regard qui semblait approbateur de l'orateur. Je les regarda avec dédain, puis me reconcentra sur l'homme. Le vent était quelque peut glaciale annonciateur sans nul doute de neige. J'aurais préféré m'éloigner au plus vite, mais mes jambes semblaient ne rien entendre de mes envies. Je détaillais l'homme, notant sa façon de se tenir. Sa gestuel accompagnant son discourt semblait donner une tout autre vie aux mots. Puis aussi rapidement qu'il avait commencé, l'orateur termina. Je fit tout mon possible pour m'éloigner le plus vite possible.

°Trop tard!°

L'homme s'avança d'une démarche souple vers moi. Je ne pensais pas qu'il m'aurait remarquée. J'avais pourtant, bien pris soin de me tenir à l'écart. Il semblait que ce ne fut pas suffisant. J'étais prise de panique, et même si mon visage représentait la sérénité, c'était la tempête qui faisait rage dans mon esprit. Je me disputait entre partir ou rester.

"Bonjour madame, je vous ai remarqué mais malheureusement je n'ai pu discerner vos dispositions à l'égard de ce que je viens de dire... Étant une personne très curieuse, je me permets de venir vous demandez votre avis. Il m'importe grandement!"

Il venait de m'adresser la parole. Je devais répondre ne serait ce que pour qu'il me laissa tranquille.
Je plongea mon regard bleu acier dans le brun chaleureux de l'homme. Je répondit la première chose me passant par la tête, priant pour que ma réponse suffise à le faire partir.

« Je ne vous ai pas écouté. »

J'avais prononcé ma phrase du ton le plus neutre, me désespérant de donner à mes mots la modulation qui leur convenaient.

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// Ce poste est la suite de ce celui-ci : http://aiklando.heavenforum.org/monts-de-pan-rei-f10/new-path-pv-neil-t366.htm#9176 //

0.5 // Reilor

« Trois Écus ! »

« Trois ?! Ça fait 5 ans que je me traîne avec et tu crois que je vais te la filer pour c'prix là ? »

« Bon, disons quatre avec un sandwich au thon ça marche ? »

« J'descend pas en dessous de huit. Et j'ai horreur du poisson, crétin ! »

Tyril sentit ses muscles se crisper sous la frustration. L'intense désir de réduire en bouillie le visage cireux du vieillard le submergea. Puis, sous un énorme effort et une bonne dose de volonté, il parvint à camoufler son mouvement meurtrier en un simple grattement. Il respira à grands coups et scruta à nouveau l'objet de sa convoitise en évitant de croiser le regard horriblement satisfait de son interlocuteur.

Une Claymore recouverte d'une épaisse pellicule de rouille était rangée dans le râtelier d'une troupe d'artistes ambulants dont cet arnaqueur semblait être le chef. D'une hauteur d'environ sept pied pour un poids avoisinant les 8 kilos, c'était la seule lame assez lourde et large pour qu'il puisse exploiter ses capacités physique de façon optimale. En prenant soin d'éviter de croiser les yeux torves du vieillard, il descendit de l'estrade.

Il retrouva Neil sur la terrasse d'un bar donnant vue sur la grand-place de Reilor. Ce dernier lui jeta un regard interrogateur auquel il répondit par une dénégation de la tête avant de se laisser choir brutalement à la table où était assis son compère. Il le questionna, arrachant les prunelles azurs de Neil à son journal pour la seconde fois.

« Quoi de neuf dans le monde alors ? »

« Rien de spécial, ils ont retrouvé une dizaine de clochards mort de froid sur les docks. Et vous, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ? »

« Ouais, il me reste plus qu'a mettre la main dessus. Il suffirait que je torde le cou à ce vieillard et ce serait bon... »

« ... »

Tyril scruta de ses iris dorés la place où la foule grouillait, attendant que la solution à son problème surgisse d'elle même. Un rictus se dessina brusquement sur son visage clairsemé de mèches de cheveux cuivrées. Il repoussa la chaise d'osier et se leva afin se diriger vers la grand place. Laissant Neil à sa lecture.

Il progressa dans la marée humaine, jouant du coude et n'hésitant pas à forcer le passage pour atteindre son but. Il l'avait repéré, au milieu de cet océan de chair, ce genre d'homme capable de retourner toute situation à son avantage grâce à la seule force de la parole. Il avait déjà eu affaire à ces orateurs lorsque il vivait encore à Altar. Ces gens avaient leur langue aussi aiguisée qu'un poignard, et n'hésitaient pas à saigner à blanc leurs victimes. Il grommela tandis qu'il envoya valser dans la foule un jongleur qui avait eu le malheur de croiser son chemin :

« En espérant qu'il se montre compréhensif. J'ai horreur de ces types qui se sentent obligé de faire payer le moindre service... »

Enfin, il émergea de la foule et s'approcha de l'homme qu'il avait repéré quelques instants plus tôt. De bonne constitution et doté d'anneaux aux oreilles, ce dernier parlait à une femme vêtue de blanc. Les yeux couleur d'or de Tyril s'étrécirent lorsque il détailla cette femme dotée d'aile. Elle était belle et n'était manifestement pas humaine. Il avait déjà entendu parler des nombreuses races peuplant l'archipel, mais c'était la première fois qu'il lui était donné l'occasion d'en voir une autre que la sienne, celle des humains.

Il se planta donc face à eux, salua d'un bref signe de tête la femme ailée et s'adressa à l'homme au boucles d'oreilles, manifestement âgé d'une vingtaine d'année environ :

« Enchanté, je ne vais pas tourner autour du pot. J'ai grandement besoin de vos talents d'orateur pour persuader un vieil abruti de me céder quelque chose à un prix convenable. »

Il enchaîna d'une voix sourde que seul lui, son interlocuteur et la femme vêtue de blanc pouvait entendre :

« Si je vous demande cela, c'est que ça vaudra mieux pour tout le monde si je devais éviter d'avoir à m'en emparer de façon moins délicate. Vous comprenez, j'en ai vraiment besoin... »

Invité

___ ___ ___On ne rencontre que ceux qu'on a déjà rencontré.
___ ___ ______ ___ ___Roland Topor

___ ___ ___Trois jours de marches déjà, trois rapports sur le cobaye déjà et ils n’arrivaient que maintenant auprès d’un semblant de civilisation. Sur la carte, Reilor n’avait rien d’impressionnant, pourtant, Neil fut fasciné par l’endroit. Il était habitué aux outils informatiques et au calcul quantique. Il n’est donc pas étonnant que régresser à une époque où l’artisanat ne connait pas la menace de l’industrie et la technologie bégaye au début de sa courbe exponentielle le surprenne.
___ ___ ___Sa rêverie trouva fin quand Tyril l’appela une dizaine de mètres en avant. Il s’empressa alors de se frayer un chemin dans la foule compacte, malgré son encombrant bagage. Il savait que son sujet d’étude voulait acheter un « truc ». À cet effet, Neil lui avait donné quatre écus, en espérant que cela suffise. Il atteignit enfin Tyil qui trépignait d’impatience près d’une petite fontaine, entre les maisons, certes pas plus hautes que deux étages, mais incroyablement serrées.
___ ___ ___-Navré, je ne voulais pas vous faire attendre. Après avoir marqué une pause, il reprit, que pensez-vous de convenir d’un point de rendez-vous où nous nous retrouverons dans quelques heures ?
___ ___ ___L’idée fut adoptée, l’emplacement et l’heure fixés et Tyril parti de son côté pendant que Neil s’en alla du sien. Il eu ainsi l’occasion de parcourir les étals précaires des artisans, installées dans les ruelles déjà étroites de la ville. Il longea également le port et s’acheta un journal, manifestement pas à la portée de la plupart des personnes habitant cette ville. Enfin, après avoir vendu aux yeux intéressés des marchands quelques bibelots qui ne faisait que remplir son sac déjà chargé, il rejoignit la place du rendez-vous et s’installa confortablement sur la terrasse d’un quelconque bistrot : « Au Généreux Brasseur », en l’occurrence, pour lire les nouvelle du pays en compagnie d’une petite bière.

___ ___ ___Le Chancelier Steinschloss rencontre Mr Gurin

___ ___ ___Notre actuel chancelier, Mr Hans Steinschloss a rencontré hier, le responsable d’Olia, Mr Adolf Gurin pour un entretien sur la dégradation des eaux de l’Olimilhin. En effet, il est vrai que depuis quelques années, le réputé fleuve souffre d’une importante contamination par un produit encore inconnu. L’affaire occupe les hauts esprits notamment par…

___ ___ ___Neil sauta l’article et continua plus bas sur l’impostition d’une nouvelle taxe concernant le bois importé de Rosiel. Il devait bien avouer ne rien saisir à cette multitude de noms étrangers et s’appretait à commencer un sixième article quand Tyril arriva.
___ ___ ___-Quoi de neuf dans le monde alors ? Commença ce dernier.
___ ___ ___-Rien de spécial, ils ont retrouvé une dizaine de clochards mort de froid sur les docks, répondit Neil en lisant le titre d’un article au hasard. Et vous, vous avez trouvé ce que vous cherchiez ?
___ ___ ___-Ouais, il me reste plus qu'a mettre la main dessus. Il suffirait que je torde le cou à ce vieillard et ce serait bon...
___ ___ ___Aussitôt dit, le jeune homme se leva et s’avança vers l’orateur que Neil avait jusque là ignoré. Il n’aima pas les paroles, les mathématiques, eux, ne cachaient rien. Il s’agissait du contenu à l’état pur et on ne pouvait pas leur faire dire ce qu’il ne dise pas. Parler, en revanche, était de son point de vue un terrain entier dédié à tergiverser, sans jamais pouvoir trancher.
___ ___ ___Tyril avait déjà atteint sa cible quand Neil comprit son but. « Mais c’est un coup à avoir ce crétin collé à nous pendant le reste du voyage, ça » pensait-il en rangeant rapidement son journal. Il déposa quelques pièces sur la table avant de partir rejoindre Tyril déjà en pleine conversation avec le beau parleur. Lorsque, enfin, il arriva à la hauteur de Tyril, il remarqua le troisième membre de la discussion : une élégante jeune femme à l’allure pourtant dérangeante.

Invité

*Who who who, qu'est ce qu'il se passe ici?*

Tenry était vraiment surpris par la tournure des évènements. Entre la réponse sèche et cassante de l'ange, l'arrivée d'un homme qui lui avait demandé un service sans même se présenter et un autre, qui semblait être son compagnon et qui le fixait d'un regard torve, le jeune homme se sentait un peu pris de court. Mais très vite, comme souvent, l'homme se calma pour analyser la situation.

Comment faire pour que l'ange, puisque s'en était un, se fasse plus amicale avec lui? En quoi rendre ce service à l'homme lui serait utile? Et enfin, comment faire cesser le regard impitoyable que son compagnon lui servait?

La réponse sembla venir d'elle même, en aidant l'homme peut-être que Tenry saurait apaiser la créature aux cheveux d'ivoire, à condition que celle-ci ne le suive... Tenry sentit tout de suite que s'il voulait avoir une chance de capter à nouveau l'attention de la nymphe ailée, il ne lui faudrait pas avoir recours au charme comme la plupart du temps. Non ce que l'ange voulait, c'était ses mots, sa rhétorique.

*Pour une fois, je ne vais pas m'en plaindre...*

Le jeune homme laissa une dernière fois son regard glisser sur son interlocutrice puis, avec regret, il releva les yeux sur le visage impassible de celle-ci pour lui dire:

"Votre avis compte vraiment pour moi, je sens que vous savez raisonner. Serait-il possible que nous reprenions cette discussion plus tard? Elle n'a été que trop brève à mon goût..."

Le jeune homme attendit la réponse de l'ange avant de se tourner vers l'homme qui était venu l'aborder pour lui dire, un faux sourire aux lèvres:

"Enchanté de même, je m'appelle Tenry, et je vous aiderai ne vous inquiétez pas. Je n'ai jamais été du genre à refuser une petite joute verbale..."

L'orateur se tourna alors vers le dernier membre du groupe lui faisant un bref signe de tête, comme pour lui signifier que son regard inquisiteur ne signifiait rien pour lui et qu'il s'en accommoderait.

Ensuite il fit signe à son compagnon de lui indiquer le chemin et espéra fortement que l'ange le suivrait, pour confirmer ce qu'il avait déduit à son propos...

Le groupe se dirigea alors parmi la foule vers la petite échoppe qui intéressait son nouveau "compagnon". Aucun coup de coude ne fut nécessaire à l'apollon qui en imposait de par sa stature et dégageait une posture altière qui forçait le respect de plus d'un.

Une fois arrivé à destination, Tenry se dirigea sans attendre vers le marchand, visiblement inquiété par la recrudescence du nombre d'interlocuteurs et qui s'exclama rapidement:

"Ne vous avisez pas à faire usage de la force ou j'appelle la milice!"

La voix de l'homme était apeurée , ce qui ne venait indéniablement pas de Tenry... A moins que ça soit sa taille...

"Ne vous inquiétez pas maitre marchand, je ne suis la que pour aider mon ami ici présent... Je ne vous veux aucun mal."

Le jeune orateur insista sur le "je", en effet les intentions de ses compagnons étaient plus belliqueuses que les siennes... En tous une partie de ceux-ci...

"Mon ami désire ardemment votre formidable article que l'ont peut admirer parmi votre râtelier. C'est pour raison d'ordre affectif..."

*Mon dieu qu'elle est laide, pleine de rouille en plus de cela...*

Le marchand lui répondit sur un ton qui se voulait cassant:

"Je le lui ai dit et je vous le répète, cet article ne quittera pas mon étal à moins de 8 écus! Je ne vais pas le changer pour vos beaux yeux ou ceux de monsieur!"

Tenry sourit cordialement au marchand, sachant qu'il avait partie gagnée dès à présent:

* Cet homme n'est attiré que par le profit, c'est un avare, rien de plus facile...*

Le jeune homme fit une moue réprobatrice en lançant:

"C'est dommage que la plupart des gens pensent petit au lieu de penser en grand!"

Cela , le jeune homme en était convaincu, mais il savait que cela allait attiré l'attention du marchand, flairant une aubaine. En effet, celui-ci ne mis pas trois secondes pour répondre précipitamment:

"Et en quoi brader, un de mes articles va m'aider à m'agrandir monsieur, je vous le demande?"

"Et bien, simplement en pensant au fait que vous la vendez à un ami d'un orateur, qui chaque jour s'adresse à la foule, et qui pourrait, à l'occasion, parler de la formidable échoppe qu'est la vôtre... Mais bon tant pis!"

Le marchand interpella alors Tenry encore plus rapidement que la fois précédente:

"Attendez, quel est votre prix, pour l'article, en plus de votre propagande?"

Tenry se tourna vers son compagnon pour lui demander son avis et répéta le prix au marchand qui palit sous le choc

"Qu..Quoi??? Mais vous voulez me ruiner?"

"Non monsieur, je veux vous rendre riche!"

L'attrait du profit se fit le plus fort et le marchand céda en ajoutant:

"J'espère que votre publicité sera bonne au moins!"

"Elle ne sera pas bonne, ce sera la meilleure!"

Le marchand ,rassuré, laissa alors le groupe s'éloigner. Un peu plus loin, Tenry se retourna vers ses compagnons, pour récolter leurs réactions.

Invité

Je me sentit un peu mal à l'aise, j'avais l'impression d'avoir blesser l'orateur. Je chassa cette pensée de moi, je ne voulais que reprendre ma route. Pourtant une chose se produisit, une chose qui me plongea dans le pire cauchemar.
Un homme s'approchait de nous, il avait la démarche assuré de ses gens qui sont capable de tout pour parvenir à leur fin. Quelques mèches cuivrées lui battaient le visage lui donnant l'air espiègle. Chose démentit par le regard brûlant de ses prunelles dorées. Le nouveau venu s'adressa à l'orateur.
Je me sentit de trop au milieu de ces deux hommes dont le charme me valut quelque regard emplit de rancune des jeunes filles présentes. Pourtant j'étais toujours indifférente aux regards que les hommes me lançaient en général. Mais les jeunes filles ne semblaient pas avoir le même point de vue.
L'orateur se tourna vers moi. Son regard s'attarda quelque peu sur ma personne, tout en restant dans la politesse.

"Votre avis compte vraiment pour moi, je sens que vous savez raisonner. Serait-il possible que nous reprenions cette discussion plus tard? Elle n'a été que trop brève à mon goût..."

Pétrifier par la vision d'un troisième homme se dirigeant vers moi, je ne pus que répondre par un sourire plaqué sur mes lèvres. Tenry, l'orateur semblait satisfait. Il partit chercher ce que yeux dorés voulaient. C'est à ce moment là que l'autre individu arriva à notre hauteur, il semblait plus âgé que les deux autres. Ses yeux bleus semblaient remplit d'intelligence prudente.

"Auriez vous mis votre menace à exécution si Tenry n'avait pas accepté?"

Je m'adressa à yeux dorés, je mis de la douceur et un peu d'indifférence dans ma voie.

Invité

..

Un bref sourire se fendit sur le visage aux traits finement taillés de Tyril. L'orateur aux boucles d'oreilles ne semblait pas être un mauvais bougre. Ce dernier dit une dernière chose à la femme ailée avant de se diriger dans la direction indiquée par Tyril. L'homme à la crinière cuivrée en profita pour observer cette damoiselle plus attentivement.

Ses traits finement tracés étaient couronnée d'une cascade de cheveux du même blanc immaculé que ses ailes. Même si elle semblait avoir environ le même âge que lui, il émanait d'elle quelque chose de plus profond, de plus ancien. Sa poitrine était étreinte d'un corsage pourpre mettant en valeur sa silhouette délicate tandis que le bas était enveloppé d'un pantalon couleur crème. Une dague était ceinte à sa cuisse gauche, dont le reflet bleuté se confondait avec l'acier azur de ses yeux. Lorsqu'elle parla, Tyril eut l'impression que c'était le bruit de l'eau glissant sur la glace.

« Auriez vous mis votre menace à exécution si Tenry n'avait pas accepté ? »

« Je n'aurais pas eu le choix, cet objet est... d'une importance vitale. »

Vitale, c'était le cas de le dire. Il était dérisoire d'imaginer pouvoir vagabonder à travers le monde désarmé tel qu'il l'était. C'est cette pensée en tête qu'il se retourna afin de rejoindre Terry...

... et se retrouva nez-à-nez avec Neil, dont le regard d'un bleu glacial semblait reprocher "Qu'est-ce que tu as encore fait ?". Il lui expliqua en quelques mots la situation, puis se dépêcha de rejoindre Terry dont la haute taille était désormais tout juste visible. Il fit signe à la femme ailée de le rejoindre et ouvrit à nouveau le passage dans foule tout en grommelant :

« Bon sang, même si ça fait trois jours depuis que je l'ai rencontré dans les montagnes. Je n'arrive toujours pas à cerner ce type... »

Il envoya brutalement dans le décor un homme gras transportant des poulets qui lui hurla quelque chose qui se perdit dans la masse.

« Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à être plus grands que moi ?! Je fais un mètre quatre-vingt six pourtant ! »

Ils rejoignirent le dénommé Terry et se dirigèrent vers l'estrade où la troupe d'artistes ambulants était justement en train de plier bagage. Il observa avec amusement le joli cœur mettre rapidement à terre le vieillard. C'était une joute verbale dont le combat était à sens unique. Au final il n'eut qu'a glisser un demi-écu dans le creux de la main de l'arnaqueur arnaqué. Puis, tandis que ce dernier s'éloignait, il s'adressa à Terry, radieux :

« Heureusement que tout le monde n'est pas doté d'une langue comme la tienne. Le système entier s'écroulerait en moins d'une semaine ! »

Il accompagna la parole d'une franche et amicale bourrade d'épaule tandis qu'il rejoignit l'estrade. Il s'approcha du râtelier et empoigna à deux main le manche de l'énorme épée avant de la sortir de son écrin.

Il faillit tomber à la renverse sous le poids de la gigantesque claymore. Il tenait à bout de bras une arme de plus de huit kilos dont la large lame était presque aussi grande que lui. Ce n'était même pas une arme, c'était un simple numéro de foire destiné à appâté les foules en leur mentait au sujet d'une épée que seul un héros était capable de brandir. C'était en réalité une lourde barre d'acier à laquelle on avait donné l'apparence d'une épée. Elle ne coupait pas, elle était rouillée et la poignée de cuir brun était usée des innombrables tentatives des gens qui avaient tenté de la dompter.

Sous l'énorme effort physique qu'il déploya, il sentit à nouveau cette force ardente le submerger, brûler chacune de ses veines tandis que son rythme cardiaque devenait presque inexistant. Ses bras ne tremblèrent plus, il fit tournoyer l'énorme claymore au dessus de sa tête. L'épaisse lame semblait faire vibrer l'air elle-même tandis qu'elle fendait l'espace. Tandis qu'il maniait cet outil de destruction, il cru voir un reflet rougeoyant dans les yeux glacés de Neil. Quelques instants plus tard, son visage céda place à l'habituel masque imperturbable dont il était habituellement doté. Bah après tout, il s'agissait sans doute d'une illusion due à un quelconque jeu de lumière...

Satisfait, il s'empara du fourreau en cuir de bœuf que lui tendait le vieillard qui le toisait désormais avec une crainte mêlée de mépris. Puis, sans un regard pour ce dernier, il bondit de l'estrade afin de rejoindre le reste du groupe. Il tapota la garde de la claymore qui ballotait désormais contre son dos, et s'exclama, une lueur enjouée dans ses yeux dorés :

« Sang Blanc ! Elle est parfaite ! Sinon, désolé de ne pas m'être présenté plus tôt, appelez-moi Tyril. »

Invité

___ ___ ___Neil manqua la question de Tyril, mais pas la réponse de l’orateur.
___ ___ ___-Enchanté de même, je m'appelle Tenry, et je vous aiderai ne vous inquiétez pas. Je n'ai jamais été du genre à refuser une petite joute verbale...
___ ___ ___Après cela, il lança un petit signe de tête à Neil : « voilà qui confirme mes soupçons, un simple prétentieux ». Avant que la réflexion du physicien s’approfondisse, un sentiment familier le caressa. Voilà trois jours qu’il avait réussi à le retenir, un pur exploit, mais il savait que ceci ne pouvait pas durer indéfiniment. Il masqua son dérangement au groupe et reporta son attention sur le membre le plus discret de la conversation.
___ ___ ___-Auriez-vous mis votre menace à exécution si Tenry n'avait pas accepté ? demanda l’ange.
___ ___ ___Alors, Neil le remarqua enfin l’erreur ; cette femme portait des ailes, deux grandes ailes blanches dans son dos : un ange. Il s’agissait là du premier ange qu’il rencontrait.
___ ___ ___-Je n'aurais pas eu le choix, cet objet est... d'une importance vitale, répondit Tyril.
___ ___ ___Après le beau parleur, l’ange, Neil dût s’atteler à comprendre le Tyril : « l’objet de ses désirs est d’une importance vitale, rien que cela ». Fidèle à la tradition, il dût abandonner ses pensées pour suivre le petit groupe qui partait rendre visite au fameux marchand. Ils quittèrent la large place pour se faufiler entre les bâtiments, replongeant d’ans l’atmosphère exigüe de la ville.
___ ___ ___-Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à être plus grands que moi ? Je fais un mètre quatre-vingt six pourtant ! Rumina Tyril après avoir grossièrement bousculé un passant.
___ ___ ___-En effet, je vous l’accorde ce n’est pas fréquent, regardez autour de vous si vous souhaitez voir plus court sur patte, ça grouille. Il est vrai que malgré mes deux centimètres supplémentaires, il me dépasse, répondit Neil, à sa hauteur.
___ ___ ___Trois virages plus loin, ils trouvèrent l’échoppe et le fameux objet : une claymore rouillée. « Dans quoi me suis-je encore fourré ; Tyril veut acheter une claymore, de mauvaise qualité et rouillée : ça fait trois conneries à la fois, ça » songeait Neil pendant que Tenry remplissait plutôt bien son rôle :faire rêver le pauvre vendeur.
___ ___ ___-C'est dommage que la plupart des gens pensent petit au lieu de penser en grand!
___ ___ ___-Et en quoi brader, un de mes articles va m'aider à m'agrandir monsieur, je vous le demande?
___ ___ ___-Et bien, simplement en pensant au fait que vous la vendez à un ami d'un orateur, qui chaque jour s'adresse à la foule, et qui pourrait, à l'occasion, parler de la formidable échoppe qu'est la vôtre... Mais bon, tant pis!
___ ___ ___L’incommodante sensation revint, plus forte cette fois, assaillir Neil qui, une fois encore, la fit taire.
___ ___ ___-J'espère que votre publicité sera bonne au moins ! Lança le commerçant, dupé, comme pour avoir le dernier mot.
___ ___ ___-Elle ne sera pas bonne, ce sera la meilleure ! Répondit Tenry.
___ ___ ___Tyril paya et l’arnaqueur arnaqué repartit au fond de sa boutique, comme pour y cacher son misérable butin.
___ ___ ___-Heureusement que tout le monde n'est pas doté d'une langue comme la tienne. Le système entier s'écroulerait en moins d'une semaine ! Dit Tyril, la mine réjouie.
___ ___ ___-C’est bien ça le problème, Valtheryon, les politiciens l’ont tous aiguisée, marmonna pour lui-même Neil.
___ ___ ___Enfin, comme si Neil n’avait pas assez été surpris, Tyril brandit la claymore d’un bras unique. L’exploit, bien que remarquable, n’était pas l’objet de son étonnement. En réalité, il voyait là la première manifestation du Wyrhkïnis Purpureus. Tous les syndromes, subtiles, étaient réunis pour ne laisser aucun doute à l’œil aiguisé de Neil ; sa formation trouvait enfin son vrai sens. Le temps de réaction du parasite avait même été plus rapide que prévu.
___ ___ ___Il crût un instant que Tyril avait remarqué sa réaction ; il n’en était rien. Finalement, pour finir la petite embarquée, il fallait satisfaire la nécessité, dissimulée depuis trois jours.
___ ___ ___-On se retrouve plus tard, glissa-il à Tyril avant de s’éloigner. Une fois hors du champ de vision du groupe, il accéléra le pas : il avait mal.

Invité

Tenry ne savait plus quoi faire, il voulait vraiment connaître l'avis de l'ange, mais celle-ci semblait se renfermer complètement à chacune de ses remarques.

*Bon sang, je ne lui fait même pas du rentre dedans, qu'est-ce qui l'empêche de me répondre??? Son excuse "Je n'ai pas écouter" me semble bien facile, je ne m'approche pas d'un orateur, même en restant à distance ,sans m'intéresser un minimum à ce qu'il dit...*

Le jeune homme se retourna alors vers l'ange aux cheveux de neige pour en découdre enfin avec cette histoire:

"Pour en finir avec cette discussion qui semble vous indisposer, sachez ma dame que si j'ai fait quelques chose qui vous a importuné ou choqué, j'en suis sincèrement désolé. Ne doutez pas non plus que cela s'inscrivait dans une technique pour vous charmer... Même si l'idée de profiter de votre corps m'as traversé l'esprit, en effet..."

Voila, comme ça, il n'y avait pas de mal entendu! L'orateur espérait de la sorte pouvoir parler "normalement" avec son interlocutrice lorsque l'envie lui en prendrait.

Il se retourna vers alors vers Tyril qui s'était présenté un peu plus tôt et remarque, non sans bonheur, que son drôle de compagnon les avaient quitté.

*Lui aussi, il est difficile à cerner. Bien que ses réticences à mon égard ne font aucun doute*

Il enchaina alors directement à Tyril:

"Bien je vois que je n'ai pas fait ça pour rien, je suis heureux que ça te plaise! J'ai une proposition à te faire, on irait pas dans une taverne pour discuter un peu? Ton avis m'intéresse aussi et en plus je vois que tu te connais en arme, et il faut que je m'en dégotte une...Au lieu de se coltiner cette discussion au milieu de toutes ses pouliches qui nous regarde bêtement, allons dans un endroit masculin!"

Le jeune homme se retourna alors vers l'ange:

"En parlant de pouliche, je ne vous incluais pas bien sur... L'invitation tient aussi pour vous, peut-être que le fait d'en débattre vous intéressera un peu plus..."

Tenry finit sur un sourire espiègle avant d'attendre les réponses de ses interlocuteurs...

Invité

°Ils sont fous°

J’étirais mes ailes qui commençaient à me faire souffrir. Je les repliais avec beaucoup de précaution afin de leur trouver une position supportable. « Yeux dorés » sembla s’amuser comme un fou en brandissant son épée. Les très fin de son visage exprimaient une joie sauvage à vous glacer le sang, le sourire qui barrait sa figure n’avait rien de rassurant. « Yeux dorés » s’arrêta aussi vite qu’il avait commencé.

"Pour en finir avec cette discussion qui semble vous indisposer, sachez ma dame que si j'ai fait quelque chose qui vous a importuné ou choqué, j'en suis sincèrement désolé. Ne doutez pas non plus que cela s'inscrivait dans une technique pour vous charmer... Même si l'idée de profiter de votre corps m'as traversé l'esprit, en effet..."

Je ne savais pas si je devais le gifler ou bien rire. Je m’abstins de faire quoique ce soit, me contentant de le dévisager. La fin de sa phrase m’embarrassait fortement. Heureusement, mon attention fut détournée par « yeux dorés » qui se présentait à son tour. J'oubliais aussi vite que possible ce que venait de dire Tenry, le charmeur de mot.

« Sang Blanc ! Elle est parfaite ! Sinon, désolé de ne pas m'être présenté plus tôt, appelez-moi Tyril. »

Son compagnon lui glissa une phrase au creux de l’oreille, puis s’en alla. Je trouvais qu’il avait mauvaise mine et une lueur étrange avait allumé ses yeux. Notre troupe, pour le moins hétéroclite commençait à attirer l'attention. Attention beaucoup trop présente à mon goût.

"Bien je vois que je n'ai pas fait ça pour rien, je suis heureux que ça te plaise! J'ai une proposition à te faire, on irait dans une taverne pour discuter un peu? Ton avis m'intéresse aussi et en plus je vois que tu te connais en arme, et il faut que je m'en dégotte une... Au lieu de se coltiner cette discussion au milieu de toutes ses pouliches qui nous regarde bêtement, allons dans un endroit masculin!"

Tenry enchaîna direct, je pensais qu’il devait être pressé de se retrouver ailleurs. La pensée que cet homme parlait beaucoup trop vint effleurer ma conscience. Pourtant rien dans son attitude dérogeait du ton aimable qu’aurait utilisé un vieil ami.

"En parlant de pouliche, je ne vous incluais pas bien sûr... L'invitation tient aussi pour vous, peut-être que le fait d'en débattre vous intéressera un peu plus..."

°Difficile d’être une pouliche avec des ailes°

Cela avait été dit sur le ton de l’humour, mais je n’étais pas très doué pour cet art. Je haussa légèrement un sourcil.
Après quelque battement de cœur, il me semblait évident que c’était à moi de parler, ne serait ce pour que Tenry arrête de se justifier.

« Vous savez, je ne m’offusque pas de ce que disent les humains. Vous n’êtes pas obligé de vous justifier à chaque fois. »

Mon timbre était d’une neutralité parfaite, ne laissant transparaître qu’un peu de lassitude. Ma main gauche s'anima d'elle même. Elle pianota sur le manche de ma dague produisant un son étouffé.

« D’ailleurs on essaie plus souvent de me tuer, plutôt que d’avoir mon opinion. »

J'avais dit ça sur le ton badin d'une conversation, comme si mon assassinat m'était indifférent. Ils avaient l’air sceptique bien que je n’étais pas sur de moi, les expressions faciales humaines étaient un territoire inconnu pour moi. D’ailleurs je n’étais jamais resté aussi longtemps avec des êtres pensants, n’appartenant pas à mon espèce. Il me vint alors à l’esprit que je ne m’étais pas présentée.

« Silliana, Messager de l’oubli. »

Invité

...

« On se retrouve plus tard. »

« Pas problème, je t'attend au Généreux Brasseur alors. »

Neil fendit la foule, disparaissant de son champ de vision. Que pouvait-il bien faire à un endroit comme Reilor ? Bah, après tout c'était ses affaires, Neil était une personne compliquée.

« Bien je vois que je n'ai pas fait ça pour rien, je suis heureux que ça te plaise! J'ai une proposition à te faire, on irait dans une taverne pour discuter un peu? Ton avis m'intéresse aussi et en plus je vois que tu te connais en arme, et il faut que je m'en dégotte une... Au lieu de se coltiner cette discussion au milieu de toutes ses pouliches qui nous regarde bêtement, allons dans un endroit masculin ! »

Un endroit masculin ? Il ne voulait quand même pas parler de... non, il n'était pas stupide au point de proposer ça devant cette fille ? Jolies hanches d'ailleurs cette... comment est-ce que les gens l'appelaient déjà ? Ah oui, une ange.... tiens en passant le reste n'est pas mal non plus. Non ! Il ne devait pas penser à ce genre de choses, il devait rester concentré !

« En parlant de pouliche, je ne vous incluais pas bien sûr... L'invitation tient aussi pour vous, peut-être que le fait d'en débattre vous intéressera un peu plus... »

L'invitation tiens aussi pour elle ?! Soit ce type a un culot sans pareil, soit il est fou. Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il veut dire par débattre ?! Avec Rosa, il n'y avait pas de plumes, mais les lits d'ici en sont remplis. Est-ce que ça a un rapport avec le fait qu'elle ait aussi des plumes ? Ce type arrive à prendre son pied avec des plumes ?! Alors que Tyril le regardait, impressionné, ladite ange déclara d'une voix calme :

« Vous savez, je ne m’offusque pas de ce que disent les humains. Vous n’êtes pas obligé de vous justifier à chaque fois. »

Le cerveau de Tyril était maintenant en surchauffe. Elle venait de dire qu'elle était... d'accord ?! Le pire c'est qu'elle lui demandait de ne pas se justifier ! Tout les anges étaient-ils aussi direct, hop-là avec les plumes et tout le reste ?! Il ne comprit plus rien à la situation lorsque elle commença à tapoter le manche de sa dague. Des pulsions meurtrières ? Les anges tuaient-ils leur partenaire après l'acte ?! Dans ce cas ils tiennent plus de la mante-religieuse que de l'oiseau...

Perdu dans ses pensées, il ne prêta plus attention au reste de la discussion. Tandis qu'une autre question existentielle venait heurter son esprit, il surprit un regard gourmand qu'un des badauds adressait à l'ange. Une goutte de sueur perla sur sa nuque. Il devait agir, sans quoi ce pauvre homme se retrouverait rapidement dans le lit de cette femme... et y passerait sa dernière nuit. La dénommée Silliana venait de se présenter lorsque il s'interposa entre elle et Tenry. En prenant bien soin de ne pas croiser le regard de l'ange, il s'exclama d'une voix empreinte de nervosité :

« J'ai une meilleur idée ! L'auberge près d'ici a des litres de bière en trop qu'il est impératif d'avaler. Continuons les présentations là-bas plutôt qu'ici. »

Ils coupèrent directement au travers de la foule qui s'écartait d'elle même à la vue de leur groupe. Une fois arrivé à l'auberge, la haute stature de Tenry et la claymore de Tyril eurent vite fait de faire renoncer les ivrognes qui comptaient leur disputer la dernière table restante. Il fallait dire qu'en cet après-midi hivernal, de nombreuses personnes avaient eues l'idées d'aller se réchauffer autour d'une bonne hydromel. Et l'auberge, bien que vaste, était bondée.

Une fois confortablement installés, Tyril prit son courage à deux mains et fixa le regard d'un acier bleuté de l'ange de ses propres yeux ambrés. Tandis qu'une goutte d'hydromel glissait sur son menton imberbe, il l'interrogea à propos de la question qu'il s'était posé quelques instants plus tôt :

« Sil, il y a qu'une question que j'aimerai te poser. Comment est-ce que font les anges pour porter des vêtements alors qu'ils ont des ailes ? Ce n'est pas un peu trop difficile de les enfiler ? »

[Tyril dans toute sa splendeur... désolé d'avoir mis plusieurs heures à répondre, je suis un peu fatigué ^^]

[Attention ! Je me suis trompé dans la première version de cet écrit ! En réalité Tyril ne sait pas que Neil est un scientiste.]

Invité

[HJ: J'ai la permission de Tenry pour répondre avant]

« J'ai une meilleure idée ! L'auberge près d'ici a des litres de bière en trop qu'il est impératif d'avaler. Continuons les présentations là-bas plutôt qu'ici. »

Je regardais yeux d’orée, mon esprit avait du mal à lui donner son prénom. J’étais très étonné de sa proposition.

°N’était ce pas ce que « Charmeur de mot » venait de proposer.°

Le haussement d’épaule ne faisait pas vraiment parti de ma panoplie gestuelle mais dans cette situation c’est la première chose qui me vint à l’esprit. Nous avançâmes donc en direction de la rue traversant une foule toujours plus compacte. J’en avais la nausée, on ne pouvait dire que les gens étaient de propreté exemplaire. Bien que la traversée de la rue fut courte, elle me parut interminable. « Yeux dorés » poussa la porte de l’auberge et l’odeur fétide de l’intérieur vint immédiatement assaillir mes narines. Je retins de justesse un hoquet de dégoût. Je me contentai de serrer les dents, en espérant que je ne m’évanouirais pas. Mes deux compagnons nous trouvèrent une table un peu à l’écart.
À peine installé que Tenry partit saluer des personnes et plus particulièrement une autre humaine à la crinière de feu.
Je m’assis, trouvant finalement que notre installation n’était pas si déplaisante, je m’habituai même un peu à l’odeur. Tyril semblait absorber par son hydromel. Je tournais et retournais mon gobelet me demandant si le liquide n’allait pas me tuer.

« Sil, il y a qu'une question que j'aimerai te poser. Comment est-ce que font les anges pour porter des vêtements alors qu'ils ont des ailes ? Ce n'est pas un peu trop difficile de les enfiler ? »

Un peu étonner de la question, je bus une gorgé pour me donner le temps de la réflexion. Vlan ! C’était ma première erreur, je faillis m’étrangler avec le nectar. Essayant par tous les moyens de me retenir de tousser, ça se fut ma deuxième erreur. Il était évident que je ne pouvais pas me retenir bien longtemps. Par soucis de politesse, je plaçai ma main devant ma bouche, et m’étouffai de la façon la plus digne possible. J’avais la sensation désagréable qu’on me décollait les poumons.
Une fois que je me fus calmé, je consentis à répondre à la question qui m’avait été posée.

« Et bien nous les enfilons par le bas, et nous avons des boutons pour faire le tour de nos coracoïdes. Personnellement je préfère mettre des bustiers, je trouve que ça entrave moins le mouvement des ailes. »

Je trempai de nouveau mes lèvres dans la boisson et je fus agréablement surprise par le goût de miel et de cannelle. J'hésitais à me passer la langue sur mes lèvres, mais j'avais peur de la réaction de mon compagnon de table. Je le regardais et ses yeux ambrés me rappelèrent la couleur du liquide. Son regard ne me paraissait pas aussi sucré que le nectar présent dans mon gobelet. Pour une raison inconnu, cet étrange humain m'effrayait un peu, surtout depuis qu'il avait fait son numéro de combattant tout à l'heure.

« Qu’est ce que c’est comme boisson ? »