Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Orée...

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MessageSujet: Orée...   Orée... EmptyJeu 29 Juil 2010, 19:20

Il était réveillé depuis un moment déjà. Ses sens avaient lentement repris leur fonction après un sommeil de plomb qu'il n'avait pas connu depuis des années. Cela avait été le premier signe pour lui que quelque chose n'était pas comme d'habitude.
Son ouïe ne lui livrait pas les son habituels de sa chambre d'hôtel crasseuse. Pas de pots d'échappement qui pétaradent, pas de rumeur des crieuses du marché au poisson qui braillent à qui mieux-mieux. Une chape de silence lourde, pas d'écho, pas un souffle.
Ses autres sens n'était étrangement pas plus sollicité. Pas d'odeur de friture ou autre. Comme si il était plongé dans une chambre de privation sensorielle.

Au bout de longue minutes à attendre un quelconque signe qui ne vint jamais, il ouvrit les yeux. La première chose qu'il aperçut fut son propre reflet lui renvoyant son propre regard vert emplie d'incompréhension.
Toujours sans bouger, il balaya le lieu du regard, découvrant d'autre miroir, des cadres photos...et chacun lui renvoyant son image.

Plus intrigué qu'inquiet, il déroula son corps fin à la musculature noueuse, s'assit sur le rebord du lit et continua à observer avec air dubitatif. Que faisait-il ici ? Quel était donc cet endroit...et que faisait-il nu ?

L'espace d'un instant il posa les yeux sur ce corps de trentenaire, fin donc, presque maigrichon, sec, et sur son visage aux trait taillé à la serpe.
Son air narquois habituel le fit sourire et il passa sa main sur son visage comme pris de lassitude.
Puis, parlant à lui-même comme il le faisait souvent il lança: "Qu'est ce que c'est encore que cette histoire ?" Puis avisa dans la pénombre ses vêtements habituels: Botte, pantalon noir, chemise à col Mao, écharpe et redingote anthracite. Il fronça les sourcils, et continua de supputer tout en s'habillant. Puis il se leva, fit quelque pas, ne trouvant nul porte ni fenêtre. Étrangement, il n'en fut pas étonné. Quelque chose arrivait, ce n'était que le début...peut être de sa fin ? Non, c'est pas ça. Autre chose de bien plus grand et formidable, farouche et subtil...indéfinissable.
Et comme si former ces hypothèses l'avait vidé d'énergie, il s'affala de nouveau sur le lit, esquivant du regard ses reflets en fixant ce plafond qu'il ne distinguait même pas. Et il eut l'impression que ces ténèbres nébuleux l'enfermaient petit à petit, au fur et à mesure que sa respiration devenait plus profonde, pour finalement l'engloutir dans l'inconscience.
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: Orée...   Orée... EmptyMar 03 Aoû 2010, 11:41

Orée... Oeilmg9


Il me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Après avoir longuement parcourue la pièce, découvrant les clichés, ce démon me troua de son regard bleu, il croyait peut-être se percer lui-même à jour. Je le laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si il était réellement prêt pour la suite, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mes yeux sauvages et brûlés, ceux d'un serpent macabre. Etrangement, ils concordaient assez bien avec ses cicatrices. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante dans l'apparition de mon regard. Peut-être aurais-je voulu le garder un peu plus, jalousement, m'amuser avec cet étrange personnage? Je sentais qu'il était important. Dans mes yeux fixes sans paupière, une flamme sembla fondre et aussitôt, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement cet ancien elfe. Je plaquais ma main contre la paroi de la glace, y appuyant la clé rouge qui commençait à dégouliner, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à ce prince avec provocation et beinveillance, puis je m'embrassais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide.


Orée... Clrougeno6
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MessageSujet: Re: Orée...   Orée... EmptyMer 04 Aoû 2010, 18:01

La chaleur sortit précipitamment Hiéronimus de sa torpeur. Il resta un instant figé à regarder les flammes lécher les photos, consumant chacune dans l'éclat vif et blanc du magnésium comme autant de clin d'œil à lui-même, ou plutôt comme à sa vie passée. Une façon de lui dire au revoir ?
Un miroir éclatant sous l'effet du brasier finit de plonger l'homme dans le cauchemar incandescent. Les flammes dardaient à présent au plafond, roulaient en volutes furieuses à l'assaut de chaque parois, faisant se gondoler chacun des miroirs avant qu'ils se brisent. L'atmosphère étant brulante, sèche, irritante.
Tentant de se protéger de sa redingote, il aperçut entre deux respirations un reflet qui n'était pas le sien. Cerné de flammes sans broncher, le reflet avait une allure fine, racée Pourtant il ne brulait pas.
Interloqué, les restes de cartésianisme de l'humain se trouvèrent mis à mal. Dans un réflexe instinctif il voulu appeler cette personne, lui hurler de bouger, de fuir. Mais aussitôt qu'il avait formé cette idée, l'évidence que cette situation n'avait rien de réelle émergea à l'orée de sa conscience. Et avec elle remontait la peur primale du feu, de la mort, de l'inconnu. Le cortex reptilien de Hiéronimus se contractait d'horreur en violentes secousses, lançant les sirènes de danger de mort en tous sens, comme un capharnaüm sonore se déversant dans le cerveaux, rompant les digues de la raison, l'enveloppant dans un linceul de terreur.

Malgré la chaleur, un courant glacé lui parcourut l'échine. Le regard fou tournant en tous sens, il fit volte-face en entendant le dernier miroir se briser et l'étrange être ignifugé disparaitre avec lui. Hiéronimus lança une main vers lui comme pour le retenir, vive mais risible dans sa vacuité d'à-propos. Et c'est là qu'il vit le passage. Son salut !
Il plissa les yeux un instant, presque sceptique "qu'on" lui laisse un moyen de s'échapper. Toujours le manteau remonter jusqu'au front, il se précipita en avan, rassemblant ce qui pouvait l'être des bribes de conscience qu'ils lui rester.
Durant la seconde nécessaire pour franchir la distance entre lui et le passage, il eut l'impression de tourner mille fois la question dans sa tête: "Je rêve ou pas ?". Mais ce n'est qu'en arrivant finalement à la hauteur du passage, lorsque, dans un instant suspendu au dessus du gouffre du temps, son regard croisa celui de l'ancien elfe, deux billes miroitantes, perçantes, perdues dans une image scindée en deux, comme deux univers opposés, entre le chaos brulant et le néant, forcément aussi terrifiant qu'impalpable mais dont l'obscurité promettait le froid salvateur, la réponse s'imposa à lui, reflétant typiquement sa façon de penser: "Rêver n'est qu'un mot. Peu importe de quelle essence est faite l'expérience, réelle ou non, seuls les effets comptent. Fausse question donc. La vrai question est: Qui es-tu ?"
L'instant d'après, son corps roulait sur une surface dure et lisse.

Reprenant son souffle, la première chose qu'il sentit fut le froid. D'habitude rassurant et bienfaisant à son goût, surtout après une séance au rayon"four à chaleur pulsée", ce froid là n'avait rien de...naturel. Cela semblait être plutôt une gangue presque aussi étouffante que le brasier de l'instant d'avant.
Relevant la tête il découvrit les ténèbres. L'absence vraiment totale de lumière. Aucune donnée visuelle pour se repérer et ce silence lourd, à nouveau.
Les doigts de l'angoisse tissaient lentement leur toile autour de son esprit. Secouant vivement la tête, il repoussa une première vague.
Il essaya de tendre ses sens au maximum, mais ne perçut que le lointain bourdonnement de son propre réseau sanguin.
Comme un enfant boudeur, il allait s'assoir parterre lorsque un souffle l'interrompit. Figé dans cette position ridicule entre les stations debout et assise, mais n'osant pas même bouger un cil, il attendait un autre son.
SHHHH! Le chuchotis lui avait frôlé l'oreille. Il se retourna d'un bond dans la direction supposée dans laquelle ce bruit avait disparu. Puis à l'opposé.
Il se figea à nouveau, roulant des yeux dans le noir, à la recherche d'un signe visuel quelconque. Et dans un accès de rage impuissante, levant les bras en l'air, il hurla: "Mais parle bon sang ! Qui es-tu ?!"

Plusieurs secondes s'égrenèrent. Presque des heures pour lui. Mais alors qu'il allait encore exploser en colère pathétique, une voix se fit entendre. Sans provenance identifiable, sans timbre ni genre. Une voie impossible, inconnue, mais pourtant bien là et qui lui susurrait "Qui es-tu ? Qui es-tu ?..."
Il aurait presque trouvé ça espiègle et amusant si il n'y avait pas l'inquiétude latente d'être dans les ténèbres. Serrant les poings, il chercha à regrouper son courage pour se parer au moins d'une apparence de calme et tenta de se prêter au jeu.

"Je suis Hiéronimus.
-Qui es-tu ?
-Je suis...un être humain...du moins j'essaie de l'être.
-Qui es-tu ?
-Je suis...voyons voir...écrivain publique, c'est à dire secrétaire à louer, nègre à la petite semaine, auteur raté de quelques romans de gare qui sont plus utiles en cale d'armoire que sur une étagère, ancien militaire, botan...
-Qui es-tu ?
-Euh...je suis... *à lui même* mais que veut-il savoir ?
-Qui es-tu ?
-Je suis...gentil ?

L'absence de répétition de la question ne pouvait que signifier qu'il était sur la bonne voie. Mais où menait-elle, cette voie ?

-Je suis...mmmm....gentil, oui, enfin, c'est un brin plus compliqué quand même. Disons que je suis pas un mauvais gars. *ajoutant à lui-même* Pas sûr que ça lui parle ce genre de termes.
-Qui es-tu ?! Qui es-tu ?! Qui es-tu ?!
-Hein ?! Je...euh...oui, bon ça va ! Je suis un flegmatique, un dilettante, et par dessus tout un fainéant total. Je le revendique même, allant jusqu'à prêcher à qui veut bien l'entendre que c'est la fainéantise qui évoluer et avancer le monde.
J'essaye d'être esthète, d'apprécier l'art dans toutes les choses qui m'entourent...mais on peut pas dire que ma vie se prête beaucoup à ce genre de délectation.

Dans un autre souffle inquisiteur "Qui es-tu ? Qui es-tu ?" et en canon derrière: "Tes regrets!"
-Quoi? des regrets ?ben, euh...
La question semblait peut être perturber Hiéronimus. C'était surtout la façon abrupt avec laquelle elle avait été énoncée. Il maintenait difficilement l'équilibre de sa raison face à l'angoisse intérieur qu'il éprouvait et un rien pouvait le rompre, ne serait-ce qu'une nouvelle question. Malgré tout, il verrouilla un peu plus ses gardes-fou mentaux et tenta de répondre de façon cohérente.
-Je voulais ne pas en avoir. Mais j'ai échoué. Je me dis qu'au fond, c'est logique d'en avoir. On ne peut pas faire à chaque fois les bons choix. Mais ce que je regrette le plus sont sans doute ces choix qui ont eu des conséquences sur des personnes proches. Je vis avec, je n'ai pas le choix...on ne l'a jamais...pour ce genre de cas du moins.

Et pendant qu'il parlait, il menait une autre réflexion.Quel était donc ce jeu. Que cherchait cet être ? Était-ce une sorte de jugement ? Et pourquoi ce noir ? Le déstabiliser ? Le mettre en face de ses propres peurs ?
Le noir c'est le néant, l'absence de tout, même de barrières, comme signifiant un accès à sa psyché. Mais c'est aussi l'absence de contrôle, la résonance d'instincts de conservation primaires qui lui hurlaient de fuir face à cette chose qui le dépassait.
Il avait fait lui aussi ce rêve étrange, mais passé l'effet direct, il était un homme ancré dans sa société cartésienne, élevé comme tel. Son imagination lui permettait régulièrement de fuir ce monde terne, fini, dénaturé, mais il avait claire conscience de l'écart entre fantasmagorie et réalité. Et le voila jeter dans ce qui semblait être la réalité, mais dont les paramètres auraient quelque peu...changés.

La voix multiple sembla s'exciter et satura Hiéronimus de "Qui es-tu?" jusqu'à la nausée. Lui s'était réfugié en position fœtale avec la ferme sensation d'être la victime des oiseaux d'Hitchcock où chaque coup de bec serait l'assaut d'une de ces questions sans fin. Il lui semblait que son cerveau se fendait et fondait et lui se répétait "Vous voulez que je vous dise quoi?"

Et d'un coup, le silence retomba, aussi violent dans son intangibilité qu'un million de voix s'élevant en chœur. Chaque fibre de l'humain se crispa dans un spasme. Il releva la tête lentement, scrutant l'obscurité, pupilles dilatées à tout rompre, affamées d'une lueur désespérément absente.
Il retomba finalement à genoux, entre grognement et sanglot et resta prostré là, perdu au milieu de l'absence totale, dans la négation, coquille aussi vide que le néant dans lequel elle était, prête à se dissoudre définitivement en lui et à disparaitre.
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: Orée...   Orée... EmptyVen 06 Aoû 2010, 17:11

Orée... Bouchevampiretv9


Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci, avec ses airs d'empereur, il est pire que tous. A peine est il arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée.
Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais lui, il se sent glorifier, il savoure, il acquiesce. Et sans sourciller, il accepte, oui, tous nos dires sont vrais.
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.




Orée... Clnoireyv6
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MessageSujet: Re: Orée...   Orée... EmptyVen 06 Aoû 2010, 20:38

Plongé dans le silence et la noirceur, recroquevillé sur lui-même, il n'aperçut pas tout de suite la clarté diffuse qui était apparu. Le cerveau en feu, il tentait pour l'heure de résister aux assauts de la folie. Ce que cette voix -ou ces... il ne savait pas très bien- semblait ignorer, c'est qu'un mot de plus et sa raison aurait collapsé.
Quoique...peut être le savait-elle et peut être n'était-ce pas le but recherché...à supposé qu'il y en ait un.

Lentement, le corps tremblant de Hiéronimus se calma et ses pensées s'organisèrent à nouveau de façon presque normal, et avec ça, la question fatidique: Pourquoi ?
C'était la question fétiche de cette homme. Les "comment" ne l'intéressaient que rarement. Mais par contre, le "pourquoi" l'obsédait toujours. Pour lui rien n'arrivait jamais sans raison. Dans sa vie, le hasard n'avait nulle place. Tout n'était que lien de causalité, un enchevêtrement ignominieusement complexe de causes et d'effets dont les successions ne pouvaient même pas être envisagé. Mais, comme il aimait le penser: "Ce n'est pas parce qu'une chose semble impossible qu'elle n'a pas pour autant une forme de réalité tangible."
Et comme il est du genre à pas s'en laisser compter juste parce qu'une chose est compliquée, il s'obstine, brandissant son" pourquoi" comme une arme. Il avait d'ailleurs énervé pas mal de monde avec ça. Les gens sont rarement à mêmes de supporter le "pourquoi" réel de leurs actions ou pensées.

Cela le fit sourire. Il tourna la tête lentement dans le même temps, entre-ouvrant les yeux vers cette lumière qu'il avait bien cru distinguer à travers ses paupières. Son premier réflexe fut de regarder autour de lui, espérant enfin voir les détails de cette salle noire. Mais, sans étonnement, il ne distingua...rien. Absolument rien. Impossible de discerner les murs ou le plafond. Pas le moindre détail. On aurait dit que cette pièce absorbait la lumière.
Cette lumière, justement. Imagerie d'Épinal semblant singer la mort, mais avec un coté ironique qui laissait Hiéronimus un peu sceptique. En effet, après une telle expérience, il était naturel d'y voir le salut. Et voir le salut dans une représentation archétypique de la mort, voila qui correspondait bien à ses goûts humoristiques.

Il finit par se mettre debout et, les sens aux aguets, avança vers cette lumière et franchit le pas. La clarté ambiante martyrisa violemment ses yeux et il dut mettre sa main en visière pour essayer de voir un peu autour de lui. Étant habillé depuis la salle rouge, ses bottes ne lui permettaient pas de sentir l'eau à ses pieds. mais le clapotis de son premier pas ici, il ne pouvait pas le rater.
Levant un sourcil il baissa un regard intrigué et sa première pensée fut très prosaïque: "Tiens un dégât des eaux." L'incongruité le fit sourire.
Par contre, quelque chose commençait à l'exaspérer: Ne pas pouvoir distinguer les limites de ces pièces. Cela générait en lui un sentiment de perdition.
Plissant les yeux, il fit quelques pas dans la pièce, mais une ondulation à la surface de l'eau attira son regard. Il s'y dirigea, s'attendant à tout, sauf à ce qu'il vit: Lui-même, enfant.

C'était le premier jour du printemps il y trente ans, en Hongrie. Son père, modeste ouvrier rentrait de l'usine de métallurgie. Sa mère le couvait d'un regard bienveillant. Telle était sa vie à l'époque, simple et modeste.
Une ondulation vint troubler l'image et la faire disparaitre pour la remplacer par une autre scène. Les yeux terrifiés de sa mère effaça le petit sourire qu'il portait. C'était ce jour là que son père était mort balayé par une explosion terroriste. Il songea un moment à la suite de sa vie après cet évènement tragique. Les difficultés de sa mère pour l'élever, son adolescence dans la drogue et la prostitution, puis la rafle de la police et son placement en maison de redressement. A 17 ans, il trouva dans l'armée un moyen de se sortir de là.

Mais le fil de ses souvenirs fut interrompu par une nouvelle scènette. Un bond dans le temps. Il démissionnait de l'armée, lassé de la hiérarchie et des ordres qu'il trouvait débiles. De plus, il estimait avoir retiré tout ce qu'il pouvait de cette institution. En effet, il avait largement profité des possibilités de formations et avait réussi à décroché un diplôme de lettres.
Cela lui avait d'ailleurs valu d'être la risée de son unité car celle-ci étant une section de combat, ses camarades voyaient ce type d'études comme une faiblesse. Et lui de penser en revoyant cela: "Qui a dis crétin ?"
Il grogna, comme énervé, mais il n'eut pas le temps de s'appesantir la-dessus alors que la scène changeait à nouveau. Il se revoyait au nord de l'Angleterre, immigré clandestin vivotant de petit boulots au noir et revoyait la lassitude de ses traits à l'époque. Il avait 25 ans et commençait à penser que sa vie s'annonçait comme morne, vide et triste. Dans un geste rageur, il flanqua un coup de pied dans l'eau, faisant s'évanouir ce court-métrage pathétique. Il maugréât un moment en marchand d'un pas rageur, puis s'arrêta et jeta un regard torve en direction de l'endroit où il avait regardé le film de sa vie.

Il promena ses yeux verts sur la surface de l'eau, s'attendant logiquement à une nouvelle illustration de son passé et elle ne tarda pas. La mine blasée, il observa. Il se voyait dans une chambre d'hotel miteuse. L'image fit un panoramique sur la pièce, jetant au visage de Hiéronimus les détails de son style de vie. Un ordinateur sempiternellement allumé, des piles de papiers, des livres, révélateurs de son emploi d'écrivain publique, un petit job qui lui permettait tout juste de gagner de quoi se nourrir. Sur la table de nuit, une arme de poing, un Glock 17 qu'il affectionnait particulièrement dans son second emploi d'homme de main, et avec lui la nausée que lui produisait systématiquement les réminiscences de cette époque sordide. Puis ce fut de la verdure. Le contraste le saisit et lui arracha un sourire. La forêt, la montagne...seuls endroits où il parvenait à trouver la paix de l'âme. C'est cette nature qui avait instillé en lui le goût des plantes et l'amour de la vie. Cette nature qui l'avait poussé à abandonner les emplois glauque. Et du même coup, qui l'avait obligé à fuir aux États-unis car son ex-patron digérait plutôt mal de perdre un de ses employés sans que celui-ci se retrouve à nourrir les asticots.

Avec un certain délice, il songea aux études qu'il avait repris à l'université de Pittsburgh et où il avait décroché à 30 ans un diplôme de botanique.
Sa vie depuis cette époque là était loin de toute violence. Mais son métiers ne lui permettait pas de survivre dans une contrée isolée comme il l'aurait voulu. Il avait était obligé de vivre en ville et cela le minait chaque jour.

Sortant de sa rêverie temporelle, il porta les yeux au loin. Faire le tour de sa vie, de ses émotions, avait était un bon moyen de mettre à plat certaines choses. Il se sentait neuf. Non pas lavé de tout, loin de là (d'ailleurs, il ne le désirait pas, préférant s'appuyer sur ce passé, même terne), mais au moins il se sentait prêt et ouvert à toute nouvelle..."surprise".

[HRP]Faute de temps (je dois filer au boulot) je n'ai pas le temps de me relire. je le ferai tout à l'heure en rentrant. Navré donc d'avance pour les fautes immondes qui ne manqueront certainement pas.[/HRP]
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