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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
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"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
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 Le tintement cristallin d'une paire d'ailes

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MessageSujet: Le tintement cristallin d'une paire d'ailes   Le tintement cristallin d'une paire d'ailes EmptyMer 25 Aoû 2010, 18:25

J'ai l'impression que j'ai froid. En fait, je ne sais pas vraiment si c'est bien un contact glacé ou brûlant. Je suppose que s'il avait été si chaud, j'aurai bondi. Mais pour un baiser si mordant de gel, n'aurai-je pas également subitement pris mon envol ? Je sais que je suis sur le dos, ça, presque certaine. J'essaie de trouver mon corps. Ce doit être ceci. Ce noeud de sentiment là, au fond de ma conscience. Je cherche à l'attraper. Ce n'est pas facile. Et pourtant je dois réussir. Et je réussis ! Je mets la main dessus. C'est à ce moment-là, précisément, que je prends cette gifle.
Cette gifle martyrisante. Cette vague, ce raz-de-marée terrifiant de sensations, de frémissements, de réactions et d'interprétations. La caresse mordante et satinée du sol froid me déchira le dos, les ailes. Je me mis assise, mais une décharge électrique s'abattit à la jonction de mes cuisses avec mes hanches. Je bondis en l'air pour échapper à la souffrance. Je battis des bras pour repousser mon assaillant. Et j'ouvris les yeux pour échapper aux ténèbres.

Je me vis. Je ne me reconnaissais pas, mais c'était moi, évidemment. Moi qui suivait ce colibri, moi qui fuyait ces hommes. Devant moi que pleurait ce bûcheron, moi, encore, qui voletait autour de l'incendie dévorant. Ces larmes dans les yeux, dans mes yeux ! Ces larmes-là, je les reconnais entre toutes, ce sont les miennes. Je suis étalée, écartelée, éparpillée sur les murs de cette pièce effroyable, le tout sous l'oeil sanglant d'une lumière dont la source m'est invisible. Le rouge - est-ce bien ce nom-là ? - est partout. Il règne en suzerain incontesté. C'est lui qui me reluque ainsi et se vautre dans son voyeurisme, lui qui se régale ainsi de dévorer ma vie en images. Je m'approche d'une des glaces qui recouvrent la moindre parcelle de mur ayant échappé aux trophées de ce fou. Je m'y vois.

Dans cette atmosphère écarlate, je peux difficilement me décrire. Je fronce les sourcils, je plisse les yeux. Allez. Je peux me distinguer. Je sais que je le peux ! Mais je n'y arrive pas. Alors mes larmes coulent - elles continuent de couler. Et là, c'est le coup de tonnerre silencieux, le marteau divin qui s'écrase sur moi et me brise en mille morceaux. Je sais à quoi je ressemble ! Je suis une fée, de la même taille que les autres. J'ai un visage ovale, un nez fin, une bouche mince, des pommettes saillantes ! Je me vois dans mon esprit, enfin, je me remémore qui je suis, ce que je suis ! Et c'est apaisant, et au milieu de cette panique latente, cet apaisement est une félicité dont je m'enivre. J'ai un point d'ancrage, un pilier sur lequel me reposer. A moi de le faire surgir, de le bâtir ! Ce rouge affreux a besoin de ces images, mais pas moi. Non, pas moi !

Je sais que j'ai une paire d'ailes irisées. Elles oscillent de la translucidité opaline au délicat violet de l'aurore du nord, mariée à une sorte de nacre tirant sur un ambre d'une extrême pâleur. J'ai des cheveux blonds, avec une légère nuance du même vert que les fourrés. Quelques mèches rosies y font leur apparition, donnant une teinte parfois saumon au milieu de la mer frisée de ma chevelure. Mes vêtements sont d'herbes pures, sauvages, de limon et d'algues terrestres. C'est une robe facétieuse, changeante selon le moment, aussi douce que la soie et soyeuse comme un nuage. Ce rouge vilain ne le sait pas, parce qu'il ne voit de moi que des images plongées dans cette teinte angoissante. Alors que moi, je le vois...

Et je le vis.
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: Le tintement cristallin d'une paire d'ailes   Le tintement cristallin d'une paire d'ailes EmptyJeu 26 Aoû 2010, 22:55

Le tintement cristallin d'une paire d'ailes Eye3qu0


Elle me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Après avoir longuement parcourue la pièce, découvrant les clichés, la petite créature me troua de son regard verdoyant, elle croyait peut-être se percer elle-même à jour. Je la laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'étais ravi et agacé de voir une frêle créature dans son genre, tranquille face a moi. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Et puis franchement, me retrouver réduit à cette taille, c'est plutôt... frustrant. Heureusement que je ne suis pas claustrophobe!
Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si elle était réellement prête, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mon oeil étrange. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante, j'étais vexé qu'elle ne soit pas plus impressionnée que cela. Peut-être aurais-je voulu la garder un peu plus, jalousement? Dans un clignement de paupière, mes cils en pétales se refermèrent comme une grande fleur et quand celle-ci s'épanouit à nouveau, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement la fée. Je plaquais ma main contre la paroi, y appuyant la clé rouge, aussi grande que moi et ma jumelle, qui commençait à fondre, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à la jeune femme avec provocation et bienveillance, puis je m'embrassais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide.



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