Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Salles

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Eldgand Skuggabarn
~¤Centaure¤~

Eldgand Skuggabarn

~¤Centaure¤~

Nombre de messages : 38
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Métier/Fonction : Inutilité publique.

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MessageSujet: Salles   Salles EmptyJeu 22 Déc 2011, 21:00

*POUM*
Rien, le noir, pas un son, pas une seule image, juste cette étrange sensation de fluide et de flottement, juste ce bruit étouffé et résonnant.
*POUM*
Lentement, le liquide se propage du centre aux extrémités, il glisse avec force, écarte les parois, puis il se retire vivement.
*POUM*
Il revient, peu à peu, les sens reviennent. Il se propage dans les membres, dans des pattes puissantes, un torse imposant, des bras musclés.
*POUM*
La tête est irriguée, l’ouïe s’allume, les sons se font de plus en plus clairs, comme au bout d’un tunnel.
*POUM*
Le fourmillement et l’engourdissement de l’inaction disparaissent peu à peu, les doigts bougent, les muscles se contractent, la masse entre en mouvement.
*POUM*
La langue tourne dans la bouche, les papilles picotent, un gout étrange se fait sentir, acéré, vivant.
*POUM*
Les yeux piquent, toujours le noir, les paupières se soulèvent lentement, la lumière, rouge, le sang et la vie. Des arbres, encore du sang.
*POUM*
De l’air froid et rance s’insinue dans le nez, l’odeur du monde s’impose à lui, le début est terminé, la suite peut commencer.

Comme un entonnoir qu’on remonterait en sens inverse, le monde semble s’élargir brusquement, comme pour une nouvelle naissance, comme si il se réveillait après un millier d’année de sommeil. Eldgand, car c’est son nom, ouvre les yeux avec lenteur. Son imposante carcasse se secoue pour enlever la neige qui la recouvre, puis elle s’élève vers une posture robuste et solide. Le sabot martèle la terre gelée et seul le bruit des pas étouffés par la neige se fait entendre, se dirigeant vers le centre de la clairière. Une dernière lueur rouge dans le regard, vite dissipée par un clignement d’œil, et le spectacle s’offre au centaure.
Il se trouve au centre d’une petite clairière, dans une forêt de chênes imposants et de bouleaux tordus, qui semble s’éveiller à son tour. Un léger rempart de pierre se dresse en face de lui, il en coule une petite cascade, recouverte d’un immense saule pleureur, qui embrasse de ses branches le lieu, plein de magie et de poésie. Ça et là, une fougère foisonnante, une fleur aux couleurs vivaces, une roche aux reflets multicolores, tout est gelé, recouvert de neige et de glace. De la cascade, semblable à un miroir d’argent, aux branches du Grand Saule, qui s’entrechoquent doucement dans un bruit cristallin. Les racines de l’arbre se croisent et se chevauchent avec les rochers gelés, enlaçant un cristal rouge massif, qui tranche honorablement avec le reste du lieu.
Le quadrupède s’en approche lentement, sentant la neige et la glace du ruisseau craquer légèrement sous son poids, ses sabots d’un noir d’ébène et sa robe toute aussi sombre se reflètent sur les cristaux de glace qui ont recouvert plantes et pierres, ses cheveux sont soulevés par un vent qui semble ne pas exister. Toujours plus prêt de la gemme, il voit à présent que sa lueur rouge provient d’une intense chaleur, comme si quelque chose de brulant était présent à l’intérieur. De la vapeur est déposée sur la surface de la pierre, il essuie la condensation de la main, son visage lui apparait alors, reflété comme dans un miroir.

C’était comme si il se découvrait pour la première fois, comme s’il ne savait pas a qui était ce visage barbu et broussailleux qui le regardait. Si certains croyaient que les centaures étaient sauvages, c’était probablement parce qu’ils avaient eu affaire à des quadrupèdes de la taille d’Eldgand, car tout, dans son apparence l’apparentait à un sauvage. Il était particulièrement grand et massif, mais c’est au niveau de son visage que cela était le plus notable. En effet, il portait une barbe brune et aussi hirsute qu’un buisson d’épine, et qui devait d’ailleurs produire le même effet au toucher. On pouvait même y voir accroché des brindilles et des feuilles. Il en était de même pour ses longs cheveux bruns comme une terre arable et soigneusement irriguée, enlacés de nattes, tresses et pièces ornementales de tout type relatant son histoire et ses croyances.
L’abondante pilosité faciale laissait tout de même apparaitre des pommettes saillantes, un nez marqué, et un front imposant. Et derrière ces arcades bombées étaient cachés deux yeux bleus, qui contrastaient étrangement avec la couleur rouge du cristal, et rappelaient les ciels sans lune, quand les étoiles brillaient.

Le centaure recula, éloignant son visage de la pierre flamboyante, et se contemplant dans son ensemble, il ne portant aucun vêtement, excepté deux bracelets de cuir clouté, à la fois gantelets d’archerie et purs éléments décoratifs. Il portait de plus une ceinture de cuir a laquelle était attaché un carquois fait d’une corne d’auroch et dans lequel étaient glissés une vingtaine de flèches, un arc était glissé autour de sa poitrine, et un gourdin pendait à sa droite, accroché aux cotés du carquois.
L’arc était une vrai œuvre d’art, finement ouvragé dans un magnifique bois d’if, il avait été poli et huilé avec grand soin, et de nombreuses garnitures végétales avaient été gravées ou ajoutées de bout en bout. Il l’avait nommé Källa, la Source. Sur le sommet étaient attachées trois plumes, une de colombe, une d’aigle, et la dernière d’un corbeau.
Cela symbolisait la trinité de la Vie selon lui. La colombe volait à mi-hauteur, elle était blanche et immaculée, et elle ne connaissait pas le mal, c’était la naissance. L’aigle planait dans les hauteurs, dominant avec aise montagnes, pins et lacs, il était libre et puissant, il était le voyage. Enfin, le corbeau, mystérieux et étranger aux hommes, descendait se nourrir de la chair des cadavres, il était la fin de toute vie, la mort.
Les munitions et la massue n’étaient pas en reste, tout d’abord, les flèches, en bois d’orme et de frêne, était souples et légères, mais suffisamment robustes et puissantes pour que leur pointe de silex aille perforer sans peine des chairs peu épaisses ou mal protégées. Les plumes multicolores achevaient de finir d’ornementer le tout, et elles provenaient de divers oiseaux, il avait même donné un nom à certaines. Le gourdin, bien qu’étant une arme rustique et peu efficiente était en dernier recours. Il était fait d’une branche de chêne séchée et travaillée pour être la plus dure possible. Il restait très lourd, et il fallait une grande robustesse pour le manie. Il l’avait nommé Berg, la montagne.

Le centaure ne savait pourquoi, mais il se sentait passé au crible, il se sentait jugé, observé, noté. Il savait cependant au fond de lui qu’il ne pouvait rien y faire. Il s’agenouilla alors devant la pierre et la regarda. Puis Eldgand Skuggabarn attendit.






++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++




A peine le centaure fut-il installé qu’il ressentit une étrange force autour de lui, une force puissante et mystérieuse. Quelque chose sembla alors s’arrêter, se suspendre. Il regarda autour de lui, interloqué, plus rien ne bougeais, ni les branches du Saule, ni les maigres flocons de neige qui semblaient s’être arrêtés en plein vol. Seul lui-même et son reflet avaient encore la capacité du mouvement. Toujours ce regard, de plus en plus pesant, il n’y tint plus, regarda tout autour de lui, puis ses yeux tombèrent sur leur reflet dans la gemme. Ces mêmes yeux, qu’il voyait bleu sombre il n’y a pas un instant étaient maintenant aussi rougeoyants qu’une flamme et semblaient contenir en eux une haine pure, une colère immense. La peur le saisit alors à la gorge, et voulant fuir ce qu’il prit pour son reflet, il fit volte face, un bras devant les yeux, alors que tout redevenait rouge presque instantanément. Il ferme les yeux, les rouvre, il ne voit plus.

Eldgand chercha d’abord à voir ses mains, son corps, mais rien n’y faisait, il se frotta les yeux, tourna la tête, fit quelque pas… Il n’y avait pas l’ombre d’une image, pas la vue d’une couleur, rien, le noir total.
Il sentit alors qu’il n’était pas aveugle, c’était juste qu’il n’y avait rien à voir. Le quadrupède ne pouvait définir précisément là ou il était, mais ce qui était sur, c’était que la présence qu’il avait sentit quelques secondes plus tôt n’avait pas disparu, ou alors elle avait été remplacée. Encore, pesaient sur son échine les regards durs et scrutateurs. Encore, cette sorte de tribunal immatériel et obscur se tenait, devant, derrière, au dessus, au dessous, partout autour de lui, et jusqu’en lui-même. Il sentit comme une main gantée de fer froid s’était posée sur son torse, enroulée autour de son cœur. Au dégout que lui inspirait l’idée même d’être en contact avec le métal, il frissonna et recula. La pression se faisait toujours sentir.
Le centaure admit rapidement l’idée que cette sensation désagréable ne s’en irait pas. Il pensa alors qu’il lui fallait ignorer sa peur, la maitriser, et il pourrait alors réfléchir calmement. A peine eut-il émit cette pensée qu’une voie criarde se fit entendre :


« Bien résonné Skuggabarn, bravo ! »


La surprise fut telle qu’il manqua d’en tomber par terre, si tant était donné qu’il y avait un «par terre » là ou il se trouvait. Tiraillé entre la colère que lui faisait immédiatement ressentir cette voix aigue et piquante, entre la curiosité de plus en plus forte qu’il ressentait à propos de l’endroit dans lequel il se trouvait, et entre la peur que lui inspirait l’être imaginaire qui pouvait bien lui parler, il ne savait que faire, finalement, il demanda :

« Qui êtes vous ?
-Qu’importe qui je suis, ce qui est important alors, c’est de savoir qui tu es toi. Qui es-tu Eldgand Skuggabarn ? »


C’était donc ça le but de cet endroit ? Savoir qui il était ?

« C’est ça, et venons en au fait, qui es tu ? Parle !
-Je n’ai rien à vous prouver
-Tu ne veux pas sortir d’ici ?


Il n’avait donc pas le choix ? Etait-il condamné à écouter cette créature étrange lui dicter des choses ? Il entendit de petits ricanements provenir de partout à la fois depuis les ténèbres, comme répercutés des dizaines de fois sur les parois d’une quelconque caverne.

« Exactement centaure ! Tu n’as pas le choix, tu es ici chez moi, en ma demeure, et tu y es entré sans en demander la permission. Maintenant pour la dernière fois, répond ! Qui es-tu ? »

Eldgand ignorait ou il pouvait bien se trouver, la manière qu’avait de se comporter cet endroit n’était pas rationnelle, ce qui signifiait qu’il était probablement en train de rêver, ou alors qu’il était victime d’une illusion quelconque. Ce qui était certain, c’était que lui-même n’avait aucune emprise sur les éléments alentours. Il sentait en effet qu’il ne pouvait influer d’aucune manière, ni sur cette obscurité oppressante qui le cernait, ni sur cette voix si agaçante. Il lui faudrait jouer franc-jeu et se lancer à corps perdu dans une joute verbale à l’issue incertaine, dont il savait qu’il ne sortirait qu’en s’infligeant à lui-même un examen poussé et intime. Alors, il prit la parole :


« Qui je suis ? Je suis Eldgand, dit Skuggabarn, dernier né du clan Förfader, et je suis un Enfant de la Forêt !
-Un enfant de la forêt, voyez vous cela ? Et qu’entends-tu par là ?
-Je vis pour, à travers, et dans la forêt, elle est mienne et je suis sienne, nous sommes un et plusieurs à la fois, elle est ma raison de vivre. Je ne peux exister sans elle. »


La nature était pour le centaure plus qu’un simple contexte ou un simple habitat, elle faisait partie intégrante de lui-même, elle était sa propre identité, et il voyait le monde autant au regard de lui-même qu’au travers de sa Mère protectrice.

« Es-tu quelqu’un de fier Skuggabarn ? »

La question le prit au dépourvu, il était déjà plongé dans les visions de grandes forêts verdoyantes et de puissantes rivières, il répondit presque automatiquement :

« Oui ! »


Puis, sans plus attendre d’explications poussées, la voix poursuivit, implacable, tel un long fil qui se déroulait sans jamais vouloir s’arrêter :

« Qu’aimes-tu ?
-La Vie et le calme.
-Qu’honnis-tu ?
-Ce qui est une menace à l’ordre naturel.
-Qu’as-tu à faire des choses qui ne te concernent pas ?
-Je ne m’immisce dans les affaires des autres que lorsque je le pense nécessaire, jamais à outrance, jamais sans penser aux conséquences.

[…]
*Un temps certain plus tard*
[…]

-Es-tu quelqu’un de loyal ?
-Oui.
-Es-tu quelqu’un de bon ?
-Il n’y a pas de bons ou de mauvais, il y a ceux qui vivent pour un but ou un idéal, et il y a ceux qui vivent pour eux-mêmes, je ne suis pas de ceux la.
-Aimes-tu la compagnie des autres ?
-Oui, mais celle de la nature me suffit amplement
-Comment considères-tu le monde ? »

Il en avait assez :

« Cela suffit !
-Oh ! Mais tu n’as pas le choix ! » Dit la voix avec un rictus.
« Bien sur que si esprit cruel, j’ai parfaitement compris ou vous vouliez en venir, vous vous fichez de tout ce que je viens de vous dire, je suis certain que vous sondez mon âme au plus profond. Je sais que cette épreuve que vous m’imposez n’est pas telle qu’elle semble être en apparence. La manière de répondre est cent fois plus importante que la réponse, elle détermine mon caractère mieux que je ne pourrais jamais le décrire moi-même ! »


La voix s’était enfin tue, nul n’aurait pu dire si en cet instant elle était outrée de colère, surprise de l’audace du centaure, ou tout simplement amusée, comme un enfant qui regarderait une mouche se débattre, alors qu’il lui arrache les ailes. Ragaillardi par cette apparente victoire, le quadrupède renchérit, et conclu :

« A présent, déciderez vous que j’ai passé votre test, ou alors me poserez vous encore des questions interminables et inintéressantes jusqu’à ce qu’Aiklando perde son mystère ? »

Eldgand Skuggabarn fit la même chose qu’il avait fait quelques temps plus tôt, il attendit, toujours calme, toujours posé, toujours neutre. On ne jouerais plus avec lui.




++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++




Après un temps d’attente relativement cour, Eldgand sentit comme un fourmillement dans ses jambes, quelque chose lui disais que ce passage était terminé. Tout d’abord, il crut apercevoir du coin de l’œil une lumière, alors qu’il se tournait, il la voyait toujours comme si elle se situait derrière lui. Peu à peu, elle croit, atteignant la taille d’une feuille de vigne, avant de s’agrandir brutalement. En un instant, l’espace semble se disloquer, comme si le quadrupède avait fait un terrible bon en avant, et avec un « bang » sonore si violent qu’il ferma les yeux, il se sentit éjecté de pleine force vers la lumière.

Lorsqu’il rouvrit les paupières, il se trouvait dans un endroit étrange, au même point que les deux autres. Il se trouvait sur une sorte de ruisseau, qui coulait vers lui, et disparaissait entre ses jambes. Il avait beau changer d’orientation et se déplacer, l’eau avançait toujours dans sa direction. De plus, l’endroit dans lequel il se trouvait était noyé dans la brume, une brume opaque, mais aussi pure que le duvet d’une plume. Autour de lui, d’innombrables voix s’exprimaient faiblement, comme dans un murmure. Mis à part cela, il n’entendait que le bruissement paisible de l’eau, et le souffle d’un vent qui n’existait pas, jusqu'à ce qu’il remarque quelque chose, la brume bougeait. Comme des volutes de fumée vivants, la vapeur s’enroula autour de lui, il fut alors stupéfait de tomber nez à nez avec sa mère.

Sur son visage, une expression de douleur, des plaques rouges, elle se mort les lèvres. Elle est seule dans la forêt, il fait nuit, au dessus de sa tête brillent d’innombrables étoiles. Elle gémit, se crispe, Eldgand ne l’a jamais vue aussi rouge, il ne peut voir que son buste, elle est allongée, elle souffre, il veut la rejoindre. Alors qu’il tendait le bras vers elle, il traversa l’image imprimée sur la brume, dissipant celle-ci. La fumée lumineuse se reformait petit à petit, imprimant de nouveau l’image de sa mère et du monde qui l’entoure sur les rétines du centaure. Alors il comprit, lorsqu’il entendit un cri d’enfant, et qu’il vit la jeune centaure s’arrêter de pousser des cris plaintifs pour ramasser quelque chose au sol. Prenant dans ces bras le poulain fraichement né, sa mère se tourne vers le ciel, et murmure, les yeux rivés sur les étoiles :


« Tu seras une Etoile mon fils, tu seras Eldgand ».

Le nuage se dissipa, un autre se forma, et le centaure sut alors qu’un autre morceau de sa vie allait surgir devant ses yeux.

Citation :
Il est très jeune, quatre ou cinq ans, il se tient prêt de son père, qui fait tourner un faisan fraichement tué sur une broche, il est curieux, s’approche. Son père le repousse, il est inquiet, son front est plissé et ses traits tendus. Le poulain demande :

« Père, que se passe t’il ?
-Rien, attend !
-Et ou est Mère ?
-Elle va revenir, soit patient. »

Il n’aura pas mieux, il attend, puis il voit sa mère émerger de la forêt, elle porte dans ses bras un enfant, fraichement né. Son père trotte vers eux, Eldgand le suit, curieux :

« Il s’appelle Earlgand. » Dit-elle.
En le prenant dans ses bras et en le levant vers le ciel, son père ajoute :
« Son frère est né au cœur de la nuit, et il est un Enfant des Ombres, quand à toi, tu es venu à nous à midi, tu es une Progéniture de la Lumière, tu es Avkomma-Ljus. »

A la dissolution du nuage, Eldgand ne put s’empêcher de s’accorder un sourire, lui et son frère avait toujours été opposés en tout, et pourtant, leurs disputes avaient étés toutes aussi rares.

Citation :
Il a dix ans, il galope seul dans la forêt, au bord d’un ruisseau, son visage est décidé et il sait ou il va. Au travers de ses épaules, un petit arc de bouleau est installé, plus à des fins d’entrainement que pour réellement faire du mal à quelque chose de plus gros qu’un renard ou un lapin. Eldgand voit approcher le grand arbre qui signifie qu’il doit tourner à gauche. Alors qu’il va s’exécuter, il entend une voix aigue qu’il aime autant qu’il déteste :

« Eld’, tu sais qu’on a pas le droit d’aller voir Visdom, Mère nous l’a formellement interdit »

Son frère l’agace, mais il ne peut tout simplement pas l’ignorer, car il est certain qu’il irait tout raconter à Freyja s’il l’envoie balader. Gardant tout son calme, Eldgand sait cependant que son frère a une faiblesse :

« Combien de temps ?
-Deux heures, et n’oublie pas ta canne à pêche
-A la source ?
-Non à la cascade. Je prends les appâts. »

Le petit centaure passe à coté de son frère qui était caché derrière le tronc épais du chêne, et le poulain esquive habilement la calotte qui frôle de peu sa chevelure blonde, à six ans, il est déjà bien plus vif qu’un humain du même âge. Maudissant son frère et sa passion ridicule pour la pêche, il accélère, en direction de la petite clairière ou vit Visdom.

Ah, Visdom, il aurait bien aimé revoir sa vieille tête fripée maintenant, savoir ce qu’était devenue celle qui lui avait donné cette connaissance de la forêt et cette passion de la découverte qui le caractérisait. Son attention fut bientôt captée par une autre volute de fumée.


Citation :
Il a douze ans et il court toujours, mais cette fois ci, c’est pour arriver à l’heure. Il a complètement oublié de se réveiller à temps, et il sait que Visdom n’aimait pas attendre. Le jeune quadrupède arrive bientôt devant la caverne ou vit la centaure, passant outre les divers gris-gris et objets entassés à l’entrée du lieu, et sautant par-dessus les braises encore rouges du grand feu. Eldgand arrive devant la tenture qui cache l’entrée et pénètre à l’intérieur. Là l’attendent deux autres centaures, tous deux de l’autre sexe.
Visdom est une vieille centaure qui à vu de nombreuses choses au cour de sa longue vie. Elle est une excellente alchimiste, et une herboriste de talent. Nul ne connait mieux la nature qu’elle, et elle s’est retirée de l’agitation du camp du clan Förfader pour vivre dans la paix. La vieille est tout ce que respecte Eldgand.
Für est une jeune et jolie centaure, il est amoureux d’elle depuis qu’il l’a aperçue quand il était encore poulain. Elle est fougueuse et vive d’esprit, et elle possède un charisme faisant d’elle un chef naturel, ça tombe bien, son père est Tidigar, le chef du clan… Et elle n’aime pas attendre.

Alors que les deux centaures expriment leur mécontentement envers Eldgand, le nuage se dissout avant que la leçon puisse commencer. Dommage, le quadrupède aurait bien aimé revivre un de ces moments étranges, emplis de voyages vers des étendues lointaines et d’étude de plantes aux effets magiques et mystérieux. La brume blanche ne lui laisse cependant pas le temps de se remémorer d’où lui viennent le gout du voyage et l’amour si profond, encore plus grand que les autres centaures, qu’il éprouve pour la nature. Elle se reforme, et sont cœur fait un bond dans sa poitrine quand il y reconnait le souvenir.


Citation :
Il a seize ans, les parties de pêche avec son frère sont devenues une sorte de rituel, et toutes les semaines, après l’entrainement au tir à l’arc avec leur père, ils allaient attraper de vigoureux saumons et de jolies truites dans les lacs et les rivières qui jouxtaient le camp. Ils en profitaient pour discuter de choses et d’autres, comme de Für et de sa sœur Frïn, dont étaient épris respectivement chacun des deux frères. Ce jour là, ils s’étaient installés non loin d’une petite source, et ils péchaient la truite à main nue, domaine dans lequel Eldgand passait plus de temps à pester contre les « rochers qui glissaient » ou contre « l’eau qui trouble son champ de vision » qu’à attraper du poisson. A contrario, son frère excellait dans cette discipline, et il n’était pas rare qu’il ramène à lui seul tout le poisson qu’il mangeait tous deux le soir au clair de lune, devant un bon feu. Skuggabarn finissait souvent par abandonner, et allait cueillir des herbes et des fleurs, qu’il dosait ensuite savamment pour assaisonner le fruit de la pêche. Hors, comme à l’accoutumée, il ne parvient pas à attraper le moindre poisson, et tout frustré qu’il est, il part s’isoler dans le bois, sous le regard amusé de son frère, qui affiche un sourire en coin du genre « Et c’est reparti, pour la centième fois.»
Gagnant le calme des bois, Eldgand s’arrête entre deux arbres, sous un rocher humide, et il tente de penser à autre chose. Alors qu’il se repasse dans sa tête les nombreuses plantes soignant le mal de tête, il entend un bruit dans son dos. Derrière lui, arborant un sourire malicieux, Für s’approche lentement :

« Hem… Für ? Que fais-tu là ?
-Je me balade…
-Hein, mais tu n’es pas avec Frïn ?
-Eh non, dommage, comme ça je n’aurais pas vu ton échec lamentable pour attraper la truite de tout à l’heure. »

Alors que la jeune quadrupède marche dans sa direction, le centaure devient tout rouge et balbutie quelque chose comme :

« Ouimaiscélesrocherskiglissent »

Rire cristallin, yeux qui pétillent, elle est toujours plus prêt :

« Mais ce n’est pas grave, je t’aime bien quand même tu sais »

Arrivée à porté, elle tend la main et touche le bout du menton d’Eldgand. Tirant au passage sur sa barbe, ou plutôt sur le duvet foncé qui nait depuis quelques mois sur son menton :

« Pas touche ! » Dit-il, purement pour la forme, tout en reculant légèrement.

Encore un sourire, elle est déjà plus petite que lui d’une tête, ils ne sont qu’à une vingtaine de centimètres l’un de l’autre, et ils doivent se pencher pour la regarder dans les yeux. Son parfum exhalant un subtil mélange de fraise des bois et de mousse fraiche est tout bonnement enivrant :

« Mais j’aime bien les barbes » Ajoute-elle en faisant glisser ses doigts fins et délicats le long du cou du quadrupède, avant de les poser sur sa nuque. Il peut distinguer chaque détail de son visage, les yeux clairs et rieurs, le nez rose, les lèvres sombres qui s’entrouvrent, la chevelure soyeuse qui glisse sur le front, renforçant le regard déterminé. Il sent une autre main le long de sa joue, laisse courir les siennes sur les hanches, le visage de Für. Plus qu’une infime distance, s’il tend les lèvres, elles rencontreront les siennes. Il sent son souffle frais sur son visage. Il regarde les grands yeux, si grand qu’il s’y noierait volontiers, aussi bleus que le ciel d’été. Ce moment il l’a attendu toute sa vie. Enfin leurs lèvres se touchent, ils s’enlacent avec plus de force, s’attirant l’un à l’autre, alors qu’autour d’eux, comme pour souligner ce moment d’exception, s’envolent les feuilles qui jonchent le sol humide... Malheureusement :

« Drôle de poisson que tu as pêché là Eld’ ! »

Le bâton de bois sec frôlant la tête de son frère le dissuade d’insister, et il disparait dans les bois en riant.

A moitié pleurant, à moitié rigolant, il regardait la brume se dissoudre lentement, et se reformer. Ah Für ! Comment l’oublier.

Citation :
Il a dix-neuf ans, la lune est claire dans le ciel, et les étoiles brillent avec autant de force, Eldgand est debout sur le grand rocher plat qui surplombe la cascade ou il péchait quelques années plus tôt avec son frère. Le centaure porte une couronne de fleurs bleues, et rien d’autre, une épaisse barbe recouvre à présent son visage. En face de lui, sa dulcinée, elle non plus n’est pas vêtue, elle arbore seulement une couronne de fleurs rouges. Leurs mains sont jointes, et ils se regardent intensément, alors, Für prend un pot remplit d’une teinture blanche, épaisse et pâteuse, et peint un symbole runique sur le torse nu de conjoint. Elle fait glisser son doigt de haut en bas, de la pomme d’Adam au nombril, qu’elle entoure d’un cercle. La quadrupède souligne trois cotes de chaque coté, et trace un trait les reliant, avant de finalement entourer les deux yeux de deux cercles, en même temps, elle dit :

« Par la puissante de la Source et de la Graine, notre union sera forte, fidèle et fertile, que tes yeux entourés du regard de Faucon puissent voir en moi, et pour toujours, celle que tu aime. Moi, Für Födelse du Clan Förfader, fille de Tidigar Faderskap du Clan Förfader et de Drott Ning du Clan Avlägsen, je me promets à toi pour toute ma vie durant, et que notre descendance soit nombreuse, FE ! »

Alors, avec un sourire assuré, Eldgand attrape de la couleur à son tour, noire cette fois ci, il dessine un trait horizontal, barrant le nombril, il surligne les deux clavicules, entoure les seins et pose un point sur chaque mamelon, il finit par souligner de deux traits chaque pommette, ainsi que l’arrête du nez, il scande simultanément de sa voix grave :

« Par la finesse de la Source et de la Graine, notre union sera tendre, douce et aimante, que ton visage, protégé par les marques du Serpent puissent veiller sur notre famille. Moi Eldgand Skuggabarn du Clan Förfader, fils de Freyja Kulturavr du Clan Förfader et de Karl Starkasvärd du Clan Förfader, je me promets à toi pour toute ma vie durant et que notre descendance soit puissante, EF ! »

Le nuage s’estompe, Eldgand ne se rendit même pas compte qu’une nouvelle image narrant la mort par maladie de sa mère commençait, il était perdu dans ses pensées. Le centaure se rappelait la nuit fantastique ou lui et Für s’étaient jurés fidélité selon les rites ancestraux. C’était le plus beau souvenir de toute sa vie. Il se remémorait sans l’ombre d’un effort le moindre baiser, la moindre caresse, jusqu’à leur union sous la cascade, au clair de lune.
Il revint à la « réalité » alors que le souvenir douloureux de la mort de sa mère s’estompe, laissant place à un autre souvenir.


Citation :
Il a vingt-neuf ans, il se trouve au milieu de la grande place du village, là ou des années auparavant, il regardait son père tourner une broche au faisan. En face de lui, son frère et son père, ainsi que l’ancien chef du village. A ses coté, sa femme. Son père, toujours plein de vigueur alors qu’il approche les soixante printemps, serre dans ses bras sa bru avec émotion. Il l’aime énormément, comme sa propre fille. Juste à coté, grand et les traits bourrus, le père de Für tente de contenir son émotion, en temps qu’ancien chef du Clan, il doit rester digne et ne laisse rien paraitre. Le frère de Skuggabarn est physiquement son opposé. Rasé de prêt, seul un bouc finement taillé se laisse apercevoir, ses cheveux blonds comme le soleil sont coupés très court, et il porte enroulé autour de la poitrine une pièce de tissu blanche, synonyme de son rôle nouvellement acquis de chef de village, au même titre que le grand bâton qu’il porte au coté.
C’est décidé, Eldgand et Für quittent le Clan pour aller s’installer ailleurs, ils désirent, au même titre que la vieille Visdom, trouver un endroit paisible ou vivre avec leur famille. Lui et son frère se promettent de se revoir, et ils partent, le quadrupède tirant sur son dos un traineau avec quelques possessions, sous les saluts, et les « au revoir » de tout le Clan.

Comme il regrettait, oh oui, comme il regrettait la source, la clairière et la cascade, comme il regrettait cette forêt de bouleaux, de chênes et de noisetiers. Il se demandait pour quelle folie il avait sacrifié celle qu’il aimait. Pour le voyage ? Pour la tranquillité ? A présent, il voyageait non pas par obligation, mais parce qu’il n’avait d’autre but, il s’était détruit le seul qu’il avait jamais eu.

Citation :
Il a trente-deux ans, il part chasser, il embrasse son épouse sur le front, elle est allongée, transpirante, sous l’abri rudimentaire qu’ils se sont construit dans le creux d’un immense arbre mort. Il regarde le ciel, les nuages noirs s’amoncellent, la pluie ne va pas tarder. Heureusement qu’il a creusé des canalisations autour de l’arbre se dit il. Il pense ne prendre qu’un rythme minime à laisser sa femme ici pour quelques jours de chasse, après tout, elle est à l’abri de la pluie et elle peut dans le pire des cas appeler d’autres centaures, en effet, ils se sont installés en bordure du lieu de vie d’un autre clan, pour la durée de la grossesse.
Car en effet, cela fait un an bientôt que Für attend un enfant, qui doit arriver d’ici peu, les augures sont bonnes, tout semble être pour le mieux. Eldgand quitte donc son épouse qui a apparemment tout ce dont elle a besoin, il ne sait pas qu’il la quitte définitivement, car dès le lendemain, la pluie tomberait. Elle tomberait si bien que la rivière jouxtant leur campement rentrerait en crue, noyant sa femme, son enfant, et une partie du clan qui les hébergeaient… Mais il ne le sait pas, et c’est le sourire aux lèvres qu’il quitte le tronc d’arbre.

L’émotion lui enserrait la gorge, il avait finit par passer outre tout cela à force de ne plus y penser, il se força à contenir ses larmes et regarda le souvenir suivant.

Citation :
Il a quarante et un ans, il ère sans but depuis la mort de sa femme, il a habité avec des elfes, été capturé par des elfes noir avant de s’évader, il a vécu dans cinq clans différents sans y trouver la moindre consolation, il a échappé a plusieurs meutes de loups, dormit dans la même caverne qu’un ours en hibernation, récolté une cicatrice sur le bras en voulant voler la plume d’un aigle, il a vu la mer, et il a même été dans un clan des iles, avant de revenir sur Rosyel, il a passé plusieurs années en ermite à confectionner des décoctions et a manier le bois dans une caverne au sud du continent, il a tenté plus ou moins bien d’apprendre à nager. Enfin, le temps était venu pour lui faire une rencontre qui allait lui redonner gout à la vie, neuf ans après sa mort, il allait renaitre.
Une triste matinée d’automne, il longe la bordure d’un marécage crasseux et malodorant, duquel est audible le son constant des moustiques. Là, un arbre tordu se dresse, et de cet arbre, on entend des piaillements sourds, et des cris poussés par une petite voix aigue. Curieux, le quadrupède s’approche, et voit ce qui faisait tout ce tintamarre.
Là, un lutin lutte pour sa vie. Il est le plus petit qu’il ait jamais vu, seulement la taille d’une main, le nez en trompette et les cheveux blonds. La frêle créature brandit une épée qui doit mesurer au bas mot la même taille que le plus petit des doigts d’Eldgand, et il l’agite depuis une anfractuosité dans les nœuds du bois, en direction de ce qui semble être une sorte de rapace, qui tente de l’attraper de son gros bec noir. Le rapace est bien deux fois plus gros que lui, et le petit être ne fait que le tenir à distance, pas pour longtemps.
Après avoir observé la scène, le quadrupède attrape rapidement son arc, prend Spel, une flèche à gibier qu’ il a confectionné sur un bois de chêne et une pointe basaltique, de quoi percer facilement de gros animaux, et il tire. La pointe de pierre noire perce facilement le flanc de la créature, qui tente de battre de l’autre aile pour ne pas tomber, sans se rendre compte qu’elle sera morte bien avant de toucher le sol. Le centaure trottine jusqu’au pied de l’arbre, touche délicatement la créature, prononce quelques mots. Puis retire sa flèche, et met l’animal dans sa gibecière, il a son repas du soir. Alors qu’il repart de là ou il est venu, il entend, d’une toute petite voix :

« Thak kentaur ! »

Il n’a pas compris ce que le petit lutin vient de lui dire, mais le mot « kentaur » s’adresse probablement à lui, alors il se retourne, et s’agenouille devant le tronc d’arbre :

« De rien mon gars, soit plus prudent la prochaine fois !
-Det är inte mitt fel, jag förlorade.
-C’est ça oui, bah fait attention quand même. Je comprend rien à ce que tu dis tu sais ?
-Inte jag heller, moron.
-C’est ça c’est ça, tu veux que je te raccompagne dehors de ce fichu marais ?
-Vad säger du ? Förstå vad som helst ...
- Je prend ça pour un oui, allez viens mi-portion.”

Posant sa main au bord du tronc, il permet au minuscule être de monter dans sa paume. Alors qu’il le lève alors à la hauteur de ses yeux, le lutin s’incline en faisant de petites courbettes ridicules avec son chapeau :

« Jag Glunk !
-C’est ça oui, et moi, c’est Eldgand »

Après des années d’errances, il est heureux, il allait toujours errer d’un endroit à un autre, mais ce serait avec un ami.


La brume se dissipa pour une énième fois, le centaure avait finit bien malgré lui par perdre le compte. Mais il savait que la fin approchait, les souvenirs qui ressurgissaient étaient de plus en plus proches, de plus en plus nets. Il y voyait de plus en plus de détails et de faits. Alors, la brume se matérialisa, mais pas de la même manière que pour les autres souvenirs, elle était grise cette fois ci, et non aussi blanche qu’avant.


Citation :
Il a le même âge que maintenant, il fait nuit et son visage est éclairé par la lueur chaude du feu de camp. Devant lui, les restes d’un lièvre rôtissent tranquillement sur le feu, et il achève de découper un bout de peau avec précaution. A ses cotés, sa couverture est soigneusement pliée, et assis dessus, Glunk s’amuse à simuler une moustache en brosse à dent avec des poils de lapins et moquant quelqu’un s’adressant à une foule, il couine de sa petite voix criarde, avec de grands gestes des bras :

« Vi tyskar kommer att styra världen. Ha! Ha! Darrande band av ynkryggar och fegisar. Länge leve arierna.”

Avec un sourire, Eldgand finit de coudre ce qui sera une cape pour le petit être qui est à présent en train de se cacher derrière une fougère, puis de courir le plus vite possible vers la couverture pour sauter dessus avant de rebondir, pour atterrir sur ses pieds sur un petit cailloux non loin, bras écartés. :

« Hihi, zouplä ! Du såg det Eld’ ? Imponerande är inte det?
-Oui très. Allez va donc dormir au lieu de faire des betises.”

Ajoutant le geste à la parole, Eldgand déplie sa couverture sur lui, il glisse le lievre encore chaud dans un petit pot en terre qu’il a confectionné et le suspend au dessus du feu, pour le tenir dans la chaleur. Puis, il attrape son petit compagnon, et le pose sur son épaule, celui-ci déplie une grande feuille d’érable, et s’enroule à l’intérieur, avant de se glisser sous les cheveux d’Eldgand pour y passer la nuit confortablement. Le quadrupède ferme les yeux, et s’endort, le nuage se brouille, la blancheur est terminée, il est temps pour lui de se réveiller.


C'est ce qu'il fit.
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