Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
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"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
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 De la sédition [PV Dante/Octavia]

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Octavia Sterenn
~* Chasseuse de Loups *~

Octavia Sterenn

~* Chasseuse de Loups *~

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Métier/Fonction : Assassin, spécialisation dans la traque des lycanthropes

De la sédition [PV Dante/Octavia] Empty
MessageSujet: De la sédition [PV Dante/Octavia]   De la sédition [PV Dante/Octavia] EmptySam 03 Mar 2012, 20:54

Spoiler:


- C'est rare que tu viennes me voir,commença le Maître des voleurs de Reilor, Araslane Chahine.

Octavia haussa les épaules.


- Tu dois voir beaucoup de monde, fit-elle. Et puis ce n'est pas "rarement", c'est plutôt "jamais", ajouta-t-elle, comme pour s'excuser, d'un ton plus doux, presque humble.

Si Araslane fut ébranlé par le changement d'attitude et de caractère de la jeune femme, il n'en montra rien. Octavia elle-même avait parfois bien du mal à accepter ce nouveau "elle". Assise droite sur une chaise, alors que le Maître des voleurs était nonchalamment vautré sur un canapé aux tons vifs, sirotant un thé bien trop sucré à son goût, elle songeait qu'elle avait bien changé, depuis ce jour à Reilor où elle s'était fait battre par Balsa. Avait-elle appris l'humilité ? Certes pas. Une femme orgueilleuse comme elle l'était pouvait avoir des moments de doute, mais elle recouvrait bien vite son arrogance première. Mais elle avait appris à l'être un peu moins ; ou du moins à garder ses commentaires et son attitude pour elle. Ce qui la dérangeait le plus, en vérité, c'était tant de changement en si peu de temps.

Elle qui ne s'excusait auparavant jamais, la voilà qui le faisait. Elle qui perdait son sang-froid aisément, la voilà qui se maitrisait. Oh, ça, elle était toujours aussi haineuse, et assoiffée du sang des lycanthropes, et elle rêvait toujours de se venger, mais ces envies semblaient plus mesurées, plus calculées que jadis. Ce qui prédominait, après son service auprès du seigneur Nazj - elle en frissonnait encore - c'était une envie de rébellion qui s'était peu à peu insinuée en elle.

Cheh-dahn aurait appelé ceci le ver infâme d'une maladie ennuyeuse mais elle-même l'appelait le juste retour des choses. Elle en avait assez de ramper à ses pieds. Elle n'avait d'ailleurs aucune envie de ramper aux pieds de quiconque, mais pour se débarrasser de Cheh-dahn, elle se rendait compte qu'il faudrait bien s'incliner devant une puissance supérieure. Et qui sait ? Peut-être trouverait-elle, en même temps que le moyen de se défaire de l'influence de son démon, de quoi se laver de sa Souillure ?

Le sourire légèrement moqueur d'Araslane la ramena dans la réalité et lui fit comprendre qu'elle avait dû rater une bonne part de la conversation. Mais il préférait en rire plutôt que de se vexer, ce qui apaisait Octavia. Elle secoua la tête en signe d'auto-dérision.


- Désolée, j'étais ailleurs.

Deuxième fois qu'elle s'excusait de la journée. "Dans peu de temps, on va battre un record, Vi !"

- J'avais cru comprendre, oui. Bah, je suppose que ma vie de voleur n'est pas très intéressante depuis mon accession au rang de maître. C'est vrai que toutes les choses passionnantes se font sans moi.
- Oh, allez. Tu diriges toute une part du monde officieux. Tu n'es pas à plaindre.
- Certes, admit-il en buvant une gorgée de thé. Avec toutes les personnes corrompues de Reilor qui rêvent de m'arracher la tête parce que je gêne leur commerce avec des taxes qu'elles jugent astronomiques, et les autres droites de corps et d'âme qui cherchent à me voir au bout d'une corde parce que je suis le maitre des voleurs... Sans compter les querelles intestines, j'avoue ne pas avoir à me plaindre. Rien que pour avoir osé prononcer ces mots, très chère, je devrais avoir le droit de poser ma tête sur ton giron en compensation.

Octavia leva les yeux au ciel, mais un vague sourire étira ses lèvre trop larges. Le premier depuis des mois qui ne fût pas avide de voir le sang couler. Ce constat gela son expression amusée et elle but une partie de son verre pour dissimuler sa gêne.

- Mais on n'arrive pas à mon poste sans en apprendre un peu sur les gens. Que veux-tu ?

Un instant, Vi fut déçue qu'Araslane ose penser qu'elle soit venue ici dans un but précis, autre que de passer du temps avec lui, mais elle se ravisa : elle était venue le voir, en effet, non seulement pour profiter de sa présence, mais aussi pour la simple et bonne raison que cette action irriterait Cheh-dahn : la voir un tant soit peu détendue et heureuse agaçait le démon. Cependant, par crainte de voir son maître s'en prendre à son seul ami, elle ne comptait pas rester très longtemps.

- Oh, pour rien au départ, juste profiter de ton innocence légendaire pour te détourner du droit chemin de la vertu, mais...
- Mmmh, là, c'est un programme qui m'intéresse, ma belle. Je suis curieux de savoir comment tu vas me détourner de la vertu.

Octavia grimaça. Elle avait oublié comment badiner avec les gens, utiliser le sarcasme. Surtout avec Araslane qui sautait sur la moindre occasion de lui sortir des grivoiseries.

- Je disais donc que finalement, j'allais te demander quelques conseils sur la manière d'importuner un employeur...

Le Maitre des voleurs resta un long instant pensif, silencieux. Puis, d'un ton très lent, il fit :

- Octavia, je ne connais pas ton démon parfaitement, mais je crois qu'il n'est pas... judicieux de le provoquer, du moins sans un appui très solide. Du reste, je crois que tu sais mieux que quiconque comment... l'ennuyer.


Un instant, Octavia fut tentée de l'envoyer paître. Araslane, comme son père avant lui, comprenait tout, trop vite, et cela l'agaçait profondément quand elle était prise en faute.

- Tu sais très bien que je serais là pour t'appuyer, mais je doute que mon soutien change beaucoup la donne. Je ne pourrais pas intervenir tout le temps, rapidement, et uniquement à Reilor, et...
- C'est bon, Araslane, l'interrompit aussi doucement que possible la jeune femme. Ça va. Je n'aurais pas dû t'en parler. Tu as raison, et je vais régler le problème seule. C'était stupide de ma part de venir là sachant pertinemment que tu ne pourrais rien faire.

Elle se leva, se saisit de son manteau brun foncé – depuis ce qui s'était passé à Reilor, des mois plus tôt, elle évitait de porter le rouge, bien qu'il eût sa préférence – et, saisie d'une inspiration subite, elle se pencha vers le maître voleur et lui embrassa la joue.


- Merci de m'avoir écoutée, Ara.


Un instant interloqué, l'homme ne répondit pas. Ce ne fut que lorsqu'Octavia fut presque hors de la pièce qu'il se mit à sourire et l’interpella :


- Hé ! (Elle se retourna) J'espère que ça, ça va juste agacer un petit peu ton démon, parce que j'ai une excellente idée, dans la même veine, pour le faire chier vraiment, si tu veux !

Octavia se contenta d'une attitude gamine et lui tira la langue avant de disparaître.

***

Une fois dans les rues, ses pas la guidant les dieux seuls savaient où, un sourire idiot ne quittait pas ses lèvres. Elle était sincèrement heureuse d'avoir surpris Araslane, et d'avoir badiné sans autre projet en tête que le plaisir de la discussion. Elle voyait enfin une petite lueur d'espoir. C'était même le commencement véritable de sa vie, de sa quête. Trouver le lycanthrope responsable de sa métamorphose ne lui apparaissait plus comme un but si lointain. Octavia obliqua vers le port, pour y flâner, acheter du poisson séché pour un futur repas sur les routes, ainsi qu'un filet qu'elle modifierait pour le lester et en faire une arme contre les lycanthropes.

Elle longea les quais pour admirer les bateaux, quand une odeur émanant de l'un d'eux l'interloqua : elle s'arrêta un instant, indécise, et puis elle s'ébroua. Cette odeur, qu'elle pouvait flairer grâce aux sens exacerbés octroyés par l’œil de Cheh-dahn, elle la connaissait un peu trop à son goût. Non pas celle des loups-garous, qui lui donnait plutôt envie de vomir, mais une qui était doucereuse, entêtante effluve, qui l'attirait tout en la répugnant. Un peu comme le pendant olfactif de la fascination morbide que l'on peut avoir devant une carcasse pestiférée. Une odeur de démon. De semblable, lui souffla l'essence démoniaque qui courait dans ses veines.

Elle s'ébroua. Bah, des démons avaient bien le droit de venir ici, non ? S'ils avaient des problèmes avec les autorités, ce serait bien leur affaire. Elle jeta un autre coup d’œil au bateau, indécise. En quoi le fait que des démons soient là la dérange, hein ? Elle eut un reniflement méprisant et réussit enfin à se détourner. Elle n'arrivait pas à expliquer l'attirance qu'elle éprouvait, ni pourquoi elle ressentait presque du regret à quitter la vue du bateau.


- Je peux vous aider ?

Cette voix semblait sortie de nulle part et elle sursauta brusquement, un cimeterre à moitié tiré de son fourreau, pour faire face à son interlocuteur qui s'était approché sans qu'elle ne s'en rende compte. L'odeur presque écœurante assaillit encore une fois ses narines. « Semblable » lui susurrait l'essence démoniaque.

« Danger », lui criait son instinct.
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De la sédition [PV Dante/Octavia]

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