"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... | |
| Auteur | Message |
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*Déchu*
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| Sujet: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Sam 31 Déc 2011, 18:05 | |
| _Colombe, ma colombe, porte toi bien…
Une fois de plus, c’est sur ces mots que je m’éveille. La même voix douce et tendre que chaque matin résonne dans mes oreilles, mon crâne, mon esprit. Elle s’insinue dans mon âme comme une immense arabesque à laquelle s’ajouteraient de multiples branches au fil des jours et des années… J’ouvre les yeux, entrevois d’abord mes longs cils noirs et épais, puis je pose mon regard sur les arches de pierre qui me surplombent. Je n’en vois pas le bout, masqué par un brouillard opaque qui laisse tout de même filtrer une lumière toute aussi rouge et pâteuse que lui. Je fais état de mes membres, un à un, et m’aperçois sans trop de surprise qu’ils sont tous intacts. Sauf peut-être mes doigts et mes avant-bras, courbatus et imprimés des mouvements de mon pull à force de l’avoir serré autour de moi, cette nuit. J’ai dû dormir dehors, encore. Je ne m’en souviens plus, j’ai trop bu. D’ailleurs, un mal de tête épuisant pointe le bout de son nez. Je préfère ne pas y faire attention, il passera. Mon pull, qui fait aussi office de manteau, glisse de mon épaule, lorsque je me lève, pour dévoiler un cou gracile et une peau de pêche si veloutée que les hommes se pressent pour la toucher et s’enivrer de son parfum lancinant qui leur rappelle leurs rêves les plus fous. Elle est si blanche que l’on pourrait la prendre pour de la neige à la tombée du ciel, douce et crémeuse, ni trop chaude, ni trop froide. Mes doigts sont longs et fins et trois d’entre eux, le majeur et l’auriculaire de ma main droite ainsi que l’annulaire de ma main gauche, sont cerclés de bagues. Respectivement alliées d’or blanc et d’onyx, de titane et de pierre de lune et d’argent et de topaze bleue. Leurs ongles parfait vernis de noir en une courbe légère en son milieu comporte également un petit diamant incorporé à même l’ongle et me griffe lorsque je m’empresse de recouvrir mon épaule avec le tissu noir et compact de mon manteau. Celui-ci est plutôt grand : lorsque je marche, il forme une petite traîne à mes pieds, amassant ainsi toutes les saletés des rues que je sillonne depuis toujours. Ses manches sont lourdes et dépassent mes mains d’une bonne dizaine de centimètres ; elles s’élargissent au fur et à mesure pour finalement avoir le diamètre d’un manche à balais. Il comporte une capuche très large qui me tombe loin devant les yeux et me procure assez d’ombre au visage lorsque j’en ai besoin, et aussi une ceinture, modeste bande de tissu sombre ceignant ma taille sur toute sa longueur et que je noue simplement d’un nœud de marin. La salle qui m’entoure est très spacieuse, on n’en voit pas le bout. Elle ressemble à une cathédrale sans fin, austère et froide. Pourtant, quelque chose m’embête. Une impression qui me bouscule, m’énerve mais sur laquelle je ne peux pas mettre le doigt. Ah ! J’ai trouvé : on m’observe. A présent, consciente que chacun de mes gestes sont détaillés, je fais plus attention. Je parcoure mon emplacement du regard, détaille chacune des dalles au sol. Je fais quelques pas, mes pieds nus ne font pas de bruit sur le sol glacé. N’y tenant plus, je crie :
_Il y a quelqu’un ?
Seul l’écho me répond, me renvoyant à la figure ma voix claire et cristalline, prenant à témoin les gargouilles grimaçantes des chapiteaux au-dessus de ma tête. Je ferme les yeux et respire deux minutes, le temps de décompresser et de dépasser ma tendance paranoïaque. Lorsque je les rouvre, je remarque un changement dans la pièce : des miroirs tapissent à présent les murs. De partout, ils ne me montrent que l’image d’une fille dépravée, sans foi ni loi et maquillée à outrance. Lentement, je m’avance vers le plus grand, le plus majestueux, un Psyché magnifique dont les bordures ciselées à feuilles d’or envoient des éclats dorés à toutes volées. Mon reflet n’apparaît pas tout de suite, caché par un pan de brume vermeil. Je m’approche encore pour finalement me retrouver nez à nez avec moi-même. D’abord, seuls quelques sanglots secouent ma poitrine, puis les larmes coulent à flot sur mes joues et je me mets à hurler et à griffer le miroir. Au bout de trois ou quatre minutes, je m’affale au sol et me recroqueville contre la glace, encore remuée de mon soudain accès de souffrance. Je déteste me voir de près, faire le point sur ma vie. Je me répugne. Mes cheveux noirs me tombent dans le creux des reins en une cascade souple et soyeuse aux reflets bleu marine. Mes formes un million de fois redessinées par le Maître sont galbées et généreuses quoi que proportionnelles à ma taille : je suis plutôt fine et grande. Pas trop fine, je n’ai pas que la peau sur les os, ni trop grande car je peux encore mettre des talons sans paraître géante ; et lorsque mes yeux larmoyants tombent sur mon image dans la vitre et s’enfuient tout aussi vite, ils retiennent en mémoire un visage délicat aux traits effilés. Et sous la couche grasse de maquillage, ils distinguent un nez retroussé, des lèvres sveltes aux teintes légères et des yeux glacés, bleu glacé, comme deux cristaux, deux diamants étincelants au fond de l’océan. La peau blafarde de mon front et l’une de mes prunelles sont dissimulées sous une mèche aile de corbeaux qui rebique un peu vers mon oreille gauche. Je cache mon visage dans mes mains, essuie mes yeux un peu bridés, et efface par la même occasion les artifices dont je me pare depuis si longtemps. Je me relève gracieusement et rentre la tête dans ma pèlerine sombre tout en songeant qu’il faut que je me bouge, que je casse mes habitudes, que je révise mon métier pour devenir une personne meilleure, quelqu’un de bon et surtout dont la profession ne serait pas la mienne. Ma décision est prise ! Dès ma sortie de cet endroit, je pars, je change de ville, de vie ! Je me ferais matelot ou pirate sur un bateau poli par le sel, fouetté par le vent et les vagues et où les couleurs du soleil levant se refléteront sur la coque pour lui donner des allures de pierre précieuse, car ce sera la mienne, celle qui m’aura offert un nouveau départ, un meilleur destin ! Seul obstacle à cette aventure : sortir d’ici. Et peut-être aussi mes ailes. Mes ailes au plumes plus sombres qu’une pupille de démon, mes ailes grandes comme moi, si ce n’est plus. Car, oui ! Je suis la femme aux ailes noires, celle qui vend du plaisir à chacun et dont la renommée traverse le monde ! Que faire pour me délester de cette identité ? Peut-être modifier mes habits… Je jette mon manteau au sol, dévoilant mes allures de femme dévergondée, mon justaucorps couleur chair et mes jarretelles aux nœuds papillons bleu ciel. Je m’imagine déjà, vêtue d’une robe longue de soirée bleu nuit au col en V, aux manches s’arrêtant aux coudes et desquelles découlerait un carré de tissu de la même couleur, cousu au milieu et qui me ferait… comment appelle-t-on ceci… une sorte de traîne de manche, je dirais. Et puis, j’ajouterais du fil argenté à son ourlet, comme cela, elle paraîtrait plus lumineuse et pl… Dans ma rêverie, je n’ai pas vu les peintures et les dessins de moi qui, surgissant de nulle part, s’accrochent à des piquets entre deux miroirs. Je m’approche et me redécouvre à l’aquarelle, aux pastels, au fusain ou au crayon, à la gouache, camaïeu, une ébauche, esquisse, une toile, à l’huile, en paysage, portrait, nue ou habillée, une fresque, détrempé, lavis ou en tableau. Chaque représentation me donne envie de rire, pleurer ou me rend nostalgique. J’ai oublié cette fille joliment musclée, ravissante dans ses tenues de jour comme de nuit, de semaine comme du dimanche. Cette fille, c’était moi. Elle était plaisante à regarder, élancée comme elle était, belle comme une rose en bouton dont les pétales s’entrouvrent à la rosée du matin. Sa conversation était joyeuse, son analyse de la vie, aiguë. Elle portait le regard acéré d’un aigle sur tout ce qui bougeait et son avis avait toujours de la consistance, pointu en toutes circonstances et pourtant léger comme une plume. Et puis, cette jeune fille gaie comme un luron était morte, on en avait plus entendu parler. Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé, un grand blanc s’impose dans mes souvenirs comme l’obligation de ma profession s’est imposée à moi. Ma taille de guêpe s’est très bien inscrite dans les rangs et ma peau pâle ne gardant aucune marque du passage de différentes mains, on l’apprécia. Que s’est-il passé ? Pourquoi la vie a modifié son cours et pourquoi n’ai-je plus de souvenance des gens qui m’entouraient à cette époque, ni d’avant mon arrivée dans cette cité ? Pourquoi ? Abattue, je marche et me dirige vers un grand tableau une très grande toile en pied et coloriée aux crayons de couleurs. La seule dessinée et réalisée par moi-même. J’y ai mis le temps, mais c’est moi et moi seule qui l’ai exécutée à mon image et j’en suis plus que fière. J’ai un bon talent pour le dessin ! Je ris au fond de mon être de la jeune femme que j’ai dessinée, les pieds sous une vague, sur une plage de sable blanc, les bras en croix et la tête rejetée en arrière, les paupières fermées et les cheveux au gré du vent. Une jupe de satin noir lui arrive au-dessus du genou et ne porte en guise de haut qu’un bustier déchiré sur le nombril. Un filin d’or lui tombe sur des hanches voluptueuses et ses ailes ont l’air de battre la cadence de son cœur, mon cœur, s’ouvrant ou se refermant, on ne sait, sur le secret d’une vie passée. Je porte mon habituel pendentif : un cœur d’ambre, de la sève de tremble, enfilé sur un lacet de cuir craquelé. Le même qu’à mon arrivée dans ce monde…
Dernière édition par Colombe Darklake le Sam 21 Jan 2012, 20:34, édité 1 fois |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Jeu 05 Jan 2012, 22:43 | |
| Depuis combien de temps était-elle là? Allongée, à demi morte ou bien à demi éveillée, Nous la guettions sans ciller. Mais elle ne donnait aucun signe de conscience...
L'Un s'impatienta et poussa un soupir, semblant par la bise propagée ramener des couleurs à ses joues. Frêle créature, à-même de rire ou pourrir si facilement dans le laps de temps que Nous voulions bien lui impartir, basculer au vent qui tourne sur l'échelle précaire aux neufs barreaux. La horde des funambules que vous êtes ne remarquez jamais l'équilibre fragile que vous tenez sur Nos doigts. Nous sommes des tricoteurs d'écharpes rongées en laines de porcelaine, tendues de votre naissance à votre fin. Nous sommes des mites. Votre existence vous est contée...
La créature malmenée se lève, c'est un papillon démaquillé qui doit se repoudrer, c'est une mouche aux ailes froissées.... à aucun moment un roseau plié. Elle se découvre et se haït par ses yeux, Nous la couvrons et la chérissons par les Nôtres. Prendre un oiseau par la main, pour l'emmener vers demain... Nous Nous serrons contre les murs pour l'étreindre, Nous Nous pressons contre le miroir qu'elle n'ose pas regarder, profitant de son inattention pour Nous exposer. Dans Notre empreinte, la clef, brûlante, dévaste la glace. Elle fond tout autour d'elle, retirant au mur sa couleur, carbonisant l'espace. Tout devient noir et opaque. |
| | | *Déchu*
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Ven 03 Fév 2012, 01:31 | |
| Coucou! C'est horrible! Je suis sur une tablette et je ne trouve pas le bouton pour envoyer un mp! Bref. En fait, je voudrais savoir d'où je viens, mais est-ce qu'il y a une condition particulière pour aller sur certaines îles, les anges peuvent-ils aller partout? Je peux aller à Reilor par exemple?
Merci d'avance, et à très bientôt! |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Ven 03 Fév 2012, 12:49 | |
| Hey ^^
Savoir d'où tu viens... Où est la cité à laquelle remonte tes premiers souvenirs? Tu as le choix entre Lan Rei et Rosyel, comme île, pour ça.
Sinon, tu peux circuler dans tout l'archipel à tes risques et périls (et par bateau). Il y a seulement certaines structures qui ne sont pas accessibles aux étrangers, comme le terrain des scientistes, le royaume des succubes... Ce genre de repères où on a rarement envie de mettre un pied ='D
Ai-je répondu à ta question? |
| | | *Déchu*
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Dim 05 Fév 2012, 22:39 | |
| Salut! Oui, tu y as tout à fait répondu, merci! Puis-je cependant abuser encore un peu de ta bonté et te demander, par exemple, si tu pourrais m'indiquer, entre Lan Rei et Rosyel, une ville de banlieue, un ghetto morbide d'où mes premiers souvenirs (assez musclés d'ailleurs) seraient issus? Merci encore pour ton aide, Et à la prochaine! |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Dim 05 Fév 2012, 22:59 | |
| Invente la De rien, je suis là pour ça =) |
| | | *Déchu*
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Sam 25 Fév 2012, 15:59 | |
| Le miroir fond. Mais oui, il fond, et se déverse au sol dans une gigantesque flaque argentée renvoyant à tout va des reflets lumineux. Mais sur quoi, au juste? Seul le sol existe encore à mes yeux! Plus pour longtemps, cependant, car il me brûle sauvagement avant de disparaître soudainement de sous mon corps. C'est alors que je tombe, encore et encore, de plus en plus vite. Il n'y a que du vide autour de moi. Je chute dans un néant épais et sombre, un puits noir et sans fond. Quelque part, quelqu'un gémit. Je crois que c'est moi, mais je n'en suis pas sûre. Puis, brutalement, je me suspends en l'air. Tant bien que mal, je reprends mes esprits. Et je sens des regards fixés sur moi. Ils me fixent, me dévorent et sèment sur leurs passages de petites graines d'angoisse qui se distillent dans toute mon âme, tout mon esprit et fleurissent comme autant de petites touffes d'herbes.
_Qui es-tu?
Cette voix me surprend en pleine réflexion. Ces voix, devrais-je dire, qui me chuchotent au creux du cou, agitant une légère brise glacée qui frôle ma peau tel une étoffe légère et me fait frissonner. Je n'ai pas envie de répondre, mais la question me paraît si impérieuse que sur mes lèvres, les mots se forment tous seuls.
_On m'a donné nombre de nom au cours de ma vie, mais le seul qui compte réellement pour moi, c'est celui que j'ai moi-même choisi. Voulez- vous l'entendre?
J'ai la nette impression d'avoir fait une gaffe. Non pas que je ne devais pas dire quelque chose, mais je crois bien que je n'aurais pas dû poser de questions. Ici, les voix sont maîtresses des lieux et comptent bien le rester. C'est du moins mon sentiment.
_Qui es-tu? Répète- t- elles encore, un peu énervées, il me semble.
_Je m'appelle Colombe! Colombe Darklake!
Suit un silence impatient. Que veulent- elles donc de plus? Je ne peux pas leur donner grand chose : je ne connais ni mon âge, ni d'où je viens. À cours d'idées, je préfère dire la vérité, et je lance :
_On me donne aussi beaucoup d'âges, plus ou moins les mêmes. À peu près 17 ans, même si je suis persuadée d'avoir bien plus! Il paraît qu'on vieillit beaucoup moins vite, nous les anges!
J'ai peu d'amis de cette catégorie, de là d'où je viens! Une banlieue plutôt sale, petite et carrément sans importance de Reilor, Lan Rei Est. Un coin paumé, oui mais! Le repaire le plus discret pour les truands de toutes sortes, petits voleurs ou assassins de légende, mercenaires, corsaires et pirates en quête de repos. Ou bien de filles de joie... Tous s'y donne rendez-vous! Une taverne, une épicerie, un pâté de maisons, voilà ce qui constitue Orneigor. Sa seule et unique rue est jonchée de détritus et défoncée par de larges ornières et sillons, la faute aux chariots des paysans passant du matin au soir.
_Qui es-tu?
Encore? Elles ne pourraient pas changer de disque? Tout de même, que veulent-elles au juste?
_Je viens d'une petite banlieue de Reilor : Orneigor. Mais que voulez-vous de moi?
Les voix se taisent tout à fait, je crois qu'elles méditent. Je ne peux retenir un léger soupir de soulagement : elles ne m'ont au moins pas tué pour avoir posé une question. Rectification : elles ne m'ont pas encore tué pour avoir posé une question! Soudain, c'est comme si le ciel s'effondrait sur ma tête! (Si tant est qu'il y eut un ciel dans le néant...) Je tombe à une vitesse vertigineuse. Je crois que je commence à m'habituer. Je m'arrête à quelques secondes de l'évanouissement par suroxygénation. Et je commence à m'impatienter. J'ai beau penser à autre chose, je suis claustrophobe et la noirceur velouté des lieux qui m'entourent m'oppresse.
_N'as-tu pas oublié?
Hein? Quoi? Les voix sont plus proches, désormais. Je crois que l'une d'elles s'est perchée sur mon épaule et me donne des frissons sur la nuque. J'adore les animaux, mais là, tout de même, elles abusent.
_Oublié quoi?
J'en ai assez! Elles ne vont pas me mener par le bout du nez, celles-là!
_Ce que tu as fais : tes actes passés, la valeur de ta vie. L'amour qu'on te portait. Tout cela, ne l'as-tu pas oublié?
Je me rembrunis. Les voix semblent tristes et nostalgiques; je ne peux pas les aider, les éclairer sur mon passé. Soudain, une musique se répand dans l'air. Une berceuse qui me rappelle vaguement quelque chose, un nuage brumeux dans ma mémoire et mes oreilles. Elle se liquéfie et coule petit à petit dans mes veines, répandant une douce chaleur. Surprise, et bouleversée par une sensation de bien-être que je n'avais pas ressenti depuis un long moment, je ne prête presque plus attention aux murmures autour de moi et me concentre sur la mélodie.D'où me vient-elle? Tout à coup, une phrase me frappe : celle que j'entends chaque matin! "Colombe, ma colombe, portes toi bien" ! Je suis persuadée que ces deux éléments de mon passé sont liés. Et puis, c'est comme si quelques mèches de cheveux effleuraient mon visage. Je ferme les yeux tandis qu'affluent des images par centaines : une digue au fin fond de mon cerveau lâche et je me souviens de tout. Moi, lui, ma mère... l'accident...
_Qu'as-tu fais?!
Les voix sont furieuses.
_Je...
Je n'arrive pas à aligner deux syllabes.
_Qu'as-tu à dire pour ta défense?
Les mots bourdonnent à mes oreilles. Je suis abattus par ce dont je me rappelle. Eh! Colombe! Ça va pas?! Tu vas pas te laisser manipuler comme une misérable marionnette!
_Je n'étais qu'une enfant!
Le sourire de ma mère. Je n'étais pas si jeune que ça, en fait.
_Je ne savais pas... je n'avais pas conscience de ce que je faisais.
Son torse nu et musclé, cette chaleur infernale dans mon bas-ventre.
_Oh! Et puis mince! Je n'ai pas à me justifier devant vous, sauf si vous êtes ma conscience. Et même si vous étiez ma conscience, je ne vous dirais qu'une chose : tout le monde peut faire des erreurs. Le tout, justement, c'est de ne plus les reproduire et d'en tirer des leçons. Personnellement, c'est ce que j'essaye d'appliquer chaque jour de ma vie.
Silence... Je devrais davantage réfléchir avant de parler... Parce que ça n'est pas vrai, je n'ai pas tiré de leçon de ma première expérience. J'ai commis des pêchés et j'en reproduis chaque jour plus encore! Moi, un ange! Je me doutais bien d'avoir fait quelque chose de mal, mais là, ça dépasse carrément mon entendement! Mais après tout, c'est logique : mes ailes sont noires parce que je suis déchue. Déchue de ma vie... Je suis anéantie, passant de la colère à la tristesse en un rien de temps.
_Je suis désolée, désolée, désolée... Maman... Tu me manques... Pardon, pardonnes-moi Maman, excuses-moi. Excuses-moi de t'avoir pris ton amant et de t'avoir... t'avoir... tué. Je n'ai pas poussé la bougie sur les rideaux. Mon coude a dérapé et elle est tombée. Je ne l'ai pas vu, j'étais sous lui, écrasée sous son torse basané et en sueur. La canicule ne nous a pas réussi, Maman... Tenues trop légères, boissons trop fraîches. Je ne sais pas. Les rideaux qui s'enflamment... et toi qui dormais à l'étage... Nous nous sommes rués dehors, n'avons pensé qu'à notre peau. Mais toi, tu étais là-haut, toute seule et plongée dans un sommeil profond. Je me suis élancée au milieu des flammes mais tu ne m'entendais pas hurler ton nom. Et puis je t'ai aperçue en haut de l'escalier. Dans tes yeux, j'ai vue que tu savais tout pour lui et moi. Tu as murmuré une dernière fois mon prénom, une recommandation pour tout pardonner, et l'étincelle de vie s'est éteinte dans ton regard. Tu t'es écroulée, comme si tu dansais sur les marches, et je t'ai recueilli en mon sein comme tu l'avais fait pour moi, il y a longtemps. Et j'ai pleuré, pleuré toutes les larmes de mon corps, prié pour qu'on prenne ma vie et non pas la tienne. Mais rien n'a fonctionné. On m'a alors tiré, poussé, on t'a enlevé à mes bras, et je me suis évanouie en pensant à tout le mal que j'ai bien pu te faire, toi, si gentille et si brave... Maman, je t'aime si fort...
Torturée, bouleversée, je me replis sur moi-même pour faire mon deuil tandis que coule sur mes joues une pluie de larmes salvatrices au goût amer. Bientôt, je m'apaise, gardant toujours, comme marqué au fer rouge le souvenir de cette nuit pour le moins mouvementée qui m'échappait auparavant. Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras. Ce que tu m'as appris ne sera plus oublié et je me battrai pour changer le cours de ma vie. Je respecterai tes principes et les appliquerai aussi souvent que je le pourrai. Doucement, les voix impersonnelles s'insinuent dans mon esprit pour me rendre ce qui m'avait été enlevé, ce que j'avais perdu dans la tourmente de mon cœur et de mon âme : le courage, et la franchise. En position fœtale, les yeux refermés sur le sourire de ma mère adoptive et mes ailes m'entourant en un cocon protecteur, j'essaie tant bien que mal, avant de m'enfoncer dans une douce léthargie, de poser la première pierre d'un monde parfait, triste utopie d'un enthousiasme surdimensionné...
Dernière édition par Colombe Darklake le Dim 15 Avr 2012, 17:10, édité 2 fois |
| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Mar 28 Fév 2012, 23:09 | |
| Nous sommes les Seigneurs de ce monde. Nous sommes les Gardiens des molécules. Nous sommes les Maîtres de cette ange, et de ces compagnons. Nous savons tout, infini est l'étendue de notre conscience. L'araignée en tissant une toile ne fait que plagier une infime représentation de notre omnipotence. Tels des sondes, tel un courant de force, une entité intouchable. Nous sommes les Juges et les Coupables.Nous sommes la voie que choisit de suivre une cellule naissante, Nous sommes un courant de sodium dans cette cellule, Nous sommes la contraction de cette cellule, Nous sommes le spasme de l'homme.
Nous existons. Dans le choc d'abord, le dénie, le refus. Puis la colère. La créature se braque contre Nous, contre Elle. Ici elle n'a point de corps, son expression n'a pas d'enveloppe, ses coups de dents anéantis dans les échos inlassables de sa frustration. Nous approuvons ça. Ensuite elle détourne, elle négocie. Elle est triste... Et dans Notre immensité elle s'abandonne, elle accepte. Et Nous approuvons ça.
Alors seulement se tisse la Clef. Lentement, dans des faisceaux lumineux faibles et peu nombreux d'abord. Ils tournent, ils éclatent, ils claquent. La consistance se fait, les rayons baignent bientôt l'endroit, une eau limpide accueille en son sein, sans une onde, l'objet de la libération de l'esprit. Mais le plus dur est devant. Nous voulons disséquer le coeur, Nous vouloir le voir à l'intérieur...
Je valide ta salle malgré le fait qu'elle soit un peu trop basée sur l'historique plutôt que sur la personnalité de ton personnage. Alors rajoutes-en dans la suivante! ^^ |
| | | *Déchu*
Nombre de messages : 345 Localisation : Loin, perdue entre le rêve et la brume Métier/Fonction : Vendeuse d'elle
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Dim 15 Avr 2012, 16:50 | |
| Je me réveille doucement, encore déboussolée par ce qu'il vient de m'arriver. Les souvenirs sont revenus, mais non sans mal. J'ai l'impression d'avoir la chair à vif, et que mille poignards me lacèrent le dos, trouant chaque fois un peu plus la carapace de mots et d'auto-moqueries que je me suis créé. Mes lèvres s'entrouvrent petit à petit, aspirant d'abord de petites goulées d'air puis de plus en plus grandes. J'étouffe brusquement en avalant une gorgée d'eau. De l'EAU? J'ouvre soudain les yeux et me relève brutalement, trébuchant sur ma pèlerine. Je suis dans un monde nouveau et déconcertant. Il n'y a pas de murs, à moins que la clarté immaculée qui m'illumine m'aveugle aussi. Et oui, c'est bien de l'eau dans laquelle trempent mes pieds et mes chevilles. Un peu étrange, certes mais de l'eau. Un frisson glacé me parcours l'échine. Je ne connais pas cette texture, et elle me fait un peu peur, je l'avoue. Passant outre mon dégoût et ma peur, je remue le pied en direction d'un petit point vert clair non loin de là. Je m'approche, perplexe, avant de comprendre que ce n'est qu'un nénuphar, au milieu duquel trône un magnifique Lotus mordoré. J'ai toujours été très intéressée par la nature et plus particulièrement par les plantes. C'est à la fois tellement beau et fragile! Sans attendre, je tends une main impatiente pour caresser la corolle de la fleur. Bien mal m'en prit! Je suis vraiment incorrigible! Étourdie et très maladroite, il est déconseillé de se trouver à moins de cinq mètres de moi quand je m'extasie devant les créations de Dame Nature. Une fois de plus, ma légendaire capacité à m'attirer des ennuis tient ses promesses : dès le toucher des pétales, je me sens propulsée en arrière par une force phénoménale. Mes cheveux, devenant de véritables fouets, lacèrent mes bras et mon visage. Ma course s’arrête violemment contre un rocher érodé par la mer. Je me relève péniblement et observe autour de moi le paysage. La même "eau" recouvre le sol, bien qu'au travers on puisse apercevoir le sable blond et zébré d'algues vert vaseux et violettes le long de la rive. Je fais quelques pas sur la grève, profitant de ces instants précieux de liberté, essayant de ressentir le vent qui souffle fort et pousse des nuages de plus en plus gros et sombres sur le continent. La mer enrage, et tente de récupérer les milliers de gouttelettes qui s'évaporent de ses vagues déchaînées pour trouver un destin bien pire en s'abattant sur une terre rêche et sans charmes. Un ouragan se prépare et je ne sens pas même l'iode s'échappant de son écume... écumante. Mais j'aime les tempêtes. D'un naturel assez solitaire et proche de tout ce qui est plein air, je les trouve idéales pour ces deux traits de caractère. Néanmoins, il ne faut pas croire n'importe quoi non plus! Je suis très sociable lorsqu'il le faut! Revenons à nos moutons. Je crois savoir où je me trouve. Quelque chose dans cette longue plage me rappelle mon village natal. Façon de parler bien sûr. Mais oui! Là-bas, c'est bien le phare qui a bercé mon adolescence! Un vrai confident, ce phare blanc strié d'une peinture bleu ciel ( un peu écaillée tout de même!) et rongé par un lierre persistant. Sa lumière vacillante ne tient que par un fil, magique sans doute. Un kilomètre plus loin, je retrouverai ma maison, une petite grange de briques rouges rénovée au bon vouloir de ma chère Maman. Un bruissement dans les broussailles me fait tressaillir. Quelqu'un ou quelque chose approche... Un petit shiba inu au pelage blanc pointe alors le bout de son museaux au travers des branchages. Il suit une trace, il l'a senti depuis la route. Et pas loin derrière marche une jeune femme d'une trentaine d'année, radieuse à ce jour car elle aussi adore les tempêtes. Elle ne peut pas avoir d'enfants et cela la chagrine un peu, mais elle est heureuse avec son mari. Et cette femme, c'est mon premier souvenir. Il y avait bien quelque chose avant mais je ne m'en souviens plus. Maman, puisqu'elle va le devenir, contourne le petit buisson et s'aperçoit enfin qu'elle a perdu le petit chien blanc. _Titou! Hurle-t-elle. Elle dévale la petite colline, une pointe d'anxiété dans ses grands yeux vermeil (car elle est albinos), et ses longs cheveux immaculés tressés d'argent volent, me frôlent au passage. Je me retourne et cours pour ne pas la perdre de vue. Elle se dirige vers une petite boule de poils blanche qui s'agite à deux pas. Prenant Titou dans ses bras, elle le morigène pour son irresponsabilité et s'apprête à rentrer lorsque son regard tombe sur... moi. Enfin, mon moi qui est allongé par terre, à demi ensevelie sous le sable, et dont ne dépassent que quelques mèches de cheveux d'un beau noir velouté au reflets bleutés. et quelques orteils. Ma Maman en devenir pose Titou à terre, s'accroupit et le regarde dans les yeux :
_Va chercher Jason, Titou. Fais en sorte qu'il ramène des draps, un brancard de ceux qui sont dans le garage.
En vrai petit chiot bien élevé, Titou s'en va aussitôt, courant de toute la vitesse que ses petites pattes lui permettent. La jeune femme se tourne alors vers la petite bosse dans le sable et déblaye le maximum avec ses fines mains pâles. Le tonnerre gronde au-dessus de nos têtes. Maman va plus vite. Et au fur et à mesure qu'elle repousse le sable, mon visage apparaît. Je suis allongée sur le dos. C'est étrange de s'observer plus jeune. Dans ce souvenir, je dois avoir 7 ans tout au plus.
Peu de temps après, Jason débarque avec un brancard et quelques draps, une pelle sur l'épaule. C'est un homme d'environ deux mètres dix, musclé, bodybuildé, avec une peau cuivrée sans cesse brûlante, ce pour quoi il ne se balade que torse nu, même au plus fort de l'hiver. Ses cheveux noirs de jais tombent sur ses épaules malgré le bandana qui les retient. Il porte toujours l'une des nombreuses culottes de toile que Maman lui confectionne et ses sandales de cuir.
Maman tourne le regard vers lui. Ses yeux le supplie de me garder. Jason soupire et se met au travail. Il enfonce et retire la pelle du sable, creusant un trou autour de moi. Petit à petit, ma robe de lin blanc maculée de boue et rêche à cause de l'eau salée montre sous ses plis un corps frêle et chétif. Jason me dégage du sable et une expression de surprise se peint sur son visage lorsqu'il découvre mes ailes immaculées. Je sursaute lorsqu'il lâche, empressé :
_Apporte moi le brancard, s'il te plaît Maria. Jason me dépose délicatement sur le tas de draps amoncelé dessus tandis que Maman prends sa tête. Titou sautille entre leurs jambes, apeuré par le roulement du tonnerre. Lentement, le rêve se dissipe et je me retrouve agenouillée dans l'eau. Je cligne des yeux pour m'habituer à la lumière. Je sais ce qui va se passer après : je me réveillerai dans une chambre aux teintes bleutées. Ma mère sera en train de me préparer une tisane que, je ne sais par quel miracle, elle me faisait boire pendant mon inconscience. Lorsque j'ouvrirai les yeux, mon premier mot sera " Maman " et elle se retournera vivement, sans prêter attention au bol de terre cuite qui se brisera au sol et au liquide qui s'y répandra rapidement. Non, elle me prendra dans ses bras et je m'y sentirai si bien... Je n'ai pas besoin de revoir ça, je m'en souviens comme si c'était hier.
Le lotus à mes pieds se met soudain à briller d'une lumière dorée, répandant autour de lui des cercles de la même couleur. Lorsque l'un deux me touche, la fleur s'envole a hauteur d'yeux et éclate en une gerbe d'étincelles. Apparaît alors un écran de brume sur lequel passe ma vie en accéléré. Pas d'école pour moi, c'est trop loin. Il n'y a pas non plus d'enfants dans mon village et je m'ennuie un peu. J'aide Maman dans ses travaux ménagers et je demande sans cesse quel est le métier de Jason. Il ne rentre pas tous les soirs, comme les autres hommes du village. Mais un jour, Maman décide de m'apprendre à lire et à écrire. Depuis, je ne fais plus que ça : je m'assoie dans le sable au bord de la mer et je lis toute la journée. J'écris beaucoup aussi. Et chacun de mes écrits sont accompagnés de dessins, ce qui suscite de l'admiration à l'égard de mon talent auprès des habitants. Mais ils ne m'aiment pas. Mes ailes leur font peur et je me renferme peu à peu sur moi-même, n'ayant d'autre personne avec qui parler que ma mère.
A l'âge de quinze ans, j'entreprends un voyage vers Reilor. Maman ne veut pas me laisser partir mais fini tout de même par céder. Je n'ai plus de livre, de papier, et j'ai besoin de savoir qu'il y a quelque chose en dehors du village hostile à ma présence dans lequel je vis. Arrivée là-bas, je me précipite sur une bibliothèque et passe ma première journée à dévorer tous les livres que je peux. Le soir je me remets en route, rêveuse, ne sachant trop où aller, si je vais pouvoir manger et dormir confortablement. Oh! il y a de la lumière et du bruit au bout d'une rue! Je m'en vais dans cette direction, marchant vite car, finalement, je suis fatiguée. Mais je n'ai pas le temps d'arriver au bout que je comprends que l'atmosphère n'est pas très joyeuse. Je me cache derrière un pan de mur pour écouter ce qui se passe lorsque des éclats de voix et un bruit de bousculade me parviennent. On me frôle et je rentre dans le grands manteau de Maman que je porte encore aujourd'hui. "Des pirates!" hurle-t-on. Je me replis davantage dans mon trou mais mes yeux ne quittent pas la scène des yeux. En effet, deux pirates, un homme et une femme, zigzaguent entre les étals couverts des marchands. Ils portent dans leurs bras des bouteilles de rhum et un cageot de poissons et de viandes jetés pelle-mêle. Ils rient. Ils rient aux éclats et ont vraiment l'air de s'amuser. Je me rends soudain compte que je ne suis pas réellement heureuse. J'ai envie de les rejoindre, j'ai comme l'impression que ma place est là. Mais je reprends mes esprits et cours à l'opposé. Il faut que je trouve un abri pour la nuit, et non pas que je poursuive des pirates-voleurs! Je jette un dernier regard en arrière et me cogne contre une dame assez âgée qui me rappelle quelqu'un. Mais bien sûr! La dame de la bibliothèque. Patiente, elle écoute mon histoire jusqu'au bout et rigole de mon air dépité. J'aurais dû mieux préparer mon voyage. Elle accepte de m'héberger pour une nuit, jette un oeil à mes ailes et me conduit en sa demeure. Là, je m'écroule sur le lit qu'elle me présente et m'endors profondément...
Je m’ébroue un peu quand la brume s'évapore et un pan de ma vie avec. Une centaine de nénuphar parsème maintenant la surface de l'eau. Je tends le bras et attrape le plus proche. Du coeur émane une douce odeur de vieux papier et d'aquarelle. C'est le premier cours de dessin que j'ai pris avec Coline, la dame de la bibliothèque. J'ai vécu un an avec elle, envoyant régulièrement de mes nouvelles à Maman et Jason. Et puis un jour, elle est morte, me laissant seule. Je savais qu'elle n'avait pas de famille, qu'elle m'avait faite seule héritière. J'ai pleuré, envoyé une lettre à Maman, encore pleuré, signé chez le notaire puis je suis rentrée à la maison pour l'été. Vers la mi-Août, l'incident est arrivé et Maman est morte, elle aussi.
Un mois plus tard, je me réveillais dans un village complètement différent du mien, dans une maison close. Mais ailes avaient tournées au noir et ma beauté autrefois joyeuse s'additionnait aujourd'hui d'un halo sombre.
Je repose doucement la fleur sur l'eau. Il est grand temps que je revive!
Merci! ^^ je me suis aperçue un peu tard qu'il manquait pas mal d'informations, mais j'ai en fait écrit le texte en beaucoup de plusieurs fois, alors c'était pas terrib' terrib' ... J'ai essayé de faire mieux, ça passe? =} |
| | | ~*Reine des Abysses*~
Nombre de messages : 4683 Localisation : *~ là où les corps rencontrent la nuit ~*
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 10:34 | |
| C'était toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Je voyais cette femme s'écrouler sous le poids du passé et pourtant je continuais imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. En cela était ma seule finalité, je n'existais que dans ce but, je ne me réalisais que lorsque j'égrenais le chapelet de l'histoire, le reste du temps je n'étais qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais l'ange n'aurait jamais pu quitter l'endroit et il serait resté prisonnier de cette salle. Il fallait donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observais avec eux leurs histoires, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espérais qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'avais vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivaient plus à m'atteindre. Il n'y avait que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui m'émouvaient encore. La petite clé lumineuse, apparu dans un souffle, fila comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barra l'air d'un soupir et se ficha dans la poitrine du malheureux. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Personne ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve. Lourd cœur de métal, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans les remous qui ont commencés à agiter l’étendue d’eau. Des vagues venues de nul part se brisent contre les parois blanche de la pièce, des petits tourbillons se forment autour de la créature… L’écume des vagues finit par grignoter les murs, et il semble alors que ceux-ci s’effritent… et, soudain, toute l’eau est comme aspirée vers la brèche qui s’est formée, en face de la créature. Un puissant courant balaye tout, et tandis que l'eau s'enfuit, la jeune femme est entraînée, impuissante, comme si ce fleuve en furie l’emmenait droit vers une cataracte. Maintenant qu'elle a réussit, elle peut tout oublier, tout recommencer. Ça passe, tu es validée! ^^ Bienvenue sur le forum, en espérant que tu vas te régaler parmi nous! Il y a encore quelques détails administratifs à régler: Théther va te mettre ton rang et ta couleur dès qu'elle aura le temps. Tu dois passer dans les Miroirs et demander le tien, que tu pourras remplir au fur et à mesure de tes aventures. Et tu peux aussi passer sur ce post pour chercher tes premiers partenaires de RP. Et surtout, n'hésite pas à reprendre le chemin du flood! |
| | | ¤Admin¤
Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 11:25 | |
| Et voila pour ton logo, ton groupe et ta couleur Au passage, tu peux également télécharger la police d'écriture que l'on utilise sur le forum (pour les pseudos), tu verras, ça rend tout de suite bien mieux: ici Pour l'installer il suffit d'ouvrir dans ton ordinateur la partie Windows, puis Fonts, et de l'y coller (si tu as besoin de plus d'explications, n'hésite pas à demander ) Ce n'est évidemment pas obligatoire, c'est simplement plus esthétique, donc à toi de voir! Sinon, pour la moindre question, n'hésite pas, on est là pour t'aider! Bienvenue et bon jeu! |
| | | *Déchu*
Nombre de messages : 345 Localisation : Loin, perdue entre le rêve et la brume Métier/Fonction : Vendeuse d'elle
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 12:17 | |
| Ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis !!!!!! Je suis SUPER HEUREUSE !!!! Merchi d'avoir répondu si vite, j'étais trop impatiente... Voilà alors, pour la police, Windows et Word, c'est pas la même chose, hein? Dans ce cas j'ai plein de Windows et je sais pas lequel choisir... Si tu as plus de précisions, je suis preneuse ^^ |
| | | =Aïkologue=
Nombre de messages : 2039
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 13:05 | |
| Bienvenue officielle ! Amuse-toi bien parmi nous Sinon pour la police normalement il te suffit de double-cliquer dessus, ça va t'ouvrir une fenêtre dans laquelle tu devrais trouver un bouton "installer" |
| | | *Vampire*
Nombre de messages : 1142 Localisation : Loin, très loin, très louun ! Métier/Fonction : Mon métier est de hanter tes rêves les plus fous !
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 13:13 | |
| Bienvenue à toi Colombe ^^ *se demande comment elle peut avoir "plein de windows" Oo ?* Rana => je ne savais pas que tu pouvais le faire ainsi ^^' Personnellement j'ai fait un déplacement de fichier : Tu prends le fichier qui porte le nom de la police (l'écriture) Si tu es sur Vista, tu vas dans Ordinateur => Lecteur C => Windows => Fonts. Là dedans, tu colle le fichier Puis voilà ! Tu pourras ainsi utiliser cette police dans tes traitements de textes et tu verras les noms sur le forum différemment (comme le dit notre Déesse : C'est plus classe ^^) Alors pour te répondre : oui windows et word c'est pas pareil. Word c'est un logiciel de traitement de texte et windows est le programme qui te permet de le faire fonctionner (ainsi que toutes les fenêtres) Sans windows, pas de pc |
| | | ¤Admin¤
Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 13:16 | |
| Bon ben voila, vous avez tout dit avant que je revienne ^^ Personnellement j'utilise la même technique que Zeviehl |
| | | *Vampire*
Nombre de messages : 1142 Localisation : Loin, très loin, très louun ! Métier/Fonction : Mon métier est de hanter tes rêves les plus fous !
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 13:17 | |
| "Action, réaction" *sort* |
| | | *Démon*
Nombre de messages : 798 Localisation : vers une nouvelle aube, quelque part au delà des apparences Métier/Fonction : pianiste démoniaque
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 14:06 | |
| eh bah moi ze fais comme Rana ! (oui, j'ai un nombre de commentaire inutiles à écouler dans la journée ^^') => BIENVENUE COLOMBE ! *sort des barriques de rhum et de bière, et du jus de pomme, on sait jamais* |
| | | ~¤ Chaton ¤~
Nombre de messages : 2814
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 16:58 | |
| Bienvenue à toi ! En espérant que tu t'amuseras bien ici ! ^^ (pour la police, sur ce coup je saurais pas dire, je suis sur mac moi ^^") |
| | | *Elfe*
Nombre de messages : 2128 Localisation : Toujours sur tes pas Métier/Fonction : Chevaucheuse du Vent et de la Nuit / Démolisseuse de tavernes
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 19:57 | |
| BIENVENUE petit ange, puisse-tu survivre le plus longtemps dans cette antre de fous MWAHAHAHA (c'est hallucinant mais j'ai l'impression de me répéter ^^')
> Zev, sympas la nouvelle signa ^^ |
| | | *Déchu*
Nombre de messages : 345 Localisation : Loin, perdue entre le rêve et la brume Métier/Fonction : Vendeuse d'elle
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Lun 16 Avr 2012, 21:27 | |
| Mouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiihihi! Je suis trop conteeeeeeeeeeeeeeeeeeeeente! Je vous aime touuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus!!! *en mode hystérique* |
| | | *Vampire*
Nombre de messages : 1142 Localisation : Loin, très loin, très louun ! Métier/Fonction : Mon métier est de hanter tes rêves les plus fous !
| Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... Mar 17 Avr 2012, 10:24 | |
| Cette ange n'est pas si déchu que ça, on lirait le bonheur dans cette attitude pour autant hystérique/positif. Ok j'arrête de flooder... Merci Luni ^^ |
| | | | Sujet: Re: Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... | |
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| | | | Une voile qui se gonfle et prend le vent, l'envol d'un oiseau blanc... | |
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