Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Solaufein Ingwé ♫

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MessageSujet: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyDim 29 Avr 2012, 21:11

Ah… Ma tête…

Le jeune homme s’éveilla doucement. Peu à peu, ses souvenirs affluèrent : il se revoyait dans la forêt, arpentant les lieux qu’il n’avait pas encore vue. Il quittait pour la première fois ses terres natales, celle des elfes, profondément cachées dans l’immensité de la Nature. Il n’avait pas peur, l’aventure était à porté de main. Il suivrait les conseils de sa sœur, et rien ne lui arriverait. L’âme d’un poète est bien plus légère que le fer qu’il portait à sa ceinture. Malgré sa réticence, il avait pris l’épée et l’arc, pour rassurer son aînée. La nuit était alors tombée, les arbres s’endormaient déjà, et il récupéra à leurs pieds le bois mort qui lui servira pour le feu. Le jeune homme avait bien retenu ses leçons. Ses souvenirs s’arrêtèrent au moment où il se coucha non loin du foyer brûlant, enroulé dans une couverture.
J’ai dû m’assoupir en écoutant le chant du vent…
Mais tout ceci n’expliquait pas la raison de sa présence en ce lieu… Alors que l’elfe avait ouvert les yeux, il ne découvrit ni arbres, ni feu et ne sentit pas le vent et la fraîcheur de la nuit. Il vit des murs, rouges. Partout, du rouge, comme du sang, et dans les recoins de l’ombre nonchalant semblait l’observer. L’homme analysait la pièce, intrigué. Il se pensa prisonnier, étant dans une salle close, sans portes ni fenêtres. Mais il n’était pas enchaîné ou bâillonnait. Il dormait peut-être encore ? C’était un cauchemar qu’il espérait enfouit dans son subconscient. Pourtant, ces visions lui influaient le doute avec cette ambiance inquiétante. Il manquerait plus qu’il vive un cauchemar éveillé…

Il aperçut autre chose. Plus loin, des cadres portant des images et des miroirs attirèrent son attention. Quand il essaya de se lever, il sentit un objet sous sa cuisse. Il le saisit et découvrit avec stupeur et joie son instrument de musique. Qu’est-ce qu’elle faisait là ?
Ses oreilles se dressèrent. Une petite note de flûte, pareille à la sienne, s’entendit au loin, comme un écho. Des sœurs plus graves ou plus aigus suivirent leur aînée et formaient une mélodie enchanteresse. Il tourna la tête vers les miroirs et le silence revint. Quel endroit… étrange. Très étrange…

Il rangea l’instrument dans sa veste et se dressa sur ses jambes. Elles tremblèrent légèrement et il perçut une petite douleur familière, provoqué par un levé trop brutal. Tient donc… Il était donc réveillé ? Un rêveur peut-il avoir des maux ? Le cerveau pouvait faire croire tout ce qu’il voulait… Mais quel est donc cette endroit si oppressant ? Il voulait en avoir le cœur net et s’approcha des tableaux.
Prudent, comme enveloppé par une mystérieuse légèreté, il avança. Il sentit ses sens troublés s’éveillaient. Toute son attention se porta sur le premier tableau :
« Une femme, d’une beauté à couper le souffle, était debout parmi ses semblables. Les elfes généralement belles, celle-ci se distingua des autres, avec ses cheveux longs blonds lumineux, tressées et en fleurs. Ses yeux et sa peau cuivrés concluaient un portrait d’une ravissante haute-elfe, une espèce fière. Mais le visage de cette femme ne traduisait ni la fierté de sa race ni l’orgueil, elle était généreuse, ouverte, et pleine de vie. A ses côtés se dressaient ses amis, ou sa famille. Peut-être les deux ? Elle riait avec eux. Une de ses mains était enlacée à une autre, plus ferme, celle d’un elfe. Grand, pâle, brun cuivré et les yeux ambre, il regardait sa compagne avec amour. Ils s’aimaient, semble t-il, beaucoup. Au devant de la peinture, des enfants, de différents âges, jouaient ensemble. Il en compta sept, quatre garçons et trois filles. »

Ces personnes lui étaient familières. Il cru reconnaître l’homme, mais n’osa le croire. Car cela voulait dire que… Mais un détail le frappa :
« Le ventre de la resplendissante elfe était arrondis, signe de vie, proche à naître. »

C’était… Comment cette image a pu être faite ? Il ne pouvait l’accepter, c’était impossible. Il ne voulait pas le dire… Est-ce que cette femme est ?...
- Ma mère ?...
Il s’approcha un peu plus, et suivit des yeux les traits fins de l’elfe. Oui, c’était bien sa mère… Les filles lui ressemblaient beaucoup. Elle était aux côtés de son père et de ses frères et sœurs.
Il sentit un vent glacial dans sa nuque. Il suivit le « guide spirituel » vers le second tableau :
« Elle était de nouveau là. Cette fois-ci, ses couleurs avaient disparut. Elle n’exprimait plus signe de vie, très pâle, froide. Elle était couchée sur un lit, les draps couverts de sang… Son bien-aimé, tenant un bébé, sanglotait au chevet de son épouse. Le nouveau-né semblait vivre malgré son apparence fragile. Cependant, il n’était pas comme les autres enfants… Sa peau dorée était plus pâle… »
Mais c’est moi !
Il regarda ses mains comme pour s’en assurer. Elles étaient identiques à l'image, dorées au dos mais peu lumineuses. Comme grisées.
Ses yeux tristes se posèrent sur l’image. Il regretta de ne pas l’avoir connue. Il toucha la peinture, voulant la caresser, cette femme qui lui avait donné vie en perdant la sienne…
Je suis désolé…
Les tableaux suivant montrèrent toute son enfance. De son plus tendre âge à son adolescence. Ses premiers pas, ses jeux de bagarre avec ses frères, son premier amour… Ses joies, ses déceptions et ses innombrable fois où il écoutait les sermons de son père, sans dire un seul mot. Malgré sa fragilité, il grandit, devenant le beau jeune homme qu’il était aujourd’hui. Un tableau en particulier le fit sourire. A voir les détails, il savait à peu près l’époque de cette « prise ». C’était avant qu’il parte en guerre… Avec ses proches et ses semblables.
« Sur l’image, il se vit, entouré de ses frères et sœurs. Tous avaient une peau blanche, sauf le troisième et la cinquième de peaux mats et lui le dernier plus pâle… Drôle de mélange. Mais c’était surtout au niveau des chevelures que l’artiste s’était sans doute amusé : Du platine à l’ébène, passant à l’unique châtain et à lui, possédant une crinière violette, avec quelques reflets dorés, très discrets. Il était le plus intriguant, à croire qu’un gène était peintre lors de sa conception. Malgré leurs différences, ces elfes possédaient cette beauté que l’on racontait dans les contes et légendes sur eux, espèce gracile et apollonienne. Tous portaient fièrement les armures et armes tel des guerriers, prêt à faire justice. Ils étaient fiers d’appartenir à une noble famille, portant leur blason sur l’épaule droite. Fiers de porter les couleurs de leur patrie qu’ils devaient défendre à tout prix… »

Si fier… Mais la guerre n’amenait qu’à la souffrance. Il se tourna vers le dernier tableau… Il baissa les yeux devant le regard dur de l’homme qui était représenté. Son père… Sévère, fort et juste mais très dur… En particulier, avec lui.
Il se détourna des images. Comment une personne a-t-elle pu pénétrer dans le royaume des elfes, faire ces tableaux et repartir sans que personne ne s’en rende compte ? A moins que ça ne fasse partie d’un mauvais tour, ou d’un sort qu’on lui aurait jeté. Ou tout simplement, un rêve ?
En se retournant, il vit un autre mur. Il eut l’étrange conviction qu’il s’était rapproché de lui pour montrer d’autres tableaux. La salle voulut lui montrer d’autres choses de sa vie, qu’il essayait tant bien que mal à oublier… Non, il ne voulait pas regarder ! Avec beaucoup de réalisme, les murs lui dévoilaient des évènements horribles de sa vie. La guerre, la douleur, le désespoir, l’envie de mettre fin à sa vie.
- Ça suffit !
Son hurlement déchira le silence dans des échos de souffrance. Assez, il voulait oublier ! Il ferma les yeux… Même à travers ses paupières, il percevait la couleur rougeâtre de la salle. Il entendit de nouveau les notes de flûtes, ces échos exquis. Il rouvrit les yeux et fit face aux miroirs.
Son reflet montra un elfe svelte, élégant, si effilé qu’il paraissait peu solide. Ses épaules un peu carré et sa taille plutôt grand étaient les seuls traits qui le différencier d’un jeune garçon. Ainsi que son visage, beau et fin, mais ferme. Il avait le nez long et la bouche fine et les oreilles pointues comme la plupart des elfes. La seule différence était évidemment sa peau pâle sur un teint cuivré, or et ses cheveux violets foncés qu’il portait courts. Il possédait aussi des yeux défiant les couleurs simples, pouvant les avoir jaunes ou dorés. Il était vêtu d’habits simples. Quoique la veste noire lui allait comme un gant. Ses détails dorés finement cousus ornaient le col et le torse.
L’elfe approcha la tête vers le miroir, jusqu’à poser le front sur sa surface lisse et gelé. Il ressentit un autre courant d’air. Sensible, il tressaillit un peu, mais garda les yeux fixés dans ceux de son reflet. Furtivement, un air mélancolique passa.
C’est moi « ça »…
Il s’en détourna, plaçant son dos contre. Il se laissa glisser doucement pour atterrir sur le sol. Assis, l’elfe poussa un long soupire, qui aurait déchiré le cœur d’un optimiste. Sa main entra dans sa veste pour prendre la flûte. Il était réconforté avec cet objet dans les mains. Il retrouva le sourire. Il apporta l’instrument à sa bouche et souffla les premières notes, utilisant ses doigts agilement. Il marqua une pause au moment où sa fine ouïe perçut encore une fois les lointains échos mélodieux. Il rejoignit le rythme, remplissant la salle d’un magnifique air dansant.
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyLun 07 Mai 2012, 12:47

Solaufein Ingwé ♫ Eyes1ls1

Comme des papillons autour d'une lampe, Nous Nous précipitons contre le nouveau voyageur. De Nos ailes Nous le frôlons, de la poudre se déposant sur sa carcasse et s'imbibant de son essence. Recouvert, immobile, il est enveloppé d'un cocon évanescent aux milles couleurs. Dans un souffle, Nous le répandons autour de lui, formant des murs, des tableaux, un sol et un plafond. Dans le néant qui l'entoure, c'est ainsi que Nous le rassurons.

Alors Nous Nous cachons derrière le miroir et patientons. C'est un Homme. Non, c'est un Elfe. Nous Nous remémorons soudain cette étrange créature que Nous avons mise au monde il y a bien longtemps. Il s'en trouvait beaucoup pour venir Nous visiter! Cet exemplaire semble un peu frêle, les avions-Nous sabotées?

Insatiables de cette beauté intelligente, Nous Nous bousculons derrière la surface vitrée, tant et si bien qu'elle finit par éclater. Les morceaux de verres volent dans la pièce, se fichent dans les portraits, découpent les murs. La peinture rouge se déverse en ruisseaux sanguinolents sur le sol, noyant les pieds de la créature dans le noir. Une goutte tombe sur son nez dans un tintement métallique. La clef. Et le noir fut.


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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyMar 08 Mai 2012, 01:55

L’elfe arrêta de jouer car il entendit un bruit. Sa dernière note de musique fut aspirée dans un flot cristalin. C'était le miroir qui se fissurait, juste dans son dos. Il s'écarta rapidement et vit, impuissant, le verre se briser brutalement. Tout se déchira et partit en morceau. Les murs s'effondrèrent et la peinture rouge se déverssa aux pieds du jeune homme, tel du sang. Ce sang... A la vue de cette apparition qui lui faisait horreur, il fut pris de panqiue. Il trouva une issue, juste là…
Heureux de pouvoir sortir, il se précipita vers la fissure, tout en restant malgré tout prudent. Il laissa derrière lui cet étrange endroit rougeoyant, qui s'écroula en morceau, pour pénétrer dans une seconde salle beaucoup plus sombre… Et peu rassurante. Grâce à sa vision, il put voir distinctement les contours de la pièce. Celle-ci aussi semblait être privé de porte et de fenêtre. D’une prison à une autre… Cet endroit était donc infini ? La précédente salle disparut dans les ténèbres, le laissant dans le noir complet. Il était désormais aveugle dans cette pénombre épaisse.
Dans la précipitation, il trébucha et s’étala de tout son long. Il avait lâché l’instrument pour se rattraper avec ses mains et éviter ainsi à sa tête de toucher le sol dur.

Quelle maladresse…

L’elfe leva les yeux. Il l’avait pensé, mais pas aussi fort… Quelqu’un avait chuchoté. Ses yeux parcoururent la salle, de long en large. Il n’y avait personne à part lui. Prudemment, il se releva, se méfiant de chaque recoin sombre. Encore un lieu étroit, avec de l’ombre. Il n’avait pas peur du noir, étant donné qu’il y voyait durant les nuits claires, mais il n’aimait pas être enfermé contre son gré.

Prudence. Cet être est si frêle…

Frêle peut-être mais pas sans défense. Quelle était cette malédiction ? Pourquoi l’emprisonnait dans un endroit pour lui faire entendre des voix ? L’elfe croisa les bras, ne répondit rien. Il attendit quelque chose de plus « concret ». Qu’une personne vienne en face de lui pour lui expliquer.

Les rêves ne t’émeuvent ils donc pas ?
Si proche de la Nature, il ne croit que ce qu’il voit.


Où était le mal là-dedans ? C’était un elfe, très fier de son patrimoine. La nature contenait suffisamment de mystères pour ne pas avoir à se soucier de choses aussi incertaines et traitres que les rêves. Il soupira, perdant légèrement patience. S’il était vraiment en train de rêver, il ne pouvait pas mourir. Si ? Si cela continuait, il allait finir par dessécher sur place ou mourir de faim, non ?
L’elfe commençait à douter.
Il commença à chercher plus sérieusement un moyen de sortir. A tatons, minutieusement, en touchant les surfaces, il fouilla et analysa chaque parcelle de mur, de fissure ou de quoi que ce soit qui pouvait ressembler à une issu. Mais rien ne se montra. Il finit par abandonner et retourna vers le centre de la pièce. A bout de nerfs, il sollicita les voix. Il voulait qu’elles se montrent, qu’elles le fassent sortir de là. Il l’exigeait carrément. Car oui il préférait largement être dehors, au milieu de la Nature, qu’à être enfermé entre quatre murs, avec des êtres dénués de toute courtoisie comme seuls compagnons. Sans réagir à sa demande, ceux-ci continuèrent de dresser son portrait moral. A croire qu’il était, au final, inexistant pour eux. Seul comptait son esprit. C’était peut-être logique après tout. Des êtres qu’on ne peut voir, s’intéressant à ce qui se tient caché du monde.

La droiture, la loyauté. La justice et l’honneur, ça te parle petit !
Mais quant à l’orgueil, est-il de la partie dans ton cœur ?
Où ferais-tu semblant de l’ignorer ?


Les voix devenaient plus proches. C’était effrayant d’entendre que ça se bougeait, alors que c’était invisible. L’ouïe remarquable de l’elfe su percevoir ces détails faussés chez un être humain. C’était bien pour cela qu’il ne fit pas un geste, car il savait que cela ne servait à rien. Elles étaient patronnes, imprenables, de ces salles.

Si calme… Tu écoutes, tu comprends. Tu parles peu, pourtant ta voix est si douce…
Ton esprit posé sait prodiguer des conseils, et sait les recevoir.
Et un bon poète ! Oh oui, pourrais-je entendre tes vers ? Ces doux vers, comme ceux que tu composais pour celle que tu ne pouvais t'empêcher d'aimer... Tu te souviens ?


L’elfe resta silencieux, malgré la pique, malgré la douleur de voir son ancien amour ainsi exposé. Lui qui s'était tant battu pour le voir disparaître. Cet amour injuste, inconnu, interdit. Oh, cet interdit, ce qu'il le détestait... Il réalisa en un brusque retour sur lui même que c'était peut être aussi pour ça qu'il n'aimait pas les rêves. Parce qu'il n'aimait pas la revoir, elle, elle qui appartenait maintenant à un autre, son propre frère qui plus est. Parce que les rêves montraient ses véritables souhaits, inavouables, coupables... Mais toutes ces pensées, toute ses réactions, il les teint secrètes, silencieuses. Il était aussi un peu réservé avec les étrangers. Surtout avec ceux qu’il ne pouvait pas voir. Il crut entendre un souffle contrarié au-dessus de sa tête. Les voix poussèrent des souffles à peine perceptible, malgré son ouïe d’elfe. On aurait dit qu’elles se… déplaçaient. Qu’elles l’observaient, en tournant autour de lui. Il osa faire parler son imagination… C’était une torture de plus que de penser qu’il y avait des présences avec lui. Elles n’étaient pas physique, mais il espérait presque qu’elles étaient là tout de même. Ça aurait été trop dérangeant, trop effrayant sinon.

Si doux cet elfe… Mais au faite, quel est ton nom ?

Ce dernier resta ébahi par cette question. Il vint à se demander si ce n’était pas une blague qu’on lui faisait. L’idée du rêve diminua, étant donné le réalisme des évènements. Ou alors c’était un rêve vraiment lucide, il avait la certitude d’être là, debout, muet d’étonnement. Ces voix qui n’ignoraient rien de lui ne connaissaient pas son nom ? Qu’était ce que cette absurdité ? Il toussa un peu avant de répondre.
- Je suis Solaufein Ingwé.
Sa voix était à peine audible, à peine de quoi déclencher un écho à l’autre bout de la pièce. Et les voix s’empressèrent de lui faire remarquer en poussant des cris d’interrogations.
Qu’as-tu dit ?
- Je m’appelle…
Plus fort !
- Solaufein !


Elles soupirèrent de soulagement, comme si, surprises par son silence, son manque de croyance, elles s’étaient sentit faillir, faiblir, comme un reflet qui s’éclipse faute de modèle. Solaufein grimaça. Il voulait vraiment sortir, que tout cela s’arrête.
Mais les voix reprirent, accusatrices. Elles insistèrent sur sa fragilité. Son assurance apparente, ce masque en lequel il essayait lui-même de croire, ne le protégeait pas toujours de son manque de confiance en lui. Sa prudence ralentissait sa progression vers cette parfaite aisance qui aurait pu lui servir à être plus fort. Ses souvenirs traumatisants, qu’il voulait vivement oublier, devenaient un poids lourd sur son cœur, chape de plomb dont il ne parvenait pas à se libérer. Mais les voix ne comprenaient pas, ne compatissaient pas, elles griffaient son âme et accrochaient ses défauts. L’elfe s’agaça, marmonnant :
- J’aimerais bien vous y voir…
On t’entend, petit !

L’elfe sursauta.
Quel manie qu’ont les mortels à penser dans leur coin !
Il réitéra sa demande de sortir.
Sentirais-je de l’impatience ?
- Tu vas sentir autre chose, si tu ne veux pas me rendre ma liberté !
, s’emporta Solaufein brandissant son poing, oubliant la nature invisible du propriétaire de la voix. C’était un détail, noyé dans sa colère.
Quelle impulsivité, tss tss…
Pour quelqu’un de fragile, je te sens capable. Peut-être pas puissant, mais capable.
Ahah, ça, puissant ? ahaha….


Elles rirent de bon cœur en imaginant ce personnage aussi fort qu’un ours. Solaufein les laissa s’esclaffer. Se battre n’était pas sa vocation première, après tout. Il préférait la musique. C’était plus reposant, plus calme. Elle élevait la joie et la bonne humeur. Pas de sang, pas d’acier… Juste des chants. Si seulement le monde se basait sur ce credo. Si seulement la vie ne tentait pas de s’autodétruire… Si seulement il pouvait chanter pour tous, pour transmettre ce besoin de vie, de tranquillité, pour qu’au final, tout le monde comprenne… Il était faible de corps, mais fort de volonté. Fort de croyance.
Les voix commencèrent à se calmer en entendant ces dernières pensées. Elles s’évaporèrent sans un soupire, laissant le jeune homme seul avec lui-même.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyJeu 17 Mai 2012, 00:12

Solaufein Ingwé ♫ Lvres2db7

Placenta Bambin Vieillard Cendre Terre Pousse Bourgeon Fleur Fruit Poussière

Nous connaissons ce cheminement.

Car Nous l'avons créé.

Mais tout sentier est Libre. Sillonner ou s'arrêter, déborder, se retourner. Les voies se suivent et ne se ressemblent pas. Les graviers crissent et roulent sur le bas-côté. Les racines écorchent et plissent les rues de la destinée. Et, surtout, ce chemin que Vous suivez, ne se déroule jamais à l'infini dans le même paysage. Tantôt il traîne dans les jungles abondantes. Parfois il s'égare en souterrains. Y avancer est une épreuve.

Chaque pas, une évolution.

Car Nous Vous donnons une matière, et Vous la travaillez. La structure est malléable. L'empreinte de Nos mains se recouvre, disparaît sous les essais. Vous croyez pouvoir faire mieux? Tentez Votre chance! Toute création est unique. Toute oeuvre est instable. Mais toute expérience Nous fascine...

Et Vous êtes là pour ça, petits êtres d'argiles. Vous vivez pour Nous distraire...

Alors, ne Nous croyez pas dupes, Nous Vous avons à l'oeil!

NOUS SAVONS QUI VOUS ETES


Solaufein Ingwé ♫ Clnoireyv6

Encore désolée d'avoir traîné ^^'
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyVen 08 Juin 2012, 16:32

Une nouvelle ouverture s’entrevit. Elle laissa une lumière douce s’infiltrer. L’elfe, comme attiré, s’approcha de l’entre. Par delà l’ouverture, une beauté sublime s’offrit à ses yeux. Il s’empressa de quitter la salle noire et pénétra joyeusement dans la clarté. Il se pensa libre. Enfin sortit de ce cauchemar. Il courut le long d’une rive, puis dans l’eau, pure et claire. Il s’arrêta un instant pour reprendre son souffle. Il s’agenouilla et en profita pour boire en plongeant ses mains dans l’eau. Mais il ne l’apporta pas à sa bouche… Quelque chose n’allait pas. Il regarda fixement l’eau dans ses paumes. Il crut voire des images… Comme si on plaçait furtivement celles-ci de façon à faire un film. Il lâcha l’eau qui s’engouffra dans le lac. Il perçut un chuchotement… Quelqu’un l’appelait. Il fixa l’eau et laissa son esprit se faire emporter par ces visions.



~~~~~



Solaufein…

“ Les nuages s’étaient accumulés durant plusieurs jours, mais voilà qu’ils laissèrent enfin place au soleil. Tant attendu comme chaque année, après l’hiver, le printemps prenait place. La forêt de Yelli s’étendait sur toute la surface de l’île, ou presque. Rosyel était un joyeux de la Nature, un parfait havre de paix. A quelques détails près… Mais ceci dit, nous n’allons pas nous attarder de suite sur ces détails.

Quelque part dans les profondeurs de Yelli, s’étendait un domaine elfique. Il n’était pas très grand, mais il sut s’imposer comme étant un lieu « fort bien protégé » et gardant « les meilleurs guerriers ». C’était très osé de dire cela, mais cette famille faisait partit des maisons guerrières de l’île. Certaines d’entre elles restaient proches du centre, se cachant dans l’épaisse verdure naturelle. Mais notre maison se situait non loin de la plage, pour assurer la protection sur une partie des côtes. La famille Ingwé n’était pas très ancienne, mais de leurs faits d’armes ils s’étaient fait une place dans l’histoire des elfes de Rosyel.

Le domaine était niché sur une colline. Entouré de murs naturellement en bois solide, ils faisaient des remparts idéals pour les archers. L’architecture des maisons étaient fantaisistes, respectant la forêt, dans toutes ses longueurs et largeurs. Les jardins entretenus par des mains vertes talentueuses, resplendissaient et projetaient des odeurs douces et savoureuses. Une dame elfe marchait au milieu des plantes et des fleurs. Elle entreprenait elle-même l’entretient. Malgré les interdictions et les conseils qu’on lui donnait, elle préférait s’occuper, étant moins à l’aise dans sa maison. Et pourtant elle possédait une très belle maison, la plus grande en réalité. Celle qui appartenait à sa famille, le domaine lui-même. Car cette elfe n’était autre qu’Agëlle, fille d’illustres parents de chasseurs, femme du seigneur Anatar Ingwé. Une tête de mule selon ses proches. Son ventre arrondi lui intimait de se reposer. Mais voilà un mois qu’elle n’était pas sortie. Un jour de plus et elle aurait craqué. Son mari étant absent, elle en avait profité pour s’éclipser dans les jardins. Il s’inquiétait, ils l’étaient tous. Car le guérisseur avait insisté sur le fait qu’elle ne devait normalement plus avoir d’enfants. Mais Agëlle voyait cet évènement comme une huitième bénédiction des dieux elfiques.

Elle sourit en caressant son ventre, où la vie était bien présente et proche à naître. Il n’était pas censé exister, et pourtant il poussait inévitablement. Ce doux enfant… Elle les aimait tous, et celui-ci aura le droit au même amour.
Mais le temps de la promenade semblait prendre fin, alors qu’un homme s’approchait d’elle. Il s’agissait du « majordome » de la famille. Il était un peu le gardien de la maison et avait pour charge de s’occupait des affaires avec elle en l’absence d’Anatar. Il était par défaut la nourrice des enfants… Qui était encore jeune. Il croisa les yeux, l’air contrarié, ne pouvant cacher dans ses traits l’inquiétude récente.
- Mais que faites-vous là ? , fit-il.

Ce n’était pas vraiment une question, il avait pris le ton du reproche. Car il savait très bien ce qu’elle faisait. La véritable question se traduisait plutôt comme : Allez-vous rester tranquille ?
- Je vais bien, Vanathor, répondit-elle d’une voix apaisante. Il hocha la tête. Il n’était pas vraiment d’accord sur ce point. Il savait comme tout le monde que cette grossesse ne devait pas être. Tous pensaient qu’Agëlle se mettait en danger.
- Je me trouve déjà vieux pour courir derrière vos chenapans de fils… Sans oublier vos filles qui s’amusent à grimper sur les remparts de la muraille. Si en plus je dois courir derrière vous…

Il se rendit compte de ses paroles et semblait d’un coup gêné. Il s’adressait tout de même à la femme d’un grand homme.
- Veuillez m’excuser Madame. Mais tout le monde pense que l’on devrait vous attacher…
- Ils ont raison de s’inquiéter, mais pas à ce point. Je vais très bien, Vanathor !


Il lui sourit grandement. Cette femme était resplendissante, à croire que c’était sa première portée. Hors, c’était bien la huitième.
Vanathor insista pour qu’elle le suive, et elle accepta en riant. L’approche de l’accouchement rendait la majorité des elfes du domaine nerveux. Ils n’étaient pas comme ses enfants, qui accueillaient ce nouvel enfant avec joie et bonne humeur.
Ils traversèrent les jardins en direction d’une grande porte. C’était la seconde sortie, sur quatre, la première étant la grande porte. Elle était impressionnante, mais pas si grande qu’on pourrait penser. Les arbres aux alentours étaient gigantesques à côté du domaine entier. Certains elfes avaient construit de petite maison autour du manoir, d’autre s’était installer dans les arbres, restant en harmonie avec eux. Le domaine ne prenait toute la colline, et débordait un peu autour.

Ce n’était qu’en grimpant dans les arbres que l’on apercevait la plage. Les meilleurs chasseurs guettaient les va et vient d’éventuel bateau. Agëlle aimait beaucoup cet endroit. Elle avait été élevée bien plus au milieu de la Nature, ne vivant que de chasse, se déplaçant sans arrêt. Elle croyait qu’une vie paisible et posée ne lui conviendrait pas. Mais finalement elle ne s’en lassait pas. Elle avait de quoi faire avec ses gens, ses enfants et les paperasses du domaine.
Ils entrèrent dans le grand hall. A leurs gauches, un escalier menait à l’étage supérieur, où l’on entendait les filles jouaient avec un de ses garçons. A côté des marches une ouverture menait à la petite pièce bibliothèque, lieu de tranquillité où se trouvait généralement son sixième enfant. Vanathor l’amena vers la droite, dans une sorte de salon lumineux, où elle pouvait se reposer.
- Je vais vous laisser seule un instant, ça ira ?

Agëlle sourit. Elle adorait la patience de cet homme. « Évitez d’aller dans les jardins, je finirais par vous retrouver » lui disait-il souvent, depuis qu’elle attendait l’enfant. Il était compréhensif. D’ailleurs c’était un trait de caractère qui manquait chez son mari. Non pas qu’il ne comprenait pas, mais il était moins patient. Fier et strict, il avait un tempérament de guerrier. Sa famille était issu d’une ligné de grands commandants, qui auraient vécus dans les temps reculés. Celle des premières guerres, des conflits de territoires. Les elfes avaient maintes fois repoussé les humains, voulant à tout prix agrandir leur territoire. Anatar était doux avec elle. Mais très forte tête avec les autres, les menant d’une main ferme mais juste. Même ses enfants, ses héritiers, ne devaient pas le décevoir. Ils étaient tous destinés à apprendre les arts du combat et de la chasse. Même son sixième enfant, du nom de Fénáro, y avait le droit, alors qu’il préférait les livres et les archives de la maison que les épées et l’arc.
- Mère !

En parlant de l’elfe puisqu’il n’y avait pas de loup ici, l’enfant accourut auprès de sa mère. Il lui montra avec enthousiasme une découverte forte intéressante sur la carte de Rosyel. Son doigt montrait un dragon tout en os, qui représentait un peu grossièrement la Vallée du Dragon. Il n’avait pas vue cela sur les autres cartes, qui elles étaient bien plus détaillées. Il commença à imaginer ce dragon dans la réalité. Pouvait-il y aller ? Sa mère répondit qu’il le pourra, mais seulement quand il sera bien plus grand. Car ces terres étaient dangereuses. Les elfes noirs y avaient élu domicile il y a bien longtemps. Et les dragons ? Non mon petit, les dragons n’existent plus. Un peu déçu, le jeune garçon retourna dans ses livres. Les trois autres à l’étage descendirent en courant. Leya courait derrière son frère jumeau Rundel, ses deux quatrièmes, avec l’aide de sa septième, Anéya. C’était sans compter sur le retour de Vanathor. Posté devant eux tel un arbre, il les regardait droit dans les yeux. Ce n’était que des enfants, et comme tout bon petit sur le point de se faire gronder, ils crièrent et prirent la fuite, prenant tout ceci comme un jeu. L’homme soupira longuement. Il entra dans le salon, tenant dans sa main un récipient de fruit.
- Je n’ai pas très faim, mais je te remercie, sourit faiblement la belle.

Depuis ce matin, elle n’avait pas avalé grand-chose. Vanathor lui rappela gentiment qu’une elfe qui ne se nourrissait pas était une elfe qui n’allait pas faire « long feu ». Elle leva un sourcil. Cette expression n’était pas vraiment employée par les elfes. Mais Vanathor avait beaucoup voyagé, notamment en Lan Rei. Il racontait aux enfants, qui adoraient ça, des tas d’histoire sur les humains.
- Camarade, mangez un fruit ou je vous forcerais à y goûter !
- Hola matelot, vous n’aurez pas besoin d’aller jusque là
, joua-t-elle à son tour, adorant elle aussi ses histoires de bateaux et d’aventures en tout genre.
- Désolé Madame, l’air de la mer me manque. Et vos enfants… Disons que j’y survivrais.
Sans doute encore longtemps mon cher, répondit-elle dans un murmure. Elle se sentit soudain faiblir. La tête lui tournait… Elle demanda à Vanathor de l’aider à atteindre son lit. Alors qu’elle se relevait, un vertige incontrôlable la fit inévitablement chuter, la plongeant dans l’inconscience. ”

Solaufein…

“ Plus loin dans la forêt, Anàrion était embusqué dans les buissons. Le sanglier ne l’avait pas entendu, ni senti. Il se repaitrait des feuilles au pied d’un arbre. Le fils aîné des Ingwé avait soigneusement sortit son arc sans un bruit. Mais son frère était bien plus doué que lui en infiltration, à faire les choses silencieusement. Il était à sa droite. Eran était prêt à décocher une flèche. Mais ce ne fut pas la sienne qui transperça la patte du sanglier, mais une flèche avec les plumes rouges. Assez reconnaissable pour savoir d’où elles provenaient… Les deux jeunes hommes soupirèrent et sortirent de leurs caches. Leur sœur Lenawë glissa de l’arbre où elle s’était perché et entreprit s’achever rapidement le sanglier souffrant. Elle se tourna ensuite vers ses frères avec un grand sourire.
- On ne risque pas de manger avec vous à ce rythme là !
- Rien de tel que de tirer sur une cible par surprise
, rétorqua Eran légèrement agacé.

Anàrion sourit, forcé de reconnaître que sa petite sœur était devenue une jeune femme très doué à l’arc. Il avait essayé les techniques d’Eran sans grand succès. Il excellait plutôt à l’épée et le bouclier de front.
- Bon venez vous deux, conseilla-t-il. Allons retrouver père.
Ils acquiescèrent. Les elfes tirèrent sans mal le sanglier grâce à une grande couverture qu’ils avaient apporté. Ils se dirigèrent là où il avait laissé Anatar. Ce dernier était encore en train de discuter avec un autre elfe. Le sujet semblait sérieux, sans pour autant inquiéter le seigneur Ingwé. A la vue de ses enfants, il sollicita une nouvelle entrevue, une autre fois. L’autre accepta et partit. Anàrion n’avait pas pour habitude de se mêler des affaires de son père. Il avait confiance en lui et en général, il finissait par être au courant de tout. Mais il n’avait jamais cet inconnu… Il ne faisait pas partit du domaine. Si son père allait chercher des informations chez des gens d’extérieurs, c’était pour une bonne raison. Devait-il s’inquiéter ? Mais le visage sérieux de son père se fendit d’un sourire amical, ce qui incita le jeune homme à lui répondre en souriant, et à ne plus penser à ses songes. Le père constata que ses enfants avaient bien chassé. Lenawë ne put s’empêcher de se féliciter pour cet exploit, en ajoutant pour taquiner ses frères, qu’elle n’avait besoin de personne pour faire cela. Elle était très sur d’elle, mais une personne avec autant de talent ne pouvait qu’avoir de l’assurance. Le père rit mais s’arrêta net. Il avait entendu quelque chose… Un chasseur essoufflé accourut vers eux.
- Mon seigneur !... La Dame… Elle…

Il n’eut pas besoin de plus. Anatar ordonna à ses enfants de rentrer et il courut en direction du domaine. Anàrion se tourna vers les deux autres, tous inquiet. Il répéta l’ordre mais en assurant qu’ils pouvaient se débrouiller. Ils hochèrent la tête. Anàrion se dépêcha de rattraper son père, qui était déjà loin devant…

Agëlle se réveilla dans son lit, prise de douleur dans le ventre. Plusieurs elfes étaient autour d’elle, dont Vanathor. Il essaya de la rassurer, en lui disant qu’Anatar arrivait, qu’elle n’était pas seule.
- Le … Le bébé ?...
Elle lut sur le visage du majordome une expression alarmante. Tout allait bien, mais la chute avait provoqué l’accouchement. Agëlle fut abattu par la nouvelle. L’enfant allait sortir trop tôt… Dans la salle, les elfes s’agitèrent :
- On ne peut plus attendre, il faut faire quelque chose !
- Mais elle en est à 8 mois voir moins…
- On ne peut pas le faire naître maintenant !


Vanathor ramena l’ordre dans la pièce et demanda le silence. C’était inutile de décider de quoi que se soit, car le sort de l’enfant était déjà scellé. A eux de faire que l’accouchement se passe pour le mieux. L’elfe doutait grandement des chances de la Dame. Elle avait perdu beaucoup de sang et la chute l’avait d’autant plus affaiblit. Il espérait que le bébé n’avait eu aucune séquelle.
- Agëlle… Vous devez pousser. Maintenant !

Anatar et Anàrion n’était plus très loin. Ils aperçurent le toit de la maison. Ils entrèrent par la porte des murailles et traversèrent les jardins. De là, ils entendirent des hurlements qui déchirèrent le silence qui c’était installé dans le domaine. Anatar criait le nom de sa femme. Ils arrivèrent très vite dans la maison. Anàrion s’arrêta près de ses quatre frères et sœurs. Ils s’étaient réfugiés dans un coin, terrifiés par les cris qui venaient de l’étage supérieur. Il vit son père entrée dans une pièce. Il prit sa suite… Les cris avaient cessés… ”

Solaufein !…

“ Il monta les escaliers… Il arriva dans la pièce. Le silence pesait… Il aperçut Vanathor. Il se faufila un chemin en sa direction. C’est là qu’il vit son père, à genoux auprès de sa mère. Il y avait du sang partout sur les draps. La ravissante elfe autrefois lumineuse, venait de s’éteindre. Elle était désormais froide, pâle, toujours aussi belle… Mais partie. C’était la première fois qu’il vit son père sanglotait ainsi. Il sentit une main ferme, mais réconfortante sur son épaule. Le majordome compatissait à leur douleur… Anàrion versa à son tour des larmes trop dur à supporter. C’est à ce moment là qu’il vit le nouveau-né que portait son père. ”

Hé ho…

“ Il s’approcha pour le prendre dans ses bras. Il ne pleurait pas. Anàrion vérifia qu’il était en bonne santé. Malgré sa petite taille et ses airs très fragiles, il respirait. C’était l’essentiel… ”

Sola…

“ Il sourit malgré la tristesse. Ce petit avait eu beaucoup de chance. Il regarda Vanathor, l’interrogeant du regard. Il était… étrange. Sa peau était naturellement bronzé, doré même, comme la plupart des Hauts elfes… Mais ses mèches paraissaient ni blondes, ni noires, mais violettes. Le majordome hocha des épaules. Anàrion étreignit l’enfant dans ses bras, s’asseyant sur une chaise. Le bébé se mit à gémir légèrement alors qu’il recevait un peu de pluie sur le nez. Vanathor prit l’enfant à son tour. Il s’adressa directement à Anatar.
- Avant de … mourir, la Dame a eu le temps de me dire le nom de l’enfant…
Il s’appelait… ”

- Solaufein !
L’elfe sursauta, sortant de son profond sommeil.
- Mais tu vas te lever, espèce de fainéant ! T’as pas vue l’heure ou quoi ?

L’esprit embrumait du jeune homme essaya tant bien que mal d’analyser les informations bruyante et sifflante de son plus jeune grand frère. Il se tourna vers lui lentement.
- Fénáro ? , murmura l’elfe aux cheveux violets.
- Tu es mal réveillé toi, non ?
Le sourire espiègle n’avait rien de rassurant. Il lui balança une serviette trempée d’eau en pleine figure.
- A défaut d’avoir un sceau ! Tu mériterais carrément que je te jette dans le lac !

Solaufein gémit, repoussant la serviette. Il se dressa sur son lit, se réveillant petit à petit, alors que Fénáro le fixait les bras croisés, l’air mécontent. Il était un peu énervant cet elfe, mais très intelligent, et toujours à l’écoute de tous. En particulier quand leur père disait quelque chose, il enregistrait dans sa tête et le notait même sur une feuille pour être sûr de ne pas l’oublier. Il serait bientôt le nouveau scribe de la famille. Les deux frères se ressemblaient beaucoup, sauf l’allure. Des cheveux blonds dorés et des yeux verts, ce bel elfe était moins fragile que son petit frère et s’avérait être un meilleur guerrier. Même si l’idée de se battre le répugnait. Une chose que les deux avaient en commun…
- Dis-moi Solaufein, quel jour sommes-nous ? , demanda Fénáro.
Son ton sonnait l’évidence. Mais Solaufein avait un peu de mal à se rappeler de quoi que se soit. Ce rêve… Il ne l’avait plus fait depuis longtemps. Et il lui fallait plusieurs jours pour l’oublier, à chaque fois… Alors quand le regard de son frère durcit, l’elfe répondit d’un sourire gêné. Fénáro soupira.
- Père avait pourtant insisté pour nous voir tout les deux là-bas. Je sais, ça ne m’enchante pas non plus, je préfère de loin les livres. Mais tu le connais, quand il demande quelque chose, c’est de l’exigence. Si ce n’est pas fait, nous « entachons l’honneur de la famille » bla bla blabla…
- L’entrainement ! , sursauta Solaufein. Mais… Pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt ! Quelle heure est-il ?!
- Tu devrais t’habiller… Et en vitesse !


Le jeune homme s’exécuta. Aussi vite dit, aussi vite fait. Il faillit renverser tout les meubles trois fois, se faire quatre, cinq hématomes au passage et finalement ne manqua pas de faire tomber six fois un livre posé sur sa table de nuit. Ils devaient se dépêcher, car la matinée était déjà bien avancée.
- Fénáro, si nous sommes en retard, je te tue !
- Si nous sommes en retard, je dirais à père que tu t’es encore une fois blessé en te coupant tellement tu… Bon sang Sola ! Mais fait attention !


L’elfe s’était étalé sur le sol en voulant enfiler un habit bien trop vite. Fénáro le ramassa, vérifiant qu’il n’avait rien. Le « petit dernier », le « fragile » avait horreur que ses frères et sœurs surveillent sans arrêt qu’il n’est rien.
- Ne me regarde pas comme ça Solaufein, ce n’est pas de ma faute si tu es maladroit ! Bon… Tu as juste un bleu, là.

Il montra sur son avant bras l’hématome naissant. Un bleu de plus sur cette peau hâlé. Solaufein pouvait très vite se faire mal. Il suffisait qu’il fasse une chute plus importante pour se déboiter ou se briser un os. Et comme si cela ne suffisait pas, s’il se coupait, il fallait immédiatement bander la blessure sous peine de voir son sang s’enfuir un peu plus chaque minute.
Mais il aimait ses frères. Il savait qu’ils voulaient le préserver. Et ses sœurs voulaient juste trop le gâter et le protéger comme s’il était un agneau. Il était souvent en conflit avec Fénáro. Peut-être parce que ce dernier avait horreur que le grand esprit qu’il pouvait devenir, gâchait son talent. Il savait que son petit frère s’adonnait à la musique en cachette, à l’abri des oreilles de son père, plutôt qu’à l’étude ou qu’à l’entraînement. Mais il n’était pas méchant, sinon il l’aurait déjà dénoncé.
- Allons, on se dépêche, avant que l’un des chasseurs de notre père vienne nous tirer par la peau des fesses.



~~~~~



La clarté et le calme revint sur cette eau mythique. Déstabilisé, l’elfe se laissa tomber sur le rebord de du lac. Il ne faisait aucun doute qu’il était de nouveau dans cet endroit pur, d’une blancheur réconfortante, comme s’il était mort dans son rêve qu’il revivait des phases de sa vie…
Il avait revu en détail ce qui c’était passé le jour de sa naissance, comme un spectateur qui regardait une pièce de théâtre parfaitement exécutée. C’était ça, la Salle Blanche, la maîtresse des souvenirs. Ce murmure raisonnait dans sa tête… Mais ce n’était qu’un rêve, il allait se réveiller. L’eau s’assombrit soudain et lui envoya d’autres images…




~~~~~



Solaufein suivait Fénáro dans la forêt. En dehors mais non loin autour du domaine, elle n’était pas très danse. Cela s’expliquait par la présence de plusieurs clairières où une rivière avait fait son chemin, les reliant les unes aux autres sur plusieurs kilomètres. Ils arrivèrent assez vite dans une grande clairière, où les arbres formaient un parfait cercle autour d’un point d’eau. L’espace était suffisant pour s’entraîner. Leurs sœurs l’effectuaient déjà sur des cibles, les criblant de flèches bien ajustées. Seuls Rundel et Eran étaient présents, Anàrion étant sûrement avec leur père. Ces derniers temps, il restait souvent à ses côtés. Quand Solaufein essayait d’en savoir plus, son grand frère souriait et par habitude lui ébouriffait les cheveux en lui disant « la curiosité est un vilain défaut ». Leur père était distant et secret, et il voulait simplement comprendre pourquoi… Les réponses viendraient en temps voulu.
- Bon ! Je vous laisse commencer, je me pose juste ici pour lire, lança Fénáro qui s’assit près d’un arbre. Eran éclata de rire.
- Si tu crois que tu vas rester sagement à flemmarder avec tes bouquins, tu rêves !

Sans crier gare, il prit une épée en bois et força son petit frère à se bouger les fesses. L’entraînement commença brutalement, et ils s'estimaient heureux d'avoir des épées en bois et non en fer…
Les bleus seraient au rendez-vous au dîner de ce soir.
- Ne t’inquiète pas, je ne serais pas trop rustre, rassura Rundel s’adressant directement à Solaufein.
Ce dernier se tourna vers lui. Ce garçon était un peu trop porté sur la plaisanterie et n’hésitait pas à toucher les points faibles des autres. Sa sœur jumelle l’était moins, ce qui équilibré un peu ce binôme, avec le comédien d'un côté et la sermonneuse de l'autre. Rundel n’allait pas en douceur avec lui, c’était sa manière, peu délicate, de le faire réagir. "Faire sortir son côté guerrier farouche"
- Tu peux y aller avec force car je suis déterminer à te donner une bonne leçon de courtoisie, sourit-il finalement, se mettant en garde avec une épée et un bouclier en bois.

Le sourire malicieux de Rundel en disait long. Il attaqua promptement. C’était presque vulgaire pour un elfe de faire dans le rustique, sans finesse, sans grâce, en misant tous sur la puissance de ses coups. Mais Rundel avait la précision et la rapidité, ce qui le rendait très dangereux. Il ne lui laissa pas un seul moment de repos. Avec entrain, il frappait son bouclier pour briser sa défense. A part esquiver et parer les coups, Solaufein n’avait pas le temps de faire autre chose, ni attaquer, ni s’écarter pour prendre du recul. Il opta pour une solution qu'il pensa efficace. Il poussa son frère avec le bouclier, tout en le lâchant, créant une surprise. Libéré d’un poids, il était aisé de faire des mouvements amples mais précis. Il fonça sur son frère, cherchant les endroits tactiques pour frapper. Il en fit tout autant, sauf que Solaufein arrivait mieux à l’esquiver. Il était souple, cela lui posait des problèmes pour trancher avec force. Il ne portait pas des coups assez puissants, alors il misait sur ses capacités à éviter le danger pour fatiguer l’adversaire. Il tenta des coups d’épées, mais il ne réussit pas à déstabiliser Rundel. Ce dernier répliqua d’une pointe qui percuta son épaule. La douleur fut assez aiguë pour lui faire lâcher son arme et être mis à terre en quelques secondes. Sur le dos, le pauvre elfe désarmé et sans défense reprenait son souffle, une main sur l’endroit souffrant. Rundel se pencha au dessus de lui, un sourire aux lèvres :
- Je t’ai à peine touché, plaisanta t-il.
Son petit frère fronça les sourcils et répondit avec une ironie plus sarcastique.
- Si peu que je suis certain de ne pas en souffrir pendant une semaine…
- D’accord excuse-moi. La prochaine fois je te frapperais avec de la mousse.


Solaufein soupira. Cet homme était très frustrant. Ces réflexions avaient atterris dans les oreilles de sa plus jeune grande sœur, Anéya. La jeune aux cheveux platines, les yeux de mer brillant d’une détermination et de vagues de bontés. La meilleure guérisseuse de la famille et bientôt du domaine. Il s’entendait très bien avec elle, sans doute parce qu’elle avait soigné tous ses maux et qu’elle le comprenait mieux que n’importe qui, étant toujours ouverte, loquace et à l’écoute des autres.
- Espèce de brute ! Tu aurais pu lui déboiter l’épaule, s’affola-t-elle en aidant Solaufein à se relever.
- Ne t’inquiète pas Anéya, je ne suis pas en verre…
- Non
, confirma Rundel. Tu as juste la solidité d’un pot de fleurs.

L’insolent se reçut une tape sur la tête. Cette personne ne pouvait qu’être la téméraire Leya, la seule qui arrivait à lui faire entendre raison et à le remettre en place. « Un peu de respect » lui disait-elle, car c’était ce qu’on leur avait enseigné à toutes et à tous. Rundel ne pouvait que s’écraser devant sa jumelle et s’excusa sincèrement auprès de son petit frère. Ce dernier sourit. Ils avaient chacun et chacune leurs façons de le protéger et de le réprimander. Certains y allaient avec plus de douceurs que d’autres. Ils se complétaient tous à la fin, proposant au petit dernier de la famille un enseignement riche.
Lenawë, leurs grandes sœurs, deuxième après Anàrion, s’approcha d’eux. Solaufein ne réussi à la cerner que très tard. Elle était calme, posée, parlait peu mais le faisait pour dire des choses justes et sages. Elle serait la première meneuse des chasseurs de la famille, un poste honorable. On y était permis que si l’on était discret comme l’ombre de la nuit, puissant comme le vent et précis comme l’aigle.
- Regarde qui est là, dit-elle montrant discrètement les arbres.

Leur père était en compagnie de plusieurs capitaines elfes, ceux qui surveillaient au delà du domaine, et de leur aîné Anàrion. Ils discutaient de choses importantes au vue de leurs têtes sérieuses, mais leur père avait sans doute observé l’entraînement. Solaufein était mal à l’aise.
- Ne t’inquiète pas, tu t’es bien débrouillé. Je suis sûr qu’il l'a vu…, assura Anéya. Elle avait pris les épaules de son petit frère dans les mains comme pour lui donner son dynamisme, ce qui réveilla la douleur.
- Oops, pardon !
- Je ne suis pas le seul à être une brute
, surenchérit Rundel qui eut l’irrésistible envie de prendre ses jambes à son coup pour échapper à la furie d’Anéya.

Eran avait lui aussi terminé son entraînement avec Fénáro, ou du moins ce qui en restait.
- A qui le tour ? , Demanda t-il calmement. J’ai besoin d’un peu plus de challenge.
- Très drôle… Ouch…


Fénáro restait aux côté de Solaufein, se frottant un bras, alors que Leya et Lenawë allèrent s’occuper de Eran, le meilleur à savoir maîtriser l’art du camouflage et de la discrétion.
- C’est de la triche, se défendit Fénáro. Même pas qu’il attaquerait de face. Aha, ils ne nous ont pas loupés ce matin, n’est-ce pas ? , ajouta-t-il en touchant l’épaule de Solaufein.
Ce dernier grimaça. En effet, les deux seuls à avoir des difficultés n’étaient pas épargnés par la rudesse de l’entraînement. Il se demandait toujours pourquoi ils le faisaient, eux…
Il tourna les yeux en direction des arbres. Son père avait fini de discuté avec ses capitaines. Il le regardait. Toujours avec ces yeux sévères…



~~~~~



Les yeux de l’elfe lui piquaient. L’eau s’éclaircissait mais elle restait agitée. Les remous s’intensifiaient… Au point de faire déborder l’eau, forçant l’elfe à se relever et s’éloigner. Mais il ne fut pas assez rapide. Comme des bras, l’eau l’agrippa et le fit tomber…



~~~~~



Ce regard. Le seigneur Ingwé avait toujours durci son visage devant son dernier fils. Il était strict, sévère mais minutieux. Il faisait très attention à l’éducation et à l’entraînement de ses enfants. En particulier sur celle de Solaufein. Son cinquième fils, contrairement aux autres, n’avait pas trouvé sa voie, à ses yeux. Même ses filles étudièrent dans un domaine précis, que se soit la chasse pour Lenwë, l’escrime pour Leya, ou la médecine pour Anéya. Solaufein n’avait pas exprimé ses talents… Pas devant son père.
Le jeune elfe pensait qu’il serait trop inutile pour son père. Il se montrait moyen dans le combat et n’avait pas le physique pour faire mieux. Même s’il se défendait plutôt bien, ce n’était pas… parfait. Il était maladroit par moment et rêvassait suffisamment pour agacer les pédagogues.
Solaufein savait bien que son père finirait par découvrir sa passion pour la poésie et ses talents en flûte. Mais pour le moment, il préférait s’abstenir de le lui révéler…
- Solaufein !

L’elfe sursauta. Il planqua son instrument de musique dans sa veste, par réflexe. Il se retourna et aperçu sa sœur, Anéya.
-Encore en train de rêver Sissy ?! , Lança-t-elle souriante.

Il avait horreur de ce surnom et le fit comprendre en affichant un air peu enjoué.
- Je ne rêvais pas, je réfléchissais, se défendit-il.
- Oh Sola ! Il n’y a pas à réfléchir ! Aujourd’hui, c’est un grand jour pour notre famille, un moment de fête et de joie.

Solaufein baissa les yeux. Le sourire de sa sœur s’effaça, mais elle ne perdit pas son enthousiasme.
- Tu n’es pas heureux qu’Eran se marie ?
- Bien sûr que si, soupira le musicien. J’ai toujours pensé qu’Anàrion serait le premier à se marier, d’ailleurs.
- Eran cache bien son jeu !

Un sourire se dessina sur les lèvres de l’elfe en réponse à ceux d’Anéya. Eran était de la même trempe d’Anàrion, en plus discret et minutieux.
- Enfin un petit sourire, se réjouit Anéya. Qu’est-ce qui te chagrine alors ?

Solaufein ne répondit pas. Il ferma les yeux et Anéya sentit son mal aise alors qu’il faisait des nœuds avec ses doigts. Il se tourna vers elle, affrontant un regard attendrissant. Elle l’écoutait attentivement.
- Ne le répète à personne. Les autres sont ceux qui ignorent ce secret et c’est mieux ainsi. C’est préférable et je ne voudrais pas mettre mal à l’aise la fiancée d’Eran. Tu la connais sans doute…

« Leyette, fabricante d’arc, qui suit avec excellence les enseignements de son père. Elle est aussi très douée à la harpe. Très belle. Elle est si fine que sa musique fait entièrement partie de son être et de son âme… »

- Hem… Pardon je m’égare.

« Tu l’auras deviné. Je suis tombé amoureux d’elle, il y a quelque temps déjà. Je l’ais vu la première fois auprès de son père. Ils étaient tout les deux devant notre père, souhaitant s’installer dans le domaine pour faire profiter de leur talent à notre famille. L’elfe gère actuellement, avec sa femme, la l’archerie près de la garnison. Sa fille, après le travail, allait souvent jouer de la harpe dans sa chambre. J’allais l’écouter… Je n’ai jamais eu le courage de lui parler. A part « Bonjour », rien d’autre ne sortait. Et un jour, alors que je jouais de la flûte dans le jardin familial, elle me surprit. Elle aimait beaucoup ce que je faisais. Timide, je répondais à peine, alors qu’elle me posait ses questions. Nous avons tout de même réussi à discuter et à partager nos connaissances. Nous continuâmes ainsi jusqu’au soir.
Et ensuite, nous nous voyons souvent comme cela. Nous avons forgés une amitié qui dura pendant tout ce temps… Et il y a un mois, alors que nous étions dans l’endroit le plus merveilleux, parfait, le plus beau du monde, j’allais avouer mes sentiments, mon amour pour elle. Je lui ai dit que je l’aimais depuis le début, depuis la première fois que j’ai posé mon regard sur elle, qu’elle occupait toutes mes pensées. Mais c’était trop tard… Avec gêne, elle me montra sa bague de fiançailles. Elle avoua à son tour qu’elle aimait Eran, et qu’elle avait dit oui pour leur mariage. Ils n’avaient encore rien dit à personne, voulant faire une surprise.
»


- Oui… Pour une surprise, elle fut de taille.
- Oh Solaufein…


Un silence s’installa. Anéya resta muette, analysant ce qu’elle venait de découvrir, avant de le briser.
- Cela fait pourtant deux, trois ans qu’elle vit ici avec sa famille. Je la connais bien, je discute souvent avec elle. Elle est très gentille et toujours joyeuse. Elle s’entend bien avec tout le monde dans le domaine.
- Je sais, je l’ai moi-même présenté à Eran et aux autres.
- Tu l’as aimé tout ce temps et… Tu n’as rien dit ?

Solaufein se tourna vers sa sœur. Sa mélancolie était tout ce qui lui restait, car son frère eut le courage qu’il n’avait jamais obtenu. Depuis il continua à l’aimer, en secret. Le mariage allait être fêté dans une heure. Il était content pour eux, pour leur bonheur, leurs joies et leurs désespoirs qu’ils affronteraient ensemble. Mais il n’était pas heureux… Dramatique.

Anéya le rassura et resta auprès de son frère jusqu’au moment de la cérémonie. Eran et Leyette avancèrent vers l’autel d’arbres et de fleurs. Tout le monde souriait, Solaufein aussi. On les déclara mari et femme, après un rite solennelle. Ils s’embrassèrent. Tous les elfes applaudirent. Certains versaient des larmes… Solaufein en versa d’une autre sorte. Elles étaient lourdes et amers. Il était heureux pour son frère, il ne le haïssait pas. Il souhaita le bonheur éternel pour lui et Leyette. La seule femme qu’il aima de tout son être était partit loin de lui, loin de son cœur brisé. C’était le pire à supporter… Car il ne connaitrait plus ce bonheur.

Plus jamais.



~~~~~



Solaufein se redressa et recracha l’eau. Il toussa, ses poumons essayant désespérément de retrouver de l’air. Le lac était de nouveau calme. La lumière avait diminué tout au tour de lui, sauf sur un chemin. Il était invité à l’emprunter.
- Non ! Ça suffit !
Le vent souffla. Il grelottait de froid, mais resta buté sur sa décision. Ce n’était pas des images, des voix et des souvenirs qui allaient l’abattre. Il avait survécu à pire. Il leva les yeux vers le ciel blanc.
- Je veux me réveiller. Maintenant !



~~~~~



Personne ne sut pour les sentiments de Solaufein, à part Anéya et… Fénaro. Pour le plus grand désarroi de notre elfe, son grand frère le surprit en train d’écrire un poème sur Leyette.
- Elle te hante cette femme, le taquinait-il et d’un geste rapide, lui prit son carnet.
- Je veux juste regarder, souriait-il. Malgré son caractère, habituellement calme et posé, Solaufein sortit de ses gongs et oublia tout ses principes de pacifisme et de diplomatie. Il voulait étrangler son frère. Ce dernier fuyait tout en lisant les poèmes qu’il trouva très bien écrit. Mais c’était à ce moment là qu’Anatar se dressa devant lui tel un piquet. Il attrapa avec agilement le carnet des mains de son fils. Solaufein s’arrêta un peu plus loin, pris d’angoisse…
Son père regarda le carnet et compris aisément ce qu’il y avait dedans. Il garda le silence. Il ne semblait pas fâché, étonnement. Le jeune elfe s’attendait à des sermons, des réprimandes, mais au lieu de cela…
- Mes fils, rejoignez moi au bureau.

Les deux elfes regardèrent leur père s’éloigner. Gêné, Fénaro s’excusa auprès de son petit frère et ajouta, intrigué :
- Tu ne le trouves pas un peu sombre ?

C’était bien ce qui inquiétait Solaufein. Car il voyait son père ainsi pour la première fois. Ils s'exécutèrent et rejoignirent le chef de la famille. Ses autres enfants était tous présent. Même Vanathor assista à cette réunion. Anatar prit la parole.
- Mes enfants, je ne vais pas y aller avec des gants. Depuis quelques temps, environ un mois, des bateaux tournaient autour des plages. Ils se pourraient que se soit des éclaireurs qui espionnent nos faits et gestes hors de la forêt.

- Il s’agit peut-être de marchands égarés ?
, Suggéra Anàrion.

- Nous avons tenté d’en savoir plus en envoyant un diplomate, répondit Anatar. Mais ils ont répondu en nous renvoyant la tête de ce malheureux.

- C’est un acte odieux, une déclaration de guerre !...


- Calme-toi Rundel. Dans la journée suite à cela, d’autres bateaux étaient en vue. Apparemment, ils attendaient patiemment que nous nous montrons curieux à leur présence. Peut-être qu’ils ont torturé notre homme pour avoir des informations.

- Alors vous pensez que se sont des pirates en quête d’or ou quelque chose dans ce genre là ?

- Tout simplement des humains qui veulent des terres qui sait, ce ne serait pas la première fois
, fit Fénaro qui connaissait bien l’histoire de leur peuple.

- Quoi qu’il en soit, s’ils croient qu’ils peuvent tuer un des notre sans en subir les conséquences, ils sont sots, s’emporta de nouveau Rundel.

- Je suis d’accord avec lui, pour l’honneur et la protection de nos gens, assura Leya. Nous ne pouvons pas attendre et les laisser prendre nos plages puis nos forêts. De plus, si se sont des pirates, ils n’épargneront aucun elfe !

- Notre famille a toujours protégé cette petite partie de Rosyel. Nous devons réagir. Essayons de les arrêter avant d’avoir recours aux armes. Mais ne restons pas l’oisif.

- Je ne comprends pas pourquoi on a attendu si longtemps !


- Rundel ne soit pas ridicule, s’emporta à son tour Anàrion. Si les elfes se mettent à attaqué n’importe quel bateau, nous risquons des guerres bien plus grave entre les peuples… C’est bien pour cela que notre père voulait être sur. Et je trouve que nous n’avons pas assez de preuve, nous ne savons pas les intentions réelles de ces gens.

- Parce que la tête d’un elfe, ça ne te suffit pas comme preuve ?

- Calmez-vous !


Anéya sépara ses deux frères avec l’aide de Lenawë. La jeune femme regarda sa grande sœur. Celle-ci pensait la même chose qu’Anàrion, qu’il fallait agir, mais bien. Anéya osa une question.
- Est-ce que… Est-ce que les humains sont tous si terrible, père ? Pourquoi font-ils cela ?

Anatar s’approcha d’elle et mit ses mains sur ses épaules, comme il le faisait si bien pour transmettre sa bienveillance.
- Anéya, les humains sont imprévisibles. Ils ne sont pas tous ainsi, mais beaucoup souhaitent avoir du pouvoir et de la richesse. Ils veulent toujours s’étendre un peu plus, et même aux prix de nombreuses vies.

Il se retourna vers les autres.
- Nous ne pouvons pas leur faire confiance. Je ne vais pas attendre qu’ils posent tranquillement les pieds sur le sable pour discuter avec ces malandrins. Ils ont décidé de répondre par le sang ? Alors je leur verserais la pluie cinglante qu’ils méritent.

Il se tourna vers Vanathor. Il lui demanda son avis et celui-ci répondit qu'il connaissait bien les hommes. Qu'il y avait peut-être une autre solution que les armes, qu'ils accepteraient un compromis. Mais il n'était pas du tout rassuré par leur réponse si barbare. C'était inhabituel pour de simple voyageur.
- Anàrion, je veux que tu prépares nos forces, décida le chef de famille. [b]Expliques leur la situation, équipes les bien, nous partons demain matin aux premières lueurs du jour.
- A vos ordres.
- Vous tous, rejoignez le une fois que vous serez prêt. Compris ?


Tous acquiescèrent. Anatar demanda seulement à Fénaro, Anéya et Solaufein de rester près de lui. Il donna quelques directives à Vanathor avant qu'il se retrouve seul avec ses trois plus jeunes enfants.
- Fénaro, tu ne combattras pas. Je veux que tu tentes d'envoyer des messages aux bateaux les plus proches. Tentons le tout pour le tout, si jamais la diplomatie fonctionnait, nous n'aurions pas besoin de nous battre. Quand à toi Anéya, tu resteras auprès de nos médecins, et tu devras tout faire pour mettre en oeuvre ce que tu as appris. Je sais que tu peux le faire.
- Bien père, se sera fait.
- Je jure d'y arriver !


Anatar leur demanda ensuite de le laisser seul avec Solaufein. Ils s'exécutèrent. Anéya jeta un regard inquiet vers son petit frère, puis disparut dans le couloir. Solaufein se retrouva seul avec son père. Il n'avait rien dit de toute la réunion, ne sachant que dire dans un moment si critique. Il avait peur de l'avoir déçu. Mais sur le visage d'Anatar ne se lisait ni reproche ni colère. Il semblait plutôt inquiet.
- Solaufein...

Il sortit d'un grande poche le carnet de son fils et le posa sur le bureau, à porté de main.
- Je ne suis pas fâché, un peu contrarié que tu es caché. Je comprend mieux ce que tu faisais alors que tu devais étudier. Mais hormis ceci, tu as d'autres talents. Je t'ai vue la dernière fois à l'entraînement et je t'ai trouvé plutôt doué. Si nous devions nous battre, je veux que tu sois à mes côtés, pendant la bataille.

Solaufein ne savait pas s'il devait être horrifié ou honoré par cette demande. Son père lui faisait confiance et il était heureux de l'apprendre. Mais il n'était pas aussi solide que ses autres frères. Et pourtant...
Le jeune elfe s'inclina respectueusement devant son père.
- Je ferais selon vos ordres, père. Mais j'espère sincèrement que Fénaro réussira là où le diplomate a échoué.

Il reprit son carnet et commença à partir. Il s'arrêta lorsque son père ajouta :
- Je l'espère aussi, aussi difficile que cela puisse te paraître.

Solaufein ne savait que répondre. Il pensait que son père était un guerrier. Il avait déjà participé à des escarmouches, et il pensait qu'il serait à l'aise à l'idée d'engager un combat contre ces pirates. Il connaissait mal son père, finalement...

Comme pour tous les guerriers du domaine, Solaufein partit récupérer les affaires dont il avait besoin. Dans sa chambre, il enfila son armure légère, son casque et mit son épée au fourreau. Il regarda le carnet posé sur sa table de chevet. Il le prit et partit dans la forêt, hors du domaine.
Il déposa le carnet au milieu de quelques branches mortes qu'il avait rapidement rassemblé et mit le feu. Il regarda ses poèmes partir en cendre et en fumé, sans regretter.
Il allait partir en guerre, le cœur débarrassé de son passé.
En faite, Solaufein pensait que s'ils devaient se battre, il n'en sortirait pas vivant.
Il partait, sans attache. Il allait essayer en tout cas. S'il devait mourir ce serait sans regrets... Sans regrets.



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Dernière édition par Solaufein Ingwé le Dim 08 Juil 2012, 22:38, édité 2 fois
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Solaufein Ingwé ♫ Empty
MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyMer 04 Juil 2012, 19:52

~~~~~



Les elfes partirent à l’aube. Il faisait encore sombre dans la forêt, les arbres cachant si bien la lumière avec leurs épais feuillages. Armés et prêts à se battre, ils étaient une poignée de plus de 1000 hommes et femmes. Peu nombreux, mais suffisant. Anatar avait laissé des guerriers au domaine, au cas où les humains arriveraient jusque là.
Solaufein marchait auprès de lui et un peu plus loin, Anàrion dirigeait son groupe. Plus ils approchaient de la plage, plus le stress montait dans le cœur du musicien.

Fénaro s’était déplaçait furtivement dans le bois pendant la nuit. Il était déjà sur place, vers les hauteurs, voyant la plage de tout son long. Il pouvait apercevoir les bateaux qui s’approchaient des côtes de Rosyel. Comme prévu, il prépara un oiseau messager et l’envoya vers le plus proche. Il avait attendu jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Mais il resta sans nouvelle de l’oiseau. C’était normal… Car il le découvrit mort, accroché en dessous du pavillon, peu rassurant en lui-même…
Fénaro prépara un second oiseau. Celui-ci s’envola vers la forêt.
Il traversa les arbres et descendit rejoindre Anatar. Ce dernier déplia le message et découvrit malheureusement que son fils n’avait rien pu faire.
- Préparez vous !

L’armée se mit en place. Les elfes avaient l’avantage d’être légèrement en hauteur par rapport à la plage. Cela leur donnerait un champ parfait pour tirer leurs flèches. Les bateaux étaient arrivés. On pouvait déjà voir des ombres y descendre par des échelles pour monter dans des barques. Anatar utilisa une longue vue et aperçut ce qu’il redoutait. C’était bien des humains, des pirates sans doute, très bien armées. Et plus nombreux…
- Préparez vos arcs, et à mon signal, vous tirerez sur ces marauds !

Anàrion répéta cet ordre à son groupe. Les elfes avaient tous compris ce qui les attendait désormais. Solaufein resta avec les elfes qui n’avaient pas appris à tirer à l’arc.
Une masse noire commença à se déployer. Anatar leva le bras, et ses archers préparèrent une flèche. Il attendit le bon moment mais soudain, un autre oiseau l’arrêta. Il prit le nouveau message de son fils. Il détailla qu’il avait enfin réussi à avoir une réponse. Les intentions du capitaine de ces bateaux étaient hostiles. Il épargnera tout le monde à condition que les elfes se soumettent.
- Si c’est comme ça, murmura Anatar.

Il ordonna aux archers de tirer. La première vague de flèche fut meurtrière pour les rangs en face…
Avec effroi, Solaufein assista au début d’une bataille. Les humains répondirent à leur tour par des flèches. La majorité d’entre elles se fichèrent dans les arbres. Mais quelques hommes en reçurent. Les guérisseurs se déployèrent déjà pour les secourir. Alors que la bataille venait à peine de commencer, le jeune elfe sentit déjà la folie des évènements qui prendrait bientôt le dessus sur l’organisation. Fénaro constata par lui-même ce chaos de là-haut… Ayant échoué dans sa mission, il descendit des arbres pour rejoindre sa famille, arme au poing.


Tout se passa très vite… Les humains finirent par rejoindre les elfes et les combats à l’épée c’étaient engagés violemment. Le nombre d’humains était réduit mais assez imposant à eux. Ils subirent des pertes dans les deux camps. De lourdes pertes…
- Leya ! Leya où-es-tu ?

Rundel courait partout entre les combats, terrassant quelques hommes au passage. Il avait perdu de vue sa sœur, sa chère jumelle. Il chercha de toutes ses forces.
- Rundel !

Il se retourna. C’était Lenwë. Elle n’avait plus de flèche, son armure et son épée étaient recouverts de sang.
- Tu n’étais pas avec père ?
- Je les ai perdus… Ils se sont repliés vers les troupes d’Anàrion. Nous devons les rejoindre vite !
- Il faut d’abord retrouver Leya !

Lenawë accourut à la suite de son frère. Elle l’incita à rebrousser chemin, avant qu’ils ne soient encerclés par les pirates. Mais il ne voulait rien entendre… Il ne partirait pas sans elle.
Ils trouvèrent un chemin jonché de cadavre, là où se trouvaient de moins en moins d’ennemi. Rundel et Lenawë tuèrent les isolés perdus. En tuant le dernier, Rundel aperçut un corps familier, inerte sur le sol sanglant.


De leurs côtés, Solaufein aida son père blessé à marcher, parmi d’autres elfes qui avaient presque chacun un ou deux blessés sous le bras. Ils devaient au plus vite rejoindre Anàrion et ses troupes avant de se faire écraser par les pirates. Grâce à la furtivité d’Eran, qui tuait les gêneurs, Solaufein pu se hisser aisément. Mais un hurlement de douleur le fit s’arrêter. C’était Eran qui venait de se faire blesser la jambe par une épée qui fut plus furtive que lui… L’humain se dressa.
Solaufein laissa son père aux soins des autres elfes. Il accourut, épée et bouclier sortit. Sans réfléchir, il poussa l’homme qui voulut achever Eran. Ils dégringolèrent sur le sable, percutant au passage des armes et des cadavres. L’elfe faillit s’empaler sur une pique… Sa vision se troubla, mais il essaya de se ressaisir. Par un réflexe fulgurant, il arrêta le coup en tranche du pirate avec son bouclier. Il répéta plusieurs fois l’opération, ne pouvant pas se relever. Bloqué entre une pique et un cadavre, il était dans une position critique. Mais il trouva la solution en mettant un coup de pied à son agresseur. Sans perdre une seconde, il le transperça avec son épée… Solaufein vit dans les yeux de l’homme quelque chose qui partit, comme une lumière qui s’éteignit. Dans un soupire rauque, le pirate s’écroula. Troublé, Solaufein dû faire un gros effort pour se reprendre. Il venait de se rendre compte qu’il avait tué des hommes et il se sentait responsable…
Le jeune elfe ne perdit plus de temps et se précipita vers son frère.
- Eran ! Réveilles-toi !
- Je… Doucement…
- Ne bouge pas, je vais te faire glisser.
- Laisses moi… Fuis.
- Jamais.

Solaufein se fit aider par deux autres elfes pour tirer Eran hors de danger. Sa jambe était mal, mais temps qu’il vivant, il y avait de l’espoir.
Notre elfe se retourna en entendant du bruit dans leurs dos. Des guerriers de leur camp se ruèrent sur les humains pour les empêcher de s’en prendre aux blessés. Anàrion accourut vers son petit frère.
- Fénaro était encore dans les hauteurs. Il m’a prévenu que ça lâchait à droite… J’ai fait tout ce que j’ai pu pour venir. Où est père ?
- Je les laissé avec des elfes pour secourir Eran. De ton côté ?
- Les humains se sont replier à gauche et on rejoint les barques. Leurs bateaux sont bien trop loin pour nous toucher. Je vais ordonner aux troupes de se replier dans les bois, c’est notre seule chance de repousser le reste des pirates.

Ils avaient bien trop de blessé… Mais Solaufein ne contesta pas les indications de son aîné. C’était sans doute la seule solution. Tout à coup, l’angoisse le reprit.
- Anàrion, où sont les autres ? Ils n’étaient pas avec toi ?
Anàrion fronça les sourcils.
- Je croyais qu’ils vous avez retrouvé…
- Je pars les chercher.
- Solaufein, non ! Reviens !

Mais il n’eut pas le temps de rattraper son petit frère. Les humains s’imposèrent de plus en plus.
Comme prévu, les elfes se replièrent vers les bois, perdant sur la plage. Mais ils n’avaient pas dit leur dernier mot. Solaufein réalisa bien vite qu’il ne pourrait pas chercher son frère et ses sœurs dans la foule. Il partit à son tour vers les bois. C’était en chemin qu’il aperçut Rundel. Il cria son nom tout en courant vers lui.
- Anàrion a ordonné le repli sur la forêt, il faut se dépêcher…

Son frère ne répondit pas. Il était en larmes, recroquevillé sur … Lenawë ? Elle semblait grièvement blessée.
- Elle… Elle s’est interposée… Nous avions retrouvé Leya mais… Elle était morte et j’ai… J’ai vue des elfes se faire attaquer par ces monstres. Je les ai massacré, jusqu’au dernier. Sans aucune pitié je les ai tués ! Mais l’un d’eux était dans mon dos et c’est Lenawë qui a prit le coup…

Solaufein ne voulait pas le croire. Non… Pas Leya. Elle était bien trop forte, bien trop douée avec les épées…
- Viens, aides moi à la porter. Rundel…

Après quelques minutes, son frère finit par l’aider à porter Lenawë vers le bois. Ils étaient presque arrivés auprès des autres. Ils finiraient par tomber sur les guérisseurs. Ils pénétrèrent dans la forêt, quand Lenawë se mit à tousser fortement. Ils la déposèrent doucement. Elle était dans un état trop critique. Elle ouvrit les yeux et vit ses frères qui essayèrent de la sauver. Elle leur chuchota qu’elle les aimait avant de s’éteindre.
- Lenawë ! Non je t’en pris, ne meurt pas !
- Lenawë !

Rundel hurlait, sanglotant terriblement, essayant de ranimer sa sœur. Solaufein prit son bras pour l’en empêcher.
- Arrête de faire ça… Elle... Elle est morte.
- LÂCHES-MOI ! , fit son frère en le repoussant.

Solaufein ne put retenir ses larmes à son tour.
- Arrête… Elle est partie, tu ne la ramèneras pas comme ça…

Elle était morte. Elle avait disparu avec Leya. C’était impossible. Comment, pourquoi ? Elles n’auraient jamais dû mourir. Non, ce ne pouvait être la vérité !



~~~~~



- Nooooon !
A genoux sur le sol poussiéreux du chemin, l’elfe avait la tête dans ses mains. Il ne pouvait retenir les mêmes larmes, lourdes et pleines de chagrins. Il était arrivé finalement sur ce fameux chemin, comme le voulait la salle Blanche, joueuse et capricieuse. Contre son gré, elle maniait le jeu, dansante et s’assurant de ne rien oublier. Chaque fragment de souvenir, chaque émotion ressentie, tous allaient refaire surface. Mais la douleur était trop forte… Quelque chose n’allait pas. Solaufein posa sa main droite sur son côté droit. Il saignait…




~~~~~



Solaufein vit les yeux de son frère. Ils étaient d’abord étonnés, puis s’agrandir. A son tour, la haine prit le dessus. Sans comprendre, il le vit, entre deux visions troublées, se retourner et pousser un cri de rage. Il bondissait, épée dehors, vers des humains. Tout c’était de nouveau passé si vite…
Alors qu’ils étaient au chevet de leur sœur, un des humains d’un petit groupe égaré les aperçut. Il décida de son propre chef d’attaquer le plus proche. Malheureusement pour Solaufein, qui n’eut pas le temps de réagir, il reçut un coup d’épée sur le côté droit.
Il s’étala sur le sol. La douleur commença à le tenailler. Il entendit les combats, et faisait tous les efforts possibles pour rester éveillé. Même si la blessure en elle-même n’était pas si grave, pour une personne comme lui, cela suffisait à le mettre en danger. Tantôt sa vision revenait, tantôt elle se troublait. Rundel était attaqué par trois hommes, dont un qui essayait de l’avoir dans le dos. Il fut sauvé in extremis par Fénaro. Ce dernier accourut auprès de lui.
- Solaufein ! Tient bon, reste éveillé ! Rundel, il me faut des bandages !
- J’en ai plus… C’est Lenawë qui…

Fénaro aperçut le corps de sa sœur. Il se fit force pour retenir ses larmes.
- Et Leya ? Où est-elle ?

Fénaro n’attendit pas plus longtemps la réponse, en voyant le visage de son frère. Il fit de son mieux pour soigner rapidement notre elfe. Il répétait souvent les mêmes mots comme « ne bouge pas », « ça ira, tient bon » ou encore « sers les poings ». Sentant ses forces le quitter, il faillit perdre connaissance, mais impossible avec Fénaro qui lui mettait des claques sur la joue.
- Restes avec nous Sola, surtout ne t’endors pas ! Rundel, vas chercher de l’aide, on ne pourra pas le transporter, il perdrait trop de sang.

Il en perdait déjà plus qu’à la normal. Son frère se dépêcha. Fénaro garda son attention sur lui mais aussi autour d’eux, histoire qu’ils ne se fassent pas de nouveau tirer dessus. Solaufein n’arrivait pas à rester éveillé. Il serra le bras de son frère pour s’aider. La douleur, le sang… Tout l’amenait inévitablement vers le gouffre.
- Solaufein… Ne ferme pas les yeux ! Non, non, ne meurt pas toi aussi, je t’en pris. NON !



~~~~~



La salle Blanche intensifia sa lumière. Une clarté si pure qu’elle ne pouvait qu’être celle de la mort qui venait enfin le chercher. Il était là, couché sur le sol, perdant son sang et sa vie. Il voulait mourir, que tous s’éteigne et s’arrête enfin.
Mais son histoire ne s’était pas arrêtée là, et la salle s’empressa de le lui rappeler.




~~~~~



Il était blessé, affaiblit. Il n’avait plus qu’un pas à faire pour franchir les portes de la mort. Malgré tout ça, qu’il soit fragile et hémophile, il était toujours en vie. Ce n’était pas le cas de beaucoup d’entres eux. Lenawë, Leya… Ses très chères sœurs.
L’elfe gémit. Il n’arrivait pas à bouger, et la douleur était presqu’intenable. Il ouvrit les yeux avec difficulté. Il ne comprenait pas ce qui se passait autour de lui, ni où il se trouvait. Il ne voyait plus Fénaro, il n’était plus dans le bois, Rundel n’était pas là non plus… Où était-il, que faisait-il là ?
- Solaufein ?... Oh Sissy !

Il sentit des mains s’accrocher à son bras, une tête se posait dans son épaule et des larmes glissaient sur son cou. Il mit un temps avant de reconnaître Anéya. Il essaya de dire quelque chose, mais sa sœur l’en empêcha.
- Ne parle pas, évite de faire le moindre effort. C’est un miracle que tu sois en vie. Nous sommes dans des chariots, nous ramenons tous les blessés.

Solaufein tenta de regarder autour de lui. Il vit d’autres elfes couchés, mais Eran ne s’y trouvait pas. Ni son père. La douleur s’élança de nouveau. Il souffrait beaucoup et ne put s’empêcher de crier.
- Je sais que tu as mal, mais tient bon. Nous y sommes presque !

Les heures qui suivirent furent longues. Éternelles, presqu’infinis et on ne compta pas le nombre de fois où notre elfe avait sombré dans l’inconscience.
Les elfes finirent par repousser les pirates. Les survivants avaient rejoins leurs navires qui avaient tentés de bombarder les plages avec des boulets de canons, en vain. Le domaine put accueillir leurs blessés et leurs guerriers. Ceux qui étaient restés pour protéger les maisons furent sous le choc. Beaucoup de familles pleureraient dans les semaines à venir. Le domaine avait perdu tant des leurs, des fils, des pères, des cousins, des amis…
Tous, des membres de ce domaine, tous des frères et sœurs…

Solaufein rouvrit les yeux. Difficile de dire combien de temps il avait dormit cette fois-ci. Il se trouvait dans une maison typique du domaine. Il reconnut sans peine l’architecture. Des lits étaient positionnés en rangé, tous occupé. Il eut de la peine en voyant tous ces elfes, la plupart très mal en point.
Quand à lui ? Il n’en savait rien. La douleur s’était estompée, mais il était incapable de bouger, ni de parler…
Il entendit des pas venant sur le côté. Il ne connaissait pas l’elfe qui eut une étincelle dans les yeux. Elle courut pour chercher quelqu’un. Quelques temps plus tard, Anéya était auprès de lui.
- Solaufein ! Tu te réveilles enfin… J’ai eu si peur. Comment te sens-tu ?

L’elfe ne répondit pas. Il se sentait faible et paralysé.
- Tu ne peux pas… parler ? Ce n’est rien, je suis sûr que c’est normal. Je vais t’examiner et changer tes bandages.

Il réussit à faire un léger sourire devant la détermination de sa sœur. Aidé par une autre guérisseuse, Anéya put faire un bilan de son état. Sa blessure n’avait pas été si importante, aucun organes vitaux ne subirent de dégâts. Mais le fait d’avoir perdu tout ce sang l’avait considérablement affaiblit. Ses forces finiraient par revenir, avec du temps. Il devait rester coucher pour sa convalescence.
- Ce sera long, mais nécessaire, disait-elle. Tu n’imagines pas la chance que tu as eu.

Du bruit se fit entendre dans un couloir à côté.
- Ce doit être les autres. Ils se sont terriblement inquiétés pour toi !

Vanathor fut le premier à arriver, suivit de Fénaro et Rundel. Ils étaient très heureux de le voir. Il était resté inconscient pendant plusieurs jours.
- Eran viendra te voir un peu plus tard, assura Vanathor. Il a faillit perdre sa jambe, mais les guérisseurs ont réussi à le guérir. Il ne pourra plus courir cependant… Et votre père ne s’est pas encore rétabli. Son état ne s’améliore pas.

Solaufein ferma les yeux. Ses souvenirs ressurgir : Il revit son père se faire blesser, des hommes qui tentaient de le tuer, et lui son fils qui l’avait défendu de toutes ses forces. Anéya incita à son frère de se calmer. Les évènements étant trop récent, elle avait peur qu’il fasse de la fièvre, et que son état s’aggrave. Rundel n’avait encore rien dit… Il semblait dans ses pensées, fixant son petit frère avec des yeux perdus. Faisant sursauter les autres, il lança froidement :
- Incroyable… Tu es toujours en vie.

Des larmes coulèrent sur ses joues, les mêmes qu’il avait versé pendant des heures, là-bas. Solaufein ne pouvait pas l’oublier, il ne le pourrait jamais.
- Comment ?..., souffla-t-il dans un sanglot. Elles étaient… El-elle étaient plus solides alors que… toi tu…

Sa colère était provoquée par une profonde tristesse. Abattu, il se retourna pour sortir brusquement de la pièce. Anéya cria le nom de son frère, effarée par ses propos. Solaufein l’empêcha de le suivre. Il lui jeta un regard compréhensif. Car oui, il comprenait son comportement, il savait et acceptait qu’il ait mal. Il ne lui en voulait pas…
- Solaufein ! Laisse moi allez lui parler. C’est une insulte ! Il n’a pas le droit de te parler ainsi…

L’elfe répondit par un sourire triste et baissa les yeux.
- Il t’aime et nous t’aimons tous ! N’en doute jamais, assura-t-elle le prenant dans ses bras. Alors, rétablis-toi. Ne perd pas l’envie de vivre.

Ne perd pas l’envie de vivre. Ces paroles restèrent à jamais gravées dans sa mémoire.
Cela ne l’empêcha pas de vouloir mourir pendant sa guérison. Tous ces souvenirs, toutes ces souffrances, il ne le supportait pas. Il aurait voulu tout oublier ou mourir. Disparaître…
Ne perd pas l’envie de vivre… Ce ne fut pas facile.


Six mois plus tard.


Solaufein arrivait à se lever. Il était en pleine rééducation car il avait un peu de mal à marcher. Son côté droit le tenaillait encore, même après tout ce temps. Il marcha doucement vers la porte pour sortir de la hutte. C’était celle d’Anéya. Elle avait préféré le garder auprès d’elle pour mieux le soigner. Il respira un bon bol d’air frais. Le domaine était bien calme aujourd’hui…
Il sortit sa flûte, s’assit sur une chaise, et en joua de bon cœur. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas joué pour le plaisir. Il n’avait pas perdu la main.
Les elfes étaient heureux qu’il s’en soit enfin sortit. Cette blessure l’avait gardé trop longtemps au lit.

La vie avait reprit son cours normal. On pria pour les morts, mais on n’oublia pas les vivants, toujours présent. Anatar Ingwé faisait partit de ceux qui n’était plus. Le chef de la famille n’avait finalement pas survécu à ses blessures et il décéda un mois après le réveille de son plus jeune fils… Il avait eu le temps de le savoir en vie. Mais Solaufein lui, n’avait pas obtenu ce temps si précieux pour aller le voir une dernière fois. Sa convalescence avait duré plus longtemps que prévu car les souvenirs douloureux de la guerre et des pertes l’avaient touché terriblement.

Plus jamais… Non, il ne combattrait plus jamais…

- Solaufein ?...
Ce dernier se retourna, arrêtant de jouer. Rundel s’approcha pour lui faire face. Il semblait en bonne santé mais pas en pleine forme. Des cernes sous ses yeux le trahissaient. Mais son sourire était beau et bienveillant.
- J’aurais mis le temps mais… Je te demande pardon. Je n’ai pas été là pour toi, pour te protégé. Et alors que tu étais seul dans la maison des blessés, je t’ai tourné le dos.

Il baissa les yeux. Solaufein ne savait pas quoi répondre. Il ne parlait pas beaucoup depuis six mois, utilisant d’autres moyens pour communiquer. Ce n’était pas qu’il ne pouvait pas, ni qu’il ne le voulait pas… Il se sentait encore plus coupable que Rundel pour ce qui c’est passé. Ce n’était pas de leurs fautes… Ni de celle des autres. Est-ce que l’on pourrait dire que c’était la faute des pirates qui n’avaient reçu que des ordres ? En partie oui mais d’autres parts non. Notre elfe pensait beaucoup plus qu’avant, c’était pour cela qu’il parlait peu.
- Solaufein… Dis quelque chose !

Il rangea sa flûte pour avoir les mains libres. Il s’agrippa à son frère. Ce dernier crut pendant un court instant qu’il allait en venir aux poings. Mais par son plus grand étonnement il le prit dans ses bras.
- Je ne peux pas te pardonner, car tu n’as rien à te faire pardonner.

Rundel sourit et le serra un peu plus. C’était bon d’entendre la voix de son frère après six mois de silence ou de léger murmure.

Il lui fallut encore un an et demi pour se rétablir complètement. Il passa un an de plus à aider Anàrion dans ses affaires. Il était le nouveau chef de famille et devait régler d’éventuel souci du domaine et faire surveiller les alentours. Son rôle était également d’assurer protection et justice à ceux qui quittaient le domaine pour vivre ailleurs sur l'île, mais également à ceux qui la demandaient. Anàrion voulait que tous les elfes aient ce droit.
Mais, dans une journée de printemps, il fut troublé par une demande de son propre petit frère.
- Je vais voyager, s’expliqua Solaufein. J’ai besoin de partir, voir du pays, découvrir des cultures, et par-dessous tout comprendre. J’aimerais partager mes connaissances, ma musique, et en retour connaître tout de ce monde.

Anàrion sourit.
- On dirait Vanathor quand il parle de ses voyages. Mon cher frère, tu n’as pas besoin de mon autorisation pour partir. Tu seras toujours chez toi ici, tu le sais et je n’ai pas besoin de te le rappeler. Essayes juste de ne pas te faire avoir… Le monde extérieur n’est pas comme ici, et il est encore plus dangereux par delà Rosyel. Mais je ne t’apprends rien, entre Vanathor et Fénaro, tu en sais beaucoup déjà.

Solaufein le remercia. Anàrion était compréhensif. Il savait que son petit frère avait besoin de s’en aller pour respirer. Ces trois années avaient été très longues. Et c’était un elfe, fragile certes, mais comme tous qui avaient besoin de courir dans la forêt, prendre la mer et découvrir le vaste monde. Enfin tous… Disons la majorité d’entres eux le faisaient. Il était juste très étonné que se soit Solaufein qui soit le premier à le faire.
- Prends ton temps pour te préparer, et n’oublie jamais que tu auras toujours une famille ici. Tu es un Ingwé. Notre père est, j’en suis sûr, très fier de toi.
- Et de toi aussi, sourit l’elfe aux cheveux violets.



~~~~~



Solaufein ouvrit les yeux. Il n’était plus couché sur le chemin, mais dans une clairière. La lumière était toujours présente, ce qui confirma qu’il « dormait » toujours. Un trait de lumière descendit telle une cascade de luciole et de magie saine. Elles formèrent les contours d’une femme qui s’approcha de lui. Elle le regarda et semblait sourire, difficile à dire sur un visage de lumière. Il l’espérait qu’elle souriait, qu’elle n’était pas une apparition qui allait lui faire du mal ou le tourmenter encore plus. L’elfe sourit, laissant échapper des larmes de ses yeux. La forme éthérée se pencha vers lui et lui murmura doucement :
- Va découvrir le monde. Voie, et chante la beauté. Mais n’oublie jamais l’ombre.
L’un ne vit pas sans l’autre, la lumière est faite d’ombre et les ombres peuvent être éclairées.



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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyDim 22 Juil 2012, 18:43

Solaufein Ingwé ♫ 76148566

Hémorragies sentimentales internes. Amourosarcome. Ictère de la pensée. Rupture d'âmevrisme. Un être arrive en Notre sein, Nous l'auscultons. Le diagnostic est sans appel. Les traitements sont lourds, cependant, le pronostic vital n'est pas mis en danger. Plus de réflexe robustien? Ablation de la lâcheté. Ici, tout problème trouve sa solution. Une signature en bas du papier, et Nous vous laissons sortir. A la prochaine, enfin... Pas trop vite tout de même!

Nous pansons. Vous guerre-issez, haut les drapeaux recousus.

Inlassablement. C'est une comptine pour les fous. Mais que pouvons-Nous encore faire? Alors le sable glisse, l'eau s'écoule, la brume s'envole. Vous ouvrez vos ailes, les deux pieds joints au bord du nid. Et Nous n'avons plus qu'à souffler dans votre dos. Bon vent...


Solaufein Ingwé ♫ Clblancheyq8

hj: Bienvenue et bonne survie à cet petit être fragile! Et désolée pour l'attente, encore une fois.
Tu connais la maison, je ne te remontre pas le chemin :p
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyDim 22 Juil 2012, 20:11


Merci ! Solaufein Ingwé ♫ 199748
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyMer 25 Juil 2012, 21:38

Voila ta couleur, ton groupe et ton logo ajoutés!

Sois le (re)bienvenue!
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ EmptyJeu 26 Juil 2012, 14:14

Merci déesse adorée !
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MessageSujet: Re: Solaufein Ingwé ♫   Solaufein Ingwé ♫ Empty

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