Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Yiel Volanreuse, bandit

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Yiel Volanreuse
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Yiel Volanreuse

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MessageSujet: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyVen 27 Avr 2012, 12:45

Les danseurs battaient la terre de la grande place du village, faisant voler la poussière autour du grand feu de joie. Tous chantaient et martelaient le sol en rythme, unis par le même chant, les mêmes pas, la même vie. L’alcool coulait à flot, les rires raisonnaient dans l’air enfiévré du Camp.
Yiel se tourna vers les flammes, souriante. L’orange et le jaune dansèrent dans sa vision, de plus en plus proches, de plus en plus vivants, de plus en plus rouges.
Ce n’était plus un feu.
Yiel ouvrit les yeux en prenant conscience du contact de la pierre froide et dure contre son dos.
Elle se releva d’une torsion des hanches, mais sa tête se sentit soudain l’âme d’une toupie et se mis à tourner, tanguer, comme un radeau à la dérive. Se prenant la tête entre les mains, la jeune femme chercha à se stabiliser en se raccrochant à quelque chose. Sa main rencontra une autre surface froide, de pierre elle aussi. Elle attendit que le monde cesse de valser pour rouvrir les yeux.
Toujours soudée au mur, elle fit un rapide tour visuel de la pièce. Elle comprenait maintenant d’où venait son impression de feu rouge. La salle dans laquelle elle se trouvait était entièrement peinte de cette couleur. Yiel fronça les sourcils. Il n’y avait pas de pièce en pierre, et encore moins de pièce en pierre rouge, dans le village de toile. Elle ne se souvenait que de la fête, de la danse, et après... plus rien. Elle avait dû boire un peu trop et s’endormir dans un coin, comme d’habitude. Mais cela n’expliquait pas pourquoi elle était là.
Soudain une pensée heurta son esprit. Avaient-ils été trahis ? Était-elle en prison ? Où étaient les autres ?
Totalement réveillée cette fois, Yiel oublia son mal de crâne et se décolla du mur, sa longue queue battant l'air derrière elle sous l'inquiétude. Il fallait trouver une sortie ou elle ne donnait pas cher de sa peau quand les gardes reviendraient.
Mais il y avait quelque chose de … bizarre, avec cette cellule. De toutes celles qu’elle avait déjà visitées, jamais pour très longtemps, certes, elle n’en avait jamais connu avec des miroirs.
Il y avait aussi des choses étranges collées au mur. Des images, des portraits, et, à ce qu’elle pouvait en juger, tous la concernaient. La plus proche était une affiche de recherche. Son visage, souriant, y était reproduit, au-dessus d’une somme plutôt alléchante. Yiel sourit, avant de remarquer que ses oreilles avaient encore été déformées et que son menton était un peu trop pâteux. Elle froissa le papier et le laissa négligemment retomber, pestant contre la piètre qualité de ses portraits robots.
Soucieuse de retrouver son véritable reflet, elle avança jusqu’au miroir qui mangeait un coin de la pièce, dépassant des portraits de familles montrant une fratrie de trois enfants, deux garçons et une fille, ici plongés dans une marre de boue clair, là péchant avec des anciens, ici encore plus âgés, tombant sur une troupe de voyageurs…
Que de souvenirs…
Sourire retrouvé, elle se campa devant la glace, les mains sur les hanches et le menton fier.
Elle y rencontra son reflet, celui d’une jeune femme d’environ vingt-cinq ans, chichement vêtue, comme d’accoutumée, de cuir et de lanières de tissus. Sa peau partiellement dénudée était couverte d’un court pelage gris raillé de noir, et de ses cheveux anthracite dépassaient deux grandes oreilles de chat. Des mèches s’échappaient de sa queue de cheval, retombant de chaque côté de son visage pointu. Ses yeux, ambrés et fendus, étaient soulignés d’un maquillage naturel noir, comme un trait de khôl filant vers les tempes. Ses lèvres et son nez n’étaient ni félins ni humains, plutôt un savant mélange entre les deux. Elle n’avait plus de moustache. Elle en avait eu, avant, comme ses frères, mais elles étaient tombées durant leur enfance, sans qu’on sache vraiment pourquoi.
Yiel fit un tour sur elle-même, levant les bras comme une danseuse. Elle était fière de son corps fin, souple et élancé. Elle n’était pas très grande, bien moins que ses frères en tout cas, mais elle savait faire de sa petite taille un avantage. Ses mains étaient à la limite de la patte de chat, dotées pourtant de cinq doigts, mais bien plus larges que des mains humaines. La pulpe de ses doigts était protégée par de petits coussinets d’un blanc rosé, et en leur extrémité, en lieu et place des ongles, se trouvaient des griffes rétractables dont elle savait bien se servir. Ses pieds quant à eux tenaient d’avantage de la patte de chat. Elle marchait naturellement sur la pointe, dans un équilibre tendu qui lui permettait de bondir comme un ressort si le besoin s’en faisait sentir.
Totalement rassurée sur son image, Yiel se détourna du miroir dans une nouvelle pirouette. La salle était bizarre, mais ce n’était pas une raison pour y rester ad vitam aeternam. Maintenant, il lui fallait trouver la porte, forcer la serrure avec le contenu d’une de ses multiples poches, et s’enfuir à pas de loup.
Mais la découverte d’un nouveau facteur la fit blêmir.
Il n’y avait pas de porte, dans la salle rouge.



Dernière édition par Yiel Volanreuse le Dim 13 Mai 2012, 21:37, édité 2 fois
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Kaleya Lhil
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptySam 28 Avr 2012, 17:06

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Ta présence résonna longuement dans le néant, rugissement assourdissant au milieu du silence. Peut-être est-ce ton apparition qui me donne vie... Attiré par ta lumière comme une abeille le serait par une fleur, je me presse derrière la muraille qui s’est érigée autour de toi. Par la fenêtre, je t’observe, j’attends que ton regard me donne corps. Petit chat enfermé dans mon univers, qui de toi ou de moi mène le jeu ? Je dépends de ton existence comme la suite de ton voyage dépend de mes décisions... nous sommes quittes.

Mon indifférence se perd dans l’éclat froid du miroir qui m’abrite et une impatience sourde déploie ses ailes en moi à la vue de ta silhouette fine qui se refuse à ma possession. Viens ! L’écho silencieux de ma non-voix se répercute jusqu’à toi sans que tu le réalises. Tes pas te mènent jusqu’à ma volonté avide et la lumière rouge de la salle te dépossède d’une part de ta substance. Je m’empare de tes contours, de ta couleur, de tes mouvements. Je t’imite à la perfection, jouant mon rôle de comédien avec un décalage si infime qu’il t’est invisible. Je savoure la fluidité de tes gestes, de nos gestes, et j’aimerais pouvoir figer le temps pour profiter plus longtemps de ce corps que tu m’offres. Encore faudrait-il que le temps existe, ici. Il m’échappe, et toi aussi, je le sens. Ma silhouette se brouille dans ton dos sans que tu t’en rendes compte. Ton visage perds de sa précision, les traits se reforment selon mon imagination qui finalement s’avère être indépendante de ton esprit. Ma peau prend l’apparence d’un ciel qui m’est inconnu et s’ourle de nuages, tandis que mes iris déploient leurs pétales. Le contrôle que j’exerce sur la salle s’effrite peu à peu et sur les murs, de longues fissures prennent vie, s’étendent autour de toi avec des craquements inquiétant. Dans ma main est apparue la clé. Un rugissement assourdissant envahit un instant l'espace lorsque la pièce s'effondre sur elle-même, te noyant dans l'obscurité. Ta disparition me renvoie au néant d'où je viens et te laisse seule face aux ténèbres. Bon voyage, petit chat. Et bonne chance.


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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptySam 05 Mai 2012, 05:36

Alors que pour la première fois de sa vie, la jeune femme se sentait réellement piégée, et qu’elle sentait un début de peur froide et paradoxalement calme ramper le long de sa peau, il se passa quelque chose d’imprévu. D’inexplicable. Ça commença par une fissure, sur un mur à sa gauche. Dans un craquement sec, elle s’étendit et se divisa, se prolongea, se multiplia. En un instant, les murs de la salle s’effondrèrent, tout disparu, et elle fut soudain plongée dans le noir.
Quand la salle avait commencé à s’écrouler, Yiel avait eu le réflexe de se recroqueviller en se protégeant le visage de ses mains. Elle resta ainsi un instant, le temps de s’assurer qu’il n’y avait plus aucun son suspect, avant d’oser relever la tête. Ses pupilles fendues s’agrandirent dans leur effort de discerner son environnement. Elle ne voyait encore rien de précis, l’espace autour d’elle semblait vide. Peut-être une nouvelle pièce. La jeune femme se redressa, dans un nouveau pas de danse. Elle aimait danser, bouger, sentir que son corps et son esprit suivaient le même rythme. Ce n’était, en réalité, pas à proprement parler une danse, plutôt des mouvements amples, contrôlés et libres à la fois. Elle lança ensuite un regard perplexe à la ronde, les lèvres pincées en une moue songeuse. C’était décidément la prison la plus étrange qu’elle avait jamais visitée.


Tu ne risques rien.

Un murmure, ni amical, ni menaçant, simple constatation faisant écho à ses pensées, résonna dans la salle.

Je sais.

Une réponse offerte avec un doux mouvement d’oreille qui équivaudrait pour un humain à un petit sourire. Et c’était la vérité : elle savait maintenant qu’elle ne risquait rien, simplement parce qu’elle ne s’était jamais elle-même rangée dans le clan des proies ni dans celui des prédateurs, et qu’il lui semblait logique que seuls ceux qui se donnaient ce type de limites courent un risque quelconque. Seuls les gardes étaient ses ennemis. Eux la poursuivaient toujours et la frappaient même parfois, mais ces humains sans chaleur et sans esprit ne pouvaient avoir bâti un concept aussi complexe qu’une prison prise dans une autre.
C’est donc dans une confiance presque totale qu’elle fit quelques pas vers l’origine de la voix. Si elle s’avérait dangereuse, en fin de compte, elle aviserait, comme toujours.


Tes pensées sont étranges, Créature.

Je ne suis pas une Créature. Mon nom est Yiel.

Tu as été créée, tu es donc une Créature.

Peut –être. Mais mon nom est quand même Yiel.

Un souffle, devant elle, comme un soupire. La jeune femme esquissa un sourire, se rapprocha encore, puis relança la voix.

Pourquoi mes pensées seraient elles étranges ?

Elles sont de sons et d’images. De mots, de mots que nous ne comprenons pas.

Ce n’était pas la même voix, celle-ci était plus grave, basse et caverneuse. Yiel frissonna.

Nous les comprenons. Les pensées sont des chemins, des chemins d’idées et d’instinct. Mais nous ne savons pas où mènent ces chemins.

Elle était maintenant entre les deux voix. Elle sentait des présences, proches, immobile. Elle ne distinguait encore rien, mais elle sentait que les entités qui régnaient en ce lieu ne seraient pas agressives. Elle ne savait pas d’où lui venait cette certitude, c’était une intuition, un sentiment qu’elle ne songea pas un instant à remettre en doute. Elles ne paraissaient pas prisonnières de l’endroit, mais plutôt en être l’émanation et l’essence à la fois. Là encore, ce n’était qu’un instinct, une hypothèse, mais la jeune femme sentait qu’elle était dans le juste.

Tu déduis vite.
Tu apprends vite.
Un esprit curieux, nous le sentons. Joueur aussi. Mais pas humain. Mais pas félin.

Fatiguée de ne pouvoir voir ses interlocuteurs, Yiel s’assit, mi boudeuse de ne pas être à égalité avec ceux qui pouvaient et la voir et lire son esprit, mi heureuse de partager cette discussion hors du commun. Tout ce qui était hors du commun la rendait joyeuse.

Evidemment : je ne suis ni humaine, ni féline. Je suis Yiel, du Village de Toile, et nous sommes tous ainsi là-bas.

Tous Yiel ?

Non, tous comme ça. Des hybrides. Des Neko.

Tous des bandits.

En effet.

Une nouvelle voix s’éleva, aux inflexions curieuses, mielleuses.

Des Bandits ? C’est une vie dure, injuste, malhonnête. Ce n’est pas une vie pour une jeune femme.

Pourtant tu t’en contente. Tu… tu l’aimes, même. Pourquoi ?

Ce n’est pas une vie si dure que ça. Nous sommes une famille, une grande famille, et je n’ai jamais vu de village plus heureux que le nôtre, vous savez.

Tu n’en as pas vu beaucoup.

Non, c’est vrai. Quant à la justice, et bien, elle est affaire de circonstances. Est-il injuste de voler de braves marchands effectuant un dur trajet entre deux citées éloignées dans des contrées sauvages et inamicales ? Certainement. Mais qu’en est-il si ces dits marchands raccordent un lieu où des personnes comme nous sont torturées et exploitées sans que jamais une main ne leur soit tendue, encore moins venant de ces braves commerçants ? Ils n’avaient qu’à aider, voilà tout.

Et puis, il faut bien manger.

Tout à fait.

Ce qu’on trouve nous appartient.

Voilà.

Même quand on force la main de celui qui le possède ?

C’est une forme de trouvaille comme une autre.

Tu n’as jamais été tentée de garder toutes ces richesses ?

Pour quoi faire ? Je ne vis que dans la Toile. Ce que je ramasse profite aux autres. Nos enfants mangent et vivent grâce à cela. Si nous demandions de l’aide aux humains, nous retournerions en esclavage. C’est Grand-mère qui nous l’a dit. Il faut la croire : elle a vécu la Fuite, quand les premiers ont fui les laboratoires.

Tu ne pilles que pour être juste, pour vivre ?

Non.

Pourquoi alors ?

Je pille pour être juste, pour vivre, pour venger tous ceux qui n’ont pas survécu, mais aussi parce que c’est amusant.

Tes chemins de pensées, reprit la deuxième voix, suivant sa première question, où mènent ils ?

Nulle part. Je ne m’attends à rien, j’évite les déductions et les plans hasardeux. Je préfère laisser mon instinct faire les choses, il ne m’a jamais trahi. Ça me laisse le temps de jouer.

Il y eut un silence, puis quelque chose qui ressemblait à un courant d’air effleura le visage de Yiel. Une brise douce, la caresse d’un esprit, et ce fut comme si elle était de nouveau dehors, sous le ciel infini. Comme si elle courait à nouveau dans la forêt, tenant Cheshire par la main, aux côtés de ses frères.

Cette enfant, qui est-elle ?

Les voix semblaient avoir suivi son court rêve, et avaient parlé ensemble, curieuses.

Cheshire. Vous ne l’auriez pas croisée avant moi ? Elle ne me quitte jamais…

Comme une ombre ?
Comme sa fille.
Comme un animal de compagnie…

Yiel fronça les sourcils, soudain inquiète. Elle se souciait peu de sa vie, s’estimant au-delà des basses considérations de vie et de mort, mais celles de ses compagnons l’inquiétaient toujours, et encore plus celle de Cheshire. Elle était tout cela à la fois, sa fille, son petit animal, son ombre, la chose la plus précieuse qu’elle avait au monde. Et elle n’était pas là. Mais elle ne pouvait pas faire autre chose que d’attendre en espérant qu’il ne lui soit rien arrivé. Bien que très protectrice, elle n’était pas dénuée à ce point de tout sens des priorités. Pour l’heure, il lui fallait déjà comprendre où elle était et comment en sortir.

Dites, je vais devenir un esprit comme vous, moi aussi ?

Les voix soufflèrent et murmurèrent, prises de court par ce brusque changement de sujet.

Non.

Ah, tant mieux. Je vais sortir, alors ?

Pas encore.

Oh.

Sois patiente.

Je ne le suis pas. Je ne l’ai jamais été. Je prends les choses comme elles sont, comme elles viennent. Je ne pense pas qu’on puisse appeler ça de la patience. A vrai dire, je préfère le mouvement, la vitesse, à l’attente.

Elle ne vivait que pour ça : l’ivresse de la vitesse, du vent sur son visage, le rythme des pas sur les chemins, la poussière qui volait, encore et toujours. Elle aimait la sensation de puissance qui accompagnait chacun de ses mouvements, son aisance, la grâce qu’elle sentait filer le long de ses membres comme un long frisson langoureux. Elle aimait bouger, courir, danser. Elle aimait être libre. Oui, en réalité, elle aimait l’idée qu’elle était la liberté, son incarnation, une liberté dotée d’un corps et d’une conscience.

Pourquoi n’as-tu pas peur de mourir ?

Je n’ai pas peur de vivre, pourquoi aurais-je peur de mourir ? Ce n'est pas le plus dangereux des deux et l’un et l’autre sont naturels. Il ne faut pas donner à la mort plus d’importance qu’elle n’en a. Ma mort sera peut-être triste, peut-être belle, peut-être pathétique, qui sait, mais elle n’est pas encore là. Tant que je saurais ce que je vaux, ce que je peux faire et ce qui m’échappe encore, je vivrais. C’est ce que m’a appris Grand-mère. Et elle est toujours en vie, même si elle est très vieille, alors elle doit avoir raison.

Tu as déjà tué ?

Bien sur.

Tu n’es pas triste ?
Tu n’as pas honte ?

Non. C’est ainsi. C’est fait. C’est tout. Eux sont morts et d’autres ont vécu. Je ne les connaissais pas, et grâce à eux, ma famille a pu vivre. C’est le principe de la chasse, sa noblesse. Nous sommes des bandits, pas des fous sanguinaires, même si souvent les gens ne font pas la différence.

Yiel commençait à se demander si elle sortirait un jour. Elle imaginait Cheshire, sa belle et douce Cheshire, qui l’attendait, triste et perdue, sa petite tête duveteuse penchée sur le côté lui donnant un air adorable – et trompeur. Se dévoiler à ces Entités inconnues ne lui posait pas réellement de problème, elle ne cachait rien à personne et son cœur était un livre ouvert, mais la lumière lui manquait, l’air libre aussi. Ni patiente ni pressée, elle attendit la prochaine question des voix, mais celles-ci semblaient s’être satisfaites de ce qu’elles avaient déjà obtenu. La jeune femme se sentait seule maintenant, dans le silence de la salle noire. Elle n’apercevait ni mur, ni porte, ni trappe, mais savait à présent que la sortie ne se présenterait pas forcément sous cette forme oh combien trop conventionnelle.
Pour tromper l’attente et l’ennuie, elle se releva et commença à danser. L’énergie qui coulait dans son corps demandait à s’exprimer, s’envoler.
C’est ça, s’envoler, comme un oiseau.
C’était un beau rêve.
Juste un peu étrange, pour un chat.

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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMar 08 Mai 2012, 14:52

Yiel Volanreuse, bandit Lvres2db7

Nous apparaissons lorsque le rideau tombe. Dans les coulisses obscurs du monde, nous les observons. Nous attendons de les rencontrer. Et lorsqu’ils s’aventurent par-delà les limites du théâtre où ils jouent leur vie, nous sommes là, charognards impatients de dépecer leurs esprits. Nous écoutons, nous regardons, en silence.

Ses mouvements se dissolvent doucement dans notre ombre sans qu’elle le perçoive. Il n’y a plus qu’elle, plus que sa pensée, plus que son esprit. Ce qu’elle croit geste n’est plus qu’imagination. L’enveloppe ainsi déchirée, nous parcourons son être, nous apprenons.

Puis nous lui apprenons. Nous l’accueillons d’abord. Nous constatons.

Dans nos interrogations naissantes, nous nions notre propre savoir. Nous mentons. Nous posons les questions dont nous connaissons déjà les réponses, pour le simple plaisir de l’entendre nous le dire. Pour qu’elle s’entende le dire.

Nous nous attendions à un combat, comme toujours. Une lutte contre son ego, contre sa culpabilité qui la ferait mentir... mais il n’y a rien de tout cela. Rien à briser, rien à éveiller. Elle est. Dans son intégralité. Et elle le sait.

Ses mots ne s’opposent pas aux nôtres. Nous poursuivons le jeu pour le simple plaisir de ne pas avoir à nous battre. Puis nous laissons le silence grandir, lentement, et noyer nos conscience. Nous lui rendons son corps à l’instant où un éclat blanc transperce la masse noire qui l’entoure pour la libérer et nous laisser retourner à notre sommeil.


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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 21 Nov 2012, 20:32

Ouverture.
Yiel la ressenti jusqu’au plus profond de son être, comme si elle faisait partie intégrante de cet univers sombre, et que c’était au travers de son âme que l’on creusait une sortie. Un frisson au cœur de ses os.
Et la salle changea.
Comme une aube délicate et audacieuse à la fois, une lumière blanche ourla l’horizon, repoussant les ténèbres amies jusque dans leurs plus profonds retranchements. Yiel se leva, sourit pour accueillir les doux rayons blancs, puis s’inclina pour saluer les Esprits de la salle noire.


Bonne nuit, et merci, mes amis.

Et enfin, tout devint blanc. Immaculé, infini, et humide.
Sentant quelque chose effleurer ses pieds, la féline baissa les yeux. De l’eau. Partout où portait son regard, le sol était recouvert d’une eau pure et limpide, légèrement brillante.
Il n’y avait plus d’ombre, rien que des variations de lumière blanche, et les pupilles de la féline se comprimèrent jusqu’à ne plus être que des fentes étroites dans ses iris ocres. Sous la surface, de petits cailloux blancs semblaient ondoyer, danser sous les courants imperceptibles.


Alors vous aussi, vous aimez danser, petites pierres ?

Murmure chanté, orné d’un nouveau sourire. C’était vraiment beau. Des plantes aquatiques poussaient plus loin, entremêlant leurs longues tiges et leurs larges feuilles dans d’étranges arabesques. Çà et là, des nénuphars flottaient, et Yiel s’approcha d’eux pour admirer leurs pétales.
Alors qu’elle était penchée sur une des fleurs, elle remarqua un mouvement du coin de l’œil. Elle se redressa promptement, ses oreilles se dressant sous l’effet de la curiosité.
De la brume.
Des rubans de vapeur commençaient à s’enrouler ici et là, comme une gigantesque entité vivante, lente et indécise. Curieuse mais peu rassurée, la féline se crispa lorsque le brouillard voulu s’enrouler autour de son bras. Puis, comme tout restait calme, et que rien ne semblait se passer, elle se laissa aller et plongea la main dans le nuage. Lentement, celui-ci explora son bras, entoura ses épaules, puis, prudemment, le reste de son corps, pour enfin recouvrir sa tête, et Yiel se retrouva totalement immergée. C’était une sensation particulière : les sons, la lumière, ses perceptions, tout était déformé. La jeune femme tourna sur elle-même, pour constater que la brume recouvrait désormais tout, ou du moins tout son environnement immédiat, puisqu’elle ne pouvait y voir à plus de quelques mètres malgré son excellente vue.

Elle sentit soudain une présence à ses côtés, pas assez forte pour être quelque chose de vraiment vivant, mais plutôt comme les Voix qui lui avaient tenu compagnie précédemment.
Elle tourna la tête, rassurée, car son instinct, malgré la proximité de la chose, ne lui ordonnait pas de fuir à toutes jambes. Et ses yeux rencontrèrent quelque chose de bien étrange. A sa gauche, la brume semblait s’être condensée pour former quelque chose d’un peu plus solide, comme une ombre de la féline, aussi grise qu’un nuage d’orage, dénuée de texture, de matière, de visage. Un simple spectre, qui pencha la tête sur le côté, comme attendant la réaction de la féline. Celle-ci, comprenant que c’était surement là la façon qu’avait la Brume de communiquer, lui sourit. Aussitôt, l’émanation lui saisit la main, aussi solide qu’un courant d’air, et lui fit signe de la suivre.
N’ayant pas meilleure chose à faire, Yiel obtempéra, avec forces clapotis, alors que le Spectre ne produisait qu’une légère onde en effleurant la surface. Puis elle se retrouva seule.


Eh ! Où es-tu ? cria-t-elle, peu rassurée de se trouver là, sans savoir ce qu’il y avait autour d’elle. Mais le Spectre ne se montra pas, et Yiel en déduisit qu’elle était arrivée là où il voulait la mener… mais pourquoi ? Il n’y avait rien ici, à part la brume…

La brume, oui, qui semblait, en fait, un peu différente de celle qu’elle avait quitté plus tôt.
Elle y distinguait des formes maintenant. Des… troncs ? Des branches qui s’envolaient toujours plus haut, et des tentes, beaucoup de tentes, tendues entres les arbres, véritable cité de tissus.

Le village de Toile.

Elle était face à une version brumeuse, fantomatique, de sa demeure.
Mais cela ne ressemblait pas vraiment à ce qu’elle avait laissé. Cela paraissait plus ancien. Cette tente, là, avait été remplacée par une autre quelques années plus tôt. Et ce secteur ci s’était délocalisé, et avait été rebâti dans les sommets des arbres, par soucis de sécurité. Il était d’ailleurs prévu que tout le village suive le même chemin bientôt…
Et puis des silhouettes émergèrent de la grisaille.
Des enfants. Des enfants qu’elle connaissait très bien.

Flynn. Aerdan. Et elle.

Il n’était pas difficile de les reconnaitre, elle se souvenait très bien de cette époque. Toujours à faire les quatre-cent coups avec ses deux meilleurs amis, ceux qu’elle appelait affectueusement ses frères, à faire tourner les adultes en bourriques.
Les trois petits fantômes aux couleurs passées, effacées, floues, la traversèrent pour continuer leur course, riant et piaillant. Un vieil homme-chat mécontent les poursuivait, pestant, agitant au-dessus de sa tête un parchemin plein de boue. Le Vieux Moht. Il ne leur avait jamais pardonné d’avoir ruiné sa bibliothèque en y lâchant un cochon sauvage fraîchement barbouillé de boue… Bah, il n’avait qu’à pas les dénoncer à l’ancienne pour être sortis de la forêt plusieurs fois.

Le village avait été bâti peu après le Grand Exode, bien avant la naissance de Yiel. Elle avait appris que ce qu’on appelait ainsi était en réalité la fuite de nombreux neko depuis les laboratoires des Hommes de l’Ouest. Certains s’étaient rassemblés ici et avaient bâtit un village, le Village, dirigé par l’Ancienne, qui pourtant à cette époque ne devait pas être si vieille que ça. Sa tente se trouvait au centre de la Toile, dans la direction où les enfants galopaient. Juste à côté, les tentes de Flynn et Aerdan allaient leur servir de cachette pour échapper au Vieux Moht.
Yiel, quant à elle, résidait dans les hauteurs.
Délaissant les gamins et le vieux grincheux, la féline leva les yeux au ciel vers l’entrelacs de brume qui figurait la voûte des arbres.
Là-haut, il y avait le fantôme de sa maison. Et ceux de ses parents, sûrement.
Sa mère était une aventurière. Elle arpentait les routes, reliait l’autre Village, à flanc de falaise, explorait, pillait… Et parfois, elle pouvait passer des mois sans revenir. Son père, lui, était un inventeur. On lui devait le système d’irrigation et d’évacuation d’eau du village, ainsi que la plus grande partie des installations des Maisons Hautes, comme on appelait celles qui surplombaient la forêt. Les explorateurs rapportaient le butin, et Caer, lui, décidait de comment on pouvait le transformer. Il était connu et respecté, malgré, ou peut être grâce à sa légère folie, dont il était évident que sa fille avait hérité.

Elle aurait bien aimé les revoir…
Mais déjà la brume retombait, s’effondrait, effaçant les figures de son passé. Cela avait été fugace, mais intense, et Yiel était encore un peu perdue lorsque l’Emanation réapparu, juste devant elle. Sa tête était encore penchée sur le côté, ce qui la rendait bien plus expressive que la féline ne l’aurait attendu d’un être sans visage.


Où va-t-on maintenant ? Tu vas me montrer mes parents ?

Mais l’Emanation ne bougea pas, continuant de la fixer.

Je devine que non…

Doucement, la main de brume vint se poser sur son bras, pour la réconforter ou l’inviter à la suivre encore. Entrainée par ce courant d’air sans force, la féline obtempéra, toujours curieuse.
Comme la fois précédente, elles parvinrent dans une sorte de clairière de brume, décorée d’arbres de fumées et de tentes vaporeuses. Mais cette fois, tout était plus coloré, plus vivant, éclairé d’une lumière qui semblait provenir… de l’eau. Etait-ce elle qui donnait vie à la brume ? Ou cela fonctionnait-il comme un gigantesque projecteur ? Un projecteur qui retraçait sa vie …
Et, pour le cas présent, un des plus tristes jours de celle-ci.
Jour n’était peut-être pas le mot idéal. Les arbres et les tentes s'étaient effacés, et elle était maintenant hors de la forêt, dont les arbres s’arrêtaient quelques mètres derrière elle, assise en haut d’une colline, et le ciel miroitait d’étoiles. Elle n’était pas seule : à côté d’elle, la haute silhouette de Caer projetait une drôle d’ombre sur les herbes. Reconnaissant cette nuit qu’elle n’oublierait jamais, Yiel s’avança, et la brume lui donna l’impression de vraiment monter sur cette colline où elle avait enterré un pan de sa vie. Enfin, elle s’assit aux côtés de son père et d’elle, dans la même position qu’eux, genoux repliés et tête posée dessus.
Cette nuit-là, elle avait appris que sa mère ne reviendrait jamais.


****

" Dis papa ... Elle est où maintenant maman ?

Eh bien... Il y a une légende qui dit que quand un Homme meurt, son âme devient une étoile et continue de veiller sur ceux qui sont restés.

L'homme posa sa tête sur ses genoux rabattus contre sa poitrine, les yeux clos pour empêcher les larmes de couler.

Qu'est-ce que tu en penses, Yiel ? Est-ce que nous sommes suffisamment humains pour mériter une place au-delà des nuages ? Ce serait bien, non ? Être enfin là-haut, tous réunis, avec l’éternité comme horizon.

La petite fille regarda son père, agita les oreilles et se laissa tomber en arrière, dans l'herbe. Elle contempla longtemps, pensive, la voûte céleste, si longtemps qu'on aurait pu croire qu'elle ne répondrait pas. Mais elle finit par parler, lentement, sérieusement, d’un ton un peu triste mais surtout ferme :

Je n'espère pas. Les étoiles sont trop belles pour être peuplées d'humains… Et Maman… Maman était trop libre pour se limiter à la lumière. Si son âme est là-haut, je veux qu'elle soit un nuage. Comme ça, elle sera lumière et ombre. Elle sera l’eau qui apporte la vie, elle suivra le vent, comme elle suivait ses rêves. Je veux croire qu’elle sera là dans chaque brise. Parce que les étoiles, elles, elles ne brillent que la nuit. Maman n’était pas du genre à se cacher. Elle était comme le vent, oui. Comme les nuages aussi.

De nouveau, le silence. Ils ne parlent pas mais partagent les mêmes pensées, les mêmes souvenirs. Tous deux pleurent, sans une larme, celle qu’ils ont aimée. Puis une nouvelle question brise le calme morose de la nuit.

Toi aussi tu vas partir ? Comme maman ?

Silence. Va-t-il mentir ? Non, ce n’est pas dans ses habitudes.

Non, Yiel, pas encore. Il le faudra bien, un jour, mais jusqu’à ce que cet instant arrive, je serais toujours avec toi. Avec vous. Je te le promet."

****

Son père était un artiste, un poète, un inventeur, un fou. L’homme le plus droit, le plus bienveillant qu’elle ait jamais rencontré.
Mais il restait malgré tout un menteur.
La jeune femme jeta un coup d’œil dubitatif au fantôme qui commençait déjà à s’effacer. C’était peut-être idiot, mais à cette époque, du haut de ses dix ans, elle l’avait cru. Elle l’avait vraiment cru.

Elle renversa sa tête en arrière, le regard braqué vers les nuages.
Sa mère était une aventurière. Une combattante. Elle faisait partie de ces groupes qui tendaient des embuscades aux caravanes marchandes qui traversaient la pleine pour les piller et ramener de nouvelles denrées au Village. Mais cette fois-là, la caravane était bien défendue. Trop bien défendue. Sa mère n’était jamais rentrée. Et quand, reprenant le fil normal de ses pensées, Yiel baissa les yeux à nouveau, elle était seule, assise au cœur de la brume ondulante.

Elle resta dans cette position, sans se préoccuper de sa fourrure trempée, jusqu’à ce que l’ombre grise revienne vers elle. Elle était d’avantage pensive que triste, mais retrouver ces souvenirs la rendait un peu mélancolique. Le Spectre semblait dans le même état d’esprit qu’elle, plus diaphane encore, comme un souvenir rendu flou par le temps. Elle obtempéra quand il lui fit signe de se relever, et le suivit à nouveau dans la brume.

Encore une clairière. Mais cette fois ci, alors qu’elle observait les branches à la recherche de sa maison, celles-ci se précipitèrent vers elle à toute vitesse. Elle eut à peine le temps de lâcher un hoquet de surprise avant de se retrouver sur une des plateformes qui surplombaient les cimes.
Son chez elle.

C’était un de ces jours de fête où la forêt résonnait des musiques des Neko, où le soleil souriait et où les nuages dansaient en rythme, où les feuilles valsaient avec le vent. La féline pouvait presque sentir le plancher brumeux vibrer sous ses pieds. Des rires fusaient un peu partout, des bruits de courses, des éclats de voix, des cris de joie, de liberté revendiquée. Elle pouvait voir les enfants courir le long des ponts de corde, grimper, agiles, sur les troncs, jouer et voltiger de toutes parts.
Sourire retrouvé, la féline esquissa un pas de danse qui fit jouer la texture de la brume du sol, avant de se diriger vers la porte de la maison.
Plus qu'une tente, comme on en trouvait en bas, sortes de yourtes vertes et brunes, c'était une véritable cabane, en bois et tissus ciré, décorée de pierres plates et fines, avec deux fenêtres et une vraie porte.
Elle ne correspondait pas vraiment aux critères architecturaux des Neko du Village de Toile, mais Yiel l'aimait profondément.

Elle poussa le battant, doucement. Derrière, une grande pièce, lumineuse, spacieuse, et horriblement encombrée. Le vert, le bois et le bleu dominaient, avec çà et là quelques touches de blanc toile, crème, sable. Ce qui aurait du être un salon, ou une pièce à vivre, ressemblait d'avantage à un atelier de d'ingénieur fou, avec des plans roulés, accrochés au murs, pendants du plafond, étalés au sol, des pièces en bois partout, quelques précieux outils de métal, des carnets reliés de cuirs empilés ou ouverts négligemment...
Elle reconnaissait quelques uns de ces prototypes. Là, sur la grande table, était ouverte la grande aile qu'elle avait inaugurée quelques années plus tôt, après l'avoir terminée seule. Maintenant, on en utilisait de semblables dans le village des Cocons, l'autre village de leur clan, celui accroché à flanc de colline. C'était plus pratique pour le rejoindre que de dévaler des échelles de cordes peu sécurisées. On les utilisait toujours pour remonter, bien sur. Et puis, c'était diablement amusant : elle le savait, pour avoir elle même effectué bien des vols avec.
Le seul problème, c'est que ça n'avait qu'une maniabilité limitée : impossible de remonter si on n'accrochait pas un courant d'air chaud.
Quant à ce système de poulies, là, c'était l'ébauche du monte charge qui reliait les deux niveaux du village. Il était depuis longtemps en service, mais son père aimait garder ses prototypes sous la main pour pouvoir les réutiliser dans d'autres projets.
Elle fit rapidement le tours de la pièce, qui après tout, n'avais pas beaucoup changé d'aspect depuis ces dernières années. Au milieu, le tronc de l'arbre trônait, avec, enroulé autours, l'escalier qui menait à l'observatoire, là où ils dormaient.

Elle grimpa lentement le long des marches, ou plutôt eu l'impression de grimper, la brume suivant ses mouvements, mais elle même ne bougeant pas du sol. En haut l'attendait un spectacle magnifique. Elle y était habituée, bien sur, mais elle aimait le redécouvrir à chaque fois, retrouver son âme d'enfant dans l'émerveillement qu'il provoquait en elle.
De là, elle pouvait voir toute la foret. Au dessus des cimes comme autant de nuages verdoyants, la vue était magnifique. La pièce disposait d'un système qui permettait d'ouvrir ou de fermer les murs et le toit. C'était pour ça qu'on l'appelait l'observatoire. En général, on le laissait toujours ouvert, sauf la nuit ou les jours d'orage.
Et alors qu'elle se penchait pour observer le paysage, elle les vit.
Quatre silhouettes sur une petite plateforme un peu plus bas.
Trois enfants et un homme.
Les trois jeunes étaient assis en face de l'homme, qui semblait leur expliquer quelque chose. Le large sourire qui s’étalait sur leurs visage laissait à penser que ce cours était loin d'être ennuyeux. Très loin.
Yiel se souvenait très bien de ces leçons. Il leur apprenait les mystères des forces du vent, leur apprenait à lire les plans et développant toujours plus leur ouverture d'esprit.
Il n'était pas né dans le village de Toile. Il avait appris auprès des Hommes ce genre de choses. Avant qu'on ne le chasse. Et qu'il ne s'établisse ici.
Des éclats de rire retentirent encore, alors que les enfants se jetaient sur l'homme, certainement à cause d'un de ces défis idiots qu'il leur lançait autrefois.

L'air respirait la joie.
Mais l'heure du départ allait venir.
Bientôt.
Bien trop tôt.
Comme pour illustrer ses pensées, la brume s'enroule jusqu'à former un nouveau tableau.
Plus sombre.


****

« Non ! Tu dois pas partir, tu m’as promis papa, tu disais qu’on resterait ensemble. T’as pas le droit de partir, t’as pas le droit !

L’homme-chat sourit tendrement, pendant que l'adolescente ravalait ses larmes. Passant une main réconfortante dans les cheveux de l’enfant, il murmura, les yeux pleins d’étoiles :

Je suis désolé, c’est quelque chose que je dois faire. Mais je reviendrais, Yiel. Je reviendrais toujours, et je t’apprendrais à voler. Comme un oiseau, comme moi. Et on pourra aller visiter les nuages ensemble.

La jeune fille releva la tête, le fixa, et se laissa happer par le tourbillon d’astres de son regard. Il ne pouvait pas mentir, il ne lui ferait jamais ça. Oui, il reviendrait. Elle hocha la tête, ravala un dernier sanglot, puis se jeta au cou de l’homme. Il l’éleva dans les airs, elle éclata de rire, et l’ombre du départ se transforma en éclat de bonheur, de certitude qu’un jour prochain, ils se reverraient.

****

L’image si figea à nouveau dans la brume rendormie. Pensive, Yiel considéra ce tableau lointain, avant de murmurer lentement, pesant chacune de ses paroles :

Tu as menti, Papa. Mais je te pardonne. Si j’avais été à ta place, je crois que j’aurais menti aussi. J’ai beaucoup pleuré, tu sais, quand j’ai appris, quand j’ai compris. Et puis j’ai promis que je te retrouverais, alors attend moi. S’il te plait, papa, où que tu sois, attend moi… 

Il était partit il y avait dix années de cela maintenant. Dix longues années.

Yiel avait grandit seule.
Et puis elle était partie, elle aussi.


L'Ombre réapparu, comme la féline s'y attendait. Elle avait l'air d'avoir retrouvé un peu de force, mais ses variations ne devaient sûrement tenir qu'à sa nature. Elle pris la main de la neko, doucement, presque aussi doucement que le premier bras de brume, plus tôt. Puis elle l'entraîna à nouveau.
Cette fois ci, elles ne s'arrêtèrent pas lorsque la brume reforma son tableau de forêt. Elles continuèrent de marcher, et ce calme, ces bruissements visibles mais silencieux, rappelèrent à Yiel ce matin où elle avait quitté le Village.

Elle avait pris sa décision lors d'une de ces fêtes que les Neko affectionnaient, celles qu'ils organisaient à chaque retour d'expédition. Ils pillaient les caravanes des marchands, souvent de nuit, sans que ces derniers ne s'en aperçoive. Yiel faisait partie des commando depuis ses 17 ans. Elle n'était pas la plus efficace, mais elle était sûrement l'une des plus joueuses. Elle aimait échanger les denrées volées contre des barils d'insectes, les sacs contre des pierres, détacher les chevaux des charrettes... Elle n'aimait pas les humains, et ne se gênait pas pour se montrer parfois un peu cruelle avec eux.
Et quand elle rentrait au village avec ses compagnons, elle était celle vers laquelle les enfants se précipitaient en premier, car elle avait toujours de petits présents pour eux, et de belles histoires à leur raconter.

Elle avait 21 ans. La vie au Village de Toile lui plaisait toujours autant, bien sur, mais elle sentait vibrer en elle le besoin de tenter de nouvelles aventures. De savoir enfin d'où venaient les caravanes qu'elle pillait. De voir de ses yeux ce que son père lui avait raconté. D'explorer, sur les traces de sa mère.
De chercher, aussi. Chercher son père dans le vaste monde.
Elle avait annoncé sa décision, et tous l'avaient acceptée. Elle n'était pas la seule à vouloir tenter l'aventure, partir pour mieux revenir, et à vrai dire, les anciens approuvaient largement ce genre de pratique , tant que l'explorateur ne révélait pas la position du village aux milices humaines. Cela leur permettait de compléter leurs savoirs, de rapporter au Village les images de nouveaux horizons, plus colorés, plus vastes.
Elle était partie aux aurores.
Personne ne l'avait accompagnée, elle était simplement partie, comme elle serait partie se promener. Avec une besace, une cape et une dague.

Enfin l’Émanation ralenti l'allure. La brume était redevenue brume, un peu froide, un peu plus humide, un peu plus sombre.
Puis le sol s'alluma, projetant de nouvelles images sur les structures vaporeuses.
Ce n'était pas un hasard si l'ambiance avait changé. Elle se trouvait à présent dans une sorte de prison, aux murs hauts, tout de pierre et de fer. Détestable.
Qui sait ce qu'elle avait fait, cette fois ? Volé un marchand pour pouvoir manger, tué un poulet de compagnie, aidé des gamins des rues, molesté un ivrogne aux mains trop baladeuses... Elle s'y était retrouvée tant de fois, entre ces quatre murs glacés. Ils avaient souvent essayé de l'y garder prisonnière. Pour une nuit, des jours, des semaines...
La première fois, elle avait partagé la cellule d'un voleur particulièrement doué, qui s'était bêtement fait prendre dans la chambre d'une dame noble, alors qu'il volait ses bijoux. Jamais le vol n'avait été reconnu, mais le mari n'avait pas follement apprécié de trouver homme bien plus séduisant que lui sur les lieux...
Oui, à bien y regarder, c'était sûrement cette nuit là.
Elle reconnaissait cette cellule. Étroite, aux murs ridiculement hauts, avec son sol recouvert de paille, sa table, son absence de lit... Et ses deux occupants.
Elle, encapuchonnée, sa longue écharpe orange enroulée autours du cou, ses longs cheveux gris ramenés en queue de cheval.
Lui, drapé d'un manteau élégant, ganté et vêtu de noir, aux cheveux mi-longs et au regard vert rieur.


****

« Qu'est ce qu'ils vont faire de toi ?
Ils ont dit qu'ils me tueraient. Enfin, ils me l'ont pas dit, mais je le pense.
Quand ?
Je ne sais pas.
C'est embêtant. Tant que tu ne sauras pas, je ne saurais pas quand je pourrais m'évader.
Tu pourrais le faire maintenant.
Ah non. Tu me suivrais. Et je ne libère jamais les assassins.
Je ne suis pas un assassin.
Tu as tué.
C'est pas vrai. Enfin... Pas encore, je crois.
Alors, pourquoi voudraient ils te tuer ?
Parce que je suis un Neko. L’Ancienne dit toujours que les humains qui le peuvent n'hésitent jamais à tuer un homme-chat.
T'as pas du beaucoup sortir de ton village toi.
Non.
Tu promets que tu n'as jamais tué ?
Ma parole ne vaut rien. Mais je peux te le dire, parce que je n'ai aucune véritable raison de te mentir.
Si. Je pourrais te laisser crever.
Ouais. Et je pourrais t'assommer pour attirer le garder, puis l'assommer à son tour pour partir.

L'homme éclate de rire.

C'est un plan stupide.
Je sais.

Ils échangent un sourire.
Et quelques heures plus tard, ils quittent la prison. "

****

Yiel sourit en regardant s'éloigner ce couple étrange. Sur les quatre années qu'elle avait passées en dehors de son village, elle en avait passé trois avec cet homme. Arcadio.
Il avait été son maitre, son ami, son guide. Il lui avait tant appris...
Tous les deux, ils avaient formé le duo le plus redoutable de voleurs de la région. Allant de ville en ville, volant les riches et, sous l'insistance de Yiel, aidant les pauvres gens, ils étaient devenus une légende.
Bien sur, Yiel ne perdait pas de vue son but premier : retrouver son père. Mais il était évident qu'elle aurait beaucoup de mal à le faire sans réelle piste.
Alors elle apprenait, elle vivait, elle profitait, elle s'amusait.

Et puis un jour, dans un petit village pas très loin du Lac Olia, elle fit une rencontre qui allait changer sa vie.

L'Ombre attendait, droite devant elle, la tête penchée.
Quand Yiel émergea de ses pensées, elle fit un petit saut sur place, dérangeant à peine la surface de l'onde, avant de se mettre à courir. Elle avait beau être faite de la même brume qui composait l'endroit, jamais la féline ne la perdit des yeux.
Cette fois, la brume avait reconstruit une ville.
Arrivant, trempée et un peu essoufflée, sur la grand place, Yiel reconnu les lieux.
Elle avait passé une nuit dans cette prison, là, pendant qu'Arcadio dormait paisiblement sur le toit de cette maison.
L'aube se levait à peine, mais la place était déjà bondée, et personne ne fit attention à la silhouette qui se glissa par la porte de la caserne. Personne, à part Yiel, qui se reconnu immédiatement dans cette créature trapue et drapée de gris. Elle se suivit du regard, longeant les murs pour éviter le gros de la foule, quand retentit soudain un hurlement d'enfant, suivit de grognements menaçants et de cris outrés.


Au voleur ! Au voleur !

La jeune Yiel se précipita vers les cris, de peur qu'ils ne soient destinés à son compagnon. Mais ce n'était pas le cas. Après tout, c'était un maitre voleur.
Non, c'était une enfant qui était allongée là, sur le sol, recroquevillée sous la menace de la badine du gros marchand.


Elle a mangé mes poulets ! Gardes !

Puis, alors que la milice, fière et, il fallait l'avouer, un peu ridicule, accourait, le marchand se pencha vers la gamine, qu'il saisit par les cheveux.

On va t'arracher la tête et donner tes restes aux porcs, sale gosse.

Yiel, indécise, considérait d'un œil inquiet le nombre de garde. Elle aurait volontiers porté assistance à l'enfant, mais... Ils étaient trop nombreux. Et puis, elle sortait de leur prison, elle risquait déjà de se faire reprendre...
C'est alors qu'une pluie de cailloux s’abattit sur les gardes, les arrêtant à mi chemin. Sautant sur l'occasion, Yiel se rapprocha du marchand, qu'elle fit trébucher avec sa queue, avant de prendre l'enfant sous le coude et de tracer au travers de la foule mécontente vers les venelles sombres. Là, grâce à son avance, elle put semer leurs poursuivants et retrouver Arcadio.
Ils assirent la gamine dos à un mur, et ôtèrent la cape qui la recouvrait pour s'assurer qu'elle n'était pas trop gravement blessée.
Et quelle ne fut pas leur surprise de découvrir une petite neko, de 6 ans tout au plus, duveteuse et bien plus « animale » que Yiel elle même...

La scène s'estompa, laissant Yiel accroupie à la droite de là où son double s'était tenu.
Elle avait décidé, sur un coup de tête de garder l'enfant, qui avait, parlant avec difficultés car sa gorge n'était pas conçue pour produire ce genre de sons, assuré n'avoir ni famille, ni ami en cette ville.
Mais la route n'était pas un lieu pour une enfant de cet âge, et Yiel commençait à se fatiguer de cette vie d'errance. Elle avait donc décidé de rentrer.
Et le duo légendaire s'était séparé.

L'Ombre n'était plus là. La brume s'était dissipée, un peu, un peu plus. De nouveau l'éclat blanc titillait ses iris, et les nénuphars dansaient dans le courant. Apercevant un dernier tourbillon vaporeux un peu plus loin, Yiel s'y engagea, consciente qu'il s'agirait sans doute du dernier.

A nouveau, la brume s'entortilla et se délia pour reformer un nouveau paysage.
A nouveau encore, le sol illumina la scène de rayons chauds, rouges, oranges, jaunes, flamboyants.
C'était la fête de son retour. Cheshire, puisqu'elle avait décidé de l'appeler ainsi, avait été reconnue comme une véritable habitante du Village, une de ces cent neko au cœur aventureux qui vivaient retranchés dans la forêt, là où les Hommes ne les atteindraient jamais.
Yiel avait retrouvé ses frères et dansait avec eux, heureuse de les revoir enfin. L'alcool coulait à flot, les promesses fleurissaient, le monde tanguait et vibrait.
Elle se revit dans l'observatoire, avec Cheshire, Aerdan et Flynn, à étudier un nouveau plan, à préparer une nouvelle aventure, de nouveaux tours à jouer aux caravanes.

Puis ce joyeux tableau disparu avec le dernier bras de Brume, comme par magie, si bien que Yiel se demanda si elle n'avait tout simplement pas rêvé, fascinée par la danse des cailloux dans le courant.
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Kaleya Lhil
~¤ Chaton ¤~

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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 30 Jan 2013, 16:31

Yiel Volanreuse, bandit Coeurlivre


Un pas. Un autre. Silencieusement, nous ondoyons autour de toi, nous te frôlons de nos mains glacées. Lorsque tu t’immobilises, nous nous figeons. Nous attendons. Ici, c’est toi la maîtresse des lieux même si tu l’ignores encore. Nous te guidons pour mieux que tu nous montres la voie. Laisse ta mémoire sculpter notre corps, accepte de devenir l’artiste involontaire de la fresque de ta vie... puis deviens-en la spectatrice.

Voilà. Les formes naissent. Regarde, toi qui en es la mère. Regarde donc d’où tu viens, regarde où le torrent furieux du temps t’a menée au fil de ta vie. Laisse toi porter par le courant de tes souvenirs, redécouvre-les et montre-les nous. Joie et violence, chagrin et rencontres... Ces failles qui ont creusé ta route, ces obstacles qui ont parsemé ton chemin, ces doutes et ces choix. Montre-nous les lames qui ont taillé ton esprit tel qu’il est aujourd’hui, ce qui a forgé tes pensées et tes certitudes.

La trame de ta vie s’interrompt brusquement. À partir d’ici, l’avenir n’a pas encore été tracé. Nous nous déployons dans toute la salle, déçus de ne pas pouvoir donner corps à tes souvenirs. Nous attendrons.

Reprends donc la route. Donne une suite à cette histoire que tu nous as offerte.



Yiel Volanreuse, bandit Clblancheyq8


[ Voilààà, après plusieurs mois de retard dont je m'excuse encore, te voilà validée ! Very Happy
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette dernière salle, merci beaucoup. Hâte de te voir en jeu ! Wink ]
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Sahalim
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 30 Jan 2013, 17:16

GG yiel ! rebienvenue Razz
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Balsa
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 30 Jan 2013, 19:35

En espérant que tu t'amuseras bien dans ta peau de chat, bienvenue !
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 30 Jan 2013, 21:41

Bienvenue cheers
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyMer 30 Jan 2013, 23:18

Welcome Home Smile

Je t'ai mis tes nouveaux habits :p
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit EmptyJeu 31 Jan 2013, 15:11

Nyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
Enfin enfin enfin, une minette une minette Very Happy
Rebienvenue ma belle !
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MessageSujet: Re: Yiel Volanreuse, bandit   Yiel Volanreuse, bandit Empty

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