Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
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"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
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 A la rue... encore (Aelix) [Fini]

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Narèil Volas
*Elfe*

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MessageSujet: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptySam 19 Mai 2012, 01:13

Je trainais dans le port, allant de taverne en taverne, voir si il n'y avait pas un emploi pour moi, n'importe quoi tant que l'on me prêtait une chambre où dormir, j'en avais assez de dormir dehors, dans la crasse, les odeurs d'urines et de poissons, sans cesse dérangé par des alcoolos me prenant pour une prostituée, par les bruits de fêtes venant des marins ayant mis le pied à terre. J'en étais exténuer, cela faisait déjà plusieurs jours que je faisais la manche, pour seul salaire 2 pièces, même pas assez pour un repas chaud.

Tout ça à cause d'un sale porc, s'il n'avait pas été là, je n'aurais pas été viré, j'aurais encore un lit, un salaire, des repas... enfin bref, je ne serais pas à la rue. La journée avait pourtant commencé tranquillement, les clients venaient et partaient, certain titubant, d'autre prenaient une chambre et restaient, normal quoi ! Sauf que vint le soir, une bande de pirate, loin des chevaliers des mers des contes à mon père, arriva et réclama tout l'alcool que l'on possédait. Nous les servîmes normalement, sauf qu'en m'approchant de l'un d'eux, déjà ivre depuis longtemps, je sentis une main toucher mon postérieur. Puis il m'attira à lui en grognant :

- Allez vient la ma jolie, qu'est-ce qu'une petite elfe comme toi fait ici, toute seule, dans ce taudis ? Ça te dirait de passer la nuit avec moi ?

La colère me prit tandis que j'étouffais à cause de la forte odeur de sueur qui se dégageait de lui. Ce n'était pas ma faute pour la suite, comment pouvais-je faire autrement, il avait osé me toucher les fesses et me préposer une nuit avec lui ! Enfin bref, je saisi le couteau à la ceinture de l'obsédé et le lui planta le plus profondément et le plus violemment possible dans le bras, il me lâcha en hurlant, et ce fut le début d'une bagarre de taverne magistrale ! Le lendemain, la taverne avait été dévastée, le patron avait considéré que c'était de ma faute et m'avait viré.

Enfin, bref, ce qui était fait était fait... ne voyant plus d'autre solution, je sortis mon violon et commençai à jouer, une musique d'abord douce, les passants se rassemblèrent devant moi, me regardaient, sans pour autant lâcher le moindre sous dans l'étui. Décidant d'accélérer le rythme, je fis la musique plus entrainante, plus joyeuse, les yeux fermés je m'immergeai totalement dans la musique, me laissant rêver à de vastes horizons, de fêtes au bord d'un feu. Pourtant les passants... ne faisaient que passé, ne s’arrêtaient qu'une ou deux minutes, chuchotant à l'oreille de leur voisin, puis repartaient vaquer à leur occupation. Très vite la foule se désagrégea, ne restant que quelque rare personnes, l’étui restait désespérément vide, si je ne gagnais pas la moindre pièce, j'allais être obligé de faire quelque chose qui me dégoutait, user de me s charmes pour me faire offrir le repas...


Dernière édition par Narèil Volas le Dim 18 Nov 2012, 05:03, édité 1 fois
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Aelix Sith
*Démon*

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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptySam 19 Mai 2012, 12:55

J’étais éreintée.
Cela faisait maintenant deux bonnes semaines que je devais abattre le travail de trois personnes, depuis que mes deux serveuses avaient disons… mystérieusement disparu. Jordane avait disparu je ne savais trop où, et mon associé n’était pas vraiment doué pour les tâches ménagères, aussi devais je me charger du ménage, de l’entretient et du service, et cela me laissait nettement moins de temps pour jouer (et me nourrir). Malheureusement, cela avait également un impact sur la fréquentation, et les clients se faisaient plus rares, plus mécontents. Je désespérais de trouver quelqu’un à embaucher afin de retrouver un peu de temps pour redresser le commerce.
Il devait être près de midi, à en juger par la luminosité, et je songeais qu’il serait peut-être plus efficace d’aller chercher un miracle par moi-même que d’attendre son hypothétique venue. Je jetais donc négligemment mon chiffon derrière le bar, et sortis.

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dehors. La lumière m’aveugla un peu, mais je ne me permis pas de faire une pause, et entrepris de descendre la rue.
Au bout d’à peine une centaine de mètres, j’avais déjà oublié la raison de ma sortie. J’étais fascinée par a frénésie ambiante, attirée par le contenu des petites échoppes dressées le long de l’allée, les marchands ambulants qui haranguaient la foule, proposant là de la nourriture séchée, là des bijoux, là des vêtements. J’avisais un vendeur d’instruments de musiques, m’arrêtais pour contempler ses flûtes, ses violons, ses luths. Ils étaient beaux, certes, mais aucun ne me semblait… comment dire, utile. Alors que je m’éloignais, sans même gratifier le vendeur d’un signe de tête, je perçu, au travers du brouhaha de la foule, une mélodie.
Etrange, joyeuse, dansante mais également mélancolique, elle coulait dans la rue, comme un torrent sauvage. Mais les passants l’ignoraient, comme insensibles à son courant, à son pouvoir. Fallait-il être aveugle… Mais bon, ils n’étaient qu’humains, je ne pouvais en espérer plus, après tout. Je m’approchais de la source de la musique. C’était une jeune elfe, à ce que je pouvais en juger, plutôt jolie, et visiblement très douée.


*Plutôt jolie ? Elle est ravissante, tu veux dire. Comme une étoile brillant au milieu des ténèbres, une fleur pure surplombant, victorieuse, la fange dans laquelle nous surnageons.*

*… Pardon ? Ah, monsieur est attiré par les elfes, hein ?*

*Hem, tu sais que je n’aime que toi.*

*Mais oui, bien entendu. Mais je reconnais qu’elle a un… certain talent. *


Un peu énervée, je fermais mon esprit, et pensais pour moi seule qu’elle avait manifestement un don. Et qu’elle était, en réalité, et malgré tout ce que je pourrais dire, très belle. J’éradiquais pourtant toute trace de jalousie, souhaitant profiter de la mélodie jusqu’au bout. Elle n’était pas enchantée, mais avait le même pouvoir que toute musique, entrainante, reposante.
Suivant mon exemple, plusieurs personnes s’étaient arrêtées et quand je lançais une pièce dans l’étui, elles firent de même, avant de s’en aller, plus lentement, pour profiter de la mélodie. Quant à moi, j’attendis la fin du morceau, n’ayant de toute façon rien de mieux à faire.
Elle avait tout de même des cheveux très longs. Comment diable faisait-elle pour qu’ils n’entravent pas ses mouvements ? Je considérais également les quelques petites pièces au fond de l’étui. Pas même de quoi payer une chambre dans une taverne digne de ce nom (c’est-à-dire, eh bien, une taverne comme la mienne).
Taverne.
Ma taverne.
J’aurais pas oublié quelque chose, là ?
Mais bien sûr. Cette jeune fille avait visiblement besoin d’un toit, et pourquoi pas, d’un emploi. Et moi, j’avais besoin d’une serveuse. Et Ael avait manifestement besoin d’un bavoir, mais chaque chose en son temps, je lui réglerais son compte plus tard.
Le morceau touchait à sa fin. Dans un dernier soupire tiré à son violon, l’elfe rouvrit les yeux, comme sortant d’une transe. Le maigre salaire de sa prestation ne sembla pas la satisfaire, aussi sautais-je sur l’occasion pour faire mon entrée.


C’est vraiment dommage qu’un tel talent ne soit pas reconnu à sa juste valeur.

Je remarquais aussi, du coin de l’œil, quelques vicieux qui ne se gênaient pas pour déshabiller la jeune fille du regard. L’un d’eux poussa l’audace jusqu’à me repousser, ce qui me fit légèrement enrager (pour qui il se prenait, franchement ? Ah, l’humanité de nos jours), pour s’approcher de la jeune fille.

Eh, ma jolie, c’est pas toi qui a mis le souk à la taverne du vieux, la dernière fois ? Oh, si, je te reconnais, t’as même planté un couteau dans le bras d’Enrick. Mais il le méritait, hein, il ne méritait pas une beauté comme toi, souffla-t-il avec un sourire pervers.

Je pouvais sentir l’odeur de l’alcool et de la sueur, et derrière elles, celle de la méchanceté pure et du vice. Il prit entre ses doigts sales une mèche blonde qui volait près du visage de l’elfe.


Quant à moi, je suis curieux de savoir si tu es aussi douée au violon qu’au…

Sa phrase s’acheva dans un couinement de douleur. Je me doutais que si ses dires étaient vrais, la jeune femme n’aurait pas eu de mal à se défendre, mais j’étais outrée de tant de mauvaise éducation, de naïveté et de bêtise. Me repousser, moi, comme un vulgaire manant ? Je me massais la main, légèrement endolorie après avoir frappé le lard de l’inconnu.
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Narèil Volas
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptySam 19 Mai 2012, 23:38

La musique, moment dans lequel le rêve et la réalité se rejoignaient, moment où chaque êtres étaient relié par un même sentiment, j'en savourais chaque moment, jusqu'à la dernière seconde de la dernière note. Pourtant, dans cette ville si peut de personne n'était touché par cette beauté que s'en était désespérant. Le dernier accord disparut dans le brouhaha, le peu de personnes restantes disparurent sans un mot, il n'y avait pas beaucoup de pièces dans l'étui, maigre récolte, mais c'était mieux que rien, surement assez pour me payer un verre dans une taverne miteuse des bas-fonds.

Tandis que j'étais baissé, occupé à compter mon argent et à ranger mon instrument sous le regard de plusieurs hommes, s'en doute entrain de me déshabiller du regard , une personne s'approcha de moi discrètement, je ne la sentis pas approché, si bien que je sursautai lorsqu'elle m'adressa la parole :

- C’est vraiment dommage qu’un tel talent ne soit pas reconnu à sa juste valeur.

Je me retournais précipitamment, un homme assez grand, plutôt bien bâti, se tenait devant moi, des cheveux... blonds dirais-je, bien qu'il était difficile d'en deviner la couleur, des yeux gris, et un beau visage pour un humain, du moins croyais-je que c'était un humain. Enfin bref, cet homme semblait le seul à avoir apprécier ma musique, et un compliment est toujours apprécié, surtout s'il est rare, et cet homme venait de me faire le premier compliment que j'entendis depuis plusieurs mois. J'allais le remercier, quand une autre personne, un homme assez grand, puant l'alcool et la sueur, le bouscula pour se planter devant moi. Il me fixait, semblant me déshabiller du regard lui aussi, s'en était gênant, je savais très bien ce qu'il allait me dire, ce genre de personnes m'énervaient au plus aux points et les mots qui sortirent de sa bouche n'arrangèrent rien :

- Eh, ma jolie, c’est pas toi qui a mis le souk à la taverne du vieux, la dernière fois ? Oh, si, je te reconnais, t’as même planté un couteau dans le bras d’Enrick. Mais il le méritait, hein, il ne méritait pas une beauté comme toi

Son sourire, son odeur, la façon dont il me regardait, tout chez lui me donnait envie de le frapper, envie renforcée lorsqu'il m'apprit que c'était à cause de son ami que je m'étais fait virer. Mon envie se renforça encore lorsqu'il attrapa une mèche de mes cheveux, comment osait-il ? Toucher mes cheveux ? L'un des éléments de mon corps qui faisaient ma fierté ? Comment osait-il les salir avec ses doigts plein de graisse ?

- Quant à moi, je suis curieux de savoir si tu es aussi douée au violon qu’au…

Cette phrase était la goute d'eau qui faisait déborder le vase ! J'allais lui faire comprendre que je n'étais pas intéressé, en lui collant mon point dans la figure, lui faire sauter quelques dents pour lui apprendre les bonnes manières, mais j'en eus pas le temps, l'inconnu qui avait félicité ma musique le coucha d'un seul coup, le pirate n'eut même pas le temps de finir sa phrase. L'inconnu se massa la main, à bien le regardé il était plutôt bien habillé, il semblait avoir de l'argent, et mon estomac désespérément vide me fit prendre ma décision... pourquoi ne pas se faire inviter ? Après tout, il avait prit ma défense, il devait donc penser que j'étais une femme, autant en profiter ! Ainsi je lui fis mon plus beau sourire, sourire qui m'avait déjà rempli la pense plusieurs fois, enfin bref je lui fis mon plus beau sourire et lui dis d'une voix douce et chantante.

- Je vous remercie sincèrement, j'ai déjà eu à faire avec eux, ils m'ont d'ailleurs attiré pas mal d'ennuis, à cause d'eux je suis à la rue. Enfin bref, ce genre de scène m'arrive souvent... J'aimerais d'ailleurs vous remercier pour m'avoir débarrassé de lui, cela vous dirait un diner avec moi ?

Je finis ma phrase d'un petit clin d'œil dévastateur. Faire ça me répugnait mais c'était malheureusement nécessaire, et particulièrement efficace d'habitude... devais-je m'en réjouir ? Enfin bref, avant que mon pigeon ne puisse répondre, le pervers se releva en grognant et m'attrapa le bras puis me le tordis dans le dos. Il était rouge de colère et luisant de sueur, le contact de sa main contre mon poignet me dégoutta. Il me soufflait dans le nez une haleine d'alcool et de pourriture, me faisant tiré au cœur.

- Assez ! Hurla-t-il. Toi l'elfe tu vas me suivre gentiment, et toi l'humain, casses-toi ! De toute façon j'vais te retrouver et tu vas souffrir !

Tandis qu'il déblatérait un flot d'injures toute plus perverses les unes que les autres, je lui donnai un coup de coude dans le ventre, avec la position dans laquelle j'étais le coup n'eut pas beaucoup d'impact mais l'homme fut assez surpris pour desserrer son étreinte, juste assez pour que je puisse me libérer. Je lui saisis le bras et d'un mouvement le balançai à terre, sans effort. Je pris la dague à ça ceinture et la plaça sur son cou, une fine ligne rouge apparut. Tandis que je le menaçai avec l'arme, je lui chuchotais à l'oreille, de façon à ce que seul lui l'entende :

- Désoler de te décevoir mais... je suis un homme, et je ne suis pas intéressé par toi, mais c'est bien de faire son coming out. Maintenant je vais me relever et tu vas disparaître pour ne plus jamais apparaître devant moi, sinon couic, la gorge tranchée


Je finis ma phrase en lui écrasant la main sous mon pied, lui brisant un ou deux doigts, je me relevais, lui crachant au visage une dernière fois, j'avais vraiment envie de lui faire encore plus mal. L'homme s'enfuit en courant, en tenant sa main, sans un regard en arrière. Je me retournais vers l'inconnu qui me regardait et lui dis en souriant :

- Désolé pour cette interruption, alors, ça vous dit ce diner ?
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Aelix Sith
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyDim 20 Mai 2012, 03:38

Je continuais de fixer, outrée, l’homme qui se roulait par terre, faisant fi de toute notion de dignité. Il était vraiment répugnant. Comme de la vermine, oui, un gros cafard putride que j’aurais pris plaisir à écraser s’il n’y avait pas eu autant de témoins. Etrangement, les passants semblaient plus intéressés par cette brève bagarre que par la prestation de la jeune elfe quelques minutes plus tôt. Pathétiques humains… Je maîtrisais mon mépris à grand peine et me tournais vers l’inconnue, souriant gentiment. Cela devait être diablement énervant de devoir subir cela à longueur de journées. Je m’attendais à voir un air dégouté, peut-être, à la limite, un peu de remerciement, mais certes pas à être éblouie par un sourire plus lumineux que le soleil. Je sentis confusément l’esprit d’Ael commencer à bouillir, dans un instinct que je comprenais, mais que je ne pardonnais pas. Aussi fis je ce que je n’avais jamais fait jusqu’à présent : j’écrasais de ma force la présence de mon autre moi et le réduisit au silence, lui imposant ma vision. Il ne se laissa pas faire sans se débattre, et je saisis même une rancœur qui me retourna le cœur, mais il finirait par comprendre que je ne faisais que le soustraire aux chants des sirènes qui l’appelaient vers la perte.
La voix de la jeune femme, en effet, était délicieusement chantante, et appuyait mes pensées. Avec des intonations aussi charmeuses, elle devait faire fureur dans les tavernes. Je jetais, ennuyée, un nouveau regard vers son étui. Déjeuner avec moi, hein ? et je suppose que j’étais supposée l’inviter ? Je soupirais, sentant Ael revenir à la charge.


*S’il te plait, Sith, regarde-la, elle a besoin d’aide… Un repas, dans la taverne, ça ne coute rien … Aller, quoi. *

J’avais l’impression d’entendre un enfant réclamer un nouveau jouet. Je dû presque me mordre la langue pour ne pas être tentée de rembarrer la jeune femme dans les règles de l’art, gardant à l’esprit son don, son physique et mon manque de personnel. Je parvins à me contenir, mais de justesse.

Eh bien je…

Mais je fus interrompue par l’homme-cafard, qui avait profité de notre relâchement pour se relever et se saisir de l’elfe, la maltraitant sans vergogne. Je levais les yeux au ciel, excédée. Mais quand comprendrait-il que c’était peine perdue ? Cette fois cependant, son geste ne semblait pas guidé que par la luxure, mais également par la colère. Bien. Toi, mon brave, tu vas finir en enfer, à enchaîner les vices de cette manière.

J’eu le souffle coupé devant son audace. Il me défiait ? Moi ? Savait-il au moins qui j’étais ? Non, bien sûr. Et quand bien même, qu’est-ce que ça aurait changé ? Rien. Je ravalais mes sarcasmes, mes insultes et mes envies de meurtres, décidant qu’après tout, il ne valait pas la peine. Ce n’était rien de plus qu’un humain. En réponse à ses injures, dont la plupart ne m’étaient de toutes façons pas destinées, je lui servis un regard froid, méprisant jusqu’au fond de l’âme. Mais il n’eut pas l’occasion de sentir la morsure de mon ressentiment, car déjà l’elfe le précipitait au sol. Effectivement, elle savait se battre. Cela valait sans doute mieux, au vu de son physique et de la fréquentation des lieux. Elle s’arrêta quelques secondes, le temps de murmurer quelque chose, sans doute une promesse de mort douloureuse et dégradante, à l’oreille de son agresseur, puis se redressa, écrasant au passage les doigts de ce dernier, dans un craquement presque jouissif qui me rendit le sourire.
Elle revint vers moi avec de nouveau cet air mielleux plaqué sur le visage, ce sourire engageant, enjôleur. Je soupirais, cantonnant les ronronnements d’Ael dans un coin de mon esprit. Il commençait à m’agacer, celui-là.


Je passais une main hésitante dans mes cheveux, les ébouriffant un peu plus. Il me paraissait effectivement plus judicieux de partir, l’homme avait détalé sans demander son reste, mais il reviendrait surement, et accompagné. Je n’avais nulle envie de risquer de me blesser dans une bagarre de rue. Je pris donc le bras de la demoiselle, avec délicatesse mais fermeté pour lui faire comprendre qu’il était vraiment urgent de se replier, et que si d’aventure elle avait quelques réclamations, il faudrait les présenter plus tard.

Quelle bonne idée, fis je en désignant les brutes de l’autre côté de la rue qui nous fixaient d’un air mauvais, je connais justement une taverne non loin d’ici, le Chat en boîte, qui sert un délicieux ragoût et de succulentes tartes aux myrtilles qui devraient vous ravir.

Quand je prononçais le nom de mon commerce, les six hommes se décomposèrent. Incertains, ils se figèrent, puis s’éloignèrent. J’avais dû à plusieurs reprises régler de petits, mettons, différents avec les bandes du quartier, et mon établissement s’était rapidement fait une réputation dans d’autres domaines que la musique ou la restauration. J’avais entendu quelques rumeurs sur la présence de créatures surnaturelles qui protègeraient l’endroit contre les vauriens et autres malfaiteurs, et cela m’avait fait beaucoup rire.
Quand nous fûmes suffisamment éloignées, je lâchais le bras de l’inconnue, puis m’éloignais un peu pour lui laisser plus d’espace. Je la regardais du coin de l’œil, tout en passant une main un peu gênée dans mes cheveux, à nouveau. Après plusieurs minutes, je soupirais, et lançais :


Vous n’êtes pas obligée de faire ça, vous savez.

Désignant son étui, j’ajoutais.

Il n’y avait pas de quoi payer un repas là-dedans.
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Narèil Volas
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyVen 08 Juin 2012, 00:37

L'homme m'attrapa délicatement le bras, le contact me fit sursauter, je ne mis attendais vraiment pas. J'eus une fraction de seconde l'envi de le frapper pour qu'il me lâche, après tout je ne le connaissais pas, il pouvait très bien être comme ces porcs, un porc déguisé, caché par des douces paroles, mais mon estomac me rappela à l'ordre. De toute façon il fallait bouger, le cafard était surement allé chercher des amis...

L'inconnu fit un signe de tête en direction d'une bande d'hommes, sales et en sueurs, tout en acceptant ma proposition, super ! J'allais pouvoir manger chaud. Il alla même jusqu'à me proposer un établissement, une taverne que je ne connaissais pas, avec un petit peu de chance j'allais pouvoir me faire engager la-bas... le Chat en boîte qu'elle s'appelait, nom étrange qui fit immédiatement réagir les passants, ils se mirent des lors à nous esquiver, essayant de passer le plus loin possible de nous, même les brutes qui nous fixait se décomposèrent, et partir sans un seul regard en arrière.

Le chat en boite, ce nom m'évoquait quelque chose, une rumeur qui circulait, quelques fantaisies comme quoi l'établissement était protéger par des êtres surnaturels, ou encore que le patron mangeait les âmes de ses clients, et même que la nourriture était faite avec la viande des perturbateurs... Mais bon, rumeur ou non, l'inconnu m'assurait que le ragout était très bon, et c'est pas moi qui allait me plaindre !

Enfin bref, nous avancions dans une rue remplie de petit magasin, d'étalage etc... L'odeur des épices en ventes, de la nourriture entrain de cuire, de la sueur des hommes qui se pressaient contre les commerces pour obtenir tel ou tel denrée rare avant son voisin, me replissaient le nez. L'on y vendait n'importe quoi, armes courbes, droites, incrustés de rubis ou simple, instruments de musiques, vêtements exotiques, bibelots venant d'autres iles. Partout les marchands criaient, ventant tel ou tel marchandises, criant sur tel ou tel clients essayant de faire un peu trop baisser les prix...

C'est pour cela que j'aimais le port, la vie y grouillait, il pouvait bien rassembler pauvres, clochards, pirates, bandits, assassins, et autres raclures humaines, il était vivant, plus joyeux que la ville en elle même, en y avançant l'on pouvait bien trouver le pactole au détour d'une rue et tout perdre la seconde d'après, un couteau planté entre les côtes, il ouvrait la voie à des centaines de possibilités, des centaines de façons de vivre...

Je voulus m'arrêter à plusieurs magasins, mais l'inconnu me tenait le poignet d'une main ferme, me guidant vers la taverne sans me laisser m'écarter du chemin. Nous tournâmes dans une ruelle et il me lâcha. La taverne était là. L'endroit était désert, nous pouvions entendre le brouhaha étouffé de la foule quelques rues plus loin. L'inconnu se passa la main dans les cheveux et soupira en montrant mon étui :

- Vous n’êtes pas obligée de faire ça, vous savez. Il n’y avait pas de quoi payer un repas là dedans.


Et merde ! Avait-il comprit que je n'étais pas une femme ou juste que j'étais fauché et que je le prenais pour mon pigeon ? Enfin bref, quoi qu'il arrive j'allais être obligé de dire la vérité, peut être fera-t-il preuve de charité ?

- Ah Ah, vous avez sans doute raison, j'ai jamais été très bon menteur... Enfin bref, je suppose que c'est foutu pour le repas ? Je comprends... Bon, j'vais essayer de me trouver un truc pas très chère, merci pour les pièces hein !


Sur ce je tournais les talons, près à m'en retourner faire la manche, peut être tenter ma chance au chat en boite ? Enfin bref, j'allais m'en aller quand, mût par une soudaine curiosité je me retournais pour demander :

- Enfaite, c'est quoi votre nom ?

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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyDim 10 Juin 2012, 16:38

J’avais beau avoir lancé le sujet, je n’étais pas préparée à la réaction de la jeune elfe. Je n’avais fait qu’énoncer un fait, pour qu’elle arrête de jouer ce jeu qui ne devait, du moins je le pressentais, pas lui plaire. Après tout, j’avais l’habitude, moi aussi, de tromper le monde sur ma nature et sur mon genre, ou plutôt mes genres, alors j’avais pensé qu’entre menteurs démasqués, autant dire la vérité, d’égal à égal. Tout en préservant moi-même le secret, bien sûr, je préférais quand la vérité s’exprimait chez les autres. Mais étrangement, cette vérité ne sembla pas la libérer autant que je l’avais imaginé. Ou plutôt si, mais elle s’accompagna d’un renoncement, ce que je trouvai fort dommage.

Il est normal de récompenser un talent aussi brillant.

Tout en répondant, je sentais mon esprit s’activer, hésiter et décider à la vitesse de l’éclair. En disant cela, je parlais évidemment de sa prestation au violon, mais également de sa capacité à mentir d’une manière aussi convaincante, comme si elle était née dans le mensonge. Elle, ou il, d’ailleurs ? Une partie de sa phrase me frappa soudain. « j'ai jamais été très bon menteur »… « menteur », aux dernières nouvelles, n’était rien de moins que la version masculine de « menteuse »…

Je trouve au contraire que vous avez un don fort intéressant, je veux dire, remarquable, pour le mensonge, mademoiselle… Et j’insiste, n’allez pas chercher ailleurs ce que le chat en boite peut vous offrir. Ça ne me dérange pas d’inviter une aussi bonne musicienne, je voulais juste vous signaler qu’il n’y avait nul besoin d’user de vos charmes.

Je laissais un sourire en coin, un brin ironique, planer sur mon visage. Je n’avais pas de certitude, je n’en avais que très rarement, et c’était ce qui m’avait permis de vivre aussi longtemps, mais j’étais quasiment sure qu’il ne s’agissait pas réellement d’une elfe. Simplement, tant qu’elle/il ne rétablissait pas lui-même la vérité, eh bien, je la traiterais en femme. Quoi que, même s’il rétablissait la vérité… ahaha, oui, ça promettait d’être amusant. Restait à l’embaucher, et ça, ça allait surement être plus compliqué, maintenant. Elle devait être méfiante.
J’allais la rattraper quand elle se retourna, l’air intriguée, pour me demander mon nom. Je transformais mon rictus en sourire amical, et lui désignais la porte de la taverne, toute proche du coin de la ruelle, dans la grande rue. Nous n’étions pas beaucoup avancées dans la venelle, juste assez pour que personne ne nous prête attention ou ne nous heurte. Je pris un instant pour la détailler encore un peu, puis désignai la porte principale.


Je vous en prie, entrez. Mon nom est Aelix Sith.

Je pris les devants, ouvrit les deux battants de la porte fenêtre, en bois sombre ouvragé orné d’une tête de chat souriant, d’une poussée et les lui teint ouvertes pour qu’elle puisse rentrer. Il faisait clair à l’intérieur, et pour l’heure, il n’y avait que peu de clients, tous des habitués qui me saluèrent de la tête, et replongèrent rapidement dans leurs repas, non sans avoir jeté un coup d’œil à ma compagne. Ils se tinrent pourtant sages, et je répondis machinalement à leur salut, sachant qu’ils continuaient à nous regarder du coin de l’œil. Braves bêtes.
Je pris place au bar, sur l’un des tabourets hauts où venaient souvent s’affaler les ivrognes et désespérés le soir. J’aimais ces places, car il y flottait un résidu de dépravation, une énergie pas si malsaine que ça, plutôt une sorte d’engrais, ou de dessert, c’est selon. Pour l’heure tout sentait le propre, et la surface de bois ciré luisait dans la lumière, semblant inviter au repas. Je fis signe à l’elfe de s’asseoir à mes côtés, et attendis que mon associé revienne de la cuisine.
Il avait le physique du barman lambda, solidement charpenté, une oreille percé et une barbe de quelques jours, des habits soigneusement froissés et un air qui forçait au respect, mais donnait plus l’impression d’être un majordome apprêté de par sa façon de marcher et son souci de la propreté. Il marqua un temps d’arrêt en me voyant assis à côté de l’elfe, puis me sourit, et vint juste devant nous, l’air interrogateur.


Je prendrais comme d’habitude, s’il te plait, Nox. J’invite la demoiselle.

L’autre acquiesça, m’accordant à peine un regard un peu étonné, puis se tourna vers la « demoiselle ». Les pats se ressemblant tous plus ou moins dans les tavernes, je n’avais pas grand-chose à lui conseiller, et le menu était de toutes façons affiché sur une grande ardoise sur le mur en face de nous, au milieu d’un savant empilement de bouteilles et de verres. Elle fit son choix, et Nox repartit vers la cuisine, remportant quelques plats au passage.

C’est assez rare, de croiser des elfes dans cette ville. D’où venez-vous, mademoiselle… ?

J’avais oublié de lui demander son nom, faute d’habitude. J’étais curieuse de la connaitre, de comprendre cet être qui me semblait à la fois étrangement simple et pourtant compliqué. J’avais déjà croisé des elfes, bien sûr, mais rares étaient ceux qui restaient, et ils n’avaient souvent pas besoin de quémander un repas.

D’après ce que j’ai cru comprendre, vous cherchez un emploi, assez bien rémunéré de préférence, ai-je raison ? Sans vouloir être indiscret, quelles sont vos compétences ? Je pourrais peut être vous aider…

Nox revint, chargé de nos commandes. Louchant avec gourmandise sur mon verre de lait et ma brioche dorée, encore chaude, j’essayai de rester sérieuse.
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Narèil Volas
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyVen 15 Juin 2012, 01:07

-Je vous en prie, entrez. Mon nom est Aelix Sith.

Une réponse ? Apparemment je m'étais trompé, j'avais encore une chance de me faire inviter. Aelix, puisque tel était son nom, ne c'était donc pas rendu compte que j'étais un homme ? Cela m'étonnais fortement, j'avais même laissé entendre que j'en étais un, il devait surement avoir quelque chose derrière le tête, mais j'allais pouvoir manger alors tant pis.

L'homme m'ouvrit la porte et me laissa passer, je le remerciais d'un signe de tête, simple galanterie ou alors... ? La taverne en elle même était assez grande, de nombreuses tables mises en place devant une scène, placé de façon que chacun puisse voir le spectacle, entendre la musique... Il y avait peu de clients, trois quatre personnes, surement des habitués, assises aux tables, entrain de se faire un poker, peu de clients mais il était encore tôt, ce soir ce sera rempli ! Ils saluèrent Aelix à notre entré, sans pour autant oublier de me jeter un petit coup d'oeil, puis m'observer en coin, ils avaient l'air de connaître le jeune homme, était-il un habituer lui aussi, ou bien... ? Il commençait à m'intriguer, il semblait cacher quelque chose, il était trop poli, trop bien élevé pour être l'un des clients, je n'arrivais pas à le cerner, que me voulait-il ? Il avait dût comprendre que je n'étais pas une femme mais il continuait à faire comme si je l'étais.

Aelix prit place au bar, endroit favori des alcoolos, c'était ici que l'alcool venait le plus rapidement. Le comptoir sentait le propre, il n'avait pas encore cette odeur de dépravation, de sueur et parfois de vomit. A la vu des éraflures dans le bois l'on devinait pourtant qu'il avait dût en voir passer des âmes en peines, des vies ruinées, gâchés, chaque matin le souvenir de ses vies étaient nettoyé, éliminé, faisant de la place aux autres, mais dans le bois il restait toujours une marque, un homme s'effondrant dessus suite à une bagarre, un coup de verre violent, le verre de trop...

Je m'assis à ses côtés, quelques instants passèrent puis le barman vint à notre rencontre, il ressemblait au barman typique que l'on rencontrait dans chaque taverne, que ce soit un trou miteux ou endroit respectable. Il sourit à Aelix, ce qui augmenta mes doutes au sujet du jeune homme, ce dernier dit :

- Je prendrais comme d’habitude, s’il te plait, Nox. J’invite la demoiselle.

Ainsi donc il était un habitué, intéressant. Un claquement de langue me fit sortir de mes pensés, le barman dénommé Nox attendait que je commande, que prendre ? J'avais toujours du mal à me décider... Mon estomac émit un long grognement, ce qui m'aida à choisir, et puis ce n'était pas moi qui payait... avec un grand sourire je commandais :

- Vous me mettrez de tout vos plats s'il vous plait, avec un verre de bière naine.

Il me regarda avec de grands yeux, sans doutes me prenait-il pour une femme, et il n'avait jamais vu de femme manger autant, puis il reparti sans rien dire vers la cuisine.

- C’est assez rare, de croiser des elfes dans cette ville. D’où venez-vous, mademoiselle… ?

- Et bien, qui aurais cru que ce simple repas allait ce transformer en interrogatoire ? Mais bon, je vais vous répondre, considéré cela comme un remerciement. Je viens d'ici, de Lan Rei, Je n'ai jamais connu Rosyel. J'ai grandi sur les routes dans une caravane marchande. Enfin bref, rien de bien passionnant, je ne connais même pas la langue de mon peuple... voila tout !

Mon interlocuteur sembla satisfait de cette demi vérité . Après tout, je ne lui avait pas menti, juste omis quelques détails, mon passé n'était pas un secret mais il y avait quelques éléments que je préférais garder pour moi.

- D’après ce que j’ai cru comprendre, vous cherchez un emploi, assez bien rémunéré de préférence, ai-je raison ? Sans vouloir être indiscret, quelles sont vos compétences ? Je pourrais peut être vous aider…

Pourquoi me poser cette question ? Quel travail pouvait-il avoir pour moi ? Soudain je compris, tout les éléments s'assemblèrent, il devait être le patron de cette taverne ! Mon étonnement fut grand, quel coup de chance ! Avant que je puisse dire un mot, Nox revint, les bras chargés de victuailles... dont la plus part m'étaient destiné, le pauvre barman dût faire plusieurs allez-retour entre moi et la cuisine pour apporter tout ce que j'avais commandé, un véritable banqué comparé à ce qu'avait demandé Aelix... Je jetais un coup d'œil à la nourriture, un instant l'envi de tout engloutir avant de lui répondre me prit, mais il y avait un job à la clé maintenant, et c'était le plus important, je répondis donc :

-vous avez complètement raison, mes compétences ? Comme vous avez pus le constater je joue assez bien du violon, je peux aussi servir les clients et nous débarrasser des personnes violents... Et je m'appelle ... Narèil !

J'étais si affamé que je ne pus attendre d'avantage, je me jetais littéralement sur la nourriture, engloutissant tout ce qui passait à ma porté, un vrai sauvage, un comportement qui n'était pas très... féminin...
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyVen 29 Juin 2012, 13:29

L’elfe se jeta sur son repas comme une hyène sur un cadavre frai. J’échangeais un regard sceptique avec Nox, puis soupirais doucement, pendant qu’il débarrassait les premiers reliefs de l’assaut. Soit il n’avait pas mangé depuis des semaines, soit… Soit il allait vraiment me ruiner, s’il mangeait de telles quantités quotidiennement. Je méditais sur ses réponses tout en découpant soigneusement ma brioche. Dans le reflet d’un verre posé sur le comptoir en face de nous, je vis le regard effaré de mes habitués qui se rendaient sans doute progressivement compte que la ravissante demoiselle assise au bar n’était peut-être pas un si bon parti.

Bien, s’il persistait à se conduire de la sorte, j’aurais peut-être moins de problèmes que je l’avais d’abord imaginé. Quoi qu’une elfe fêtarde et… eh bien, bestiale, pouvait aussi avoir un certain charme. Allez savoir, avec les gouts étranges des humains. Je jetais par-dessus mon épaule un regard goguenard à mes habitués, qui secouèrent la tête avec un sourire en coin. Ils n’étaient pas très rancuniers, si on prenait en compte le fait que je dévorais leur énergie vitale le soir venu, et ce depuis presque un an maintenant. Mais le fait qu’ils n’en conservaient aucun souvenir conscient rentrait peut être en compte. Je me demandais si, dans l’hypothèse où je n’étais pas ruinée à la fin de la journée, Nareil serait aussi réticent que mes précédentes employées au vu de ma nature et de mes habitudes. La dernière avait tout de même tenté de me tuer !

Mais, songeais je en détaillant l’efle pendant qu’il s’empiffrait gracieusement, celui-ci n’avait pas l’air d’un chasseur de démon. Du moins, il n’en avait pas l’odeur. J’aurais dû me méfier d’avantage de Nabelle. Miel, fer, sel, fumée. Un tel parfum ne pouvait annoncer que des ennuis de taille. Finissant mon verre de lait, je continuais de le dévisager. Il m’avait l’air fragile, mais au fond, ça ne voulait rien dire, et puis je l’avais vu à l’œuvre avec ce Cafard, quelques minutes plus tôt à peine. Non, vraiment, à part sa capacité à avaler des proportions astronomiques de nourriture, il ferait un bon employé.


Oh. Et bien, Nareil… tu l’as deviné, je suis le propriétaire de cet endroit. Evitons d’entrer dans de longues palabres inutiles, et passons aux choses sérieuses : j’ai une place à t’offrir, si elle t’intéresse. La rémunération est correcte, mais le travail dur, tu devras abattre le travail de deux personnes, sans compter le fait que je songe à te faire participer au divertissement musical de nos clients. Je te propose aussi un toit, si tu n’en as pas. Pour la nourriture, par contre… disons que je fournirais le minimum nécessaire si je suis satisfaite de ton travail. Intéressé ?

C’était surement le discours le plus long que j’avais tenu à voix haute depuis longtemps. Je n’étais plus habituée, aussi me relu-je mentalement pour m’assurer que je n’avais rien oublié. Toit, nourriture, ok, musique, travail, salaire, ok. Bien, il ne restait plus qu’à valider le contrat, c’est-à-dire que Nareil accepte. Mais avait-il une seule raison de refuser ? Je me trouvais moi-même particulièrement généreuse dans l’affaire. Je soupçonnais d’ailleurs Ael d’y être pour quelque chose, et de m’influencer doucement.

J’ignorais si mes quelques questions l’avaient effarouché, et, pour être honnête, même si ça ne m’arrive pas souvent il faut l’avouer, je n’en avais pas grand-chose à faire. Mais son histoire expliquait ses particularités : un elfe élevé parmi les humains, qui ne connaissait même pas sa propre langue… huhu, ces êtres étaient amusants. La langue des démons était, du moins dans mon cas, une affaire d’hérédité. Personne ne me l’avait apprise, mais je la connaissais, cette langue étrange et pleine de puissance, souvenir d’un monde qui n’était ni le mien ni autre.

La porte s’ouvrit, me tirant de mes considérations. Trois hommes à la mine patibulaire rentrèrent, et s’assirent à une table proche sans se dérider, sans prononcer un mot, hostiles et aussi discrets que des renards entrant dans un poulailler en plein jour. Stupides humains.
Je levais les yeux au ciel, me disant qu’après tout, c’était des clients, et que les clients quels qu’ils soient méritaient d’être servis. Que ce soit en nourriture ou en coups de hache. Mais autant attendre de voir à quoi s’en tenir. Et c’était une merveilleuse occasion de tester les compétences dans les deux options de mon probable nouvel employé, si du moins il n’avait rien à redire à ma proposition. Mais pour le savoir, il allait me falloir attendre encore un peu…
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyMar 04 Sep 2012, 01:08

-Oh. Et bien, Nareil… tu l’as deviné, je suis le propriétaire de cet endroit. Evitons d’entrer dans de longues palabres inutiles, et passons aux choses sérieuses : j’ai une place à t’offrir, si elle t’intéresse. La rémunération est correcte, mais le travail dur, tu devras abattre le travail de deux personnes, sans compter le fait que je songe à te faire participer au divertissement musical de nos clients. Je te propose aussi un toit, si tu n’en as pas. Pour la nourriture, par contre… disons que je fournirais le minimum nécessaire si je suis satisfaite de ton travail. Intéressé ?

Abattre le travail de deux personnes hein ? Ma fois, si j'arrivais à contenir les coups d'une femme capable d'étriper une dizaine d'hommes en un instant et de retenir un nain ivre l'empêchant ainsi de détruire une taverne, cela me serait assez facile. Participer au divertissement musical ? Et bien, parfait ! Pour une fois que la musique allait m'apporter plus qu'une misérable pièce ! De plus, j'y gagnais un logement, de la nourriture et un salaire, Aelix devait être un être généreux... Rares étaient les jobs avec de si bons salaires... à moins que ce soit mon physique qui l'intéressait... et bien, si tel était le cas sa déconvenue lorsqu'il aura comprit son erreur, s'il ne l'avait pas déjà comprise bien sûr, serait fort grande ! Enfin bref, je répondis donc à mon nouveau patron :

- Bien sûr, ce serait un plaisir de travailler dans votre établissement !

C'est alors que la porte s'ouvrit, laissant passer trois hommes, trois clients, semblant plutôt... louches dirons-nous. Les trois types allèrent s'assoir à une table discrètement, comme s'ils ne voulaient pas qu'on ne les remarque, drôle de type, à première vue la clientèle de cette taverne me semblait vraiment étrange... Aelix me fit un signe de tête semblant vouloir dire « Qu'es-ce que tu attend, va prendre leur commande » c'est donc tout naturellement que je lui dis :

- je m'en occupe !

En me rapprochant de ces individus je pus mieux les examiner, discrètement bien sûr, un simple regard et un sourire charmant pour ne pas les froisser... Ils ressemblaient fortement à des déchets humains, un accoutrement de clochard, des vêtements sales, déchirés, tachés de diverses substances dont du sang... humain ou non je ne pouvais le dire. Chacun avaient un long sabre à la ceinture, je pus même distingué un couteau dissimulé dans la botte de l'un d'eux. Ils ressemblaient fortement à des bandits... ou à des pirates, enfin bref à un truc comme ça. De plus ce n'était pas leurs faciès qui allaient me contredire, l'un avait l'œil crevé et les deux autres avaient le visage couturé de cicatrices... déchets humains...

En arrivant à leur hauteur une forte odeur, mélange d'alcool et de crasse, me souleva le cœur, ce n'était apparemment pas la première taverne qu'ils visitaient, cette supposition semblait d'ailleurs être affirmé par les taches de sang encore fraiches sur leur vêtements. Ils avaient dus déclencher une baston dans une précédente taverne puis s'étaient fait viré par le patron... ça sentait les problèmes tout ça mais bon, ils étaient des clients, du moins tant qu'ils avaient de quoi payer...

Enfin bref, j'étais devant eux, l'important ? Faire bonne impression, paraître agréable ! Le secret ? Le sourire !

- Bonjours et bienvenue au chat en boite ! Puis-je prendre votre commande ?

Le borgne me jeta un regard glacial tandis que ses acolytes m'examinèrent de haut en bas, et lâcha d'une voix rauque :

- Trois bouteilles de votre meilleur tafia.

- et un ragout ! Ajouta l'un de ses compagnons.

- Très bien, je reviens dans un instant !

Je retournais rapidement au bar pour passer commande au barman, Nox qu'il s'appelait je crois, lorsqu'un bruit de bois brisé retentit dans la taverne, la porte venait d'exploser, six personnes entrèrent en riant, l'un deux hurla :

- Je veux voir le patron, qu'il vienne tout... !


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le borgne c'était jeté sur lui, un des morceaux de la porte avait en effet atterrit sur la table de nos clients, ce qui eu pour effet de propulser ces derniers à terre. Enfin bref, le borgne et celui qui semblait être le chef de la bande qui venait juste d'entrée commencèrent à se battre assez violemment, c'est alors que les deux autres s'en prirent au reste des intrus... Très vite cela se transforma en une vrai bagarre général, le peu de clients déjà présents se joignirent en effet au combat...
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptySam 15 Sep 2012, 00:56

J'esquissais un petit rictus en voyant l'elfe se précipiter à leur service. Le salaire l'avait bien sur conquis, les avantages également, et le tout avait sans doute adoucis la perspective de travailler plus qu'un humain l'aurait supporté... Ou bien était il particulièrement résistant et avait parfaitement conscience de la situation. Dans les deux cas, ça me convenait tout à fait. Et avec un peu de chance, son enthousiasme éclairerait suffisamment les lieux pour attirer de nouveaux clients.
Le laissant à son service, je m'occupais de débarrasser les reliefs de son repas. Comment autant de nourriture pouvait rentrer dans un corps si étroit ? Moi même, j'avais beaucoup de mal à avaler plus d'une brioche. Les fruits passaient mieux, juste de quoi nourrir le corps humain d'Ael. La chair saignante nous satisfaisait évidemment tous les deux, mais elle se faisait rare ces temps ci. Il m'était déjà arrivé, je l'avoue, de réellement déchiqueter et goûter certains clients parmi les plus … disons, turbulents. Des déchets humains que personne ne regretterait. Que personne ne remarquait non plus, ni ne se souvenait, tant il était aisé, et tentant, de les oublier sitôt perdu de vue.
Petite friture, mais pas mauvaise pour autant. Le chaos qui imprégnait leurs esprits était si... délicieusement torturé. Eux, je pouvais les faire danser, les transformer en de véritables marionnettes. J'avais poursuivit mon idée et continué la construction du sous sol, avec l'aide de Nox. J'avais pour projet de le consacrer à ce genre d'exercices, que je ne pouvais me permettre de pratiquer à ciel ouvert, même de nuit. Mais la chasse me manquait tant...
Un bruit de porte fracassée me tira de mes réflexions. Je m'arrêtais à mi chemin de la sortie des cuisines, tendant l'oreille. L'échange que je surpris me fit secouer la tête.
Mais où avaient ils la tête ? Le soleil brillait encore ! On n'a pas idée de rentrer dans les établissements comme ça...
J'entrais d'un pas ferme mais calme dans la salle, ne ralentissant que pour considérer l'ampleur de la bagarre. J'avais déjà vu pire, mais je ne pu retenir un soupire résigné en apercevant l'état de ma porte. Irrécupérable. Une si belle porte, en chêne, mince, certes, mais tout de même solide... quelle pitié.
Les six nouveaux arrivants et les trois déchets s'affrontaient devant l'entrée à grands renforts de cris et de coups. Rien de grave, pensais je, jusqu'à ce que j'aperçoive la lame d'un couteau étinceler dans un rayon de soleil perdu.
Ah non.
Pas de meurtre dans ma taverne en plein jour et devant tout le monde. La garde allait encore me tomber dessus. Et je n'aimais vraiment, vraiment pas ça.
Je me campait fièrement à côté du bar, pas très loin d'eux mais suffisamment pour ne pas risquer d'être interrompue.


Messieurs, arrêtez.

Ordre bref, concis, qui aurait sans doute été ridicule si je ne l'avais pas donné aussi froidement. Mon ton, venimeux, s'infiltra comme une commande glaciale dans l'esprit déjà embrumé des belligérants, me tirant un nouveau rictus qui releva exagérément le coin gauche de ma bouche, dévoilant des dents sans doute un peu trop pointues. J'étais énervée.
Humains. Piteux et pitoyables. Si facilement manipulable.
Ils tournèrent lentement la tête vers moi, se redressant comme des enfants coupables. Cela ne dura malheureusement pas, et ils reprirent rapidement leurs mines patibulaires, mais au moins ne cassaient ils plus mes meubles.


Ah, c'est toi le patron ?
Tu comptes vraiment nous imposer ta loi, gringalet ?
Haha, on est six, t'es un et une fillette, tu crois sérieusement qu'on va s'laisser faire ?

Je les dévisageais tour à tour. Malmenés par la vie, vide de toute morale et de toute gentillesse, ils étaient... insipides. Je les aimais torturés. Brisés.
Pour ces derniers points, je sentis qu'on allait peut être pouvoir s'arranger.
Je laissais glisser mon regard sur les trois cloportes les plus excités, sans me départir de mon rictus.


Voyez vous, je n'apprécie pas qu'on abîme mon établissement. Mais j'imagine que vous avez une bonne raison de foutre le bordel à une heure aussi... inadaptée.

Les habitués en profitèrent pour retourner à leurs tables, piteux. Il était rare que j'intervienne ainsi, laissant généralement à Nox le soin de gérer ce genre de situations.

Seulement, je ne suis pas disposée à l'écouter. Dehors.

Voyant qu'ils ne bougeaient pas, étonnés par mon langage peut être un peu trop élevé pour leurs cervelles de hamsters bouillis, ou simplement hébétés par ma réaction, j'augmentais le degré de glaciation de mon regard.

Êtes vous sourds, en plus d'être idiots ? Sortez !

*Sortez, oui, avant que je ne cède à la tentation, et que je ne dévore vos âmes de vermines devant tous ces gens. Sortez, avant que je ne mette inutilement en danger ma réputation.
Sortez, par l'Enfer !*


Mais visiblement, l'instinct de survie ne faisait pas partie de leurs points forts, car ils restèrent plantés là. Certains, derrière les quatre plus audacieux, se dandinaient, mal à l'aise. Je jetais un coup d’œil exaspéré à Nareil. Rompre le contact visuel s'avéra pourtant être une mauvaise idée. Le chef profita de ce qui lui était apparu comme une ouverture pour se jeter sur moi, tandis qu'un autre s'élançait vers l'elfe. Mais que nous voulaient ils, à la fin ?
*Tu as toi même dit ne pas vouloir le savoir*
*J'adore me contredire, tu le sais bien*

Je reçu un premier coup de poing à l'épaule avant d'en parer un second et de parvenir sans trop savoir comment à tenir mon adversaire à distance.

Ce que tu peux être insistant... qu'est ce que tu me veux ? Me voir ? Tu m'as vu, non ? Alors casse toi !

On veut savoir ce que sont devenues tes dernières serveuses, sale monstre.

Quoi ?

Je n'en croyais pas mes oreilles.

Et c'est pour ça que t'as démoli ma porte ?

Prise d'une soudaine poussée de rage, je projetait l’importun contre ses semblables, qui, en bon jouets manipulables, étaient restés en arrière, cette fois ci. Dans la cohue, le sac de l'un d'entre eux tomba.
Je le remarquais car quelque chose roula sur mon parquet. Quelque chose de jaune, pelucheux et poilu. La chose devait être vivante, car elle remua et tâtonna un peu avant de réussir à se relever sur ses quatre petites pattes. Suivant mon regard surpris, le propriétaire de la sacoche jura.
La petite créature, indifférente, se tourna vers moi, et je senti qu'elle sondait les profondeurs de nos esprits mêlés, dénichant nos souvenirs, nos émotions.
Puis elle parla.


« T'as un monde bizarre dedans, monsieur rouge. Ça fait peur. Dans mon monde à moi, y'a que des poneys. Ils mangent des arcs en ciel, et ils font des caca papillons ! »

Ignorant les regards fixes et hébétés de l'assemblée, dont, pour une fois, je faisais partie, la chose se retira avec un long et doux cris, semblant presque flotter sur le sol.

Je me demandais un instant si j'avais vraiment vu ce que je venais de voir et entendu ce que je venais d'entendre, et si ce n'était pas les divinités qui avaient décidé de me punir enfin et de me permettre de rêver.
Oui, c'était certainement ça, une hallucination particulièrement étrange. Bientôt j'allais me retrouver à danser la gigue avec Nareil, avec des nymphes mauves et des bananes.


C'était quoi, ça ? Réussi je à articuler.

Rattrapez le ! Vous avez pas idée de ce qu'il vaut ! Beugla le chef des six.

Immédiatement deux de ces hommes filèrent à la suite de l'animal. Le temps de remettre leur chef sur pieds, et les autres suivirent, nous laissant sur place.

Nous reparlerons, « monsieur rouge » ! et n'imagine pas que nous ne savons pas ce que tu fais là-dedans ! Elle nous a tout dit !

J'étais encore sous le choc, et j'imaginais que la moitié de la taverne l'était également. Qu'est ce que... que.. quoi ?
Me tournant vers les trois clients louches, je leur proposais d'un air absent de retourner s'asseoir.


J'imagine que vous pouvez reprendre place, maintenant. Nareil va se charger de votre commande, prenez une autre table, le temps que je répare les dégats... Nox ? Tu peux t'occuper de la taverne un peu ? Je descend voir le menuisier, je reviens tout de suite.

Il me fallait une porte.
Plus solide, ce coup ci.
Et quelques tapettes à souris spéciales, aussi.


HRP : nan, je suis pas folle, mais fallait que je case ça : https://2img.net/image.noelshack.com/fichiers/2011/14/1301870090-komcmignon.swf . J'ai réussiiiii ! cheers
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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyMar 13 Nov 2012, 01:23

-Messieurs, arrêtez.

Un ordre prononcé par Aelix d'une voix sèche, un ordre n'acceptant pas d'être contredit. Le jeune homme semblait être furieux, une colère froide, contenue, la plus dangereuse. Un ordre que ces idiots ignorèrent.

- Ah, c'est toi le patron ?
- Tu comptes vraiment nous imposer ta loi, gringalet ?
- Haha, on est six, t'es un et une fillette, tu crois sérieusement qu'on va s'laisser faire ?

Une fillette ? Pour qui ce prenait-il ? Moi, une fillette ? J'avais été assez calme jusque là mais une pointe de colère commençait à percer. Ces types étaient tellement agaçant, j'avais envie de les faire taire, définitivement. Le patron de l'établissement dit prit à son tour la parole, mais je ne l'écoutais pas, concentré sur celui qui avait osé m'insulter, au moindre faux pas il allait voir, au moindre faux pas je m'abattrai sur lui.

La conversation semblait s'envenimer, Aelix jeta un détourna un instant le regard vers moi, semblant demander mon aide, et c'est à ce moment que deux des abrutis ce jetèrent sur nous. Mon adversaire m'attrapa le poignet, et m'attira à lui, m'immobilisant de telle sorte que je ne puisse plus contre-attaquer. Pris par surprise je ne pus l'éviter. La brute me susurra à l'oreille :

- Et bien jeune demoiselle, cela te dirait-il de laisser tomber ce type et de venir faire un tour avec moi ?

- Je suis un homme, lui répondis-je en lui écrasant le pied pour qu'il me lâche.

L'homme lâcha un couinement de douleur, desserrant légèrement sa prise, juste assez pour que je puisse me glisser entre ces bras, qu'est-ce que j'aurais aimer avoir mes armes à ce moment, pas pour le tuer, juste pour lui faire mal, mais je les avais laissé avec mon violon, il ne me restait donc que mes mains. Mon adversaire se précipita comme un aveugle sur moi, un couteau à la main, avant même qu'il ne puisse faire un geste je lui attrapais le poignet et le lui retournais sèchement, un craquement retenti suivi d'un nouveau couinement et du bruit d'une lame tombant sur le sol. Je le pris par le col et le renvoyais vers ses camarades au même moment qu'Aelix.

Dans la cohue un sac tomba et libéra une étrange boule de poile pelucheuse, poilue, et... jaune ? La créature se releva sur ses quatre petites pattes et se tourna vers Aelix

« T'as un monde bizarre dedans, monsieur rouge. Ça fait peur. Dans mon monde à moi, y'a que des poneys. Ils mangent des arcs en ciel, et ils font des caca papillons ! »

Quoi ? Je restais bouche bée devant la créature qui... s'en alla dans un long et doux cris en reculant. Mais qu'est-ce que c'était que ça ? Et qu'avait-elle voulu dire par là ? Je n'y comprenais plus rien...
Le chef des six hommes leur ordonna de partir à la recherche de la bestiole et ils disparurent comme ils étaient arrivés, laissant la taverne dans un étrange hébètement, personnes ne devaient comprendre ce qui venait de ce passer.

Aelix, encore sous l'effet de la surprise, ordonna mollement de reprendre le travail et ainsi passa le reste de la journée, jusqu'à ce que les premiers véritables clients de la soirée arrives.


*
* *
Il était tard, la nuit c'était installé depuis un bout de temps, et pourtant la taverne était bondé. Il y régnait une atmosphère festive. Au comptoir des clients ivres échangeaient leur salaire contre un coup à boire, discutant avec leur voisin, une bande de pirate occupait plusieurs tables dans le fond, gesticulant et braillant des menaces, des insultes et émettant des rires tonitruants, tandis que le reste de la salle était occupé par des clients quelconques voulant juste s'amuser pour une soirée.

Moi je circulais entre les tables, prenant les commandes, ramassant les verres vides et les rapportant remplis. Il n'y eu aucun accidents à déplorer... à part peut-être ce brigand ayant voulu un peu plus que son rhum, le pauvre avait été durement corrigé de son erreur. Enfin bref, une soirée normale dans une taverne...

Plus tôt, Aelix m'avait demandé de monter sur scène pour jouer un petit aire au client, la première fois que je jouais devant autant de gens, le stresse avait donc percé dans mon cerveau, engourdissant mes membres. J'avais donc commencé timidement, à la première note sortie le silence se fit dans la salle. Au fur et à mesure que je jouais je gagnais en assurance, accélérant le rythme, jouant de plus en plus fort. Très vite je me mis à jouer une musique joyeuse, festive, entrainante, plus rien n'existait autour de moi. Je quittais la scène pour venir jouer au milieux des clients, virevoltant tel un feu follet, les conversations avaient repris pendant que je jouais. A ce moment là j'avais eu l'impression d'être dans l'une de ces tavernes des contes qui avaient bercés mon enfance.

Enfin bref, j'étais occupé à servir un client lorsqu'un petit homme bedonnant à l'air taquin, habillé d'un costume multicolore agressant les yeux et portant un haut de forme enfoncé sur son crane, m'adressa la parole.

- excusez moi, je me présente Gardakan Oubilnuset'vashir, me dit-il en m'attrapant la main et en me la serrant vigoureusement, j'ai quelque chose à vous demander, voyez-vous, j'ai été engagé pour chanter ici mais mon violoniste est malade, je me demandais donc si vous pouviez le remplacer. Vous connaissez « massacrons nous dans la taverne » ?

- Bien sûr, je peux jouer mais... j'y gagne quoi ?

- La paie de mon violoniste bien sûr !

- Alors marché conclu Mr Gardakan !

C'est ainsi que je me retrouver à nouveau à jouer un air endiablé sur scène pendant que le chanteur braillait les paroles de sa chanson, sa voie étouffer par le chant des clients, qui ressemblaient plus à un hurlement à vous déchirer les tympans. Ainsi la taverne retentissait de :


« Les orques à droite et les elfes à gauche
Massacrons-nous dans la taverne
Il y en a qui disent que la danse est moche
Mais tout ça c'est des balivernes »

Ou encore de :


« Sortez vos dagues et plantez-les dans l'oeil
De votre voisin d'en face
Si vous lui touchez le cervelet
Tournez deux fois, sautez sur place »

Les clients chantaient, dansaient, frappaient sur la table en rythme, certains se battaient, ils étaient surexcités. A la fin de la chanson ils scandaient tous en cœur : « Une autre ! ».

- J'crois bien qu'il va falloir remettre ça...
me dit Gardakan en me faisant un clin d'oeil...
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Aelix Sith
*Démon*

Aelix Sith

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MessageSujet: Re: A la rue... encore (Aelix) [Fini]   A la rue... encore (Aelix) [Fini] EmptyDim 18 Nov 2012, 03:50

Il faisait nuit.
C’était souvent le cas à cette heure sous ces latitudes, il faut remarquer.
Une belle nuit éclairée par les milliers de lanternes et autres torches de la ville, scintillante, résonnant des rires, cris et musiques du port toujours bondé.

Je n’aurais jamais pensé que ma porte me manquerait autant.

La nouvelle ne serait posée que demain, et pour l’heure un simple rideau de tissus fin rouge séparait l’intérieur de ma taverne du monde sauvage. Heureusement que les températures étaient encore clémentes. Et puis, le petit temps d’arrêt des clients, habitués à devoir pousser le battant sculpté pour entrer dans mon antre, était divertissant.

Je lâchais un soupire, accoudée au bar. J’observais la valse de Nareil au milieu des clients, bien contente de ne plus avoir à effectuer cette partie du service. Un homme, déjà ivre, bedaine replète, barbe de plusieurs jours et regard d’ours endormi, essayait de se convaincre que j’étais passionné par ce qu’il me racontait, entre deux bières, depuis le début de la soirée. Une sombre histoire de tremblement de terre, de vagues immenses et d’un bateau qui l’avait abandonné à terre. Tant qu’il payait, je pouvais toujours faire semblant de ne pas être dégoutée par le simple fait qu’il m’adresse la parole…

Mais la manière dont il reluquait Nareil quand celui-ci revenait au bar pour recharger son plateau était particulièrement explicite, et ne plaisait guère. J’estimais que pour une première journée, mon nouvel employé avait suffisamment suscité de convoitise. Et puis, l’homme commençait sérieusement à me taper sur les nerfs. Personne pour l’attendre, personne pour se souvenir de lui, personne pour connaitre son nom… Ah, mais allait il arrêter de me tenter ainsi ? Il serait si facile de l’entrainer sous l’escalier, d’ouvrir la trappe et de le pousser dans le vide… Ce n’était pas un mauvais bougre, à ce qu’il en paraissait. Il parlait simplement beaucoup trop, et j’étais fatiguée.


Et c’est là…. Hips… c’est là qu’une énooooorme vache… euh, vague, s’est écrasée sur la plage ! Il accompagna sa phrase d’un grand geste de la main et failli tomber du tabouret, emporté par son élan. Je levais les yeux au ciel, essuyant un verre tout juste lavé. Et du coup, j’ai pas pu aller.. aller.. Je sais plus. Ah, ouais, j’ai pas pu aller Rêver avec les autres.

Le fracas du verre se brisant entre mes mains lui fit écarquiller les yeux, et interrompit salutairement son flot de paroles. Malheureusement pour lui, à partir du moment où il avait prononcé le mot « rêve », il s’était condamné. Je rêvais de Rêver. Si je devais un jour gagner Aiklando, j’étais sure de ce que j’y trouverais : mes rêves. Ceux dont j’avais toujours été privée, ce pour quoi je jalousais tant ces stupides humains… oh, ils n’étaient pas les seuls, mais c’était les plus rêveurs idiots, indéniablement.
J’ôtais les fragments de verre de ma paume avec un calme redoutable avant de sourire à l’homme.


Hm, quel est votre nom, déjà ?

Vi… Victorun Blef, monsieur.

Victorun, voulez-vous me suivre ? Je connais quelque chose qui vous débarrassera de vos problèmes à jamais.

Vr.. Vraiment ? hips, vous êtes vraiment très gentil.

Je fis promptement le tour du bar, alors que Nareil bavardait avec un gros homme que j’avais invité à chanter ce soir. Il allait falloir faire vite, car bientôt, très bientôt allait venir l’heure de me nourrir… Mes yeux en luisaient d’impatience. J’aidais Victorun à se lever, sans même que les autres clients accoudés au bar ne relèvent le museau de leurs verres ni de leurs cartes. Le pauvre chancelait et vacillait à chaque pas. Une proie facile. Je le laisserais décuver un peu avant de le consommer…

Nous parvînmes sous l’escalier très rapidement, et il me fut particulièrement facile de le pousser dans le trou noir de la cave. Personne ne remarqua quoi que ce soit. Quant à lui…
Le temps qu’il s’aperçoive de son sort, la musique sonnerait trop fort pour qu’on l’entende…


Je revins vers l’estrade en souriant, après avoir échangé quelques mots avec des habitués sympathiques, juste au moment où l’elfe empoignait son violon. Il avait déjà joué, plus tôt dans la soirée, quelque chose de magique. Très différent de ma manière de jouer, mais léger, agréable, féérique. Quand les spectateurs s’étaient levés pour saluer la prestation, je ne fus pas la dernière à applaudir…

Maintenant il semblait qu’il allait jouer pour accompagner cet homme. Gardakan, d’après mes souvenirs. Un étranger, venu de Ghurol. Les humains y étaient rares, à ce que j’en avais entendu… Il ne payait pas de mine, mais je voyais dans son aura une énergie impressionnante qui m’avait convaincue d’accepter sa proposition de chanter dans ma taverne en échange d’un repas et d’un lit.

Juste à temps, je m’assis à mon piano. Les premières mesures jouées par Nareil me renseignèrent sur la chanson : Massacrons-nous dans la taverne. Ma préférée. Un air guilleret, entraînant, enfantin, que les clients ne tardèrent pas non plus à reconnaitre : au moment où le chant commença, et où je posais mes mains sur le clavier, l’ambiance explosa. Ce fut comme une décharge électrique parcourant mes muscles : délicieux et glaçant. J’essayais d’exclure mes employés de mon buffet royal, mais c’était dur, et j’avais si faim… Autours, les clients sautaient, criaient, dansaient, se battaient dans le chaos le plus complet. A la fin du morceau, j’étais déjà presque entièrement repue. Et mieux : les clients n’avaient pas l’air épuisés par l’énergie que je leur avais prélevé. Bien, ça me ferait des soupçons en moins à gérer.

De partout jaillissaient des « tournée générale ! » et autres « une autre ! Et une bière ! », et je dû me lever pour préparer assez d’alcool pour satisfaire tout ce beau monde.
Au moment où je posais le pied sur la scène, un danseur de table improvisé, déjà passablement imbibé, vacilla et, arrivé au bout de son perchoir, ne trouva que le vide pour le rattraper. Le pauvre bougre réalisa un roulé-boulé impressionnant avant de renverser le chanteur, qui, s’empêtrant dans ses habits, tomba à son tour, dans une masse informe et gigotante. Le temps que les deux se rendent compte de ce qu’il se passait, dans un silence relatif et inquiet, et une voix pâteuse sorti de la masse informe :


Seigneur Gardakan, votre postérieur est ma foi fort hospitalier. Vraiment, je n’ai jamais connu d’oreiller aussi moelleux.

Un grand éclat de rire secoua la salle, et le chanteur, le visage étiré par un énorme sourire prouvant sa bonhommie et sa jovialité inimitable, se releva, envoyant rouler l’importun jusqu’au bord de l’estrade, depuis laquelle il attrapa une nouvelle chope moussue.
Et les chants reprirent, accompagnés du violon de Nareil, et de mon piano, à l’occasion. La salle, déjà bien remplie, devint bondée, à mesure que les passants attirés par le bruit passaient le rideau pour venir grossir les rangs. Et tous chantaient, de plus en plus faux, de plus en plus mal, mais leur énergie était pour moi comme un bain brûlant en plein hiver : divine.
Et je ne pus m’empêcher de les accompagner sur la dernière chanson, sachant pourtant que ma voix, brute, chantante, avait des effets bien plus dévastateurs que ma musique :


CROM
On en parle en mangeant du poulet
CROM
Dans les campements qui sentent les pieds
CROM
On le prie mais il n'écoute pas
Car il s'empiffre au Valhalla

S'ÉQUIPER D'UNE GROSSE ÉPÉE,
Massacrer à tours de bras
ÉCRASER SES ENNEMIS
Les voir mourir devant soi
Crom, c'est ce qu'il veut, et voila


Et je vis même Nox sourire, dans le fond de la salle, esquissant quelques pas, au rythme des choppes s’abattant sur les tables.
J’échangeais un sourire ravis, véritablement épanouis, avec Gardakan et Nareil. Cette soirée était tout simplement fantastique.

Je n’avais jamais été aussi bien avisée sur le choix de mes employés.
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