Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Rencontre avec les jumeaux Kahn et Anna et leurs premiers pas dans la vie sauvage

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Lunielle Elwindor
*Elfe*

Lunielle Elwindor

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MessageSujet: Rencontre avec les jumeaux Kahn et Anna et leurs premiers pas dans la vie sauvage   Rencontre avec les jumeaux Kahn et Anna et leurs premiers pas dans la vie sauvage EmptyLun 17 Sep 2012, 22:57

- Tu es sûr de ce que tu veux faire ?

- Certain.

Une douce brise se lève sur la plage de Lan Rei Est, cette même plage qui se trouve au pied des falaises blanchies par les embruns salés de la mer. Ran se trouve devant moi, sa fidèle épée ç double tranchant pendant sur son côté gauche. Un sac de voyage est passé sur son épaule droite et un bateau léger, mais rapide et assez solide se trouve derrière lui. Il possède une seule voile, mais il lui permettra sûrement d'atteindre sa destination sans problème. En cas de tempête, il n'aura qu'à improviser, dans le pire des cas il sait nager.

Le vent joueur s'engouffre dans mes longs cheveux blonds, les faisant voleter dans mon dos, telle une cascade de filaments d'or. Mes deux lacs azurs rencontrent les profondes iris violettes de mon compagnon elfique. Il porte de simples vêtements de marin.

- Je dois retourner à Rosyel.

- On raconte que seules les côtes de Ghurol et de Lan Rei ont été touchées...

- Je sais, mais je dois m'assurer que ma famille va bien. Je reviendrai dans plusieurs mois, huit tout au plus. Du moins je l'espère...

- Je te crois. Reviens vite et surtout sois prudent.

Nos deux corps se rapprochent alors et il pose un doux baiser sur mon front dégagé. Il ne résiste pas à la tentation de m'embrasser sur les lèvres. Notre baiser dure longtemps, comme lors des premiers pas de notre relation, il y a de cela plus de trente ans. Nous n'étions que de jeunes étudiants à l'époque, étrangers au monde qui nous entourait et dont nous faisons entièrement partie aujourd'hui.

Après un dernier regard, il monte dans son embarcation et se met à ramer en direction de l'immensité bleue. Je reste là sur la plage, accompagnée de deux chevaux, jusqu'à ce que le petit point noir qu'il était devenu disparaisse à l'horizon. Poussant un long soupir, je resserre ma prise sur mon propre sac et détourne mon regard de l'océan. J'aime cette étendue d'eau infinie, mais de n'est pas mon temps pour embarquer.

Je caresse doucement le flanc de Naït, l'étalon noir que Ran m'a acheté il y a quelques semaines après avoir perdu un défi. J'attache une corde autour de l'encolure de l'étalon bai qui fut la monture de Ran, je veille néanmoins à laisser la boucle large, la corde étant là uniquement pour guider l'animal, pas pour l'entraver. D'un bond agile, je monte ensuite en croupe et me dirige d'un petit trot cadensé vers le coeur de l'île. Je finis par atteindre rapidement les herbages, puis les premières traces de route qui indiquent clairement ma sortie des collines d'or.

Je lance les deux chevaux au galop sur le chemin de terre. Une forêt borde la route à ma gauche, tandis que ma droite est parsemée de champs divers et variés. Le chemin se détache du paysage pittoresque et je m'enfonce dans la forêt. Reilor se trouve non loin, mais ce n'est pas là que je vais. J'ai besoin de me trouver une nouvelle occupation, une nouvelle activité. Il faut tourner la page. J'aurais tout le temps et loisir de passer mes nuits à boire dans les tavernes. Le programme de cette semaine sera d'une toute autre nature beaucoup plus saine.

Sur mon passage, je croise un couple de lapins. Les deux animaux s'arrêtent sur le chemin et je mets les chevaux au pas afin de ne pas effrayer les petites boules de poils qui, oreilles dressées, s'éloignent déjà en bondissant entre les brins d'herbes et les champigons. La petite route étroite me mène alors à une large ouverture dans les bois. Une grande maison s'y trouve, non loin d'une grange. Un homme se trouve devant la porte d'entrée, une hache à la main. L'arme lourde s'abat sur un morceau de bois, le tranchant précisément en deux.

Je m'arrête devant le bûcheron au moment même où le soleil se couche à l'horizon. L'homme à l'imposante begaine recouverte d'une chemise grise sale lève un sourcil interrogateur en m'apercevant. Sa mine surprise s'agrandit lorsqu'il remarque mes oreilles pointues. Son regard fatigué tombe sur mes armes rengainées et il crache sur le sol, avant de balancer nonchalament sa lourde hache sur son épaule, la gardant à portée de main, juste au cas où.

- Qu'est-ce qu'un elfe fout dans ce coin perdu ? La ville c'est pas par là et si t'es v'nue m' voler, c'est même pas la peine d'y penser !

- Rassurez-vous, humain, je ne suis pas venue en ennemi. Je souhaiterai juste passer la nuit dans votre humble demeure et me remplir l'estomac.

Je lève les mains en l'air, montrant clairement mes intentions pacifiques. Un léger sourire apparait sur mes lèvres et je pose ensuite mes doigts fins sur ma bourse, la secouant doucement afin de faire tinter mon argent.

- J'ai de quoi payer.

- Qu'est-ce qui me fais croire que t' vas pas nous assassiner en pleine nuit, hein ?

- La sagesse des elfes est bien connue. De plus, afin de vous assurez de ma bonne foi, je laisserai mes chevaux à vos bons soins. Je ne repartirai pas sans eux. Cela vous suffit comme preuve ?

Le bûcheron semble réfléchir.

- Mouais... Tape-là !

Il me tend sa grosse main velue après avoir craché un gros mollard dedans. Je l'imite et lui serre la main en réprimant une grimace de dégoût, scellant ainsi notre accord.

- Tom ! Viens par là sale gamin !

Un enfant apparait de derrière la façade de la bâtisse et s'approche en trottinant. Il porte de simples vêtements déchirés, ainsi qu'une salopette brune dont l'une des attaches pend sur son torse. Le garçon porte un béret troué, laissant apparaitre ses longs cheveux bruns. Il s'arrête devant le bûcheron et attend ses directives, ses bras sales croisés dans le dos.

- Va ouvrir la porte de la grange et veille à ce que les chevaux de la chtite dame aient de la paille et de l'eau.

Il hoche la tête et me fait signe de le suivre, sans prononcer une parole. Une fois les chevaux installés dans une espèce de stalle improvisée, je me tourne vers le garçon.

- Merci Tom.

Il me jete un regard noir avant de s'enfuir en courant.

- Ferme la grange en sortant !

Je reste là pendant quelques minutes, puis finis par sortir en prenant bien soin de refermer la porte branlante de la bâtisse aux hautes poutres. J'entre ensuite dans la maison. Le bûcheron se trouve dans un fauteuil et vide goulumment une immense chope de bière. Une femme aux formes impressionantes et rouges s'active en cuisine, provoquant un boucan du diable.

- Dépêche-toi de finir ce poulet Jo ! Les patates vont pas s'éplucher toutes seules !

Je dépose mes affaires au pied de la table de la salle principale, puis entre par la porte qui mène à la cuisine.

- Vous avez besoin d'aide ?

La grosse bonne femme ne se retourne même pas et me lance d'une voix de pie :

- Z'êtes l'invitée et les invités ça aide pas à préparer le repas, ça paie juste. Magne-toi Jo ou j' t'en colle une ! Tu vas la sentir sur ta sale joue !

Mon regard tombe alors sur la dénommée Jo. C'est une petite fille âgée d'une dizaine d'années. Ses longs cheveux noirs sont attachés en deux nattes qui tombent sur ses oreilles. Un foulard vert taché enserre sa tête et retient les mèches de la frange. Un tablier gris recouvre sa robe bleue qui lui arrive aux chevilles. Ses pieds sont chaussé de grossiers souliers beaucoup trop grands pour la fillette. Elle lève la tête de la bête dont elle arrache les plumes et ses yeux indigo rencontrent les miens. Elle ouvre la bouche comme pour me faire un compliment, je peux lire l'admiration dans ses yeux tandis qu'elle me détaille des pieds à la tête. La grosse main de la patronne s'abat sur la tête de la petite, la faisant presque tomber du tabouret sur lequel elle est assise.

- Arrête de rêvasser, sale gamine ou t'auras pas de repas ce soir ! Quand à toi damzelle elfe, va parler argent avec mon homme ! Il t'attend dehors près du puits !

Je sors par la porte qu'elle m'indique d'un revers rapide de la main. Je lance un regard encourageant à la petite fille. Le bûcheron se trouve bien là où sa femme m'a guidée. Il dépose les bras de la lourde charettes chargée de bûches. L'embarcation touche le sol avec fracas et plusieurs pièces de bois brut tombent sur le sol, faisant ainsi jurer copieusement l'homme à la bedaine.

- Parlons affaires.

Il se retourne.

- Alors viens là près du chemin. J'veux pas que le gamin nous entende.

Une fois suffisament éloigné de la maison, il s'arrête et se tourne vers moi.

- Un repas et une nuit. Ça fera trois pièces d'or.

- J'ai une meilleure proposition. Je vous laisse le cheval marron.

- Un canasson c'est beaucoup de pièces d'or. Ques tu veux en échange ? J'ai aucun trésor moi !

- Pas grand chose. Le gîte et le couvert comme vous avez dis, mais aussi deux ou trois sacs remplis de certaines choses.

- Quelles choses ?

- Du pain, de l'eau, une corde de chanvre, de la viande séchée, quelques bouteilles de rhum si vous en avez, deux couvertures, une étoffe légère que je choisirai parmis celle que vous me proposerez et deux petites dagues fines et discrètes. Plus...

- Je vais te donner tout ça et quoi d'autre encore ?

- Demain matin, les deux enfants viendront avec moi.

- Tom et Jo ?

Je hoche la tête.

- Pas d'accord. Ces deux orphelins travaillent pour moi et je m'en occupe. Ils sont très utiles ici !

- Dans ce cas vous pouvez dire adieu au cheval ! Ma bête pourrait vous rendre de précieux services et elle vous aiderait beaucoup mieux que les deux gamins ! Alors ?

Il semble réfléchir tout en se grattant sa barbe brousailleuse.

- Va pour les mioches. C'est tout ?

- Presque. Demin, vous donnerez aux enfants des vêtements de voyage qui seront à leurs tailles et de qualité. Si vous n'en avez pas, faites-en cette nuit. Ne leur dites rien, je les mettrais moi même au courant demain matin avant de partir.

- Ques tu vas en faire ?

- Les sortir de ce trou perdu pour commencer. Ensuite, je les mènerai dans une famille humaine où ils pourront jouer avec d'autres enfants.

- Fait comme t'veux, c'est plus mon affaire !

Il hausse les épaules et me serre la main, puis il se dirige vers la maison en disant :

- Ma femme va me tuer...




~~~



La nuit se déroula rapidement et très vite, un coq annonça le lever imminent du jour.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Le garçon fixe suspicieusement les vêtements tous neufs qui se trouvent sur son lit.

- Met ça sans discuter. Tu pars en ville avec Jo.

- Pour combien de temps ?

- Va voir ça avec lui.

Sans un mot, la bonne femme quitte la chambre des jumeaux. Plusieurs minutes plus tard, les deux enfants descendent. Surpris, ils s'arrêtent devant moi et me jaugent sur regard.

- Ne me dites pas qu'on va voyager avec cette oreille pointue ?!

- Tais-toi et sors dehors !

Le bûcheron le frappe et nous sortons tous de la maison. Je m'approche de Naït et fixe un sac lourd sur sa croupe noire en laissant un espace large entre l'encolure. Je me tourne ensuite vers les deux enfants et m'accroupit devant eux.

- Vous allez venir avec moi. Je vais vous emmener loin d'ici, d'accord ?

- D'accord !

S'écrie la fillette en me faisantn un immense sourire. Son frère lui jete un regard noir, mais il ne proteste pas.

- Il est où l'autre cheval ?

Demande simplement le garçon.

- Il reste ici, une seule monture nous suffit.

Je place ensuite les deux enfants sur le dos nu et noir de l'étalon et je reste à côté, tenant solidement la crinière libre. Pas après pas, nous nous éloignons de la bâtisse du bûcheron et de sa femme. Le garçon réussit à ne pas parler pendant une quinzaine de minutes, puis une fois certain que nous sommes suffisamment loin et assez enfoncés dans la forêt, il s'écrit soudain :

- Laisse-moi descendre !

J'arrête le cheval et pose les enfants à terre. Ils portent tous les deux des pantalons bruns. Le garçon est vêtu d'une chemise blanche et d'une veste noire, tandis que la fillette porte une tunique bleue pâle et un petit manteau de laine beige. Leurs pieds se trouvent au fond de petites botte que la bonne femme a passé toute la nuit à confectionner en dirigeant toutes ses pensées meurtrières vers moi.

Nous nous trouvons près d'une rivière. Il s'approche, observe sont reflet dans l'eau puis se tourne de nouveau vers moi.

- Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu nous veux ? Et où va-t-on ?

Je pousse un long soupir et lâche Naït, lui permettant ainsi de brouter à son aise l'herbe verte de la clairière qui longe la rivière aux eaux limpides.

- Si je réponds à tes questions, répondras-tu aux miennes ? C'est un marché équitable.

Il réfléchit rapidement puis hoche la tête.

- Qui es-tu ?

- Je m'appelle Lunielle Elwindor et je suis une elfe.

- Quel âge as-tu ?

- Cent vingt ans.

- Ça fait beaucoup...

- D'où viens-tu ?

- De Rosyel, plus précisément du village de Jennelden.

- Tu voyages beaucoup ?

- J'ai déjà traversé Ghurol, Rosyel et plusieurs fois Lan Rei Est et dans tous les sens. Je connais bien la mer pour avoir navigué dessus pendant des mois.

- Que comptais-tu faire de nous après nous avoir achetés auprès de ces deux gros lards ?

- Dès que nous attendrons le village humain que je cherche à rejoindre, je vous laisserai là-bas, au bons soins d'excellents amis et...

- J'en étais sûr ! Tu vas nous abandonner comme des vieilles chaussettes ! Vous êtes tous pareils vous les grands ! Surtout vous les arrogants elfes...

Ce fut la remarque de trop. La fin de sa phrase resta coincée dans sa gorge. Le garçon se mit à observer la lame que je viens de sortir et qui brille sous les rayons du soleil matinal, juste sous les yeux du garçon qui, effrayé, vient de tomber sur les fesses.

- Surveille ton langage, une langue ça se coupe facilement. Ne juges pas n'importe qui sur son apparence ou sa race. Qui es-tu donc pour me juger et me mépriser de la sorte ? J'ai vécu au moins dix fois ton existence et je pourrais te tuer d'au moins cinquante manières différentes si je le voulais. Mais je ne l'ai pas fait. Je t'ai peut-être acheté, toi et ta soeur, mais c'était le seul moyen honnête de vous libérer de ces affreux gens. Si vous voulez vivre votre propre aventure par vous mêmes, allez-y ! Mais ne venez pas pleurer ensuite que vous avez peur du noir !

Je rengaine mon sabre d'acier et m'approche de mon cheval, prête à l'enfourcher quand une petite mina me retiens par la ceinture.

- Attends !

Je baisse la tête pour apercevoir la fillette qui me retiens vainement.

- Emmène-nous avec toi ! Nous nous laisse pas dans ce village ! Moi je veux être avec toi ! Et je suis sûre que mon frère aussi !

- Hey ! Ne décide pas à ma place !

- On veut plus être tout seuls ! Apprends-nous à être forts et agiles comme toi !

Je me mords les lèvres. La situation a prise une tournure imprévisible...

- Êtes-vous prêts à me suivre partout et à faire tout ce que je vous dirais de faire et qui ne pourra vous nuir ?

- OUI !

- Oui...

- Alors debout. Suivons la rivière, nous devrions y trouver une grève ou une petite plage qui nous permettra de pêcher quelques poissons et de nous laver. Allez, lève-toi garçon.

- La ferme ! T'es pas ma mère !

Je m'approche de lui et il recule en fixant des yeux les deux sabres qui pendent à ma ceinture. Captant son regars, je m'accroupis devant lui et pose sa min droite le fourreau de l'une de mes armes.

- Tu as raison, je ne suis pas ta mère et je ne le serai jamais. Mais je peux jouer son rôle. Aussi, je ne lèverai plus jamais la main sur vous deux. Je jure sur mon honneur et ma vie que je vous protégerai jusqu'à mon dernier souffle et au-delà s'il le faut !

Sans lui laisser le temps de réagir, je l'enlace dans une tendre étreinte quasi maternelle. Je sens quelques larmes couler dans mon dos, mais je ne fais aucune remarque. Après que les pleurs se soit taris, nous nous remettons en route et arrivons de nombreuses heures plus tard à la petite plage que j'avais mentionnée. Le soleil commence à décliner dans l'horizon. Il nous reste trois heures avant le coucher de soleil.

Je décharge quelques affaires, puis laisse Naït brouter dans un coin. Je montre ensuite aux enfants comment pêcher et allumer un feu. Nous nous installons autour d'un feu de joie, mangeant du poisson grillé accompagné de pain.

- Ainsi donc, vous avez douze ans ? Et vous êtes jumeaux ?

- Oui. Notre village a été entièrement rasé lorsque nous étions petits, je ne me rappelle de rien. Je sais juste que ce bûcheron et sa femme nous ont adoptés et depuis nous avons toujours travaillés pour eux.

- Tom. Jo. Je...

- On ne s'appelle pas comme ça. Ce sont les prénoms que le gros lard nous a donné. Nous ne connaissons pas nos véritables noms.

- Vous voulez que je vous en donne ?

- Tu ferai ça Luni ?

- Bien sûr ! Je suis celle qui m'occupe dorénavant de vous. Il faut bien que je vous appelle par vos prénoms !

Je me tourne vers le garçon.

- Tu seras Kahn. C'est le nom d'un légendaire guerrier.

Il sourit, mais ne dit rien.

- Et toi tu seras, Alexanarika, c'est le nom d'une ancienne princesse elfe. Mais Anna, c'est plus rapide.

- C'est joli !

- Allez, maintenant au lit. Si vous êtes enroulés dans vos couvertures d'ici cinq minutes, je vous raconterai une histoire.

- Oui !

Si seulement Ran tu pouvais voir ça. J'espère que tu ne m'en voudras pas d'avoir agrandi ma famille sans ta présence... Enfin, nous verrons bien ce que mes deux nouveaux enfants deviendront !
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