Ysaline se redressa brusquement, écarquillant ses grands yeux ambrés. Elle posa ses mains autour de son coup, elle avait la sensation que sa gorge prenait feu... Pourtant, il n'en était rien, juste l'air qui tentait de se frayer un chemin jusqu'à ses poumons.
Il lui fallut quelques instants avant de réaliser qu'elle n'était plus submergée, mais bel et bien sur la terre ferme. Malgré que se soit quelque chose de nouveau pour elle, elle se sentait en partie rassurée. Elle referma les yeux et se rallongea sur le sol.
Alors qu'elle repensait à cette douce frayeur, un sourire se dessina sur ses lèvres, qui disparut aussitôt, quand elle repensa à cette vision entièrement rouge.
Elle ouvrit alors doucement les yeux cette fois, pour observer ce qu'il y avait autour d'elle. Pas grand chose, du rouge.... Mais où pouvait-elle bien se trouver?... Le temps que ses yeux s'habituent à cette pièce monochrome, elle finit par distinguer quelque chose accroché au mur. Refusant de refouler sa curiosité naturelle, elle voulut s'en approcher... Mais comment se sert-t-on de ces choses?
Sa jolie queue, habituellement marbrée d'ivoire, de brun, d'ambre et d'or avait laissé place à de jolis petits pieds fins au bout de longues jambes (toujours plus courtes que sa queue, mais qui lui paraissaient exceptionnellement longues pour une "apparence humaine"). Ses écailles s'étaient adoucies pour laisser place à une peau luisante, pâle aux reflets dorés, mais surtout lisse! Toutes ses épines de rascasse avaient disparues. Ses mains aussi avaient changées, elle n'étaient plus palmées, et cette peau lisse recouvrait entièrement son corps. Elle toucha ses cheveux, qui eux, ne semblaient pas avoir beaucoup changés. En secouant la tête, elle constata , ravie, qu'ils lui chatouillaient toujours le bas du dos. Elle prit une mèche de cheveux entre ses doigts longs et fins, et l'approcha de son visage dans un mouvement de poignet d'une élégance aquatique; ils semblaient juste avoir légèrement perdu de leur légèreté et de leur éclat mais avaient gardé leurs vagues souples et très légèrement marquées.
Alors qu'elle prenait connaissance de ce nouveau corps, elle se souvint de l'avertissement de sa mère: "Uns sirène, si elle veut survivre sur la terre ferme doit s'hydrater voire s'immerger régulièrement. Mais surtout tu dois faire attention à ne pas rester trop longtemps hors de l'océan." Ysaline n'avait pas vu de source d'eau, elle devait donc rapidement trouver une issue.
Elle tenta de se déplacer, mais elle n'avait pas encore bien compris comment se mettre debout, elle essaya donc de se hisser jusqu'à l'objet qu'elle avait aperçu au mur. Ce n'est pas sans peine qu'elle y parvint, et réalisa qu'il s'agissait en fait d'un miroir, mais trop haut pour qu'elle puisse se regarder. Elle s'aida du mur rouge, en ayant vérifié qu'il n'était couvert d'aucune substance étrange, et réussit à se mettre debout. Elle découvrait cette sensation de hauteur. Dans cette posture, elle devait mesurer près d'un mètre 75. Ysaline était plus occupée à regarder ses pieds et à essayer de les bouger qu'à regarder le miroir, jusqu'à ce qu'une mèche passe devant ses yeux. C'est en la calant derrière son oreille qu'elle réalisa que celle-ci avait également perdu sa nageoire. Elle regarda alors dans le miroir, intriguée... Désormais, elle avait de petites oreilles fines. Son visage aussi avait légèrement changé. Elle avait gardé ses traits fins et l'élégance générale de l'ovale de son visage. Mais cette peau doré faisaient ressortir ses yeux et leurs éclat la rendant plus envoûtante encore (ils avaient gardé leur contour brun malgré la transformation). Ses pommettes légèrement marquées et ses lèvres pulpeuse ne gâchaient en rien ce charmant visage.
La découverte de cette nouvelle apparence n'était pas pour lui déplaire. Elle ne se lassait pas de se contempler, et de passer ses mains sur son visage. Elle qui haïssait tant ses vilains pics!