Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Bienvenue chez moi \o/

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Oanig Ain'Hoa
~*Reine des Abysses*~

Oanig Ain'Hoa

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MessageSujet: Bienvenue chez moi o/   Bienvenue chez moi \o/ EmptyVen 13 Juin 2008, 14:43

« _Appartements…

*Ou bien salle de réception ?*

_Les grandes pompes…

*Ou l’intimité ?*


_Tss !

Elle cessa sa ronde infernale, aplatissant sous ses talons les poils ébouriffés de ses tapis. Tandis que son invité prenait ses aises, elle tournait en rond dans un dilemme stratégique pour le mettre en confiance. Le recevoir dans la salle du trône marquerait l’importance qu’elle lui portait mais laisserait flotter au-dessus de sa tête une menace. Le faire entrer chez elle en revanche lui accorderait beaucoup d’estime, trop de secret, il passerait plus de temps à s’interroger qu’à ne l’écouter… Selon son caractère il pourrait être intimidé comme flatté par ces deux solutions, et Oanig ne connaissait rien de ce vampire. Il sortait des pires prisons qui puissent exister, les geôles de Ghurol, comment pouvait-elle prévoir son état d’esprit à se retrouver ainsi escorter jusqu’à son royaume ? Sera-t-il apeuré, suffisant, neutre ? Pourvu qu’il ne ressemble pas à Gwenaël ! Hormis le fait que la prétention de ce dernier l’exaspère, si un de ses traits aristocratiques ne lui rappelait qu’une once de mimique de ce messager, elle le giflerait comme un bouc émissaire. Bon, supposons le pire, qu’il s’agisse d’un Gwenaël : Quelle pièce servirait au mieux ses intérêts alors ? Oui mais lui aimait boire son thé le petit doigt en l’air où qu’il fusse, tant qu’on l’écoutait.

_Raaah !

Pourquoi n’avait-elle pas de conseiller ? Tous les grands rois ont un conseiller ! Elle s’assit brutalement face à son miroir et fixa ses yeux sur un point imaginaire, tentant de se reconcentrer. Dans les systèmes politiques on retrouvait toujours des ministres, des sous-fifres, des pions. Ici la reine n’avait que quelques succubes de grande confiance, les autres, et enfin les incubes. Une hiérarchie très peu marquée qui ne partageait pas le pouvoir puisqu’elle réglait les conflits même les plus absurdes elle-même. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Cependant un peu d’aide de temps en temps ne serait pas de refus. Comment la percevait-on, de l’extérieur, cette démone qui gouvernait seule sur un peuple si vigoureux ? Hum, cette image la servait certainement… Et la ferait plonger à la moindre erreur tactique. Elle était encore novice, on la gardait à l’œil.

*Je ne peux pas l’emmener ici au premier rendez-vous tout de même*

Imitant un sourire de sage fille, elle contempla son reflet, jouant de ses cheveux rougeoyants.


« Nom d’une pipe… »

*Ce serait pas une ride ça ?!*

Elle arrondit ses yeux, se rapprochant de l’image de sa paupière… Ah non, ouf ! Edward Gladstone avait suffisamment attendu, elle se leva dans un bond gracieux et disparut au détour d’un couloir du royaume, faisant voleter ses robes dans un chiffonnement de vert. Ses pieds tapotèrent sourdement sur la terre battue du labyrinthe, là où plus en superficie une moquette légère les aurait chatouillés. Le Vampire était logé plus haut d’ailleurs, lui accordant une nouvelle fois de cette façon une marque de prestige. Pourvu, pourvu qu’il ne ressemble pas à Gwenaël ! Elle ne voudrait pas s’être tant arrachée les cheveux pour un imbécile qui finirait au cachot.


« _Ma reine…

Enrique qui poireautait sagement ici s’inclina avant qu’elle ne le dépasse sans le remarquer.

_Ah, incube. Est-il frais ?
_Je pense que oui, Reine.


Elle le rabroua d’un regard noir quant à son incertitude ; il valait mieux savoir, des qualités de vie sont toujours en jeu.

_Fais venir des mets à la salle de réception susceptibles de lui plaire et amène-le ensuite. »

Elle n’attendit pas qu’il obtempère pour reprendre sa course, se faufilant dans un passage plus étroit et sombre. Les rares torches luminescentes profilaient une ombre menaçante sur les parois humides à son passage, présageant pour l’étranger un repère de créatures qu’il valait mieux fuir. Il n’aurait pas eu tout à fait tort, ceci dit, de les éviter cet étranger. Elle s’immobilisa devant une porte et frappa brusquement jusqu’à ce qu’on lui ouvre. Des mèches hérissées apparurent dans l’encadrement, surplombant un petit nez retroussé et une paire d’yeux brillants.

« _Rassemble Nura, Sayomi, Kenze et Garenne… Enfin, recoiffe-toi avant. Vous escorterez mon invité jusqu’à la salle en le dissimulant aux autres et refermerez les portes. L’incube devra mourir.
_Je crois que Kenze est en chasse, Hain’Oa.
_Alors réveille sa sœur. Et effacez-moi ces sourires carnassiers, je ne veux pas l’effrayer. Pas tout de suite… »


Elle n’eut pas besoin de faire demi-tour, continuant dans le tunnel qui déboucherait bientôt sur un nouveau couloir éclairé. De mémoire du palais, il n’y avait eu que quelques culs de sac ou cheminement sans issue servant de temps à autre à bloquer un intrus. Cependant les succubes, adeptes de la poursuite excitante des proies, préféraient recourir à la chasse à l’homme en bloquant par petits groupes toutes les voies gravées dans leurs têtes. La reine avait déjà prit part à ce genre d’activité avant d’accéder à son titre- ou d’arracher la couronne à Oxxaleï, peu importe-, c’était très amusant. Finalement, elle appréciait tout ce qui se rapportait au domaine de l’analyse et de la prédiction du comportement d’autrui, surtout dans la crainte. Le ridicule les tue, lentement…

«_ Ah, Nadèle, tu peux renvoyer tout le monde ? J’ai besoin d’être seule dans la grande salle. »

La succube rousse acquiesça dans une révérence, étant très jeune elle n’avait encore jamais osé adressé la parole à Oanig. Ca aussi, c’était amusant. La reine regarda le lieu qu’elle avait choisi pour la rencontre s’évider, songeant à la touche chaleureuse qu’elle pourrait y ajouter. C’était tout de même grand… Tant pis. Elle alluma une torche sur deux le long du mur circulaire ainsi que le petit berceau creusé tout contre, puis monta s’installer sur son trône, croisant lentement ses jambes. Pourvu… Les cinq succubes qu’elle avait demandé arrivèrent en escorte du Vampire et de l’incube, et l’une d’elle referma les portes tandis que les autres avançaient sur l’ambre, emportant à sa fin l’incube serviable. Elle se redressa, indiquant à son invité les sièges confortables disposés autour d’une table bien garnie, dans un sourire charmeur :

« Soyez le bienvenu, Edward Gladstone, dans mon royaume. »

Elle descendit de son piédestal calmement, usant de la séduction de ses courbes et de sa voix douce sur les quelques marches qui les séparaient. Il n’avait pas l’air dédaigneux de Gwenaël, il semblait usé par son séjour aux geôles, tous ses traits étaient tirés et plus blafards que le pire teint de suceur de sang qui soit. Il semblait dans les bonnes conditions pour profiter de son hospitalité.

« Servez-vous, je vous en prie, ce plateau est commandé pour vous… J’espère que vous vous êtes reposé dans vos nouveaux appartements, vous plaisent-ils ? »
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Edward Gladstone
Le Parjure

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MessageSujet: Re: Bienvenue chez moi \o/   Bienvenue chez moi \o/ EmptyVen 13 Juin 2008, 23:24

Enrique le poussa vers l’entrée du souterrain. L’intérieur ne ressemblait en rien à ce qu’il avait déjà vu. Le vampire n’en revenait toujours pas. Une telle beauté architecturale sous terre lui coupait littéralement le souffle. Pourtant, on pouvait dire qu’il n’était qu’au hors-d’œuvre !
Son compagnon le laissa dans un appartement de luxe – si l’on compare un lit deux places, des sanitaires gigantesques (avec l’option bain à bulles ?), un tapis d’une largeur incroyable et un mobilier choisi avec goût ; à une misérable cellule qui puait le cadavre en putréfaction…oui, c’était effectivement « de luxe » - puis l’incube lui jeta une phrase à l’impératif. Devait-il la prendre pour un ordre ou un conseil ?
La porte claque et il prit cela pour un ordre à suivre à la lettre, ce qu’il ne s’obligea pas à faire, en toute honnêteté.
Le corps diaphane du vampire testait le bain brûlant et reposant. Les yeux fermés, il dégustait le confort de sa suite royale tandis que ses pensées vagabondaient et se rappelaient à nouveau les paroles d’Enrique : « Repose-toi. ». Ses membres avaient compris le message et perdaient désormais de leur tension accumulée au cours des derniers mois, la crasse également disparaissait pour son plus grand plaisir. Enfin présentable !
Le dandy trouva des vêtements dans l’armoire apparemment laissés à son intention d’une propreté impeccable. Il enfila la chemise blanche et douce puis l’ensemble noir qui contrastait avec son teint blafard. Notre protagoniste s’observa dans le miroir et remarqua qu’il avait quand même meilleure mine bien que ses traits soient tirés et exténués. Frais et dispo, il attendit d’être reçu.

Il somnolait alors qu’on frappa à sa porte. Le visiteur pénétra dans la pièce sans y être invité et le réveilla en sursaut. Un signe de la main et Edward fut à nouveau attentif à ce qui l’entourait. Il s’était laissé distraire dans cet endroit complètement inconnu, comment avait-il pu succomber au sommeil ? Il se reprit néanmoins et emboîta le pas à son comité d’accueil qui n’était autre qu’une escorte composée de succubes séduisantes. Le buveur de sang comprit rapidement qu’on le faisait passer par des passages moins fréquentés que d’autres, avec une discrétion absolue. D’ailleurs, ses nouvelles compagnes s’empressaient de fermer chaque porte derrière eux, comme si elles cherchaient à se cacher des autres individus peuplant ce royaume.
Bientôt, ils atteignirent une immense salle de réception visiblement vidée de ses occupants actuels. Il jeta un regard circulaire tout comme la salle et se prit à penser : « On sort le grand jeu ma parole ! »
Un mouvement derrière lui le détourna un instant. On emmenait Enrique. Profiterait-il de délicieux mets ou bien un sort plus incertain l'attendait ? Il dit aurevoir mentalement à son compagnon et reprit son inspection des lieux.
Il avança encore de quelques pas et releva la tête sur…la fameuse reine de lieux. Le genre de personnes qu’il ne souhaitait nullement rencontré au détour d’un chemin ou bien dans son propre royaume. Aïe. Ça n’allait pas tarder à lui déplaire cette petite réunion…
Cependant, on l’avait accueilli avec le plus grand soin, comme s’il était spécial. Il n’était pas dupe à ce point tout de même ! Il savait pertinemment qu’on cherchait à amadouer ses sens, à le mettre en condition. Cela ne le dérangea point jusqu’à ce qu’on s’adresse à lui…
Il réagit intérieurement, paniqué : « Comment connaît-elle mon nom ? Ah oui, c’est elle qui m’a sorti des geôles, euh…pourquoi m’avoir délivré justement ? Quel est son objectif ? Ma mort dans d’atroces souffrances ? Pour quelles raisons ? Il n’avait rien de bien extraordinaire à offrir, ni la moindre richesse…mais alors ?! ». Une foule de questions parcourut son esprit en un rien de temps. Mais la réalité le rattrapa et le percuta de plein fouet. Ouille. Il allait goûter le plat de résistance, ce n’était qu’une question de temps et de mesure…
Sa tête commençait à lui tourner lorsqu’il rétorqua, très calme :


« J’ai fait honneur à vos appartements pour tout vous avouer et s’ils me plaisent, ce serait offenser votre agréable convivialité ! Ils sont époustouflants en réalité et je voulais vous remercier d’une telle hospitalité, je ne le mérite vraiment pas pourtant. »

Après les petites politesses, Edward Gladstone fit une petite révérence devant la Reine des succubes pour lui montrer tout le respect qu’il lui témoignait. Cela n’était sans doute pas de trop. Pour l’instant, il se montrait du genre docile, peut-être qu’il aurait été moins apte à la servitude s’il n’avait pas été reposé, qui savait ? Néanmoins, il poursuivit en ces termes qu’il regretta presque à la minute :

« Je désirais savoir…si cela ne vous dérange pas de répondre à une ou deux questions dignes d’être posées, si par hasard… »

Il s’arrêta, prit une coupe de vin qu’il avala comme du sang pur d’un seul trait et continua en tournant une pomme délicatement dans sa main :

« J’avais un quelconque intérêt pour vous, chère Reine. J’aimerais également savoir la raison de ma venue ici, vous ne nierez pas qu’il s’agit d’une totale ignorance pour moi et qu’il serait gré d’y développer une réponse…s’il vous plaît. »


Il avait ajouté cette dernière expression pour alourdir volontairement ses propos. Cela supposait donc une réponse un peu forcée. Lorsque les gens sont polis, en général, leurs interlocuteurs le sont aussi par mimétisme et bonne conscience. Mais ce type de démon avait-il seulement une conscience ? Mauvaise sans doute ou très, très lointaine, enfouie sous un tas d’insanités.
Le jeune vampire croqua dans sa pomme et en extraya le jus sucré et légèrement acide puis se tut complètement, attendant son jugement dernier avec patience.


Dernière édition par Edward Gladstone le Lun 04 Avr 2011, 21:43, édité 3 fois
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Bienvenue chez moi \o/   Bienvenue chez moi \o/ EmptyMar 01 Juil 2008, 10:19

[Avant tout commencement, je tiens à préciser que dans un soucis d’égalité de par mon hésitation, je continuerai à mettre tantôt des majuscules et tantôt non aux noms de races, tant que personne ne m’aura dit si oui ou non ils le méritent xD]

La reine resta face à son invité, le dominant de sa hauteur, se délectant de toutes ses expressions et ses non-dits. Tout n’était qu’indice de sa personnalité, elle devait s’en servir pour le guider là où elle voulait qu’il aille. Or, il n’avait pas l’air d’être un assuré, un confiant. Pourtant les races des Vampires et des Succubes étaient familières depuis déjà quelques siècles, ayant scellé dans un pacte leur partage de l’île en paix, sous quelques accords plutôt officieux. Chaque vampire rencontrant chaque succube se tenait à cette obligation de respect, la plupart du temps avec beaucoup d’enthousiasme, voire dans un soucis de partage des traditions… Ainsi, chaque vampire entrant pour une raison quelconque dans le palais d’Oanig, avait le droit de circuler -bien que légèrement surveillé- à son aise. Alors le malaise que semblait éprouver Edward Gladstone n’était sûrement pas seulement induit par son invitation toute particulière et leur rencontre en intimité. La succube avait peut-être sous-estimé l’impacte de son désir… Elle savait bien pourquoi le jeune homme avait dû goûter aux geôles mais elle s’interrogeait à présent sur la gravité de ses choix. C’est alors qu’il prit la parole et qu’un mot vint frapper l’oreille d’Oanig dans un claquement assourdissant.

*Qu’il ne le mérite pas ?!*

Elle gardait ses traits détendus qu’elle orna d’un sourire énigmatique de circonstance. Pourtant le cœur n’y était pas, c’était elle la plus intriguée des deux maintenant. Ses pieds reprirent leur agitation à vouloir tourner en rond et retourner encore et encore comme lorsqu’elle était dans sa chambre, néanmoins elle n’envisagea pas de leur céder sans compromis. Elle avait besoin de froncer les sourcils et se contenta de quelques pas pour tourner le dos à son invité, feignant de lui tourner autour. A son grand regret, elle n’avait encore eu que très peu d’expériences aux combats politiques que l’on pouvait mener et s’en mordrait les doigts si elle ne s’obligeait pas à garder une attitude impeccable. Sa tête de reine était toujours empoisonnée par son cœur d’enfant chapardeuse.

*Je devrais rompre mon silence avant de le mettre plus mal.*


« Que vous le pensiez ou non, vous méritez comme tout vampire mes soins attentionnés ainsi que des réponses à vos tourments. Car je vous traiterai comme l’un de votre espèce même si, comme il le semblerait, vos idées diffèrent des leurs. »

Elle revint se planter face à lui, tendant une main dorée vers un fruit rebondi à la peau fraîche. Elle le fit rouler dans ses longs doigts, observant son corps pulpeux comme elle le ferait avec la proie de son dîner avant de le déguster. Puis elle fit revenir l’éclat de ses yeux sur Edward, détachant de ses lèvres toute trace d’amusement. Elle prit un ton très calme et apaisant, appuyant les syllabes les plus douces pour effacer les agressives, sans trace de menace, testant ses capacités à résister à la manipulation de sa voix. Elle ne voulait pas d’un faible d’esprit mais dans ce cas là, elle en aurait été bien arrangée.

« Avez-vous peur de manquer de nourriture avant d’entrer dans le vif du sujet ou bien êtes-vous toujours si rapide en affaire ? »

Elle tira un siège et s’y assit gracieusement, s’appuyant avec nonchalance sur un accoudoir. Franchise ?

« A dire vrai, ce qui m’intéresse le plus pour l’instant, serait d’entendre conter votre histoire… »

Non, pas si vite… Même pour les mensonges et les faux-semblants, ils verraient plus tard. Pour l’instant elle cherchait à savoir à qui elle avait affaire et ce qu’elle allait réellement vouloir en faire, puisque tôt ou tard il faudrait lui répondre. Elle envisagea de l’étudier d’abord avec neutralité, puis plus tard d’apercevoir en lui un possible conseiller. Les plans qu’elle lui réservait et lui inventerait avaient encore peu d’importance, du moment que Pezia ne venait à apprendre sa libération…
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Edward Gladstone
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MessageSujet: Re: Bienvenue chez moi \o/   Bienvenue chez moi \o/ EmptyVen 11 Juil 2008, 22:34

Il était mal à l’aise. C’était le mot : mal.
Pourtant, il semblait n’avoir rien à craindre des succubes et de leur reine car apparemment, elle le voulait, vivant. Pour lui, cela n’avait tenu qu’à un fil de mourir dans les geôles de Ghurol. Si on ne l’avait pas délivré…Peut-être que son cadavre reviendrait aux monstruosités qui habitaient ce sous monde. Bref, trêve de bavardage, passons aux choses sérieuses. Edward finit sa pomme en quelques bouchées, observant les différentes réactions de son interlocutrice. Cela avait le don de l’amuser. Elle ne paraissait pas hostile et, rapidement, il reprit un peu d’assurance. Méritait-il oui ou non toutes ces cajoleries ? Là n’était pas la question. Il restait impassible, figé comme une statue de marbre. Ses traits marqués et son teint cireux accentuaient encore plus cette impression d’immobilité. Garder le sang froid, pour un vampire, ce n’était pas bien compliqué…Indifférent à la ronde que formait la reine autour de lui, il attendait ses paroles avec impatience et lorsqu’elle mentionna enfin le motif principal de leur rencontre, il poussa un léger soupir de soulagement. Politique.
Le jeune Gladstone fit en sorte de ne pas comprendre du premier coup, ainsi, il avait le temps de songer à une stratégie où ses intérêts primeraient. Un instant puis il répondit vivement à un commentaire :


« Je ne suis pas lent…pour les affaires en tout cas. »


Avez-vous seulement déjà vu l’un des nôtres lent pour un sujet quelconque ou une épreuve physique ? Epargnez-moi ça ma reine ! se dit le vampire avec ironie. L’heure n’était pas aux réflexions intempestives. Allons. Inspirant puis expirant longuement, sans se presser, il introduit le fond de sa pensée ainsi :

« Manifestement, vous êtes au courant, d’une façon ou d’une autre de mon emprisonnement et de mes idées qui diffèrent de mes pairs…Je ne sais pas exactement le rôle que je vais devoir jouer, mais je vais essayer de vous éclairer si tel est votre désir, ma reine. »


Cela fait, Edward se tut une minute, ravivant moult réminiscences avant de reprendre la parole sans même l’avoir demandée. De toute évidence, son hôte cherchait seulement à écouter un conte, son conte.
Il commença de cette manière, tout en douceur, comme s'ils avaient toute la vie devant eux :


« Je suis né buveur de sang et à l’instar de mes frères, je me nourri de ce liquide écarlate…seulement, je n’ai jamais revendiqué aimer ce goût rouillé, j’en bois pour ma survie, rien de plus. J’ai par conséquent développé un tempérament pacifiste, contre nature… »


Edward faisait un sacré retour en arrière où il se revoyait exactement tel qu’il était. Il délivra tout à son interlocutrice bien qu'il sembla parler à lui-même, en un monologue apprit par coeur.
Ambitieux mais mal dans sa peau, un rebelle de son espèce puissante. Voici Edward Gladstone. Pour lui, le sang n’avait jamais eu la même douceur ni le même impact que sur sa famille, ses amis, tout le royaume. Cela le dégoûtait car il avait vu nombre de victimes innocentes devenir comme lui, froid comme la pierre et dépendant d’une drogue horrible, l’hémoglobine. Ses compères avaient par le passé, massacré des villes entières, sa ville natale notamment. On l’avait obligé à participer, mais il avait déjà décidé de son sort, de son propre destin. Il refusait cette nourriture infâme qui formait les siens en monstres affamés. Il partagea ses idéaux avec d’autres personnes qui lui faisaient contre toute attente confiance. Ses projets étaient de rallier le plus grand nombre de vampires ainsi que d’abolir le goût du sang humain. De ne plus jamais y succomber et de ne plus procréer ; pour la seule et bonne raison que vivre « ainsi » n’était que souffrance et que personne ne méritait ce châtiment. Edward Gladstone ne ressemblait en rien à un vampire, il se tenait droit, avait fière allure et ramenait des gens de confiance à sa cause et même les plus nobles, les plus aristocrates. Il était presque humain, plus humain que quiconque au sein de son espèce. Malheureusement, on l’arrêta avant qu’il ne fasse subir au clan trop de méfaits. Il était un être dangereux, manipulateur puisque sincère et trop vrai, trop pure. Il faisait tout pour la bonne cause…on l’enferma, à vie. Personne n’eut la bonne idée de l’achever et comme on dit souvent : la vengeance est un plat qui se mange froid.

Notre ami ne se priva pas de narrer ses rêves de vengeance...si seulement il était plus fort...
Il serra les mâchoires, attendant le verdict de la reine. Maintenant, qu'attendait-elle de Lui ? Le pendrait-elle pour ses propos mal placés ou le prendrait-elle sous sa croupe ? Le parjure ne se plaignait pas de sa condition, il avait conscience qu'il se révélait dangereux et qu'on ne l'avait pas condamné pour rien. Oui, il était capable de changer son peuple...


Dernière édition par Edward Gladstone le Lun 04 Avr 2011, 21:44, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Bienvenue chez moi \o/   Bienvenue chez moi \o/ EmptySam 20 Sep 2008, 14:35

Seul le pied de la reine se permettait de bouger dans un mouvement régulier ordonné par son rythme cardiaque. Ses jambes croisées créaient un mur à passer dans son système vasculaire, obligeant ainsi le sang à forcer son passage et agitant de la sorte toute une partie du membre pelvien. Pour le reste du corps, elle imposait l’immobilité paisible d’une écoute intéressée. Durant le récit de son invité, crescendo, une angoisse était montée en elle, amplifiée par paradoxalement un désir terrible de s’accaparer cet être pour elle-même. Il fallait absolument qu’elle en fasse son allié. Mais surtout, que cela reste secret. Qu’elle mette de côté une excuse vraisemblable pour contrer sa malencontreuse découverte dans son royaume. Les succubes n’avaient jamais eu le droit d’assouvir leur faim avec ces vampires, puisqu’elles se devaient de les garder en vie après leurs ébats nocturnes. Edward pourrait être l’occasion, un cadeau à l’une de ses filles. Et elle le gaverait de sucrerie et de propos mielleux afin que sa chair s’épaississe et se détende. Oui…

Quelle idée de ne pas l’avoir tué sur le champ ? Ces vampires étaient trop cruels pour ne pas le laisser souffrir d’avoir eu de telles idées. Ils pourraient payer leur prétention et leur sadisme. La reine se souvint que jeune, elle se demandait s’ils naissaient tous avec cette voix doucereuse dont elle se méfiait, ou bien s’ils passaient leur enfance à la travailler. Ca l’amusait, encore maintenant. Ces « alliés » ne l’effrayaient pas ; elle voulait simplement être capable, car c’était dans sa nature elle n’y pouvait rien, de les tenir par les bijoux de leur famille orgueilleuse comme les succubes le faisaient avec toutes leurs proies. Edward était cette main régulatrice -oh non qui a pensé castratrice ?- qui leur serait très… Rafraîchissante.

Mais il ne le saurait pas encore. Oanig afficha un air des plus indifférent, détournant par une pirouette l’attention de son petit protégé sur un point sans importance. Il semblait rusé et elle ne tenait pas à ce qu’il monte sa propre stratégie, contre elle ou non.


« Connaissant bien les vampires, les Geôles semblaient tout indiquées pour vous faire regretter vos pensées, en effet. Moi je préfère abréger, quelque soit la manière. »

Elle sourit pour elle-même avec une pincée de barbarie, appuyant sur son caractère spontané et destructeur afin qu’il ne se méfie pas trop de son intelligence.
Puis elle se leva, ainsi que l’un de ses sourcils, marchant jusqu’à Nura. Cette dernière fit les derniers pas qui les séparaient tandis que la reine l’attendait immobile. Dans un murmure lui étant seule destiné, elle lui indiqua quelques instructions à exécuter sur le champ. Puis elle revint à la table tandis que la succube de confiance s’éclipsait de la grande salle.


« Edward Gladtsone… »

Reprit-elle quand elle put de nouveau baisser ses yeux sur lui et croiser les siens.

« Inutile de vous faire mariner dans nos couloirs avant de vous confier mes intentions, vous êtes une personne sensée. »

Sa voix ne s’élevait pas, elle se réservait à son oreille avec sincérité. Elle se rassit face à lui, se penchant à peine dans sa direction dans une pose de confidence.

« Vous m’intéressez beaucoup. Non pas que j’aie envers les Vampires créé quelques complots malvenus, mais vous savez bien comment sont les démons… Nous pouvons avoir des intérêts communs. Alors je vous demande une chose, une seule, maintenant. Sans vous faire aucune promesse. Voulez-vous rester avec moi ? »

Elle se redressa un peu sur sa chaise, lentement, avant de rajouter dans un murmure :

« Vous pouvez prendre votre temps. »
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