Tyra

Invité

La tête de Tyra tournait lorsqu'elle eût enfin reprit ses esprits. Elle était allongée au sol, légèrement roulée en boule. Ses yeux s'ouvrirent difficilement.
De la sueur coula le long de ses tempes lorsqu'elle s'apperçût de l'endroit où elle était : une pièce aux murs rouges comme le sang. Tyra se leva aussi lentement que ses jambes le lui permettaient. Elle regardait autour d'elle, et s'avança un peu plus loin dans la salle. Une espèce de vitre était collée au mur. Tyra se plaça en face de cette vitre. Sa bouche s'entrouvrit lorsqu'elle s'aperçût que c'était un miroir ; elle y voyait son propre reflet.

*Ca, c'est.. moi..?*

Une jeune femme de taille normale était dressée, face à elle-même. Un corps svelte et bien proportionné était formé de plusieurs rondeurs, notamment au niveau de la poitrine et des hanches. De longs cheveux, à certains endroits bouclés et à d'autres frisés, étaient attachés en queue de cheval. Ils lui tombaient jusqu'en bas du dos, au niveau du coccyx, même si ses cheveux étaient attachés. Seulement quelques mèches placées près du visage retombaient.
Tyra passa sa main dans ses cheveux. Ils étaient doux.
Elle était étonnée de la splendeur de ses yeux. Ils brillaient d'un vert étincelant. Un vert qui ressemblait à de la pelouse humide. De petits éclats dorés ajoutaient une touche de malice à son regard à la fois tendre et perçant.
Son visage arrondi possédait un nez fin et droit. Tyra fit circuler sa main le long de l'os de son nez. Sa peau était douce. Ses lèvres pulpeuses donnaient l'impression que sa bouche était entrouverte, dévoilant des dents blanches comme de la neige, et bien alignées.

Après avoir fini de se regarder dans les moindres détails, Tyra s'avança vers sa droite. Des morceaux de papiers, ressemblant à des photos, étaient éparpillés contre le mur.

*Ca ne serait quand même pas..*

La première photo représentait une adorable petite fille, aux joues rondes comme des ballons, qui souriait. C'était Tyra, lors de sa petite enfance, elle devait avoir 4 ans à ce moment-là.. Les yeux de Tyra se tournèrent vers la deuxième photo. Elle la représentait en train de fumer, et de rire. De rire avec des gens de son âge. Les yeux de Tyra s'équarquillèrent lorsqu'elle vit la troisième et la quatrième photo. La troisième photo la représentait en train d'embrasser un garçon. Les deux semblaient prendre du plaisir. Le baiser était à la fois tendre et langoureux. La quatrième photo était.. obsène. Elle passait à l'acte avec le même garçon que la photo précédente.. Tyra rougit ; elle avait peur que quelqu'un l'ait vue.. La cinquième et dernière photo était plutôt singulière. Une forme humaine était debout, dans la nuit. Les corps était humain, les membres et le visage étaient ceux d'un loup.

*Un.. loup-garou !?*

Tyra se retourna à plusieurs reprises, se demandant si c'était une plaisanterie. Son échine était aussi tendue que ses tempes que la sueur avait humidifiées.
Elle attendait que ça passe, que quelque chose se passe..

Elle me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Avant de parcourir la pièce, découvrant les clichés, la jeune femme me troua de son regard verdoyant, elle croyait peut-être se percer elle-même à jour. Je la laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'étais ravi et agacé de voir une frêle créature dans son genre qui savait sourire devant certaines photos et pleurer devant d'autres. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si elle était réellement prête, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mon oeil étrange. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante, j'étais vexé qu'elle ne soit pas plus impressionnée que cela. Peut-être aurais-je voulu la garder un peu plus, jalousement? Dans un clignement de paupière, mes cils en pétales se refermèrent comme une grande fleur et quand celle-ci s'épanouit à nouveau, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement l'hybride. Je plaquais ma main contre la paroi, y appuyant la clé rouge qui commençait à fondre, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à la jeune femme avec provocation et beinveillance, puis je m'embrassais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide.

Tyra Clrouge2ch7

[Soit la bienvenue et bonne chance pour la suite. Au passage, tu n'as pas trouvé un avatar où on verrait plus ton personnage, quelque chose de plus grand? Car là on ne voit pas grand chose Wink

Si tu pouvais trouver une image plus représentative, ça serait bien. Si tu as besoin d'aide, de liens, n'hesite pas à me demander!]

Invité

Tyra se retourna vers le miroir.. qui n'était plus là !

*Une porte..?*

Une porte se dressait à la place du miroir dans lequel la jeune fille s'était regardée. Prudemment, Tyra s'en approcha et effleura la poignée du bout des doigts. Elle était aussi glacée que du marbre. La porte s'ouvrit, grinçant sourdement. Tyra s'engagea vers l'inconnu. A peine avait-elle franchi la porte que celle-ci se refermit immédiatement. Tyra était à présent dans une obscurité totale. La respiration de Tyra s'accéléra, un frisson parcourut son échine. Elle pouvait sentir son sang battre dans ses tempes.
Un bruit singulier retentit tout-à-coup. Un bruit qui ressemblait à un voix. Mais ce qu'elle disait était quasiment incompréhensible et presque inaudible. Tyra se concentrait afin d'entendre ce que disait cette "voix". Tyra entendre une deuxième, puis une troisième, une quatrième voix,.. A présent, une dizaine de voix résonnaient dans sa tête. Les voix semblait parler à Tyra d'un ton accusateur. Mais de quoi l'accusaient-elles ?

*Qu'est-ce qu'ils veulent..?*

Tyra se sentait mal à l'aise. Ces voix semblaient tout connaître d'elle, puisqu'elles commençaient à parler de choses appartenant au passé de Tyra, notamment de sa vie sociale. Tyra a toujours eu peur du regard des autres, et a toujours été tellement timide qu'elle n'est jamais allée vers personne dans sa vie. Elles parlaient aussi de son altruisme. Nombre de fois Tyra a réglé certains problèmes. Des problèmes qui tourmentaient certaines personnes que Tyra ne connaissait même pas, ou qu'à peine ! Rien que d'entendre les voix en parler, Tyra se mit à grincer des dents. Elle avait décidé de devenir égoïste. Les voix parlèrent ensuite d'une chose qui fit rougir Tyra dans le noir : l'amour.
Tyra ne voulait en entendre plus. Mais les voix continuaient : son impulsion, sa détermination, sa marginalisation,..
Tyra s'énerva et cria dans le vide. Elle criait en ordonnant aux voix de la laisser tranquille, que sa vie ne les regardait en aucun cas. Tyra s'assit au sol, attendant une réaction des voix..

L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cette femme a créées. Comme les autres, je me jette sur elle, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami à qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation. Toi qui te tiens au milieu de notre cercle, pourquoi as-tu abandonné? Nous aimerions entendre tes réponses mais tu restes muette, gênée et nous devons fouiller ton âme. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, alors qu'elle se met à hurler pour que nous cessions, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche.

Tyra Clnoireyv6

[Merci d'avoir changé ton avatar =) Aller, plus qu'un et tu as fini! Bonne chance!]