Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Iburo, multi-facettes.

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Iburo
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Iburo

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MessageSujet: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyLun 04 Jan 2010, 16:02

*Que... que se passe-t-il ? *

Me réveillant dans cet endroit si étrange, j'ai comme l'impression d'avoir été transportée ailleurs. quelle est cette atmosphère si sombre ? Quelle est cette odeur de sang ? Pourquoi ai-je l’impression qu’on m’épie ? Est-ce moi là, sur les murs, représentée sous différents jours en peinture ? Je me lève avec peine et m'approche de cette fresque dont les multiples morceaux sont rassemblés comme ceux d'un puzzle. J'approche et me rends à l'évidence, c'est bien moi qu'elles représentent...
Sur la première, un petit être, fragile et dont le regard tendre cherche désespérément une aide quelconque, allongé sur une table de métal. je me souviens encore de sa dureté et de sa froideur qui me glaçait le sang. Seuls ses deux petits yeux verts qui scrutent du fond de leur frayeur paraissent humains. L'être humanoïde est quasiment tassé sur lui-même tellement il a peur de ces personnages qui l'entourent. une goutte de froid coule le long de ma colonne vertébrale. On ne voit que ses petites oreilles noires, ses ailes d'oiseau enroulées autour de son corps frêle et sa petite queue rousse qui dépasse légèrement. Une bouffée de haine monte dans ma gorge, mais je ne laisse échapper qu'un grognement rauque.
Après cette peinture, j'en vois plusieurs qui semblent montrer les stades de ma vie d'enfant. Un brouillon de la créature qui lève les bras pour tenir en équilibre. ses cornes commencent déjà à pousser, mais elles sont encore petites, on dirait celles d'une chèvre. Ses pattes et ses mains sont encore aussi rousses que le reste de son pelage.
Sur un autre dessin, un visage qu'on aurait dit grossièrement coloré au pastel et à la gouache ; le vert des yeux et le bleu des courts cheveux fous de l'enfant ressort tandis que le reste de son visage est roux, que sa partie inférieure devient blanche et que ses cornes se teintent de brun-noir.
Involontairement, je porte la main à la racine de mes cornes. Elles avaient grandi au fil des ans, le pelage filant au rouge cuivré qui recouvrait mon corps presque humain était devenu noir aux mains à partir du poignet, aux jambes à partir du genou et blanc au bout de ma queue touffue. Les plumes de mes ailes étaient devenues rouge-sang et le bout de chacune s'était teinté de noir. Mon visage, à la fois canin et humain, avait les traits qui se durcissaient de semaine en semaine.
J’ai envie de pleurer en regardant ces photos, de les arracher de ce mur noir, de les déchirer, de les dévorer, de tout en faire mais il ne faut plus que je les regarde. Cette boule de haine le réveille.
Puis un autre dessin. c'est de la peinture à l'huile. une ambiance de haine règne et l'on se sent vite mal à l'aise en regardant plus de quelques secondes cette peinture. Ils sont entassés, tels des objets encombrants qu'on aurait décidé de jeter. dans une mare rouge. dans ce tableau, je sens la haine de son concepteur, celui qui l'a peint, qui en a décidé ainsi. Je sens la vengeance.
Je commence à comprendre l’odeur du sang. Je m’en souviens comme si cela venait de se dérouler sous mes yeux. Ce jour-là, tout a dérapé. Quelque part, dans un coin du tableau, une forme. On ne la distingue pas clairement, mais on peut voir que l'ombre allongée par le coucher de soleil qu'elle projette sur le sol est différente de celles qui sont entassées. La forme est tassée sur elle-même, encore une fois. On dirait qu'elle pleure. En regardant dans ce coin du tableau, je sens comme de la peine.

Je continue ma marche, et vois une brèche dans le mur. une étrange fissure. je pose la main à l'intérieur, et remarque que c'est humide je porte la main à mon museau, je renifle, je goûte. Je sens un goût ferreux ainsi que celui du sel. Du sang et des larmes.

Un autre dessin. Sur celui-ci, qui est à peu près trois fois plus grand que les autres, je suis représentée en haut d’une falaise, toute petite, les bras écartés, les ailes, dont le premier et troisième rang de plumes sont totalement noirs, largement ouvertes, mes cheveux aux reflets bleuis, devenus longs à en toucher le bas de mon dos, volant au grès du vent, de même que ma queue rouge à bout blanc. Mon corps sculpté semblerait-il dans de l'argile ne bouge pas malgré le vent qui voudrait me faire tomber, mon regard déterminé perce même les nuages.
En regardant ce dessin, je souris. Liberté, liberté chérie. Je n'oublierai jamais la caresse de ta main aérienne lorsque j'ai volé pour la première fois.

Je vais pour regarder les autres dessins, mais que vois-je en face de moi ? Mon propre reflet. Non, il n’a pas le même regard déterminé et honnête ; son regard est sadique, cruel et effrayant. Pourtant c’est bien moi, dans ce miroir. Enfin moi… On dirait que mes traits sont plus durs qu’à la normale ; mon museau renard est plus gros et long, mes dents plus aiguisées et mes cheveux plus courts. En revanche, les cornes qui tournent sur les côtés de mon visage sont bien plus épaisses et noires. Mes ailes sont plus longues et plus larges semble-t-il. Je me connais, et je sais ne pas avoir ces traits. Est-ce une blague ? Non. C’est moi… sous une autre forme. C’est Mataro, mon jumeau, mon autre, mon double. Je l’observe et me regarde tour à tour. Son bracelet de cuir a l'air plus petit et serré sur son bras que le mien. Notre pantalon de soie noire semble plus court sur ses pattes, tandis que sur les miennes, il paraît plus long et grand. Le haut qu’il porte est saillant sur lui à cause de ses muscles, tandis que pour moi, c’est à cause de ma poitrine. En effet ; c’est bien lui, de l’autre côté. Il me sourit. Le lui souris. Sa fourrure est plus rouge-sang que la mienne, ses oreilles sont plus longues, ses pattes plus épaisses, ses mains plus grandes.
_ Allez, continuons.

C’est le reflet qui articule, et pourtant, je sais c’est le Mataro qui sommeille à l’intérieur de mon corps qui vient de parler. Je connais sa voix. Je la reconnaîtrais entre mille.
_ Bien. Je crois qu’il n’y a plus rien à voir ici.


Frissonnant encore à cause de ce qui vient de se produire, je sors de la salle, espérant trouver un peu d'air frais.

[EDIT : Vilà, j'ai modifié ce que je trouvais mauvais... du coup, il ne reste plus grand chose, mais je ferai mieux sans doute dans la salle suivante ^^^ ! PS : pour le Mataro, ne vous inquiétez pas, j'expliquerai tout dans les deux autres salles !]
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyMar 05 Jan 2010, 14:41

Iburo, multi-facettes. Yeux1yv7


Ces créatures sont toutes les mêmes. Rien que des bêtes ignorantes et prétentieuses. Certaines prennent une apparence qu'elles espèrent noble, d'autres se montrent sous leur jour animal. Je ne sais si c'est un choix, une sorte de franchise, ou s'il le font par dépit. C'est peut-être une punition divine, de ne pouvoir se masquer. Je ne sais pas si j'ai un peu de sympathie pour cette bête, qui possède le physique de ce qu'elle est réellement. Elle me répugne. Quand l'hybride finit par se tourner vers moi, vers son double dans la glace, j'attends encore, tapi dans l'ombre. Puis mes yeux luisent sur son reflet, d'un vert toxique, observant cette pauvre chose. Du fond du cœur, je la plains. Et je la maudis. Les vivants se trouvent toujours malheureux, ils ont mal, ils ont froid, ils voudraient toujours devenir un esprit pur. Mais ils sont vivants, ils ont un corps, ils voyagent. Cette enveloppe est peut-être une prison, mais ils peuvent la déplacer, la modeler, s'en servir. Moi je reste prisonnier et je les envie, au fond.
La clé sanglante apparait enfin dans ma main. Mes yeux s'agrandissent et la folie rit sur les lèvres que je lui ai empruntées. Maintenant qu'elle s'est acceptée, je peux enfin détruire cette enveloppe charnelle. Je saisis la clé comme un poignard que je tiendrais à deux mains, la lame tournée vers ma poitrine de double. Et je me martèle de coups. La clé s'enfonce pour créer des plaies, des serrures. Mes gestes sont rapides, mon visage fou. Je jubile. J'espère qu'elle ne manque rien de la scène. Son reflet est son assassin. Je la libère. Soudain, percé de toute part, je m'arrête. Je tourne la clé vers elle, elle est levée au dessus de ma tête. Je l'abats comme pour la clouer à son tour. Mon bras n'atteint que la glace que je viens de tuer. Nous nous écroulons, elle peut fuir par le passage noir.



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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyJeu 07 Jan 2010, 11:55

Je viens d'observer la scène avec terreur. Pourquoi aurait-il fait cela ? Sur lui ? Sur la glace, involontairement puisque c'était sans doute dans ma chair qu'il voulait enfoncer cette clé meurtrière dont il venait de se servir sur lui-même. au fond, tout au fond de moi, je le sens rire de cette image dont moi j'ai peur. Puis ce passage qui s'ouvre à nous. Peut-être un puis sans fond, peut-être un piège. Je me retourne pour voir la pièce dans laquelle je me trouve encore s'effacer doucement, comme pour me forcer à prendre ce passage qui me mènera je ne sais où.
N'ai-je pas le temps seulement de mettre un seul pied dans le miroir disparu que je me retrouve aspirée dans un autre monde, noir et plus effrayant encore que l'autre salle.

C’est noir. Tout autour de moi ne règne que le Néant. Je ne sens ni ne ressens sol sous mes pieds, murs alentours, ou plafond. Que se passe-t-il ? Est-ce là ma dernière demeure ? Suis-je morte ? Non, pourtant. Si j’étais morte, je sais que mes sens le seraient aussi. Or je respire, j’entends ma propre respiration et l’air amblant est si glacial que mon pelage en est tout hérissé. Cette obscurité est si étouffante qu’elle en serait presque palpable. Seuls mon odorat et mon goût sont inutiles ici. Je ne sens que le froids et ne déglutis que ma salive. C’est fou ce que j’ai froid. D’un geste automatique, je serre les bras autour de mon ventre pour me tenir chaud, ce qui est inutile : je suis aussi gelée que ce qui m’entoure.
Je regarde autour de moi. Rien. Pas un seul point de lumière, pas une seule onde dans l’espace vide qui me cerne, pas un seul bruit. Moi. Juste moi.

_ Il y a quelqu’un ?


Le silence me répond.

_ Qui est-ce ?

_ Qui est-ce ?


Après avoir sursauté et regardé autour de moi, je me rends compte que ce sont deux voix d’enfants. Je remarque que la seconde voix paraît plus jeune et plus féminine que la première. Mais je n’arrive pas à localiser l’endroit d’où viennent ces sons.

_ Vous êtes perdus vous aussi ?


J’entends des rires, cristallins. Ils ne semblent pas aussi effrayés que moi. J’ai comme l’impression qu’ils sont très proches, mais je ne parviens pas à savoir où ils se trouvent. Lorsque les rires se taisent, je sens l’atmosphère chargée de froid et d’éclairs brûlants retomber lourdement sur mes épaules et me serrer le cou à nouveau.

_ Parlez-moi, dites où vous êtes.

_ Par ici.

_ Par là.

Les voix me viennent de deux endroits différents, puis elles rient une fois de plus, comme si elles s’amusaient de voir mon état. Lorsque ces enfants parlent, lorsqu’ils rient, j’ai comme l’impression que cela lève un peu l’air autour de nous ; cela le rend léger et chaud et quelque peu plus… éclairé.

_ Qui es-tu ?
Demande la plus aigue.
_ Je m’appelle…

_ Iburo, termine la seconde. Ça on sait. On veut savoir qui tu es.
_ Eh bien…

Par où commencer ? Ces deux enfants ont l’air de me connaître plus qu’ils me le font croire.

_ On te connaît bien
, reprend la seconde voix. On t’a longtemps observée.

Il semble que deux entités se baladent autour de moi, vers le haut, vers les côtés, qui tournent sans s’arrêter. Je tends les bras devant moi, aveugle que je suis devenue dans cette pénombre horrible, asphyxiante.

_ Tu es d’un naturel gentil, enchaîne la plus petite voix. Tu as une vision simple de la vie, tu la voudrais douce. Pourquoi tant de charabia ? Pourquoi les gens sont-ils aussi pingres et mauvais les uns envers les autres ? Pourquoi faut-il qu’ils fassent du mal ? Et toi, tu n’avais rien demandé. Tout ce que tu voulais, c’était qu’on te laisse tranquille. Au début, tu t’es laissé faire.

J’ignore pourquoi, je me mets à pleurer à chaudes larmes ; je tombe à genoux sur un sol que je ne sens pas, prend ma tête de mes deux mains et me recroqueville, comme lorsque j’essayais encore de comprendre la mentalité des êtres vivants humanoïdes. Je repense à ces années de malheur, où j’étais seule contre une bande de méchants. Toute petite créature si frêle que l’on avait transformé en être finalement comme les autres, méchant, orgueilleux, haineux.

_ Ils te disaient qu’ils n’allaient pas te faire de mal, mais tu souffrais martyr à chaque fois. Comme c’était horrible, ce que tu endurais sans dire mot, sans te rebeller. Tu croyais qu’un jour, ils allaient venir te prendre dans leurs bras et te dire que tu faisais partie de la famille ; après tout, c’était tout ce que tu souhaitais : être un enfant normal et avoir une famille.

Puis, tandis que je continue de pleurer en tournant la tête de gauche à droite, comme si cela suffirait à la faire taire, l’autre voix se fait entendre, plus dure que la première :

_ Tu aurais du murir plus vite qu’un enfant normal, chéri de sa famille ; mais au lieu de cela, tu n’as fais que t’enterrer dans ce cimetière appelé Enfance, tu reste une petite gamine stupide et bornée, comme si tu pouvais ainsi rattraper le temps perdu que tu n’auras jamais. Ça fait dix ans que tu as dix ans. Petite fleur bleue aime danser, aime écrire, vit dans un monde de poésie où le sang n’existe pas !
On me critique, on me juge. Je n’ai pas mérité cela.

_ Arrêtez, je ne veux plus entendre vos voix, partez ! Laissez-moi tranquille.
Je me bouche les oreilles en vain, il semble qu’une force retire mes mains avec brutalité.
_ Tu réfléchis beaucoup, dit l’autre voix, plus apaisante. Tu es une âme brave et honnête. Jamais tu n’as volé, jamais tu n’as cherché le mal des autres. Tu es une confidente, quelqu’un sur qui on peut compter, quelqu’un de patient et de loyal. Jamais tu n’abandonnerais un autre. Et tu es capable de subir plus de chocs physiques et mentaux que bien des êtres.

Ces mots me calment, je retrouve confiance en moi rien qu’à écouter cette toute petite voix me les dire.

_ C’est ta carapace, fait la voix plus mature. Ta jolie petite carapace que tu t’es constituée au fil des ans, pour rester dans ta bulle, dans ton univers. Que personne ne te dérange surtout, pour te montrer les réalités du monde qui t’entoure, il vaut mieux que tu restes dans tes illusions.

_ La violence, ce n’est pas bien et toi, tu le sais. Tu as toujours cherché le moyen le plus simple et le moins dangereux de s’en sortir.
_ Oui, la facilité. C’est ça. Quand la réalité est trop percutante, on s’enferme dans sa carapace, on se voile les yeux. Quand c’est trop dur, on s’assoit, on met les bras autour de ses jambes et on pleure. C’est si facile de pleurer quand on ne sait pas quoi faire. C’est si facile pour une petite fille.
_ Allez-vous en !
_ C’est si facile d’éliminer les problèmes et de fuir ses responsabilités en fuyant les autres. C’est si facile aussi de vivre recluse de la société. Comme ça, pas besoin de se faire des amis qu’on va perdre. Des amis qu’on va tuer.
_ LA FERME !

Je me remets à pleurer de plus belle. Ce n’était pas de ma faute, j’étais obligée…
_ Nous ne sommes pas là pour juger de ton histoire. Nous sommes là pour juger de tes actes et de ta façon d’être.
_ Mais qui êtes-vous pour me juger ainsi ?

_ Nous sommes vos regrets, vos passions, vos remords, vos envies.
_ Nous sommes toi. Nous sommes lui.
_ Lui, parlons-en.

Il me semble que dans mon intérieur profond, il tente de s’écrier quelque chose. Cela parvient jusqu’à mes lèvres :
_ Pour une fois que je n’ai rien fais, on ne pourrait pas m’oublier ?
_ L’animal, la bête. L’étrange chose qui sommeille dans ce corps souffrant ; qui est-il en réalité ? Vaut-il seulement la peine de vivre ?
_ Quoi ?!

A ce moment, je me sens comme tirée en arrière et jetée dans ce bureau que je ne connais que trop bien et dont la fenêtre immense donne sur le même vide que je voyais au départ. Oui, je le connais, ce bureau. Cette toute petite salle où je me retrouve lorsque c’est lui qui nous dirige. C’est mon endroit à moi, quand je ne peux être maîtresse de nos actes.
_ Si je mérite cette vie qu’on m’a donnée ? Et comment ! Si on me l’a donnée c’est bien que je la mérite.
_ Oui.
_ Non.

_ Tu ne te poses aucune question, sur l’avenir ou le passé, ce qui te donne plus de liberté dans tes actions, tes réflexions. Excellent comédien, habile et rusé, tu es capable de te lancer à corps perdu dans une aventure dont tu ne saisis même pas la portée, et tu sais improviser pour t’en sortir vivant. Non content de ce que tu es, tu cherches constamment à te surpasser et à repousser tes limites.
_ Oui, rusé, menteur, manipulateur et moqueur, tu ne cherches qu'à rire et à profiter de la stupidité des êtres qui t'entourent. Tout ce que tu fais consiste à nuire à autrui.

_ Dans ton fort intérieur, tu n’es pas si mauvais. Iburo a su te faire partager des joies qui ne sont pas tirées d’un malheur quelconque, comme tu lui as appris à se venger et à suivre son instinct. ton côté sauvage la préserve du reste du monde. Tu es comme son ange gardien.
_ Un ange de la mort. Tu n’aimes et ne vis que pour la violence, le sang, les cris de souffrance et la mort. Mais qu’est-ce que ça t’apporte de faire tant de mal ?
_ Euh…

Je sens qu’au fond de lui, Mataro est en train de lutter pour savoir ce qui le pousse à faire chaque jour plus de mal, il s’interroge, se tord mentalement en tous les sens.

_ Je ne sais pas…

_ Tu fais ce que tu penses bon sur le moment, mais tu sais réfléchir et condamner tes propres actes, même si c’est souvent après coup. Tu ne connais pas la notion de bonheur, de bonté et de gentillesse. Pour toi, le monde qui vous entoure n’est que vilenie, félonie et escroquerie.
_ Oui, toi aussi, tu es un paresseux. Il est si rapide de penser que tout est la faute des autres, qu’il n’appartient qu’à eux de changer, que tu ne deviendras pas gentil tant qu’eux ne le seront pas. Dans le fond, tu es aussi faible que cette chose dont tu partages le corps.
_ HEIN ! S’énerve mon autre.
_ Tu m'as compris. Tu es sans scrupules, et ton orgueil n’a pas de limites. Tu es comme elle, tu ne penses qu’à protéger ta petite personne de ce monde si réel et où les fleurs bleues ont disparu. Vous vivez tous deux dans un univers de rêve au quotidien.

Je sens que Mataro se jette seul dans la pénombre, tente d’attraper cet être qui lui balance au visage qu’il n’est rien de bon. Il est en colère de se savoir si petit, si misérable, même si au fond de lui, il sait que c’est grâce à lui plus qu’à moi si nous sommes encore vivants et en liberté aujourd’hui.

_ Enfin, vous avez tous deux des points communs : curieux de tout, vous n’hésitez pas à utiliser tous les moyens possibles pour savoir bien des choses sur tout ce qui vous entoure ; vous ne connaissez ni la lâcheté, ni l’avarice ; courageux, voire téméraires, vous foncez tête baissée lorsqu’il y a source de montée d’adrénaline.

_ Têtus comme des ânes, solitaires comme des loups, froids comme du marbre. Qui êtes-vous pour juger des actes des autres, vous qui n’êtes pas parfaits ? Sainte Nitouche et Frère Jacques. Vous formez bien la paire, aussi tordus l’un que l’autre, aussi déformés d’esprit. Vous allez bien ensemble. Peut-être que c’est pour cela que vous partagez ce même corps.

Mataro frappe encore dans le vide, même s’il sait qu’il est inutile de tenter de toucher cette voix qui nous parle, il ne perds pas espoir d’y arriver un jour.

_ Mataro. Ça suffit.
_ Tu as raison. On n'a rien à faire ici !
_ Justement, nous allions prendre congés de vous. Adieu.
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptySam 09 Jan 2010, 01:12

Iburo, multi-facettes. Lvresfh2
Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci, avec ses airs d'empereur, il est pire que tous. A peine est il arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée.
Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur.
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.


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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyVen 22 Jan 2010, 05:23

La lumière m’ayant attirée sans que je veuille y résister, elle me mène à une nouvelle salle. Étrange. Pas de peur. Pas de cris. Pas de représentations malsaines de ma personne. Mais il y a bien quelqu’un qui m’attend, qui veut me faire passer un message ? Mataro ne manifeste aucun signe d’inquiétude, lui qui est si souvent sur le qui-vive. Alors je décide de me calmer aussi. La pièce est aérée, fraîche, elle respire la douceur et le calme. Pendant un temps, je ferme les yeux, à sentir le voile rouge de mes paupières filtrer la lumière environnante, et je laisse le souffle me caresser tendrement.
Puis je sens quelque chose d’étrangement doux sous mes pieds. Je baisse les yeux et vois de l’eau. Il n’y a là qu’un filet, mais il est assez épais pour que mes pieds y provoquent de lentes ondulations ; alors que je vais pour tourner à nouveau le regard, je vois quelque chose apparaître sous l’eau. Une forme, qui se dessine lentement, floue tout d’abord, puis qui commence à prendre un autre aspect. J’entends une voix.

_ Oh ! La mignonne petite chose ! Regardez-la !

Je la connais. Elle me dit quelque chose, je sais de qui elle vient, mais impossible de mettre un nom ni un visage sur cette voix.
Peu à peu, les couleurs, les traits prennent leurs places. Un tout petit être est entouré d’une assemblée d’hommes en blouse blanche. La forme, c’est un bébé à la fois humain et renardeau, avec de toutes petites ailes repliées sur lui et une queue entre les pattes. Un des scientifiques l’attrape sous les aisselles, et le soulève pour que tous les autres puissent le voir. Bien entendu le petit être est nu, et il semble paniqué de se voir exhibé ainsi.
_ T’étais mimi à cet âge ! Me dit Mataro.
_ Je me passerai de tes commentaires.
Tous les hommes applaudissent, ils semblent trouver la créature charmante, puis chacun la porte. Après tout, c'était leur bébé.

Puis la petite bête grandit ; un homme lui donne le nom de Iburo, il ne sait pourquoi. Les cornes sur sa tête commencent à apparaître, à pousser au fil des années. Et ces opérations qui se succèdent dans ce bloc, sur cette table, grise, métallique, froide. j'en frissonne rien qu'à voir cela, j'entends Mataro grogner au fond de moi. Au début, la petite créature se laisse docilement faire, elle montre même des signes de joie. Il est vrai qu'elle n'a pas beaucoup d'occasions de sortir de cet endroit coupé des autres. Elle dans cette salle, seule ; et eux, derrière cette vitre, cette maudite vitre... Mais au bout d'un moment, ces opérations si douloureuses la tentent moins. Elle ne voudrait pas grand chose, cette petite bête. Juste une famille. Elle se laisse faire en pensant que l'un des hommes la trouvera à craquer, l'adoptera et la sortira de cet endroit maudit. Au moins qu'un d'entre eux la prendra en pitié. Mais rien ne se produit, ils résistent tous et ne font que l'étudier, encore et toujours.

La forme redevient floue sous l'eau, puis se redessine, changeant d'ambiance et de couleurs. La petite créature a bien grandi, elle se trouve prostrée dans un recoin de la pièce. Elle n'a joué à aucun jeu. Toute la matinée, elle est restée là. A ne pas bouger, à ne rien faire. Elle a peur. Elle ressent dans son corps quelque chose de différent, d'étranger. Un des hommes arrive, et elle comprend aussitôt. La forme se floute quelques secondes avant d'apparaître, apparemment proche des yeux de la créature. Son regard craintif se change en regard de haine. La couleur même de ses yeux change. C'est ce jour là que j'ai compris que je n'étais pas seule.
Je vois Mataro s'emparer de mon corps, je me souviens de cette sensation première. La nouvelle forme prend l'homme à la gorge, le balance, le fracasse contre un mur. Puis l'image se brouille ; il semble que l'eau se teinte de rouge, comme s'il y avait du sang, et à travers ce sang, quelques images apparaissent, sans que j'ai réellement le temps de les discerner. Je crois voir des corps qui chutent, des éclairs provenant d'armes à feu, des visages balafrés, la bouche grande ouverte dans une expression de terreur.
L'image disparaît ainsi que le sang. Quelques ondulations de l'eau créent un nouveau dessin qui se peaufine doucement ; à la fin je peux voir du feu. L'être est seul, à côtés de cadavres empilés les uns sur les autres. Et le laboratoire à la prise des flammes. L'être pleure, mais arrive un autre. Il a fière allure. En voyant cette image, j'ai l'impression que le pelage de mon dos se hérisse, à la fois de bonheur et de tristesse. Il prend la main du petit personnage, qui lève la tête vers lui, les joues mouillées par les larmes. Le grand le relève doucement, se penche vers lui et le prend dans ses bras. La chair de poule envahit alors mes épaules, mes bras, j'en tremble. Je les vois. Ils restent ainsi quelques instants. Puis le grand prend le petit par les épaules et lui dit d'un air grave :

_ Je m'appelle Zanack. Et à présent, c'est moi qui m'occuperai de toi.

Désespérée, je tend la main, touche avec fébrilité l'image de ce reflet doux que je vois de cet homme qui m'avait accueillie sans me demander d'où je venais, pourquoi j'avais fais tout cela. Je m'entends murmurer son nom plusieurs fois, les sanglots montant dans ma gorge. L'eau bouge un peu lorsque je la touche, mais cela n'altère pas l'image.
Il soulève la petite créature, qui loge sa tête cornue dans son cou et l'entoure de ses petits bras aux mains noires, et s'en va ainsi, dos au carnage.

Les deux êtres vivent dans une petite cabane perdue, isolée du reste du monde, heureux. Ils vivent de chasse, de pêche, de cueillette. La vue du sang n'altère même pas une once de quoi que ce soit dans le comportement de la créature. Zanack apprend à la petite Iburo à se battre, à jouer du banjo, de la flûte, de l'harmonica, à danser, à jouer aux jeux d'argent. Pendant tout ce temps, rien de mauvais ne se passe.
Et puis un jour, la créature pose un regard différent sur son ami, père et maître. Je le sais, je le vois, et j'ai encore ce regard lorsque j'y pense. C'est un regard sincère que peu connaissent réellement. C'est le regard qui dit je t'aime. Mon estomac se renversait, mon cœur battait la chamade et j'avais l'impression que toute forme tournoyait autour de moi si je pensais à...
Je vois les images sans les regarder, car je me souviens de ces instants. Je suis en train de les vivre pendant que Mataro au fond de moi ne fait que les voir. Je devais avoir entre dix-sept et vingt ans. Nous venions de chasser et nous reposions contre un arbre ; près de nous coulait une rivière limpide. Il me donna le lapin que nous venions de tuer, et me lança un regard complice. La lumière lui tombait sur les cheveux, retombant en une frange désordonnée sur l'œil droit. Lorsque je vis cette image, mon esprit chavira. Je me sentis chuter dans un puis sans fond rien qu'en le regardant ainsi. Ne sachant trop que faire, je pris l'animal mort par les oreilles et avant de m'enfuir en courant, appliquai un baiser tendre tout près de ses lèvres.
Je frissonne. Puis je vois d'autres images, celle où il me rattrape, celle où il m'embrasse. D'autres encore. Si seulement Mataro n'avait pas été là...
L'eau se brouille à nouveau. Je me vois dans mon lit, en train de trembler de peur. Une peur affreuse, je vois même les yeux du personnage qui m'incarne tellement exorbités qu'on dirait ceux d'un mort. Le personnage est couché sur le côté, près de celui qui est devenu son concubin. La pauvre femme-renard-dragon serre l'oreiller contre sa bouche, de peur de hurler et de réveiller son compagnon. Elle entend la voix de celui qu'elle abrite.

_ Un jour, tu seras moins amoureuse. Et ce jour là, je prendrai ton corps. Et je tuerai cet homme.
_ Non, non...
_ Je prendrai un couteau bien aiguisé, je l'attacherai à votre lit de couple, et je creuserai des sillons de sang dans ses veines. Je lui tailladerai la plante des pieds, je lui trancherai les doigts, je le défigurerai.
_ Non ! Pourquoi ! Non !
_ Et je l'étranglerai.
La créature se met à pleurer, doucement pour ne pas alerter son homme.
_ Et au final, je boirai son sang.

Pendant des jours et des nuits, la voix traumatise l'être qui ne sait plus qu'en penser. La créature sait ce dont son double est capable. Alors un jour, elle décide d'agir. Elle prend ses affaires et s'en va. Elle parcourt quelques dizaines de kilomètres, et lorsqu'elle s'arrête pour boire à l'eau d'un ruisseau, la voix revient :

_ Inutile de fuir, je sais où il demeure. Je reviendrai.


Alors la créature rebrousse chemin, dans le but de faire fuir son conjoint, qu'elle ne sache pas où il va. Et s'il persiste à rester, elle lui racontera tout.
L'image suivante me montre devant Zanack. Je lui explique que je possède un double, dans mon propre corps, qui lui veut du mal. Il ne comprend pas, il ne veut pas partir. Obstiné, il décide de rester à mes côtés, quoi qu'il arrive.
Je frôle à nouveau l'eau chaude qui ondule paresseusement à mon toucher. Son visage.
Puis je me vois, prendre un couteau. Depuis des mois, la voix de Mataro venait me hanter toutes les nuits, en me faisant entendre les supplices qu'il allait faire subir à Zanack. Et la dernière nuit, il disait qu'il agirait le soir suivant, sur les coups de minuit. Alors j'avais décidé de prendre les choses en main. Pendant que l'homme de ma vie dort paisiblement, je me vois me pencher sur lui, l'embrasser une dernière fois et tenter de l'égorger. Mais c'est au dessus des forces de mon personnage. C'est affreux. J'ai l'impression de le vivre une seconde fois. Au fond de moi, Mataro semble affecté par cette décision. A nouveau, je le sens bouillonner de colère, certains de ses mots parviennent à franchir la porte de mes lèvres :

_ Non ! Il est à moi ! C'est moi qui dois le tuer ! Laisse-le-moi ! Non ! Ne fais pas ça ! T'as même pas le cran. Regarde-toi ! Pathétique !

Oui, colère de ne pas avoir pu tuer l'homme que j'aimais, et que j'aime encore. Je vois l'image de Zanack qui bouge ; il se réveille et voit mon personnage, la lame de couteau près du visage. Mon personnage pleure. Zanack tente de se lever, mais il n'y parvient pas, la terreur le paralyse. Il me regarde, incrédule, bafouille, bredouille, ne sait trop que dire.

_ Ce n'est pas mon autre personnalités, c'est moi. Je suis... je suis vraiment désolée.
_ Non, ne fais pas ça.
_ Je suis obligée. je ne veux pas qu'il te fasse de mal. Et tu ignores tout ce qu'il a promis de te faire avant de te tuer.
_ Mais tu...
_ Je suis désolée, mon amour. Je dois le faire, pour qu'il ne te fasse aucun mal.
Un baiser furtif est échangé entre les deux acteurs. Suivi d'un second, d'un troisième plus long. Zanack tient sa douce dans ses bras, mais elle n'a pas lâché le couteau.
Je pleure, obligée malgré moi à regarder cette scène affreuse. Je sens Mataro monter, qui veut prendre notre corps. Mais je parviens à le contenir.

_ Laisse-moi vivre ça au moins une fois de mes propres yeux !
_ Restes où tu es ! Tu ne gâcheras pas la vision que j'ai des derniers moments de vie avec celui que j'aime.
_ Mais tu l'as déjà vécu une fois !
_ TA GUEULE ET BOUGE PAS !

Les deux amoureux échangent encore un dernier, un tout dernier baiser de leur vivant, puis l'hybride applique la lame du couteau sur la peau de son amant. Il est prêt. Son regard empli de toute cette tendresse qu'il lui porte se voile d'un seul coup. Mon personnage regarde la plaie béante dans la gorge de son amour. Puis elle pleure. Elle pleure sur le cadavre.
_ Je suis désolée, désolée. Mon cœur, je suis vraiment désolée. Pardonne-moi, il le fallait. Je devais le faire. Je suis désolée.

Au fond de moi, je sens Mataro qui est plus colérique encore que la première fois que j'ai tué Zanack. Il semble retomber comme la fausse neige dans les boules pour enfant, que l'on secoue avant de les reposer à l'endroit.

Puis l'image s'estompe à nouveau, pour donner vie à une nouvelle, moi qui grandis seule, loin de la maison où j'ai enterré Zanack, proche des villes. Et puis ce rêve, qui revient souvent. L'image de moi et mon double qui volons pour la toute première fois. L'image de Mataro qui force la porte d'une maison abandonnée et s'affale, épuisé, sur un lit poussiéreux. L'image aussi de ce nouveau rêve dans lequel je suis obligée de retourner à la maison de Zanack.
Et enfin, l'image me montre, aujourd'hui. Vingt-trois ans. Pas vraiment riche, mais ayant assez d'argent pour manger quelques jours à ma faim si je vais en ville. Moi avec mes instruments, mon épée à une main sertie d'une sorte de lune dorée de chaque côté du manche, mon fouet à l'autre. Moi, qui ne sais pas ce que ma vie sera.


[HRP]Je suis vraiment désolée de n'avoir posté que maintenant, et de ne pas avoir prévenu de mon absence, mais je passais des partiels et n'ai pu retrouve mon cher Ordinateur qu'hier soir... J'espère que l'histoire de mon personnage rattrape un peu le retard ^^^[/HRP]
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyDim 24 Jan 2010, 00:38

Iburo, multi-facettes. Coeur3ri8
C'était toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Je voyais cette jeune femme s'écrouler sous le poids du passé et pourtant je continuais imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. En cela était ma seule finalité, je n'existais que dans ce but, je ne me réalisais que lorsque j'égrenais le chapelet de l'histoire, le reste du temps je n'étais qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais la démone n'aurait jamais pu quitter l'endroit et elle serait resté prisonnière de cette salle. Il fallait donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observais avec eux leurs histoires, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espérais qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'avais vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivaient plus à m'atteindre. Il n'y avait que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui m'émouvaient encore.
La petite clé lumineuse, apparu dans un souffle, fila comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barra l'air d'un soupir et se ficha dans la poitrine de la malheureuse. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve.
Lourd cœur, lourd cadenas, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans l'ouverture que je dessine. L'eau s'enfuit dans le trou noir, il aspire tout, la succube est entrainée, comme tirée par les chevilles, les poignets. Maintenant qu'elle a réussit, elle peut tout oublier.

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Pour les demandes de rp, soit tu peux créer un sujet et voir si quelqu'un te répond, soit tu peux envoyer des MP aux gens pour leur proposer, sinon, tu peux poster ici. Tu peux aussi faire un peu les trois à la fois!)
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyDim 24 Jan 2010, 00:55

Bienvenue en nos terres (héhé, qui a dit sables mouvants? =D )!
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyLun 25 Jan 2010, 02:18

Merci beaucoup ^^^

Super accueil, et je tenais à dire que j'avais pris énormément de plaisir à façonner le physique, le mental et surtout l'historique de mon personnage de la façon dont vous avez décidé ! C'est quelque chose qui est hors du commun, et nous force à changer notre façon de faire une fiche !
J'ai adoré faire ça !
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MessageSujet: Re: Iburo, multi-facettes.   Iburo, multi-facettes. EmptyLun 25 Jan 2010, 14:58

Hiii! Tant mieux si ça t'a plus! Certains trouvent que c'est trop long, fastidieux, mais je suis contente si malgré cela, d'autres prennent plaisir à faire cette démarche Wink

En espérant que le reste du rp te plaise tout autant... Smile
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