Un doux sifflement résonne dans la pièce encore noire, je me demande encore ce que je fais ici, n’étais je pas dans ma chambre il y a à peine quelques minutes ? Peut importe cherchons à fuir cet endroit inconnu. Aucune sortie, je cherche à tâtons mais rien, à présent à quatre pattes, je m’avance vers le sifflement qui s’intensifie à chacun de mes pas. Je butte enfin contre quelque chose, je m’y appuie doucement, me redresse et pousse ce qui semble être une porte.

Soudainement une lumière s’allume et m’éblouit, la porte se referme d’elle-même sans un bruit. Mais cela ne m’intrigue guère plus que cela. J’ai le regard fixe à présent sur le simple miroir devant moi. Tout semble si étrange, mon reflet ne me ressemble pas, ou bien, il ne ressemble plus à la «moi » d’avant. Je touche alors je miroir et les murs noirs se remplissent d’images et photos de ma personne. Des photos vieilles comme récentes.

Je m’approche de l’une d’elle. Je ne devais pas avoir plus de deux ans sur celle-ci. Mes cheveux étaient encore blonds à cette époque et mes yeux grands ouverts étaient de la même couleur, un vert perçant et luisant ce qui n’est plus le cas aujourd’hui que de mon œil gauche, l’autre est marron, un marron profond et sombre comme le cœur d’un arbre. Ma peau elle aussi était blanche, je n’ai pas tant changé que ça. J’ai néanmoins quelques détails qui ne se remarquent qu’une fois en face du miroir.

En effet au dessus de mes cheveux cachés dans mes rubans verts, deux petites oreilles blanches tout comme mes cheveux se cachent et se dressent sous ma surprise. Puis balançant de gauche à droite une queue blanche elle aussi et si douce. Mais que suis-je devenue un chat humain ? Les idées fusent alors dans ma tête, mais rien de logique ne m’apparait, je tombe alors à genoux, mes jambes fines ne me supporteraient pas plus longtemps.

Il est vrai que je ne suis pas bien grosse, pesant pas plus de 50kg pour 1m60 je n’ai pas non plus beaucoup de forme, un peu comme une simple poupée de porcelaine si vous voulez, un visage peu expressif, une peau blanche et froide et complètement imberbe. Mes bras, mes jambes mes doigts ainsi que ma taille son aussi très fin, tout comme mes cheveux d’ailleurs, fins, longs et blancs. Enfin J’ai beau tourner en rond encore et encore, cette pièce n’a aucune issue… Je veux sortir d’ici ! Les battements de mes cœurs s’accélèrent encore et encore au fur et à mesure que j’observe chacun des détails de la pièce. A présent la tête entre les mains, J’hurle :

« Laissez-moi sortir d’ici ! »

Quelqu’un allait-il me répondre ?

Toujours recroqueviller sur moi-même je lève la tête vers le miroir et observe mon reflet qui n’est définitivement plus le mien, une femme d’une toute autre apparence me tend une clef de couleur rouge avec un sourire étrange mêlant bienveillance et provocation, je ne sais quoi faire moi-même, mais il est sûr que je ne laisserai pas passer cette chance. J’attrape la clef brulante du à la température de la pièce qui ne cesse à présent de monter.

Et c’est alors qu’en un instant je vois le miroir ainsi que la femme disparaitre en cendre, je me relève et observe le nouveau passage qui se dévoile peu à peu. La chaleur m’assomme mais je me concentre et rentre la petite clef dans la serrure et la tourne lentement.
J’avance de plus en plus rapidement me faufilant vers la noirceur de ce qui semble être une autre pièce, mais ou cela me mène t’il ? Suis-je devenue folle ? Je cesse d’avancer, la noirceur étant totale à présent je me retourne et vois la dernière étincelle de lumière s’éteindre, sous un claquement de porte. Le froid et l’humidité prennent alors la place de la chaleur, je frotte machinalement mes bras pour me réchauffer, je n’aime pas le froid, je le déteste même. Enfin vous me direz mieux vaut une petite brise qui vous glace un tantinet et vous hérisse le poil plutôt que de fondre sous une chaleur étouffante. De toute manière je n’ai pas le choix, je suis à nouveau prisonnière dans une salle cette fois aussi noir que le néant, cherchant à tarton, une quelconque porte, j’entends un murmure, puis un deuxième…

« Tu as peur… N’est ce pas »

La voix est clairement nette cette fois je comprends même chaque mots qui sont prononcés. Je ferme mes yeux et me concentre pour entendre les murmures.

« Réponds-nous… Réponds nous, dépêches toi … Réponds nous ».

La voies se disperse de droite à gauche et semble se répercuter sur les murs. Serrant mes poings je dis alors fermement.

« Non ! Je n’ai pas peur ! Qui êtes-vous ? Que me voulez vous ?! »

Les voies, disparaissent alors, lorsque je sens une présence derrière moi, je me retourne et ne vois rien dans ce noir. Je n’ai pas le temps de prononcer un mot qu’une voix hurle dernière moi.

« MENTEUSE ! »

Je tombe alors de surprise et ne bouge plus, je tremble de peur à présent, j’ai le sentiment de devenir folle, je suis enfermée, je veux sortir d’ici, vite, très vite ! Je me demande que faire, dois-je dire la vérité ?

« Oui j’ai peur et alors ? Qui n’aurait pas peur !!? »

Je tente de reprendre mon calme, sans essayer de trouver une raison rationnelle à tout ce qui se passe. Je n’ai pas le temps de me poser de questions de toute manière, car les voies recommencent un peu plus douce cette fois.

« Ta sœur peut être, elle n’avait peur de rien, pas vrai ? Elle a même sauvé ta v… »

Je dépose alors mes mains sur mes oreilles pour ne pas entendre la suite. Comment savent-ils pour ma sœur, cela fait deux ans maintenant ! Moi qui pensais ne pas connaître pire, je suis servis. Quelque part je me sens lâche, j’essaye sans cesse de fuir la réalité des choses, j’ai beau aimer mes proches, depuis la mort de ma sœur, je me renferme sur moi-même, je ne supporte aucun contact. Je suis si on peut le dire, une sorte de chat sauvage, qui n’approche autrui que dans son propre intérêt. Néanmoins, cela ne m’empêche pas d’aimer très fort mes parents. C’est vrai qu’il est étrange pour une fille de mon âge de rester enfermer dans sa chambre, ou de ne sortir dans l’unique but de pratiquer régulièrement un sport, mais je ne veux plus lier de contact avec quiconque, j’ai trop peur une fois encore de me faire rejeter et blesser pour une chose que je n’ai pas choisis et que je changerai volontiers. Je préfère pour moi-même ne pas tomber amoureuse, ou me faire d’amis trop proche afin de ne rien regretter, afin de ne jamais les contrarier ou même les blesser de peur de n’être blessée moi-même par la suite. Je suis égoïste, oui peut être mais je suis comme je suis. Je me lève alors après cette longue réflexion solitaire et crie de toutes mes forces.

« Et je ne suis pas qu’une trouillarde !! Je suis aussi lâche et égoïste !!! Je ne suis pas ma soeur »


Décidée à ne pas céder, je reste droite et attend en silence, que les voies se manifestent de nouveau.

[HS: Merci beaucoup! Désolée pour la salle ! Je suis partie dans l'idée qu'elle était noir x_x ! je modifie ca d'ici ce soir ^^ ! Très joli forum ! Merci encore pour tout ! ]