"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Silliana ... ou le messager du néant | |
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Invité
| Sujet: Silliana ... ou le messager du néant Ven 11 Déc 2009, 18:07 | |
| Les premières secondes sont toujours les plus dures, une oscillation des premiers instants entre le néant et la vie. Mes paupières frémissent, d’abord de manière imperceptible, puis elles se froissent et s’ouvrent. La lumière m’agresse, elle est couleur sang, je referme mes paupières. Il est trop tard, je ne peux pas retourner au néant. Alors doucement je lève le rempart entre le monde extérieur et le monde intérieur. Un soupir s’échappe de mes lèvres, je vois ma main droite, mes doigts long et fin tressautent, animés par des mouvements lents. Ma joue est plaquée sur le sol dur et froid, lisse trop lisse. Je déplace mes mains, un bruit se répercute dans la pièce donnant un écho particulier au battement de mon cœur. Je frissonne, le sol m’insupporte. Je donne enfin l’impulsion pour me mettre debout. Le sol s’est enfin éloigné de moi, je trouve de nouvelle chose pour mes yeux que ses plaques noires brillant qui donnent un reflet flou de ma personne.
« Oh ! »
Un son inarticulé vient de sortir de mes cordes vocales, elles se sont cisaillées pendant un battement. L’horreur frappe mon esprit, et le déchire. L’eau remplit mes yeux, je ne perçois que le rouge sang de la pièce à présent. Pourtant, j’ai déjà compris, je me vois partout ne pouvant fuir nulle part. En moi, la peur et le doute s’affrontent, mais autre chose livre bataille, quelque chose de plus fort et d’écrasant. Cette pièce est un maelström d’instant qui m’a été volé. Les secondes s’égrènent au rythme de mon cœur. Je reste pétrifié au centre de la pièce.
Pourtant, mes longues jambes se mettent en fonction, elles m’emmènent vers une photo. C’est un bébé, c’est moi bébé, mon crâne est recouvert d’un léger duvet blanc, de la même couleur que mes ailes. Je jette un regard derrière moi, mes ailes sont toujours là. Deux belles ailes qui sont devenues plus grande et plus forte que sur la photo du moi bébé. Je me détourne et mon regard balaye de nouveau la salle, il se pose sur la photo d’une petite fille. Je m’approche. Je tends la main vers l’image. Je suis la courbe de l’ovale de mon visage sur le papier glacé. Sur cette photo, j’ai un sourire qui creuse des fossettes sur mes joues. Le moi adulte sourit, un sourire triste car je vois que déjà à cet âge, l’encre bleu-gris de mes yeux recèle l’infinie tristesse. Je me détourne la photo me fait mal.
Malheureusement j’en trouve une autre. Je suis plus âgée adolescente toujours le même sourire plaqué sur mes lèvres, mon premier flirt. En souvenir, je passe mes doigts sur mes lèvres, elles me paressent douces, tendres. Ma bouche sur la photo est gonflée de mon premier baiser, la couleur plus rouge qu’a l’accoutumé. Ma lèvre inférieure est légèrement plus grosse que la supérieure, une bouche légèrement charnue dirait-on. Je ne peux m’empêcher d’admirer la couleur blanche aux reflets bleuté de ma chevelure. Mes cheveux coulent en cascade sur l’ovale de mon visage, souple et brillant. De nouveau je retrouve une pointe de tristesse dans mon regard.
D’ailleurs, sur toutes ces photos, on retrouve la même expression. Ce sourire finit par me paraître artificiel.
Et puis soudain, elle est là, l’image de moi, nue, prise de dos, les cheveux relevés. L’immonde cicatrice part du bas de mon épaule droite passant sur ma chute de rein et termine sa course en haut de ma cuisse gauche. Affreuse chose qui déchire ma chair, je ne peux détacher mon regard de ce fil rosit. Je finis par lui tourner le dos tant l’horreur me prends à la gorge.
Tout n’est pas terminé, je me retrouve face à face avec mon reflet. Ma peau laiteuse contraste avec la lumière. Elle est si blanche que l’on peut apercevoir le réseau bleu de mes veines. Je porte un corsage pourpre qui rend honneur à ma silhouette toute féminine. Mes hanches étroites sont serrées dans le pantalon-portefeuille de couleur crème. Mes ailes sont légèrement lever. Je les étire pour en éprouver leur force. Les plumes sont bien alignées et ordonné, elles ont la même couleur que mes cheveux, blanches parsemé de reflet bleu. Je n’aurais pas aimé avoir une couleur blanche immaculée. Mon regard se soude au reflet que me renvois le miroir, me paralysant. Mon regard est triste, mes lèvres montent et dessinent un léger sourire.
L’image est trop insupportable, je me détourne et me recroqueville sur moi-même, les ailes affaissées. Je voudrais tant retrouver le néant…
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Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Silliana ... ou le messager du néant Ven 11 Déc 2009, 21:11 | |
| Elle me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Après avoir longuement parcourue la pièce, découvrant les clichés, la jeune femme me troua de son regard clair, elle croyait peut-être se percer elle-même à jour. Je la laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'étais ravi et agacé de voir une frêle créature dans son genre qui savait sourire devant certaines photos et pleurer devant d'autres. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si elle était réellement prête, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mon oeil étrange. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante, j'étais vexé qu'elle ne soit pas plus impressionnée que cela. Peut-être aurais-je voulu la garder un peu plus, jalousement? Dans un clignement de paupière, mes cils en pétales se refermèrent comme une grande fleur et quand celle-ci s'épanouit à nouveau, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement l'ange. Je plaquais ma main contre la paroi, y appuyant la clé rouge qui commençait à fondre, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à la jeune femme avec provocation et bienveillance, puis je m'embrassais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Silliana ... ou le messager du néant Mar 15 Déc 2009, 19:33 | |
| Le second battement est toujours le plus douloureux, un poison devenant son propre antidote pour ramené la vie. Perdu, le mot me semble faible par rapport à mes sentiments mais qu’importe ! Les minutes remplaces les secondes comme une pluie d’été. Je ne vois pas tout de suite l’œil même si mes yeux sont posés dessus. Je ne me rends pas compte de l’incongruité de ses cilles de pétales, trouvant ça beau dans cette pièce d’horreur. Soudain j’aperçois une lueur d’espoir, les flammes salvatrices brulent tout ce qui est moi. Pourtant ma joie est de courte duré je m’aperçois bien vite que je vais mourir par le feu. Une mort que je n’aurais pas choisi, je me console en me disant que le néant tant recherché reviendra me prendre dans ses bras. Le chant cristallin du verre briser vient de se jouer, révélant l’immonde bouche béante. Ne croyant pas en ma bonne étoile, mes jambes hésitent sur le seuil, le feu insistant balaye mes dernières craintes. Me voilà à cet instant dans le noir, je respire à nouveau, calmant les quelques battements de mon cœur. Le bruit sourd et persistant d’un froissement vocalisé fait bouger mes tympans. Ce bourdonnement me dérange, mais il donne des couleurs à cette obscurité. Mais les voies ne s’en tiennent pas là j’en perçois certaines plus que d’autres.
« Froide » « Cœur de pierre » « Sans cœur » Je leur murmure, pour ne pas les bousculer, qu’il faut se méfié des apparences. Elles sont bien souvent trompeuses. Si je parais si froide c’est pour me protéger. Mon cœur est bien trop tendre pour supporter les coups. Il m’a fallu nombres années pour édifier une muraille lisse et épaisse. Tout du moins c’est ce que je crois être moi. Et puis il me faut être dur dans mon métier afin d’être la plus juste possible. Les sons s’apaisent un moment et deviennent une mer calme, berçant le silence.
« Intransigeante »
La voie est grave et rocailleuse, elle prononce le mot comme une sentence. Je ne démens pas cette fois ci. Il le faut, ce que je suis ne me permets pas d’avoir des concessions. Il faut que la chose soit juste. Je l’accepte. Ainsi sont les choses.
« Courageuse »
Je rie, mon rire se répercute en avalanche. Le mot a été prononcé comme un reproche. Je fais un signe négatif de la tête. Dans ma vie, je cache ma peur, pourtant elle est bien là, me réchauffant à chaque pas. Même si je contrôle tout de mon aspect, il en va autrement de mon esprit. Le doute, la peur, la lâcheté, la tristesse se combat à l’intérieur. Toute ma personne reste lisse pour la plupart des gens. Seul les rares sachant lire la cartographie des regards, savent à quelle point l’apparence est trompeuse. C’est cela qui me dégoutte le plus. Ne pas réussir l’accord parfait entre l’apparence et l’esprit. Une honte qui me ronge, mais qui ne sera jamais avouée. |
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| Sujet: Re: Silliana ... ou le messager du néant Mar 15 Déc 2009, 20:53 | |
| L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cette femme a créées. Comme les autres, je me jette sur elle, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami à qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation. Toi qui te tiens au milieu de notre cercle, pourquoi as-tu abandonné? Nous aimerions entendre tes réponses, nous aimons fouiller ton âme. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Silliana ... ou le messager du néant Sam 26 Déc 2009, 21:21 | |
| Le dernier souffle est toujours le bienvenu, comme une promesse perdu qui recèlerait une seconde vie. Je sursaute, j’ai l’impression d’avoir goûter des lèvres inconnues, diaphanes et irréelles. La lumière qui n’était qu’un point devient plus lumineuse, de ce blanc immaculé qui m’insupporte. Pourtant j’ai compris qu’il faut aller à l’épreuve. Dans un premier temps ébloui par cette lumière violente je n’ose bouger. Puis recouvrant mon sens de la vision, j’admire la nouvelle salle. De l’eau, cela me surprends un peu, je plonge ma main aux doigts glacé dans le liquide neutre. Je fais un pas, puis deux. Je m’arrête je viens de me rendre compte que les volutes qui s’échappent, ne sont pas que des nuages nébuleux. Des illusions aussi réalistes qu’une vision. La scène que j’entraperçois, enfle jusqu’à occuper tout l’espace.
Le vent souffle dans mes cheveux j’ai de nouveau six années. Je balance mes jambes dans le vide en dessous de moi, inconsciente de la hauteur à laquelle je me trouve. La falaise rougit sous le couchant du soleil. J’entends un pas réguliers mais je ne me retourne pas le laissant venir s’assoir à côtés de moi. « Alors ! Silliana toujours dans les cieux ! » Je tourne la tête et plonge mon regard dans les yeux vert de mon interlocuteur. Je ne réponds rien car je ne vois pas ce qu’il y aurait à ajouter. Un peu gêné, je le vois se concentrer pour trouver les mots. « As –tu… hum ! As-tu des questions par rapport à ce que tu es. » De nouveau j’observe le couchant sans me préoccuper de l’individu. « Non, papa » Mal à l’aise comme toujours, il ne sait comment attirer mon attention. Je le sens bien mais je n’ai pas envie de l’aider. Alors, je me murs dans mon silence. Il pousse un soupir de résignation. « Silliana, être messager de l’oubli ne t’apportera pas que des peines. Les gens parfois souhaites ne plus se rappeler de chose et d’autre. Tu es une réponse à leur besoin et… »Il reprend son souffle pour continuer. « Et le prix qu’il paye n’est là que pour permettre un équilibre. Pfff ! Je m’exprime mal ! » -Je sais Papa. Je vais voir les personnes leur disant que leur prière est exaucer, ils oublieront un malheur comme ils le souhaitaient en échangent je leur fait oublier un moment précieux pour garder l’équilibre du cosmos. J’ai bien compris. » Je n’ajoute rien d’autre, mon père semble de plus en plus mal à l’aise, lui aussi ne fait qu’exercer ce qu’il est. Messager du savoir, un point c’est tout. « Bon je vais te laisser. » Je l’entends qui se lève, il hésite peut être voudrait il me passer la main dans les cheveux comme il le fait si souvent à ma sœur. Mais ses pas se sont déjà éloignés. Mes jambes continuent de se balancer donnant un rythme joyeux aux battements de mon cœur. Je ne m’en suis pas rendu compte mais mon visage est baigné de larmes.
Je retrouve la salle, le retour est assez violent. Je savais que je n’étais pas proche de ma famille. Pourtant la blessure est ouverte de nouveau, je me sens triste et seule. Je n’ai pas vraiment le temps de m’en remettre que déjà une autre illusion arrive.
Deux pupilles noires me retiennent en otage. Je ne suis guère plus âgée que pendant mon premier souvenir. Dix ans, peut être plus, je commence à avoir l’habitude de ce que je suis. Ma voix est neutre, mon apparence plaisante. J’explique lentement, doucement. Son regard devient vague, le néant a frappé. Le vent souffle à mes oreilles, il hurle et mugit. Je met un certain temps avant de comprendre que ce n'est pas le vent mais les pupilles noirs. Je n'ai pas conscience de la brutalité avec laquelle elles m'envoient valser au dessus de la crevasse. Je tombe, inconsciente du danger de mort qui s'approche. Je n'ai même pas l'idée de déployer mes ailes, pour ralentir ma chute. Et puis une branche vint à la rencontre de mon dos. Je n'ai pas le temps de me rendre compte, du sillon que le morceau de bois trace dans mon épiderme dorsale. La douleur me fait hurler. La rencontre brutale avec le sol, me coupe la respiration. J'ai mal au dos, je sens du liquide s'écouler lentement, j'ai envie de me battre, j'ai envie de vivre, alors je me relève. Je marche, un pas, puis deux, puis trois, pendant une seconde, une minute, une heure. J'avance, ne pensant qu'à mettre un pieds devant l'autre. Quand je retrouve la civilisation, j'ai oublié toute notion de temps, la douleur a rempli tant mon cerveau. Je ne sais rien de la fatigue, de la faim, ou même de la peur, j'avance, je veux vivre, alors j'avance. C'est une femme qui me trouve la première, elle hurle en voyant tout le sang, elle regarde ma jambe, pourquoi ma jambe, c'est le dos qui me fait mal! Je suis néanmoins son regard, je vois la dague planté dans ma cuisse gauche. Ce n'était pas une branche alors! La vision s'éloigne.
La suite de cette vision est encore plus confuse que le souvenir lui même. Je n'ai jamais réussi à me souvenir de ce moment, peut être est ce une chance pour moi. Je fronce les sourcils en regardant l'eau s'écouler dans la salle de lumière c'est ainsi que je nommerai l'endroit dans lequel je me trouve. De petites bulles s'échappent du torrent, une vision de nouveau m'envahit.
Je suis plus âgée, j'ai déjà eu mon premier flirt . Les pupilles sont toujours noir, mais elles sont plus agréable, aucune colère, juste une ombre chaleureuse. L'homme qui est assis de l'autre côtés du feu m'observe et m'écoute avec un sourire, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un content de me voir, heureux de savoir ce que j'étais. Sa mâchoire carré est ombragée d'une barbe de plusieurs jours, il se dégage de sa personne une attirance, presque animal. « J'aimerai une promesse avant que cela n'arrive. » Je pousse un profond soupir, finalement il est comme tout les autres. « Je ne peux rien changer, je ne suis qu'un messager. » « Non, je ne veux rien changer juste une requête vis à vis de toi! » Sa voix est douce et mélodieuse, je lui jette un regard surpris. « Cela dépendra de ta requête. » Il rit mais il me paraît un peut gêner, il passe sa main dans les cheveux. « J'aurais préféré que tu acceptes sans savoir. » Je me lève je n'ai pas le temps de jouer. Il me retient par ma main droite. De la gauche je tire la dague qui était plantée dans cette même cuisse, je la conserve toujours sur moi depuis ce jour. « Attends, je ne remet pas en cause ce que tu es, et ce que tu viens de m'annoncer. Je veux juste un nouveau souvenir c'est tout. Tu vas m'en prendre deux tu peux m'en offrir un. » Je le regarde surprise, je ne comprends pas où il veut en venir. Il a l'air si triste que malgré moi je me réassiez et, fait un signe de tête. Son sourire me fait manquer un battement. « Alors messager du néant, comment ça se passe? » Je suis assez étonnée de sa question mais mon visage ne laisse rien transparaitre. « Je ne suis pas messager du néant, juste de l'oubli. » « Je trouve que messager du néant ça sonne mieux. » Je fais une grimace il n'insiste pas. « Tu ne veux pas savoir comment je m'appelle. » Je fais signe que non. Je n'ai jamais vraiment parlé, et la conversation commence par être longue pour moi. « Tu es assez froide. Comme messager, voir pas très sociale. » J'accepte les mots, ils me font mal mais bon c'est ainsi. « Non! Nous sommes tous différent. Comme n'importe quel espèce. » Je suis triste mais ma voie reste normale. « Tu sais... Ton regard,... il te trahit. Je m'excuse de t'avoir blessé. » Il m'a prise sous le menton et tourne mon visage vers le sien. Je bats les cils ou ils battent tout seules car je n'ai pas l'impression de les contrôler. Mon cœur tambourine lui non plus je ne le contrôle plus. « Merci pour le nouveau souvenir. » Il se penche et dépose ses lèvres sur les miennes. Elles sont douces, je me laisse faire, dans les premières secondes. Mes lèvres s'animent d'elles mêmes, elles dansent avec celles de l'inconnu. Puis je me rappelles enfin ce qui se passe. Je le repousse, me lève et m'enfuis, sans demander mon reste.
Je reprends mon souffle. La dernière vision était mon souvenir le plus secret. Je me souviens de chaque parcelle des lèvres de mon inconnu. Je n'ai jamais su, s'il s'était moqué de moi, mais il m'a marqué de façon aussi indélébile que la lame de ma dague qui se trouve accroché à ma cuisse gauche. Depuis ce jour je suis Silliana Aïda, messager du néant. |
| | | ¤Admin¤
Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Silliana ... ou le messager du néant Lun 28 Déc 2009, 21:39 | |
| Des personnes différentes, mais toujours le même cheminement, les mêmes peines, les mêmes choix, les mêmes questions. Des erreurs et des joies. Comprendront-ils un jour que tout cela est vain? Cesseront-ils de se débattre, de lutter contre ce qu'ils ne peuvent changer?
Ils avancent vers leur destin, aussi implacablement qu'un papillon obsedé par une ampoule. Au bout du chemin, leur peau sera froide, leur corps rigide, les prunelles paliront, voilées par l'au-delà. Leur nom sera oublié, ainsi que tout le reste. Alors pour un temps encore, retournons nous sur la route déjà parcourue, oublions l'horizon, et regardons en arrière, par dessus notre épaule...
Serons-nous essouflé par le voyage qui nous attend? Nous ne le saurons qu'à la fin. Pour l'heure, il faut avancer, qu'importe le moyen, qu'importe le prix. Il faut franchir tous les seuils, ouvrir chaque porte. Je ne suis que la clé qui rend tout cela possible.
Dans un chuintement, les rouages s'activent, invisibles, gardien des serrures. L'eau s'agite, comme cherchant à fuir, et le niveau monte, encore et encore, portant l'ange en son sein. Il n'y a plus de mur ni de plafond, juste cette ascension sans fin... Maintenant qu'elle a réussi, elle peut tout oublier.[Tadam! Voilà, ton entrée est terminée! Tu peux désormais commencer le vrai rp. Je te souhaite officiellement la bienvenue.
Pour les demandes de rp, soit tu peux créer un sujet et voir si quelqu'un te répond, soit tu peux envoyer des MP aux gens pour leur proposer, sinon, tu peux poster ici. Tu peux aussi faire un peu les trois à la fois!
Tu sais que si besoin, tu peux venir me trouver.
J'espère que tu te plaira parmi nous, bonne et longue vie à toi!] |
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