"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Lethlana, Horreur artificielle | |
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Invité
| Sujet: Lethlana, Horreur artificielle Mer 16 Déc 2009, 21:15 | |
| Une sensation chaude et douce… Est de la chair ou du velours ? Lethlana ne saurait le dire. Elle ouvre péniblement les yeux, sa vue est floue, elle ne distingue que de vagues tâches colorées. Puis les choses s’éclairent. La chimère est dans une grande pièce rouge aux murs couverts de cadre et de miroirs. Sur chaque peinture, Lethlana à un moment différent de sa vie mais tout est en désordre, aucune logique, aucune chronologie ne semble régir cet enchevêtrement complexe. La créature essaya donc instinctivement de reconstituer le puzzle. Son enfance d’abord : un beau bébé humain bien fait, juste quelques cheveux sur le sommet du crâne et déjà de grand yeux ambrés. Son premier réflexe aurait été de détruire ce cadre si elle avait su qui l’avait mis là. Mais le propriétaire des lieux était peut être assez puissant pour en finir avec elle alors elle préféra rester prudente. Ha tien, un tableau de son adolescence ! Voilà qui était nettement plus supportable. Il faut dire qu’à l’époque, tout le monde la trouvait belle avec ses longs cheveux noirs et son corps bien fait. Trop bien fait s’il en juge par ce qui arriva à peine quelques années après. Son regard curieux se posa sur une autre œuvre : la voilà adulte, en blouse de travail blanche avec de petites lunettes rectangulaires. Elle sourit, ça faisait une éternité qu’elle n’en portait plus, plus besoin depuis le grand changement. En parlant du changement, elle trouva enfin une peinture en montrant les premiers symptômes : ses ongles pointus et l’absence de lunettes. Personne ne soupçonnait à ce moment là les expériences qu’elle menait sur elle-même. Car Lethlana était, à sa connaissance du moins, la seule personne ayant tenté suffisamment d’expériences sur elle-même pour devenir une chimère de son plein gré ou presque... Elle avait donc commencé par rectifier sa vue et avait transformé ses ongles en armes discrètes et redoutables qu’elle employa rapidement. Puis vinrent une longue, et certains diraient abominable, série de transformations et d’expériences visant à lui permettre de réaliser les rêves les plus fous de ceux qui avaient pris les choses en mains. Ce fut là leur malheureux mais il n'était pas temps de s'apeusantir la dessus. Une pensée effrayante assaillit alors son esprit ! Etait-t-elle encore capable de se métamorphoser ? Son corps hypersensible fut parcouru d’un frisson. Elle devait en avoir le cœur net. La chimère se positionna donc devant un miroir et se déshabilla : premier point encourageant, ses cicatrices étaient toujours là. Un effort de volonté, une simple pensée et l’enfer se déchaina ! Des cornes jaillirent de son front droites vers le ciel, sa bouche se garnit de crocs, des grandes ailes membraneuses sortirent des cicatrices de son dos, son bras droit s’ouvrit sur presque toute sa longueurs et fut remplacé par une pince chitineuse semblable à celle d’un crabe tandis que son bras gauche se tordit et s’allongea pour devenir un amas de cinq tentacules grouillants. Mais ce fut le bas de son corps qui subit les changements les plus drastiques : ses jambes se déformèrent et craquèrent, ses fesses s’ouvrirent pour laisser sortir un gros amas de chair qui prit peu à peu la forme d’un corps de panthère avec une queue de scorpion. Le monstre centauroïde admira sa discutable splendeur dans la glace mais très vite il lui fallu reprendre forme humaine. Car toutes ses greffes n’étaient qu’une demi-réussite et avaient un double prix à payer très élevé : le premier était l’épuisement aussi bien physique et psychologique et le deuxième, un appétit dévorant la poussant à manger d’énorme quantité de viande car il fallait beaucoup de protéines pour faire travailler son corps à un pareil rythme. Elle était tout de même rassurée et en profita narcissiquement pour se mirer dans la glace sous toutes les coutures. Elle profita également de le la sensibilité décuplée qui régnait dans cette salle pour parcourir ses cicatrices du bout de ses doigts fins. Son attention était trop centrée sur elle-même pour qu’elle remarque que quelque chose clochait. |
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| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Jeu 17 Déc 2009, 19:01 | |
| Huuuuuuum… Je n’apprécie guère la venue des ces êtres dans mon palais, ma salle, ma tanière, mon domaine. Je n’aime pas voir mes beaux murs sanglants se recouvrir de ces images futiles et sans intérêt. C’est une véritable invasion. Malheureusement j’ai besoin d’eux pour avoir un corps un temps aussi fugace soit-il. Tsss…
La femme apparaît face à la glace et moi, son reflet pour un temps, fait de même. Je mime chacun de ses gestes avec un ennui certain, le moindre battement de cil, le moindre froissement de vêtements. Je soupire mentalement tout en suivant le mouvement, retirant mes vêtements. Se croit-elle tellement belle qu’elle veut se mirer nue ? Tsss…
Le corps que j’ai revêtu change soudainement me surprenant sans que cela soit visible. Une grimace aurait put venir malmener mes traits. Je ne suis absolument pas ravi. Ce corps est moche, disgracieux et plus encombrant qu’autre chose. Je l’aime encore moins… Tsss…
Elle reprend forme humaine tout comme moi, les appendices idiots disparurent mais au lieu de continuer à la singer je prends possession de mon corps. Mes yeux, eux magnifiques et dignes d‘attention, viennent embellir son visage. Je cligne paresseusement des paupières. Mes cils incroyablement longs laissent entrevoir de manière hautaine ma pupille d’un rose éclatant. La femme s’observe tel Narcisse. Tsss…
Il est temps de me débarrasser de ce parasite. D’un air absent je lève ma main et je toque, trois petits coups pour attirer son attention… Puis le plus naturellement du monde je lui montre la clef rouge qui peut la libérer. A cet instant précis tous les autres miroirs explosent, tout comme les photographies dans une cacophonie peu élégante. Il ne reste que moi et elle, moi toujours impassible la clef dans la main. Ma salle est devenue un vrai dépotoir. Je grimace et fait demi tour dédaigneuse, après quelques pas je me souviens que le parasite est toujours là. Je me tourne à demi, lui lançant la clef qui au contact du verre fit exploser ce dernier miroir… Tsss… |
| | | Invité
| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Jeu 17 Déc 2009, 22:57 | |
| Voir le reflet du miroir bouger indépendamment d’elle intrigua Lethlana qui pencha la tête sur le côté comme pour s’assurer qu’on ne lui jouait pas un tour. En revanche, sa réaction ne lui plu absolument pas mais pour une raison qu’elle ignorait, elle ne détruisit pas le miroir. Au lieu de cela elle laissa la scène se dérouler devant elle jusqu’à ce que la clé rouge ne tombe dans ses mains après une explosion d’éclats de verre. Sont attention se tourna alors tout naturellement vers la porte qu’elle n’avait encore jamais vu, un tour de clé, un mouvement du poigné et… Rein !? Enfin rien, façon de parler. Un abîme noir impénétrable et infini aurait été une meilleure description de ce qu’il y avait devant elle. Curieuse, elle entra d’un pas alerte et décidé, ne faisant même pas attention à la porte qui se refermait définitivement derrière elle. Elle marchait, marchait et marchait encore mais aucun ne semblait vouloir interrompre sa marche. Ce fut avoir qu’elle entendit les premiers babillements des habitants de cette étrange endroit. Toujours aussi volontaire, elle tendit l’oreille… Mauvaise idée !
- ASSASSIN ! Tu les as tués ! TOUS ! Tués par plaisir ! CANNIBALE !
L’accusèrent ce qu’elle identifia comme étant les voix mêlées des femmes, maris et enfants de ceux qu’elle avait effectivement tués.
- Faux !
Répondit-elle froidement.
- Je n’ai fait qu’obéir aux lois ne la nature, je suis un prédateurs, ils étaient les proies. Ils ont perdu, je les ai mangés, telles et la règle du jeu. Et puis… On ne saurait dire que j’ai dévoré la chair de mes congénères, je ne suis plus comme eux depuis longtemps. - Blasphème, tu n’es qu’une transgression des lois de la nature derrière lesquelles tu te caches ! - Ha bon ? Voyez croyez ? Quel dommage ! Moi qui croyais avoir réussi à transcender ma nature humaine, à avoir créé un être complètement nouveau à partir de bout d’expériences dépareillées et par conséquent à me rapprocher un peu de la divinité. Est-ce que ça veut dire qu’il faut que je trouve un nouveau laboratoire pour faire encore plus d’essais ?
Demanda-t-elle avec toute la sincérité que lui laissait encore sa folie. D’ailleurs, elle tournait et furetait dans l’espoir de mettre la main sur la source de cette cacophonie, ne sachant pas si elle allait la câliner ou l’étriper.
- Et Wilfried ? Il t’aimait lui ? Pourquoi lui avoir fait ça ?
La question de trop Lethlana lança un regard noir dans la direction où elle avait entendu les voix pour la dernière fois.
- IL M’A VENDUE ! VENDUE PARCE QUE J’AVAIS DIT NON !
Hurla-t-elle alors que sa mâchoire semblait se distendre pour faire passer les mots avec plus de forces.
- D’ailleurs, ça ne l’a même pas empêché d’arriver à ses fins, c’est dire ! C’était lui le détraqué pas moi. Alors ne venez pas m’accusez de je ne sais pas quoi, je suis sa victime avant d’être son bourreau.
La chimère se referma sur elle-même comme pour se cacher dans une coquille et commença à pleurer en reniflant.
- Les monstres peuvent donc pleurer ? - Les monstres, c’est eux !
Se plaignit-elle son conviction, comme une enfant punie injustement par des parents trop sévères qui ne cèderont pas. Les voix riaient, sarcastiques, elles venaient de remporter leur première victoire. La créature artificielle avait juste envie de sortir à présent et de tuer pour se passer les nerfs. Enfin, après avoir assez pleuré pour chasser ses mauvais souvenirs. Plus de curiosité, plus de bravades, juste l’envie d’être loin. Les voix semblaient à présent discuter entre elles, débattant sur le sort réserver à cette... Chose ?
- Je ne suis ni le bien, ni le mal... Je suis au dessus de ça. Je suis la vie dans sa floraison la plus anarchique... Je change, grandis et m'adapte. Mon esprit va et vagabonde, mon instinct est en éveil... Je veux ma poupée...
L'ancienne scientifique éclata de rire, elle était bien au chaud, protégée par sa folie... Loin, loin, loin de tout... |
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| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Ven 18 Déc 2009, 20:46 | |
| Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci est pire que tous. A peine est elle arrivée dans notre antre que nous nous jetons sur elle, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'elle a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée. Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais elle, elle tente de se défendre. Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de cet ange. Elles mordent. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, c'est une trappe ouverte donnant sur une dernière salle. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Lun 21 Déc 2009, 19:58 | |
| Lethlana ne bougea pas, elle se laissa englober par la lumière blanche et glissa vers la salle suivante sans même s’en rendre compte. Ce ne fut que le contact de l’eau sur sa peau qui la tira de ses rêveries psychotiques.
- Tiens ? Je suis où ? Et j’ai le cul dans l’eau en plus !
Constata-t-elle simplement sans toutefois se relever. Elle regarda simplement les ondes se propager dans le courant clair. Puis un reflet attira son attention. Rien de surprenant dans cet endroit baigné de lumière pensa-t-elle d’abord mais ensuite elle remarqua que le dit reflet était en fait comme la projection d’un film sur son passé. Sa curiosité piquée au vif, elle regarda tout en se souvenant ce moment volé de sa vie. Tout devenait clair, les tenants et les aboutissants de son existence étaient révélés au grand jour, il n’y avait plus rien à découvrir sur la renaissance de la chimère cauchemardesque.
*****
Le bruit des pas du chef de projet résonnait dans les couloirs du laboratoire. Il entra dans la salle principale du projet prométhéan. La porte automatique s’ouvrit pour le laisser passer. A cette heure tardive, il n’y avait plus qu’un seul scientifique et deux assistants pour surveiller celle qu’ils appelaient le spécimen. L’homme s’avança en lissant sa barbe blanchissante d’un air absent jusqu’à arriver derrière le scientifique de garde.
- Alors, qu’est ce que donnent les dernières analyses ?
Demanda-t-il en prenant un bloc notes. Le subordonné consulta son propre calepin, perplexe.
- Hé bien, les résultats sont mitigés. Grâce au grimoire de Moïl nous avons beaucoup progressé dans l’art des greffes trans-espèces mais là je crains que nous n’ayons dépassé le point limite… - Continuez… Ordonna le chef de projet en notant les observations. - Bien, toutes les greffes ont pris et le processus de dissimulation et au point, il ne reste que des cicatrices superficielles. Mais la surabondance de greffons engendre un énorme besoin alimentaire ! Elle doit avaler presque 50 kilos de nourriture par jours pour alimenter son corps énorme et même sous forme humaine sa masse reste importante, presque le double de son poids ordinaire, soit 150kilo. - Humhum… - De plus, la masse d’appendices semble avoir des effets néfaste sur sont système nerveux et son psychisme. Chaque nouvel implant semble la rapprocher un peu plus d’un comportement animal et elle souffre de nombreux tocs gestuels. - Parlez moi se ses performances ! - Hé bien, ses ailes la porte, elle est capable de décoller sans élan mais elle ne tiendra guère plus d’une demi-heure avant d’être à bout de souffle. Ses branchies s’encrassent dès que l’eau est trop impure ou trop salée son autonomie sous marine ne dépasse plus les 20 minutes, pas de quoi en faire un bon agent sous marin. Ses tentacules sont puissants mais ils risquent de s’arracher s’il elle tire des charges trop lourdes. En revanche, son corps de panthère est une réussite, sa vitesse de course est bonne et ses griffes affûtées. - Donc, à votre sens ce projet n’est qu’une réussite partielle ? - En effet. Il est impératif de travailler sur l’impact psychologique du processus. De plus, dans le cas présent, la diversité des greffons fait qu’il est difficile de tous les employer en même temps, ils se gênent les uns les autres, certains ont même des déploiements incompatibles. Si elle se transforme complètement elle est certes très effrayante mais en réalité elle serait bien plus dangereuse si elle ne déployait que quelques appendices choisis avec soin mais ça, elle n'a plus assez de dicernement pour le faire depuis des semaines. - Je vois… Il est donc bientôt temps de s’en débarrasser et de trouver un autre sujet sur lequel nous raffinerons le procédé. Faites les dernières transplantations avant de vous assurer que nous maitrisons complètement la partie biologique du protocole opératoire et ensuite vous disposerez de cette… Chose. - Bien monsieur.
*****
Pendant ce temps, dans sa cellule vide et froide, Lethlana était allongée en boule à même le sol, songeant au passé, phénomène assez rare pour qu’il mérite d’être signalé.
Sa naissance d’abord, dans une famille bourgeoise aisée de campagne. Un heureux évènement banal comme il y en a des tas dans le monde, une petite fille aux yeux clairs et aux cheveux noir comme le jais. Elle songea dans un soupir à la banalité affligeante de son enfance, ses joies et ses peines communes à tous les petits êtres vivants.
Un reflet de la fin de son adolescence, enfin. Le destin a voulu que la jeune femme soit brutalement séparée de ses parents, morts lors d’un tragique accident une nuit de blizzard. Alors qu’elle rangeait des affaires de famille, la jeune passionnée de science trouva un vieux livre poussiéreux intitulé : le grimoire de Moïl. L’ouvrage contenait un traité complet sur les greffes inter-espèces, les procédures chirurgicales et magiques nécessaires pour créer des être nouveaux à partir de morceaux de créatures diverses. Cependant, la bourgeoise n’avait aucune connaissance en magie. Mais, poussée par sa curiosité et son désir de concrétiser sa passion, elle se mit en quête d’un sorcier talentueux pour l’assister. Ce fut un certain Wilfrid Schtat qui répondit à l’appel et à ses exigences. Ensembles, ils menèrent des expériences plus que concluantes sur de petits animaux : des souris avec des ailes de papillon, des rats avec des branchies de poissons et autres… Mais Lethlana voulait aller plus loin. Myope à l’époque, elle décida de tenter une expérience sur ses yeux afin de corriger sa vue défaillante. Avec l’aide de son compagnon et une magnifique paire d’yeux d’aigle, ils tentèrent l’opération qui fut une grande réussite. Réussite qui les galvanisa mais qui annonça également un funeste destin pour la jeune scientifique.
Wilfrid avait développé une véritable fascination pour sa collègue de travail, tant pour son talent et son goût du risque que pour sa beauté. Aussi commença-t-il à lui faire des avances, puis la cours. Mais la jeune femme n’était absolument pas intéressée, complètement dévorée par sa passion pour la science d’une part et tout simplement pas prête pour avoir une relation sérieuse et suivie d’autre part. Elle le repoussa donc, sans penser à mal mais plutôt maladroitement. Malgré tout, le magicien décida de rester et de continuer leurs travaux. Mais vexé et frustré, il décida de donner une leçon à la demoiselle et prit contact secrètement avec l’organisation des scientistes. Son idée au départ était que ses derniers volent leurs travaux et que, désespérée, elle vienne se réfugier dans ces bras. Mais la réalité fut tout autre ! Non seulement ils volèrent les résultats et les spécimens de la scientifique indépendante mais en plus ils la capturèrent avec. Soucieux de préserver le secret et n’acceptant pas qu’un indépendant, une femme par-dessus le marché, ai pu atteindre un tel niveau dans l’art de la biologie, le chef du projet Prométhéan ne proposa même pas à Lethlana de s’associer à lui. A la place, il en fit son principal sujet d’expérience, usant du grimoire de Moïl et de ses notes personnelles pour en faire le monstre qu’elle était aujourd’hui. Cette période de son existence était particulièrement floue et même les reflets de l’étrange lac semblaient devenir confus : Elle se revoyait sur les tables d’opérations, solidement sanglée, et chaque fois un nouvel appendice était ajouté. Griffes, tentacules, ailes, pinces… L’enchevêtrement grotesque qu’elle avait appris à faire sien et à aimer. Car le scientifique avait raison. Chaque greffe faisait d’elle un animal et détruisait sa psyché. D’abord forte et rebelle, la chimère ne tarda pas à accueillir chaque nouvelle expérience comme un don et commença à vouer un culte à son corps monstrueux.
*****
Ce n’est que le jour de sa mise à mort qu’un évènement inattendu se produisit : les électrochocs qui devaient la tuer presque sans douleur dans sa cellule ne furent pas assez forts. Au lieu de brûler ses nerfs et de détruire son cerveau, ils se contentèrent de la mettre dans le coma. On se débarassa alors du corps en le jetant dans les égoûts où il dériva jusque dans une fosse commune glauque. Mais la chimère avait la peau dure, ou une forte envie de vivre et elle se réveilla après quelques jours, affamée, affaiblie et dans un état de confusion mentale avancé. Elle commença par un repas cannibale gargantuesque à base de morceaux de viande pas trop pourris provenant des cadavres de spécimens de la fosse. Puis, après avoir reconstitué une partie de ses forces, elle quitta l’endroit pour ne plus jamais y revenir.
Depuis, Lethlana errent dans le monde pour satisfaire son insatiable curiosité. Peut-être recherche-t-elle à rassembler les morceaux éparpillés de sa raison, à trouver des réponses à ses questions parfois complètement dénuées de raison. Une tâche fort peu aisée à vrai dire… Surtout que, lorsque la réponse ne lui convient pas, elle a pris la mauvaise habitude de détruire la source de sa frustration. Mais qui sait ? Peut-être un jour parviendra-t-elle a redevenir un être sensé, voir à redevenir humaine ? Seule la suite de son voyage pourra nous le dire… |
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| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Mer 23 Déc 2009, 00:03 | |
| C'était toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Je voyais cette jeune femme s'écrouler sous le poids du passé et pourtant je continuais imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. En cela était ma seule finalité, je n'existais que dans ce but, je ne me réalisais que lorsque j'égrenais le chapelet de l'histoire, le reste du temps je n'étais qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais la démone n'aurait jamais pu quitter l'endroit et elle serait resté prisonnière de cette salle. Il fallait donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observais avec eux leurs histoires, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espérais qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'avais vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivaient plus à m'atteindre. Il n'y avait que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui m'émouvaient encore. La petite clé lumineuse, apparu dans un souffle, fila comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barra l'air d'un soupir et se ficha dans la poitrine de la malheureuse. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve. Lourd cœur, lourd cadenas, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans l'ouverture que je dessine. L'eau s'enfuit dans le trou noir, il aspire tout, la succube est entrainée, comme tirée par les chevilles, les poignets. Maintenant qu'elle a réussit, elle peut tout oublier.( Et voilà bienvenue à toi et bon jeux!! ) |
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| Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle Mer 23 Déc 2009, 16:44 | |
| Soit la bienvenue parmi nous, tu sais déjà que tu peux venir nous voir si tu as besoin de quelque chose!
Bon Jeu! |
| | | | Sujet: Re: Lethlana, Horreur artificielle | |
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| | | | Lethlana, Horreur artificielle | |
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