New Path [PV Neil] E

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0.4 // New Path

.. ..« Et surtout n'oublie pas que plus les conditions d'entraînement sont dures, plus il sera gratifiant. Si jamais tu en as l'occasion, essaie-toi à la natation le long des côtes sud-est de Loïli. Tu pourras prétendre nager aussi vite que les sirènes... »

C'était ce que le major Eiserkrieg lui avait sortit comme excuse il y a quelques années au beau milieu d'un jogging où Tyril croulait sous une trentaine de kilos d'équipement. Le jeune homme allongea sa foulée et accéléra, filant comme une flèche sur le chemin rocailleux. Vêtu de simples vêtements de cuir et de chaussures d'occasion, les pensées se bousculaient sans sa tête, l'empêchant d'avoir une idée claire de la situation :

.. ..

" Comment j'ai atterris ici sérieux ? Qu'est-ce que je dois faire ? Bah j'ai aucune compétence en alpinisme, il ne me reste qu'a continuer tout droit. On verra bien si je trouve quelque chose... "

Il bondit, franchissant avec une aisance dérisoire les quelques mètres qui le séparait d'une corniche. Et sans même prendre la peine de reprendre son souffle, continua à courir au travers des détroits rocheux.

.. ..

" C'est génial de courir comme ça, sans avoir à me soucier d'où je vais. Ça fait bientôt fait deux heures que je vais à ce rythme et je ne suis même pas essoufflé. D'ailleurs d'où me venait cette force tout à l'heure ? Bah après tout je vais bien, c'est l'important. "

En effet, après 5 ans de captivité il se retrouvait du jour au lendemain perdu au beau milieu d'une chaîne montagneuse qu'il soupçonnait être la Ceinture de Brendian. Monts parsemés de taches couleur rouille, sans doute dues l'exploitation minière intensive de cette région. Son dernier souvenir était les nombreuses heures qu'il avait passé dans le lit de son amie d'enfance. Cela ne datait d'il n'y a à peine quelques jours, pourtant il avait l'impression que cela appartenait déjà à une époque lointaine.

L'étroit sentier s'élargit, quittant la falaise et pour s'enfoncer dans plus profondément dans la montagne. Tyril le suivit, de toute façon il n'avait nul autre endroit où aller. Et en passant, il voyait mal les Scientistes relâcher un de leurs précieux cobayes à l'état sauvage, donc mieux valait s'éloigner autant que possible du Lan Rei Ouest, quitte à errer dans la nature.

La végétation s'étoffait au-fur-et-à-mesure qu'il progressait. Le chemin s'était mué en une route maculée de mauvaises herbes. Les cimes des montagnes avaient disparues de son champ de vision, drapées d'immenses nuages. Le vent s'était également dissous dans l'atmosphère, bloqué par quelques rochers et conifères biscornus qui avaient réussis à survivre tant bien que mal à cette altitude frisant les 5'000 mètres. D'autres étaient écrasés au sol, le tronc recouvert d'une épaisse pellicule de lichen striée de griffures aussi larges que le bras de Tyril.

Un rictus joueur se dessina sur ses traits. Il arqua son corps, puis sans perdre de vitesse, bondit sur un pin à moitié déraciné qui ploya sous son poids.

.. ..

« ... -_-' »

L'arbre émit un craquement qui résonna à travers la clairière. L'écorce se brisa sous son poids. Quel abruti, cet arbre était mort. C'était pourtant évident...

.. ..

« Et merde... »

Le bois vermoulu se scinda en deux, tout son corps passa au travers. Il bascula la tête la première sous une nuée de branches moisies. Le tronc tomba également, sifflant à quelques centimètre de sa tête. Une épaisse couverture de mousse amortit sa chute. Son corps, maintenant recouvert d'écorchures, glissa sur cette cascade verte avant qu'il ne roule à nouveau sur le sol tapissé d'aiguilles de pin.

Il était étendu, à moitié sonné, sa chevelure cuivrée infestée d'asticots et les membres à vif. A nouveau saisi d'une inexplicable frénésie, il se releva, balayant l'endroit de son regard ambré, un éclat de folie dans les yeux...

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___ ___ ___Le hasard, c’est dieu qui se promène incognito.
___ ___ ______ ___ ___Albert Einstein

___ ___ ___Neil marchait déjà depuis plusieurs heures entre les hauts sapins qui recouvraient cette région quand il atteignit le sommet d’une petite colline. Malgré sa taille, elle lui offrait cependant un panorama de l’environnement immédiat. Sur la droite de son chemin s’élevaient les monts de Pan Rei tandis que la gauche un plateau relativement vaste, couvert de conifères, se terminait plus loin pour laisser les montagnes prendre le relai.
___ ___ ___Le scanner était censé repérer les membres équipé de puces de la Firme et plus précisément le cobaye qui avait été libéré quelques temps plus tôt dans la région. L’idée était de garder le rôle de Neil inconnue au cobaye, de façon à ce que ce dernier agisse de manière naturel. La décision avait été prise à la va-vite juste avant le jour du départ. Le petit point vert clignotant se trouvait à présent dans le périmètre du quatre cent mètres ; Neil scruta la forêt à la recherche improbable de sa cible. Heureusement, un énorme craquement déchira le calme des monts et Neil se retourna pour admirer le cobaye chuter d’un tronc brisé.
___ ___ ___« Pitoyable » pensa-t-il en se précipitant vers son objectif. Il parcouru rapidement la distance les séparant et s’approcha, essoufflé par le poids de son barda, de la crevasse. Au fond de celle-ci, le cobaye époussetait ses habits décoré des branches et échardes fraichement arrachées. Le jeune homme, plus vieux, mais légèrement plus petit que Neil, portait des habits de la Firme et semblait un peu perdu. « Un type banal, dans le fond » se dit Neil en voyant son apparence générale. Il s’était attendu à quelqu’un de plus impressionnant, même si il était conscient de sa propre méprise, la quantité de fois que l’importance du projet lui avait été rappelée laissait imaginer… « Mieux ». Ses cheveux cuivrés s'accordait plutôt bien avec ses yeux ambrés. Contrairement à Neil, le cobaye avait de manière évidente subi un entrainement physique poussé... Ce qui ne lui avait pas éviter de tomber lamentablement dans ce matelas de mousse, songeait il.
___ ___ ___Soudain, une question traversa l’esprit de Neil : « comment vais-je établir le contact ? ». Il s’agissait là d’un détail auquel il n’avait pas pensé et qui, selon la tournure de la chose risquait de compromettre la mission. La réponse fut rapide ; le jeune homme en contrebas l’aperçu et arrêta son activité. Neil, jusque-là accroupi derrière un rocher, se releva.
___ ___ ___-Salut… lança-t-il bêtement.
___ ___ ___Il rangea discrètement son scanner tandis qu’il s’approchait.
___ ___ ___-Comment t’appelles-tu ?
___ ___ ___La question était d’ordre pratique. Neil connaissait le nom du cobaye et feindre sa propre ignorance, bien qu’obligée, lui cassait les pieds.

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__

Tyril releva la tête. Son regard croisa celui d'un homme qu'il pris d'abord pour un quinquagénaire. Il plissa les paupière, la silhouette de l'homme se découpant dans le ciel éclaircis avait quelque chose d'inquiétant. Le nombre impressionnant d'équipement et de bagage en tout genre formait une masse grotesque dont émergeait un matelas et divers ustensiles de cuisine. L'homme esquissa un mouvement, Tyril eut le temps d'apercevoir le manche d'une brosse à dent verte avec des traits blancs et de petites décorations bleues foncées et claires...

« ... !!! »

« Salut... »

Il s'approcha de lui d'une démarche leste et souple. Baigné dans la lumière ambiante de la clairière, son visage lui apparu au grand jour.

L'homme était grand. Malgré son mètre 86, il était dépassé de quelques centimètres. Des mèches de cheveux bruns tombaient sur son visage dont les traits, déjà marqués, étaient accentués pas d'impressionnant cernes. En réalité il devait être légèrement plus jeune que Tyril, même si il paraissait à première vue beaucoup plus vieux. Quelque chose de cynique et froid émanait de cet homme. Pour finir, une paire d'iris d'un azur glacial complétaient le tableau, s'accordant à perfection avec le personnage.

« Comment t’appelles-tu ? »

Sa voix traînante accompagnait chacun de ses mots. Il se planta face à lui, une expression indiquant bien que seule la politesse d'usage lui faisait prononcer ces mots. Tyril pris son inspiration, c'était la première fois qu'il établissait le contact avec quelqu'un hors du Lan Rei Ouest. Hors de question de se planter.

« Je suis Tyril Valtheryon. Et toi, comment tu t'appelles ? »

Sans même laisser le temps à son interlocuteur de répondre, il enchaîna :

« Je cherche à passer ces foutues montagnes, tu sais comment faire ? Au fait c'est marrant, ma brosse à dent à la même couleur que la tienne ! »

Le visage radieux, il planta ses yeux dorés dans le regard saphir du jeune homme. Une chose était sur, il était extrêmement chanceux de tomber sur lui plutôt que sur un sous-fifre de la Firme !

__

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___ ___ ___« Qu’est-ce que ma brosse à dent vient foutre dans cette discussion ? » songea Neil « qui c’est, ce crétin heureux, ce charlot dans lequel on a implanté un tel projet » ? Il était frustré… Il avait envisagé toutes les possibilités quant au caractère et aux caractéristiques du sujet. Parmi toutes celles-ci, l’imbécile constituait l’une des pires options de son point de vue. Cependant, lui, qui ne se considérait pas comme membre de cette catégorie, prit le soin de ne rien laisser entrevoir de son mécontentement… Ou très peu.
___ ___ ___-Pourquoi donc essayiez-vous de passer ces montagnes ? répondit Neil tout en posant son sac pour ranger sa brosse à dent ; dépasser de son sac n’était pas ce qu’il appelait correctement rangé. Dans tous les cas, je vois que tu ne portes rien, et je me permets de supposer que dans toutes les directions que vous aillez pour le moment, vous ne pouvez que rapidement finir vos jours. Vous ne pensez pas ?
___ ___ ___Neil remit son sac sur ses épaules et regarda le jeune homme, Tyril, toujours en contrebas. Le jeune homme avait changé d’expression en le voyant, il semblait plus heureux, comme si cette rencontre lui était bénéfique : « quelle ironie ». Il décida de lui laisser une chance ; c’était tout de même sa mission.
___ ___ ___-Voici une conséquence simple de ma première hypothèse : vous avez besoin d’aide. Vous êtes chanceux, comme vous avez pu le deviner, j’ai du matériel et pas qu’un peu. Vous voyez où je veux en venir ? demanda Neil, insistant.
___ ___ ___Il le savait, cela n’était pas d’une grande politesse, loin de là. Il souhaitait forcer une réaction, dans l’espoir de mieux connaitre son interlocuteur et espérait accueillir un nouveau propos plus digne de réflexion que la couleur de sa brosse à dent.
___ ___ ___-Je sais comment traverser ces montagnes, Valtheryon.
___ ___ ___Neil vouvoyait, il ne tutoyait que très rarement… il se rappela qu’il ne s’était pas encore présenté : « aucune importance, il le saura tôt ou tard… vais-je lui donner mon vrai nom » ? La question méritait qu’on s’y penche dessus, mais allait bientôt nécessiter une réponse tranchée.

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__

Tyril grimaça, partagé entre le dépit et la joie. D'un côté cet homme représentait sa seule chance de quitter les Monts de Pan Rei, à moins de se jeter du haut de ces 4'500 mètres d'altitudes et prier pour survivre. De l'autre, son antipathie était presque palpable, au point qu'elle lui en procurait des picotements. C'était sans compter sur le fait que son élocution, sa façon de parler, avait une désagréable ressemblance avec certaines grosses têtes qui s'occupaient de lui autrefois. Ce n'était assurément pas ce à quoi il s'attendait de la part d'un homme seul au milieu des montagnes. Il reprit une expression plus neutre, avant de répondre :

« Effectivement, si tu... vous pourriez me filez un coup de main pour quitter ces montagnes en direction de l'est, ce serait pas de refus ! »

Il remonta la pente qui le séparait de son interlocuteur en quelques secondes. Il avait passé sa vie sous les yeux des scientistes qui le regardaient d'en haut, comme observant un rat dans une cage. Il était bien décidé à mettre un terme à cette vie. Comme il s'en doutait, le bougre était grand. Quatre à cinq centimètre en plus, minimum. Il était toutefois doté d'une constitution nettement plus frêle que la sienne.

« Nous feront les présentations en chemin. C'est que je... je suis plutôt pressé de quitter ces lieux pour le moment. »

Il avait tendit une main, un sourire sincère sur son visage, visage sur lequel des mèches cuivrées tombaient sur ses traits finement tracés. Ce geste pouvait être interprété de deux façons différentes. Soit la demande de porter sa part de la charge, soit une franche poignée de main.

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___ ___ ___Une main tendue qu’il fallait évidemment serrer. L’air était plutôt frais et une légère bruine pointait timidement : « rien de pire pour se retrouver trempé jusqu’aux os ». Le cobaye semblait honnête, même sympathique.

___ ___ ___« Il est aussi primordial que vous ne vous attachiez pas à lui ; c’est un cobaye » !

___ ___ ___Neil, après une courte inattention, répondit à la poignée proposée : une poigne solide.
___ ___ ___-Nous ferons donc route ensemble.
___ ___ ___Il sortit de l’une de ses poches une carte pliée qu’il déploya sous les yeux de Tyril. Il pointa un point au milieu de la forêt vierge, seul le relief permettait de se repérer.
___ ___ ___-Nous sommes ici.
___ ___ ___Il traça de son doigt un trait au travers de la carte.
___ ___ ___-Voilà les montagnes à franchir. Il est relativement tard, j’aurai donc tendance à proposer que nous trouvions un endroit pour la nuit. Nous pouvons déjà avancer un petit peu, mais il ne faut pas tarder, de nuit, trouver notre chemin sera bien moins aisé.
___ ___ ___Il tourna la tête vers Tyril qui l’avait patiemment écouté jusque-là. Neil avait remarqué sa légère déception au début de leur rencontre et essayait, raisonnablement, de se montrer plus amical. Il fallait partir d’un bon pied et monter Tyril contre soi, ne serait-ce qu’un peu, n’était pas la solution la plus approprié pour Neil.

___ ___ ___« …doit l’être, impérativement »

___ ___ ___-Cela vous va ? Et il faut que vous pensiez à ce que vous souhaiter et avez besoin… Comme matériel. Rien ne presse, nous verrons cela en temps voulu, mais je ne compte pas transporter la totalité de mon sac à travers ces montagnes.
___ ___ ___Neil entama quelques pas et invita Tyril à le suivre et lui répondre en chemin.

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___

Soulagé que son nouveau compagnon ne soit, au final, pas aussi froid qu'il n'en avait l'air, Tyril ouvrit la marche. Craignant que la lourde charge ne brime trop son compatriote, il avança tout d'abord à une vitesse modérée. Pourtant il ne semblait avoir aucun mal à suivre, malgré son lourd paquetage. Ainsi, au bout d'une dizaine de minutes, le rythme s'installa de lui même, rapide et précis. mais néanmoins prudent. Il répondit enfin, d'un voix dont aucun soufflements ou halètements ne venait troubler la compréhension :

« Vous savez, tout cela me convient parfaitement. Pour ce qui est du matériel, je m'en fournirais à la ville la plus proche. Tout particulièrement des vêtements un peu plus dignes que ceux-ci... »

« ...ainsi qu'une arme. »

Chuchota-il pour lui même.

Il avait passé 20 ans à survivre dans les endroits les plus malfamés d'Altar. Se retrouver désarmé dans un lieu dans lequel il n'avait jamais mis les pieds le mettait mal à l'aise. Pour lui cela était synonyme à un suicide, à présenter sois-même la gorge au premier truand venu...

Le ciel devint de plus en plus sombre au fur et à mesure que la nuit tombait. Les arbres devinrent plus nombreux et l''oxygène moins rare tandis qu'ils descendaient des Monts Pan Reï.

« Tu cours plutôt bien, comment est-ce que t'as appris à tenir ce rythme ? »

« Grâce à un type aussi tordu qu'aimable. »

« Tu viens du Lan Reï Ouest ? »

« J'y ai juste fait mon service, je suis originaire du continent. »

« Tu as de la chance de pouvoir voyager. Ça doit être génial de parcourir le monde d'un bout à l'autre ! »

« Cela dépend pour quelles raisons... »

« ... ? »

Tyril ne lui demanda pas son nom. Ce n'était, à première vue, pas le genre d'homme à omettre ce genre de détails sans une bonne raison. La pluie s'intensifia. Le vent se mit à souffler. Un puissant vent du nord, qui s'infiltra entre les vêtements, faisant frisonner le corps entier. Finalement ils s'arrêtèrent dans un bosquet relativement couvert des intempéries du climat. En quelques minutes, la tente fut dressée et les deux sacs de couchage prêt à l'emploi. Seul manquait le feu...

« C'est trop bête... si seulement on avait du Bois d'Horan. »

« Du quoi ? »

« Du Bois d'Horan, c'est un bois spécial capable de faire ronfler le feu même si le temps actuel était deux fois pire. »

« J'ai mieux, regardez... »

« Des huiles inflammables ? Si c'est le cas fais la viande plutôt saignante, cela gâcherait trop la saveur de... »

« Et voilà, un réchaud de première catégorie ! »

« ... »

« Valtheryon, vous aimez vraiment cuisiner. Je me trompe ? »

« Oui, c'est une sorte de passion tu vois. Enfin, au départ je n'avais pas tellement le choix... »

Tandis que son nouveau compère s'occupait d'allumer le réchaud, il lui narra en quelques mots son enfance dans les ruelles basses de Altar. Comment il rejoignit la Fraternité et la rencontra lorsque il fuyait les créanciers de ses parents dont il n'avait aujourd'hui plus aucun souvenir. Et enfin, les raclées que son capitaine se faisait un plaisir de lui coller lorsque la viande n'était pas à point...

[pour les dialogues, nous nous sommes mis d'accord au préalable sur msn ]

Invité

___ ___ ___Neil écoutait à moitié son compagnon. L’autre partie de son attention était occupée par le réchaud qui ne tarda pas à montrer ses premières flammes.
___ ___ ___-Aujourd’hui, j’ai de la viande, mais les autres jours, il faudra sûrement chasser. J’ai un fusil pour ça dans mon sac.
___ ___ ___Tyril continuait à débiter sa vie, comme si Neil s’était tu. « Après tout une vie de captivité, il doit en avoir à raconter, des conneries ». Il déposa les fines tranches de viande sur la petite grille surplombant la flamme bleue et alla s’asseoir près de son barda qu’il commença à déballer. Il devait trier le nécessaire du superflu, attribuer du matériel à Tyril et préparer le parcours du lendemain.
___ ___ ___-Alors voilà un sac pour vous, je vais vous y mettre de l’utile comme de nouveaux habits et quelques trucs pour le commun, je pense à la casserole et la bâche, par exemple. Cela vous va ? demanda-t-il tout en commençant le tri.
___ ___ ___Neil sortit également les armes et le matériel informatique. À peine eu-t-il mis la machine sur tension que Tyril interrompit son récit pour l’avertir que la viande était cuite. « Comme je m’y attendais, le cuisinier surveille sa nourriture ».
___ ___ ___Ils mangèrent durant la dernière ligne droite du soleil pour rejoindre son lit, alors que la pluie diminuait. Ils se couchèrent parmi les hauts conifères les entourant, sous la tente kaki qu’avait transportée Neil.

___ ___ ___Objet: Rapport no 1 – Réf. 12-3-7
___ ___ ___Destinataire: Dr. Tourdevol
___ ___ ___Copie: Dr Kurotani
___ ___ ___Niv. 3 – 57 ‘’03’12N / 01’’56’19E

___ ___ ___Le contact a été établi sans heurts. Le cobaye est de plutôt bonne volonté et souhaite manifestement élargir son horizon. Il veut traverser la ceinture de Brendian ce que je l’aiderais à faire dès demain. Puis, je tenterais de rester pour une raison ou pour une autre à ses côtés. Je n’ai pour l’instant pu observer aucun effet du projet sur le patient, dont l’état de santé semble relativement bon.

___ ___ ___R. à A. N. W.

Invité

..

Tyril était allongé dans un sac de couchage, fixant de ses yeux doré la voûte de la tente. Il songea à ces dernières heures qui avaient changés la direction que prenait sa vie. La façon dont il s’était réveillé ce matin, au milieu des montagnes. Et rencontré son compère, quelques heures plus tard. Et le voilà en train de dormir près des racines des montagnes de la Ceinture de Brendian. Lui qui n’avait alors connu que la misère de la pauvreté et de la captivité, il était désormais libre !

« J’allais oublier, je dois te demander une dernière chose. »

« Plait-il ? »

« Comment tu t’appelle ? »

« Appelez-moi Neil. »

« Très bien, bonne nuit Neil.»

« Dormez bien, Valtheryon. »

Tyril s’endormit, s’abandonnant pour la première fois de son existence au monde des songes sans éprouver de remords…

3 Jours plus tard
Lan Rei Est - Reilor
Portes de la ville

3:02 PM

« Donc c’est la plus grande ville du Lan Reï Est ? »

« Ouais, un truc du genre il paraît. »

« Et tu es déjà venu ici ? »

« Non, je sais déjà quelques trucs sur cette ville, mais je n’y suis jamais allé. »

« Et qu’est-ce qu’on y trouve d’intéressant ? »

« Truands et coupe-jarrets à volonté… »

Un sourire fendit le visage de l’homme à la chevelure cuivrée. Les membres frémissant d’excitation tandis qu’ils disparaissaient dans la marée humaine…

» Neil vous salue

New Path [PV Neil] E

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