Tenry

Invité

Tenry se tenait seul, au beau milieu d'une pièce qui lui était inconnue. Le vermeil qui imprégnait les murs qui l'entouraient n'était troublé que par certains cadres et miroirs occasionnels. A tout bien y réfléchir, ils étaient en fait bien plus qu'occasionnels, les murs en étant remplis.
Le jeune homme se sentait à la fois envouté et oppressé par l'atmosphère de la pièce. Chacun de ses sentiments était de plus amplifié en son fort intérieur par la perception accrue qu'il obtenait de ses sens.
Tenry regarda ses doigts en sentant y couler le sang comme jamais auparavant, ferma les yeux pour entendre le son de la pièce pourtant vide, résonnant comme une musique imaginaire. Lorsqu'il les rouvrit, il cru pouvoir discerner chaque micro cavité qui parsemait le mur de béton rouge.

*Que ce passe-t-il, rêverais-je?*

Il n'avait jamais fait parti d'un rêve aussi réel ou même l'irréaliste lui semblait tangible. Peu à peu, l'humain s'approcha des cadres accrochés au mur, mouvant sa grande carcasse longiligne. Il n'avait aucun mal à entrer en mouvement, pourtant il avait l'impression de réapprendre à marcher.

A peine l'émotion diminuée, qu'une autre prenait le pas, ce ne pouvait être vrai!

Lorsque Tenry pu enfin discerner le contenu d'un cadre, son coeur s'emballa à nouveau comme une horde de chevaux suivant le meneur du haras. C'était lui sur la photo, lui même lorsqu'il avait cinq ans! Tenry détailla alors les cadres vers sa gauche et ceux-ci représentaient encore la même chose, lui, mais plus jeune encore. Lorsque son regard s'étendit vers la droite du cadre auquel il faisait face, il vit une nouvelle fois des photos de lui mais plus âgé cette fois-ci.

L'homme remonta alors la file de portrait jusqu'à tomber sur un portait de lui tel qu'il était à son âge. Tenry se sentait tellement perturbé par les évènements qu'il doutait encore d'être dans son propre corps. Il se dirigea rapidement vers un miroir juste à côté du portrait et pu y discerner ses propres traits. Il vit ses mains parcourir son visage, pour se rassurer de la réalité de la chose et fut un peu plus rassuré lorsque celle-ci touchèrent son visage.

Il avait les mêmes yeux bruns, les mêmes cheveux, bruns eux-aussi, coupé long et se rejoignant dans un élastique sur sa nuque. Il sourit aussi, pour s'assurer que son charme était bien la aussi. Ce qui le rassura encore plus! Les deux mêmes anneaux pendant à chacune de ses oreilles. Puis ses mains se dirigèrent vers son corps, vérifiant que celui-ci aussi était identique, et se rassura au contact de ses long bras noueux et de ses abdos de bétons.

Terriblement Sexy... Ayant volé à mon visiteur son apparence pour la revêtir, je me trouvais vraiment irrésistible. Evidemment, ça ne me servait pas à grand chose, je restais cloitré derrière mon miroir, à le singer, lui qui gachait le potentiel de ce fabuleux corps. Mais c'était d'un tel confort...! Je repensais à toutes ces fois où j'avais été contraint de me glisser dans le reflet d'une créature hideuse, un troll bedonnant, une humaine trop poilue... Yeurk! Alors là, forcement, je savoure!
Lorsqu'il se tourne enfin vers moi, je le dévore des yeux. Visez moi ce regard! Certes, le mien n'a rien à lui envier, il le constatera par lui même tout à l'heure, mais pour un humain, il se défend bien! Si je n'étais pas un simple reflet, je me mettrais volontiers à roucouler de plaisir.

Lorsqu'il se detourne de moi, j'en profite pour me mirer, je me tourne, contemple ma nouvelle paire de fesses, je fais la moue, teste divers expressions sur ce charmant minois. Je minaude, mes yeux verts et féminins ayant pris place dans cet appetissant tableau. Je me debrouille pour ramener son attention sur moi, histoire de lui faire un de ses plus beaux sourires, tout en sortant une lourde clef rouge d'une de mes poches. Je fais jouer l'objet sur mes lèvres, souriant toujours. Je n'ai pas envie de le laisser partir et de renoncer à mon nouveau corps d'Apollon. Mais ai-je le choix? Comme pour le remercier d'avoir passé un si bon moment en sa compagnie, je lui fais un clin d'oeil malicieux. Aussitôt, la clef se liquéfie, laissant une trace rouge sur ma bouche et mon menton. L'instant d'après, la pièce est entièrement plongée dans le noir, il n'y a plus rien, juste son âme, perdue.

Tenry Clrouge2ch7

[Désolée d'avoir mis du temps à te répondre, avec les fêtes, les partiels à préparer, je mets un peu de temps à valider les entrées!

Ensuite je voulais juste te demander d'éditer la fin de ton message pour supprimer la porte, comme tu as pu le lire dans mon message, pas besoin de porte Wink

Bonne chance pour la salle noire!]

Invité

A peine Tenry fut-il assuré qu'un évènement étrange, un de plus, se produisit.
Comme poussé par une envie soudaine, l'homme se sentit obligé de se retourné une nouvelle fois vers le miroir.

*Je sais que me regarder est un de mes passe-temps préféré mais je ne savais pas que ça touchait même mon inconscient...*

D'autres envies soudaines l'assaillirent, peu à peu ses envies se transformèrent en obligation et enfin, l'albâtre perdit le contrôle complet de son corps. La panique s'empara de lui lorsque sa main se déplaça d'elle même vers sa poche d'ou il sortit une clef rouge. Il l'apporta à ses lèvres et joua avec avec délicatesse. Visiblement, l'entité qui le contrôlait prenait plaisir à se contempler ou plutôt à le contempler...

Comme pour confirmer ses pensées, il se fit un clin d'oeil. Chose bizarre, il ne sentit pas son propre oeil cligner. La clef qui se tenait entre ses lèvres se liquéfia immédiatement, laissant une trainée écarlate le long de son menton.

Ce fut sur cette image carnassière que la lumière s'éteignit brusquement, laissant l'homme seul avec lui même. La seule chose rassurante dans le phénomène est que l'apollon se sentait à nouveau maître de ses mouvements. Toutefois, il avait aussi une perception exacerbée de ses pensées.

Le noir conjugué à cet élément entrainèrent une introspection soudaine chez l'humain. Les idées et souvenirs s'enchainaient sans cesse dans sa tête et ne laissait aucun répit à Tenry.

L'image de ses parents fut la première à le frapper.

*Quoi? Que font-ils là? Ceux-là je les ai éradiquer de ma vie. Leurs aspirations médiocre de simples paysans m'écoeurait bien de trop. Il faut de l'ambition dans la vie, pas se maintenir à un rôle de pion!*

Une deuxième image lui apparut quelques instants après, lui sortant par la fenêtre de sa bien aimée, enfin celle de l'époque.

*Qu'est ce qu'une femme seule pourrait réellement m'apporter, passer l'excitation, une relation ne mérite plus d'être vécue. En plus celle-là était bien trop ennuyeuse pour que je m'en soucie réellement... A combien de femmes ai-je fait l'amour durant notre pseudo relation? Je ne m'en souviens plus...En plus, je n'ai jamais rencontré de réel défi à conquérir quelqu'un, être trop séduisant, c'est platonique...*

Plus tard encore, l'image d'une salle remplie le regardant tous avec la même parfaite attention le fit sourire.

*Je me souviens de ça. Mon premier discours! *

Le sourire de l'homme s'élargit encore en regoutant au sentiment de toute puissance qu'il avait ressentit à ce moment là. Et dire que son assemblée n'était constituée que de simples manutentionnaires traditionnels. Tenry savait au combien, il aimait se sentir écouter de tous, occuper l'entière attention d'une personne. Il nourrissait d'ailleurs le souhait d'exercer cette influence totale à l'échelle supérieure.

L'image qui suivit fut celle de lui même, contemplant son visage tuméfié dans le miroir.

*Ses pathétiques petites frappes n'avaient su en effet que faire taire leur jalousie que par la violence. Le privilège de l'intelligence n'est malheureusement pas donné à tout le monde. Enfin soit, ces petites frappes ne réutiliserons plus jamais la violence...*

En effet, lorsque Tenry avait pu contemplé l'étendue des dégâts subis par son visage si précieux, il était entré dans une rage folle. Deux trois gros bras s'étaient assurés que les petites frappes ne puissent plus jamais s'en prendre à qui que ce soit, tous devaient se trainer désormais à force de bras, leurs jambes ne leurs servant plus à rien...

Puis ce fut, Aldonen, son ancien meilleur ami qui fit irruption dans l'esprit du jeune homme.

*Voilà une personne intéressante, ce n'était pas une élite au point de vue esthétique mais sa rhétorique m'auras toujours impressionnée. D'ailleurs je lui dois beaucoup... Dommage qu'il se soit entêté à rester dans ce village sans avenir...*

Enfin, les images cessèrent, laissant le jeune homme perplexe. Il n'avait pas été tellement troublé par ce flot continu d'image rétrospectives. Tout ce qu'il avait vu, il le savait, il en avait pleinement conscience.

Soudain des voix sans appartenance sexuelle particulière se répercutèrent sur les murs.

"Égoïste! petit pédant! Ta vie est inutile! Tu ne sers à rien aux autres et à toi même! Derrière tes atours tu es vide de sens!"

Les voix se tarirent et laissèrent comme un temps de réponse à l'humain.
Celui-ci n'avait frissonné qu'à l'écoute de ses voix étrangères, mais le sens des paroles ne le choquèrent pas un instant.

"Il est vrai que je sois égoïste, pédant, ma vie est aussi vide de sens... C'est ce que je suis, du moins pour l'instant... J'ai pour projet d'arranger ce vide, je suis prêt à donner à ma vie un sens supérieur et je suis convaincu que je vais le faire!"

Tenry s'était peu à peu emporté et s'en rendit compte, il se calma pour conclure avec un sourire, l'expression même du jouer d'échec qui matte son adversaire.

"Je suis un homme du futur ! Vos mots glissent sur moi comme sur une pierre lisse... De plus je suis franc vous l'avez omis, et une dernière erreur, je ne suis pas "petit"!"

L'homme attendit alors la réponse des voix , ce qu'il n'avait pas compris c'est que ces voix avaient émané de son propre corps...

Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Ils se butent a nos mots, n'en comprennent pas le sens ou refusent de le comprendre.
A peine cet homme arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée. Je suis déception, consternation, incompréhension. Encore et encore.
Mais son silence et puis ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés hurlent, se débattent, se cognent aux murs et balbutient, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur, incapables de comprendre ce que l'on attend d'eux. Mais pour lui, nos propos passent, coulent, et il en cherche le sens, il se defend, se justifie, acquiesce.
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de son oreille. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.

Tenry Clnoireyv6

Invité

Tenry sourit lorsqu'il comprit que sa dernière remarque avait fait effet. Le fait de moucher quelqu'un était si jouissif pour l'homme qu'il aurait voulu se délecter du sentiments des heures durant. Toutefois, il en fut incapable puisque quelques instants seulement après la fin de sa phrase, un tintement métallique résonna dans la pièce. Un halo de lumière se forma au pied de l'humain, entourant une clef, visiblement la cause du bruit.

Soudain, le jeune homme fut absorbé par ce halo de lumière et se retrouva à nouveau plongé dans une nouvelle atmosphère. Le blanc doux de la pièce contrastait en effet énormément avec l'obscurité de la pièce précédente.

Un léger courant d'air chatouilla les pieds de l'albâtre qui baissa les yeux vers ceux-ci. Il eu la surprise de se rendre compte qu'ils baignaient dans une petite couche d'eau. Il laissa ses yeux suivre le courant et ceux-ci furent soudain attirés vers un reflet sur la surface de l'eau. L'homme s'approcha de ce dernier , faisant clapoter les gouttes d'eau sur son passage. Cette pièce était si apaisante, trop au goût de Tenry...

Enfin, le reflet pris substance et il put y discerner une nouvelle image, comme dans l'autre pièce. Il pouvait se discerner, lorsqu'il était enfant, en train de s'amuser avec son père en sortant les boeufs. Un léger pincement au coeur fut prit par l'homme... Il était vrai que lorsqu'il n'était pas encore au fait des habitus de société, et des répercutions que pouvait avoir chaque action sur l'image sociale d'une personne, ces choses étaient plaisantes. Tenry regrettait un peu cette innocence que pouvait ressentir un enfant grâce au fait d'être simplement heureux sur le moment. Innocent, Tenry ne l'était plus, depuis bien longtemps déjà.

Une seconde image pris forme dans le reflet, elle représentait lui et sa bande lorsqu'il avait 14 ans. Depuis peu, il s'était mis en tête, ainsi que les autres d'ailleurs, de devenir une célébrité. Cela commençait par le village. Jusqu'à ses 15 ans, lui et sa bande avait réussi à se hisser au centre de l'attention des filles du village, et sur ce plan, il était d'ailleurs le meilleur, et de loin. Finalement tous ses compagnons s'étaient rangés et repris les commerces familiaux, comme des moutons. Les aspirations de Tenry pourtant ne s'arrêtaient pas la!

Un autre image enchaîna, celle une nouvelle fois d'Aldonen. L'homme, ayant repéré les talents d'orateurs de Tenry auprès des jeunes filles du village avait pris celui-ci sous son épaule. C'était lui qui avait appris l'art de la rhétorique au coureur de jupon qu'était alors Tenry. Le jeune homme n'avait pas été intéressé du tout ,de prime abord du moins, par cet art bien loin de ses préoccupations d'alors. Toutefois, l'homme pris peu à peu plaisir à apprendre les ficelles du métier que l'homme lui apprenait et en vint à apprécier et cet art, et son mentor. C'était lui qui l'avait lancé dans le bain du monologue et lui aussi quelque part qui lui insufflé ses aspirations supérieures.

Une dernière image se découpa alors sur les flots. Celle-ci représentait les porte de Reilor. Le symbole du départ de sa nouvelle vie, celle ou il espérait se construire un destin glorieux...

Enfin le reflet se brouilla et l'eau ne refléta plus que le plafond au dessus de celui-ci. Tenry s'arrêta alors de contempler l'eau et se laissa aller vers l'arrière s'immergeant presque entièrement dans celle-ci, prêt à attendre, peut-être éternellement la suite...

C'est toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Plus de souffrances que de bonheur apparaissent a la surface… Pourtant, je continue imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. Et cela est ma seule finalité, je n'existe que dans ce but, je ne me réalise que lorsque j'égrène le chapelet de leur histoire, le reste du temps je ne suis qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais le jeune homme n'aurait jamais pu quitter l'endroit et serait resté prisonnier de cette salle. Il faut donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observe avec eux leur passé, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espére qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'ai vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivent plus à m'atteindre. Il n'y a que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui me touchent encore.
La petite clé lumineuse, apparait dans un souffle, file comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barre l'air d'un soupir et se fiche dans la poitrine de l'homme. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve.

Lourd cœur de métal, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans les remous qui ont commencé à agiter l’étendue d’eau. Des vagues venues de nul part se brisent contre les parois blanches de la pièce, des petits tourbillons se forment autour de lui… L’écume des vagues finit par grignoter les murs, et il semble alors que ceux-ci s’effritent… et, soudain, toute l’eau est comme aspirée vers la brèche qui s’est formée. Un puissant courant balaye tout, et tandis que l'eau s'enfuit, le jeune homme est entraîné, impuissant, comme si ce fleuve en furie l’emmenait droit vers une cataracte. Maintenant qu'il a réussi, il peut tout oublier, tout recommencer.

Tenry Clblancheyq8

[Et voila! Bienvenue!

Pour les demandes de rp, apparement tu as déjà trouvé où poster!

Tu sais que si besoin, tu peux venir me trouver.

Bon jeu!]

Sois le bienvenu =)

» Comme tu le sens... Mon ange [PV: Tenry]

Tenry

Tenry

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