"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Sujet: Skaar Âme-Sanglante Mer 20 Jan 2010, 16:32 | |
| La pluie tombait druement sur le toit de la tente. Les milliers de gouttes d'eau qui ricochaient contre le tissu imperméable de l'abris provoquaient, à l'intérieur de la tente, un son répété, semblable à celui d'une cascade qui s'écoulerait avec paresse. Il n'y avait pas d'orage : il s'agissait d'une simple averse; et ce n'était pas ça qui allait empêcher le monde de dormir sous ce ciel drappé de noir. La mélodie incessante de la pluie sembla baisser d'intensité, petit à petit, jusqu'à laisser sa place au silence, précieusement invoqué par Morphée.
Soudain, Skaar se sentit écrasé comme s'il était enseveli sous des décombres. Il ouvrit les yeux et s'aperçut sur son corps, allongé sur un sol de pierre, des gravats et de la poussière. Il grogna et releva son buste, tout en dégageant les cailloux qui étaient tombés sur lui, pour maintenir une position assise. Il passa ses mains sur ses bras, sur son torse, histoire de s'épousseter puis il remarqua qu'il portait son armure. Cette vision de son équipement lui fit rappeler qu'il s'était bel et bien endormi sous sa tente et qu'il ne portait que des vêtements amples et confortables. Il regarda ensuite autour de lui : il se trouvait dans une petite pièce cubique, érigée avec de lourds pavés de pierre froide. En face de lui, une porte à double-battante offrait l'unique sortie de cette pièce vide. L'orc se leva et s'y dirigea. Il poussa de ses grandes mains les deux portes qui s'ouvrirent non sans mal, semblant elles-même fabriquées par de la pierre, élément qui frottait avec le sol dur et qui donc freinait le coulissement de l'ouverture. Il s'avança, ses pas tombant lourdement sur le sol. Il entendit ensuite une fermeture suivit d'un verrouillage : la pièce de tout à l'heure était à présent inaccessible.
Il se retourna vers l'avant et s'aperçut que l'obscurité régnait. On n'y voyait goutte. Une lumière aveuglante jaillit alors du fond du couloir jusqu'à illuminer l'ensemble de cette nouvelle salle qui se présentait à lui. De sa main, Skaar se protégea les yeux, habitués à l'obscurité permanente des lieux, puis des traits commencèrent à se distinguer jusqu'à décrire des photos, des peintures; des miroirs apparurent et, bientôt, toute la salle sembla s'élargir pour donner de la place. Le plafond grimpa à plusieurs mètres d'altitudes, les murs s'étirèrent et s'écartèrent, laissant l'Orc en plein milieu de ce véritable colisée.
Il était plus surpris qu'apeuré par ce phénomène. Des images de sa personne apparaissaient tour à tour. Des cristaux de verre surgirent du néant pour s'assembler, comme un puzzle, en des centaines de miroirs qui reflétèrent la lumière, éclairant ainsi tous les environs.
Skaar se dirigea vers une première photo (les photos semblaient suivre l'ordre chronologique de sa vie). C'était lui, encore enfant. Il se battait déjà avec les autres mâles de son espèce, devant les petites femelles du clan. C'était lui, ici, qui apprenait les arts rudimentaires de la chasse et de la guerre. C'était lui, ici, dans la tente du Shaman qui lui enseignait les différents signes et rituels de la nature. A l'adolescence, le voici qui avait déjà gagné ce regard sérieux, qui avait su contenir le sang barbare de la race des Orcs et qui gardait ainsi une expression impassible. Une autre peinture de lui qui le montrait, au beau milieu de son adolescence, dressant des Loups, tuant des Lions, des Ours, chassant le gibier, pêchant le poisson au harpon et apprenant la composition des différentes herbes médicinales offertes par la Terre-Mère. Bientôt, ce fut le début de l'âge adulte, avec son entrée dans la voie guerrière et chamanique. Le voici, avec son armure, le voici, avec son sceptre, le voici avec son arme, le voici avec son armée. Le temps avait ainsi passé, et voilà enfin son portrait qui se reflétait dans le premier miroir qu'il avait rejoint.
Il était un Orc mesurant près de 2m10 pour un poids d'environ 120kilos. Sa peau est verte, presque vert kaki, comme la majorité des représentants de sa race. Ses yeux, d'un vert foncé, possédent des iris verticaux, comme ceux d'un chat ou d'un serpent, et, à une forte lumière blanche, ses pupilles brillaient d'un éclat bleuté; et, en présence d'un certain rituel chamanique ou d'une rage sanguinaire, on pourrait croire qu'ils reflétent une aura rougeoyante. Ses cheveux ont une couleur située entre le noir et le bleu foncé. A l'époque, il avait une coiffure courte qui partait vers l'arrière, lui donnant un air de corbeau; à présent, ils sont plus longs et lisses, tombant des deux côtés de son visage pour atteindre son cou, et derrière, au bas de sa nuque. Il a des rides entre les yeux et le nez, qui se tracent jusqu'à ses pommettes (exemple : Itachi, qui n'a que deux "rides" dans Naruto). Ses oreilles ressemblent à ceux des Elfes mais en plus courts et portent des boucles-d'oreille semblable à de fins anneaux. Il a une puissante carrure et des muscles robustes pouvant tenir une épée à deux mains avec une seule main. Malgré sa taille imposante, il est souple et agile, sans son armure bien sûr, et ses jambes lui permettent de charger les premières lignes d'une armée adverse. Il pouvait aisément résister aux coups de marteau et survivre à des blessures causées par des lames, celle-ci peinaient à pénétrer son corps si leur porteur n'avait assez de force pour percer un buffle. Il a de grandes mains (par rapport aux Humains), paume ouverte, qui peuvent agripper sans mal la tête du plus grand des Humains. Ses poings sont donc dévastateurs, pouvant assommer en un coup ou du moins en faire voir des étoiles. Son armure de toujours est constituée d'un casque à pics doté d'une paire de cornes de taureau, de larges spalières dont une qui est armée de pointes, d'une cuirasse qui protége sa poitrine et son dos mais qui laisse son ventre nu (la plupart du temps, il porte une tunique en cuir en dessous de son armure), d'un bas qui protége la partie située entre les cuisses et le tronc, de pièces protégeant les avant-bras, éventuellement de gantelets métalliques, de jambières. Cette armure a été conçue avec de l'acier (métal/fer/acier, tout ce que vous voulez) assemblé avec du bronze, de peaux tannées, de cuir et de fourrures d'animal. A la lumière du Soleil d'été, cette armure peut prendre une couleur de cuivre, de bronze; en temps normal, elle est sombre.
Skaar Âme-Tempête se recula, s'éloignant du miroir. Il regarda à droite et à gauche.Etrange.. Quel est donc cet endroit qui me rappelle tant de souvenirs ?Sa voix était calme, grave et rauque. On percevait une nette intelligence beaucoup plus élevée que l'image qu'on se ferait des Orcs barbares. Néanmoins, si on l'imaginait rugir telle une bête enragée, on pouvait craindre le pire.
Cela faisait à présent quinze ans depuis qu'il a atteint l'âge adulte. Cela ne faisait pas de lui un jeune orc, ni un viel orc, mais sa force était toujours aussi redoutable et sa sagesse, avec l'âge, ne pouvait qu'être plus grande."Une lumière aveuglante jaillit alors du fond du couloir jusqu'à illuminer l'ensemble de cette nouvelle salle qui se présentait à lui. De sa main, Skaar se protégea les yeux, habitués à l'obscurité permanente des lieux..." |
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Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Skaar Âme-Sanglante Mer 20 Jan 2010, 21:04 | |
| Huuuuuuum… Je n’apprécie guère la venue des ces êtres dans mon palais, ma salle, ma tanière, mon domaine. Je n’aime pas voir mes beaux murs sanglants se recouvrir de ces images futiles et sans intérêt. C’est une véritable invasion. Malheureusement j’ai besoin d’eux pour avoir un corps un temps aussi fugace soit-il. Tsss…
L'orc apparaît face à la glace et moi, son reflet pour un temps, fait de même. Je mime chacun de ses gestes avec un ennui certain, le moindre battement de cil, le moindre froissement de vêtements. Je soupire mentalement tout en suivant le mouvement? Va-t-il se mirer encore longtemps ? Tsss…
Une grimace aurait put venir malmener mes traits. Je ne suis absolument pas ravi. Ce corps est moche, disgracieux et plus encombrant qu’autre chose. Moi qui n'aime que les corps fuyant des sirènes, et encore...!
Au lieu de continuer à le singer, je decide de reprendre possession de mon corps, de mes mouvements. Mes yeux, eux magnifiques et dignes d‘attention, viennent embellir son visage. Il ne les merite pas. Je cligne paresseusement des paupières. Mes cils incroyablement longs laissent entrevoir de manière hautaine ma pupille d’un rose éclatant.
Il est temps de me débarrasser de ce parasite. D’un air absent je lève ma main et je toque, trois petits coups pour attirer son attention… Puis le plus naturellement du monde je lui montre la clef rouge qui peut le libérer. A cet instant précis tous les autres miroirs explosent, tout comme les photographies dans une cacophonie peu élégante. Il ne reste que lui et moi, moi toujours impassible la clef dans la main. Ma salle est devenue un vrai dépotoir. Je grimace et fait demi tour dédaigneuse, après quelques pas je me souviens que le parasite est toujours là. Je me tourne à demi, lui lançant la clef qui au contact du verre fit exploser ce dernier miroir, ouvrant le passage vers la salle noire… Tsss… |
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| Sujet: Re: Skaar Âme-Sanglante Jeu 21 Jan 2010, 02:36 | |
| Skaar distingua du mouvement : son reflet commençait à s'agiter, comme s'il agissait de son propre chef. Bientôt, ce fut une clef rouge sang qui apparut dans la scène, derrière le miroir. L'orc s'approcha du verre lorsqu'il entendit les trois tintements contre le miroir. Il remarqua alors que les yeux avaient changé; ils n'allaient pas pour un Orc, mais un Orc avait-il besoin de beaux yeux roses ? Âme-Sanglante n'y prit guère attention à ce détail car déjà, les centaines de cadres, de peintures, d'images, de photos, de miroirs, se brisèrent, se déchirèrent, se réduirent en lambeaux. Autour de lui, une véritable averse de papier, de toile, de cristaux de verre, tombait sur le sol dans un bruit semblable à cette même cascade qu'il avait entendu avant de s'assoupir. De ses bras robustes, il se protégea des débris coupants puis, quand tout cessa, il s'aperçut que seul le miroir en face de lui n'avait été encore brisé. Il eut à peine le temps de voir la petite clef rouge voler en sa direction et ricocher contre le miroir qui se fracassa en milles morceaux qu'une ouverture venait d'apparaître pour lui, à l'endroit même où était placé le miroir, comme un portail interdimensionnel.
De l'autre côté de ce vortex rectangulaire, des ténèbres tentaient de s'échapper par cette issue qui s'était offerte à elles mais aucune ne parvint à franchir la limite. Voyant qu'il n'avait plus rien à faire ici, l'Orc fit d'abord traverser un pied dans le portail, s'assurant qu'il n'y avait pas un fossé de l'autre côté, puis tout son corps glissa dans le néant.
Il se trouvait à présent dans un autre monde, totalement sombre. La seule lumière présente lui parvenait derrière mais elle fut aussitôt masquée par la fermeture du portail. La salle rouge était donc, elle aussi, à présent, inaccessible.
Skaar ne savait quoi faire. Inutilement, il tenta d'avancer droit devant lui mais il lui semblait qu'il s'égarait, qu'il marchait pour rien, qu'il ne progressait pas, qu'il n'avait pas changé de place malgré que ses jambes portaient son corps d'un point à un autre. Il était désorienté, complètement embrumé par cette obscurité.
Ce fut alors un étrange sentiment qui s'éveilla en lui quand il entendit ces voix étranges murmurer des paroles incompréhensibles. Des sortes d'esprits flottaient dans l'air, si toutefois il y en avait, et leurs bouches inexistantes poussaient des murmures sifflants et parfois caverneux. Au bout de quelques secondes, il s'avéra que les mots qui provenaient de ces sortes de feux follets commencèrent à avoir un sens.
Mais qu'est-ce donc cela ? Un Orc ? Etrange créature qu'est un Orc... Qui es-tu donc ? Dévoile-nous ta conscience... Dans quel but vis-tu ? Pourquoi agis-tu ? Intriguant pour un Orc de ton allure, d'être aussi calme et sûr de toi... Qu'éprouves-tu à présent ? Quelle est ton opinion sur le fait d'enlever une vie ? Oui.. Toi, malgré ce regard.. Tu as aussi tué, répandu le sang sur des familles entières d'orc, et de représentants d'autres races. Tu as enlevé un père, une mère, un frère, une soeur, un oncle, une tante, un cousin, une cousine... Pourtant, tu ne sembles affecter par ça. Confie-nous ta conscience, Orc...
C'était vrai. Skaar ne niait pas le fait qu'il avait participé à maintes batailles, à maintes guerres, à maintes combats. Il avait tué, assassiné, mais jamais il ne s'était livré à des duels lâches. Il s'était toujours battu avec bravoure, honneur, courage et loyauté contre ses adversaires, seuls ou en groupe. L'honneur.. La fierté.. Voilà déjà deux notions pour lesquelles un Orc combat. La gloire, le titre, se forger un nom dans l'histoire, dans les anciens grimoires, dans les anciens livres de légendes, dans les louanges et les chants des troubadours des rois, jusqu'à se perdre dans les oreilles des vieux séniles des villages fermiers. Skaar se battait autant pour son égo que pour son peuple qu'il vénérait. Il défendait son clan contre les rivaux et les ennemis. Il tuait quand cela lui était nécessaire et il traquait les proies les plus terribles pour rapporter des trophées. Voici donc déjà un des principes des Orcs mâles, et même pour les femelles. Cependant, Skaar avait été élevé et instruit par les chamans de son clan. Il avait étudié la botanique, appris les différents rituels liés à la nature, les différents signes indiqués par les phénomènes de la Terre-Mère, le respect de la vie et de la symbiose avec les esprits spirituels, autant les âmes des défunts que les esprits de la forêt. Il avait su interpréter les moindres détails, les moindres indices qu'offrait les quatre éléments lorsqu'ils se déchainaient sur un monde. Il avait eu des visions de l'avenir ou d'une vérité cachée. Un guerrier-chaman, voilà ce qu'il était. Orc, il est, le sang bouillonnant de rage circulait entre ses veines et lui donnait cette soif de combat et cette volonté de terrasser son ennemi durant les batailles. Son enseignement chamanique lui avait appris à contrôler son côté barbare et à développer la diplomatie auprès des autres races telles que la race des Elfes ou des Hommes. Il savait que les Orcs étaient détestés, souvent considérés comme des êtres idiots et sans aucune notion d'amour et de famille. Cela était peut-être vrai, ses parents, il ne les connaissait pas. Il ne les connaitra jamais. Mais il savait pourquoi il se battait, pourquoi il vivait. Il était seulement un Orc qui tente de survivre sur ce monde et qui essaie d'adapter auprès des autres. La guerre ne servait à rien car aucune race ne pourra asservir totalement une autre tant que toutes existent encore. Les batailles en sont ainsi que de simples routines qui ne servent qu'à faire valoir sa dominance et sa force. Skaar se comportait presque comme un druide, solitaire, chasseur, mais le guerrier qui sommeille en lui garde éveillé le berserker, la bête enragée, enchaîéne au fond de son égo. Certes les relations avec les autres espèces ne sont guère bonnes mais sa volonté de fer lui permet ainsi de communiquer aisément.
Les esprits avaient peut-être su lire ce qui passait dans ses pensées car ils semblaient se dissiper ou s'éloigner, laissant l'Orc seul, livré à lui-même, comme toujours. |
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| Sujet: Re: Skaar Âme-Sanglante Jeu 21 Jan 2010, 17:08 | |
| L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cet homme a créées. Comme les autres, je me jette sur lui, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation. Nous aimons entendre tes réponses, même informulées. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Skaar Âme-Sanglante Jeu 21 Jan 2010, 22:25 | |
| Durant ce qui semblait être en même temps plusieurs minutes que quelques secondes, l'Orc était resté planté là, sans d'autres idées apparentes. Ce phénomène ne pouvait pas arriver naturellement. Il s'agissait sans doute d'une vision... Mais cette vision ne lui donnait aucun indice, ne lui donnait aucune information, elle était inutile. Inutile ? Non, bien sûr que non. Si cela avait eu lieu, alors cela avait une signification. Skaar tenta de prendre un moment de réflexion à la question mais quelque chose attira son attention : les murmures recommencèrent à se faire entendre, à la différence qu'elles s'intensifiaient jusqu'à devenir des paroles prononcées distinctement, des paroles qui l'accusaient de tous ses péchés, de tous ses méfaits. Ces paroles devinrent ensuite des cris, des protestations, des hurlements, et c'est à ce moment que jaillit une véritable horde de corbeaux, invisibles dans le noir, qui se ruèrent en piquée vers l'immense être à la peau verte. Ce dernier réagit instinctivement mais sa résistance était vaine. Le voilà déjà assailli par des coups de becs qui lui frappaient partout; les crochets de ces oiseaux (si cela en était) lui perforaient la chair, à travers son armure, lui lacéraient les os jusqu'à les fendre. La douleur insupportable lui fit monter le sang à la tête et brusquement, comme rendu fou par cette torture, l'Orc poussa un hurlement de colère; hurlement qui se répercuta contre des murs invisibles lointains et revinrent en écho. Prêt à livrer bataille contre une telle menace, il tenta de frapper ces êtres mystérieux qui le saignaient. Malgré sa hardiesse et sa force, ses coups ne touchaient absolument aucune cible visée, ils les traversaient. Abandonnant alors la lutte, il s'écroula sur ses genoux, vaincu, terrassé par cette puissance inconnue.
L'idée que cela fut un rêve fut presque effacée de ses pensées, tant la douleur qui passait dans ses nerfs le détruisaient. Ce fut au moment où il eut conscience de sa faiblesse face à cette "entité" spirituelle que la torture cessa. Tremblant légèrement, se relevant avec difficulté, il gardait encore les traces de cette sensation terrible. Il était habitué à subir des blessures mais habituellement, quand il ripostait, il souffrait moins de ses contusions.
Soudain, alors qu'il avait encore les yeux baissés, une étrange silhouette releva son visage par le menton et lui déposa un baiser sur les lèvres. Qu'était-ce donc ? Qu'était-ce donc enfin ?! Il n'avait su s'il s'agissait d'une créature humanoïde ou non, d'une créature mâle ou femelle ou d'aucun des deux sexes, d'une simple illusion causée par un trouble mental suite à la torture ou du fruit de son imagination mais dans tous les cas, il avait conscience que seul son esprit avait été foudroyé par la douleur, douleur qui gagna ensuite son corps et ce baiser, ce doux baiser tendre et apaisant, l'avait calmé, avait calmé la souffrance, la rage et refroidit le sang qui bouillait.
Sur le "sol" noir, un trait blanc fendit la terre et s'ouvrit en un carré, dégageant une lumière d'une blancheur éclatante. Skaar en avait assez de passer du noir, au blanc, au rouge, au noir, au blanc. Le voici qui se hâta, sans se poser de questions, vers l'emplacement de ce petit carré. Quand il y posa les deux pieds, il eut l'impression de tomber dans une trappe qui se serait ouverte. Il voyait au-dessus de lui le monde du "noir" s'éloigner, au loin, dans le ciel. Il levait les yeux. Il baissa les yeux. Il tombait. Il sentait ses cheveux monter en l'air et son coeur se soulever dans sa poitrine; puis, brutalement, la chute cessa sans qu'il y eut d'atterrissage.
Il se trouvait dans un monde, à l'inverse du précédent, totalement blanc. Il ne voyait même pas son ombre.
Il ressentit ensuite un courant d'air, au niveau de ses chevilles. Il y jeta un oeil et s'aperçut que le sol était recouvert d'eau; une eau sans chaleur ni froideur. Envoûté par cette sensation, il remua ses orteils et sentit des galets d'un blanc nacré qui parsemaient le sol. Il marcha. Le bruit de l'eau qui effleurait ses pieds était agréable à entendre.
Soudain, une silhouette massive apparut à sa droite. Il tourna la tête vers le nouveau personnage et découvrit à nouveau sa propre personne, ou du moins c'était ce qu'il eut le temps de voir, car, déjà, il fut comme plongé au fin fond de la pupille de ce "lui". Ce fut étrange. C'était comme s'il voyait défiler toute la vie entière de son clone. Ce clone parfait qui avait partagé la même vie et qui partage la même destinée que lui-même, lui donnait alors un aperçu de son enfance. Il se voyait, nourrisson. Il tenta de jeter un regard vers les visages de ses parents mais ceux-ci semblaient flous. Jamais il ne les connaitra.
Il se trouvait dans une hutte plus grande que les autres. On lui avait raconté que son père, du nom de Rognak Tigre-Rouge, était un de ces fameux ingénieurs qui trouvaient de nouvelles idées pour améliorer les armements mais aussi les logements et autres bâtisses. Ce fut aussi un grand guerrier qui maniait la lance et les chakrams. On lui avait alors avoué, quand il fut au début de son adolescence, que son paternel était mort au combat, en duel, contre un dénommé Grum Ombre-Ardente. Sa mère, Grilva Coeur-Fendu, quant à elle, était partie avec un autre mâle d'un autre clan, Kahrx Rage-Lame quelque temps après sa naissance et qu'elle l'avait délaissé.
Bref, revenons au départ, le voici donc, nourrisson, dans cette hutte, né de l'union de Rognak Tigre-Rouge et de Grilva Coeur-Fendu. Il fut abandonné par sa mère qui l'allaita deux jours avant de le confier à une nourrice et son père ne se préoccupa pas plus de lui, occupé à concevoir des machines de guerre et à se battre pour d'autres femelles. C'est de cette façon que Skaar, et bon nombre d'Orcs, fut élevé sans ses parents. Les enfants Orcs étaient regroupés en plusieurs classes et apprenaient les rudiments de la chasse, de la survie, de la communion avec la nature. Skaar se montra particulièrement doué pour l'art de la guerre, de la chasse mais son talent qui le poussa à aller outre les limites du guerrier le fit rencontrer la voie du chaman. Il se rendait régulièrement chez le vieux Sage qui lui enseignait toute sorte de chose que pouvait savoir un chaman de son âge. Skaar avait goût pour le chamanisme et à l'époque, son tempérament impulsif, bagarreur et violent, s'estompait à chacune de ses visites chez le chaman du clan. Déjà enfant, il affrontait d'autres mâles de son âge, et même des plus vieux (qui lui mettaient une sacrée raclée), et en grandissant, il gagna les notions d'honneur, de fierté et de dignité. Il combattit et chassa au profit de son peuple. Rapportant des proies de plus en plus importantes, suivant intensément l'enseignement du vieux Sage, provoquant des duels à tout-va contre d'autres Orcs capables de le résister, il grandissait, encore et encore. Il gagnait, il perdait, il apprit ainsi autant le sentiment de gloire et de supériorité que le sentiment de défaite, de honte, de dégoût; mais c'est grâce aux défaites qu'il forgea sa volonté, sa détermination à devenir encore plus fort pour s'attribuer une place élevée au sein du clan.
Quand il eut vent des nouvelles de son père et des nouvelles de sa mère, une rage l'envahit. Ce n'était pas une colère émotionnelle mais plutôt une rage indignée, contre sa mère et son amant et contre l'assassin de son père. Il devait laver ces affronts et c'est à cette idée qu'il continua de progresser, encore et encore.
L'âge adulte le gagna et bientôt, il fut engagé dans la force militaire pour résister aux assauts des autres clans. Nomades, les Orcs se déplaçaient beaucoup, et ce fut au cours d'un de ces voyages qu'il trouva le clan des Lame-Tranchante. Là se trouvait sans doute sa mère qui avait rejoint ce dénommé Kharx. Une nuit, se faufilant en douce de son clan, il s'approcha des territoires du clan des Lame-Tranchante, qui était neutre avec le sien. Il ne chercha pas à se faire discret, et il se fit annoncer auprès du chef du clan. Celui-ci se faisait vieux mais il était sage et compréhensible. Skaar confia la raison de sa venue sur ces terres qui ne lui appartenaient pas. Quand il vit alors Kharx, qui se présenta sous ses yeux, il lui lança un défi, un duel. Il aperçut ensuite sa mère, une émotion étrange le gagna mais son coeur ne pouvait le discerner. Kharx refusa, contre toute attente, mais Skaar insista, il sentait en lui la rage qui traversait ses vaisseaux sanguins.
Il se rua vers son adversaire qui n'eut d'autre choix que de dégainer son épée. Skaar se jeta sur lui et le désarma. Les deux Orcs se livrèrent bataille à mains nues, sans armures. On entendait à plusieurs distances leurs cris de guerre. Les coups frappaient de plein fouet et avec force. Au final, Skaar fut le gagnant, bien que son visage était constellé d'hématomes et ruisselant de sang. Il avait attrappé Kharx par le cou et l'avait, en même temps qu'étranglé, brisé la nuque. Sans que les autres membres du clan de Lame-Tranchante puissent réagir, il attrappa l'épée tombée précédemment à terre et décapita l'Orc qui avait volé sa mère à son père. Il ne s'arrêta pas là, sous cette rage sanguinaire, il continua à frapper, ici et ici et ici et là. Le sang coulait à flots. Son intention était de ne rien laisser de Kharx pour que les rites funéraires ne puissent pas lui être accessibles. C'était absolument abject et preuve d'un immense déshonneur; mais à cet instant, cette pensée ne lui arrivait pas à la tête.
Quand il entendit des cris enfin, il aperçut des enfants qui accouraient. Ils pleuraient leur père : c'était ses demi-frères et demi-soeurs. Il regarda ensuite Kharx dans les yeux : il s'aperçut alors que la tête avait déjà volé plus loin et que le corps avait été meurtri sous les coups violents. Son regard se porta tout autour de lui et il vit un grand nombre de femelles. Etait-ce donc pour cela que le clan de Lame-Tranchante était resté neutre avec un grand nombre d'autres clans ? Leur village manquait-il de mâles pour procréer ?
Voyant son erreur, Skaar s'échappa, relachant l'épée immaculée de sang. Il se rua vers son propre village mais il fut capturé par Lame-Tranchante.
Prisonnier mais pourtant pas exécuté, on fit venir dans le clan de Lame-Tranchante le chef du clan de Skaar. Le Chef bannit ce dernier tandis que le vieux Sage exprimait sa déception face à la rage de Skaar qui avait pourtant beaucoup appris du respect des êtres.
C'est ainsi qu'il devint un Orc errant, sans clan. Il fut condamné à sillonner les terres sauvages, seul, sans assistance, livré à lui-même, solitaire.
Des mois passèrent depuis son bannissement. Skaar avait fini par vivre une vie d'ermite, au fin fond d'une jungle hostile. Là-bas, il tenta de se repentir, de se punir de sa faute, de son déshonneur, de se racheter. Il vécut loin, hors de toute civilisation, cherchant sans cesse sa nourriture, son eau, et se protégeant contre les prédateurs du jour et ceux de la nuits.
Puis finalement, un beau jour, ce fut l'esprit sain qui naquit dans le corps sain. Tout en survivant à l'enfer vert, Skaar suivait toujours les principes du chaman, continuant à avoir des sortes de visions durant son sommeil ou en mâchant des herbes aux effets mystiques, continuant à observer les moindres mouvements et placements de la Lune et ceux du Soleil, et bien d'autres.
Cr fut ensuite quand il fut sûr de la solidité de sa volonté qu'il repartit vers le monde de la civilisation. Son premier but était de retrouver l'Orc qui avait tué son père en duel. Il trouva alors Grum, dans un village de fermiers. Il découvrit alors que la classe des Orcs Solitaires contenait un grand nombre de représentant. En effet, les Orcs Solitaires sont les Orcs qui ont choisi la voie de la solitude, de l'indépendance, quittant de gré leur clan ou ayant été banni. Skaar se présenta à Grum Ombre-Ardente. Ce dernier était un Orc respectueux et qui portait son titre "Ombre-Ardente" avec perfection. Son ombre lui-même paraissait aussi imposant que lui. Notre héros Orc défia en duel Grum. Ce fut ensuite au prix de mille efforts que Skaar réussit à vaincre son adversaire, sous plusieurs heures d'échanges de coups violents. Skaar était équipé des chakrams de son père et Grum possédait une redoutable épée à deux mains. C'est ainsi que Grum, dans ses dernières paroles, se réjouit de mourir au combat et il confia alors sa dernière épée à son successeur. Il confia ensuite à Skaar que Rognak Tigre-Rouge était un Orc honorable et digne. Lui, Grum, cherchait à tout prix un combat à mort pour pouvoir enfin en finir avec sa vie. Cependant, les adversaires qu'il avait rencontré étaient tous morts.
Les nouvelles des circonstances de la mort d'Ombre-Ardente circulèrent jusqu'aux clans Orcs les plus éloignés des terres sauvages.
C'est ainsi que Skaar se fit un nom : Âme-Sanglante. Ce titre lui a été attribué du fait que ses yeux avaient pris une couleur rouge rubis quand il eut achevé son ennemi. De plus, Skaar commença à rassembler autour de lui une véritable horde d'Orcs Solitaires afin de monter une véritable organisation de mercenaires.
Un jour, le monde des Orcs fut attaqué par une menace inconnue, composée d'êtres de fer et de pierre. Skaar prit alors la tête de son armée, bien que petite, et partit à la rencontre de ces êtres mystérieux qui voulaient leur mort à tous. Le premier clan attaqué fut celui de Skaar. Celui-ci arriva à temps pour sauver son village natal. Arrivant à la tête d'une véritable horde, arrachant la victoire aux êtres de l'enfer, il fut vite pardonné pour la faute qu'il avait commise dans le passé. C'est par cet évènement qu'il reçut le Sceptre du vieux Sage. Une fine baguette robuste d'Obsidienne dont la tête se termine par quatre pointes recourbées et qui dégageait une petite lumière rougeâtre.
Skaar devint ensuite le chef du village et resta aussi le commandant du mercenariat.
Cependant, quand la paix chez les Orcs dura plus de cinq ans, Skaar cessa de rester à la place du chef et dissout l'organisation.
Il restait toujours Skaar Âme-Sanglante; mais lui, il ne voulait que vivre une vie indépendante et solitaire.
Comme il l'a toujours été... ou presque. |
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| Sujet: Re: Skaar Âme-Sanglante Sam 23 Jan 2010, 22:48 | |
| Voir ces gens s'apitoyer sur leur passé, se souvenir, regretter, vouloir oublier... C'était mon opium. Pire qu'un vampire attendant du sang nouveau, pire qu'un junkie réclamant sa dose. Il me fallait des vies à défleurer, des souvenirs, des enfances malheureuses, des amours contrariés, des proches morts, des combats, des réussites et des échecs. Je m'en contentais, faute de n'avoir une vie qui me soit propre. Je vivais par procuration, j'essayais d'imaginer la douleur ou le bonheur. Des termes tellement lointaines pour le passeur que je suis. Cet orc avait eu une vie hors du commun. Comme tant d'autres. Je savourais ses moments de vie romanesques, mais j'appréciais encore plus de contempler ce visage étrange tiraillé par divers sentiments. Ce n'était parfois qu'un masque et d'autres fois un vrai visage. Je me plaisais à distinguer ces différences. J'admirais sa douleur immobile. Apparaissant dans une serrure inexistante jusque là, une petite clé blanche apparut. Ma main invisible s'occupe de la tourner. C'est comme avoir placer son coeur au dessus d'une flamme. Je suis satisfait. Une ouverture apparait et toute l'eau s'y deverse, entrainant mon visiteur. Désormais, il peut tout oublier...[ Et voila! Soit officiellement le bienvenue! Tu peux désormais commencer le rp!
Pour les demandes de rp, soit tu peux créer un sujet et voir si quelqu'un te répond, soit tu peux envoyer des MP aux gens pour leur proposer, sinon, tu peux poster ici. Tu peux aussi faire un peu les trois à la fois!
Pour finir, tu es aussi le bienvenue dans le hors-jeu, si ça te dit et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux venir me voir sans soucis!
Bon Jeu! |
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