Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Fausse urgence ?

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MessageSujet: Fausse urgence ?   Fausse urgence ? EmptyDim 02 Mai 2010, 22:18


« Le docteur Cren est attendu au bloc opératoire B-3. »

La voix monochrome aux intonations féminines avait grésillé dans les haut-parleurs.Etait-il réellement endormi ? Non, pas vraiment, non. Une léthargie certaine avait engourdi ses membres, peut-être même approprié son corps mais ce n’était pas un sommeil profond, l’homme ne plongeait jamais complètement dans le monde de Morphée car il le redoutait. Il y revoyait ces visages… et partir dans ce monde sans fin, sans queue, ni tête, lui était douloureux. Pourtant, cette lutte qu’il menait contre le dieu du sommeil et ses artifices, lui était chaque jour plus douloureuse, surtout depuis la nouvelle catastrophe… Ses nerfs étaient mis à rude épreuve, la clinique était sans arrêt débordée, la charge de travail s’en trouvait redoublée. Et malgré ces tracas dus à la fatigue, le bon docteur ne se plaignait pas de ce nouveau rythme, cela l’évitait de trop penser.
Les consultations se ressemblaient, s’enchaînaient pour se confondre et les différents visages qui se trouvaient face à lui fusionnaient pour devenir informes, insipides et inadéquats. Ils répondaient aux sollicitations par des sourires, son regard se faisait tour à tour compréhensif ou triste et le ton de ses propos suivaient en conséquence. Terrible machine qu’est l’être humain.

« Tu as triste mine, mon vieux… »

Le bon docteur observait l’inconnu qui lui faisait face, cet étrange qui avait pris possession de son corps et de son âme. La glace pourtant lui renvoyait en vain son image…
Sa léthargie ne prit fin que lorsqu’il perçut les clapotis de l’eau qui se faisaient entendre contre la surface métallique de l’évier. Les répétitions de ces hallebardes d’aqua finirent par le sortirent de sa rêverie et aussitôt par automatisme, il s’exécuta.
Les mains encore vernies d’une robe rouge passèrent mécaniquement sous l’eau fraîche de la salle postopératoire. Le sang s’effaça, les derniers sillons écarlates se diluant sous ces grandes eaux, la cascade se stoppa finalement et ses pas le portèrent dans une petite salle où l’attendait une des survivantes du tremblement de terre. Les orbes d’onyx ne cillèrent pas, ne se portèrent pas même sur la patiente alors qu’à peine venait-il de faire son entrée qu’il lisait à haute voix comme pour lui-même le dossier de la patiente.


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Hybris Odd Gabriel
~¤ Militaris ¤~

Hybris Odd Gabriel

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MessageSujet: Re: Fausse urgence ?   Fausse urgence ? EmptySam 05 Fév 2011, 00:38

“Allons Charlie, c'est toi qui t'es porté volontaire pour m'accompagner là-bas, tu vas pas te défiler maintenant! Ce n'est qu'une petite coupure de rien du tout, aller! Anton est prêt à se casser lui même un bras pour cette mission, alors tu vois, ce qu'on te demande à côté ce n'est rien. Mais si tu veux, tu peux toujours lui laisser ta place, je comprendrais que tu ne veuilles pas faire ça... pour moi.”


Le pauvre garçon n'osait plus respirer, son dévouement le rendant capable de se priver d'oxygène pour se punir de sa lâcheté. Impossible de dire si c'était la peur ou la honte qui le paralysait sur sa chaise, face à une Hybris minaudière qui jubilait de cette gentille torture psychologique. Bien qu'étant toujours en première ligne, récoltant sans cesse des coups destinés à sa supérieure, le jeune homme était confiant, certain de ne jamais être blessé tant qu'il resterait auprès d'elle. Mais aujourd'hui, pour l'accompagner et la protéger, il devait lui-même décider de s'infliger du mal? Rude cas de conscience pour le brave chien de berger.

“D'accord, je vais y aller toute seule dans ce cas, et s'il m'arrive quelque chose, tant pis...”


Elle avait dit ça tout en se détournant de lui, sa silhouette étrangement grimée et masquée par des vêtements d'homme, sales et abimés, conservant cependant sa démarche féline tandis qu'elle avançait vers sa coiffeuse, devant laquelle elle s'installa, un léger sourire tendant ses lèvres rubis. Aussitôt, l'adolescent s'était redressé, piqué dans son honneur et sa loyauté, s'apprêtant à clamer sa dévotion et à placer sa vie entre ses mains. Il n'en eut cependant pas le temps, Hybris l'interrompant avec un geste nonchalant de la main avant de s'affairer dans son maquillage, épaississant les sourcils, gommant la finesse de ses traits par divers artifices.

“Va, c'est bon. Laisse-nous. Si tu restes là, tu te jetteras sous les coups quand il s'occupera de me rendre plus crédible.”

Du menton, elle avait désigné Anton, qui attendait, immobile comme une statut.

“Vois ça comme des vacances.”

Cette dernière phrase finit d'achever ce pauvre Charlie, qui s'en alla en trainant les pieds, l'air dépité, comme un chien qu'on renvoie dans sa niche. Notre travestie ne lui jeta pas le moindre regard, observant seulement son reflet dans la glace. Bien que fin, il perdait peu à peu toute trace de féminité trop marquée. De plus, elle ajoutait des traces brunes, comme des trainées de poussière, de sueur et de crasse. Pas de bonne odeur de cosmétique ici, rien d'autre qu'un peu de terre, de l'eau, ce genre de choses. Pour ressemblait à une survivante, elle n'avait pas cinquante manière de s'y prendre. Après un moment, elle reposa pinceau et poudre, l'air satisfait, et se tourna de côté.

“Il a vraiment cru que j'allais te laisser me frapper? Vraiment trop naïf ce gamin...'

Emmanuel apparut à la porte à cet instant. Hybris était toujours aussi frappée du changement qui s'opérait chez lui, suivant qu'il soit en mission ou dans les murs de la Firme. A cet instant, ses cheveux noirs, légèrement longs, étaient ramenés en arrière en une discrète queue de cheval, son visage calme et aimable, ses yeux, prudents, en embuscade derrière des lunettes fines. Il tenait une mallette noire, qu'il vint déposer sur la coiffeuse.

“Ça, c'est ce que j'appelle de la ponctualité...”

Pour toute réponse, elle n'obtint qu'un sourire poli et la perruque qu'il lui tendait désormais. Elle rassembla donc ses cheveux avant d'enfiler ce nouveau leurre. Plus vrai que nature. Elle était désormais l'heureuse propriétaire d'une courte chevelure châtain. Impossible de deviner la supercherie. Pendant qu'elle admirait la transformation dans le miroir ovale, Manu ouvrait sa sacoche, dévoilant divers ustensiles. Elle finit tout de même par se tourner vers lui, fronçant légèrement ses sourcils épais.
Sans un mot, il commença. Il passa un coton imbibé d'un liquide froid sur son front et ayant saisit une petite seringue, il se pencha sur elle et enfonça l'aiguille juste au dessus de la tempe droite, avec un mouvement rapide et précis avant d'y appliquer ce même coton. Il laissa Hybris tenir cette petite compresse tandis qu'il rangeait la seringue et sortait les instruments suivants. La plupart ressemblait à des scalpels ou d'étranges pinces. Hybris grimaça, mais resta immobile tandis qu'il procédait à la première entaille.
Et il avait raison, elle ne sentait rien.

Il s'affaira longtemps sur ce front, les plaies descendant sur la pommette, se perdant dans une tâche bleuâtre. Manu était un maitre dans l'utilisation du bistouri, sans compter qu'il avait à sa disposition un tas de produits chimiques mis au point par les scientistes. Dès lors, ça devenait un jeu d'enfants d'esquinter la belle sans toute fois lui faire réellement mal. Même un bon médecin ne verrait pas la supercherie. Et c'était justement ce qu'ils recherchaient.

Ils l'avaient repéré voilà déjà plusieurs semaines ou peut-être mois, dans l'une des villes-laboratoires, une de celle où les cobayes n'ont pas conscience de leur condition. Son acharnement à trouver un vaccin au virus qu'ils avaient libéré dans la bulle les avait amusés, et ils s'étaient plu à l'observer se débattre contre quelque chose qui le dépasse. Son désespoir, tandis qu'il tentait de sauver son épouse, lui donner un goût d'autant plus savoureux aux yeux d'Hybris, qui tentait d'y trouver un exutoire à la mémoire de Dakota. Malgré cela, malgré ce caractère de dépressif mono-maniaque, quelque peu pathétique, ses compétences étaient indéniables, c'était à se demander pourquoi il faisait parti des cobayes, et non des scientistes. Et c'était désormais tout l'enjeu de la petite excursion: aller voir sur place s'il méritait vraiment leur attention.
Bien sur, s'il n'y avait pas que ça qui avait motivé cette mission d'infiltration. Plusieurs caméras de la ville ne fonctionnaient plus, il fallait donc les remplacer, de plus, suite à l'épidémie, les scientistes voulaient récupérer quelques échantillons sur les rescapés, les guéris, les malades. Elle n'allait donc pas pénétrer dans la bulle toute seule. Tout avait été calculé au détail près. Évidemment, ils avaient tous reçu une dose de vaccin, voilà déjà plusieurs semaines. Et le tremblement de terre qu'ils avaient occasionné devait leur servir de couverture, dans le chaos engendré, ils passeraient plus facilement inaperçus.

Hybris jeta un dernier regard à son reflet. Tout était en place pour la mascarade. Elle avait vraiment l'air de sortir d'un bâtiment tout juste effondré, poussiéreuse, vêtements déchirés par endroits et quelques écorchures en plus de la plaie à la tempe, pour donner le change. La transformation en homme, ça c'était son caprice. Mais elle espérait bien être découverte à un moment ou à un autre.
Elle félicita vaguement Emmanuel avant de sortir de la pièce, suivie par les deux hommes. Le médecin les quitta rapidement, Anton et Hybris continuant d'avancer dans les couloirs, prenant l'ascenseur pour la longue descente de la Tour Eon. Arrivés en bas, ils rejoignirent un petit convoi qui finissait de se préparer. On chargeait trois jeeps de matériel. Notre duo observa le groupe sans s'y mêler, Hybris avec ce regard de superviseur, Anton, plus en retrait, semblant seulement attendre les ordres. Un jeune garçon s'approcha d'eux, lourdement appuyé sur un autre, chargé de le soutenir. Il se présenta brièvement, essayant de faire bonne figure malgré sa souffrance évidente. Il n'aurait jamais pensé rencontrer Miss Odd Gabriel en vrai, alors il n'allait pas gâcher ce moment à cause de quelques côtes cassées et d'une jambe à moitié broyée!
C'était lui, revenant tout juste d'un combat qui avait mal tourné, qui allait lui servir de prétexte pour approcher le jeune médecin. Hybris le salua rapidement, sa seule reconnaissance étant de ne pas exprimer à haute voix une quelconque remarque dubitative. Elle espérait seulement qu'il resterait conscient jusqu'à ce qu'ils arrivent, et ne lui crèverait pas dans les bras avant qu'elle ai trouvé ce bon docteur. Mais elle savait bien que les scientistes avaient dû faire ce qu'ils pouvaient pour alléger sa souffrance, sans le guérir. Après tout, il devait rester crédible.

Elle souffla quelques ordres secs avant de s'engouffrer sur le siège passager d'une voiture, Anton prenant le volant. Hors de question que quelqu'un qui ne fut pas de son équipe la conduise. Le convoi se mit en route, il en avait pour plusieurs heures avant d'atteindre la ville-laboratoire.
Ils étaient nombreux, mais tous ne rentreraient pas dans la bulle. La plupart monterait simplement un camp à l'extérieur, récupérant les échantillons qu'on leur apporterait au fur et à mesure, mais surtout, prêts à intervenir en cas de pépin.
Exceptés Hybris et Anton et le blessé, ils furent cinq à entrer, deux scientistes et trois ingénieurs-réparateurs, pour les caméras et autres systèmes d'enregistrement. Ils passèrent par un vaste réseau de sous-terrains qu'on pouvait aisément utiliser pour entrer, mais pour sortir, il fallait nécessairement être aidé par un technicien de la Firme, à l'extérieur. Ils n'empruntèrent pas tous le même passage. Hybris ne resta donc qu'avec son alibi, Luc, -Anton la retrouverait une fois à l'intérieur, la surveillant de loin- et ainsi lestée, elle mit longtemps avant de finalement se hisser dans un coin désert de la cité. Elle savait où ils avaient débouchés et comment aller à l'hôpital, aussi, elle tenta d'accélérer le pas malgré son fardeau. Elle avait hâte.

Enfin, le vieux bâtiment se présenta à eux. Elle sortit de sa poche un minuscule boitier d'un noir luisant. Quand elle y passa un doigt, un mince point bleu y apparut. Elle tourna légèrement sur elle-même, comme cherchant à s'orienter à l'aide d'une boussole. Elle n'avait plus qu'à trouver ce Mr Cren, et rien ne serait plus facile, avec cet appareil. Soutenant son compagnon de fortune, elle finit par pousser les battants d'une salle, avec un air affolé.
Elle fit mine de ne pas voir la femme qui attendait là, et dont on était sur le point de s'occuper. Elle interpela le médecin d'une voix grave -on sentait l'entrainement qu'il avait dû lui falloir- et alarmée, lui amenant le blessé sous le nez, certaine qu'il ne pourrait faire autrement que de s'en occuper, au vue de l'urgence du cas. Luc avait de plus le bon goût d'en rajouter, malgré un fond de douleur bien réel, il n'hésitait pas à faire mine de sombrer par instant dans une demi inconscience, manquant de s'échapper de ses bras épuisés.

“S'il vous plait, aidez-moi! C'est mon voisin, il était enseveli sous les gravats de sa maison depuis hier, je ne l'ai trouvé qu'aujourd'hui, et le temps de le faire sortir... Je l'ai amené aussi vite que j'ai pu.”

Bien dans son rôle, amusée comme une actrice qui s'émerveillerait de savoir si naturellement son texte, elle attendait désormais la réaction de Tomas, bien camouflée derrière sa perruque, le bandage qui enserré sa poitrine et ses habits légèrement rembourrés.
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