Réminiscences...

Invité

Flou...tout est flou...Quelques clignements de paupières, afin d'éclaircir cette vision. Rien à faire, la couleur rouge persiste. D'où provient cette lumière diffuse? Cette nuance chargée de grenat apparait comme un signe de mauvais augure. Lentement, prudemment, Vayu’Ne ouvre les yeux. A travers ses longs cils noirs, rien ne bouge. Tout est immobile ici. Contrairement à cette couleur chaude, la température n’est pas très élevée dans cette pièce. Sans aucun doute, elle est dans un endroit clos. Le carrelage est froid et déjà, elle sent les muscles de ses épaules s’endormir à cause du contact glacé. Depuis combien de temps est-elle ici ? Et plus important encore, comment est-elle parvenue ici, en ce lieu étrange.

Le plafond est haut, à un tel point qu’elle peine à en voir le bout. Pourtant, une forme s’est dessinée, en face d’elle, tout là-haut.
Elle plisse les yeux un peu plus, comme pour améliorer son champ de vision. Intriguée d’abord, elle incline légèrement la tête sur le côté et l’ombre du plafond suit le mouvement. Ses pupilles se dilatent alors tandis que ces yeux s’arrondissent. Cette forme, c’est elle. Le plafond n’est qu’un immense miroir, reflétant son corps étalé sur le sol. Ses longs cheveux noirs, forment une aura tout autour de ses épaules. Ils traversent son visage, striant sa peau pâle en un contraste renversant.
Prenant une profonde respiration, elle ramène son bras près de son front, comme si cela pouvait la protéger de cette lumière qui agresse ses yeux vairons. Un œil bleu, un œil doré, tous les deux clairs et sensibles. Elle remarque alors que son poignet est nu. Qu’est-il arrivé à son bracelet de cuir ?
Observant son bras puis son torse, elle remarque rapidement que ses accessoires ont disparu et qu’elle est dans son plus simple apparat. Avec difficulté, elle se relève. Pas évident de se mettre debout avec quatre pattes. Ses sabots claquent sur le sol de vieille pierre carrelée, et seul un écho y répond avant de se perdre dans les ombres rougeoyantes de la salle.
Elle s’ébroue, comme si cela pouvait lui remettre les idées en place. Sa tête lui tourne l'espace d'une seconde, rien de bien grave. La pièce est vaste, sans fenêtre ni porte. Par quelle magie l’a-t-on fait entrer ici ? Gardant son calme comme toujours, elle remarque les images collées sur les parois. Là encore, la curiosité l’emporte. Tout en s’approchant, elle se masse son épaule endormie, en grimaçant un peu. Ce n’est pas vraiment douloureux, mais la sensation d’un membre lourd est désagréable. Un mouvement de la tête plutôt vif, replace ses longs cheveux dans son dos, seules quelques mèches ondulées osent s’aventurer sur ses épaules musclés et rondes. Sa frange, elle, se range sur le côté, cachant la moitié de son œil doré. La pièce est très certainement très humide, sans cela, ses cheveux n’onduleraient pas autant.

La première photo qu’elle regarde, montre une pouliche, grignotant une pomme assise à l’abri d’un saule pleureur. Il est immense et quelque part au fond d’elle, un sentiment de nostalgie l’envahis.
Ce Saule, c’est le sien. Cette petite pouliche, c’est elle. Cette image représente son Havre de paix. Très vite, elle comprend alors, et glisse le long du mur, posant ses doigts fins et agiles sur chacune des images, explorant son propre passé, sa propre croissance. Parfois les photos sont entreposées sur des miroirs. Le reflet est différent du lac dans lequel elle se regarde. Il est plus clair ici, plus fluide et bien plus…rouge. Une dernière fois, elle cherche du regard la provenance de cette aura sanglante. En vain, tout comme sa venue ici, cela restera un mystère. Elle ne s’était jamais vraiment observée avant cela. Sa beauté lui avait toujours parue naturelle. Elle est fille de la nature, fille aux allures puissantes et libres tout à la fois. Une beauté synonyme de liberté de sa race. Sa bouche ronde et pulpeuse semble plus foncée ici. Et les poils courts et drus formant sa robe sont bien plus écarlates que dans la réalité, même les légères zébrures au niveau de ses pattes n’apparaissent pas dans cette atmosphère édulcorée.
Oui, tout ici semble n’être qu’un reflet de la réalité. Loin d’être apeurée, elle décide de parcourir toute la pièce.

Po to toc, po to toc, po to toc…

Ses sabots martèlent lentement le sol, alors que ses doigts courent sur les murs. Ah…voici une photo intéressante. Le bel étalon qui l’accompagne ici. Son frère aîné, Maerl. Pourquoi n’est-il pas avec elle aujourd'hui? Elle tente d'arracher l'image sur le mur, mais à sa grande suprise, elle ne peut la saisir. C'est comme si le papier n'avait aucune consistance entre ses doigts. Tentant avec une autre photo, le résultat reste le même. Seul lui reste cette apréhension glacé entre ses mains.
Et là ce couple? Ce sont ses parents, les souvenirs sont plutôt vague les concernant, elle s'en détourne plus rapidement.

La photo suivante la montre rayonnante, se prélassant au bord du lac, couvrant son torse d’un bustier de fleurs fraiches. Comme tout cela parait apaisant et sensé. La voilà de nouveau, ayant troqué les fleurs contre un bustier en cuir, plus pratique pour le combat à l’arc. Ses bras sont sertis d’un bracelet d’argent et d’un bracelet de cuivre de l’autre côté, les deux métaux symbolisant la disparité de son regard.
Tiens, ses crins sont bien trop longs sur cette photo, et ici on dirait un garçon manqué.

Elle se surprend à sourire face à tous ses souvenirs un peu râtés.
Maintenant, enfermée, face à elle-même, devrait-elle paniquer ? Non, elle ne peut qu’admirer ses muscles roulant sous sa peau chevaline, épaisse et douce à la fois. Elle passe une main tendre sur le haut de sa queue aussi sombre que ses cheveux. Après tout, c'est bien la première fois qu'elle se voit ainsi et cela ne lui déplait pas.

Les courbatures de son corps ont disparu, pour s’en assurer, elle envoie des décharges nerveuses dans sa peau, comme elle le ferait pour chasser une mouche. Tout fonctionne bien, les poils plus longs au niveau de ses boulets volètent légèrement, avant de se reposer sur ses sabots.
Elle lève encore une fois les yeux au plafond. Sa vision s’est habituée à la lumière. Un large sourire se dessine sur son visage blafard. Si elle devait livrer un combat face à elle-même, elle gagnerait sans l’ombre d’un doute.

[Bonjour à toi et tout d'abord, bienvenue ici! Je te laisse ce message pour te dire que je ne passe qu'en coup de vent là, je n'ai même pas le temps de lire ta fiche, mais je m'en occupe dès ce soir pour ne pas te faire trop attendre. Tu peux commencer à préparer les salles suivantes si tu veux.
Et ça serait sympa aussi de te trouver un avatar, même si pour les centaures c'est vraiment pas evident, y a peu d'images... Peut-être pourrais tu trouver un avatar en "gros plan", qui ne montre que le buste de ton perso, et donc son côté humain? Ca serait le plus simple, mais à toi de voir, enfin prend ton temps!

En tout cas bonne chance pour la suite, à très vite, et d'avance désolée pour l'attente Wink

]

Elle me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Après avoir longuement parcourue la pièce, découvrant les clichés, la jeune femme me troua de son regard discordant, elle croyait peut-être se percer elle-même à jour. Je la laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'étais ravi et agacé de voir une créature dans son genre qui savait sourire devant certaines photos et passer devant d'autres. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si elle était réellement prête, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mon oeil étrange. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante, j'étais vexé qu'elle ne soit pas plus impressionnée que cela. Peut-être aurais-je voulu la garder un peu plus, jalousement? Dans un clignement de paupière, mes cils en pétales se refermèrent comme une grande fleur et quand celle-ci s'épanouit à nouveau, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement la centaure. Je plaquais ma main contre la paroi, y appuyant la clé rouge qui commençait à fondre, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à la jeune femme avec provocation et bienveillance, puis je m'embrasais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide.

Réminiscences... Clrouge2ch7

[Et voila miss, tu peux continuer, et pour ton vava, prend ton temps, rien ne presse, mais c'est simplement plus sympa avec Wink

]

Invité

Les miroirs se sont brisés. Les photos se sont enflammées. Dans un réflexe protecteur, j’ai placé mes bras devant mon visage, mais rien ne m’a touché. Comme précédemment, tout ici ne semble être qu’illusion. Sous mes yeux, un passage s’est ouvert. Il parait sombre et profond. Intriguée, je me suis approché et subitement j’ai eu l’impression de ne plus être la bienvenue dans la pièce rouge que je quittais alors. J’ai pénétré à l’intérieur de cette nouvelle voix envahie par les ténèbres et au fur et a mesure que j’avançais, le couloir devenait plus étroit. La lumière derrière moi, rouge et flamboyante s’éteint petit à petit jusqu’à n’être plus qu’une lueur dans mon dos. Sa chaleur s’est dissipé et bientôt, me voilà dans le noir complet.

J’avance un peu, le son de mes sabots m’indique que le sol est dur. Les mains tendues vers l’avant, je cherche mon chemin à tâtons, mais mes pas ne me même nulle part. Je ne suis pas vraiment à l’aise dans le noir complet. Je décide alors de me coucher et d’attendre. Le sol est froid mais ma peau épaisse me protège un peu. Dans un soupir, j’attends. Si la première salle m’avait fait sourire en me faisant découvrir mon apparence exacte, celle-ci ne m’inspire aucune confiance. Je n’aime pas le noir. Dans les plaines, les étoiles et la lune nous guident, nous éclairent et nous protège de l’obscurité totale. Ici, la peur s’immisce lentement dans mon cœur. Mon rythme cardiaque s’accélère un peu, et mon ouïe tendue, est aux aguets. Au début rien ne se passe, puis provenant de loin d’abord, se rapprochant sans cesse, je les entends. Des voix, qui se superposent d’abord, mais qui deviennent de plus en plus claires. Par quelle magie … ? J’ai la sensation d’être entourée d’une multitude d’êtres, me posant toutes des questions en même temps.

Parmi toutes, une voix abstraite prend le dessus et s’adresse clairement à moi, à mon plus grand étonnement.

- Qui es-tu ?

Cette simple question est posée. Pourtant, je la sens lourde de sens car les autres voix se sont tus, comme si elles attendaient la réponse avec le plus grand intérêt. Ma peur a laissé place à un calme olympien. Je ne risque rien ici.

- Je suis Vayu’Ne.

D’un ton posé, je prononce mon nom. Le dialogue est ouvert. Je ne sais toujours pas où je suis, mais tout cela me semble être un rêve. Les photos, les miroirs et maintenant les voix. Quoiqu’il puisse arriver, je finirai par me réveiller. Le rêve s’éteindra lorsque mes paupières s’ouvriront.

J’ai toujours été calme, pragmatique. C’est un caractère inhérent à ma race je crois. Nous Centaure, n’avons pas la science infuse, mais notre capacité d’adaptation et notre intelligence placide nous permet de vivre tranquillement, sans aucune inquiétude.

- Qui es-tu …vraiment ?

La voix n’est pas tout à fait la même. Que signifie cette question ? N’ai-je pas déjà répondu ? Je soupire lourdement. Les interrogatoires n’ont jamais été mon fort. Je me lasse relativement vite de ces petits jeux du chat et de la souris. Avec éloquence, je redresse ma poitrine avant de répondre.

-Tout comme ma race, je vie au son de la brise courant sur la plaine, je galope au gré de ce que la Nature dans sa bienveillance me murmure. Je respire cet air qu’elle m’offre, je bois cette eau de source qu’elle m’envoie et je mange cette abondance dont elle me gratifie. Telle est mon destin de Centaure. Ne faire qu’un avec la Nature, vivre dans son sein, la protéger et la respecter.

Voilà qui je suis.

J’espère secrètement que cette réponse les comblera un peu plus. J’ai toujours pensé que le bien du peuple passait avant le bien individuel. Notre politique fonctionne en ce sens également. Vivre humblement, mourir paisiblement. Si je devais résumer notre existence, ces quatre mots suffiraient.

Le silence règne à présent. Mais pour combien de temps ? Je me relève dans l’ombre avec difficulté, maudissant le manque de lumière. Je serre les dents, ma patience viendra à bout de cet enfer.

-Archère !

Je suis désagréablement surprise par cette appellation qui me fait grincer des dents.

-N’aimes-tu la guerre et le sang ?

Mes poings se serrent, mes lèvres se pincent. La guerre…La simple évocation de cette barbarie me mets les nerfs à vif. Je sens déjà mes muscles rouler sous ma peau pour se tendre, mes veines se gonfler de colère. Une colère sourde s’étend sur mon être, prête à bondir pour sauter à la gorge du premier venu.

- La guerre ?? Nous Centaures, n’avons que faire des folies des hommes, des elfes ou de toute autre créature qui inondent notre Nature de sang et de tuerie. Seuls les peuples barbares et primaires ne savent résoudre leurs problèmes qu’avec le sang et la guerre. Si ces vagues meurtrières ont abordées nos rivages quelques fois, jamais nous ne les y avons encouragé, jamais nous n’y avons prit part. Nous sommes civilisés et souhaitons vivre en paix.

Je crache mes mots comme du venin, acerbe et froid. Ma platitude n’a pu résister à cette bêtise.

-Qu’ils meurent tous et toutes… leurs folie les détruira…

Mon murmure se brise, car au fond de moi, mais si j’exècre ses guerres, j’ai pitié de ceux qui y prennent part. Une vie est une vie, et nous devons les chérir au plus profond de nous même.

Ces tribus barbares, ignorent la beauté de la vie, ils aiment la détruire. Jamais je ne prendrais part à tout cela, jamais. Cette promesse à moi-même me fait venir les larmes aux yeux. Je ne remarque alors que maintenant, que mes ongles enfoncés dans ma paume me scient la peau. Je relâche alors mes muscles. Un sentiment de peine m’habite désormais…Pourquoi ces autres peuples, ne peuvent vivre en paix ?

Encore moi! Alors il y a un probleme avec ton message, c'est que tu n'abordes pas du tout le "sujet" de cette salle, à savoir, le caractère de ton perso. Cette salle represente son âme, mais surtout ce qui la caractérise, sa personnalité plus que son passé (qui est reservé à la salle suivante). Hors dans ton message on n'apprend rien de son tempérament (a part sa jalousie Very Happy

)
Donc il faudrait reprendre un peu! Courage!

L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cette femme a créées. Comme les autres, je me jette sur elle, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation.
Nous aimons entendre tes réponses. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche.

Réminiscences... Clnoireyv6

[C'était impecc cette fois, plus qu'une salle et c'est bon Smile

]

Invité

Tout près de moi, dans l’obscurité j’entends un faible tintement, comme un objet métallique que l’on aurait laissé échappé sur le sol dur et froid. Mon regard aveugle se tourne instantanément vers ce son faible, synonyme d’espoir. A quelques centimètres de mes sabots avants, un carré lumineux se dessiner, élargissant son périmètre au fil des secondes. Surprise, je recule d’un pas, ébahie par cette nouvelle magie. Tout ceci ne finira donc jamais ? Quand reverrais-je enfin la lumière du jour ? Quand sentirais-je à nouveau la brise d’un vent parfumé de printemps courir dans mes cheveux ou bien me caresser le visage ?

Il ne sert à rien de m’apitoyer sur mon sort ici. J’avance prudemment, mes sabots entrant dans la lumière douce et blafarde. Je me sens happée par ce tunnel salvateur et très vite, me voici dans une nouvelle pièce. Mes pupilles s’habituent peu à peu à la douceur blanche de la pièce. Je me sens calme et apaisé, comme sauvée. Mes boulets sont sous une eau étrange, au même degré de température que mon corps. Comment est-ce possible ? Je dois vraiment être entrain de rêver.

J’avance encore, mes pas décrivant des cercles concentriques dont les ondes légères s’échappent comme repoussées par mon être avant de s’entrechoquer entre elles. J’observe rapidement la pièce, tout est blanc et vaporeux, comme si je venais de plonger dans un nuage. Ma colère précédente s’est dissipée avec les ténèbres. A quelques mètres du centre de la pièce, je m’arrête net devant le nouveau spectacle qui s’inscrit sur ma droite. Sortant des eaux, une lumière plus vive, plus crue, telle les miroitements d’un prisme cristallin s’élève dans les airs à ma hauteur. La bouche entr’ouverte, fascinée je regarde la chose sans cligner une seule fois des yeux. Alors il m’apparait…

Son visage me donne les larmes aux yeux. Inconsciemment, je place ma main devant ma bouche, comme pour m’empêcher de l’appeler en hurlant son nom. L’émotion m’étrangle et me serre la poitrine. J’ai l’impression de suffoquer, d’étouffer. Au final je m’effondre presque, me rattrapant les poings sur le sol, alors que les premières gouttes salées s’écoulant de mes yeux plongent dans l’eau claire, la nourrissant de ma personne, de ma mémoire.

- Petite sœur….

Ses lèvres bougent, murmurant ces tendres mots, mais le son est coupé. Il n’est qu’une image du passé, une réminiscence.

Mon esprit me somme de lui répondre, mais ma gorge est paralysée. Mon cœur tambourine, prêt à imploser. Je m’impose une respiration lente et profonde, ma voix tremble lorsque je prends enfin la parole.

- Greid ?

Ce n’est qu’un son faible et tremblotant qui s’échappe de ma bouche. Mes lèvres ne m’appartiennent plus à présent.

Il disparait lentement, comme la fumée se dissout dans l’atmosphère, mais très vite une autre image prend le relai. Paysage de ma vie, je revois nos jeux, nos rires, nos aventures.

Fraternité renforcée par notre gémellité. Cet autre moi, parallèle, aux yeux aussi étranges que les miens, aux cheveux aussi noirs que les miens. Greid, mon frère qui me manque tant.

Je retiens un sanglot en voyant cette nouvelle image de lui et d’elle. Celle qu’il a choisit pour partager sa vie, celle qui m’a éjecté de mon trône, régnant sur le cœur de mon frère. Je serre les dents, mais déjà une autre image m’accable. Le jour de son départ, notre dispute, mes lèvres crachant ses mots que je n’oublierai jamais. « Je te déteste ». L’expression de son visage peiné. Ses yeux, miroirs des miens, torturés par ces simples mots.

Mon corps allongé sur le sol, mes mains se glissent autours de ma tête, comme pour la protéger.

- Arrêtez….pitié arrêtez…je ne veux pas revivre ça….je ne veux pas !

J’espère sincèrement que le Dieu qui me joue ce tour, m’entendras et aura pitié de ma peine. Mais lorsque j’ouvre à nouveau mes yeux, je vois mes parents, le regard et la moue désapprobatrice de mon père, les larmes de ma mère.

- Non !! Non ! Maman…ne pleure pas…Papa, ne m’en veut pas. Greid avait fait son choix, il a quitté le troupeau de son plein gré, je n’y suis pour rien…je ..n’y suis pour rien…Ce n’est pas ma faute !!

J’hurle ces derniers mots, comme s’ils pouvaient se graver dans ma mémoire et changer la vérité que je connais si bien mais que je n’ose avouer. Mon frère, ma vie…je t’ai perdu, je t’ai chassé. Simple jalousie de celle qui tu avais choisis…pourquoi pas moi ? Pourquoi elle ? Nous étions si bien ensemble non ? Avec ton départ, une partie de moi-même s’en est allé…

Je me laisse rouler entièrement sur le sol humide. Mes cheveux flottent autours de mon visage je souhaite que cette eau me calme et m’apaise, comme à mon entrée ici, mais la vérité me tranche le cœur à vif. J’inspire lourdement pour mieux expirer dans un sanglot et dans une plainte qui déchire le silence de la pièce. Mon cœur meurtris me semble sur le point de cesser de battre.

- Pardonne moi….pardonne moi ! Pitié mon frère, pardonne moi….

Entrecoupée de sanglots qui me secouent le corps avec violence, ma voix fébrile se découpe pour susurrer ma prière.

- Peu m’importe le temps que cela prendra…je te retrouverai, je te le jure…et tu me souriras alors…trop heureux de me revoir, trop heureux de me serrer dans tes bras…mon frère…

Je ne sais combien de temps je restais là…allongée sur le sol, sanglotant comme une enfant dévastée, le visage noyé de larmes. Peu à peu, tandis que la fatigue m’emprisonnait, mes soubresauts se calmaient. Sans m’y attendre, je sombrais alors dans l’inconscience.

Aussi loin que mon esprit puisse s’envoler, j’étais sûre que dans mes rêves au moins, je le retrouverais.

Spoiler:

Voir ces gens revivre leur passé, se souvenir, regretter, vouloir oublier... C'était mon opium. Pire qu'un vampire attendant du sang nouveau, pire qu'un junkie réclamant sa dose. Il me fallait des vies à déflorer, des souvenirs, des enfances malheureuses, des amours contrariés, des proches morts, des combats, des réussites et des échecs. Je m'en contentais, faute de n'avoir une vie qui me soit propre. Je vivais par procuration, j'essayais d'imaginer la douleur ou le bonheur. Des termes tellement lointains pour le passeur que je suis.
Celle-ci avait une flopée de souvenirs a montrer comme tous les autres. Cette pointe de jalousie me taraudait tandis que je revivais avec elle ces sombres tranches de vie. Je savourais ses moments de vie romanesques, mais j'appréciais encore plus de contempler ce visage étrange tiraillé par divers sentiments.
Lorsque tout s'apaisa et que la jeune femme décida de se laisser aller dans le flot de ses souvenirs, je déclenchais la fin, un peu a regrets, comme à chaque Nouveau Départ.

Apparaissant dans une serrure inexistante jusque là, sur le mur, une petite clé blanche apparut. Ma main invisible s'occupe de la tourner. C'est comme avoir placer son coeur de glace au dessus d'une flamme. Je suis satisfait.
Une ouverture apparait et toute l'eau s'y deverse, entrainant la jeune centaure...

Réminiscences... Clblancheyq8

[Tout d'abord, désolée du temps de réponse, étant partie en vacances, je suis peu disponible et en plus je viens seulement de voir que tu avais posté. Mais me voila!

Et puis le plus important: Bienvenue!

Tu peux commencer le vrai rp!

Pour trouver un compagnon de jeu, tu peux te diriger vers le sujet "Qui cherche trouve" dans l'Espace membres/admins, et faire une demande, ou consulter celles qui y sont déjà. Tu peux également envoyer des MP aux autres joueurs.

Evidemment, la miaou-box et le flood t'attendent a bras ouverts, hésite pas a nous raconter ta vie, poster ta photo, tes oeuvres (même si c'est déjà fait =p ), participer aux jeux, etc, bref, fais-toi (et fais-nous) plaisir Very Happy

Pour toute question ou plainte, tu peux me Mp, ou l'un des modo, au feeling Wink

Bon jeu =D ]

Bienvenuuuuuuuuuue j'Aime les centaures.
Je t'aime déjà du coup.

Invité

suis chanceuse alors xD
merci =p

Invité

Comme tu fais parti d'une race plutôt rare je ne vais pas te manger, suis gentil non ? =D

Invité

trop sympa oui x)