Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée]

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On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée] Empty
MessageSujet: On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée]   On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée] EmptyLun 19 Nov 2007, 19:50

"Maman, maman!!"

La petite Laiya venait de se réveiller dans un hurlement sonore. A peine âgée de 4 ans, elle était envahie par des rêves atroces. Des? Non, un... Toujours le même. Une fâcheuse conséquente de son imagination intarissable selon ceux qui se prétendaient psychologues. Pourtant elle était certaine qu'il y avait plus. Cette voix qui l'appelait. Ce monde... Il ne pouvait pas ne pas être réel. C'était impossible. C'était trop vrai. Beaucoup trop vrai.
Tremblante, le visage baignée de larmes, elle vit sa mère entrer dans la chambre en courant et se jeta au creux de ses bras, son petit corps frêle et pur encore secoué de sanglots terrifiés et incontrôlables. Sa mère lui murmurait des paroles douces à l'oreille, la berçant avec une lenteur protectrice et tendre, tandis que son père grimaçait dans l'encadrement de la porte. Une demi heure plus tard, alors que la petite parvenait à s’endormir, elle se sentit quitter les bras de l'amour et reposer dans un lit froid tandis que son père maugréait d'une voix fatiguée.


"Tu la couvres trop chérie. Il faut qu'elle apprenne à faire la part entre la réalité et le fantasme. Un autre monde... Mon oeil."

Ce fut les dernières paroles qu'elle entendit avant de s'endormir. Une phrase brusque certes, mais simple conséquence de la mauvaise humeur accentuée par la fatigue et l'inquiétude d'un père qui ne savait plus du tout comment rassurer sa fille. Cependant, la petite fille gravera inconsciemment cette phrase au fer rouge dans son crâne, et à partir de ce jour d'hiver, elle ne reparla plus du monde, ni de cette voix qui l'envoûtait et l'incitait à la rejoindre. Elle y rêvait toujours, chaque année. Toujours à la même date semblait il. C'était étrange. Le rêve s'évanouissiat pendant un an, puis disparaissait. Cette idée l'angoissiat presque plus que le reste. Mais bon, elle ne voulait plus embêter ses parents avec ça. Donc elle se tut Chaque année, elle retombait dans le même gouffre de peur et se réveillait, en sursaut, à la fois terrifiée et horriblement triste que sa voix bien aimée la quitte à nouveau. Mais elle avait appris à ne plus hurler. Et ses larmes restèrent silencieuses, même si le songe funeste avait encore son mot à dire...

"Je ne me souviens pas de tout... La première chose qui me revienne, c'est une lumière aveuglante devant moi, puis un énorme bruit.... Comme un hurlement plaintif.... Et puis un défilé de paysages et d'arbres.... Et puis le noir... ce qui m'a réveillée, c'est de cette forte odeur de sang qui montait à mon cerveau, une masse d'hémoglobine enivrante qui me fit oublier tout le reste. Seule, endormie, ankylosée et douloureuse, je respirais avec un soulagement infinie le liquide vital qui se répandait autour de moi telle une rivière, m'indiquant que je n'étais pas morte. Pas encore.. Je me sentais écrasée sous le poids de quelque chose, quelque chose de très lourd, et de très dur. Comme du métal. D'énormes plaques de métal tordues et comprimées.
A coté de moi me parvenaient les gémissement d'une autre forme de vie humaine. Elle me parlait, elle s'inquiétait pour moi, me suppliait de me réveiller. Cette voix m'étais si familière. Elle était lointaine, faible, toute aussi douloureuse que le reste de mon corps, mais pourtant.... Tellement rassurante. Presque autant que le sang qui me couvrait... Je l'avais toujours entendue cette voix.... la première voix qui était parvenue à mes oreilles de petite fille voilà 10 ans de cela.
J'était éveillée. Mais mes yeux refusaient de s'ouvrir. Ma tête tournait. L'odeur de ce sang continuaient à envahir mon nez et ma jambe était broyée, comprimée par je ne sais pas trop quoi. Je tentai vaguement de bouger le reste de mon corps. Il semblait libre. seule ma jambe était prisonnière des kilos de tôles qui s'étaient abattus sur mon corps frêle et mince. C'était un miracle et je parvenais enfin à en prendre conscience. J'étais en vie... Seule ma jambe semblait avoir été assassinée...
J'ai ouvert les yeux... la première chose que je me souviens avoir vue, ce fut une plaque de verre brisée devant moi Une plaque de verre entourée de barres de fers. je connaissais cette plaque de verre.... C'était la nouvelle acquisition de ma mère. Toute cette tôle, elle venait de la racheter à un garage...
. Quelques débris étaient répandus sur mon corps allongé, des débris translucides et écarlates.
Je voulais tourner la tête, mais elle me faisait affreusement mal. Me rendant soudain compte que ces débris étaient enfoncés dans mon front, je sus d'ou me parvenaient l'odeur d'hémoglobine. J'en étais couverte. Mon sang, mais aussi celui de cette voix qui gémissait à coté de moi. La voix finit par s'arrêter complètement et je tentais à nouveau de bouger, poussant les mêmes gémissements que ceux qui étaient parvenus à mes oreilles. Lentement, faiblement, j'essayai de l'appeler à l'aide de ma voix de petite fille de 10ans.
"Maman.... Maman...."
. Ma jambe était si douloureuse que malgré l'engourdissement de mon corps et la lenteur de mes battements cardiaque, je poussai un hurlement de douleur dès que j'essayais de retirer le membre de sa prison. En dessous de ma tête, le cuir glissait, recouvert de mon sang, mélangeant son odeur à la rouille provoquée par la surabondance de fluide vital. J'ignore combien de temps je restais là. Des heures, peut être même des jours L'épuisement me gagnait peu à peu te je sentais que j'avais perdu trop de sang. Mon esprit délirait, divaguait complètement. Je ne savais plus ou j'étais. Ni qui était à coté de moi. Je devais sans arrêt tourner la tête vers le cadavre de ma mère pour me rappeler ce qui venait d'arriver. Pour e rappeler que je n'étais pas morte. Elle si.... peu m'importait. Je ne ressentait plus rien que le vide. Le vide qui semble vous gagner avant la mort. J'attendais avec impatience le tunnel et la lumière blanche, m'indiquant mon trépas imminent. Je ne voulais plus devoir tourner la tête.... Je ne voulais plus la revoir. Je voulais sortir de là. La sensation d'étouffement était telle que la claustrophobie me gagnait peu à peu et je me surprenais à frapper le plafond en tissu rembourré de l'amas de tôle avec mes petites mains, poussant des gémissements plaintifs que je tentais désespéramment de transformer en hurlements sonores pour qu'on m'entende. Mais personne ne m'entendais... Pourquoi faisait il si noir tout à coup... Etait ce la nuit, avait je fermé les yeux? Ou bien peut être étais je entrain de m'endormir pour de bon... peut être quelqu'un avait il enfin daigné me libérer de cette douleur atroce, de cet étouffement permanent et de cette peur qui me gagnaient sans que je puisse les évacuer par des hurlements... Je commençais peu à peu à sentir que cet enfer était sur le point de s'arrêter, quand un sadique décida de le prolonger encore...
La dernière chose dont je me souvins, ce fut des lumières rouges et bleues qui dansaient sous mes yeux et une voix qui parvenaient à mes tympans engourdis. Une voix d'homme.
*Ne vous inquiétez pas, on va vous sortir de là."
... Vous? Ah.... Maman.... maman!!! Je sursautai violemment et me mettais à frapper de plus belle, épuisant mes dernières forces pour hurler qu'on sauve ma mère,. Mais c'était vain. Les mots ne parvenaient plus à mes lèvres, et mes mains bougeaient si lentement que le bruit de leurs coups étaient inaudibles.
Maman..."


"Laiya!!!!!!!!!"

Tiens, un nouveaux beuglement. Ca faisait longtemps tiens. Son père n'apprendrait décidément plus jamais à parler normalement. Bon, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait perdu la seule femme qu'il eut jamais aimée après tout. Et tout ça pour quoi? Pour récupérer une adolescente devenue renfermée et dépressive. Franchement pas terrible le lot de consolation. Et puis, Laiya était la première responsable de cet accident... Culpabilité inutile et stupide? Peut être... Mais la jeune fille ne pouvait s'empêcher de se souvenir que c'était elle qui avait détourné l'attention de sa mère. Même si la femme roulait effectivement beaucoup trop vite.
Sans attendre un nouveau hurlement de tueur en série bourré aux hormones, l'adolescente referma son journal intime, empoigna son sac, sortit de son appartement et descendit les escaliers de son immeuble HLM pour rejoindre son père et embarquer avec lui dans une Corvette minable, en route vers le centre commercial en préparation de l'anniversaire de ses 16 ans, qui devait se dérouler le soir même.
Ils firent les courses comme une parfaite petite famille modèle de joie et de bonheur. Il lui proposa des décorations, elle le charia sur ses goûts ancestraux et démodés, et ils quittèrent le centre commercial en se poussant l'un l'autre. Qu'ils étaient mignon... Ouais... Elle aussi l'aurait pensé si seulement toutes ces petites bourrades inoffensives avaient été sincères. Seulement ce n'était pas le cas. Elle le dégoûtait, et il l'exaspéré. Sauf que pour elle, ce n'était pas nouveau. Laiya n'avait jamais aimé son père. Un alcoolique qui aimait bien montrer aux femmes de la maison qui était le patron, à coups de ceinture parce que sinon c'est pas drôle, et qui l'avait privée de sa seule échappatoire de jeunesse: Le monde de ses rêves. Parce que, en effet, à force de lutter pour cesser d'empoisonner la vie de ses parents avec ce rêve idiot, il avait fini par l'abandonner, tout comme sa mère 6 ans plus tard. Et dorénavant, elle se sentait plus seule que le cumulus errant seulabre dans le ciel bleu d'une société hypocrite et faussement parfaite. Et tout ça, c'était de la faute de son père. Enfin non, pas tout, il n'était pas responsable de la mort de sa génitrice. Et encore...
Le soir venu, la jeune fille passa une soirée agréable en compagnie de ses amis. Après la petite fête symbolique chez son papounet chéri..., ils allèrent au bar et burent plus que de raison. A une heure que la morale réprouve, elle se dirigea seule vers son cher appartement, pour continuer sa vie plate et vide de tout intérêt.
C'est là que tout bascula.
Elle pivota dans une ruelle déserte et poursuivit son chemin calmement, les mains enfouies dans les poches de son manteau, tremblante de froid. Et puis tout à coup, un couvercle de poubelle tomba au sol, dans un bruit métallique et assourdissant. Elle se figea. La respiration rauque d'un animal parvenait à ses oreilles, tel un râle affamé et sauvage.
Et puis soudain, une forme gigantesque fondit sur elle. Elle eut à peine le temps de sentir ses crocs s'enfoncer dans son épaule, avant de se cogner la tête et de sombrer dans l'inconscience.
Quand elle se réveilla à l'hôpital, pour la deuxième fois de sa vie, elle apprit par les journaux qu'elle avait effectivement été mordue par un animal d'origine inconnue et qu'elle avait eu la "chance" d'être sauvée par un flic qui faisait sa ronde dans les parages et qui avait fait fuir la bête. Elle l'en remercia d'ailleurs à contre cœur, et poursuivit son petit quotidien palpitant.
La nuit suivante, elle se transformait
Une victime. Une de trop.
Laiya était suffisamment passionnée d'histoires fantastiques pour savoir ce qu'il lui arrivait. Même si elle eut du mal à le réaliser. Quand elle se réveilla dans la foret ce matin là, nue, couverte de sang humain, elle fut si horrifiée qu'elle prit la fuite.
Elle resta confinée dans les sous bois, trop honteuse et apeurée pour s'approcher de quelqu'un, la seule idée de devoir recommencer un massacre la meurtrissant de l'intérieur.
la nuit suivante, elle se transformait.
Elle parvint à garder suffisamment ses esprits pour se mettre dans la tête qu'elle devait fuir. La bête courut, courut encore et finit par plonger dans l'eau d'une mer déchaînée et brutale.
Elle divagua toute la nuit, bientôt beaucoup trop épuisée pour combattre les flots impétueux. Au matin, elle avait repris forme humaine, et son corps avait échoué sur une plage de sable fin. Nue, gelée par les eaux glaciales et tempétueuse, inconsciente, épuisée, elle s'échoua littéralement et la vie commença à quitter son corps.


hj: Bonne chance!^^


Dernière édition par le Dim 25 Nov 2007, 17:01, édité 2 fois
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Ether
¤Admin¤

Ether

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MessageSujet: Re: On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée]   On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée] EmptyMar 20 Nov 2007, 15:56

[Tout d'abord bienvenue et merci de ton inscription, je te souhaites par avance un bon jeu!

Pour ton entrée, j'aime beaucoup, tu as un bon style, je suis contente que Aïk puisse te compter parmi ses membres! Mais il y a quelques détails que j'aimerais tout de même rectifier et mettre au point avec toi pour le bon déroulement de tes futurs rp Wink C'est surtout à propos de la fin et de l'attaque de cette bête =) Je ne sais pas si tu as lu la description complète sur les lycanthropes qui se trouve dans la partie Bibliothèque, topic Encyclopédie des races et créatures (Chapitre Huit xD ), et si tu ne l'as pas fait, je te propose de le faire pour avoir quelques infos supplémentaires sur ta race (tu verras, ce n'est pas trop long et ça permet de mettre tout le monde sur la même longueur d'onde). Ainsi, tu sauras que sur Aïk, on a décidé de ne pas appliquer le principe de la pleine lune pour les loups-garous, les loups-garous se transforment TOUTES LES NUITS!!! Ca pimente un peu la situation =p Je te demande juste de prendre compte de cela, et de le changer dans ton texte (ça ira vite, juste enlever "pleine lune suivante" pour "nuit suivante" en gros Wink )

Sinon, le reste du rp est parfait, je ne vois rien d'autre à changer =) Bon, tu aurais peut-être pu parler du Rêve annuel que la plupart des habitants de l'archipel font à propos de l'île intouchable, mais ce n'est pas obligatoire, donc c'est bon.

Mis à part ça, ton avatar est légèrement trop grand. On est pas trop pointilleux sur ça, mais si tu peux le réduire à 300 pixels de hauteur, ça serait chouette Wink Mais c'est pas urgent, urgent, et au pire je pourrais toujours te le réduire moi-même =)

Sinon, il faudrait que tu remplisse ton esquisse, pour cela, il suffit d'aller dans ton profil, dans la section esquisse et de remplir les différentes parties. Ne t'inquiète pas, on demande pas quelque chose de long et fastidieux, c'est juste des informations concises et précises, la couleur des yeux par exemple, les traits essentiels du caractère. Ce n'est pas urgent, si tu veux le faire un peu plus tard tu peux, mais c'est toujours pratique pour les personnes qui joueront avec toi Wink

Ensuite je te propose -c'est une simple suggestion- d'aller te présenter TOI, la personne qui se cache derrière Laiya, dans la partie "Qui se cache derrière...?", tout en bas du forum. Bien sûr ce n'est pas obligatoire, mais ça nous permettrait de mieux te connaitre. Et puis tu peux d'or et déjà t'ébattre dans la zone hors-forum, le flood Wink On attend que ça =p

]


Dernière édition par Ether le Dim 23 Mar 2008, 17:16, édité 1 fois
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Mélancolie
~¤ Maître du Jeu ¤~

Mélancolie

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MessageSujet: Re: On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée]   On ne peut briser un coeur, mais on peut le tordre.[Ancien mode d'Entrée] EmptyMer 21 Nov 2007, 17:02

Silhouette fantomatique qui se lamentait que les habitants de l'archipel ne puissent la voir, Mélancolie traînait son amertume sur les plages désertes. Gris sur gris. Cheveux presque noirs, mais plutôt gris, car manquant d'intensité; yeux gris, vagues et désenchantés; robe longue qui aurait pu être splendide s'il elle n'avait pas parût si incertaine, tendant vers la blancheur sans y parvenir, se rabatant sur un gris cendreux. Gris sur gris, toujours. La Maîtresse du jeu semblait tout droit sortie d'une vieille photo en noir et blanc, d'une époque révolue, avec un mauvais contraste, laissant tout se confondre. Et ce monochrome las semblait avoir déteint sur l'esprit même de l'entité. Elle n'était plus qu'abattement, résignation. Elle n'aurait été qu'une âme en peine supplémentaire, un spectre, si seulement elle n'avait pas possédé le pouvoir frustrant d'influencer la vie des vivants sans y participer réellement. C'était la seule occupation qu'elle connaissait hormis une lamentation sans trêve, mais même cette activité ne lui apportait qu'un désespoir supplémentaire, à ajouter au sien, qu'elle couvait jalousement.

A sa droite, les vagues frappaient le sable avec une agressivité sournoise, et Mélancolie gémissait de cette violence comme si elle lui était proprement destinée. Mais n'était-ce pas justement l'incapacité à souffrir physiquement, à ressentir cette rage qui la torturait? Tout était prétexte à se lamenter. Ca devenait presque obsessionnel, jouissif. Masochiste? Peut-etre.
Elle ressemblait à une rose fanée, dont le parfum et la couleur ont fui, ne laissant qu'une empreinte pâle témoignant qu'ils existèrent, fut un temps. Cette fleur morte semblait ployer sous ce vent qui ne la touchait pourtant pas, et son flanc mince s'arquait comme une véritable tige sous le poids de sa chevelure lourde, ses pétales ternes. Un instant, une étincelle dans la grisaille de ses prunelles. De la curiosité, oui, mais une curiosité malsaine, pessimiste, persuadée d'être déçue avant même d'être assouvie. Elle s'approcha néanmoins de ce tas de chair, ce qui semblait une frêle jeune femme, nue et échouée, rejetée par les impétieux rouleaux de la mer. Avec un rictus de regret habitué, l'entité songeait que cette créature devait sans doute être morte. Elle s'appitoyait sur ces mortels si vulnérables, sur l'injuste de la vie qui pouvait leur être enlevée sans préavis. Elle s'appitoyait sur son éternité passée à errer, sans pouvoir espérer que ça s'arrête un jour.

Avec une admiration triste, elle regardait cette peau trop pâle hérissée de tremblements, ces bras menus, immobiles, ces cheveux ruisselants, masquant le visage de la demoiselle. Mélancolie s'assit dans le sable à côté de l'inconnue inconsciente, échappant un soupir. Elle glissa sa main fraîche sur la joue de la femme, repoussant dans un souffle les mèches rebelles, et elle frissonna d'excitation et de frustration, de pouvoir caresser ainsi la mort, la mort sur laquelle elle ne faisait que fantasmer. Puis elle se rendit compte avec une pointe de regret que la morte n'était pas vraiment morte. Ce n'était pas loin pourtant. Mais elle respirait encore, faiblement. La Maîtresse se pencha un peu par dessus le visage de la jeune fille, et se courba pour déposer un long baiser insensible sur son front. Un baiser que la malheureuse ne devait même pas sentir. Dès lors, l'entité invisible comprit la situation de celle qui s'appelait Laiya. Mordue par un loup-garou depuis quelques jours à peine, elle avait du passer ses premières nuits... "animales". Les lèvres sans vie de Mélancolie s'entrouvrirent, et son souffle avait la teinte d'une plainte basse et déchirée, funébre. Laiya fut parcouru d'un frisson vibrant, plus profond que les précédents. Elle avait du ressentir, inconsciemment, la présence de cet esprit si dramatique. Mélancolie s'en réjouissait, glissant ses doigts sur les courbes de la pauvre petite, comme pour la couver, pour lui apporter son soutien. Avec une tendresse toute maternelle. La toute récente lycanthrope sentirait sûrement à son réveil un abbattement languissant, et si son coeur n'était pas encore tout à fait meurtri, il le deviendrait sans doute au contact de Mélancolie. Cette dernière resta immobile, attendant avec patience le réveil de la blessée, la contemplant comme si elle voyait là son trésor le plus précieux.


[Voila, le rp s'offre à toi, bon jeu, et à très bientôt Wink ]
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