Le Conteur

Invité

Méchante gueule de bois... Il ne se souvenait pourtant pas avoir bu... Bah, de toute façon il ne se souvenait pas de grand chose donc pas de quoi s'affoler. Il ouvrit les yeux, et le premier mot qu'il prononça fut :

"Que...?"

Une salle rouge, fermée, sans porte ni fenêtre... Lui qui avait pourtant pris pour habitude de vagabonder depuis... Depuis quoi d'ailleurs? Bah, pas grave il allait finir par s'en souvenir, un jour ou l'autre.

Il se leva, et le remarqua. Un gigantesque tableau de lui-même... Incroyable la précision du pinceau qui créa cette toile. Il ne se pensait pas si grand, mais il l'était, indéniablement. Un véritable colosse, engoncé dans sa grande cape couleur poussière. Peut-être était-elle noire, fut une époque, comme sur le tableau. Il se rapprocha.

Son image sur le tableau ne montrait aucune expression, et la blancheur de sa peau jurait avec la couleur de ses cheveux noirs de jais. Ses yeux, presque imperceptibles sous la fatigue de ses traits, semblaient morts, mais -à y regarder de plus près- brillaient avec une malice presque démoniaque. Le Conteur recula d'un pas, subitement effrayé...

"Mais..!"

Les mains de son tableau étaient longues, blafardes... et couvertes de sang! Il ne comprenait pas, il n'avait pas cru déceler de rouge sur le tableau! Peut-être était-ce là une illusion provoquée par la couleur de la pièce? Il s'approcha, pétri par la peur, et examina de plus près.

La mémoire ne lui revenait pas, mais il se souvenait pourtant qu'il s'était passé quelque chose de grave dans sa vie... Il posa sa grande main sur son coeur emballé, le souffle court. Le rouge autour de lui devenait oppressant. Comme si un voile de sang couvrait sa vision. Il avait peur et sentait la Chose en lui se réveiller à la vue de ses mains, peintes de la couleur du sang.

En relevant lentement les yeux, il s'aperçut que des taches rouges maculaient aussi la cape de son portrait. L'emplacement des tâches dénotaient clairement que le sang n'était pas le sien, et que la scène qui avait du se produire avait été brutale, violente. La Chose en lui grondait... Il avait peur, et aurait préféré ne pas se réveiller.

Que se passait-il? Que faisait-il là? Pourquoi tant de sang sur son portrait? Il leva les yeux à hauteur du visage du tableau. Le sang était là aussi, en goutelettes couvrant ça et là son visage mort. Ses longs cheveux en semblaient imbibés, et donnaient à l'ensemble une allure sinistre...

Le Conteur se retourna, et vit de l'autre côté de la pièce un grand miroir. La réflexion de son image, grand, brun, les yeux cachés par le capuchon de sa cape couverte de poussière... Pas de sang, pas de mort. Il se rassura quelque peu et se retourna à nouveau pour affronter le tableau.

Ce dernier le regardait fixement, une lueur de malice dans le regard... L'effroi s'empara de l'amnésique alors que le tableau le pointait d'un doigt couvert de sang. Puis il entendit une voix, et la Chose en lui semblait se débattre pour s'en échapper.

"Je sais ce que tu as fait..."

Par la peur et la douleur qui battait sa poitrine, il s'évanouit, souhaitant avant de faiblir ne jamais plus rouvrir les yeux...

Timide, peu farouche, j’apparaissais et disparaissais dans cet encadrement me servant de prison. Reflet qu’il ne remarquait pas, je suivais pourtant chacun de ces gestes avec une infime précision, je les recopiais jusqu’au plus petit détail. On devrait me remarquer pour çà, non ? On devrait me voir, me féliciter, moi qui suis capable de mimer l’autre jusqu’à la perfection.

La créature, cet homme, finit par me tourner complètement le dos, plongé dans l'observation approfondi de cet immense tableau. Mon rival du jour... Mais il va se retourner, il va se rapprocher de moi, il va me regarder, il va me fixer, il va me remarquer…n’est-ce pas ?
Mais non, même pas. Il m'inspecte brièvement, semble être rassuré de se voir...Puis il m’ignore, et préfère regarder encore cette peinture. Pourquoi ?! Il est sans vie ! Moi je bouge, je suis vivant, j’ai le même visage que lui, je suis son jumeau parfait ! Pourquoi ne me remarque-t-il pas ?!
La jalousie me brûle les entrailles, la colère m’envahit comme un torrent sans fin.

Je veux le tuer…

C'est alors qu'il s'évanouit. Je m’arrache de mon mimétisme avec force. De mes chaînes qui m’emprisonnent à lui ne reste plus que son physique. Mes yeux sont là, rouges, brulant de rage, mes yeux de serpent qui m’ont toujours fait préférer ceux des créatures qui daignait me regarder.
Furieux mes mains s’abattent sur la glace qui me barre la route. Je veux le tuer ! Je veux le tuer ! Il ne pourra pas m’ignorer, il me verra l’étrangler ! ...Pour peu qu'il se réveille.
Je continue de frapper, mes yeux fous rivés sur lui. Chaque coup résonne, le miroir se fissure. J’arme mon bras droit, dans ma main une clef rouge apparaît soudainement. Je vais le tuer !
La clef rentre en contact avec la glace et le miroir explose. Le passage s’est ouvert, ouvert vers le noir absolu…

Invité

"Qui es-tu..?"

Cette voix... La même voix que tout à l'heure... Est-il mort? Il ouvre les yeux, effrayé. Rien. Le noir, le vide, le néant... Peut-être est-il bien mort tout compte fait. Il doit être en enfer, pour ce crime dont il ne se souvient pas...

"Qui es-tu?"

Une autre voix, tout aussi effrayante. Il devient fou. C'est sur, il devient fou! Il ne sait même pas ce qu'il doit répondre. Il ne se souvient pas, il ne veut pas se souvenir... Puis les voix qui lui parlent deviennent plus insistantes. Elles l'accusent.

"Nous savons ce que tu caches... Qui es-tu? Qu'as-tu fait?
-Je ne suis personne !" hurle-t-il.

Il a peur. Cette obscurité surnaturelle l'effraie. Que se cache derrière ce mystère? Qui sont ces voix venues d'ailleurs qui l'accusent, lui qui ne se souvient de rien?

Il refuse de se souvenir, et pourtant les voix l'entourent, lui parlent de plus en plus fort. Il les entend provenir de toutes les directions, elles lui parlent mais lui ne comprend plus rien. Soudain, son sang se glace. La Chose retenue en lui commence à se manifester... Il doit l'ignorer. Il doit lutter contre Elle...

Cette Chose en lui semble lui parler elle aussi, à sa façon. Elle lui envoie des images, qui se matérialisent presque dans le noir. Des souvenirs... Il refuse de les voir, ferme les yeux mais les images persistent...

Il se voit plus jeune, dans la cour du château de son père. Il s'entraine à l'épée avec son grand frère. Les rires d'enfants fusent dans sa tête alors que lui hurle de désespoir. Silence...

"Qui es-tu?"

Il enrage sous la pression que lui imposent ces voix. Il a envie de laisser sa Rage, cette Chose qu'il enferme depuis si longtemps au plus profond de lui, s'exprimer. Mais il dompte cette bête folle, et répond simplement, la voix tremblante :

"Je ne suis plus personne... Je... Je ne suis plus qu'un vagabond qui souhaite oublier, et raconter de belles histoires."

Mais les voix ne sont pas dupes. Elles semblent connaître sa nature profonde, la nature de celui qui a les mains tachées de sang. Il souffre. Mais les images reviennent.

Il se voit, adolescent, suivre son frère sur le champ de bataille. Il est blessé. Son frère prend tous les risques pour l'évacuer des lignes. Les flèches volent, les cris résonnent dans la salle noire. Son frère lui sourit. Le Conteur prend sa tête dans ses mains, puis tombe à genoux en hurlant de douleur.

"Arrêtez ! Je ne veux pas me souvenir !!
-Nous savons qui tu es..."

Il se souvint alors. Ces jours heureux. La bonté que deux jeunes princes, qui s'aimaient de l'amour qui animent des frères, pouvaient montrer à l'égard même des plus malfaisantes créatures de cette terre. Il se souvenait qu'il était bon, au fond, mais qu'Elle avait toujours été tapie au fond de lui. La rage, sa Rage...

Sa Rage qui le poussa, alors que leur père désigna son frère comme successeur, à user de ses armes pour tuer son propre sang. Comment était-ce arrivé? Il ne se souvenait plus... Il ne comprenait pas. Pourquoi? Il savait que la bonté avait toujours fait partie de lui, mais il savait aussi que la colère venait facilement...

Il se souvenait, et en se souvenant il pleurait.

"Je suis un homme bon! clama-t-il aux voix. Je ne voulait pas, mais je suis devenu un assassin! Mais je ne le voulait pas !"

Puis en prononçant ces mots, il comprit. Il comprit enfin ce que ces voix attendaient de lui. la seule lumière dont il eût jamais besoin dans cette salle noire était celle de la compréhension de soi. Il sut alors qui il était, et ce qu'était sa nature profonde... Aussi, ses larmes s'arretèrent, et il dit aux voix:

"Je suis un meurtrier, repentant à jamais du pire crime qu'il eut été possible de commettre. Je porterai à jamais ce lourd fardeau, mais je sais qu'au fond de moi je ne recherche plus que la paix. Je conterai mon histoire, je conterai d'autres histoires, et je chercherai à tout jamais à faire en sorte que pareille faute ne soit plus jamais commise. Pour répondre à vos questions, esprits -ou qui que vous soyez- je suis un conteur, un pénitent, un vagabond..."

L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cet homme a créées. Comme les autres, je me jette sur lui, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation.
Nous aimons entendre tes réponses. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche.

Le Conteur Clnoireyv6

[En avant pour la Salle blanche, si t'as des questions hésite-pas]

Invité

Il ne comprenait plus rien... Il n'avait senti qu'un bref baiser sur ses lèvres, mais malgré les circonstances celà l'avait apaisé. Et soudain, de la lumière!

Il pensa tout d'abord à se ruer vers la clarté salvatrice, mais ébranlé par l'atmosphère des deux précédentes salles, il se méfiait. Il avança donc prudemment vers l'ouverture.

De l'eau... C'était asez agréable. La lumière lui faisait mal aux yeux, mais pourtant elle le rassurait. Encore une pièce close... Il rêvait de revoir la lumière du jour, de sentir le vent sur son visage... Le vent...

Interrompant sa rêverie, une vive lumière provenant du centre de la pièce l'éblouit. Il savait qu'il était dangereux de s'approcher, mais la lumière se faisait de plus en plus douce, comme pour l'inviter, pour l'hypnotiser. Après une vaine résistance, il finit par plonger ses yeux vers sa source, dans les reflets de l'eau.

Puis il vit son enfance. Joyeux, jouant à la guerre avec son frère dans le château de ses parents. Faisant ses premières classes très jeune. Apprenant toutes sortes de choses avec les maîtres les plus prestigieux du royaume... Tout n'était qu'opulence, et la vision de ce passé si heureux le rendait tout chose. Le rêve était cependant assez flou, comme noyé dans un épais brouillard, mais c'étaient ses souvenirs. Adolescent, à la guerre, il est blessé par une flèche, son frère le sauve. Pourquoi ce brouillard? Il s'en souvient pourtant... Adulte, il commet l'irréparable, et s'enfuit sur les routes pour conter des histoires... La brume se dissipe à cette vision. Etrange...

Il relève la tête... Il ne comprend pas, alors il cherche à replonger dans ses propres souvenirs, sans l'artifice de cette eau lumineuse... Sa tête lui fait mal, et à tenter de se remémorer son passé, il sent une certaine colère gronder en lui. Puis le besoin fort de retourner regarder dans l'eau se fait sentir!

Il se replonge dedans. Il se revoit enfant, mais le décor à changé... Il est très pauvre. Il aide son père aux champs très tôt. La vie pour lui est dure... Il ne comprend pas, tout est encore brumeux, mais tout est si différent... Adolescence de serf. Son père meurt, roué de coups par la garde seigneuriale. Il se voit pleurer... Il jure de se venger. Adulte, il s'approche du château dans l'espoir de combattre le noble qui y réside. Il est bastonné, tabassé, jeté dehors sans même avoir combattu. Il s'enfuit, et part sur les routes conter ses histoires, oubliant sa honte et sa disgrâce. Encore une fois seul le dernier tableau est limpide.

Il relève à nouveau la tête, perdu. Il se sent désemparé. Pourquoi aurait-il deux mémoires? Pourquoi et comment deux passés?

"Je deviens fou..?"

Il cherche encore à se souvenir. Sa tête le fait tout à fait souffrir maintenant, et son coeur bat si fort qu'il semble vouloir s'envoler de sa poitrine. La colère et l'inquiétude le rongent. Il ne se souviendrait pas? Impossible d'oublier sa propre histoire! Il décide de replonger ses yeux dans l'eau, qui lui semble désormais glacée...

Un tourbillon d'images floues lui parvient. Il voit tellement d'enfances, tellement de vies à la fois qu'il ne parvient plus à en comprendre le moindre sens. Le brouillard qui nimbe la vision de sa mémoire est si épais qu'il n'y voit presque plus rien. Mais toujours la même image revient, limpide et lumineuse, son départ sur les routes.

Sa rage le dévore maintenant tout à fait alors qui redresse la tête d'un coup sec. Il se met à hurler:

"Quel est ce sortilège? Est-ce une plaisanterie d'un goût bien trop douteux? Qui êtes-vous à la fin?! Montrez-vous!!"

Alors que la rage l'aveugle, il sent une main invisible presser sa tête pour qu'il la plonge tout à fait dans l'eau. Et là, il revoit son enfance. La limpidité des images lui donne la sensation qu'il vit réellement la scène qu'il voit. Il pourrait presque tendre la main pour toucher l'enfant qui se dresse devant lui.

Il revoit des bribes de son enfance... Un petit garçon, quoi qu'assez grand pour son âge. Fils de notables, éduqué par un précepteur. Une vie comme des milliers d'autres. L'enfant semble souffrir de la routine de sa vie, lui qui rêve de gloire et d'aventures. Il tente par tous les moyens d'attirer l'attention de son père, mais comme il n'est pas vraiment brillant dans un domaine ou un autre, personne ne le remarque... Il pleure, triste de ne pas recevoir plus d'attention...

Puis les images changent, toujours aussi limpides... Il est encore jeune, mais essaie de se faire plus vieux en lisant des livres difficiles, en cherchant à acquérir toujours plus de connaissances pour pouvoir briller lors de conversations avec des adultes. Il lit aussi nombre de romans, par passion mais aussi pour comprendre comment l'on devient un héros. Mais condamné par son trop jeune âge, les adultes ne l'écoutent pas, ne le regardent pas... Les enfants de son âge, le trouvant trop étrange, l'ignorent sans le rejeter, ni l'accepter... Il pleure encore, frustré qu'il est de n'être qu'un garçon ordinaire...

Les images changent à nouveau. Il se voit en jeune adulte. Il ne travaille pas, son père pouvant subvenir à lui seul aux besoins de la famille. Il n'a pas d'amis, si renfermé et impulsif qu'il est devenu. Il ne parle plus, il ne fait plus que lire. Il s'identifie à tous ces gens importants qu'il voit dans les livres, ces gens que l'on remarque... La Chose qu'il connait depuis toujours gronde très fort... Trop fort... Lui, n'être personne?! Par quelle injustice?! Pourquoi, alors qu'il se donne tant de mal pour être important?! Il rage et peste, et d'un coup sec ferme le livre qu'il a dans ses mains. Il en veut à son père, il en veut à sa mère, il en veut à ces autres qui l'ignorent, il en veut à ces livres qui lui montrent ce qu'il ne sera jamais! Un voile rouge apparait petit à petit devant ses yeux, alors que la folie de sa rage meurtrière l'emporte.

Les dernières images qu'il voit lui glacent le sang... Il se voit assassiner ses parents dans leur sommeil, par vengeance. Il se voit brûler la bibliothèque de la maison, puis il se voit debout, à rire devant la maison en flammes. Il est devenu fou? Peut-être... Mais maintenant il peut être qui il le désire!! Son histoire n'appartient plus qu'à lui! Il jette sa longue cape noire sur ses épaules et part, riant du rire des fous, sur les routes, conter à tous ses histoires, devenant ses héros, la Chose toujours tapie au fond de lui, cette Rage qui le contrôlera toute sa vie.

Le Conteur sort la tête de l'eau. Il la sent sur son visage ruisselant. Mais quel est ce goût de sel à la commissure de ses lèvres? Des larmes? Il pleure?

C'est donc vrai... Son esprit est devenu malade, et emporté par cette folie il avait non seulement brûlé son passé, mais pis encore il s'en était créé d'autres, auxquels il avait cru tout ce temps... Il n'était plus personne, et maintenant en était tout à fait conscient. Ses yeux perdirent tout éclat. Il ne ressentait plus rien, ni rage, ni passion, ni désespoir. Comme mort, il alla s'asseoir silencieusement dans un coin de la salle, et attendit son heure...

C'était toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Je voyais cet homme s'écrouler sous le poids du passé et pourtant je continuais imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. En cela était ma seule finalité, je n'existais que dans ce but, je ne me réalisais que lorsque j'égrenais le chapelet de l'histoire, le reste du temps je n'étais qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais l'homme n'aurait jamais pu quitter l'endroit et il serait resté prisonnier de cette salle.
Il fallait donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observais avec eux leurs histoires, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espérais qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'avais vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivaient plus à m'atteindre. Il n'y avait que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui m'émouvaient encore.
La petite clé lumineuse, apparu dans un souffle, fila comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barra l'air d'un soupir et se ficha dans la poitrine du malheureux. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu.

C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve.

Lourd cœur de métal, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans les remous qui ont commencés à agiter l’étendue d’eau. Des vagues venues de nul part se brisent contre les parois blanches de la pièce, des petits tourbillons se forment autour de cet être qui n'était plus que le spectre de lui-même… L’écume des vagues finit par grignoter les murs, et il semble alors que ceux-ci s’effritent… et, soudain, toute l’eau est comme aspirée vers la brèche qui s’est formée, en face de lui. Un puissant courant balaye tout, et tandis que l'eau s'enfuit, il est entraîné, impuissant, comme si ce fleuve en furie l’emmenait droit vers une cataracte.

Maintenant qu'il a réussit, il peut tout oublier, tout recommencer..

Le Conteur Clblancheyq8

Welcome Home, Conteur Fou x)

En cas de questionnement existentiel, de suggestions ou si tu as des plaintes tu peux compter sur moi, par MP ou par Msn, si tu prefere te tourner vers les autres modos et/ou notre admin, n'hésite pas.

Ensouite, tu es évidemment bienvenue dans le Flood, en bas du Fofo, ou tu peux donc blablater, te présenter IRL, et nous faire partager tes talents d'écrivain et/ou de graphistes (ou d'autres talents, encore).

Pour finir, pour entamer un RP, tu peux créer un sujet et attendre que quelqu'un y répondre, ou chercher un partenaire dans la section "Qui cherche trouve". Ou harceler les gens avec des MPS.

Je crois avoir dit le principal, Bon jeu parmi nous !!

Hihi, encore un foldingo ^.^

Bienvenue parmi nous, vénérable père Castor =]

Invité

Wilkommen Herr Nerevar ! ^^
J'aime ton perso ^^ Sa rage risque de l'emmener (trop) loin...

Heyyy bienvenu parmi cette folle famille que nous formons ^^
en espérant que tu te plaise ici
De toute façon des gens enragés c'est pas ce qu'il manque ^^

Goog morning and welcom Very Happy

, un fou de plus génial !

Invité

Bonjour à tous et merci pour vos messages.

Je suis content que ce personnage vous plaise, c'était un essai apparemment assez concluant ^^

Je n'avais jamais développé autant la folie chez l'un de mes personnages, mais apparemment je suis tombé sur le bon endroit pour m'y essayer.

En tout cas je suis preneur de tout bon rp (dans la limite de mon temps libre hélas) donc n'hésitez pas.

Merci encore et à bientôt

Bienvenue à toi.
Ton avatar n'est pas trés grand, c'est normal?... *fait la moue*

Soit le bienvenue parmi nous, en espérant que tu ne te perdes pas trop profondément en ces terres aïklandiennes... Wink