"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Auteur | Message |
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Invité
| Sujet: Soréliane Atra'Ena Sam 29 Jan 2011, 19:13 | |
| J'émergeai lentement du sommeil lourd dans lequel j'étais.
Un sommeil dont je n'étais pas habituée, un sommeil profond pareil à un brouillard épais dont il était difficile dans sortir. Je tentai d'ouvrir les yeux, mes paupières étaient lourdes et ma vision se troubla. Je ne distinguai qu'un nuage sanglant et flou. Je me risquai à bouger un bras et grimaça en sentant des courbatures enserrer mes muscles.
*Depuis combien de temps étais-je couchée là?*
Je ne sentais sous moi que le sol dur et froid. Je me redressai avec difficulté, laissai quelque temps à mes yeux pour s'habituer à la lumière environnante et dévisageai avec surprise la silhouette juste devant moi. Je mis quelque seconde à me rendre compte que cette silhouette n'était autre qu'un reflet de moi-même sur un miroir. Je clignai plusieurs fois des paupières et regardai autour de moi. Je me trouvais dans une pièce, tapissé de miroir sur ses quatre murs et rouge au sol et au plafond. Chacun des miroirs me reflétaient une infinité de fois et il était étrange de me voir autant et partout. Pourtant je décelai une différence entre chaque miroir. L'un me reflétait moi dans l'instant présent, un autre alors que j'étais une adolescente, le suivant quand j'avais dix ans et enfin le dernier lorsque je n’étais qu'un bébé.
*Je suis où? Qu'est-ce que je fais là?*
Trop de questions tournaient dans ma tête et aucunes réponses ne venaient les compléter. Cela m’agaçait au plus haut point. Je me relevai avec difficulté et fit le tour de la pièce, cherchant une sortie ou au moins un mécanisme qui me permettrait de sortir.
Après quelques minutes de recherche infructueuse, je m'arrêtai et m'appuyai à l'un des miroirs en soupirant. Je sentais sa surface glacée contre mon dos et me laissai glisser au sol. Voir autant de monde m'imiter, même moi, était oppressant. Je soupirai une nouvelle fois et observa le reflet en face de moi avec plus d'attention.
Je plongeai mon regard dans le "sien", un regard d'un rouge sanglant, un tourbillon flamboyant qui noyait le malheureux qui osait poser ses yeux dans une mer de flammes. Suivit pas des pupilles pareils à deux abîmes sans fond. Un visage fin, encadrer par une cascade de cheveux d'un blanc immaculé qui me descendait jusqu'à la taille et d'où émergeaient le bout de mes oreilles pointues. Beauté sauvage.
*Pour une fois que j'ai les cheveux détaché, c'est plutôt rare.*
J'avais la peau sombre, pareil à l'obsidienne polie, si caractéristique des elfes noires. Un corps souple et musclé, entraîné au combat, entraîné à tuer. Des mains et des longs doigts fins, habitué à tenir une lame. J'étais née pour combattre, lutter dans un monde ou "la loi du plus fort" régnait comme devise. Les faibles mourraient, inévitablement et seul les forts résistaient.
Je soupirai une troisième fois, assez de détail physique pour aujourd'hui, je voulais sortir d'ici. Je me relevai et marchai de long en large, agacée. Mon regard finit par tomber sur des photos à demie cachées dans un coin de la pièce. Je m'arrêtai surprise, j'étais pourtant persuadée quelles n’étaient pas là lorsque j’avais examiné la salle. Je m'y approchai, tendis une main et les attrapa avant de les porter à mes yeux pour les examiner une par une. Chacune des photos me représentaient à différent moment de ma vie mais toujours un moment ou je tuai quelqu'un. Je parvins enfin à la dernière et fronça les sourcils, celle-ci ne me représentait pas en train de tuer, mais en train de me faire tuer.
Je jetai les photos d’un geste rageur et repris mes allers-retours. Rester inactif me devenais insupportable et j'attendais avec impatiente une suite à tous cela.
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| | | ~*Reine des Abysses*~
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| Sujet: Re: Soréliane Atra'Ena Sam 29 Jan 2011, 21:48 | |
| Il souffre. Ici chaque visiteur est unique, chaque sentiment est différent. L'émotion est toujours là, pénétrant dans nos ombres par leurs contacts avec nous. Nous les voyons, nous les ressentons, nous les effleurons, nous les bousculons. Nous sommes en eux, nous sommes eux. Et lorsqu'ils souffrent, nous aimons ça. Cette sensation de culpabilité, de rage, d'effroi. Ils ne savent pas qui ils sont et se découvrent pour la première fois, comme un chaton devant un miroir. Ça feule, ça griffe, ça fait le dos rond... Mais ce n'est que lui partout. Dans le mur, dans le froid, dans la lumière blanche. Dans sa douleur. Sous un pelage ou des cicatrices nues, une seule chair.
C'est étrange, de se retrouver face à soi. On cherche un coupable. C'est délectable. Il souffre et nous aimons ça. Ce n'est que le début...
Dans un hurlement la bête se reconnaît enfin. Elle capitule. Mais c'est nous qui agitons le drapeau blanc. Suspendu à une clef, nous rayons son reflet qu'il n'a pas daigné regarder. Le miroir crisse à cette attaque et se fendille, il craque, les morceaux se brisent et tombent un à un au sol, dans une mélodies cristalline. Le passage noir se découvre tandis que le petit morceau de fer tombe sur le plateau de verre. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Soréliane Atra'Ena Dim 30 Jan 2011, 18:56 | |
| Je m'arrêtai et regardai stupéfaites l'un des miroirs se fendiller puis se briser en mille morceaux. Instinctivement, je dégainai rapidement mon épée et la plaçai devant moi dans un geste de défense, observant avec méfiance le passage qui s'ouvrait.
*Mais qu'est-ce qui se passe ici?*
Cela devenait de plus en plus étrange. Je m'approchai doucement de la porte qui venait de s'ouvrir. De ce qui se trouvait derrière, seul le noir me parvenait. Une ouverture vers le néant, vers un abîme. Ma nature faisait que tous les lieux sombres, quel qu'il soit m'attirait, pourtant ici, ce n'était qu'avec suspicions que j'osai faire un pas au travers de l'ouverture. Mon pied rencontra un sol dur, bien présent et j'avançai le deuxième avec la ferme idée de découvrir ce qui se tramait ici. De toute manière, la seule façon de savoir, c'était d'avancer.
Je traversai l'ouverture et me retrouvai vite dans le noir. Je sursautais en entendant le mur se refermer derrière moi. Je fis brusquement volte-face et tendis la main, l'agitant pour essayer de retrouver la porte. Seule le vide se présenta à moi, le mur avait disparut et je me retrouvais là, seule dans l'obscurité la plus complète. Je ne distinguais absolument rien, ce qui n’ajoutait pas à ma méfiance grandissante.
Je repris mon chemin, avançant au hasard, ma lame toujours à la main. Tous mes sens étaient en alerte, mes muscles étaient tendus à l’extrême, prêt à se détendre pour frapper, pareil à la morsure d'un serpent. Rapide, précis et mortel.
Quelque chose me caressa la joue, des doigts immatérielle et froid qui repartirent aussi vite qu'ils étaient venue. Je m'arrêtai, tournai sur moi-même. Je sentais une présence en ces lieux, tout autour de moi, partout et nulle part à la fois. Quelque chose qui m'observait, qui me détaillait, en profondeur.
- Tu es arrogante.
Sa voix était aussi légère que le vent, portée tel un souffle avant de disparaître mais encrant ses paroles dans l'esprit de la personne à qui elles étaient destinées. Je relevai la tête dans un air de défis comme pour répondre "oui et alors".
- Tu aimes tuer. Pourquoi?
- Pour arriver à mes fins, pour me venger, pour beaucoup de raison que je n'ai pas à vous révéler.
A nouveau ces doigts glacés revinrent, ils agrippèrent mes cheveux et les tirèrent méchamment. Je poussai un grognement, me retournai et frappai. Dans le vide, déjà ils avaient disparus. Mais la présence était là et m'observais toujours.
- Tu as essayé de tuer ta propre mère.
Ma mère? Pourquoi en parlait-il d'elle, c'était peut-être la dernière chose que j'avais envie d'entendre.
- Elle a essayée aussi.
J'avais prononcé ces quelques mots comme si c'était tout à fait normal, comme une évidence. Cette présence ne pouvais pas comprendre, mon monde à moi était comme ça, que pouvait-il savoir lui, enfermer dans cette salle.
- Eh tu souhaite te venger, n'est-ce pas. Comme tu t'es vengé de tous les autres.
- Pourquoi pas.
Ma voix était froide, aussi froide que ces "doigts" étaient glacé. J'aimais utilisée se ton, comme une menace pas encore traduite.
Un froid inhabituel m'entoura, m'enserra, me coupant la respiration. Je suffoquais et ce n'est qu'au moment ou je crus que j'allais m'évanouir quel me relâcha. Je tombai à genoux, toussotant et aspirant l'air à grande goulée.
- J'en ai fini.
Je foudroyai du regard dans le vide et poussa malgré moi un soupire de soulagement en sentant la présence se retirer lentement. Seule fasse à elle, j'avais l'intime conviction que je n'avais aucune chance et je ne souhaitais pas tester plus en avant ces capacités.
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| | | ~*Reine des Abysses*~
Nombre de messages : 4683 Localisation : *~ là où les corps rencontrent la nuit ~*
| Sujet: Re: Soréliane Atra'Ena Dim 30 Jan 2011, 21:41 | |
| Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celle ci, avec ses airs d'empereur, elle est pire que tous. A peine est elle arrivée dans notre antre que nous nous jetons sur elle, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'elle a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'elle a semée. Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais elle, elle se sent glorifier, elle savoure, elle acquiesce. Et sans sourciller, elle accepte, oui, tous nos dires sont vrais. Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'ils acceptent la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle. |
| | | | Sujet: Re: Soréliane Atra'Ena | |
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