Un canard… Pourquoi est ce que j’observe un canard voler ? Certes c’est toujours beau de voir quelque chose voler, mais j’ai autre chose à faire que de regarder un canard…

Après quelques secondes, je détourne la tête et vois l’étang devant moi. Je suis sur Rosyel. Ça faisait longtemps. Trop longtemps. Entendre le bruit des arbres qui tourbillonnent dans le vent et rire en voyant les nouveaux nés se perdre dans la forêt en suivant leurs mères… Je n’avais jamais remarqué à quel point j’aimais ces moments avant. Je me lève et commence à marcher dans la direction de mon peuple. Ils vont se demander où je suis.

Mais non ! Justement, ils ne vont pas se demander où je suis ! Que je suis bête !

Et, comme à chaque fois, je me réveille doucement, les images toujours imprimées dans ma tête. Je n’ouvre pas encore les yeux. Je profite un instant.

« Un canard… Décidément, tu ne vas pas bien Shiya… »

Mes fantaisies s’arrêtent. Quelque chose ne va pas. C’est trop calme. Beaucoup trop calme. J’ouvre un œil, puis l’autre, et vois… du rouge. Que du rouge. Un rouge sang de désespoir, aveuglant et enivrant. Je ne connais pas cet endroit mais cependant, je garde mon calme. Mes sens marchent en ralenti mais je remarque enfin que je suis allongé. Je sens mon cœur battre. C’est déjà ça. Je m’assieds pour mieux voir où je suis mais reste déçu. La lumière rouge m’aveugle toujours, et je ne peux que voir que les murs ressemblant au plafond. Rouge. Toujours que du rouge… Je me mets sur mes deux jambes mais d’un sentiment de malaise pose une main sur le mur glacial tout en fixant le sol pour garder mes repères. Je regarde le mur où est posée ma main et vois quelqu’un me dévisageant d’un regard interrogateur. C’est un elfe, mais sans les oreilles je ne pense pas que je l’aurai su. Il est grand, avec des longs cheveux blonds, ébouriffés et emmêlés comme des lianes de la jungle de Loïli. Il a un mélange de boue et de sang sur son visage pale. Quoiqu’un peu fatigués, seuls ses yeux verts comme les profondeurs de la forêt montrent une sagesse que seuls les elfes peuvent acquérir. Il porte un habit de cuir léger déchiré à quelques endroits et derrière son dos se cachent deux lames maniables mais tout aussi tranchantes.

Est-ce vraiment moi, cette chose ? Je ne ressemble pas à un elfe, pas même à un humain, cette petite race d’insignifiants.

De dégout je détourne les yeux pour tomber sur une série d’images tout autour de moi.

C’est moi ! Moi à des différents moments de ma vie ! Là je suis qu’un simple enfant, et là un jeune homme, avec une fille sur celle-là et ma famille sur elle ! Dans la forêt ! Chez moi ! Il y en a tellement ! Et plus loin, les évènements plus récents, l’océan et des nouvelles terres… Ma tristesse… Et ma colère.

Je les arrache du mur un par un et les jette par terre.

Qui peut connaitre autant sur moi ? C’est impossible ! À toutes les époques de ma vie !

Je perds mon sang froid et commence à tourner dans la cellule, tout en regardant les murs et cherchant une porte ou une fissure à exploiter.

Rien ! Même pas une faille !

Pendant plusieurs minutes je frappe sur les miroirs et murs, essayant en vain de sortir. Une fois ma colère dissipée, je m’assieds par terre entouré des restes des images puis retrouve mon calme. Je ramasse les différentes parties des images et commence à les remettre en place.

Si je suis coincé ici, autant profiter du peu présent. Garde ton calme Shiya ! Tu n’es presque plus un elfe…

Spoiler:

Bienvenue à toi, voyageur! Tu peux prendre ton temps, ne t'inquiète pas pour nous, nous saurons être patientes.

En passant, tu n'oublieras pas de te trouver un avatar et remplir ton esquisse de personnage avant la fin de ta présentation. Quant à la rouille, ma foi... Il ne doit pas y avoir autant d'humidité dans ton pays que dans le mien ^^

Une ouverture apparait sur le mur devant moi. À l’intérieur, qui sait ? Plus sombre que la nuit et moins accueillant qu’une taverne remplie d’humains ivres et violents, ce chemin ne semble pas très engageant.

« Bon… Allons-y ! » Dis-je avec un rire ironique.

Je me sens mieux à présent. J’ai retrouvé mon calme et mon sang froid maintenant. Ils ne vont pas m’avoir une deuxième fois !

Je franchi l’ouverture avec prudence, laissant le puzzle d’images sur le sol derrière moi. À ma grande surprise les murs du passage sont lisses et chauds, mais j’ignore si c’est bon signe ou non. Petit à petit, le couloir devient d’en plus en plus étroit, jusqu’au point où je dois me mettre de profil pour me faufiler le plus loin possible. Puis, à mon grand soulagement, le couloir se transforme en salle, mais hélas avec aussi peu de lumière que dans le couloir. Je regarde derrière moi pour voir si la salle rouge émettait encore un peu de lumière, mais je ne vois rien. Que du noir. Je tâtonne le mur devant moi pour trouver l’ouverture, mais sans succès.

Ce maudis passage s’est refermé ! Je suis coincé ! Je n’aime pas ça… Je n’aime pas ça du tout.

Je ferme les yeux. Ils ne me servent à rien ici. Sans bouger, j’écoute… J’essaye d’entendre le moindre bruit qui pourrait m’aider à sortir de là. Je n’ai pas peur du noir. Je peux rester calme.
Les minutes passent, et la seule chose que j’entends est le murmure d’un courant d’air qui passe par là.

Si je peux deviner sa trajectoire, en le suivant je pourrais peut être trouver la sortie. Pensai-je.

Mais hélas ce plan tombe à l’eau la seconde que le vent se met à rire… au loin vers ma gauche d’abord, puis derrière moi, devant moi, et d’un coup juste à côté de moi. Je tourne sur moi-même et instinctivement dégaine mes épées et tranche l’air devant moi, les yeux grands ouverts, alertes.

« Bienvenue » dit une voix grave derrière moi, puis répété devant moi, à ma gauche, à ma droite. Je me retrouve ridiculement à tourner en rond, essayant de suivre les paroles portées par le vent.

« Tu es une âme perdu Shiya… Et tu le sais. » Dit la voix grave, tournant au dessus de moi.

Mon cœur commençait à battre plus fort, je devrais être surpris d’entendre tout ceci, mais vu comme ma journée a commencé ça me semble plutôt normal.

Je ne voulais pas répondre à sa question. On savait tout les deux quelle était la réponse. La voix n’aura pas la satisfaction de l’entendre par ma bouche.

« Tu es un elfe, et pourtant tu bois plus qu’un humain ! » Dit-il avec un éclat de rire.

Garde ton calme… Il veut que tu t’énerves…

En me concentrant, je réplique avec ma voix la plus calme possible : « Et alors ? J’aime boire. »

Un deuxième éclat de rire fait trembler tout les murs autour de moi, et mes épées tombent à terre.

« Je te connais mieux que toi-même petit… »

Rassurant…

« …Je vois ce que tu caches au plus profond de toi.

- Dis-moi alors. Ça m’intéresse vois tu ? » Ma voix ayant du mal à rester neutre.

« Tu fuis ton passé. Ton bannissement. Ou l’aurai tu oublié en te noyant dans l’alcool ? »

Mes poings se referment, les souvenirs coulant dans ma tête et inondant mes pensées.

« Ah, tu vois que tu ne me connais pas salop, je suis parti volontairement ! » réponds-je en riant hystériquement, les larmes me montant aux yeux.

« Je vois ça oui. » Puis, silence. Seul le bruit de ma respiration rompait le calme.

Les minutes passent et je m’assieds, les yeux fermés, puis : « Retrouves-toi Shiya Sanaï. »

Lumière... La seule chose qui semble impossible ici.

Lumière… Un souvenir lointain.

Lumière… L’espoir de poursuivre.

Lumière… Le regard de mon amour.

« Lumière ? » Est-ce possible ?

Une lueur blanche apparait au loin, sur ma droite. Un rien de lumière. Mais rien est toujours mieux que maintenant, dans cet endroit. Je me dirige vers la source de ce petit point blanc, qui devient rapidement un cercle blanc, puis fini par être une ouverture lumineuse.

Un passage ! De la lumière ! C’est la fin de ce cauchemar ! Je peux enfin fuir ! Je peux enfin voir !

Je m’y lance en courant joyeusement, comme un gamin qui veut retrouver les bras de sa mère qui l’aime tant.

Plouf. Mes pieds se noient dans l’eau qui couvre le sol ici. Je lève la tête. Je ne suis plus dans un couloir. Des murs d’un blanc pur m’entourent maintenant, le plafond invisible sous une telle lumière. Je ne vois rien d’autre. Juste le blanc et l’eau couvrant le sol. C’est très calme ici, seul le bruit de mes pas dans l’eau détruit ce silence impossible.

Hélas je suis de ce monde depuis trop longtemps pour croire que cet endroit va être différent des autres. Je suis peut être un alcoolique, mais je n’ai pas une cervelle de Centaure.

Je m’agenouille dans l’eau, et plonge ma tête pleine de boue et de sang dans les profondeurs tièdes sous moi. J’ai besoin de me laver après tout. J’ai toujours été passionné par l’eau. Sa beauté et mystériosité incroyable, son infini et sa complexité frappante et sa puissance dévastatrice effrayante… l’eau est tout simplement fascinante. Mes parents m’ont souvent embêté pour mes questions sur l’océan. Ils disaient que je ne devais pas me poser des questions sur ce qui ne nous regarde pas. Des êtres de la forêt ne pensent pas à la mer. Pour moi, ça m’évoquais le voyage et l’inconnu. Ah voyager… Mon rêve depuis toujours. Maintenant je donnerai tout pour pouvoir rentrer chez moi.

Je sors ma tête de l’eau et observe les formes que crée mon sang. Des tourbillons et des rivières de rouge dans une eau transparente comme l’air qu’on respire. Je plonge mes mains dans l’eau pour récupérer de quoi boire. En sortant mes mains, je remarque qu’un peu de mon sang tourbillonne dans l’eau… Je l’observe tourner et tourner. Soudainement, tel de la magie, mon sang s’organise dans l’eau et crée une forme… Des yeux. Mais pas n’importe quels yeux. Des yeux aussi bleu que l’océan de mes rêves, les yeux de la fille que j’aime tant, la fille qui ne m’a jamais donné son nom et qui est si loin de moi maintenant, coincé sur les terres des elfes à jamais. Mon sang redevient chaotique et l’image disparait. Je laisse tomber le contenu de mes mains et je soupire. Le cauchemar est loin d’être terminé. Toujours agenouillé, je regarde autour de moi. Il y a surement des autres formes à trouver dans mon sang. Sous moi, mon reflet me regarde comme il me regardait avant, dans cette salle rouge comme les enfers. Mais ce reflet est différent. Non seulement est il fait de mon sang, mais il montre un Shiya enfant, et derrière lui, les arbres majestueux et les lianes épaisses de la forêt où il a grandi. Il tient un arc et souris aux anges.

« Bien mon fils ! En plein dans le mille ! » Son père l’apprend à chasser... Mon père… Je me souviens de ce moment. La première fois que je tenais un arc. J’étais tellement heureux ! Un chasseur naturel. Chaque jour après celui là je m’entrainais pour devenir le meilleur chasseur de notre clan. J’ai fini par maitriser le combat à l’épée et les techniques du tir à l’arc pour être un combattant redoutable.

Au moins je n’ai pas perdu ça… Quand je n’ai pas la tête dans la boue je me bats comme un guerrier.

Je veux retourner chez moi…

À ma gauche, mon sang forme mes parents qui me crient dessus des années plus tard. « Tu n’es pas un elfe marin Shiya ! Écoute plutôt le chant des arbres que le bruit infâme de l’eau qui encercle notre terre ! » Ça fait longtemps que les arbres ne me parlent plus. Notre clan, comme les autres elfes des bois, ne voulaient rien à avoir avec les autres peuples. On restait dans notre forêt sans y bouger. À cause de mon rêve de voyager je suis vite devenu l’intrus. Mes amis m’appelaient le marin, ce qui pour eux était le pire des insultes, était pour moi la chose la plus merveilleuse au monde. Être libre… Mes amis… Ma famille… Que je veux les revoir !

Un nœud apparait dans mon cœur et mes larmes troublent le calme de l’eau en éclatant à sa surface.

À ma droite, le chef parle avec moi tranquillement. « Il faut que tu arrêtes de t’échapper. Les gens croient que tu veux partir sur l’océan. Tu te fais des ennemis Shiya. » Je ne l’écoutais pas bien sûr. Bien qu’il était surement la seule personne à encore m’apprécier je ne pouvais pas l’écouter. Je regardais sa fille derrière lui, hypnotisé par le bleu profond de ses yeux. C’était la première fois que je la voyais. Un sourire apparait sur mes lèvres. Un souvenir heureux… Au moins un.

Plus loin vers ma droite, le Shiya que je voyais me ressemblait beaucoup plus. Il était dans la chambre de la fille aux yeux bleus, leurs esprits s’entremêlant sous les mouvements de leurs corps, serrés l’un contre l’autre… s’aimant. Elle aimait ce Shiya pour qui il était. Un combattant assuré, invaincu. Un homme de charme, drôle, capable de prendre les décisions importantes mais toutefois rêveur. Il a séduit la fille du chef en parlant d’océans infinis et d’une profondeur débordante de vie. Et au-delà, des terres inconnus, peuplés de toutes sortes de personnes… Voyager… Elle en rêvait aussi. Mais c’était qu’un rêve. Elle ne pouvait pas partir. Son destin était déjà tracé. Leur amour devait donc être un secret et c’est bien la le problème. Je connais la fin de cette scène et je ne veux pas le revoir. Je supplie l’eau d’arrêter, mais ça ne marche pas.

Un garde entre dans la chambre en courant, essoufflé il hurle : « Mademoiselle, votre père est mort ! Tué dans son sommeil ! » Puis il m’a vu… Sur la fille de la victime. L’image se transforme et je vois le garde courir dans la forêt, réveillant tout le monde. Et il hurlait « Au viole ! » Pourtant la journée avait bien commencé…

Je n’avais pas le choix. Les gens me détestaient déjà à cause de mes envies de voyager, ils m’auront tué à cause de ce malentendu, et la fille aux yeux bleus avec moi. J’ai fuis, et elle était obligée d’admettre que notre relation était contre sa volonté.

Enfin l’image disparait. Je reste là, à regarder dans le vide, mon esprit emprisonné dans les souvenirs de mon passé. L’eau n’a plus besoin de me montrer les scènes de mon passé maintenant. Je retrace tout dans ma tête à présent, tout ce que j’ai essayé d’oublier à travers les années.

La peur… Je me souviens. J’avais tellement peur ! Je courais vers le port, le plus vite possible. Pas le temps d’expliquer à mes parents ce qui s’est passé, pas le temps de prendre mon arc ou mon épée, ou mes habits… Je courais sans m’arrêter, les arbres chantant mon désespoir et ma peur tout le long. Je ne voulais pas tuer un animal pour me faire des habits. J’ai survécu les jours seul dans la forêt avec les fruits que m’a offert la forêt.

Des jours et des jours plus tard je suis arrivé au port. Avant même d’approcher les murailles, un jeune pécheur qui rentrait chez lui m’a vu. Sa gentillesse m’a sauvé la vie. Il m’a nourri et habillé, puis m’a donné quelques sous pour me payer le premier bateau qui partait pour des nouvelles terres. Je ne savais même pas où il allait. J’avais tellement peur qu’on me chasse que je suis monté à bord sans même demander. Les gens me regardaient bizarrement. Je suppose que c’était normal. En elfe sauvage habillé bizarrement, sale depuis les jours passés dans la forêt et qui regardait sans cesse derrière lui, tout le monde me prenais pour un fou. Je me suis posé par terre quelque part de calme, et après le départ du bateau, un elfe marin s’est approché de moi, m’a regardé et a dit : « Toi, t’as besoin d’une bouteille. »

Je plonge ma tête dans cette eau que j’aime tant, mon désespoir touchant son sommet.

L’eau… Là où on n’entend que le bruit de son cœur battre.

L’eau… Là où mon cœur arrête de battre.

L’eau…

Spoiler:

Et voilà Monseigneur, du vert et un logo tout neuf pour toi!

Soit le bienvenue (ça fait un peu bizarre de dire ça alors qu'on te voit déjà dans le flood tous les jour x'D) et amuse toi bien!

Heyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy


BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUEEEEEEEEEEEEEE !

Hi hi hi, bienvenuuuuuue à toi !

Heureuse que tu sois validé...

Bienvenue, officiellement^^

Hihi, t'es tout vert

Enfin tout vert ! xD
Merci merci, flood d'abord, RP après xD

Ah et au fait, pas encore pris l'habitude de le signaler, mais n'oublie pas de passer dans les Miroirs quand tu auras le temps et la motivation

Justement j'essayais de le comprendre. Je pensais que c'était un choix pour ceux qui sont là depuis longtemps et qui se retrouvent noyés sous leurs RP. Ce n'est pas mon cas, je pensais donc attendre de commencer mes RP avec de t’embêter avec un miroir ^^

Non non, c'est pour tout le monde, même si on exige pas que vous vous jettiez dessus. Et c'est clair qu'au debut, quand on a pas encore commencé de rp, c'est un peu vide donc prend ton temps hein. Mais hésite pas quand tu le sentiras

D'accord ben je m'y mettrai un jour alors