Le silence. Puis, une legère sensation sur son corps. Il sent ses poils se herisser sous l'effet du vent. La douce chaleur semble se deposer doucement sur son torse comme des feuilles tombées d'un arbre. Sous ses paupières, l'homme s'interroge. Quelles sont ces sensations ? N'est-il pas sensé être dans un lit ? Prenant son courage à deux mains, il ouvre les yeux. Une explosion de rouge envahit ses pupilles bleues, se retractant devant la couleur vive.

Malgré sa situation, pour le moins troublante, l'homme ne bronche pas. Calmement, sans se precipiter, il s'asseoit en tailleurs, et regarde autour de lui. Puis, il se lève. Regardant ses bras et ses jambes, et les agitant pour verifier que tout est en place. Malgré son âge apparent, Sikorvsky, car c'est son nom, atteint la cinquantaine. Ses rides d'expressions, ses sourcils brouissailleux, ses cheveux tirant sur le gris, sa moustache et ses favoris en témoignent. Son visage buriné par le soleil est creusé par les ans, et son corps n'a pas été épargné. Ce dernier, au passage, est intégralement nu. Il est d'ailleurs particulièrement musclé, et la graisse est tellement inexistante qu'on peut voir les muscles jouer alors qu'il se dirige, intrigué, vers les murs semblant prêts à crouler sous le poids des photos.

" Qu'est ce que c'est que ca... " dit il d'une voix grave et ronflante, comme les vagues avant de deferler sur la plage. Une sombre colère semble l'etouffer alors qu'il regarde les photos les unes après les autres.

Malgré le trouble qui se lit sur son visage, Sikorvsky ne montra point ses émotions au delà, autant par fierté que par habitude. La dernière fois, il dormait. Donc, logiquement, il rêvait, et tout ceci n'avait rien de réel. Alors, autant continuer le rêve, après tout... risquait-il quoi que ce soit ? Il se remit à regarder les photographies, images instantanées de sa longue vie. Il se mit à chantonner, ses longs pieds musclés marchant sur le sol, qui se revelait être du sable de couleur ocre. D'un air curieux, le seigneur décida de prendre quelques photos en hauteur. Chose qu'il n'eut aucun mal à faire, grâce à sa taille dépassant le mètre 90. Ses mains à la peau gercée, entrecoupée de petites brûlures et cicatrices se saisirent de plusieurs photos.

Ce rêve avait un sens. Comme tous les rêves. Mais lequel ? Ces photos étaient-elles ses souvenirs ? Il en prit une et vie avec horreur, alors que le rouge et le blanc se succèderent sur son visage le moment immortalisé, lorsqu'il avait découvert le corps inerte de sa femme, violée durant son absence. Imperturbable, sans la moindre emotion dans le regard, il plissa la photo et la broya littérallement entre ses mains, n'en laissant tomber que quelques miettes.

Il vit un miroir et de déplaca vers ce dernier d'un air décidé. La seule partie du mur qui n'était pas recouverte de photos. Il se regarda dedans. Retrospection interieure ? Afin de se divertir, il fit jouer les muscles de son corps. Malgré son âge, il s'en sortait bien, il avait encore le corps sculpté et musclé. Mais il avait vieilli, c'était certain. Ce moment de détente passée, il reprit son sérieux.

" Je ne sais pas si celà est un rêve lucide, une epreuve ou quelque chose de réel. Mon coeur bat, je sens ma peau, ce vent qui viens de nulle part, et je parle comme un crétin dans le vide. Mais si quelqu'un ici m'entend..."

Son air s'assombrit, et pendant un instant, il perdit son air de vieil homme tranquille et pendant un très court instant, un terrible géant sembla prendre sa place.

" Sachez que je n'ai pas de temps à perdre avec vos petits tours, alors faites moi sortir, et vite. "

Le rouge vermeil se dissipa d'un seul coup pour laisser place aux tenèbres les plus épaisses que l'on pouvait imaginer. Sikorvsky tendit son bras, et vu avec horreur qu'il ne pouvait même pas voir sa main, ni ses pieds, tellement il faisait noir. Rêve étrange. Il y avait eu manifestement une réaction à ses paroles. Il se mit à avancer, prudemment.

" Vous savez, j'en ai assez de cette mascaraAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaaaaaaaaaa.... "

* zbonk *

Sikorvsky atterrit lourdement sur le sol, lâchant un juron assez blessant sur la mère du responsable de ce qui lui arrivait. Alors qu'il avancait, le sol s'était ouvert sous ses pieds et il avait fait une chute qui ne l'aurait pas laissé vivant si tout cela avait été réel. Il faisait noir, une fois encore, et après quelques examinations, il vit que le sol était recouvert de cendre et de charbon. Au moins, il y voyait mieux qu'avant sa chute. Il se redressa une nouvelle fois, le corps couvert de cendre et de sable rouge. Il faisait aussi diablement chaud, au point qu'il commencait à transpirer de tout son corps. Il inspira calmement.

" C'est un bien bel endroit, n'est ce pas ? " Des rires sardoniques venus de nulle part se firent entendre un peu partout, sans que leurs propriétaires soient visibles. Il se retourna et devant lui se tenait Tetsis, la chimère responsable de ses malheurs. Sikorvsky resta immobile, croisant les bras, ayant appris à rester tranquille et à ne jamais s'exciter. Mais son regard en disait long sur ses intentions. S'il avait pu tuer, Tetsis aurait été rayé de la carte.

" Quel est cet endroit Tetsis? "

Ce n'était pas une question, c'était un ultimatum appellant une réponse claire et immédiate. D'autres rires méprisants se firent entendre. Bien que la voix de Sikorvsky était claire, puissante et décidée, il cogitait à tout vitesse, comme il avait toujours su le faire. Les gens le prenaient sans cesse pour un homme trop fier et vantard, et donc stupide. Il y avait manifestement des évenements surnaturels, et il n'avait pas la moindre prise sur eux, comme un pauvre jouet entre les mains d'un enfant sadique. Il detestait cette sensation, lui qui avait toujours revendiqué le droit de vivre comme il l'entendait.

" C'est toi même. Tu n'es que désolation et mort Sikorvsky. Ton armure et tes ailes blanches ne cacheront pas longtemps ton odeur putride. "

Les rires se mirent à laisser place à des paroles accusatrices. Voix d'hommes, de femmes et de petits enfants.

" -Il à tué ! - Oui, plein ! - Des enfants ! - Tout petits ! - Et leurs pères ! -Il a tout brûlé ! - Il à tué ! - Il tape sa fille ! - C'était des chimères, alors c'est bien ? - Si nombreux... - Juste pour que tu puisse vivre... - Tu avais le droit ? "

Sans arrêt, elles se repetaient, se multipliaient, resonnaient aux oreilles de l'hommes. Sikorvsky regarda autour de lui, cherchant à trouver leurs propriétaires, sans succès.

" Plus tu tue, et plus elle grossit " reprit Tetsis. Sikorvsky savait à quoi ce dernier faisait reférence. La colère sourde qui grondait en lui depuis des années, et qui dictait chacun de ses actes et de ses gestes.

" Et plus elle grossie, plus tu tue ! Et comme un crétin, tu vas continuer à me poursuivre alors que je suis plus rapide que toi. Tu as toujours réussi à agir selon les codes et les lois, sans jamais que ta conduite ne se fasse dicter par tes émotions, et dès que l'on revient à ce sujet, tu perd les pieds... "

Sikorvsky croisa les bras et se tint droit.

" D'abord, les images de moi. Maintenant, les voix de ce que j'ai tué. Et toi ? Pourquoi autant de perdants juste pour moi ? Est-ce un jugement ? Une accusation ? "

Silence vexé, il reprit la parole.

" Tu essaie de me faire marcher à l'émotion Tetsis ? "

Il se mit alors à rire. Un rire énorme, effroyable, remplit de moquerie, de condescendance, de mépris et de haine. Son rire se fit entendre même après qu'il ait terminé.

" Pauvres merdes. Vous croyez quoi ? Que je vais chialer comme un gosse en hurlant repentance ? Que je vais m'excuser en pleurs ? Je suis décu, j'esperait plus d'intelligence de votre part. Ce monde est violent et chaotique, et j'ai vite compris que me comporter gentiment de servait à rien. Tendez une main, les gens vous chient dedans. J'ai acceuillit les gens comme toi, Tetsis, et nous connaissons le résultat ! "

D'accusé, il était passé à accusateur, tendant son bras puissant sur la chimère immobile et souriante, bien que surprise.

" Alors la pitié, la compassion et la tendresse, tu sait ou tu peux te la foutre Tetsis ! Et si tu ne veux pas mourrir atrocement, je te donne quelques instants pour DISPARAÎTRE EN SILENCE ! " finit-il en hurlant avec une telle force que la fourrure de la chimère qui ressemblait à un croisement entre humain et un bouc se mit à flotter, comme sous l'effet du vent.

" S'il y a bien une chose que je deteste, c'est les ratés comme toi qui profitent de la faiblesse des autres pour leur marcher dessus, et qui la coulent douce devant les personnes réellement fortes. J'ai toujours pensé bêtement que les forts devaient protéger les faibles, mais les monstres comme toi ne sont que des sangsues. Reste dans ton marécage Tetsis, sale monstre ! "

" Tu n'es qu'un monstre qui en poursuit d'autre Sikorvsky. Tu vieillit et dans dix ans au mieux, tu ne seras bon à rien. Et toute la haine et la colère en toi ne changeront pas cet état de fait. Tu es condamné, chevalier. " répondit le satyre, tel un juge devant un accusé.

Sikorvsky s'avanca vers lui, menacant serrant ses poings.

" Cogne moi autant que tu le souhaites, rien ne changera. Tu n'arrivera à rien en écrasant tous les autres Sikorvsky. "

[Bon alors normalement, tu restes dans le noir total, t'es pas censé voir un paysage meme desolé, à perte de vue... C'est un peu génant, mais bon, passons sur ça à la limite.

Par contre, dans cette salle normalement, tu es censé mettre en avant les traits de caractère de ton personnage, ses defauts, ses qualités, ce qu'il aime ou pas, sa manière d'etre. Hors, meme si on comprend quelques petites choses sur lui, tu ne parle pas enormement de son caractère, il faudrait donc que tu rajoutes des morceaux où tu le decrirais plus.

Merci par avance, et te decourage pas.]

j'ai édité, et je t'ai envoyé un mp

Oui oui j'ai vu, mais j'ai pas encore eu le temps de lire et valider xD

Je m'en occupe dès que je peux, et j'enleverais ces messages superflus