Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.

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MessageSujet: Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.   Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. EmptyLun 13 Juin 2011, 01:41

Rouge.
Cette couleur ne lui évoquait pas le sang. Mais bien plutôt celle de la passion. Celle du feu inextinguible des sentiments…
Où était-il ? Qu’était-ce que cette salle couleur rubis ? Rêve, cauchemar, ou réalité ?
Il la regarda plus en détail…

Il y avait là des miroirs partout. Certains plus petits que d’autres, flottant ou incrustés dans un mur, longilignes psychés sur pieds de nacre écarlate, rectangulaires, ovales ou rondes… et des images. Des portraits, de pied en cap ou seulement du visage, juste des yeux, d’un enfant, d’un homme…

…de lui. Tous. De sa sublime personne.

Aleyric comprit. Du moins il comprit qu’il ne pouvait s’agir d’un cauchemar. Car c’était une sorte de paradis, ici. Toute chose le mirait. Ses longs cheveux châtains, très raides, aux reflets mordorés. Ses yeux turquoise, nappés d’or. Sa peau agile et douce, subtilement hâlée d’ambre… Son visage pourtant déjà parfait, à la fois volontaire et tout en finesse, prenait ici des proportions divines, reflété et figuré de toute part.
Heureux, l’humain sourit, et ses dents d’une blancheur éclatante, tranchant avec son teint mat, resplendirent dans le monde qui l’entourait.

Un rêve. C’était un merveilleux rêve. Mais très proche de la réalité.

Il fit quelques pas, et s’arrêta devant un tableau. Sur celui-ci était peint, de façon terriblement réaliste, un homme de bel taille au port altier, dont la blanche chemise à jabots étaient revêtue d’un pourpoint de velours ciel orné de perle et de nacres. Ses chausses impeccables étaient en harmonie, de même teinte, et se terminaient par de somptueuses bottes de cuir blanc cirées. Une ample cape immaculée, ornée de fils d’or parachevait ce noble équipage…

Lui. C’était lui. Dans toute son habituelle splendeur. Il eût tout aussi bien pu se retrouver devant un miroir, le résultat n’eût pas été différent.

Dieux ! Qu’il était beau !

Une œillade océane fut jetée sur une petite image. Un joli garçonnet bien bâti s’y trouvait. Pur. Beau, encore, très beau. Il faisait des pâtés de sable sur une plage, entouré de domestiques au garde à vous.
Lui, encore.

Lui, lui, lui…
Il était partout. Il adorait ça.
Et voulait que jamais cela ne se termine…

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Oanig Ain'Hoa
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Oanig Ain'Hoa

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MessageSujet: Re: Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.   Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. EmptyLun 13 Juin 2011, 10:31

Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. Yeuxbleus

Terriblement Sexy... Ayant volé à mon visiteur son apparence pour la revêtir, je me trouvais vraiment irrésistible. Evidemment, ça ne me servait pas à grand chose, je restais cloitré derrière mon miroir, à le singer, lui qui gachait le potentiel de ce fabuleux corps. Mais c'était d'un tel confort...! Je repensais à toutes ces fois où j'avais été contraint de me glisser dans le reflet d'une créature hideuse, un troll bedonnant, une humaine trop poilue... Yeurk! Alors là, forcement, je savoure!
Lorsqu'il se tourne enfin vers moi, je le dévore des yeux. Visez moi ce regard! Certes, le mien n'a rien à lui envier, il le constatera par lui même tout à l'heure, mais pour un humain, il se défend bien! Si je n'étais pas un simple reflet, je me mettrais volontiers à roucouler de plaisir.

Lorsqu'il se detourne de moi, j'en profite pour me mirer, je me tourne, contemple ma nouvelle paire de fesses, je fais la moue, teste divers expressions sur ce charmant minois. Je minaude, mes yeux verts et féminins ayant pris place dans cet appetissant tableau. C'est à cet instant qu'il se retourne vers moi, prêt à me jeter au sol. Je lui fais un de ses plus beaux sourires, tout en sortant une lourde clef rouge d'une de mes poches. Je fais jouer l'objet sur mes lèvres, souriant toujours. Je n'ai pas envie de le laisser partir et de renoncer à mon nouveau corps d'Apollon. Mais ai-je le choix? Comme pour le remercier d'avoir passé un si bon moment en sa compagnie, je lui fais un clin d'oeil malicieux. Aussitôt, la clef se liquéfie, laissant une trace rouge sur ma bouche et mon menton. L'instant d'après, la pièce est entièrement plongée dans le noir, il n'y a plus rien, juste son âme, perdue.


Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. Clrouge2ch7

Mais lol.
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MessageSujet: Re: Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.   Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. EmptyMar 14 Juin 2011, 17:13

La fin de ce flamboyant rêve de Narcisse se passa d’une bien étrange manière. Dans la demi-lumière vermeille, un de ses multiples reflets le toisa soudain d’une façon étrange. Avec des yeux différents. D’un vert profond. Luisant d’espièglerie. Des yeux de femme…
Sa première réaction fut de se jeter sur cette désobéissante et imparfaite copie, mais un irrésistible sourire de cette dernière – à la fois le sien et celui d’un étranger – calma aussitôt son mouvement. Charmé, il lui en rendit un non moins magistral, tout en observant d’un œil intrigué cette clef rouge que ce reflet rebelle sortait de sa poche pour l’approcher de ses lèvres… Il se vit ensuite se faire un clin d’œil émeraude à lui-même, puis enduire sa divine bouche de cette clef fondue, qui s’étala sur son menton en de sanglantes coulées.
Et ce monde incarnat disparut soudain, le plongeant dans la pénombre. Eludant jusqu’à son corps et sa chair pour ne plus laisser de lui qu’un esprit flottant dans l’obscurité…

Une âme pusillanime se serait effrayée. Mais pas la sienne. La fierté et la dérision de l’humain était un fortin qui le mettait à l’abri de telle faiblesse. Une forteresse qui rarement ne cédait, et en ce cas, jamais du fait de la peur, et bien plutôt d’une de ces piquantes colères dont il était parfois coutumier.
En l’occurrence, l’irritation n’avait point sa place en lui. Il éclata d’un grand rire sonore et moqueur.
Aussi déroutant fût ce rêve – les songes ne l’étaient-ils pas toujours, par ailleurs ? – il l’amusait. Et même s’il le perturbait un brin, jamais son orgueil ne le lui aurait permis de le montrer.

Une voix androgyne, inhumaine, résonna alors :

« Cette fausse joie ne fait pas illusion. Elle n’est qu’un masque arrogant de ton désarroi. »

« Qui me parle ? » gloussa t-il, étonné, mais sans perdre une once de son assurance. « La moindre des choses, c’est de se présenter, malpoli que tu es. Je suis le Seigneur Aleyric Anfalon d’OrOcéan, noble héritier des baies du soleil, et je ne te permets point de me tutoyer, vilaine voix. »

Il se marra derechef, mais la chose qui lui parlait n’en prit pas ombrage :

« Ta vanité t’aveugle, cette hauteur méprisante que tu places en barrage entre toi et la réalité n’est qu’illusion. Tu te mens en permanence à toi-même. Car en vérité, tu tremble comme une feuille dès qu’une situation t’échappe… Comme celle-ci. »

Cessant de rire, Aleyric sentit un frisson parcourir son âme. Qu’était-ce que ce jeu ? Etait-ce sa conscience, en songe, qui se mettait à lui faire reproche ? Ce serait nouveau, tiens ! Et il n’en voyait pas l’utilité en surplus. Pourquoi vouloir critiquer ce qui était parfait ? C’était stérile.

« Et de quoi aurais-je donc peur ? » badina t-il. « Du noir ? Je ne suis plus un enfant. Ou d’une voix débile qui débite des absurdités ? Cela ne m’inspire qu’un ennui profond, rien d’autre. Tais-toi donc, tu me fatigues. »

« Comme je le disais, ton unique parade lorsque quelque chose te déplait réside dans la moquerie et le dénigrement. Le pire, c’est que tu es tant imbu de ta personne que tu estimes avoir raison en toute circonstance, être un homme honnête et bon… mais regarde toi avec objectivité, qu’es-tu d’autre qu’un fat coureur de jupon, noceur, joueur et débauché ? »

Le ricanement d’Aleyric devint jaunâtre, puis son ton froid et distant :

« Un coureur débauché qui te conchie, tiens le toi pour dit. Mais qui va te répondre tout de même :
Ce que tu nommes « débauche », j’appelle cela « profiter de la vie », c’est une question de point de vue et je me fiche du tien. Quand à courir la gueuse, c’est plutôt l’inverse qui se produit, ce sont les femmes qui sont folles de moi, et ma nature généreuse m’interdit de refuser mes gentilles attentions à celles qui sont à mon goût. Je... »


«Toujours insultant, et toujours réponse à tout hein ? » l’interrompit la voix. « Tu te penses si beau, si aimable, si parfait. Mais pourquoi donc as-tu si peu d’amis en ce cas ? Pourquoi les seules femmes que tu fréquentes plus d’une semaine ne sont-elles exclusivement que des filles de joie ? C’est étrange non ? Un être si merveilleux que toi, si mal aimé au final… »

Le sarcasme n’échappa pas à l’humain, qui s’emporta pour de bon :

« Par les Mers ! Mais va mourir, pénible bran ! Je me fous de ton avis t’ai-je dis ! Tu m’emmouscailles à la fin ! Il y a trop de belles femmes en ce monde pour perdre son temps à s’attacher à une seule, voilà ma réponse ! Quant aux « amis », ce sont tous des profiteurs qui ne s’intéressent qu’à ma fortune ! Il en a toujours été ainsi ! C’est le pendant de la richesse ! Mais qu’en sait une saleté sans vie comme toi, hein ? »

« Le courroux. Oui. Je l’attendais, tu es incapable de garder contenance si… »

« TripleDieux ! Cesse de me japper sus, chienne ! » Cette fois c’était lui qui avait coupé la voix. « Cela ne m’amuse plus ! J’en ai assez d’ouïr ton venin ! Ramène moi dans la pièce rouge aux miroirs, et fissa ! C’est mon rêve et je ne veux plus que tu en fasses partie ! »

Mais, même si rêve c’était – ou un cauchemar désormais ? – cela n’obéit pas à sa volonté. Cependant, il fut surpris que des paroles moins dures résonnent alors :

« Passons là-dessus. Tout est dit. D’autant que, bien que tu ne penses qu’à toi, tu n’es pas un être si mauvais en réalité. Il te reste de ton éducation certaines valeurs chevaleresques qui s’expriment parfois – mais si rarement. Bien sûr, lorsque tu y fais appel, c’est surtout une façon de crâner, et c’est toujours calculé, mais en définitive, tu iras sauver la veuve et l’orphelin si tu es en position de force… »

Un long soupir désabusé. Ce qui venait d’être dit n’était pas non plus très élogieux, mais c’était toujours ça :

« Bon. J’ai compris. Je n’ai pas le choix, il semble que je doive te subir. » Il eut un rire blasé, mais non dénué d’amusement, de nouveau : « Et je me demande bien pourquoi je me suis insurgé contre tes stupides bavardages. Après tout, c’est vrai, il n’y a personne ici à part nous. Et tu n’as aucune existence réelle… Pourquoi m’éreinter à te donner tort ? Nul ne saura ce que nous nous sommes dit. » Nouveau rire moqueur. « Et bien soit. Tu as raison. Sur presque toute la ligne. Je suis tel que tu le décris. Et je m’en porte très bien. Au moins je ne suis pas un naïf nobliau de province qui passera sa vie à accomplir son « devoir » et à s’ennuyer mortellement… Mon devoir à moi passe après mes loisirs. Je ne terminerai pas mes jours à regretter de ne point avoir profité, de n’avoir agi que pour les autres… »

Une pause.

"Le paraître, toujours..."

Et rien… La voix ne parla plus.

« Moi je ne mène pas une inutile existence dans le noir à reprocher des choses sans intérêt dans les rêve des gens, » renchérit-il, vexé.

Mais toujours rien. Pas de réponse.
Qui avait gagné ? Qui avait eu le fin mot de cette pesante discussion ?
Lui, non ?
Cela ne pouvait être autrement.



(hj: Me suis bien amusé à faire cette discussion^^ vraiment sympa, cette façon de créer son perso...
A part ça, mon avatar est trop petit mais je ne parviens pas à l'agrandir, si quelqu'un a du temps à perdre pour me l'agrandir (si c'est possible), ce serait vraiment sympa et il aurait toute ma gratitude^^)
ps: sinon, c'est possible de jouer un riche noble, au moins?
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.   Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. EmptyMar 14 Juin 2011, 22:13

Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. Lvres2db7

Bienvenue à ton Purgatoire.
Ici, tu es déjà coupable. Humanité avec préméditation.
Dans Notre bonté, Nous te concédons une plaidoirie perdue d'office.

L'assemblée se délecte du débat intime de chaque orgueil, guettant les concessions, les acceptations, les compromis passés avec leur conscience. Elle crie et scande des piques acérés de vérité aux faux-semblants. Elle déterre les racines des fantasmes inavoués, retourne la dogme fraîche de l'égoïsme, plante les graines de la clairvoyance.

Pour un instant, pour un Rêve, les yeux du voyageur regardent à l'intérieur.

Tu es ça.

Par-delà cette enveloppe que tu tisses et fermes, Nous te voyons.

Tu es là.

Au fond de ce terrier que tu creuses, tu te reconnais. C'est le miroir de l'âme, le reflet de la réalité.

Alors Nous te condamnons à vivre ensemble, et dans le coup de marteau final, un tintement résonne. C'est la clef, elle est tienne. Ouvre, ouvre ton coeur...


Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. Clnoireyv6

Pour le vava, tu ferais mieux de l'héberger (sur image shack par exemple) et de le mettre en lien. Comme ça il aura la taille que tu voulais lui donner. Sinon tu peux demander de l'aide dans la partie graphisme du fofo ^^

Pour le noble riche, y'a pas de problème.

Ça me fait plaisir que tu t'amuses à faire ton entrée, certains trouvent ce mode fastidieux et la bâclent un peu. En tous cas je me régale aussi à la lire ^^ Oublie pas de remplir ton esquisse avant que je valide ta salle blanche =)
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MessageSujet: Re: Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi.   Aleyric Anfalon d'OrOcéan, ou l'amour de soi. EmptyMer 15 Juin 2011, 01:56

Le silence s’était fait dans l’obscurité. Mais au bout d’un bref instant, alors qu’Aleyric s’impatientait déjà et allait gueuler, la voix se fit entendre à nouveau.
A la fois la même, sans âge ni sexe, vivante et morte en même temps, mais différente, aussi. Moins personnelle, plus distante… Elle lui assena quelques phrases sibyllines à souhait, des délires sur la culpabilité et l’orgueil, l’égoïsme…
Bien sûr, dans cette prose sinueuse, il comprit qu’il était plus ou moins question de lui. Ou pas. En tout cas c’était moins déplaisant qu’auparavant et il se tut. Balancer une vanne bien sentie lui traversa bien l’esprit, mais ce qu’il sentait, surtout, c’était que ce pénible moment touchait à sa fin ; Le rêve changeait. Il était question de clef…

…Une clef blanche, à la luminosité bienvenue, qui lui apparut soudain de nulle part. Il s’empressa de tendre son bras inexistant vers elle et le monde se transforma.

Il y eut d’abord une sorte de lointaine lueur immaculée, qui grandit, grandit, au fur et à mesure qu’il tendit son âme vers elle, et il se retrouva bientôt de nouveau de chair et de sang – plus ou moins – dans une vaste pièce éclairée avec onctuosité.
Haaa… Voilà qui était mieux. Adieu, la voix accusatrice. Il l’avait remise à sa place, vaincue, et il obtenait maintenant sa récompense.

Non ?

En fait Aleyric ne savait plus du tout où il en était.
Tiens ? Il avait les pieds dans l’eau ? Il ne s’en rendait compte que maintenant. Mais c’était une eau étrange, comme une sorte de fantôme liquide… *Bah ! Peu importe, cela est bel et bon, se dit-il, je vais pouvoir m'admirer dedans.*
L’obscurité précédente l’avait frustré de ce petit plaisir.

Néanmoins, ce qu’il vit se mirer sur les flots silencieux ne fut point lui. Du moins pas tout de suite…
Il y eut d’abord un ciel d’azur, moucheté de petits nuages et d’oiseaux marins, puis une vaste et longue plage de sable ocre, aux reflets d’or, dont les berges étaient étoilées de la nacre des coquillages.
Chez lui. C’était chez lui. La grève d’or de la Baie du Soleil.
Cette observation se confirma par l’apparition d’un beau et blanc castel, sur un promontoire de pierres orangées plantées de palmiers… Le Castel d’OrOcéan… Il y eut alors comme une accélération dans les visions qui s’étalaient sur les eaux blanches. Il vit une naissance princière, celle d’un enfançon que choyèrent ses parents, puis des images fugitives de sa jeunesse, alors qu’il marchait près de son père, lequel saluait son peuple avec amour, marchands cossus comme misérables pêcheurs, sans distinction. Et ceux-ci lui rendaient ses bonjours avec joie. C’était un pays heureux, prospère…
Une autre image se superposa alors à cela. Il se vit, lui, entouré de soldats aux couleurs Or et Azur, déambulant en gazouillant au bras d’une donzelle, aux mêmes endroits, qui pourtant avaient changés. Les baraques de pêcheurs étaient devenues des taudis insalubres, les maisons marchandes étaient peuplées de flatteurs qui quémandaient des privilèges ou réclamaient de l’or qu’ils avaient prêté, les mendiants pullulaient…

Aleyric haussa les épaules en troublant ces visons d’un revers de botte. C’est sûr, les impôts avaient considérablement augmentés, le peuple peinait un peu plus, mais c’était le temps qui voulait cela. L’époque n’était plus la même, c’est tout. Les guerres, la récession…

Plusieurs images grandioses naquirent alors sur les flots : Lui, luxueusement vêtu, toujours, qui donne un bal d’une opulence outrancière à toute la noblesse du coin ; Lui, attablé dans une belle auberge des hauts quartiers de Reilor, une femme sur les genoux et deux autres qui lui massent les épaules, qui joue des fortunes en festoyant avec d’autres libertins ; Lui, qui déguste le vin de ses vignes au domaine tandis que ses paysans se crèvent à la tâche sous un soleil de plomb ; encore Lui, tranquillement installé à la terrasse du Castel OrOrcéan, avec tout autour des gens de corvée de ravalement de façade (mais, hé ! Il faut que ce soit bien blanc, c’est tout, sinon cela perd du cachet !) ; Lui, lui, lui, au galop sur son étalon blanc qui dégage une vieille gueuse d’un coup de pied parce qu’elle est sur sa route, qui fait fouetter son barbier parce qu’il a eu la maladresse de lui faire une entaille infime, qui gifle un pauvre chevalier errant, affamé et sans le sous qui a fait l’erreur de pester quand le gite lui a été refusé, et qui en répond ensuite sur le pré face à Brutal, son terrible champion… Lui et le droit de cuissage, lui et ses innombrables conquêtes répudiées, lui et sa tripotée de bâtards non reconnus qu’il laisse crever dans la misère…

Voyant tout cela, Aleyric faillit se fâcher, mais il préféra en rire. Il commenta à vois haute, pour lui-même :

« Mhmm. Peut-être ai-je parfois été un peu tyrannique, et inconséquent, c’est possible. Dur même…» Son sourire s’élargit tandis qu’il s’observait vivre et agir sur l’eau. « Mais dieux ! Ce que je suis élégant en toute circonstance ! »

Il gloussa derechef, tandis que les images changeaient. Il s’était énervé une fois, dans la salle obscure, mais on ne l’y reprendrait pas deux fois. Ce rêve idiot n’était qu’une mise en scène visant à le déstabiliser. Peut-être le fruit d’un magicien retord ? Va savoir. Toujours étant qu’il n’entrerait plus dans ce jeu du culpabilité et d’accusations voilées… Il était Aleyric Anfalon d’OrOcéan, et nul à part lui n’était à même de lui reprocher quoique ce fût.
La vison suivante miré dans le lac fantôme l’émut pourtant bien plus qu’il ne l’aurait voulu :

On le voyait dans la blondeur de ses dix ans, sur les genoux de son père, assister dans la Grand Salle du Palais aux doléances du peuple. Parfois, pour des problèmes mineurs, Père lui demandait son avis. Comme pour ce veau, né sans y avoir été invité de la vache d’un paysan et du taureau d’un autre. A qui devait-il appartenir ? Confronté à ce dilemme, le jeune Aleyric avait statué de la façon suivante :

« Et bien il faut qu’ils se partagent le lait quand ce sera une vache, père. Et qu’ils surveillent mieux leur bétail. »

Son père avait ri, de ce rire si bon, si chaud, qu’on aimait tant à entendre. Et le jeune Aleyric avait ri aussi …

Tss… C’était mignon, certes, mais aujourd’hui, Aleyric adulte aurait pris le veau pour lui vu qu’il n’appartenait vraiment à personne, se dit l’humain… C’était d’ailleurs peut-être pour cela qu’il ne recevait plus guère de doléances…
Une corvée de moins.

La vision s’estompa, comme les autres. Et il n’y eut plus rien, que le blanc d’un océan spectrale dans une douce salle blanche.

Aleyric se frotta le menton, pensif. C’était toute sa vie qu’il avait vu là. Et elle lui paraissait au final bien creuse. Moins flambante que dans son souvenir. Courte. Sans événements marquants. Les iniquités et les méchancetés qu’il avait pu commettre, et qu’il commettrait encore, lui passaient clairement au dessus de la tête, tout comme son égoïsme de profiteur, mais par contre…
… par contre il se promit d’accomplir certaines choses dans le futur. Des exploits, des actes qui pourraient entrer dans la légende. Car il était inadmissible que l’on ne se souvienne pas après lui de cet être superbe et grandiose qu’il était. La Baie du Soleil lui paraissait étroite, mesquine, d’un coup, il fallait qu’il voit plus loin…

Content d’avoir tiré quelque chose de positif de ce songe étrange, il attendit la suite, droit et fier, comme à l’accoutumé.



(HJ: merci de tes conseils pour l'avatar, j'ai pas encore réussi, mais j'y arriverai^^
Autre chose, j'ai beaucoup aimé ton texte, c'est Aleyric qui prend ça de haut, pas moi^^
Merci. Si des choses ne conviennent pas, je suis tout ouï)
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