Shilat Ireland

Invité

Du velours sous les doigts, une douceur insoupçonnée caressante. Avant même d'ouvrir les yeux, elle savait que le sol était rouge. Elle se redressa péniblement. Dieu, qu'elle avait mal aux reins. Que s'était-il encore passé ?
En s'agenouillant sur ses cheveux noirs emmêlés, elle étouffa un gémissement davantage de surprise que de douleur. Elle avait porté les cheveux longs toute sa vie et avait développé une insensibilité du cuir chevelu propre aux détenteurs d'une chevelure comme la sienne. Elle rassembla et entortilla ladite chevelure emmêlée dernière sa nuque, et celle-ci se redéploya dès que ses mains se concentrèrent sur son rétablissement à une position verticale.
Sa vue était troublée. Elle se frotta les yeux et grommela un juron en apercevant ses mains maculées de khôl. Un miroir devant elle, ça tombait bien. Elle s'en approcha, corrigea son maquillage rapidement et s'attarda un instant pour observer ses yeux. Verts et trop sensibles.
Son regard coula sur son nez retroussé, son visage arrondi presqu'enfantin, ses lèvres pleines qu'elle s'appliquait à présent à mordiller nerveusement, tandis qu'immobile, subitement interdite, elle fixait le reflet de la pièce derrière elle.

Elle se retourna d'un bond et sa respiration resta en suspens. Elle était persuadée d'être dans la gargote du port, la moquette était semblable, mais il s'agissait d'un tout autre lieu.
Elle regarda à droite, à gauche. Elle ressemblait à un lapin pris au piège, surtout avec ses yeux rougeoyants qu'elle venait de frotter. Une surprise teintée d'effroi la submergea : des portraits d'elle ornaient un mur complet de la pièce rouge.
Elle porta des mains tremblantes devant sa bouche béante et s'approcha lentement.
Elle murmura des sacro-saints jurons et se plongea dans la contemplation horrifiée du mur d'images.
Un bébé aux yeux verts et globuleux, à la tête surmontée d'une houpette brune, dans une pauvre masure. Une chétive fillette brune qui se découvrait une sexualité précoce avec ses petits camarades de l'orphelinat. Une adolescente en corset qui n'avait pas tellement changé de physique malgré les années et qui ne changerait plus tellement de stature dans le futur… Et des tonnes d'images, plus intrusives les unes que les autres. Elle détourna les yeux, écœurée, la mâchoire serrée. Quel malade avait bien pu rassembler tout cela ?
Sur ses gardes, elle inspecta chaque coin, et se laissa surprendre par les allées et venues de son propre reflet dans les divers miroirs. Elle s'approcha lentement de l'un d'eux, comme hypnotisée par sa propre image. Il lui semblait que la luminosité exacerbait la blancheur de sa peau. Elle baissa les yeux sur le corps qui lui faisait face : petit et menu, sans tellement de formes ni de muscles. Un bassin étroit au cœur de jupons de tulle noire enrobés de popeline rouge, une petite poitrine enfermée dans un corset noir. Elle devait son succès principalement à sa chevelure, ses yeux et à la cambrure de son dos. Son regard glissa sur ses pieds nus. Pas de chaussures, ni de bas, c'était inhabituel.
Elle secoua la tête, se forçant à émerger de sa torpeur. Il fallait avant tout trouver le moyen de sortir d'ici.

[Tout d'abord, sois la bienvenue parmi nous Shilat!

Si tu as bien compris le principe de cette première salle, je trouve tout de même que la description de ton personnage est trop sommaire, on ne sait pas grand chose à part la couleur de ses yeux et la longueur de ses cheveux quasiment. Essaie de rajouter des choses, la couleur de sa peau, de ses cheveux, a-t-elle des formes ou au contraire est-elle plutôt plate, musclée ou maigre? Tu peux aussi donner des details sur ses traits, son nez, sa bouche, que sais-je. Ce ne sont que des exemples, mais essaie de nous donner une image plus complete de ton personnage.

Ensuite, pense aussi à remplir la partie "Esquisse" de ton profil, enfin ça ce n'est pas une urgence, il faudra juste que ça soit fait avant la fin de ton entrée.

Voilà, j'espère que ça ne te decouragera pas, et pour toutes questions ou demandes, n'hésites pas à venir me voir

A très vite!]

Invité

En fait, j'ai la fâcheuse tendance à m'exonérer partiellement de description physique puisqu'il y a un avatar. Laughing

T'as tout à fait raison, c'était un peu sommaire, j'ai donc ajouté quelques détails.

Elle me dévisageait sans gêne et sans pudeur alors j'en fis de même. Après peu de temps, la frêlecréature me troua de son regard vert abysse, elle croyait peut-être se percer elle-même à jour. Je la laissais me vaincre sans bouger, sage reflet pacifique et interrogateur. J'étais ravi et agacé de voir une femme dans son genre, tranquille face a moi. J'aurai sans doute voulu lui soutirer un peu plus de panique. Et puis franchement, me retrouver réduit à cette taille, à cette apparence, c'est plutôt... frustrant. Biensur, j'ai connu pire, me voyant parfois contraint à la taille d'un insecte, d'une fée...!
Comme une dernière mise à l'épreuve pour voir si elle était réellement prête, je laissais apparaitre sur son visage, dans le miroir, mes yeux étranges. Il y avait une sorte de défi et de menace séduisante, j'étais vexé qu'elle ne soit pas plus impressionnée que cela. Peut-être aurais-je voulu la garder un peu plus, jalousement? Dans un clignement de paupière, mes cils se refermèrent et quand je rouvrit les yeux à nouveau, le feu était partout. Les photographies s'embrasèrent, la chaleur montait, insoutenable et pourtant épargnant miraculeusement la femme. Je plaquais ma main contre la paroi, y appuyant la clé rouge qui commençait à fondre, magma de métal en fusion. L'objet rougeoyait comme une braise, un petit soleil qui se serait mis à couler entre mes doigts. Les miroirs commençaient à se gondoler, changeant de teintes comme des tâches d'essence sous le brasier. Je souriais à la jeune femme avec provocation et bienveillance, puis je m'embrasais soudain, sans un bruit, mon miroir en cendre et bris de verre, dévoilant un passage menant à une noirceur froide.

Shilat Ireland Clrouge2ch7

[Ahah pas de soucis je comprends tout à fait.
D'ailleurs en parlant d'avatar, je ne reconnais pas la femme qui est dessus, alors est-ce une image prise "comme ça" genre sur Deviant Art ou autre, ou alors est-ce une celebrité que je ne connaitrais pas?

Et ton personnage est humaine? ]

Invité

[J'éditerai ce post plus tard pour la salle noire. Mon avatar n'est pas une grande célébrité, elle s'appelle Rachel Dashae, et je l'ai trouvée sur Deviant Art, effectivement
Et en ce qui concerne mon personnage, ouep, elle est humaine]

Edit d'Ether: Okay, par contre tu mettras un petit up quand tu auras édité ton message, sinon je risque de totalement passer à côté hein XD

[edit] Bon finalement, j'ai fait un nouveau post, ce sera plus simple cat

Invité

Il se passa quelque chose d'étrange tandis que Shilat s'observait dans le miroir. Ses yeux lui parurent plus grands, plus verts : elle se reconnaissait de moins en moins et puis, soudain, une impression nauséeuse au creux de son estomac, alors que les miroirs vibraient, gondolaient, dansaient, s'embrasaient. Son reflet lui sourit et elle se sentit poussée, irrésistiblement attirée dans l'ouverture sombre qui venait tout juste de s'offrir à elle.

La brune se retrouva à genoux, dans la pièce froide et noire, un courant d'air frais caressant ses épaules nues. Elle frissonna. Il lui sembla qu'un chuchotement fit écho à son frisson. Elle devait se faire idées. Elle attendait que ses yeux s'accoutument à l'obscurité, mais son attente ne fut pas récompensée. Dans le noir total, un nouveau chuchotement se fit entendre. Shilat se releva précipitamment et s'aplatit à l'abri d'une cloison. A l'abri ? Pas réellement, à vrai dire. La cloison lui chuchota à l'oreille :
Parasite…
Shilat étouffa un cri muet derrière sa main, et se précipita au centre de la pièce, trébucha, s'étala de tout son long, et resta immobile, silencieuse, inquiète, guettant la suite des événements. Ce qu'elle vivait dépassait son entendement et la situation la terrorisait autant que ses propres réactions imprévisibles et incontrôlables. Les dalles noires murmurèrent en chœur :
ParasiteParasiteParasiteParasite…

Elle se redressa brutalement, se précipita contre une cloison, mains tendues, palpant le mur, à la recherche d'une ouverture, déterminée à faire le tour de la salle.
Elle sentit un papier peint aux motifs baroques en relief sous ses doigts, qui ondulait et scandait :
Tu n'es qu'un sale Parasite…
Une tique qui attend son heure, planquée sur un arbre…
… une opportuniste qui rêve de gloire…
… mais qui survit en effectuant les pires bassesses.
Un charognard, sans dignité.

Oh, mon dieu… murmura-t-elle d'une voix basse, dont les grelots trahissaient son effroi. Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

Elle continuait à palper le mur, à la recherche d'une sortie qui serait subitement apparue.
Une autre voix sortie du mur, plus sourde, aux accents concupiscents, mais qui sonnait comme un reproche, lui murmura :
Oooooh… oui… touche-moi ici.
Pour quelques pièces d'or de plus, pose tes lèvres là…

Une nausée trop familière s'empara d'elle, mais celle-ci fut submergée par un accès de rage.
Je n'ai jamais eu le choix… gronda-t-elle. Jamais !
Je n'avais pas le choix, je n'allais pas me laisser mourir de faim !

Pourquoi se justifiait-elle, au juste ? Elle ne savait même pas qui étaient ces voix.
Nous sommes toutes un peu toi, trésor, dit une voix rieuse.
Nous savons que quand ils posent la main sur toi, tu penses à la façon dont tu pourrais les tuer
Nous savons que quand tu simules, tu penses au riche marchand qui est venu il y a 3 ans. Celui qui n'était ni trop vieux ni trop laid.
Nous savons que tu espères encore qu'il tiendra sa promesse de revenir te chercher. Pathétique petite rêveuse…

Shilat s'effondra sur le sol, adossée au mur. Des larmes jaillirent de ses yeux. Elle pensait que leur source s'était tarie depuis longtemps pourtant.
Elle avait honte que ses petits espoirs soient mis à jour avec si peu de pudeur. Oui, c'était pathétique, de les dévoiler de cette façon.
Si j'me raccroche pas à quelque chose… j'vais devenir folle.
Oui, je veux quitter la gargote du port… pour toujours. J'ai pas honte de dire que je voudrais un mari riche et me faire entretenir, parce que de toute ma vie, je n'ai jamais eu ce que je voulais.
Je me suis toujours démenée pour obtenir le peu que j'ai.

Les voix rirent de bon cœur, comme si Shilat plaisantait avec eux.
Elle se sentit bafouée. Vexée comme elle ne l'avait jamais été.
L'une des voix reprit, presqu'avec tendresse :
Susceptible petite Shilat… Tu n'es pas une femme faible.
Qui crois-tu tromper ?

Les mains sur les épaules, dans une posture de protection, elle fronça les sourcils. La voix poursuivit :
Ils sont tous prêts à se damner pour te posséder. Tous prêts à te promettre monts et merveilles devant ta fausse fragilité.
Petite renarde, tu déploies tes charmes plus que nécessaire pour les appâter, pour qu'ils t'arrachent à ton enfer.
Mais tu ne restes qu'une fille de joie et ils n'abandonneront jamais femme et enfants pour toi.

Tu es avide… ambitieuse… égoïste…
Et tellement susceptible devant ta vérité.
Petit animal sauvage, prêt à mordre la main qui la nourrit.

Elle resserra son étreinte sur ses épaules et inspira profondément.
Mais pourquoi lui jetait-on tout cela en plein visage ? Qu'attendait-on d'elle ?
Elle répondit d'une voix sourde :
Je sais que je ne suis pas parfaite, inutile de fouiller ma part d'ombre. J'aurais voulu être quelqu'un de bien, si les choses avaient été différentes… Mais… mais c'est notre passé qui nous forge… un peu… je crois. Oui, j'ai de l'ambition, et oui je suis pathétique… mais ça m'est égal… Laissez-moi être égoïste. J'ai troqué ma dignité contre ma survie… pourquoi je devrais en avoir honte ? L'instinct prévaut sur la morale. Et la morale, ce n'est que l'apanage de ceux qui ne sont pas dans le besoin.
Mais puisque vous avez l'air de si bien me connaître, vous devez savoir que je ne suis pas seulement mauvaise. En d'autres circonstances, dans un tout autre milieu, je ne serais pas la même, et vous le savez parfaitement.

Une douloureuse incertitude s'empara d'elle alors que les voix chuchotaient entre elles.
Elle ferma les yeux, espérant de tout son cœur se réveiller de ce cauchemar.

Nous sommes les Seigneurs de ce monde. Nous sommes les Gardiens des molécules. Nous sommes les Maîtres de cette femme, et de ses semblables. Nous savons tout, infinie est l'étendue de notre conscience. L'araignée en tissant une toile ne fait que plagier une infime représentation de notre omnipotence. Tels des sondes, tels un courant de force, une entité intouchable. Nous sommes les Juges et les Coupables. Nous sommes la voie que choisit de suivre une cellule naissante, Nous sommes un courant de sodium dans cette cellule, Nous sommes la contraction de cette cellule, Nous sommes le spasme de l'homme.

Nous existons. Dans le choc d'abord, le dénie, le refus. Puis la colère. La créature se braque contre Nous, contre Elle. Ici elle n'a point de corps, son expression n'a pas d'enveloppe, ses coups de dents anéantis dans les échos inlassables de sa frustration. Nous approuvons ça. Ensuite elle détourne, elle négocie. Et dans Notre immensité elle s'abandonne, elle accepte. Et Nous approuvons ça.

Alors seulement se tisse la Clef. Lentement, dans des faisceaux lumineux faibles et peu nombreux d'abord. Ils tournent, ils éclatent, ils claquent. La consistance se fait, les rayons baignent bientôt l'endroit, une eau limpide accueille en son sein, sans une onde, l'objet de la libération de l'esprit. Mais le plus dur est devant. Nous voulons disséquer le coeur, Nous vouloir la voir à l'intérieur...

Shilat Ireland Clnoireyv6

[Tu n'as pas énormement développé ses traits de caractère, mais on comprend tout de même son fonctionnement, donc j'ai validé la salle pour que tu puisses continuer. Mais si jamais tu te sens d'attaque pour en rajouter un peu dans la bio, expliciter un peu plus sa manière de se comporter, en dehors de son rapport à la survie, n'hésite pas. Et d'ailleurs, j'ai vu que tu avais remplie ton Esquisse sauf la partie caractère Wink

]

Invité

Peu à peu, Shilat aperçut une tache rougeâtre qui se formait, une lumière qui apparaissait sous le filtre de chair de ses paupières closes. Elle ouvrit les yeux, et tandis que la lumière blanche devenait de plus en plus éclatante, elle se dirigea vers elle, bras tendus, ignorant si elle trouverait la mort ou son salut. Dans tous les cas, elle avancerait, et c'était ce qu'elle désirait le plus ardemment.

Elle se retrouva dans une nouvelle salle. Entièrement blanche. Les voix s'étaient tues pour de bon. Enfin. Un silence et un blanc éclatants. Apaisant.
Ses orteils remuèrent et un clapotis se fit entendre. Elle baissa les yeux et se rendit compte qu'elle avait les pieds dans l'eau. Etrange pièce. Son malaise l'avait cependant quittée.
Son regard se promena sur les quelques galets qui tapissaient le sol, et soudain, il fut happé par une formation de rides à la surface de l'eau. Son reflet s'effaça et laissa place à l'image d'un couple.

Un homme se tenait la tête au creux des mains auprès d'une femme alitée, fatiguée. Elle venait de mettre au monde leur sixième fille. Six filles, et pas un seul garçon pour les aider. Six bouches à nourrir, six dots à pourvoir. La décision avait été difficile à prendre. Et c'était le cœur empli des affres de la culpabilité, mêlé à un déchirement sans nom, que son père avait déposé Shilat devant une maison un peu plus riche que la leur, en espérant que les habitants seraient plus à même de lui offrir un avenir confortable.

La brune sentit son cœur se serrer au fur et à mesure qu'elle découvrait des images qu'elle ne connaissait pas mais qui, elle le savait de tout son être, la concernaient.

Mais les choses ne se passèrent pas comme son père l'avait prévu, elle le savait parfaitement.
Sur la surface de l'eau émergea un autre reflet : celui d'une domestique qui abandonnait Shilat devant l'orphelinat et prenait ses jambes à son cou. Elle avait été abandonnée deux fois dans les premiers jours de sa vie. Le reflet s'effaça progressivement dans un fondu au blanc.

Ailleurs, des images de l'orphelinat apparurent pêle-mêle. Une chétive Shilat enfant, qui faisait de son mieux pour préserver sa place au sein des plus âgés. Les années qui passaient, et de plus petite et plus jeune, elle passait dans le cercle des plus âgés. Presque personne ne venait jamais adopter d'enfant. Et quand cela arrivait, par miracle, les familles s'intéressaient aux plus jeunes. Shilat était passée dans le clan des indésirables : trop jeune pour quitter l'orphelinat, mais trop âgée pour être adoptée.

Mais parmi ces images, d'autres apparurent, moins tristes : des images de Nigel, d'un an son cadet. Il avait été son complice, son meilleur ami, son premier amant. Avec émotion, elle regardait leurs visages rieurs et encore insouciants, sur la surface de l'eau. Quand avait-elle perdu sa joie de vivre et son enthousiasme ?

La vision de ses souvenirs la chamboulait davantage qu'elle n'aurait pu l'imaginer.

Et la réminiscence du moment qui changea sa vie tout entière apparut, terne et sombre. Une femme vint un jour visiter l'orphelinat. Grande, d'un certain âge, aux formes opulentes et majestueuse. Richement vêtue - quoique pas du meilleur goût qui soit - elle imposait le silence par sa seule prestance. Elle avait demandé à voir les filles les plus âgées de l'orphelinat afin d'en faire des domestiques. Shilat n'apprit que plus tard que les sœurs de l'orphelinat avaient un arrangement à mots couverts avec cette femme, contre un large tribut d'or.
Shilat fit donc partie du voyage, ainsi que deux autres filles. Elle venait juste d'avoir 13 ans et sa séparation avec Nigel se fit sans trop de souffrance, car celui-ci lui promettait qu'il reviendrait la voir quand lui-même pourrait partir.

Il tint sa promesse au grand dam de Shilat.
Un autre souvenir se forma plus loin, à la surface de l'eau. Elle s'approcha doucement, le cœur serré.
Deux ans plus tard, près de la gargote du port ou elle travaillait, un navire marchand avait accosté.
Comme souvent, les marins profitaient de leur soirée au port pour aller se divertir dans une taverne, ou à la maison de passe où travaillait Shilat. Ce fut donc un pur hasard quand Nigel, devenu mousse, retrouva Shilat, fille de joie. Ils étaient jeunes, leur personnalité était encore malléable, et ces deux dernières années les avaient considérablement changés, si bien qu'ils ne retrouvèrent que des vestiges de leur ancienne amitié. Le caractère de Shilat était devenu plus fort. Elle était plus sérieuse, plus sombre, plus pessimiste, plus cynique. Aguichante et hardie pour le travail, sous le sobriquet de Jade. Nigel ne retrouvait pas sa fraîcheur. Il considérait que les allées et venues des marins de toute sorte l'avaient fanée. De son côté, Shilat se sentit énormément déçue de retrouver l'ami et l'amant qu'elle avait idéalisé. Elle l'avait imaginé comme son sauveur, le fidèle Nigel. Mais il était devenu un homme mollasson, sans rêves, avide de femmes et de boisson, comme les autres.

Le souvenir réveilla la cuisante déception, la honte qu'elle avait éprouvé à ce moment là. Une désillusion de plus, l'anéantissement d'un rêve d'enfant.

L'image fit place à une suivante, à la succession de marins, tous plus crasseux et pervers les uns que les autres. Elle se voyait, fermant les yeux, imaginant un envol d'oiseaux pour réprimer la coutumière nausée que les marins lui inspiraient. Elle sortait de son corps, et trouvait refuge dans un nid de pie imaginaire, au milieu des nuages, bercée par la houle. Elle voulait mourir, mais elle voulait tous les tuer avant. Ils lui promettaient qu'ils reviendraient la chercher, certains lui offraient des cadeaux, comme à une maîtresse. Mais jamais, jamais personne ne la faisait sortir de sa gargote.
Oh, ce n'était pas faute d'avoir essayé par elle-même ! A chaque tentative d'évasion, la matrone envoyait un gorille pour la chercher en ville et la ramener de force. Et à chaque fois, elle avait fini dans un piteux état, la pire fois étant celle où elle avait presque failli embarquer sur un navire.

Le temps avait passé. Shilat avait mûri et était devenue résignée. Elle attendait maintenant le bon moment pour s'évader, feignant la docilité. Elle acceptait les présents de ses clients récurrents avec plus d'enthousiasme, effectuait son travail avec le professionnalisme de celle qui a 10 ans d'expérience, mais surtout, elle était parvenue à conserver une dignité froide.

L'eau se troubla sur les derniers souvenirs accumulés et redevint limpide, toile prête à accueillir l'avenir de changement que Shilat désirait plus que tout.

Sujet: Re: Shilat Ireland Jeu 01 Sep 2011, 23:15

Des personnes différentes, mais toujours le même cheminement, les mêmes peines, les mêmes choix, les mêmes questions. Des erreurs et des joies.
Comprendront-ils un jour que tout cela est vain? Cesseront-ils de se débattre, de lutter contre ce qu'ils ne peuvent changer?

Ils avancent vers leur destin, aussi implacablement qu'un papillon obsédé par une ampoule. Au bout du chemin, leur peau sera froide, leur corps rigide, les prunelles pâliront, voilées par l'au-delà. Leur nom sera oublié, ainsi que tout le reste. Alors pour un temps encore, retournons nous sur la route déjà parcourue, oublions l'horizon, et regardons en arrière, par dessus notre épaule...

Serons-nous essoufflé par le voyage qui nous attend? Nous ne le saurons qu'à la fin. Pour l'heure, il faut avancer, qu'importe le moyen, qu'importe le prix. Il faut franchir tous les seuils, ouvrir chaque porte. Je ne suis que la clé qui rend tout cela possible.

Dans un chuintement, les rouages s'activent, invisibles, gardien des serrures. L'eau s'agite, comme cherchant à fuir, et le niveau monte, encore et encore, portant la jeune femme en son sein. Il n'y a plus de mur ni de plafond, juste cette ascension sans fin...
Maintenant qu'elle a réussi, elle peut tout oublier.

Shilat Ireland Clblancheyq8

[Je te souhaites officiellement la bienvenue en nos terres Shilat! Contente de te compter à présent parmi les Aïklandiens! J'espère que tu te plairas, et si tu as quoi que ce soit à demander, je suis à ta disposition Smile

Je m'occupe de suite de te mettre dans le groupe des hommes, avec la couleur et le logo Wink

Pour le petit guide du parfait nouveau:

Pour trouver tes premiers partenaires de RP, tu peux évidemment faire tes demandes par Message Privé, en discutant dans le flood ou sur la boîte à Miaou, mais tu peux aussi passer par le sujet dédié, ICI

Après, il faudra aussi que tu ailles dans la catégorie des Miroirs, toute récente. Pour l'instant, tu n'as pas encore de sujets ni rien, donc tu n'en verras peut-etre pas encore l'utilité, et tu n'es pas obligé de remplir tout, tout de suite, mais il faudra le faire dès que tu commenceras vraiment à jouer. Les Explications et le Topic de Demande.

Il y a aussi le Flood mais tu connais déjà un peu.

Tu peux également participer aux jeux d'écriture que l'on propose =)

Ah oui, et tu peux télécharger la police d'écriture que l'on utilise sur le forum (pour les pseudos), tu verras, ça rend tout de suite bien mieux:ici Pour l'installer il suffit d'ouvrir dans ton ordinateur la partie Windows, puis Fonts, et de l'y coller ^^

Bon jeu parmi nous!]

Sujet: Re: Shilat Ireland Jeu 01 Sep 2011, 23:43

Bienvenue Shilat!!

*Humain* Nombre de messages : 115

Bienvenue parmi nous ! J'suis nouveau aussi mais tu verras, tu vas vite te faire à cette drôle de bande d'écrivains qui rôde en ces murs.

Amuses-toi bien !

Invité

Youhouuuuu !!! Merci beaucoup ! Shilat Ireland 75187

Bon alors c'est parti pour commencer à RP Surprised

~¤ Chaton ¤~ Nombre de messages : 2814

Héhé bienvenuuuue à toi ! Very Happy

Invité

Bienvenue parmi nous jeune fille Smile

*Elfe* Nombre de messages : 1231

Bienvenue !!! Amuses toi bien ! Smile

Sujet: Re: Shilat Ireland Ven 02 Sep 2011, 12:23

Encore une humaine ???!!! (mais c'est la race la plus répandue de l'archipel ! quoique ça rend les autres "rares" dans leur race Razz

)

Officiellemnt bienvenue ^^

=Aïkologue= Nombre de messages : 2039

Bienvenue Shilat!

Moi j'suis pas contre cette déferlante d'humains, c'est quand même plus digeste que les elfes^^

Amuse-toi bien parmi nous!

Invité

Et oui et oui ! Encore une humaine ! Laughing

Je trouve ça pas mal de jouer un personnage assez ordinaire dans un monde extraordinaire.

Invité

Teins tiens, regardez ce que le vent nous apporte là...Encore une petite humaine toute chétive.
Je te souhaites la bienvenue en ce monde. Tache de vivre plus longtemps que tes prédécesseurs, et souviens toi qu'une tête se coupe très facilement...

(sinon en vrai j'suis gentille hein Very Happy

)