Une expression dans le Lan Rei est ma favorite entre toutes : Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un.
Toute ma vie est un peu basée sur ce genre de dire. Car j'ai trouvé nombres de chemins, qui soient tortueux, dangereux ou merveilleux. Lorsque je veux quelque chose, je finis par l'avoir, même si je devais user d'une méthode moins digne : Je créais des chemin par le crochetage par exemple. Et même les personnes les plus maniaques qui poseraient des centaines de pièges, il m'est aisé de les esquiver.
Je fus, je suis, et resterai l'un des meilleurs voleurs qui est foulé cette terre. Je dis "l'un" des meilleurs, car je suis loin d'être "le" mieux et d'autres auront pris ma place dans les années à suivre... D'autres talentueuses personnes douées. Cela, j'espère qu'ils se rendront compte bien avant d'atteindre mon âge qu'il y a d'autres moyens de gagner sa vie. En étant savant, diplomate ou même cowboy. Parce que c'est cool...
Un long soupire brisa le silence de la grotte où j'avais élu domicile pour cette nuit. Qu'est-ce que je fais là ? Oh, pour ma forme et ma bonne santé, j'ai pris l'initiative de prendre un bon bol d'air frais dans les montagnes du Lan Rei. Jusqu'à ce que je me rende compte que pratiquer un "passe-temps" aussi criminel que de voler dans les chambres des damoiseaux et damoiselles nobliaux qui laissaient traîner toutes sortes de belles choses me manque terriblement.
Nouveau soupire. J'incline mon chapeau pour saluer le moineau qui chante depuis tout à l'heure vers moi, saluant sa présence et le remerciant pour ce chant matinal. J'imagine qu'il me demandait de partir pour avoir un meilleur décors, ou peut-être cherche-t-il une partenaire.
Je cesse de divaguer dans mes pensées en me levant et en reprenant la route vers... Vers quelque part. En réalité, je me suis un peu perdu entre les forêts au milieu des pics. Je finis par m'y retrouver en milieu de journée, là où mon ventre se plaignait que j'ai loupé le déjeuné quelques heures plus tôt.
Je me pose dans un coin, entre les arbres qui me cache du soleil brûlant. J'enlève mon chapeau à bord large pour profiter d'un fil d'air frais laissé par le vent. Je ne peux que grignoter à peine, car il ne me reste pas grand chose à manger de mes réserves. Triste affaire, je risque de finir en famine avant d'avoir retrouver la route vers l'est, et donc vers Reilor.
Il va falloir chasser. Si l'idée de tuer des humains me répugnait, celle de tuer du gibier en cas de réelle besoin ne me posait pas trop de problème, à partir du moment où j'avais le matériel nécessaire pour chasser vite, bien, et achever la bête d'un coup net pour l'empêcher de souffrir.
J'ai un arc.
Des flèches.
Pas de couteau...
- Merde..., dis-je au vent.
Ce dernier me siffle dans les oreilles et j'en souris. Hormis chasser, je peux cueillir des bais, des fruits... Oh, j'ai vraiment horreur de devoir me trouver dans une situation comme celle là...
Dans un premier temps, je dois prendre connaissance du prochain chemin à suivre pour l'est. Et au pire, j'en créerais un, par la pensée, et je le suivrais naïvement comme un enfant perdu...
Il arrive des journées, comme ça, où vous manquez terriblement de chances, et vous vous demandez si ce n'est pas fait exprès. Comme une idée malsaine élue des dieux, des démons et des druides.
Quoi ? ... Les druides sont puissants, j'en suis sûr, alors n'en doutez jamais...