Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
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 Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.

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Kaplen yl Tyr's
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Kaplen yl Tyr's

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MessageSujet: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptySam 02 Avr 2011, 01:25

Souvenez-vous:

Le vent n'avait cessé de souffler et les avait doucement poussés jusqu'à Lan rei. La suite du voyage avait été un peu plus agitée. D'une part parce que L'Opale tombait littéralement en morceaux: Drisses, bouts, morceaux de coque, mats, voiles... Il n'y avait pas un jour sans qu'une réparation de force soit nécessaire. Si bien que Kaplen s'en trouvait fort occupé. Il n'avait que peu de temps à consacrer à son fils, qui était dans son quatrième mois lorsqu'ils atteignirent Lan rei, mais il se plaisait à le regarder grandir de loin. Niüna en était complètement gaga, et cela permettait à Kaplen et à Pampelune de pouvoir se voir plus souvent. Il appréciait l'arracher des bras de son fils, le soir, et l'emmener sur le beaupré admirer le soleil qui se couchait à l'horizon. Plus que tout, Kaplen appréciait ces longs moments silencieux.
Le jeune homme venait tout juste d'avoir 20 ans. Il ne l'avait dit à personne, et personne ne connaissait son âge véritable mis à part Pampelune avec qui il avait célébré l’évènement loin de l'équipage et de la folle équipe hétéroclite qui les suivait.

Lorsqu'ils avaient enfin amarré, tout le monde s'était un peu séparé. Kaplen avait accueilli deux hommes et une femme qui étaient venu pour les aider à passer incognito sur l'île et avait confié son navire (ou tout du moins ce qu'il en restait) à Niüna. Il n'était pas partit longtemps, trop anxieux pour sa femme et son fils et était revenu rapidement, chargé de vivres, d'armes, et de quoi réparer l'Opale de la meilleure façon qu'il soit. Le jeune homme n'avait même pas eu besoin d'entrer en ville, même, s'il le savait, cela ne saurait tarder. Il fallait qu'il retrouve un équipage digne de ce nom car ils avaient perdu beaucoup d'hommes.


Kaplen se posa un instant et soupira. Il posa la main sur le sol et laissa son doigt dériver entre les lattes et jouer avec les aspérités du plancher. Il était enfin de retour. Ses doigts s'alignèrent sur un tracé bien connu. Lorsqu'il était enfant, Kaplen passait son temps à gratter le plancher. Il se pencha et esquissa un sourire lorsqu'il reconnut le dragon qu'il avait gravé là de nombreuses années auparavant avant de se faire disputer. Une silhouette apparut devant lui et il se releva.

-Nous avons fini de tout ranger comme vous l'avez demandé.

-Parfait, merci, vous pouvez prendre votre repos.

-Il n'y a rien d'autre que...?

-Non, non c'est bon je m'occupe du reste.

Le jeune homme s’épousseta et prit le chemin du château. Il ruminait ses idées folles depuis quelques temps. Mais pour cela, il lui fallait des hommes, un bateau en parfait état de marche, et des stratégies... Et il n'avait rien de cela. Il entra dans le château et pénétra dans sa cabine. Niüna et Pampelune étaient toutes deux assises sur le lit et s'occupaient de Keinvor qui riait a gorge déployée. Son unique dent qui venait tout juste de sortir faisait un petit point blanc au milieu de sa bouche, ce qui fit sourire Kaplen.

Le jeune homme s'approcha de son bureau et posa la main sur ses cartes qu'il fit défiler devant lui. Il s'arrêta sur celle qui représentait l'île de Lan Rei et l'attrapa. Puis, se tournant en direction des jeunes femmes, il prit une longue inspiration.

-Il va falloir abandonner l'Opale pour aller chercher des hommes. Nous avons un équipage plus que réduit, un bateau dans un sale état, et on vient tout juste de récupérer des vivres et des armes. Il va falloir installer les canons... J'ai prévu quelques changements sur le bateau, quelques plans, des choses qu'on ne va pas pouvoir faire avec notre équipage.

Kaplen s'arrêta et roula sa carte avant de la diriger vers Niüna.

-Kaleya nous a faussé compagnie, mais je sais qu'elle reviendra.

Puis il tourna l'immense feuille vers Keinvor, qui le regardait, attentif, ses yeux bleus grand ouverts.

-Il faudra que Keinvor nous suive on a pas vraiment le choix. Nous partons demains. Préparez vos affaires, je laisse l'Opale aux mains du chirurgien, j'ai toute confiance en lui. Ah oui et... Nous allons à Reilor. Pampelune, pas besoin d'expliquer à Niüna pourquoi je suis aussi réticent d'aller là bas, elle comprendra demain. Sur ce, je retourne m'occuper de l'Opale et des derniers ajustements. A demain.

Il retira la carte des mains de Keinvor qui avait commencé à l'attraper et fit demi-tour jusque sur le pont. La décision avait été difficile, mais il fallait absolument qu'il fasse bouger les choses. Kaplen avait le sentiment de subir depuis trop de temps, de ne pas prendre assez de décision. Et puis... Il y avait cette idée folle qui germait doucement dans son esprit, cette sensation étrange de devoir accomplir des choses insensées, de devoir suivre un but nouveau... Il chassa cette impression d'un mouvement de bras et se reconcentra sur sa carte.

Kaplen n'avait pas très bien dormi, mais c'était totalement éveillé qu'il retrouva Niüna et Pampelune à l'orée du jour. Les deux jeunes femmes étaient prêtes. Niüna portait Keinvor sur son dos. Le jeune homme avait déjà choisi les hommes qui allaient les suivre: Unded resterait sur l'Opale, il ne voulait pas qu'il se retrouve au milieu de la ville. Qu'il fasse se dont il avait envie. Ainsi, ils partaient à cinq.

Les jeunes gens descendirent du navire et retrouvèrent des montures que Kaplen avait fait venir en même temps que les marchandises. S'il était bien plus piètre cavalier que marin, il avait cependant fait quelques progrès avant de rencontrer Pampelune et se trouvait beaucoup plus à l'aise à cheval.
Ils marchaient le long de la cote depuis quelques temps lorsque Niüna s'avança à son niveau.
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Niüna
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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptySam 02 Avr 2011, 19:47

Le voyage sur l'Opale avait été assez éprouvant dans les premiers temps. Je n'étais guère à l'aise avec le roulis du bateau, le vent salé qui fouettait mon visage, l'humidité perpétuelle qui rendait les vêtements moites, le soleil qui brûlait la peau recouverte de sel... Bien que n'ayant pas vomi, j'avais eu de violentes brûlures sur le visage, les épaules, les bras et les jambes. Heureusement, j'avais emmené une herbe apaisante qui avait réhydraté ma peau qui après quelques semaines avait fini par s'habituer. Auparavant d'un blanc pur, elle était à présent d'un magnifique marron-cuivre.

Lorsque l'île de mon enfance avait disparu à l'horizon, j'avais ressenti un grand vide en moi. Mon passé était là-bas, ma famille... Je ne connaissais rien du monde! L'océan était plat et s'étendait à perte de vue. Rien n'arrêtait mon regard. Moi qui aimait tant escalader les arbres, saisir la moindre branche, m'évader seule... J'étais condamnée à vivre 24h/24 avec un équipage dont je ne connaissais quasiment rien, et nul endroit pour me retrouver. Heureusement, Kaleya était là, et j'avais fait la connaissance de Wilaine avec qui je m'entendais assez bien. Au contact des deux jeunes femmes, je devenais de moins en moins introvertie. J'avais également appris à connaitre Pampelune, que j'aidais fréquemment en m'occupant de Keinvor afin de lui offrir quelques instants de répit avec Kaplen. Et Kaplen... que je commençais à mieux comprendre, et à apprécier.

Les jours passants, j'avais découvert que le Grand-mât était l'élément le plus important du bateau. L'escalader en me jouant des bourrasques de vent qui menaçaient à tout moment de me projeter sur le pont me procurait un plaisir incomparable. Perchée à la cime, je passais des heures à contempler l'immensité aqueuse qui nous entourait, mes cheveux battants au vent.

Les dégâts sur l'Opale étaient considérables, et il était temps que nous arrivions à destination. Chaque jour, chacun croisait les doigts en espérant qu'une pièce majeure ne cède pas. En accostant sur Lan Reï, je m'étais sentie perdue. Je n'avais jamais vu de villes, ni tant de personnes en même temps. Tout le monde s'était éparpillé, Kaleya et Wilaine étaient parties de leur côté. Le Capitaine avait toutefois pu trouver le nécessaire pour les travaux les plus urgents, et j'avais ressenti une joie intense lorsqu'il m'avait confié le bateau l'espace de quelques heures. Je tâchais de me rendre la plus utile possible entre les réparations (bien que je ne sois pas très douée pour cela) et la garde de Keinvor. Ce petit être grandissait à une allure folle et il avait un immense charme. Personne ne lui résistait, plus même Kaplen!

Assise sur le lit aux côtés de Pampelune qui portait Keinvor sur les genoux, je racontais une histoire au bambin qui riait aux éclats lorsque Kaplen entra. Souriant devant son fils, il se dirigea vers le bureau et examina des cartes. Silencieuse, je le regardai, attendant sa décision.

-Il va falloir abandonner l'Opale pour aller chercher des hommes. Nous avons un équipage plus que réduit, un bateau dans un sale état, et on vient tout juste de récupérer des vivres et des armes. Il va falloir installer les canons... J'ai prévu quelques changements sur le bateau, quelques plans, des choses qu'on ne va pas pouvoir faire avec notre équipage.

Il roula la carte et se dirigea vers moi, avec un sourire rassurant.

-Kaleya nous a faussé compagnie, mais je sais qu'elle reviendra.

La jeune femme me manquait terriblement, mais elle était libre et je respectais sa décision. Et puis j'avais fini par me faire une place à bord, à me rendre utile.
Le Capitaine regarda pendant quelques instants son fils qui lui lançait un sourire éclatant.

-Il faudra que Keinvor nous suive on a pas vraiment le choix. Nous partons demains. Préparez vos affaires, je laisse l'Opale aux mains du chirurgien, j'ai toute confiance en lui. Ah oui et... Nous allons à Reilor. Pampelune, pas besoin d'expliquer à Niüna pourquoi je suis aussi réticent d'aller là bas, elle comprendra demain. Sur ce, je retourne m'occuper de l'Opale et des derniers ajustements. A demain.


Le bambin avait profité de la proximité de son père pour tenter d'attraper les cartes qui lui plaisaient tant. Ce petit était déjà attiré par la navigation... Il sembla ressentir autant de peine à voir son père partir que l'objet tant désiré s'éloigner et devenir inaccessible. Après que Kaplen soit parti, l'enfant plissa les yeux et la bouche en nous regardant avec chagrin. Souriant, je le rassurai.

-Ne t'inquiète pas, ton papa reviendra vite. Et puis pendant plusieurs jour nous allons voyager avec lui. Tu le verras d'avantage!! Quant aux cartes... il faudra patienter un peu.

Pampelune me sourit.

-Je vais faire un tour.

Me levant, je me dirigeai vers la porte et sorti de la cabine. Ainsi nous allions partir... pour combien de temps, je n'en avais aucune idée. L’idée de quitter ce bateau me paniqua quelque peu. Ce n’était pas un endroit que j’appréciais particulièrement, mais j’avais fini par y ressentir une certaine sécurité. C’était un lieu connu… Et notre destination ne me disait rien qui vaille. Reilor… qui était une destination pas vraiment souhaitée puisque Kaplen n’y allait pas de gaité de cœur. Etait-elle souhaitable ?

Je dormis peu cette nuit là. J’avais rassemblé les affaires indispensables dans un petit sac, confectionné avec du tissu de quoi me permettre de transporter Keinvor sur le dos tout en ayant nos bras disponibles puis j’avais laissé mes pensées vagabonder. La foule ne m’attirait guère, mais si le capitaine souhaité m’emmener c’est que je leur serais sans doute d’une quelconque utilité…

Au petit matin, j’avais rejoint Pampelune pour l’aider dans ses derniers préparatifs avant de rejoindre Kaplen. Keinvor dans mon dos, je fus étonnée de voir que nous ne serions que cinq. Seul un membre de l’équipage nous accompagnerait.

En descendant du bateau, j’eu le plaisir de constater que nous voyagerions à cheval. J’avais passée une partie de mon enfance à leur contact et leur compagnie me manquait terriblement. L’espace d’un instant, je me revis lancée à toute vitesse sur l’un d’eux, zigzagant entre les arbres pour rallier un village voisin. Souriant, je me tournais vers celui qui m’était désigné et l’enfourchais d’un mouvement souple. Nous nous mîmes immédiatement en route. La cadence était tranquille et nous permettait d’admirer la côte que nous longions. Après avoir gazouillé quelques temps, Keinvor s’était assoupi. Je retrouvai avec délice mes sensations de cavalière, la terre ferme sous les sabots, le relief et ses possibilités, … Profitant de la tranquillité de ce début de voyage, je pressai légèrement l’allure pour me retrouver aux côtés de Kaplen. Je m’adressai à lui d’une voie calme et posée.

-J’ai quelques questions à te poser. Combien de temps durera notre voyage ? Et qu’allons-nous trouver à Reilor ? Si je te le demande c’est pour me préparer. Je n’ai jamais été dans une ville humaine, je ne sais pas comment m’y comporter. Et j’imagine que pour que tu aies tant de réticences à t’y rendre, ce ne doit pas être un endroit particulièrement sûr. Pour notre santé et celle de Keinvor, j’ai besoin d’un minimum d’informations… Et puis je suppose que je ne suis pas là uniquement pour aider Pampelune et Keinvor, sinon je serais restée sur le bateau.
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Kaplen yl Tyr's
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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptySam 02 Avr 2011, 22:58

Lorsqu'il aperçut la jeune elfe, Kaplen retint légèrement sa monture. Il tourna la tête dans sa direction, près à recevoir son message.

-J’ai quelques questions à te poser. Combien de temps durera notre voyage ? Et qu’allons-nous trouver à Reilor ? Si je te le demande c’est pour me préparer. Je n’ai jamais été dans une ville humaine, je ne sais pas comment m’y comporter. Et j’imagine que pour que tu aies tant de réticences à t’y rendre, ce ne doit pas être un endroit particulièrement sûr. Pour notre santé et celle de Keinvor, j’ai besoin d’un minimum d’informations… Et puis je suppose que je ne suis pas là uniquement pour aider Pampelune et Keinvor, sinon je serais restée sur le bateau.

Silence. Le jeune homme haussa un sourcil, puis un autre avant de soupirer en souriant.

-Et une question à la fois c'est possible aussi....?

Il jeta un regard sur Keinvor endormi sur le dos de la jeune elfe avant de s'atteler à la tache. Si Niüna perdait cette habitude de trop parler, elle restait néanmoins une grande bavarde. Kaplen l'avait bien vu, elle avait absolument besoin d’extérioriser ce qu'elle pensait et ce qu'elle ressentait par les paroles. C'était un comportement donc le jeune homme n'avait pas l'habitude. Toujours entouré de marins, de pirates, de vieux loups de mer, il avait grandit dans un monde où chaque mot était important, où on ne gaspillait pas sa salive pour expliquer les choses. Elles étaient. Point. C'était la raison pour laquelle les monologues de Niüna l'avaient fortement agacé lorsqu'ils s'étaient rencontré. Depuis, chacun avait fait des concessions, donc cela allait mieux.

-Je l'ai déjà dit: Nous allons chercher des hommes. Notre équipage est beaucoup trop petit pour un navire de cette taille. Nous allons à Reilor parce que c'est une grande ville: on trouve de tout, et surtout ce que je cherche.

Kaplen s'arrêta un instant et flatta l'encolure de son cheval. Occuper ses mains était un bon moyen d'aider la réflexion.

-Non, ce n'est pas un endroit sur. D'autant plus que je ne suis pas le bienvenu là bas... Il y a eu... Quelques petits soucis lorsque j'ai rencontré Pampelune et j'avais déjà un accord mince avec les autorités de la ville. C'est pour ça que je n'ai même pas tenté de m'y approcher avec l'Opale, c'était notre mort assurée. Toi, ça ira, ils ne te connaissent pas. Mais s'ils te voient avec nous, tu te retrouveras dans le même bateau.

Le jeune homme sourit. Ce n'était pas un sourire rassurant, au contraire. Il savait pertinemment les risques qu'ils allaient courir là bas. Surtout pour Keinvor, mais il ne pouvait pas le laisser au bateau. Il avait besoin de Pampelune: pour son franc parler, son joli physique et son manque de timidité. Et de Niüna: l'elfe attirerait l'attention, et elle était une excellente chasseuse soit deux bras de plus si les choses tournaient mal et ce n'était pas négligeable.

-Reilor est une ville. Et comme toute ville on y trouve de tout. Il y a plusieurs règles que tu devras respecter: Toujours me suivre. Où que ce soit, quoi que tu vois, ne t'arrête pas et reste près de moi. Si quelqu'un t'interpelle... Ne réponds pas, ne regarde pas et reste bien près de moi. Regarde toujours devant toi. Et fais ce que je dis. Si tu suis ces règles, les choses devraient bien se passer.
Tu n'as pas besoin d'en savoir plus.


Kaplen se tu et il n'ouvrit pas la bouche de tout le voyage. Les questions de Niüna avaient remué ses convictions et il avait besoin de réfléchir. Ils avançaient à rythme lent, le long de la côte mais furent à l'orée de la ville en soirée. Même si les journées étaient encore longue, Kaplen se félicitait de leur trajet. Ils avaient prit les chemins les moins empruntés, et n'avaient de ce fait croisé personne. Cependant, désormais qu'ils approchaient de la ville, des silhouettes apparaissaient et il le savait, ils ne tarderaient pas à rencontrer du monde. Le jeune homme, qui était en tête, leva la main et s'arrêta. Il descendit de son cheval en grimaçant. Il n'avait pas l'habitude de chevaucher ainsi toute une journée si bien que ses jambes, ses fesses, son dos et ses épaules le faisaient souffrir.

-On arrive sur Reilor... J'ai longtemps réfléchi. On avait deux options: soit passer incognito en jouant les espions, mais avec Keinvor qui n'arrête pas de pleurer, mon visage et Pampelune, on peut abandonner cette idée. La deuxième option, beaucoup plus ridicule est la dernière.

Kaplen ouvrit les sacoches qu'il avait accrochées à la selle de son cheval et en sortit deux robes ainsi que plusieurs ensembles. Il s'avança en direction de Pampelune et de Niüna et leur donna à chacune leurs robes. Niüna portait une robe de nourrice tandis que Pampelune avait droit à une magnifique robe colorée et brodée. Il tendit un ensemble de domestique à l'homme de son équipage et passa un ensemble brodé dont les couleurs concordaient avec celles de la robe de Pampelune. Il tendit ensuite à la jeune femme un chapeau d'un rouge profond orné d'une plume et se couvrit lui même la tête avec le même genre de couvre chef.

-Je vous présente Monsieur et Madame Yl tyr's. Dit-il en souriant. Nous nous appelons désormais Gyl'tar. Nous sommes une petite famille du centre de l'île, nos terres ne sont pas très importantes et nous faisons exclusivement de l’élevage de mouton. Niüna est la nourrice de Keinvor, et Gyrtald est notre homme à tout faire. Nous venons à Reilor pour affaire. Si on vous pose une question, dites que je ne veux pas vous parler de mes affaires. Ce genre de chose n'est pas pour les femmes.

Le jeune homme n'arrivait pas à se départir de son sourire. Il se trouvait horriblement ridicule. Il n'était pas habitué au faste et aux paillettes, et encore moins aux collants. Il trouvait Pampelune quant à elle magnifique, et Niüna et Gyrtald aussi à l'aise que lui dans leur costumes. Il avait réfléchit longtemps au moyen de cacher sa cicatrice et ses tatouages, mais il n'y en avait aucun. C'était la raison pour laquelle il avait décidé de se laisser pousser la barbe. Kaplen ne supportait pas cette toison de poils contre ses joues et autour de sa bouche si bien qu'il se rasait le plus souvent possible. Personne ne l'avait jamais vu avec une barbe. C'était un bon point pour lui, il paraîtrait plus vieux et sera moins rapidement reconnaissable.

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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptyVen 06 Mai 2011, 22:50

-Et une question à la fois c'est possible aussi....?

Intérieurement, je bouillonnais. Kaplen n'avait qu'à être plus explicite si il souhaitait moins de questions de ma part. Jamais je ne serais un brave petit mouton. Ce que je faisais, je voulais le comprendre, percevoir tous les tenants, si possible maîtriser la situation. Lorsque j'étais dans le flou, je n'étais pas efficace et mon humeur s'en ressentait... Toutefois, il avait prononcé ces paroles en souriant, je tachais donc de ne pas m'énerver.
A mon grand soulagement, le capitaine reprit la parole.

-Je l'ai déjà dit: Nous allons chercher des hommes. Notre équipage est beaucoup trop petit pour un navire de cette taille. Nous allons à Reilor parce que c'est une grande ville: on trouve de tout, et surtout ce que je cherche.

Grande ville... Je tentais de m'imaginer une centaine de personnes vivant au même endroit... Non, ne n'y parvenais pas.

-Non, ce n'est pas un endroit sur. D'autant plus que je ne suis pas le bienvenu là bas... Il y a eu... Quelques petits soucis lorsque j'ai rencontré Pampelune et j'avais déjà un accord mince avec les autorités de la ville. C'est pour ça que je n'ai même pas tenté de m'y approcher avec l'Opale, c'était notre mort assurée. Toi, ça ira, ils ne te connaissent pas. Mais s'ils te voient avec nous, tu te retrouveras dans le même bateau.

Des fugitifs, j'étais en compagnie de fugitifs... La seule chose à espérer était donc de ne pas se retrouver pendus à la potence. Mais de toute manière, je n'avais pas mon mot à dire, même si il s'agissait de la durée future de ma propre vie! Décidée à redoubler d'attention, je tentais de me souvenir des quelques passes que j'avais vues lors des joutes entre les marins. Coups de pieds, parades... Je soupirais : cela ne me mènerait pas loin. Non, en cas d'affrontement, je ne pourrai compter que sur mon arc, et à mes flèches qui touchaient toujours la cible que je leur avait fixé.

Reilor est une ville. Et comme toute ville on y trouve de tout. Il y a plusieurs règles que tu devras respecter: Toujours me suivre. Où que ce soit, quoi que tu vois, ne t'arrête pas et reste près de moi. Si quelqu'un t'interpelle... Ne réponds pas, ne regarde pas et reste bien près de moi. Regarde toujours devant toi. Et fais ce que je dis. Si tu suis ces règles, les choses devraient bien se passer.
Tu n'as pas besoin d'en savoir plus.


Toujours le suivre. A priori, il ne me serait pas possible de visiter l'endroit à mon aise. Soupirant, je renonçait intérieurement à l'attrait d'une aventure solitaire, d'une nuit qui n'appartiendrait qu'à moi, de la nouveauté, des passionnantes découvertes que j'aurais pu faire.

Les réponses de Kaplen ne me convenaient qu'à moitié mais je devais bien m'en satisfaire. Après tout, il tenait plus que tout à sa femme et à son fils, aussi il ne prendrait pas de trop grands risques... du moins j'osais l'espérer. Il était un de ces hommes auquel on peut faire porter une lourde charge sans qu'il faillisse, au contraire. Notre sécurité était essentielle pour lui, et primordiale. Je n'avais donc à priori pas à m'en faire...
Avec un sourire, je le remerciais doucement, appréciant l'effort qu'il avait fait pour me parler aussi longuement.

-Merci

Je laissais mon esprit vagabonder pendant le reste du trajet. Les paysages étaient beaux bien que trop plats, et je désespérais de trouver des arbres. Nous ne croisions personne, sans que je sache si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Pas de mauvaises rencontres, ce n'était donc toutefois pas si mal.
Au bout d'un moment, Kaplen immobilisa son cheval et descendit en grimaçant. Lestement et presque à regrets, je me laissais glisser du dos de ma monture, en la caressant doucement. Cette longue chevauchée, bien qu'un peu trop calme à mon goût m'avait fait le plus grand bien... Contrairement au capitaine qui donnait l'impression de s'être fait galoper dessus.


-On arrive sur Reilor... J'ai longtemps réfléchi. On avait deux options: soit passer incognito en jouant les espions, mais avec Keinvor qui n'arrête pas de pleurer, mon visage et Pampelune, on peut abandonner cette idée. La deuxième option, beaucoup plus ridicule est la dernière.

Méfiante, je le regardais sortir des vêtements des sacoches transportées par son cheval. Avec dégoût, j'enfilai le mien : une longue et fade robe noire, dont le tissu était tout abîmé. Pampelune avait un ensemble chatoyant qui lui allait à merveille. L'homme d'équipage un ensemble sombre et quelconque, et Kaplen un costume en accord avec celui de sa femme, qui malheureusement ne tombait pas très bien.

-Je vous présente Monsieur et Madame Yl tyr's. Dit-il en souriant. Nous nous appelons désormais Gyl'tar. Nous sommes une petite famille du centre de l'île, nos terres ne sont pas très importantes et nous faisons exclusivement de l’élevage de mouton. Niüna est la nourrice de Keinvor, et Gyrtald est notre homme à tout faire. Nous venons à Reilor pour affaire. Si on vous pose une question, dites que je ne veux pas vous parler de mes affaires. Ce genre de chose n'est pas pour les femmes

Je retins à grandes peines une exclamation de rage. Une nourrice?? Une servante, une domestique? Elle qui s'était battue pour sa liberté? Et de plus des discours absolument machiste?

Je me dressai devant Kaplen, le fixant intensément et articulai fortement mes mots.

-Que cela soit bien clair. Je me doute que ce choix est mûrement réfléchi. Mais ne t'avise surtout pas de me traiter comme une domestique. Si tu empiètes sur mon intégrité, tu le regretteras.

Je le fixais encore quelques instants avant de retourner vers ma monture la tête haute. Je frémissais de rage et tentais de me calmer. Après quelques instants, je me tournai vers le reste du groupe. Mon visage était fermé et inexpressif, mais dans mes yeux on pouvait voir une flamme sauvage et impitoyable.
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Kaplen yl Tyr's
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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptyVen 06 Mai 2011, 23:52

-Que cela soit bien clair. Je me doute que ce choix est mûrement réfléchi. Mais ne t'avise surtout pas de me traiter comme une domestique. Si tu empiètes sur mon intégrité, tu le regretteras.

Le jeune homme haussa un sourcil et se passa une main dans les cheveux. S'il ne voulait pas se l'avouer, il s'attendait quand même à une réaction de ce style de la part de la jeune femme. Il commençait à bien la connaître désormais. Se tournant vers Niüna, il esquissa une courbette avant de lui répondre:

-A votre aise votre altesse. Puis il fronça les sourcils, soudain beaucoup plus sérieux. Ces déguisements, qu'ils vous plaisent ou non, sont un gage de sécurité. Niüna. Ici, ce n'est pas la forêt, c'est une autre jungle on ne peut plus dangereuse, et tu n'en maîtrises pas les règle.

Voyant que la jeune elfe allait répondre, il lui fit signe de ne rien dire et continua:

-Ce-que-j'ai-dit. Le jeune capitaine marqua bien chaque mot d'un silence. Je ne te considérerais jamais comme une domestique, ni toi, ni personne d'autre. Maintenant, si nous voulons sauver nos vies, il faut accepter de jouer des rôles... Même s'ils ne nous satisfont pas entièrement. Est-ce que tu crois que ça me plait de m'habiller comme un clown?

Sur ces mots, Kaplen enfourcha son cheval et le lança au petit trot. Au bout d'une bonne centaine de mètres, il suivit la route qui tournait en angle droit sur la gauche et poussa un soupir. Il y avait foule aux portes de la ville... Ce qui pouvait se révéler être également un atout pour leur anonymat.
Il talonna son cheval et fit prestement demi-tour et retrouva la petite trouve qui l'avait suivit d'assez près.

-N'oubliez pas qui vous êtes. Dit-il avant de repartir vers l'avant.

A Reilor, la foule était telle qu'ils purent rentrer sans aucun problème en ville. Incognitos et pourtant si voyants. Leurs habits faisaient mouche. Il y avait peu de familles aussi riches dans la région, et les seules se concentraient dans la ville elle même. On les connaissait donc toutes. Les gens s'écartaient à leur passage, ce qui plaisait plutôt bien à Kaplen. Leur couverture était parfaite. Le jeune homme conduisit sa "suite" jusque dans l’auberge la plus luxueuse de la ville. Il n'avait pas l'argent pour se l'offrir... Mais il n'avait pas de nom non plus. Haha, cela le faisait rire en lui même. Le jeune capitaine connaissait cet établissement comme sa poche, il y volait les riches étant enfant lorsque son père venait en visite au port.

Le jeune homme arrêta son cheval devant l'entrée de l'auberge et aida Pampelune à descendre. Niüna continuait de lui lancer des regards électriques. Soupirant, il haussa les épaules, se disant que sa colère allait passer. Qu'elle finirait bien par comprendre... Et que s'occuper de Keinvor c'était son truc quand même! Un homme s'avança pour récupérer les équidés et les emmener aux écuries. Kaplen entra dans l'établissement, conscient que son rôle de noble n'était pas assuré... Vraiment, il avait bien fait de dire qu'ils étaient éleveurs... Leur démarche trop leste, leurs voix, leurs façons de parler, devraient mieux passer ainsi.

-Mes seigneurs que me vaut votre importante visite?

Kaplen se retint de sourire. Toujours le même intendant... Ce vieux grip-sous hypocrite et lâche... Avant de se trahir, il appliqua un masque de mépris sur son visage et se lança.

-Une simple visite d'affaire. Mais ne restons pas ici à bavarder. On nous a dit que votre établissement était le meilleur de la ville... Est-ce vrai?


-Oh oui mon seigneur! Nous vous garantissons les meilleurs chambres, des places silencieuses, et surtout très sécurisées...

-Parfait, parfait, conduisez nous à votre plus belle suite, Madame est fatiguée de ce long voyage.


Lorsque l'intendant se retourna, le jeune homme eut du mal à ne pas porter sa main à son sabre. C'était tellement facile désormais! Des jeunes hommes et femmes virent prendre leurs bagages et ils montèrent à la suite du vieil homme. Des jeunes enfants couraient partout dans l'établissement. Ils descendaient les escaliers en sautant, glissaient dans les couloirs... Kaplen se souvint avec nostalgie avoir exécuté les mêmes acrobaties sur le sol magnifiquement briqué de l'auberge. Lorsqu'ils virent le petit groupe, ils se turent et se calmèrent immédiatement. L'intendant éleva la voix et leur demanda de continuer de nettoyer plutôt que de s'amuser. Ce qu'ils firent immédiatement, les yeux rivés sur ces gens qui semblaient si faciles à plumer.

Lorsqu'ils furent enfin dans leur chambre, l'intendant voulu leur faire visiter, mais Kaplen lui répondit que ce n'était pas nécessaire, qu'il pouvait disposer.

-Installez-vous à votre aise. Je vous expliquerais la suite après. J'ai une chose à faire avant ça.

Le jeune capitaine ouvrit la porte et tomba nez à nez avec un des jeunes enfants qui s'amusaient entre les appartements. Il l'attrapa prestement par l'épaule et le coinça dans un coin. Le petit, apeuré, allait hurler, mais il lui bâillonna la bouche. Lorsque le gamin le mordit, Kaplen retira vivement sa main tout en lui demandant de ne pas crier.

-Shtt... Je ne veux pas te faire de mal... Je... Tu t'appelles comment?

-Iryt M'sieur, mais M'sieur, j'allais rien faire j'vous jure!

-A d'autres... J'ai fait la même chose avant toi tu sais... Je sais ce que tu allais faire, tu allais utiliser ce petit bout de bois pour nous écouter à travers la porte. Quand on serait parti, tu aurais utilisé ce petit bout de métal, tu l'aurais placé dans la serrure... Une fois vers le haut, deux fois vers la droite, une fois vers le bas... Et tu nous aurais volés!

Les yeux de l'enfant s'écarquillèrent et Kaplen sut qu'il était enfin à sa disposition.

-J'ai besoin de vos petits yeux qui voient tout, de vos oreilles qui entendent tout et de vos bouches qui restent fermées. Contre rétribution bien sur.... J'aimerais que vous surveilliez tout autour de vous... Si jamais vous entendez parler de fugitifs qu'on a enfin retrouvé, d'une bande de pirate recherchés... Prévenez moi, je les recherche aussi...

-Ces gens sur les affiches partout?

-A quoi ressemblent-ils?

-Heu... Ils sont quatre: une fille avec des longs cheveux et une cicatrice sur la joue, une demi néko, un homme qui vous ressemble beaucoup... Kaplen lui envoya un sourire rassurant et l'invita à poursuivre. Et un lycanthrope. Vous ne seriez pas l'homme de l'affiche par hasard? Le capitaine des pirates?

-Tu es très perspicace dis voir! En effet, c'est mon frère et je le cherche partout.

-Vous avez un frère pirate! Ouaou!

Les réactions du gamin étaient si exubérantes que Kaplen laissa échapper un sourire avant de reprendre son serieux.

-Alors on est d'accord?

Le gamin acquiesça lorsqu'il reçut une lourde pièce dans la main et disparut au milieu des autres enfants. Ainsi Kaplen avait sa petite armée. Déja il voyait les regards se tourner dans sa direction. Son plan était vraiment trop parfait... Beaucoup trop parfait. C'était louche...
Il rentra de nouveau dans la suite avant de pousser un profond soupir et de se gratter les cuisses. Ces collants étaient décidément très désagréables à porter... Sans parler de ce col à jabot qui revenait sans cesse jusqu'à son menton! Heureusement qu'ils avaient vraiment besoin d'hommes... Parce qu'il était pressé de quitter ces vêtements de parade. Passant devant un magnifique miroir gravé, il s'y arrêta et ne put échapper un éclat de rire.

-Qu'est-ce qu'il se passe?

Pampelune venait de passer la tête de l'autre coté de la porte. Elle fut suivie peu de temps après par Niüna. Le jeune capitaine, était en proie à un fou rire monumental. Il montra le miroir aux deux jeunes femmes avant d'essayer d'articuler:

-Ridicule, c'est trop drôle, Oh vraiment trop drôle! On dirait un coq!

Le pire était peut être sa peau bronzée et ses muscles fermes qui se dessinaient sous les tissus. De tels vêtements étaient fait pour la peau douce et la chaire tendre! Reprenant difficilement ses esprits devant le regard dur de Niüna, il déclara:

-Bon on a du travail!



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Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. Empty
MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptyLun 09 Mai 2011, 23:06

J'avais très mal pris les paroles piquantes de Kaplen, mais j'appréciais sa droiture et sa sincérité. Il disait les choses telles qu'elles étaient et ne cherchait pas à se cacher derrière les mots. Pas de culte du non dit... Différence appréciable après ces longues années parmi les elfes. Mon statut étant éclairé, nous reprîmes la route vers Reilor. Tout en chevauchant, je laissais mes pensées vagabonder librement. Le fait d'être sous les ordres de Kaplen, de m'occuper souvent de Keinvor... Tout cela commençait à me peser. Je n'avais que 17 ans, je rêvais de liberté... Et j'étais engoncée dans des tâches et des obligations qui me pesaient d'avantage chaque jour. Le chant du vent dans les feuillages, la douceur de la rosée sur la peau, la rugosité de l'écorce sous les pieds, l'ivresse de se poser sur la cime d'un arbre et de contempler le monde...

Toute à mes pensées, je ne remarquai notre arrivée à Reilor que grâce au dernier conseil de Kaplen.

-N'oubliez pas qui vous êtes. Dit-il avant de repartir vers l'avant.

Tsss comme si on pouvait oublier nos accoutrements ridicules...

La scène qui s'offrit à moi me laissa pantoise. Jamais j'avais vu tant de personnes rassemblées en un même lieu. Tant d'hommes étaient présents! Les femmes discutaient dans la rue en surveillant leurs bambins qui s'amusaient à se poursuivre, leurs maris échangeaient des plaisanteries, les différents vendeurs qui hurlaient à tue tête que leurs articles étaient frais ou de bonne qualité comme si leur vie en dépendait... Cela me dépassait complètement. Je leur lançais un regard méprisant. Ici étaient rassemblés une quantité impressionnante d'innombrables mets et objets, mais au lieu de les disposer avantageusement ils étaient entassés et éclipsés par la voie de leurs propriétaires. Perplexe, je secouai la tête. Les hommes étaient si étranges...

A notre passage, tout le monde s'écartait et nous regardait passer. Étonnant... nous n'avions rien accompli d'assez extraordinaire pour mériter l'attention de ces personnes!! A en croire qu'ici la valeur des habitants se voyait à la richesse de leurs habits... Totalement insensé.

Soupirant, je priai pour que cette mission se termine au plus vite. L'atmosphère ne me plaisait pas du tout et il me tarder de retrouver une forêt et un semblant de liberté.

Enfin, nous arrivâmes devant une auberge. Pendant le trajet, Pampelune m'avait brièvement expliqué l'intérêt de ces lieux. Après avoir aidé sa femme à descendre de cheval, le couple s'avança vers l'entrée et je les suivi prestement.

-Mes seigneurs que me vaut votre importante visite?

Je sursautai. Seigneurs?! Étouffant un rire, je prenais note du manque de clairvoyance de l'individu. Les gens d'ici se fiaient bien trop aux apparences...

-Une simple visite d'affaire. Mais ne restons pas ici à bavarder. On nous a dit que votre établissement était le meilleur de la ville... Est-ce vrai?

Étonnée du ton cassant de Kaplen et du mépris qui se lisait sur son visage, je me demandai dans quelles circonstances ces deux là s'étaient déjà rencontrés. Parce que, même si à l'évidence l'homme ne le reconnaissait pas, le capitaine semblait bien connaitre l'aubergiste... Par contre, nos faibles moyens ne nous permettaient pas de faire un couteux séjour... Avec un haussement d'épaules, je chassais ces pensées de ma tête. Après tout, ce n'était pas des affaires de femmes, pensais-je avec un petit sourire narquois.

-Oh oui mon seigneur! Nous vous garantissons les meilleurs chambres, des places silencieuses, et surtout très sécurisées...

Son ton mielleux me donnait envie de vomir...

-Parfait, parfait, conduisez nous à votre plus belle suite, Madame est fatiguée de ce long voyage.

Enfin une bonne nouvelle! Comme Kaplen ne semblait pas sans occuper, je saisi Keinvor et aidai de mon mieux Pampelune, tout en jetant un regard noir à la main du capitaine, qui avait frôlé son sabre. Ce n'était ni le lieu ni le moment de commettre un meurtre... Nous montâmes donc dans nos chambres. Le lieu ressemblait à une ruche : partout, des enfants couraient, chacun s'affairait et oeuvrait le plus rapidement possible. Perplexe, je me demandai ce qui demandait tant de travail et d'attention. Quelques jeunes faisaient de timides acrobaties avant de s'en vanter. Je secouai la tête, songeant à celles que je réalisais déjà à leur âge : il leur restait beaucoup à apprendre...Après avoir été réprimandés par l'homme qui nous guidais, ils reprirent leurs tâches et je les plaignais : ils ne semblaient recevoir nul enseignement, juste une suite d'ordres sans aucun but d'apprentissage. Non, décidément, la ville était bien étrange...

Arrivés devant les chambres, Kaplen nous dispatcha rapidement. J'avais appréhender de devoir partager la mienne avec le matelot qui nous accompagnait, mais à mon grand soulagement le capitaine ne souhaita pas faire de chambres mixtes. Avec un petit sourire, je me dirigeai vers celle qui m'était désignée.

Je pus enfin bénéficier de quelques moments de répis. Peu encline à défaire nos valises, étant donné que j'ignorais si nous aurions à partir précipitamment ou non (mais étant donné le poids de notre bourse et le prix des chambres, je penchais pour l'option rapide) je ne retirais que le strict nécessaire.

Pampelune se laissa tomber sur un lit et, épuisée, ferma bientôt les yeux. Avec un soupir, je me tournai vers Keinvor et m'employais à le faire boire au biberon. Le bambin me faisait un énorme sourire et tendait ses bras vers moi. Soupirant, je ne pus que répondre favorablement à sa demande silencieuse. Mais ce n'était pas mon rôle... du moins pas réellement. Les enfants, c'était très bien à partir du moment où ils savaient se déplacer. Leur apprentissage de l'équilibre, leurs premiers pas dehors, les premiers arbres escaladés, les premières pirouettes... Pendant que l'enfant buvait goulûment, je me remémorai ma propre enfance et mes découvertes, me jurant de permettre à ce petit bout d'homme de prendre son envol, et de maîtriser totalement son corps, afin de se jouer des éléments et du monde. Quant au caractère... avec son père il avait de qui tenir! Et la situation avit au moins l'avantage de m'avoir permit de me rapprochait de sa mère, pour laquelle j'avais la plus grande affection. Avec Kaleya, elles étaient mes seules amies, et j'y tenais énormément.

Je déposai l'enfant près de Pampelune, qui s'éveilla à son contact. Souriant, elle le prit tendrement dans ses bras et lui fit un large sourire auquel l'enfant répondit de la même manière. Je m'installai dans un fauteuil à proximité, les regardant avec une grande affection.

[color=green]-Il a tant grandit ces derniers temps... Chaque jour il progresse d'avantage!/color]

-Oui, c'est tellement agréable! Mais j'aimerais qu'il grandisse dans un milieu plus sûr...

La fin de sa phrase se termina dans un long soupir.

Je pris un ton rassurant

-Les épreuves de notre jeunesse forgent notre caractère et déterminent l'adulte que nous deviendrons. Il ne gardera peut-être pas beaucoup de souvenirs de ses premiers mois, mais au moins une impression d'amour et d'une relative sécurité. Il n'est pas rationné, ne manque pas d'attention ou de sommeil, bénéficie de beaucoup de temps de notre part... Il n'est pas à plaindre.

Le visage de Pampelune s'éclaircit.

-Dabadabada

Nous nous mîmes à rire en regardant Keinvor qui babillait en nous regardant.

Soudain, un bruit étrange nous parvint. Pampelune se précipita dehors, et je lui emboîtait le pas, assez inquiète.

Elle franchit les quelques mètres qui séparaient notre chambre et celle des hommes et ouvrit leur porte sans frapper.

-Qu'est-ce qu'il se passe?

Je la rejoignait prestement, des plus étonnée. Le spectacle que je découvrit me laissa bouche-bée. Kaplen était pris d'un énorme fou-rire. Lui que j'avais rarement vu sourire, et ô grand jamais rire, lui qui ne rompait jamais l'incroyable discipline qu'il s'était fixée, ce qui le faisait passer pour quelqu'un d'insensible. Je savais que cette apparence était quelque peu trompeuse. Je découvrais à présent à quel point c'était le cas. Il se libérait enfin de toute cette tension qu'il s'était imposée, et nous montrait un autre visage. Son rire était rauque. C'était le rire d'un homme qui ne s'est pas autorisé à rire depuis des années. D'un homme qui enfin ose se lacher.

Il nous montra son reflet et continua à rire.

-Ridicule, c'est trop drôle, Oh vraiment trop drôle! On dirait un coq!

Rayonnante, je joignis mon rire à celui du capitaine et de son épouse. Et dans mes bras, Keinvor mêla à nos voix son timbre semblable à un carillon argenté, en tendant les bras vers ce couple uni plus que jamais.

J'espérai silencieusement que Kaplen prenne enfin l'enfant dans ses bras, geste qu'il n'avait encore jamais fait en sept mois. Mais je déchantai rapidement. Le bambin cessa de sourire et me regarda avec un air malheureux. Je sentais ses larmes arriver et jetai un regard dûr à son père. Comment pouvait-il dénigrer son fil à ce point?!

Loin de se sentir géné, l'homme reprit toutefois quelque contenance et reprit la parole.

-Bon on a du travail!

Je répondais du tac au tac, avec un regard froid et méprisant.

-En effet. Il est plus que temps que tu assumes ton rôle de père.

Sans lui laisser le temps de réagir, je lui fourrai le bambin dans les bras et repartit aussi sec. J'eus juste le temps d'apercevoir le regard émerveillé de l'enfant en regardant Kaplen, qu'il voyait pour la première fois d'aussi près.

De retour dans la chambre, je maugréais entre mes dents. Je mourrais d'envie de m'éclipser par la fenêtre et de découvrir la ville par moi même, mais j'avais donné ma parole et je la tiendrais. Tant qu'ils avaient besoin de moi pour cette mission je répondrais présente. Toutefois, je me perchai sur le toit près de la fenêtre de la chambre de Kaplen afin de réfléchir au calme. Assez près pour assister à la suite des évènements, assez loin pour ne pas me faire repérer et revenir au moment opportun.
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Kaplen yl Tyr's
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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptyJeu 12 Mai 2011, 00:31

-En effet. Il est plus que temps que tu assumes ton rôle de père.

Kaplen reçut Keinvor comme un cadeau empoisonné. Le ton de Niüna, la vitesse à laquelle elle avait fait demi-tour, et son regard d'acier le laissèrent pantois. Il passa rapidement de la jeune elfe à son fils, puis de son fils à la jeune elfe sans réellement comprendre. Pour lui, il n'avait rien fait de mal. Le petit allait bien, Niüna et Pampelune s'occupaient de lui... Puis il n'avait encore rien à lui apprendre, il n'y avait pas de "rôle de père" à avoir sur un bébé... Un bébé, ça ne parlait pas, ça bougeait à peine, ça n’apprenait rien, ça restait là, à regarder avec des yeux immenses tout ce qu'il se passait.
Keinvor tendit la main vers la chemise du jeune homme et attrapa sa cravate en dentelle. Il tira dessus et manqua d'en déchirer un bout. Cette dentelle était si fragile.

Kaplen, vraiment pas à l'aise avec ce paquet dans les bras tenta de décrocher un à un les doigts de la cravate, mais ils parvenaient à s'accrocher ailleurs quelques secondes plus tard. Rapidement, le jeune homme fut dépassé. Les petits doigts agiles de Keinvor attrapaient tout, et il ne pouvait rien y faire.
Lorsqu'il se déclara vaincu, il tendit le garçon à Pampelune qui l'attrapa avec tendresse. Un sourire amusé se dessinait sur ses lèvres, mais Kaplen fit comme s'il ne l'avait pas vu. Prenant son courage à deux mains, il entra dans la pièce ou se trouvait la jeune elfe et s'arrêta devant elle.

-Avant que tu ne me... Laisse Keinvor dans les bras, j'avais quelque chose à te demander... Il faut que tu m'accompagnes.

Niüna haussa un sourcil, soudainement intéressée.

-Mais je te préviens, on ne va pas au paradis.

Soudain, l'expression de la jeune femme changea du tout au tout et toute trace de colère s'évanouie.

-Tu sais, si tu as besoin de moi, je ferais tout mon possible pour te faciliter la tâche et t'aider...

Devant ce revirement de situation Kaplen fut légèrement troublé puis accepta le fait que cela, Niüna le pensait réellement. Il acquiesça alors et l'invita à la suivre. Avant qu'ils ne sortent, il laissa Pampelune et Keinvor aux soins de son marin. L'homme avait pour consigne de sortir son sabre si jamais quelque chose se passait mal. Si Kaplen et Niüna ne revenaient pas avant le matin... Alors il leur faudrait partir. Sur ces mots, le jeune capitaine déverrouilla la porte et s'en fut, suivi de Niüna et de sa démarche elastique. Lorsqu'ils se trouvèrent dans le couloir, tous les enfants tournèrent la tête dans leur direction. Ils dévisageaient Kaplen avec une lueur de respect dans les yeux. Kaplen savait pertinemment qu'ils l'avaient percé à jour et qu'ils ne buvaient pas ses mensonges. Il était également certains que, la rumeur ayant tourné et dérivé, certains avaient appris qu'il était à leur place auparavant.

Lorsqu'ils s'avancèrent, les enfants s'écartèrent pour les laisser passer. Il n'y avait pas un bruit, tous se tenaient dans une position de déférence et de calme qui aurait impressionné tous ceux qui les connaissaient. Le jeune homme leur lança un regard nostalgique avant de s'avancer dans les escalier. Il se souvenait de ce qu'il se passait lorsque son père pénétrait dans l'enceinte du bâtiment pour le récupérer. Les murmures des autres enfants, puis le calme, le silence... Niüna n'ouvrit pas la bouche et le suivit dans le silence le plus total. L'intendant attendait derrière son bureau. Lorsqu'il vit les deux jeunes gens s'avancer dans le hall il commença à ouvrir la bouche, mais le regard que lui lança Kaplen le força à se taire.

-Madame est très fatiguée, elle ne veut pas se faire importuner. Donc je ne veux voir personne leur demander quoi que ce soit...

-Et pour le repas de ce soir?

-Vous aviserez avec mon majordome. S'il ne vient pas, c'est que ma femme ne veut pas manger. Nous sommes d'accord?

L'intendant déglutit bruyamment mais acquiesça en silence. Silence... Lorsqu'ils sortirent de l'établissement, les bruits de la rue et de la ville s'élevèrent si fort qu'en comparaison l'auberge ressemblait à une crypte mortuaire. Voyant que la jeune elfe s'était arrêtée pour observer tout ce qui se trouvait autour d'elle, Kaplen lui attrapa le bras et la tira à sa suite.

-A partir de maintenant, nous sommes en danger. Enfin nous... ni toi ni moi ne risquons rien. Tu es vive, souple, tu cours vite et tu n'aurais aucun problème à escalader les toits. Quant à moi je connais la ville comme ma poche et je sais me servir de mon sabre. Par contre ceux qui sont en danger, ce sont Pampelune et surtout Keinvor. Donc je vais te demander de suivre mes pas sans jamais dévier. Tu n'ouvriras la bouche que lorsque je te le demanderais, et tu feras tout ce que je te dirais, même si tu trouves cela étrange, ou terrifiant. C'est d'accord?

Niüna acquiesça, mais Kaplen savait que son esprit tournait à toute vitesse. Elle ne savait pas à quoi s'attendre... Le jeune homme songea qu'il y avait un an de cela, la jeune elfe était encore une naïve jeune fille qui vivait dans la forêt et qui parlait aux écureuils... Il espérait que cela ne changerait pas, qu'ils ne la pervertiraient pas...

Ils avancèrent ainsi sur plusieurs centaines de mètres avant de bifurquer dans des rues de plus en plus petites. La foule omniprésente dans les grandes artères décroissait en même temps que la taille des rues, ainsi que la propreté des lieux. Lorsque Kaplen s'arrêta enfin, il se trouvaient dans une toute petite ruelle traversée par un ruisseau d'immondices. Le jeune homme vérifia qu'ils se trouvaient bien seul avant de pousser un soupir.

-Bien. C'est ici que nous allons enlever ces vêtements qui ne sont pas les nôtres.

Kaplen se pencha vers un mur et en retira une des pierres. Il découvrit ainsi un trou d'où s'éleva une grande quantité de poussière et en sortit deux ensembles qui étaient vraiment très bien conservés.

-J'avais peur qu'ils ne soient plus là!

-C'était prévu? Enfin... Je veux dire... Depuis combien de temps est-ce que c'est là?

-Depuis que j'avais un plan pour essayer de fuir mon père parce qu'on avait fait une grosse bêtise avec un ami... Mais mon père nous a rattrapé avant même qu'on ait eu le temps de partir... Bref. J'espère que cet ensemble t'ira, mon ami était plus petit et plus mince que moi.

Il tendit l'ensemble à la jeune elfe et se changea à son tour. Lorsqu'ils eurent finis, ils placèrent leurs anciens vêtements dans le trou et le rebouchèrent.

-On est où la? Pourquoi n'y a t-il personne? Et pourquoi est-ce si sale?

-Nous sommes dans les basfonds de la ville. C'est ici que nous trouverons les meilleurs éléments pour l'Opale.

-Et les vêtements... Nous n'allons pas nous faire reconnaître?

Kaplen voulait bien reconnaître que son plan pouvait paraître assez tarabiscoté vu de la position de la jeune elfe.

-Ce sera un atout pour nous, fais moi confiance, ici les gardes n'y mettent jamais les pieds. Nous entrons dans un endroit où les lois de la ville, les règles des gens du haut ne fonctionne pas. Tu comprendras. Mais ici, je ne suis pas un hors-la-loi, je suis juste le fils de mon père, et on peut mettre autant d'argent que nécessaire pour ma tête, cela ne changera rien!


Niüna le regarda, pensive, et acquiesça doucement. Il était certain qu'elle ne comprenait pas tout, cette jeune femme n'était jamais entré dans une ville humaine. Elle ne connaissait pas les systèmes législatifs, les différents quartiers, les différentes castes... Elle ne connaissait pas les coutumes et les moeurs des hommes, et l'équipage de l'Opale n'en était pas vraiment représentatif. Il n'était composé que de fugitifs qui avaient décidé de renier ce système.

Le jeune homme ajusta ses vêtements, (qui étaient autrement plus confortable que ceux qu'il avait du porter jusque là) et invita Niüna à le suivre. Les deux jeunes gens traversèrent de nombreuses ruelles aussi délabrées. Ils rencontrèrent des femmes, des enfants, mais également des hommes. Certains étaient des mendiants professionnels, ils revenaient de chasse et se débarrassaient de leur pansements. D'autres jetaient des regards intéressés en direction de Niüna, mais le regard de Kaplen les empêchaient d'aller plus loin. Soudain les jeunes gens atteignirent une placette beaucoup plus vivante que le reste des faubourgs.

Lorsqu'ils y pénétrèrent, les gens se turent et se tournèrent dans leur direction. Kaplen savait que tous se connaissaient ici, et qu'une grande elfe blonde allait attirer l'attention. Il s'avancèrent jusqu'au centre de la placette. Un homme s'approcha d'eux. Il était grand, costaux, et avait ce visage des hommes que l'on embête pas. Il posa une main sur l'épaule de Kaplen avant de lui donner l'accolade en souriant.

-Ne serait-ce pas notre bon vieux bridé?

Kaplen lui rendit son accolade et lui donna un coup de poing sur l'épaule.

-Si c'est bien moi, en chaire et en os!

-Ainsi tu n'es pas mort comme beaucoup le disaient.

-Haha il en faut plus pour me tuer!

-Et qu'est-ce que tu nous amène là?

L'homme s'approcha de Niüna qui lui lança un regard hautain. Kaplen doutait qu'elle devait être terrifiée, prête à s'enfuir ou à riposter. Mais il savait également qu'elle ferait tout ce qu'il lui avait dit de faire.

-Elle n'est pas pour toi Fhanir. Elle travaille sur l'Opale.

-Une femme elfe sur l'Opale? Aurais-tu donc perdu la tête?

-Haha, Kaplen perdre la tête? Il a tellement les pieds sur terre qu'il a du développer des racines. Content que tu sois de retour mon pote!

Un deuxième homme venait d’apparaître. Petit, le corps nerveux, il était celui qui avait fait les quatre cent coups avec lui lorsqu'ils étaient jeunes et livrés à eux même. Être le fils du plus grand pirate de l'histoire ne changeait rien, tout le monde faisait ses preuves un jour ou l'autre. Tandis que Fhanir avait un visage de loup affamé, le deuxième homme, Tashar, présentait une figure accueillante et affable. Mais ce n'était qu'une façade, et tout le monde le savait. Une seule chose était sure, il vouait un culte à Kaplen et était près à tout pour lui, même à tuer sa propre mère.

-Allez venez, je pense que vous avez soif... Elle s'appelle comment la donzelle?

-Fhanir, mon cher Fhanir... Tu ne sauras donc jamais parler aux femmes...

Tashar poussa un soupir faussement désespéré et un grand sourire barra son visage. Il s'approcha de Niüna et la dévisagea un moment avant de se tourner en direction de Kaplen.

-Cette fille sent encore la forêt. Tu vas les chercher jusque dans les arbres maintenant? Excuses-moi, je suis impoli. Quelqu'un qui travaille sur l'Opale ne saurait être autre chose qu'un ami pour moi. Venez, suivez nous, Fhanir à raison, vous devez avoir soif!

Kaplen qui lisait le trouble de Niüna dans ses yeux la rejoint et lui lança un sourire assuré. Il connaissait ces deux larrons, et aucun des deux ne la toucheraient jamais. C'était comme une sorte de pacte de sang. Les membres de l'Opale sont des intouchables. Si Kaplen avait présenté Niüna ainsi, c'est qu'il savait qu'ainsi, elle serait en sécurité. Le jeune homme suivit les deux humoristes jusque dans une petite taverne sombre et mal éclairée. L'odeur de bière, d'hydromel et de sueur emplissait toute la pièce, mais pour le jeune homme ces odeurs rimaient avec nostalgie. Ses pieds frôlèrent les marches creusées à même la pierre dans un froissement de tissus et il pencha la tête sur le coté. La tache de sang qu'il avait fait en tombant la tête la première complètement ivre y était toujours! Un sourire éclaira son visage, puis il se reconcentra sur Niüna. Ressasser les anciens souvenirs n'était pas bon. Cette époque de sa vie était révolue. Depuis il avait fait des choix. Des gens comptaient sur lui, puis il avait Pampelune, et Keinvor...

Fhanir offrit des chaises à ses invités et leur porta à tous une grande peinte de bière.

-Profitez, celle là, c'est pas la pisse de chat que je vends aux poivrots!

-Alors, qu'est-ce que tu es venu faire dans le coin?

Kaplen attrapa sa peinte et laissa le liquide doré couler sur sa langue et jusqu'à sa gorge. Il s'essuya la bouche avant de pousser un soupir de satisfaction.

-Je cherche des marins.

-Il s'est passé quelque chose?

-Plusieurs bateaux nous ont attaqué. Je ne sais même pas pourquoi... Enfin si, mais bref voila... Il nous ont prit par surprise, puis nous avions eu la tempête déjà avant...

-Ne seriez vous pas maudit par la présence de femmes à bord?

-Fhanir arrête avec tes superstitions idiotes. Non, nous n'avons simplement pas eu beaucoup de chance... Et puis Yfelt est mort... Il ne reste presque plus personne... ça n'a pas été une très bonne année.

-Oui nous l'avons lu sur tes traits lorsque nous t'avons vu arriver. Fhanir se demandait vraiment si ce n'était pas un fantôme que nous avions devant nous.

-Non ça va je vais bien... Mais j'ai vraiment besoin d'un équipage qui tient la route! L'Opale est un navire difficile à manoeuvrer, vous le savez tous autant que moi, d'autant plus lorsque l'on est pas plus de dix et qu'on a des passagers clandestins à bord.

Le jeune homme pensa à Wilaine notamment. Il savait que pour elle, le voyage avait vraiment du être éprouvant, mais elle n'avait été qu'un poids mort... Pampelune, Kaleya lorsqu'elle était blessée, Keinvor, tout cela avait été source de soucis aussi bien que de joie pour le jeune homme, mais cela se révélait être également une source importante de tension.

-J'ai veillé sur l'Opale pendant quatre mois, sans m'arrêter...

-Nous savons que tu aimes ton bateau comme si c'était ta femme, mais il y a autre chose que tu nous caches!

A ces mots, Fharid sortit un bout de papier chiffonné de sa poche et le posa à plat sur la table:

Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. Wantedl

Il posa le doigt sur le portrait de Pampelune et regarda Kaplen.

-Qui est cette femme?

-C'est la raison de ma fuite...

Tashar haussa un sourcil avant d'éclater de rire. Il avait comprit.

-Tu les caches où?

-Assez loin pour qu'ils ne puissent jamais voir vos faces de morues, ils prendraient peur et s'enfuiraient en courant.

Fhanir frappa son poing sur la table et laissa échapper un grand éclat de rire qui vibra longtemps dans l'air lourd de la taverne.

-Il s'appelle comment? Demanda Tashar. Cet homme avait l'esprit si vif... Kaplen l'avait toujours su, mais par moment il l'étonnait encore. Il était capable de lire à travers lui comme dans un livre ouvert.

-Keinvor. Mais ce n'est pas demain qu'il prendra les rênes de l'Opale! Rassurez-vous!

-Me rassurer? Toute personne de ton sang sera un très bon capitaine, homme ou femme. N'est-ce pas Fharid?

Kaplen avait fini sa peinte de bière. Il fixait l'avis de recherche avec beaucoup d'application. Les portraits avaient été vraiment très bien exécutés. Tous les deux faisaient vraiment peur... Le jeune homme lança un regard en coin à Niüna qui ne bougeait pas. Seuls ses yeux, toujours en mouvement, passaient d'un homme à l'autre sans discontinuer. Son cerveau semblait en ébullition, ses pensées devaient vibrer dans tout son être. Kaplen avait bien fait de la choisir pour le suivre. Elle savait se tenir, elle était intègre, franche et honnête. Et puis elle était vraiment mignonne, point positif dans cette partie de la ville.

Fhanir, voyant que Kaplen avait vidé sa peinte, se leva et lui en apporta une nouvelle.

-On va t'offrir ces hommes Kaplen. On ne sait pas ce que tu prépares, mais on va te les offrir. Que dis-tu de....?

Soudain des cris s'élevèrent depuis l’extérieur. Un homme entra dans la taverne et hurla à l'adresse de Fhanir:

-Les gardes, ils sont entrés dans les faubourgs, il sont des centaines déversés dans tout le quartier, on a jamais vu ça!

Fhanir lança un chapelet de jurons avant de se lever et de lancer un regard entendu à Tashar. Ce dernier se leva et donna un anneau frappé d'un narval à Kaplen.

-Tu t'en souviens? Lui demanda t-il simplement.

Le jeune homme acquiesça tout en fermant le poing sur l'anneau.

-Présentes-toi au hangar dans trois heures, avec ta femme, ton fils et tous ceux qui t'accompagnent. On va te les donner ces hommes que tu recherches, et au nez des gardes, ils verront bien de quel bois on est fait! Présentes la bague, certains seraient incapables de te reconnaître, tu as beaucoup changé mon ami... Passez par derrière, on va essayer de les ralentir.

Soudain Fhanir traversa l'établissement en hurlant, une masse d'arme dans les mains. Lorsqu'il sortit, des bruits d'os qui éclatent et des cris de souffrance s'élevèrent dans les airs.

-Haha, Fhanir aura tellement bien travaillé qu'il ne te restera plus rien Tashar, on va y aller. Merci beaucoup, je vous revaudrais ça!

-Tu ne nous dois rien Kaplen!

Les deux jeunes gens se levèrent et traversèrent la salle basse. Ils sortirent par une petite porte cachée derrière un débarras monstrueux et s'enfuirent à travers les ruelles.
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Niüna
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MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptySam 04 Juin 2011, 23:06

Kaplen m'avait trouvé un peu trop vite à mon goût, mais au moins il avait tenu quelque peu son fils dans ses bras. Se contenter de peu, répéter souvent, encourager beaucoup songea-t-elle. Evidemment, je l'avais suivi. Je m'étais attachée à chacun des membres de l'équipage et il me paraissait inconcevable de ne pas aider n'importe lequel d'entre eux si ils avaient besoin de moi. De plus, si Kaplen me demandait ce service, c'est que c'était d'une importance capitale.

J'avais été surprise par la réaction des gamins devant le capitaine lorsque nous étions sortis de la chambre. Un profond respect se lisait dans leurs yeux, et ils ne faisaient pas un bruit. Amusant étant donné leur dissipation quelques instants plus tôt! Cet homme était décidément quelqu'un de très mystérieux. Silencieusement, je l'avais suivit en gravant tous les éléments dans ma mémoire. Après deux phrases sèches adressées à l'intendant de l'établissement, destinées à garantir la sécurité et la tranquillité de Pampelune et de Keinvor, nous étions sortis dans la rue dans le plus grand silence. Une fois dehors, mon attention fut captée par d’innombrables bruits et odeurs qui m'étaient jusque là inconnus. Fascinée, je m'étais laissée emporter par le tourbillon d'émotions qui m'avaient submergé. Kaplen avait rapidement remis les points sur les i, en me rappelant les risques, tout en me rassurant : mes facultés physiques m'assuraient une relative sécurité. Je lui en étais d'ailleurs très reconnaissante. Je m'étais immédiatement reconcentrée. Je ne savais pas ce qui nous attendait, je ne connaissais pas l'environnement dans lequel nous évoluions mais une chose était sure, nous ne devions pas nous faire attraper. J'avais tellement de choses à découvrir, hors de question de moisir en prison ou de me faire tuer. Immédiatement, je relevai la tête et me redressai, le regard décidé. Tous mes sens étaient concentrés sur le moindre élément pouvant être suspect. Me composant une fausse mais convainquante attitude décontractée, j'avais fait signe à Kaplen que j'étais prête et nous nous étions enfoncés dans la ville.

Nous nous étions dirigés vers des rues de plus en plus petites et cela m'avait rassuré : Moins de monde, et les toits étaient proches, prêts à nous offrir un échappatoire au besoin. toutefois, cela allait également de pair avec la propreté des lieux et j'avais bientôt dû froncer le nez et me retenir de régurgiter mon repas. Le coeur au bord des lèvres, j'avais attendu que mon compagnon sorte des tenues d'un trou dans le mur. A en juger par leur odeur, ils étaient là depuis longtemps, ce que m'avait confirmé le capitaine. Toutefois, ces frusques étaient plus à mon goût que la tenue de nourrice que je portait. Au moins, je jouissais désormais d'une grande liberté de mouvements. Ces vêtements risquaient toutefois de faciliter la reconnaissance de Kaplen, bien qu'apparemment c'était à présent une situation espérée. Secouant la tête, j'avais espéré qu'il ne se trompe pas, et que ses connaissances ne nous dénonceraient pas. Mais il fallait bien avouer que recruter des marins habillés en gentilhomme et en servante n'était pas une riche idée. J'avais donc décidé de me fier à lui, plus que jamais à l’affût du moindre bruit suspect.

Les endroits que nous avions alors traversé m'avaient laissée désemparée et horrifiée. Des hommes que j'avais plaint de tout mon coeur quelques instants plus tôt à cause de leurs bandages s'en débarrassaient devant moi, révélant un corps parfaitement sain. Quel intérêt ces hommes pouvait-ils bien avoir à ces mensonges? Les femmes et les enfants me dévisageaient et je m'en étais trouvée profondément gênée. J'aurais souhaité disparaitre au plus vite, mais l'assurance de Kaplen m'en avait empêchée. Certains hommes avaient eu l'affront de me dévisager sans aucune gêne et de manière tout à fait indécente, avec de longs regards appuyés et des visages envieux qui ne laissaient aucune place au doute. Mal à l'aise, j'avais tâché d'adopter une attitude hautaine, les regardant avec mépris, mais c'est avec soulagement que nous étions arrivés sur une petite place pleine de vie.

Ce soulagement n'avait pourtant pas duré, puisqu'un lourd silence avait ponctué notre arrivée. Nous étions devenus le centre de l'attention générale. Un homme à la carrure impressionnante s'était alors avancé vers nous, et je m'étais instinctivement ramassée dans une position de défense, prête à bondir. L'homme n'avait pas daigné me regardé et s'était contentée de donner une accolade à Kaplen en souriant. Progressivement, je m'étais alors détendue.

Sans me détendre totalement, j'avais repris une position normale pendant qu'ils avaient échangé des banalités. Kaplen avait rapidement clarifié mon statut et malgré les mots et les gestes des hommes autour, j'en avais été rassurée. Il ne me trahirait pas. Acceptant mon statut, les personnes m'acceptèrent d'un accord tacite. Loin de me sentir en sécurité, je m'étais toutefois quelque peu détendue et nous les avions suivis. Le capitaine m'avait sourit et nous étions entrés dans un endroit sombre et malodorant. Toutefois, avais-je songé amusée, la puanteur était ici une odeur habituelle. Kaplen semblait plongé dans ses souvenirs : son regard était attiré par une pierre, une tache de sang, ... et il souriait. Nous nous étions alors assis à une table et avions bu nos bières en discutant. Bien qu'étant jeune, j'avais déjà goûté aux alcools avec ma famille, et cette boisson n'était pas (et de loin) la meilleure qu'il m'avait été donnée de goûter. Soucieuse d'éviter d'offenser nos hôtes, j'avais toutefois tout bu en regrettant intérieurement les alcools sucrés qui abondaient dans ma forêt natale. Progressivement, nous étions arrivé au sujet principal : le recrutement de nouveaux marins, ou pirates comme ils s’appelaient. Les deux hommes avaient alors révélé un parchemin en leur possession. Les portraits de Kaplen et de Pampelune occupaient la majorité de l'espace, suivis de la mention "mort ou vif". Bien qu'étant en bien meilleur état physique qu'en réalité, les portraits étaient assez fidèles pour que le doute ne soit pas permis. J'avais rapidement réfléchi. Combien de ces affiches avaient-elles été placardées? Combien de personnes les avaient vu? Combien d'entre-elles connaissaient déjà le jeune homme? Et, plus important encore, y avait-il beaucoup de monde qui les avaient reconnus à travers leurs déguisements? Seraient-elles capables de les dénoncer? J'examinai attentivement les deux hommes : l'avaient-ils fait, et les gardaient-ils ici le temps que d'autres personnes arrivent pour les prendre au piège?

Au moment où j'étais parvenue à cette conclusion, des cris s'étaient faits entendre et un homme était apparu, complètement affolé, pour nous prévenir que nous étions pourchassés, et que les personnes impliquées étaient nombreuses... Tandis que je cherchai frénétiquement une porte dérobée, les trois hommes avaient mis au point un plan pour que nous puissions nous sauver et nous retrouver après. Le dénommé Fhanir était sorti en hurlant tout en brandissant une énorme masse, et très vite des bruits d'os cassés nous étaient parvenus, accompagnés d'hurlements de douleur et d'agonie. Le coeur au bord des lèvres et incapable d'imaginer une telle violence, j'avais suivi précipitamment Kaplen vers l'arrière de la taverne et nous nous étions retrouvés à l'air libre.


Kaplen se retourna vers moi

-Peux-tu nous ramener discrètement et rapidement à l'auberge? Je connais parfaitement les ruelles mais si la milice nous bloque nous serons coincés!

Après un rapide coup d'oeil aux alentours, je luis répondis d'un air sûr

-Oui. Mais j'espère que tu aimes grimper!

Aussitôt, je l’entraînai vers un mur qui présentait de nombreuses prises et une gouttière et l'aidai à monter sur le toit. Une fois en haut, je faisais appel à mon sens de l'orientation mais assurai mes arrières.

-Je ne connais pas cet endroit, alors n'hésite pas à me dire si je me trompe de direction. Il faut avancer le plus courbé possible à quatre pattes si possible, et surtout ne pas faire des bruits.

Kaplen acquiesça et nous nous élançâmes. J'envoyai Leiko en éclaireur. L'écureuil fit des allers retours incessants et nous indiquait les endroits à éviter, faute de tuiles solides ou encore pour éviter les gardes qui étaient proches. Lestement, je me déplaçais à quatre pattes parfaitement silencieusement, quittant un appui pour en reprendre un autre immédiatement. Mes pieds effleuraient à peine une tuile avant de la quitter. L'adrénaline me submergeais mais au lieu de me clouer sur place elle me donnait des ailes. Je n'avais jamais eu l'occasion de me déplacer dur les toits, mais mes nombreuses heures de vagabondages dans la forêt m'avaient permis d'être aussi à l'aise debout qu'à quatre pattes, et cette faculté prenait tout son sens ici. Je jetais fréquemment des coups d'oeil derrière moi, afin de m'assurer que le capitaine me suivait, et l'attendais parfois. Le jeune homme ne paraissait pas accoutumé à cette position et avait du mal à se déplacer sans bruits mais, à sa décharge, il y mettait toute sa bonne volonté, attentif au moindre bruit et me regardait attentivement. Progressivement, il parvint à aller plus vite et je saluai ses progrès, impressionnée par sa rapidité d'apprentissage.

Soudain, son pied glissa et une tuile se détacha pour aller s'écraser deux étages plus bas. Nous nous figeâmes, tous nos sens en éveil. Mon coeur battait la chamade, et je le sentais me marteler les tempes. Leiko se rendit rapidement sur le bord du toit et gémit. Un attroupement s'était formé et les regards se portaient bien évidemment sur le toit. Dans un infime chuchotement, j'avertissai Kaplen.

-Changement de direction, il faut passer ce toit là-bas.

Inutile de lui préciser que le moindre bruit nous serait fatal... Immédiatement, nous-nous dirigeâmes vers un toit qui, plus imposant, nous protégerait des regards une fois que nous serions passés de l'autre côté. Retenant nos souffles, nous parvînmes rapidement à destination. Kaplen avait dénudé ses pieds et ses chaussures étaient coincées dans son pantalon. Peu esthétique, le système avait toutefois le mérite de lui facilité la tache : il sentait mieux les tuiles et ses pas étaient bien plus silencieux. Une fois à l'abris, nous primes quelques secondes pour souffler. Je reconnus non loin de là le toit de l'auberge. Avec un petit sourire, je songeai que le hasard avait bien fait les choses : ma petite excursion sur lui quelques heures auparavant me permettaient à présent de le reconnaître. Leiko m'ayant assuré que la zone était inocupée par les gardes, je l'envoyai prévenir Pampelune et le matelot et me tournai vers Kaplen.

-Nous y sommes presque. Une demi-douzaine de toits.

Il nous fallut cinq bonnes minutes pour atteindre la fenêtre voulue et nous faufiler à l'intérieur de la chambre. Le spectacle qui nous attendait était des plus déconcertants. Le marin était plaqué contre le mur et tentait de ne pas s'attirer les foudres de l'écureuil qui, pour l'heure, s’escrimait à glapir à l'adresse de Pampelune en faisant la navette entre la jeune-femme et les quelques affaires qu'ils avaient déballées. Protégeant Keinvor de son mieux, La jeune mère avait beau savoir que Leiko ne lui voulait aucun mal, elle n'en était pas moins inquiète et elle ne comprenait pas la situation. Une elfe d'une centaine d'année gisait sur le lit. Kaplen, quant à lui, avait un air hébété, mais il reprit rapidement contenance.

-Notre tête a été mis à prix et nous avons été dénoncés. Il n'y a pas un instant à perdre, rassemblez toutes les affaires, nous partons.

-Leiko a tenté de vous prévenir, mais...

L'écureuil rejoignit mon épaule, à bout de souffle.

Pampelune avait l'air affolée.

-Et par où allons-nous fuir? Avec Keinvor il nous sera difficile de leur échapper! Sans compter Lunielle qui est gravement blessée!

- C'est qui cette fille? Que fait-elle ici?

Pampelune prit un air gêné

- Eh bien... Pendant votre absence j'ai été faire un tour dans la ville et... je l'ai croisée, nous avons fait connaissance, elle m'a évité des ennuis et s'est fait blessée. Alors je l'ai ramenée ici...

-Lorsque je suis allée la chercher, précisa le marin.

Je croisai le regard de Kaplen, fermé et mécontent.

- Il va falloir des harnais pour cette elfe et Keinvor. Tu peux en fabriquer et lui administrer quelque chose, histoire qu'elle ne nous claque pas entre les doigts?

[color=green]-Oui. Mais il faut faire vite! Et notre progression sur les toits sera très difficile.../color]

Méthodiquement, chacun rassembla ses affaires les plus importantes et se les accrocha sur le dos. Je fis avaler à Keinvor et à Lunielle de l'eau dans laquelle j'avais rapidement fait infuser une plante aux vertus somnifères. Il ne s'agissait pas que leurs cris ou gémissements ameutent l'attention sur nous... Pendant que je consolidais les harnais, je confiais Keinvor à son père qui était déjà près. Il ne pouvait pas refuser et accepta la tâche stoïquement. Le bambin dormait déjà et il parut soulagé de ne pas devoir subir l'attaque de ces petites mains déjà bien agiles. J'eus rapidement fini et le fixai ensuite solidement sur mon ventre afin de le protéger d'éventuels projectiles. Ensuite, je m'occupai de l'elfe, en lui administrant une herbe qui purgeais afin de lutter contre l'intoxication, puis j'appliquai une crême cicatrisante sur sa blessure avant de la bander. La plaie était nette et ne touchait ni muscle ni organe, elle guérirait rapidement. Enfin, j'aidai Kaplen à fixer le harnais sur son dos et y plaçai l'elfe endormie.

Dès que tout le monde fut près, Kaplen donna le signal de départ. Il ouvrirait la marche, suivi de Pampelune puis du marin. De cette manière, je pourrai aider tout le monde si le besoin s'en faisait sentir. Leiko était parti libérer nos chevaux qui, je l'espérais, retourneraient à l'Opale, et nous rejoignit pour nous indiquer les toits à éviter.

Le trajet fut des plus chaotiques, et je frémissais à chaque instant. Chacun avait ôté ses chaussures mais nous faisions un bruit considérable et notre progression était des plus lentes. Le poids de Lunielle handicapait fortement le jeune homme et Pampelune menaçait de glisser à chaque pas. Je craignais à tout instant que quelqu'un nous découvre et j’exhortai silencieusement chacun à accélérer. Après un temps qui me parut infini, nous parvînmes enfin à destination. Aidée de Kaplen, nous fîmes descendre tout le monde et nous présentâmes à l'entrée du hangar. J'avais perdu la notion du temps et espérai silencieusement que nous étions à l'heure...
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Kaplen yl Tyr's
*Humain*

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Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. Empty
MessageSujet: Re: Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.   Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat. EmptyDim 05 Juin 2011, 02:48

L'escalade de toits n'était vraiment pas la tasse de thé de Kaplen. D'une part parce qu'il n'avait pas l'habitude de faire ce genre de chose, escalader le gréement de l'Opale qu'il connaissait par coeur lui semblait infiniment plus simple, et d'une autre part parce que Niüna semblait avoir fait cela toute sa vie.
Marcher à quatre pattes sur les tuiles et les ardoises, ne rien casser, ne pas glisser... A chaque pas, chaque mouvement, le jeune homme retenait sa respiration. Et tandis que la jeune elfe filait devant lui comme une araignée, il peinait à maintenir un fragile équilibre entre deux pas. L'exercice était physique, mais surtout mental. Il demandait une grande concentration qui fatigua rapidement le jeune capitaine. Cependant au bout de quelques temps Kaplen commença à se trouver plus à l'aise. Ayant retiré ses chaussures (Ses pieds nus agrippaient mieux les ardoises et les tuiles que les vieilles chaussures en cuir craquelé de leur déguisement), il se permit d’accélérer afin de soutenir l'allure de Niüna.

Lorsqu'ils montèrent sur le toit de l'auberge, le jeune homme ne put se décontracter. Vu ce qu'il s'était passé lors de leur petite entrevue avec ses anciens amis, il avait peur qu'une chose similaire se soit déroulée à l'auberge. Entrant par la fenêtre, Kaplen fut soulagé de voir que Pampelune s'y trouvait en compagnie de Keinvor et de son homme d'équipage.

-Notre tête a été mis à prix et nous avons été dénoncés. Il n'y a pas un instant à perdre, rassemblez toutes les affaires, nous partons!

Soulagement qui fut de courte durée lorsqu'il vit la mine contrite du marin ainsi que le corps d'une jeune elfe posé par terre. Que s'était-il passé?

- C'est qui cette fille? Que fait-elle ici?

Pampelune prit un air gêné

- Eh bien... Pendant votre absence j'ai été faire un tour dans la ville et... je l'ai croisée, nous avons fait connaissance, elle m'a évité des ennuis et s'est fait blessée. Alors je l'ai ramenée ici...

-Lorsque je suis allée la chercher, précisa le marin.

Ces mots eurent l'effet d'une flèche dans la conscience de Kaplen. Il se retint de hurler, d'insulter... Se rendaient-ils compte seulement de ce qu'ils risquaient? Des risques qu'il avait prit avec Niüna pour les tenir à l'abri du danger? De ses consignes, qui étaient pourtant claires? Tout en lui bouillonnait. Si les gardes les avaient trouvé avant lui... Le jeune homme osait à peine y penser. Lançant un regard de fort mécontentement en direction de Pampelune et de son marin, Kaplen fut obligé de remettre leur situation en ordre.

- Il va falloir des harnais pour cette elfe et Keinvor. Tu peux en fabriquer et lui administrer quelque chose, histoire qu'elle ne nous claque pas entre les doigts?

Niüna s'occupa de la blessée et le jeune homme se proposa de la porter sur son dos. La jeune elfe était légère et cela ne devrait pas lui poser trop de problèmes. Lorsque tout le monde fut près, Kaplen s'engagea sur le toit voisin. La charge de l'inconnue rendait la manœuvre plus délicate, mais il s'en sortit sans trop de problèmes. Le jeune capitaine connaissait la destination du hangar depuis la terre, et il lui suffit de suivre les routes pour arriver plus rapidement qu'il ne l'aurait pensé jusqu'à l’entrepôt. La nuit commençait à tomber, et les lumières du couchant s'étendaient au dessus d'eux comme un point final à leur aventure.

*Je n'aurais jamais du emmener Pampelune et Keinvor avec moi... Mais les laisser au bateau? Raaah Y a t'il seulement une bonne solution à ce genre de problème?*

Lorsqu'ils arrivèrent au niveau du hangar, Kaplen et Niüna aidèrent tout le monde à descendre. Le jeune homme se débarrassa de son fardeau qu'il confia au marin et demanda à toute la petite troupe d'aller se cacher. Ce n'était pas le moment de prendre des risques inutiles (même s'il se disait à cette instant que le terme risques inutiles était empli de relativité...). Kaplen s'approcha de la porte de l’entrepôt et, se souvenant d'un ancien code, frappa quatre fois contre le bois. Un petit loquet s'ouvrit et laissa entrevoir une paire d'yeux qui appartenaient visiblement à un être qui faisait au moins une tête de plus que le jeune homme. Kaplen montra la bague et la porte s'ouvrit. Jetant un dernier regard dans l'ombre, il fit signe à Niüna et aux autres de s'approcher et de le suivre.

-Pas un mot... Les faubourgs c'était de la rigolade. Ici nous sommes chez les marchants d'esclave. Niüna et Pampelune vaudraient leur pesant d'or, tandis que Keinvor... Je n'en parle même pas. Ici, pas de loi, pas de morale, pas de justice. Vous vous taisez, vous me suivez et vous me laissez faire!

Voyant que les jeunes femmes n'étaient pas rassurées, Kaplen tenta une petite phrase d'aide:

-Nous en aurons pour très peu de temps!

La porte se referma derrière eux et ils pénétrèrent sous le hangar. Le lieu était rempli de fumée (de tabac, d'opium...) et l'odeur des hommes y était omniprésente. Partout il y avait des corps enchaînés, des regards suppliants, des gémissements sourds et profonds... Kaplen suivit le colosse qui ne pipait mot. Il essayait de regarder droit devant lui, de ne pas croiser les regards de tous ces hommes, ces femmes et ces enfants. Traiter ainsi des êtres humains était pour lui la pire des choses. Les tatouages et les marquages au feu qui défiguraient leur visage ou leur corps représentaient bien souvent le même dessin: deux lions qui se battaient.

L'homme immense les conduisit jusque dans une petite salle attenante où attendait un néko au regard mesquin. Ce dernier était en train de jouer aux cartes avec une bande hétéroclite. Il ne daigna adresser un regard à Kaplen qu'au bout de plusieurs minutes. Maître des lieux, le néko savait qu'il avait droit de vie et de mort sur chaque âme qui pénétrait dans cet entrepôt. Après un rapide coup d'oeil au jeune homme et à ses accompagnateurs, le néko désigna une chaise et invita le jeune capitaine à prendre place. Kaplen se tourna discrètement en direction de Niüna et de Pampelune et plaça ses doigts sur la bouche pour qu'elles gardent le silence.

-Alors comme ça l'Opale n'a plus d'équipage? Mais où sont donc passé tous ces superbes esclaves que j'avais cédé à ton père?

-Moi aussi je suis ravi de te revoir après tant d'années Sakyr. Quant à tes esclaves... Ils pourrissent au fond de l'océan comme les chiens de ton espèce.

Le neko esquissa un sourire sans quitter ses cartes des yeux et les dévoila une à une sur la table.

-Ga-gné. Désignant l'anubite qui se trouvait face à lui, Sakyr haussa les épaules et lui fit un signe d'adieu. Une demi-seconde plus tard, deux colosses étaient déjà sur lui et lui posaient un fer brûlant sur la joue. Kaplen ferma les yeux. Il devait se contenir. Ne rien faire qu'attendre. Les cris de l'anubite s'élevèrent un long moment dans le hangar puis ils furent tus par de violents coups. Ne pas réagir. C'était important.

-Les deux lascars t'ont envoyé ici? Ils n'ont pas peur pour toi!

-N'oublie pas Sakyr que j'ai l'immunité ici. Tu ne peux rien contre moi!

-C'est vrai tu as raison. Mais parlons plutôt affaires veux-tu? Je te propose 20 hommes contre cette belle minette là derrière toi.

Le neko désignait Niüna. Kaplen attrapa les cartes de l'anubite avant de soupirer.

-Moi je te propose encore mieux. Cette elfe, tu ne la vendrais pas très cher. Elle est belle c'est vrai, mais elle ne sait rien faire, elle ne parle même pas notre langue. Je l'ai trouvé dans la forêt... Élevée par des loups. C'est presque une sauvage!

-Alors elle serait bonne comme prostituée ou comme soldat, les hommes adorent ce genre de femme.

-Quand bien même tu tenterais de la placer en maison de passe qu'elle se ferait virer parce qu'elle aurait arraché l'oreille de son premier client. Là elle est sage parce que je l'ai dressée pour moi... Pour quelqu'un d'autre, c'est malheureusement trop tard... non, non je te propose beaucoup mieux qu'une sauvage Sakyr.... Que dirais-tu... De mon immunité?

Le jeune homme espérait sincèrement que Niüna comprenne qu'il mentait pour lui sauver la mise. Soudain, le visage de Sakyr s'illumina et il demanda à toute la troupe qui jouait aux cartes de disparaître de sa vue.

-Voila qui est intéressant... Je pense que tu n'es pas sans savoir que ta tête de voyou est affichée par toute la ville... Ainsi que celle de la petite blondinette derrière... Donc si tu me donne ton immunité, rien ne m'empêche de récupérer mon pactole et de te voir mourir pendu comme je l'aurais voulu pour ton père!

Kaplen haussa le ton et se leva de sa chaise.

-NE PARLE PAS DE MON PERE. Sans lui tu n'aurais pas tout ce que tu as aujourd'hui, ne l'oublie pas.

Soudain, des cris se firent entendre au fond du hangar. Sakyr demanda à ses colosses de faire taire les esclaves qui se rebellaient, mais rapidement, les hommes arrivèrent en courant.

-Des gardes... Beaucoup, énormément...

A ces mots, le neko se tourna vers Kaplen et lui sauta dessus.

-C'est toi, c'est toi et ta bande de chiens dégénérés, tu savais ce qui allait se passer hein? Et tu comptais t'enfuir et me laisser aux mains des gardes? Jamais!

Le jeune homme accusa le coup et se retrouva par terre. Il roula pour essayer de se défaire de l'étreinte du neko. Autour de lui, c'était la débandade. Le marin qui l'accompagnait ne savait que faire du corps inerte de la jeune elfe, et Niüna avait déjà sortit son arc et ses flèches et tirait à vu sur tout ce qu'elle voyait: hommes de main de Sakyr, gardes... Pampelune quant à elle avait récupéré Keinvor et se plaçait en retrait. Sakyr avait une forte poigne et ses griffes lacéraient la chaire de Kaplen comme du beurre. Le jeune capitaine parvint à trouver une faille et assomma le neko de trois coups de poings dans la tempe. Se relevant, il n'hésita pas à le finir à coup de pieds dans les cotes et dans la tête.

C'était la panique. Partout, les esclaves hurlaient et les gardes se rapprochaient dangereusement. Ayant rapidement fait le tour des lieux, Kaplen attira Pampelune vers lui et s'enfuit en courant, espérant que Niüna et que le marin le suivaient. Keinvor quant à lui dormait calmement. Lorsqu'ils atteignirent la porte où ils étaient entré, le jeune capitaine se rendit compte qu'elle était fermé à clef. Il observa un moment la serrure... Mais il n'aurait jamais le temps de la forcer. De plus, la porte ne pouvait être cassée, elle était en bois renforcée de métal... Trouver une autre issue, trouver une autre issue...

Niüna la tête levée lui montra un chemin en direction des toits. Kaplen acquiesça, et, dégainant son sabre, suivit la jeune elfe jusque vers un empilement de caissons vides. Niüna monta sans aucun problème, suivit de Pampelune... Le marin quant à lui ne pouvait rien faire avec la jeune elfe dans les bras. Les gardes n'étaient plus qu'à quelques pas, et les tirs pourtant précis et rapides de Niüna ne permettait pas d'éclaircir les rangs. Ils n'avaient pas le temps de sortir et de placer le harnais, et grimper avec la jeune femme dans les bras était impossible...

Trop tard...

La masse de gardes fonça sur Kaplen et sur son marin comme un véritable tsunami et ils furent vite immergés. Le jeune homme se servit de son sabre pour se créer un passage en direction des boites, mais les hommes étaient de plus en plus nombreux. Lorsqu'il en tuait un, deux nouveaux prenaient sa place. L'étau se resserrait, encore et encore... Puis soudain il ne put plus bouger. Levant les yeux en direction de Niüna et de Pampelune, il tenta une dernière fois de s'échapper, mais c'était trop tard. Ses bras furent placés derrière son dos et soudain quelqu'un l'assomma. Il eut tout juste le temps de voir Pampelune, suivie de près par Niüna sauter dans sa direction avant de tomber inanimé sur le sol.
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Vent de folie et de rébellion. Révolution? YAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH. Mais avant: j'ai envie de manger du chocolat.

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