Mes paupières s’ouvrent lentement. Je ne sais pas où je me trouve ni comment je suis arrivée ici. Je suis allongée sur le sol, au centre d’une pièce de couleur rouge. J’étends mes bras et mes jambes sur le sol frais, mes yeux fixent le plafond et se perdent dans sa noirceur étrange. Je suis si bien là. Qui m’a portée jusqu’ici , je n’en sais rien, mais je l’en remercie. Une agréable sensation m’envahit, je suis reposée, dans mon élément.

Je me lève, fais quelques pas en arpentant l’étrange salle. Ici et la sont disposé diverses photographies de ma sublimissime personne, ce que je suis belle ! J’adore mon look, et visiblement je dois avoir certains admirateurs (ou admiratrices) secrets. Je les comprends, je suis tellement parfaite, tellement agréable à regarder, une vraie déesse, non, mieux, une princesse, non, je sais, une prêtresse !

Oh ! Voilà qu’il y a aussi des miroirs ! J’en profite pour me refaire une beauté, car voyez-vous, je suis légèrement décoiffée et je n’aime pas du tout, mais alors pas du tout cela. En tant que grande déesse, je me dois d’être toujours parfaite pour offrir la magnifique vue de ma personne à mes petits larbins.

En plus, ce style décoiffé ressemble trop au sien. Je n’aime pas du tout ce qu’elle fait de mon corps lorsqu’elle en a le contrôle…Il n’y a qu’à regarder ces photos…Enfin, laissons-la dormir pour le moment, nous la verrons bien assez tôt hélas. Pour l’heure, il faut que je remette de l’ordre dans ma tenue.

Voilà, ma coiffure est à nouveau en ordre. Mes jolis cheveux rouges sont noués en un chignon parfait. Cela fait un peu strict, je vous l’accorde, mais j’aime bien une fois de temps en temps. J’aime rappeler aux gens que je ne suis pas qu’une jolie impératrice, je suis également très puissante et j’aime que mes sujets me craignent tout autant qu’ils m’admirent.

Je pose mes yeux envoutants sur une photographie, je ne la choisis pas, c’est juste la plus proche de moi. Comme sur toutes les photos qui ornent cette sale, j’en suis l’actrice principale. Mais sur celle-ci, je me trouve sur un navire. Mon navire. Je vois mon équipage qui m’adule et me craint. Je me vois tenant la barre, c’est une photo récente. Je vois cela à ma tenue vestimentaire. Depuis que je suis une pirate reconnue, j’ai les moyens de m’offrir un paquet de choses figurez-vous. Donc a moi les belles robes blanches avec plein de frou-frou ici et la, a moi les gros nœuds dans les cheveux, a moi le maquillage rouge excessif. Les cœurs que je dessine et que je couds sur moi et mes tenues. Je ne vous en ai pas parlé ?

Je suis la reine de cœur, voyons ! C’est comme cela que l’on me nomme dans ce vaste monde. Je dois ce surnom à ma folie du rouge et des cœurs. Logique me direz-vous ? Oui, car si vous aviez pris le temps de me connaitre, vous sauriez que je me dessine toujours un petit cœur sur le visage, là, juste au coin de l’œil. Mais ce n’est pas tout, je couds aussi, je suis une grande couturière en fait ! Je couds avec habileté des cœurs tous plus beaux les uns que les autres, sur mes jolies tenues. J’embellis mes robes hors de prix et les rends uniques. Je suis unique après tout, quoi de plus normal ? Mais mon allure ne s’arrête pas là, j’ai ce qu’il faut ou il faut comme on dit.

Prenez cette photographie par exemple, je me tiens en compagnie de certains membres de mon équipage. On voit bien que j’ai une taille tout à fait convenable pour une dame. Sans être une girafe, je dois bien tourner autour des uns mètre soixante et dix. C’est pas mal je trouve. D’ailleurs, je ne connais pas grand monde qui ait déjà eu à critiquer mon physique. Car si ma taille est plus que correcte, que dire de mon poids et de mes formes. Eux sont simplement parfaits. Je ne vous dirais certainement pas mes mensurations, mais sachez qu’elles plaisent à de nombreux hommes et femmes.

Je m’éloigne de cette photographie et en cherche une qui vous aiderait à mieux me représenter. Je ne veux pas que vous aillez une fausse image de la plus belle femme existante. Ah ! La voilà, regardez donc cette magnifique photographie. Je me tiens debout, toute seule. Je porte une robe blanche et rouge avec des fanfreluches, une paire de gants et de bottines en cuir, ma peau laiteuse se trouve savamment mise en valeur par mon maquillage rouge et mes petits cœurs dessinés ici et là. Mes cheveux rouge vif sont coiffés en chignons et deux longues mèches encerclent mon visage. Mes yeux d’un vert perçant fixent la photographie, je m’adore tant je suis belle. Ah, mais suis-je bête, ce n’est pas une photographie, c’est un miroir !! Comment faire plus parfait ?

J’approche mes lèvres du miroir et l’embrasse, déposant une large couche de rouge à lèvres. Une petite dédicace pour mes admirateurs en quelque sorte. Je me retourne et observe la salle. M’admirer c’est une chose, mais je commence à m’ennuyer légèrement, si je trouvais une sortie ?

Ça y est, je suis enfin sortie de cette salle. Le problème est que je me retrouve dans une nouvelle pièce trop sombre a mon gout. Il y fait noir, je n’y vois presque rien, je n’aime pas vraiment cela. Je ne suis pas dans mon élément et une tension grandissante se fait sentir dans mon être. Je ne veux pas la voir sortir, sinon, je sais qu’elle va apparaitre. Je ne le veux pas, je dois empêcher que cela se produise. Pourtant, je sais que cela fait partie intégrante de mon être, que lorsque je perds pied elle prend le relai. Pour le plus grand danger de tout ce qui peut se trouver alentour.

Mais je n’ai pas le temps de m’éterniser sur ce qui pourrait se produire, je commence à entendre des voix qui m’accablent de toutes parts. Elles résonnent dans la pièce et je ne comprends pas un traitre mot de ce qu’elles peuvent bien vouloir me dire. Je leur hurle de ne pas parler en même temps, mais rien n’y fait, je ne comprends pas pourquoi. Je suis pourtant si belle, si parfaite. Pourquoi me vouloir du mal à moi ? Je sais bien que j’ai fait pas mal de choses qui sont certes discutables, mais , qui sur le moment étaient plus que nécessaires.

Une voix s’élève finalement plus forte que les autres. Une voix métallique qui me fait froid dans le dos. Elle énumère la liste de tous les péchés que j’ai commis. Je ne dis plus un mot. Je n’ai pas l’habitude d’être jugé de la sorte. D’ailleurs, personne ne me tient tête en règle générale, mis à part mon capitaine, Dante, à qui je ne peux que me soumettre. La liste de mes méfaits semble interminable, la voix ne s’arrête plus, j’en ai plus qu’assez, je tremble, ma vue se brouille, je perds peu à peu le contrôle, je sens qu’elle arrive. Je ne lutte pas, je la laisse venir, elle saura leur faire front, bien mieux que moi, elle est bien plus forte, et puis la plupart des crimes dont on m’accuse, c’est elle qui en est la responsable après tout.

Les yeux clos, la tête penchée en avant, le transfert s’effectuent peu à peu. Les voix se font toujours entendre, mais nous ne les écoutons plus. Voilà, nous sommes enfin à l’air libre. La pleureuse est partie en arrière-plan, nous allons pouvoir nous divertir. Nos yeux s’ouvrent et notre nuque se détend. Cela fait du bien de récupérer son corps. Nous passons une main dans nos cheveux afin de les décoiffer, voilà, une belle crinière rouge, c’est tout de même bien plus beau qu’un chignon trop serré. C’est du Stella tout craché ça. Mademoiselle chic et stricte. Toujours a vouloir paraitre bien sous tout rapport. Toujours bien coiffée, bien maquillé, jamais un décolleté trop plongeant, jamais une jupe un peu trop courte. Rha quel ennui…nous la plaignons, vraiment.

Un coup d’œil de part et d’autre de la pièce, la voix continue de parler inlassablement, elle n’a même pas remarqué que plus personne ne l’écoutait ? Encore un truc qui parle beaucoup, mais que ne réfléchis pas vraiment. Nous profitons de son blabla incessant pour ajuster un peu cette tenue bien trop stricte à notre gout. Nous déchirons, non sans mal un pan de cette robe bien trop longue et déboutonnons un peu ce décolleté. Voilà, c’est tout de même plus féminin non ? Avoir un si beau corps et le cacher…quelle idée.

La voix se tait enfin, tant mieux, elle commençait à nous épuiser. C’est fou comme les gens peuvent parlers, comme ça, sans s’arrêter pour ne rien dire. Sans doute croit-elle que nous ne sommes pas au courant de nos soi-disant mauvaises actions ? Sans doute croit-elle que nous en avons quelque chose à faire ? Ah, des gens sont morts ? Tant pis pour eux, ce n’est pas notre problème après tout, ils n’avaient qu’à être plus résistants. Nous levons le tête vers le plafond afin de nous adresser aux voix. Pour une fois qu’elles ne parlent plus, autant en profiter.

« Ça y est ? Votre petit discours moralisateur est enfin terminé ? Cela ne vous fatigue pas trop de parler comme cela pendant de longues minutes ? Bon, donc ces fameux crimes, oui nous les avons commis. Et après ? Qu’allez-vous nous faire ? Nous garder enfermées ici peut-être ? Nous préférons vous prévenir, vous ne tiendrez pas bien longtemps en notre compagnie. »

Pas de réaction. Il vaudrait mieux pour elles qu’elles soient toujours là à nous écouter, nous n’aimons pas parler dans le vide, nous.

« Puis vous savez, si vous nous gardez ici, vous allez condamner une innocente. C’est bête ça non ? »

Toujours pas de réaction en face. Bizarres ces voix tout de même, soient se sont de vrais moulins a paroles, soient elles adoptent le syndrome de Bernardo.

« Ne me dites pas que vous n’avez pas remarqué que l’autre pleurnicheuse est partie ? Allez, réfléchissez un peu. Elle nous ressemble, mais ce n’est pas nous. Non ? toujours pas ? Mais si, celle qui a un chignon trop serré sur la tête, qui pleurniche dès que ça ne va pas et qui nous laisse faire le sale boulot. Ca y est ça vous revient ? »

Ca y est nous entendons des murmures, ils doivent délibérer sur notre cas. C’est que nous n’avons pas envie de rester coincées ici, alors autant se servir de l’autre potiche, pour une fois qu’elle peut servir à quelque chose.

« Je vais vous mâcher le travail, vous nous faites de la peine. Vous voyez ce corps, c’est celui de Crystella De Corvinet. Il est magnifique, je vous l’accorde, et rien que pour ça vous devriez nous laisser sortir. Mais bon, nous avons d’autres arguments, écoutez-nous bien attentivement. »

« Ce corps contient deux personnalités bien différentes. Il y a Stella, que vous avez pu apercevoir tout à l'heure. Elle est assez sympathique, mais un peu trop pleurnicharde si vous voulez notre avis. Elle est puissante, mais n’a jamais le cran de faire les sales besognes. C’est pour cela que nous existons. Vous voyez, nous ne sommes pas Stella. Nous sommes Crys. Nous représentons l’autre face de cette personne. Nous apparaissons quand nous le voulons, mais aussi quand Stella le décide, comme tout à l'heure par exemple. Vous l’avez oppressée avec vos accusations. Alors, elle a choisi de s’effacer. Et nous voilà »

« Nous sommes plus impulsives que Stella, nous n’hésitons pas lorsque nous devons nous salir les mains, et croyez-nous, on nous crains bien plus que cette petite chouineuse. Donc si vous décidez de nous garder ici, vous allez également enfermer une innocente. Car nous sommes indissociables. Elle et nous sommes Crystella De Corvinet. Une démone pirate au service du grand Dante Bélial. Si vous voulez notre avis, il vaudrait mieux que vous ne le vous mettiez pas a dos…S’il apprenait notre présence ici, il ferait route rapidement pour vous faire taire définitivement. »

Encore des murmures. Décidément, ils cogitent beaucoup pour pas grand-chose par ici. Nous perdons patience, il serait temps de connaitre le verdict.

« Alors, comment on s’organise ? On sort d’ici et on reste bon amis ou on se livre à une guerre sanglante ? »


(HJ : Oui, j'en avais marre de laisser dormir ce spécimen^^)

Nous voici à présent dans une pièce très lumineuse, une pièce apaisante, entièrement blanche. On se sent bien, reposées, comme sur un nuage. Une légère brume semble nous entourer et un léger filet d’eau ruissèle sous nos bottines. C’est sans nul doute la plus agréable des trois pièces. Combien en reste-t-il encore ? Pourquoi ce petit jeu étrange, dans quel but ? Qui nous a conduites ici ? Que devons-nous faire dans cet endroit ?

Nous marchons lentement sur les larges galets parsemés ici et là, le courant d’au clair nous entourent et semble vouloir nous dire quelque chose. Pendant l’espace d’un instant, nous percevons un reflet dans l’eau. Nous nous voyons plus jeunes, beaucoup plus jeune. Bous nous penchons afin de mieux voir cet étrange reflet, notre main entre en contact avec cette eau qui parait si pure, si cristalline. Soudain, le reflet réapparait, mais ce n’est plus un simple reflet, nous assistons à une phase de vie vécue il y a bien longtemps.

Nous sommes en Enfer, nous sommes très jeunes et ce monde est très différent. À cette époque il n’y avait pas de problèmes, nous étions normales. Il n’y avait pas encore la prison, le violon, les pirates, les rivalités féminines, la dualité pour un seul corps. Si nous avions su, nous n’en serions sans doute jamais sortis. Mais nous étions jeunes, nous rêvions d’aventure, et la petite potiche de Stella avait la fâcheuse tendance à croire les jolis contes de fées que lui racontaient ceux qui voyageaient entre les Enfers et le monde dit, d’en haut. C’est ainsi que nous avons fait la connaissance de ce cher Serkan. Nous l’avons longtemps appelé le passeur. Nous ne savions pas qui il était vraiment, mais il nous rapportait sans cesse des objets étranges et nous narrait ses aventures palpitantes dans cet autre monde. Il disait que notre avenir se trouvait là-bas, qu’un jour nous régnerions en maitre sur cet autre monde.

Mais hélas, tout cela n’était que balivernes, toute ces jolies choses, ces beaux discours n’étaient que prétexte pour conditionner les démons comme nous, les démons un peu faibles, sans réel pouvoir, brefs, ceux qui n’auraient pas marqué l’histoire. Mais le temps et Serkan ont réussi leur dessein, petit à petit, de plus en plus de jeunes démons, à peine adultes, passaient de l’autre coté. Nous firent de même et ne revinrent jamais en Enfer.

L’image se dissipe, je suis dans cette étrange salle blanche, Crys vient de disparaitre en même temps que cette triste vision, sur mes joues ruissèlent des larmes discontinues, je suis si triste de revoir tout ceci. C’est à cet instant que ma vie a changé sans que j’en aie le moindre contrôle. Je me souviens être sortie des enfers pour découvrir ce fabuleux nouveau monde. Je me souviens du jour ou Serkan m’a offert ce violon, entièrement noir. Si j’avais été moins sotte à l’époque, je n’aurais jamais accepté. Mais je le croyais bon et attentionné. Pendant longtemps il a bien dupé son monde. Jusqu'à ce que, bien des années plus tard Dante s’occupe de lui, de son propre père. Drôle de coïncidence non que de faire partit de l’équipage du prince des démons actuel, lorsque l’on sait que c’est l’ancien prince qui m’as conduite dans ce monde.

Je pleure toujours à chaudes larmes, je sais que, par soif d’aventures, par simple naïveté j’ai laissé tous ceux qui comptaient aux enfers, je ne savais pas qu’a cet instant, mon retour serait impossible. Je ne connaissais pas le pouvoir de ce violon, ce maudit violon…

Ce violon me permet de contrôler les membres de mes ennemis, je peux briser un os en effleurant une corde, je peux déchirer un muscle, percer la peau et faire couler le sang. Cela sans jamais toucher la personne. Je peux avec un air bien précis prendre le contrôle d'une personne, me retrouver dans son corps, voir aux travers de ses yeux. Mais cela a un prix. Lorsque je contrôle un être dans sa totalité mon corps se fige, il est immobile, seuls mes doigts jouent avec les cordes afin de maintenir le lien. Il me faut être prudente lorsque je me sert de ce sort. Un dague dans le dos est si vite arrivé. C'est pourquoi je me contente le plus souvent de briser et contrôler les bras ou les jambes, je n'aime pas laisser mon petit corps si mignon a la portée du premier venu.

On pourrait croire que le risque est suffisamment grand en laissant notre corps sans défense, mais il y a bien plus grave que cela. Et oui...Ce que ce cher Serkan s'est bien garder de me dire, c'est que dans les phases ou mon corps est inerte, le pouvoir du violon m'envahit totalement et se propage jusque dans mon âme. C'est à cause de cela qu'est apparu mon autre moi. Cette mauvaise partie est née petit a petit, à chaque moment ou j'utilisais trop fortement ce fichu violon. Voilà comment est née Cryss. Voilà pourquoi je possède cette double personnalité. Cher payé n'est-ce pas?

Une nouvelle scène se matérialise dans l’eau. Mes larmes gouttent a l’intérieur et bientôt je ne discerne plus le réel et l’irréel, je me vois subissant les effets indésirables de ce violon. Cela ne fait que quelques années que je le possède, et déjà, je n’agis plus comme avant. Je ne pense jamais a mes parents et a mes amis, je n’ai que faire des faibles et ceux qui sont restés derrière, je ne pense qu’a accroitre mon pouvoir. Je manipule les gens, je les contrôle à ma guise, et j’aime cela. Cette femme aux cheveux rouges que j’aperçois n’est pas la Crystella que l’on connaissait aux enfers. Elle n’a plus rien avoir, le pouvoir de ce violon semble me corrompre, et je ne peux pas m’en défaire. Je suis de nature trop faible, et c’est pour cela que Serkan m’a choisie, il savait qu’il pourrait me modeler a sa guise.

L’image s’éloigne à nouveau, et ho ! Surprise ! Nous sommes de retour ! Et oui, que voulez-vous, la pauvre petite Stella ne supporte pas ces vieux souvenirs. Alors que nous, nous les adorons ! Nous nous en attribuons tout le mérite ! Mais si nous n’avions pas été là, il n’y aurait rien eu à raconter !Et puis, les souvenirs des enfers, nous n’en avons pas vraiment, c’est comme si notre vie avait commencé lorsque nous avons eu ce violon entre les mains. D’ailleurs, nous ne savons rien sur ce violon, hormis qu’il est la source de notre pouvoir. Prendre le contrôle des autres est très jouissif, même si pendant ce temps, notre corps reste immobile. Quoi qu'il en soit, il faut bien le reconnaitre, depuis que nous avons quitté les enfers, notre vie a été palpitante ! Oh, voila une nouvelle fresque qui se profilent à la surface de l’eau !

De nombreuses années se sont écoulées, et il est clair qu’a présent c’est nous qui contrôlons Crystella. La petite geignarde de Stella ne se montre que rarement. Nous nous sommes fait une certaine réputation dans ce monde, on nous appelle la dame de cœur, la sanguinaire, le démon rougeoyant aussi. Quelques fois certains osent nous appeler la folie rouge. Mais en cet instant se passe un grand changement, voila que je rejoins l’équipage du sublime Dante Bélial. Nous avons appris ce qu’il s’est passé entre le père et le fils. C’est grâce au père si nous sommes ici, si nous possédons cet immense pouvoir et ce magnifique violon. Le fils à l’air plus puissant encore, il fut normal que nous décidions de nous mettre à son service.

Une relation très intime s’est rapidement installée entre nous, nous voguions sur les océans, recrutant divers matelots tous plus démoniaques les uns que les autres. Rapidement le nom de Dante fut connu de tous. Le prince des démons régnait en maitre sur les océans. Cela aurait dû rester ainsi, a jamais. Si nous pouvions remonter le temps, nous ferions en sorte que jamais il ne rencontre cette Norui. Nous ne savons pas vraiment pourquoi, mais il s’est rapidement entiché d’elle, nous délaissant, prétextant qu’il n’y avait jamais rien eu entre nous. À ces mots, nous n’étions que des partenaires de sexe, une distraction tout au plus.

Trahies, humiliées dans notre amour propre, nous avons quitté le navire, nous aurions bien pu étriper cette peste de Norui, mais Dante est un démon bien trop fort, nous n’aurions pas fait le poids face a lui. Quant à Norui et son maudit violon, elle peut se révéler très puissante également. Ces deux-là réunis sont sans doute impossibles a battre. C’est ainsi que nous avons quitté le « Mary Céleste ».

Retour à la réalité, cette triste image s’estompe. Nous n’aimons ce passage de notre vie. Tout allait si bien avant que cet Ange, ne débarque. Un ange, joli, mignon, qui joue du violon. Tout comme nous, tout, mais mois bien que nous. Nous n’avons jamais compris ce que Dante lui trouvait. Ce qui suivit ensuite fut la période la plus sombre de notre existence. Nous avons massacré le premier village que nous avons trouvé, nous étions incontrôlables, et puis sans que nous ne sachions comment, la pleurnicharde de service a fait son apparition. Nous ne l’avions quasiment pas vu ces dernières années. Miss Stella a repris le contrôle et s’est laissé conduire en prison. Nous nous sommes effacées pendant un long moment, laissant la potiche subir cette peine à notre place. Mais ce fut une erreur, car les années passées dans ces geôles sombres lui ont permis de se renforcer et depuis elle se montre bien plus tenace.

L’eau ruissèle plus vivement tout à coup, encre une nouvelle vision de notre passée, nous savons d’avance ce que cela va nous dévoiler, et même si l’on pourrait croire à de belles retrouvailles, la chute n’en sera que plus dure. Mais l’image nous entoure, nous ne pouvons y couper et voilà que nous plongeons à nouveau dans cette vision faussement joyeuse.

L’esprit de Stella et le nôtre sont trop mélangés, voilà des années que nous n’avons plus adresser la parole mis à part à nous-mêmes. Les autres détenus nous traitent de folles, si nous voulions nous pourrions les exécuter ici même. Mais pour quoi faire ? Quel intérêt existe-t-il à l’extérieur de cette prison ? Dante, oui, car le voilà qui vient nous sortir d’ici. Nous ne rêvons pas. Il nous dit ne pas nous en vouloir d’être parties bien des années plus tôt. Il est conscient qu’il ne nous a pas traitées avec respect. Il nous raconte ce qu’il s’est passé depuis notre départ, la disparition de Norui, l’expansion de son équipage et la création de division. Il veut nous placer à la tête de l’une d’entre elles, il nous redonne un but dans la vie.

L’image disparait, tout est bien qui finit bien, c’est cela que vous allez dire ? Mais croyez-nous, l’histoire ne s’arrête pas là. Certes nous sommes officiers de la deuxième division, nous dirigeons quatre navires, mais nous sommes loin de Dante. Et même si nous avons réussi à nous rapprocher un peu, ce n’est plus vraiment comme avant. Cela prendra du temps pour le reconquérir, car, il semble plus enclin à accepter nos rapports comme une relation réelle cette fois-ci. Mais il est toujours focalisé sur la recherche de sa stupide Norui. Et, par malchance il l’a retrouvée.

En réalité, nous avions eu vent de son retour, une rumeur disait l’avoir aperçu et nous avons embauché un navire de brigands pour lui faire la peau. Mais hélas, Dante s’est rendu à la crique de Sépaka trop tôt et a retrouvé sa précieuse Norui avant que les brigands ne l’abattent. Il les a vaincus et s’en est allé avec sa compagne. Nous sommes de retour à la case départ, à un détail près, c’est que cette petite pimbêche est différente. D’après les rumeurs, ce serait une enfant dans un corps de femme. Nous sommes curieuses de voir combien de temps Dante supportera cette situation et combien de temps résistera-t-il aux charmes d’une vraie femme. Notre but est clair, nous devons nous débarrasser de cette garce une bonne fois pour toute et siéger aux côtés de Dante. Et sur ce point, Stella est en accord avec nous. Nous croisons notre reflet dans l’eau, depuis peu nous pouvons dialoguer comme cela, grâce à un miroir ou autre, peu importe, tant qu’il y a un reflet.

« Oui, tu as tout a fait raison, sur ce point-là, je compte bien t’aider. Nous avons suffisamment souffert dans notre vie pour nous faire souffler la place une fois de plus. Norui doit disparaitre, son règne touche à sa fin. La reine de cœur lui succédera. »

Bon retour à la maison

Bienvenu ou rebienvenu ^^

Merci !!! Ça fait plaisir de pouvoir enfin revenir !!
J'ai hâte qu'on s'amuse tous ensemble

Bienvenue !

Enfin bon retour plutôt ^^

Bon retour chez toi

bon retour !
et oui, amusons nous ensemble

Mouiii ! Bon retour !

(Mais c'est qui, en fait ?)

^{(c'est la femme de Dante voyons)}
Contente de te revoir parmis nous ^^

re-bienvenue ! t'as l'air motivée, parfait, amuse toi bien !

(Oh, bien sûr !)

Je suis sûre q'on va bien s'amuser tous ensemble ! =D

Yep ! Motivé au maximum ^^

(Pour pas de quiproquo, c'est moi Dante, j'ai repris le perso de ma femme en fait^^)

On espère bien !

(Ah ! Et le perso de Dante reviendra lui aussi ?)

(Pas pour le moment, tout dépendra du temps que j'aurais)