"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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Invité
| Sujet: Ymir Dim 17 Mai 2009, 12:39 | |
| Dans un pièce obscure se trouvait un nain, un nain étendu à terre, le dos à même un sol froid et pierreux. Le rêveur semblait être harnaché comme pour partir à la guerre ; et pas n'importe laquelle ! Dans son armure de plaque, l'inconscient portait une ceinture lourde, un grand bouclier au dos, une hache double attachée au niveau de son mollet... Dormir dans un tel accoutrement, c'était vouloir à tout prix courbatures, migraines, et fourmillements ! Mais s'il avait eu le malheur de compléter son arsenal par un heaume ou des jambières en maille, cela l'aurait sans doute coincé au sol pour le restant de ses jours. Heureusement pour lui, sous sa ceinture, ce n'était que vêtements de cuir et de lin confortables. Si c'était l'accoutrement idéal pour voyager tout en gardant le plus de protections possibles, c'était moins idyllique dans son cas. Il s'en aperçut sûrement, alors qu'un fourmillement insistant le prit à une de ses jambes...
Paresseux, Ymir voulut tout d'abord rester étendu et endormis ; il ne trouva rien de mieux que de bouger son membre engourdis en grognant jusqu'à ce que cela passe... Seulement, à la jambe qu'il remuait, une belle hache d'arme était attaché... Qui fit un boucan de tous les diables quand elle suivit le mouvement du pied jusqu'à se fracasser sur le sol. Le bruit de l'acier contre la pierre déclencha une alarme dans l'esprit du nain. Son corps se mettant tout à coup en branle, lui faisant enfin ouvrir les yeux, il tenta de se relever... Et n'y parvint pas tout de suite.
— "Ymir... Qu'est-ce que t'as foutu ?"
Le son de sa propre voix sembla le requinquer, et il parvint enfin à sa lever au prix d'un laborieux effort, prenant cette fois en compte la présence de son armure. Reprenant équilibre, le nain nota dans son esprit que le gars responsable de cette situation —sûrement lui— allait devoir payer pour cette mésaventure ! Mais il n'eut pas le temps de s'étendre sur cette pensée, car il surprit un mouvement. Ho, pas grand chose, mais un mouvement. Pas loin de son angle-mort. Une tactique de lâche ! Même nouvellement réveillé et peinant à tenir sur ses pieds, Ymir le nain lançait déjà un cri guttural tout en se retournant et prenant sa hache à pleine main. Pivoter de la sorte manqua de le faire tomber. Mais il tint bon, et s'élança vers son ennemi, dans l'obscurité. Sa concentration aidant, ses yeux s'habituèrent avec une vitesse record à la pénombre. Alors même qu'il fonçait à l'assaut, il vit son adversaire. Celui-ci semblait décidé, et surtout entraîné. Quelques cicatrices sur son visage attestaient de son expérience au combat. Ymir s'estima comme en-dessus de ce niveau-là. La tête rasée de près, la silhouette trapue qui lui faisait face arborait une barbe brune. Une belle pilosité, bien taillée. Ymir aperçut même un procédé très personnel qu'il avait lui-même de tailler sa barbe sur les côtés... Et quelque chose chez Ymir fit un "tilt" éloquent. Il s'arrêta net. Son adversaire l'avait imité, et un pli soucieux barrais son front. Fermant les yeux, respirant profondément, le nain revint à la réalité. Les anciens de son peuple disaient que l'on croyait aveuglément à ce à quoi l'on craint, ou que l'on veut le plus ; la théorie se vérifiait. Il avait voulu un adversaire, le simple soupçon de sa présence avait enflammé le nain qui ne s'était jamais douté de combattre son reflet. Un miroir ! Mais c'était fini, Ymir ne se ferait plus prendre. Il était éveillé à présent. Les sens de nouveau en alerte, il scruta le lieu où il était. Le nain y voyait presque clair à présent. Il se savait déjà dans grotte de pierre ; pourtant, deux choses l'intriguèrent. En premier lieu, la salle était sans issue, il était séquestré. En second ; la couleur des pierres qui formaient le mur... Rouge ! Le phénomène le fit oublier très vite qu'il était enfermé.
Après un dernier regard à son reflet ; ce n'était pas tout les jours qu'il pouvait se voir en entier —la lame de sa hache étant moins pratique—, il aperçut que ses narines se dilataient. Ymir se souvint alors qu'il avait mieux à faire, et fonça vers un mur de la pièce. Sans ménagement, il écarta les feuilles incrustées ça et là sur le mur, et qui l'empêchait de voir commodément la roche vermeille. D'un mouvement presque amoureux, il détacha son grand bouclier de son dos à côté de lui, et se pencha avec délicatesse sur les rochers. Pas de doute ; l'espèce minérale lui était inconnue. Trépignant de joie, le nain s'intéressa distraitement à son bouclier au sol, d'où il en préleva dans une cavité deux petits maillets. La pierre devait être expertisée au plus vite ! Dix minute plus tard, il cassait son dernier maillet cerclé de fer. Enthousiaste, l'explorateur estima qu'enfermé dans une pierre si dur... Pierre qui se nommait désormais "Ymirite"... Même un nain ne pourrait s'en échapper ! Même un nain ! Il y avait de quoi placer ces pierres comme les plus solides au monde. Et il y en avait plein autour de lui !
Jovial plus que jamais, le nain alla prendre d'une nouvelle cavité de son bouclier un antique fromage. Il commença à le déguster avec gaieté, tandis qu'il marchait en rond dans la pièce. Il était dans un Rêve de Nain, pour sûr ! Son coeur manqua un battement quand il remarqua que les feuilles collées sur les murs... Ça le représentait lui ! Un peux préoccupé, mais continuant la dégustation de son fromage, il étudia les images. Il avait fait erreur, ou presque. C'était lui il y a quelques années déjà... Il fallait dire que chez-lui, ce qui le différenciait de douze à trente ans, c'était bien la barbe ! Son teint avait toujours été légèrement halé, ses yeux avaient toujours étés de ce marron sombre mais néanmoins rieur. Quant à ses cheveux, il s'était empressé de s'en débarrasser pour favoriser le traitement de sa barbe bien-aimée. Puis il aimait sentir son crâne toujours fraîchement dégagé ; cela ne datait pas d'hier. C'était à peine s'il avait oublié quelle couleur de cheveux il avait avant ! Enchanté, il se regarda évoluer au fur et à mesure qu'il avançait dans la pièce. Amusé ou pas, son subconscient avait pris de l'avance, et déjà, un noeud se formait dans le ventre d'Ymir. Car si le nain pouvait mettre de côté son passé, il ne l'oubliait pas. Son cerveau flairait un piège pernicieux. C'est un peux plus tard, quand le nain découvrit une image de sa famille lors d'un repas qu'il perdit l'appétit. Comme possédé, il scrutait désormais chaque image avec tension, comme un maniaque. Sa conscience hurlait qu'il y avait danger ! Ensorcellement ! Qui d'autre qu'un mage pouvait enfermé des images du passé après tout ? Il était trop tard ; et l'avant dernière photo qu'il vit ; lui et son frère sur le point de commettre une bêtise de cent vies... L'anéantit. Comme hypnotisé, Ymir fixait l'image. Ses membres tremblaient, et son fromage était tombé sur le sol. Sa bonne humeur s'était éclipsée. Des nuages éclipsaient sa vision. Une rage sans pareille s'emparait de lui. Il voulait faire quelque chose... Quelqu'un vite ! Bouillant intérieurement, sa conscience trouva une cible où libérer —en partit— ses émotion ; l'enflure qui l'avait parqué ici. Qui qu'il soit, dieu, ange ou démon... Le nain. Il lui fallait une échappatoire. Les yeux vides, il s'approcha du miroir de la pièce. Attacha distraitement sa hache à son mollet. Et s'approcha toujours plus de son reflet. Le nain se faisait l'impression de voir un inconnu devant lui. Il parla d'une voie tendue.
— "Toi ! Montre toi !" (Silence, un temps.) "Ou... Si c'est un rêve..."
...La tête d'Ymir alla percuter le miroire à une vitesse préoccupante.
Dernière édition par Ymir le Dim 17 Mai 2009, 19:20, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: Ymir Dim 17 Mai 2009, 18:56 | |
| [Hep monseigneur le nain, c'est un commencement très intéressant, j'ai pris grand plaisir à le lire, seulement, tu oublies un peu le but de ce message: décrire physiquement ton personnage. Tu parles certes de son armure, un peu de sa barbe, mais si tu pouvais ajouter un peu... On ne connait pas la couleur de ses yeux, de sa barbe, son visage... Par exemple, d'après ton avatar, il est chauve, et pourtant tu n'en parles pas. Je ne vais pas t'embêter énormément, mais malgré tout, c'est la règle. ] |
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| Sujet: Re: Ymir Dim 17 Mai 2009, 19:43 | |
| Je ne bougeais pas, observant avec bienveillance le nain endormi. Suivant son instinct, pareil à la majorité de ceux qui étaient passés ici, il s'agitait comme une guêpe qu'on emprisonne dans un verre. Passant de l'agitation du combat à l'excitation d'une découverte scientifique, il ne semblait pas décidé à s'immobiliser. Caché, je le regardais donc découvrir la pièce aux murs qui l'intéressaient tant et l'ampleur du carnage, ces dizaines de vision de lui-même qu'il n'aurait jamais cru voir. J'étais un peu attristée qu'après notre pseudo affrontement, il n'ait pas l'idée de jeter le moindre regard dans l'eau de mon miroir. Il aurait pu s'y voir en mouvement, j'aurai pu lui montrer ce qu'il était en ce moment même, avec précision. Mais il préférait se regarder dans le passé, admirant l'allongement perpétuel de sa barbe. J'attendais patiemment qu'il ait fini ce tour de lui-même. Si jusque là je m'étais tenu hors de vu, il était maintenant tant que j'agisse. Mais une dernière photo sembla réveiller sa colère. Apparaissant dans le grand miroir, une ombre sur la surface, je restais immobile et droit, tenant simplement la clef rouge dans ma main tandis qu'il s'avançait vers moi. La mécanique était lancée. Le chuintement était à peine perceptible, un murmure. Les murs, ou plutôt la peinture sembla se mettre à couler paresseusement. De longues traînées carmins, semblables à du sang, entrèrent en exode. Les rigoles rouges glissaient contre les parois et recouvraient peu à peu les clichés. Trop concentré sur moi, l'ennemi qu'il croyait a nouveau avoir, il ne s'en rendit pas compte. Dans ma main la clé devenait elle aussi de plus en plus molle, et elle coulait lentement, goutte après goutte. Les murs étaient désormais entièrement rouges, oubliant quelques gouttes sombres sur le sol. Dans ma main, la clé s'échappait. Bientôt le fluide vermeil eut fini son œuvre, dévorant entièrement mon antre. A cet instant, un coup de boule de nain vint me faciliter la tâche. Là où s'était dressé le miroir restait une bouche béante et noire menant à la prochaine étape. |
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| Sujet: Re: Ymir Sam 23 Mai 2009, 19:25 | |
| Sonné, le petit homme alla s'étaler dans l'obscurité qui s'offrait à lui, derrière le miroir. Quand il ouvrit enfin les yeux, c'était l'obscurité. Une véritable obscurité. S'il n'avait sentit le frottement de son armure contre sa peau, il aurait pu parier avoir perdu son corps avec sa vue. Puis, un pressentiment. La nuque du nain se hérissa. Il n'était pas seul. Quelle obscurité pouvait occulter des yeux de nain ? Ça restait un mystère. Peut-être n'y avait-il rien à voir ? Pourtant il y avait quelqu'un. Il pouvait le sentir. Quoiqu'il en fut, Ymir n'avait pas l'habitude de se passer de son acuité visuelle. Il trébucha sur son propre pied.
— ...Ymir... Un joli nom. C'est toi qui l'a inventé ?
La voix était si étrange et si tenue que le nain l'attribua comme venant de sa propre psyché. Il s'était déjà inventé une voix intérieur. Comme tout le monde. Une fantaisie. Mais pourquoi se demandait-il une telle chose ? Dans un tel instant ? Son nom, il lui avait bien-sûr été donné par ses parents... Son père ou sa mère ? À quoi bon, un nain se préoccupait-il d'une telle chose ?
— Tes parents t'ont donc donnés le nom "d'Ymir" ?
La voix était profonde. Elle disait l'évidence. Mais elle sonnait atrocement faux. L'assurance du nain fut ébranlée. Il ne comprenait pas. Il ne se comprenait pas.
— Qui est-tu ?
La réponse à la question était "un nain !" quel fou était-il pour en douter ? Renfrogné, Ymir ne parvenait pas à mettre de l'ordre. Non, ce n'était pas facile. Il lui fallait du temps. Un répit. Il répondrait ensuite. La Voix n'attendit pas plus pour reprendre.
— Un nain ?
Crispé, Ymir aurait juré que la Voix se moquait de son égarement. Dès que ses affirmations étaient répétés, elles sonnaient comme... Comme une absurdité. Devenait-il fou ? Cette voix... Etais-ce vraiment lui ?
— Qui est-tu ? ...Un fou ?
Non ! Calme ! Il fallait qu'il reprenne le contrôle. C'était un rêve. Ou un piège. L'échange n'avait aucun sens. Pourquoi en chercher un ? Pourquoi s'énerver ? Ymir était un nain. Stable d'esprit comme de physique, il était de ceux que des heures de tortures ne pouvaient briser. Les nains sont les êtres solides, né de la pierre, d'une éducation de fer, de l'Inflexibilité. Ymir est l'un d'eux. Aimant les choses simples. Écartant les autres. Inébranlable. Les rêves de puissances et de richesses ne l'atteignent pas. Ses sourires à l'exclusivité de ses proches. Sa rage réservée à ceux qui en veulent à son univers. Pourquoi devrait-il être ébranlé ? Par lui-même ? Douter n'était pas de sa nature.
— Tes proches ? Des nains ? En as-tu jamais eu ? L'égarement est ton culte ?
L'aplomb lui revint. On lui demandait son histoire ? Certes bien, il était volontaire. Il la connaissait bien ! Un instant plus tôt il aurait refusé de livrer son passé, mais au point où il en était, c'était une libération, rien de plus. Prenant une voix neutre, il lança un discours à haute voix, enfin il lui semblait possible de se débarrasser de ses doutes. S'investir à fond dans quelque chose, n'étais-ce pas dans la nature des nains ?
— Je suis Ymir, fils de Grunnson. 'Suis né dans les Minegrises. 'Ait un frère, Khaz. J'ai suivi avec lui l'entraînement classique de guerrier. On était plutôt bon. Jusqu'à un certain âge, on a appris à se ballader dans les mines, à creuser, et à se connaître. Ça marchait bien. Peut-être un peux trop. Voyant nos progrès, on nous a laissés patrouiller à deux. Un genre de reconnaissance comme guerrier avant l'heure. Ça m'a sans doute enlevé une grande partie de plomb que m'avait mis nos maîtres d'arme dans la tête.
Les yeux du nain devenaient humides, mais personne ne le verrait de toute façon... Pourtant sa fierté l'obligeait à serrer les dents tandis qu'il poursuivait.
— J'ai tenté une expédition d'exploration en duo, avec Khaz ; et je suis le seul à être revenu. Les responsables, moi mis à part ; des humains —sûrement des pillards—. Quelques jours après, ils attaquaient l'avant poste de notre petite ville. Je m'y étais terré après la perte de Khaz. La vengeance fut alors ma seule motivation. Ils ont massacrés les nains qui se battaient à mes côtés à l'avant-poste, mais moi, je ne devais pas sembler d'une trop grande menace pour ces pillards. Ils m'ont sous-estimés ! Quand je fus seul à l'ennemi, coincé, c'est leurs chef qui est venu me retrouver. Coup de chance ou pas, je l'ai eu, et me suis sauvé de justesse ; car personne ne peux coincer un nain dans ses tunnels. J'ai couru jusqu'au village... Tout raconter; préparer la défense. Pourtant les humains ne sont pas allés plus loin. Personne ne crut mon histoire réellement. Pas même ma famille ! Dans nos coeurs, c'était plutôt la mort de Khaz et des autres qui nous préoccupait. Qu'importait la raison après tout ? Puis, j'ai juré de ramener les morts. Les ressusciter. De nos jours, la magie infeste tout. Et c'est pourquoi j'ai pris ce chemin. j'ai interrogé charlatans et illuminés, sorciers et prêtres, alchimistes et enchanteurs, aucun n'a su m'aider. Jusque là.
Ça allait mieux. Il était lui, un nain, avec un but.
— Réponse avisée, Humain.
"Humain" ? Un souvenir. Lointain. Ce fut comme si on replongeait sa tête dans l'eau, pour l'asphyxier encore plus sûrement que la première fois. Avaler sa salive. Claquer ses mains sur ses oreilles, et courir. Trébucher. Et courir encore. Il ne voulait plus penser. En fait, "Humain" le faisait douter d'un "quelque chose" d'énorme sur sa personnalité. Il ne voulait plus penser. Pas avant d'avoir quitté l'endroit. Si sa personnalité était de fer, elle était frappée d'une chose de bien plus solide. La folie le guettait. Ça allait trop loin.
NB : c'est tordu, mais l'histoire, la vraie, c'est après... |
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| Sujet: Re: Ymir Dim 24 Mai 2009, 23:02 | |
| L'entrée dans notre antre ne se fait jamais sans dommage. Nos visiteurs ne devraient pas entrer avec tant de désinvolture et comme des harpies jalouses de leur territoire, nous le leur faisons comprendre. Nous sommes des oiseaux cruels qui s'acharnent sur leur victime et nous sommes toutes les douleurs du monde. Toutes les peines que cet homme a créées. Comme les autres, je me jette sur lui, le bec en avant, ma voix plus accusatrice que la plus outragée des victimes. J'ai la même voix qu'une femme trompée, la même intonation qu'un ami à qu'on a volé, les mêmes inflexions que celles d'un enfant à qui on a promis la lune sans la lui donner. Et puis je hurle, de temps en temps. C'est l'expression pure de mon accusation. Toi qui te tiens au milieu de notre cercle, pourquoi as-tu abandonné? Nous devons fouiller ton âme. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, nos cris se perdent, se font moins sûrs, hésitants, plus faibles. Une à une, on se tait, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse de notre comportement toujours si emporté, le repentir apportant une sorte de honte, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Nous sommes condamnées à toujours voir nos visiteurs disparaitre par cette bouche blanche. [J'avoue avoir failli te demander de développer le caractère car dans ce message, tu as un peu zappé au profit d'un bout d'histoire. Mais le niveau est là, je te valide. Cependant, si tu as une idée pour ajouter quelques precision, n'hesite pas] |
| | | | Sujet: Re: Ymir | |
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