Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 À trop jouer avec le feu...

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Ulysse Wayar
*Humain*

Ulysse Wayar

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MessageSujet: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptyMar 15 Mar 2011, 17:42

_La Lune errait seule dans le ciel nocturne, veilleuse solitaire qui semblait lassée des tourments de ce bas monde. Sa timide lueur argentée était l'unique éclairage du sinistre tableau qui se déroulait au large de Lan Rei Est.
_Il faisait froid. Dans un silence funeste, une chaloupe glissait lentement sur la surface plane d'une mer endormie. A son bord brillaient les lueurs orangées de quatre lampes à huile ; elles se dédoublaient dans le miroir sombre de l'eau et juraient avec les tons noirs et bleutés de la nuit.
_Sur le frêle esquif naviguaient trois marins ; l'un d'entre eux ramait avec vigueur tandis que les deux autres étaient occupés à resserrer la corde qui emprisonnait un corps inerte aux traits jeunes. Celui-ci était ligoté avec soin, les poings liés dans le dos et les pieds solidement attachés à un sac rempli de pierres.

― Bien. On doit être assez loin.

_Le rameur lâcha ses armes et le mouvement de la chaloupe ralentit pour finalement s'arrêter dans un sur-place précaire. Les hommes se postèrent côte à côte en faisant face à la carcasse immobile. Ils la saisirent fermement et l'un d'entre eux murmura :

― A la une... à la deux... à la trois !

_Ils firent alors rouler l'homme ligoté sur le côté en manquant de faire chavirer l'embarcation. La sensation de chute tira le malheureux de sa léthargie, et son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsque son corps heurta la surface glacée de l'océan, lui coupant le souffle. Il pénétra le monde des eaux dans une grande éclaboussure, ses pieds solidement attachés au lourd poids des pierres. Il descendit à grande vitesse. La masse fit basculer son corps en position verticale et l'entraîna imperturbablement vers le fond de la mer.
_A mesure qu'il descendait, il sentait chaque centimètre carré de son corps un peu plus écrasé, compressé sous le poids croissant de l'eau. Il tenta vainement de défaire les liens qui retenaient ses mains jointes derrière son dos. Après un rapide tâtonnement, il reconnut un nœud de grappin. Ce nœud marin sert, la plupart du temps, à fixer les ancres aux lignes de mouillage des bateaux de façon définitive. Lorsqu'il est bien serré, le défaire n'est pas chose aisée, encore moins lorsqu'il sert à lier vos propres mains.

_La chute s'arrêta. Les ténèbres qui entouraient le jeune homme installaient une atmosphère angoissante. La faible lumière de la Lune se perdait à quelques mètres sous la surface et Ulysse ne distinguait rien dans ce sombre univers Il était comme perdu dans le vide total, privé de sens et d'oxygène. Il estima la profondeur à laquelle il se trouvait à une vingtaine de mètre, peut-être moins ou beaucoup plus. La pression de l'eau était douloureuse ; le jeune homme avait l'impression qu'un étau lui écrasait la tête en s'enfonçant jusqu'à la membrane de ses tympans. L'air lui manqua et il commença à suffoquer, réfléchissant à toute vitesse, cherchant un moyen de quitter ce cauchemar. Dans un ultime effort il gesticula en essayant de desserrer les anneaux de corde qui le maintenait raide. Puis il se résigna. Sa réserve d'air s'épuisait et l'eau qui contractait ses poumons le forçait presque à l'expiration continue. C'en était terminé pour lui. Il attendit, le cœur battant et les yeux mi-clos, que la mort vienne le prendre.

_La mort...

_Ulysse avait peur de la mort ; depuis toujours, c'était sa plus grande crainte. Enfant, il était terrorisé par le moindre danger. Mais il avait appris avec l'âge à comprendre et surmonter cette peur. Face à un adversaire, le meilleur moyen de ne pas mourir, ce n'est pas la fuite mais la victoire. La rage de vaincre animait le jeune homme quand il s'était engagé dans l'armée marine ; il redoutait tant son plus grand ennemi qu'il avait besoin de gagner, toujours gagner. N'avoir aucune faiblesse. C'est grâce à cette force de volonté qu'il avait gravi rapidement les échelons de la hiérarchie militaire. En combat singulier comme aux rennes d'une armée, il se devait d'être invincible.
_Puis, alors que ses responsabilités grandissaient, sa crainte de la mort était devenue plus universelle. Il ne supportait pas de voir tomber l'un de ses hommes et prenait personnellement soin de rapporter chaque corps auprès de sa famille. Il avait assisté à tous les enterrements. Il avait toujours prononcé quelques mots pour rendre hommage au défunt et vanter son honneur.
_Bon orateur, il avait inculqué les valeurs qui étaient les siennes aux soldats qu'il commandait. Il leur avait démontré que surmonter sa peur est indispensable pour assurer la victoire. C'est le premier pas à faire, disait-il, et le plus difficile. Certains prétendaient qu'une aura émanait de l'armée d'Ulysse Wayar, une sorte d'énergie solidaire qui connectait les guerriers entre eux et les rendait plus forts et plus courageux.
_Le jeune amiral n'avait jamais revendiqué la paix. Il pensait que la violence était un besoin naturel de l'être humain et de beaucoup de créatures de l'archipel. Ce n'était pas dans l'essence de l'homme d'être pacifique, c'est pourquoi il fallait qu'il se batte. Pour extérioriser une colère et une tristesse intérieures, en tant qu'individu et en tant qu'espèce.
_Mais surtout, il n'avait jamais envoyé son armée à la mort. Faisant fi des ordres aveugles qu'il recevait de vieux arrogants en robe qui ne quittaient leurs appartements luxueux que pour visiter les bordels de Reilor, il avait toujours appliqué sa propre stratégie, renonçant parfois à des batailles suicidaires ou changeant parfois d'objectif. Il privilégiait la psychologie, la tactique, la furtivité aux attaques de masse désordonnées. Il n'avait ainsi jamais perdu de bataille et les pertes de ses armées était bien en dessous de celles de ses congénères.
Mais au lieu d'inspirer la confiance et l'admiration auprès de ses supérieurs, le jeune Ulysse Wayar dérangeait. Sa trop grande autonomie et son mépris pour l'autorité faisait peur aux dirigeants qui éveillaient des soupçons paranoïaques au sein du gouvernement. On racontait en haut-lieu qu'il voulait renverser le pouvoir et s'auto-proclamer roi de Lan Rei Est.
_Cette rumeur absurde était parvenue aux oreilles d'Ulysse qui, par excès de prétention, s'était estimé indispensable à l'armée des hommes et avait refusé de faire profil bas, persuadé qu'on n'oserait jamais le démettre de ses fonctions. Il avait même redoublé d'insolence en renvoyant tous ses hommes dans leur foyer à la veille d'un grand départ pour une mission d'invasion du territoire anubite, posant un lapin à la deuxième moitié de l'armée qui avait du abandonner l'idée de partir en sous-nombre. Ce fut l'étincelle qui mit le feu aux poudres.
On l'avait surpris en pleine de nuit dans l'auberge où il séjournait. Il s'était réveillé à temps pour arrêter le poignard qui était sur le point de s'enfoncer dans sa chair. Les deux hommes qui étaient venus mettre lâchement fin à ses jours étaient des militaires, que le jeune amiral avait reconnus à leurs vêtements. Une lutte s'était engagée à l'issue de laquelle les assassins tombèrent morts et ensanglantés. Ulysse avait ensuite quitté sa chambre dans la nuit, comprenant que le gouvernement en voulait à sa vie.
_La Cour avait le pouvoir et n'écoutait que sa loi, mais le peuple, lui, savait. Tous les hommes qui avaient combattu sous le commandement d'Ulysse Wayar avaient vanté son courage et sa stratégie à leurs familles. Le jeune homme avait donc pu sans problème compter sur l'hospitalité des paysans. Pour un temps, du moins, car rapidement, l'Etat publia un arrêté qui stipulait que quiconque venant en aide au fugitif assassin et déserteur Ulysse Wayar était passible de la peine capitale. Des inspections surprises étaient pratiquées, parfois au beau milieu de la nuit. On encourageait et récompensait tout témoin pouvant fournir des informations utiles à sa capture. Le jeune homme qui changeait régulièrement de foyer avait de plus en plus de mal à trouver une famille qui veuille bien l'héberger. Et puis finalement, un pauvre homme d'un petit village au sud-est de Lan Rei l'avait dénoncé pour toucher la prime offerte, y voyant un moyen de soigner sa femme malade. Une nouvelle fois, on l'avait pris dans son sommeil, mais avec plus de soin. On l'avait assommé, ligoté et emmené dans la chaloupe qui devait à présent retourner vers la côte Est de Lan Rei, abandonnant à son sort l'ex-amiral de l'armée royale.

_Le Pouvoir avait le dernier mot. Ulysse avait été fou de le sous-estimer. Qu'une telle décision soit prise, cela signifiait beaucoup de choses qui confirmaient les soupçons du jeune homme. Le système était pourri, gangréné jusqu'à la moelle. Le Roi n'était même plus le maître de son royaume.
_Mais tout cela n'était plus le problème de l'ancien chef de guerre allait bientôt rejoindre un nouveau monde. En fin de compte, la mort est peut-être un apaisement, une libération.
_Ulysse ferma totalement les yeux et cessa de bouger. Il se sentait partir pour de bon.
_Mourir.
_Finalement, cela semblait presque agréable...
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptyMer 16 Mar 2011, 22:07

Il serpentait au sol, lentement... Ses bras ballants laissaient glisser leurs doigts sur le sol sableu en de longues volutes de poussières. Ses cheveux flottaient derrière lui comme de longues algues grisâtres s'enroulant autour de son aileron dorsal. Il avançait lentement...Comme toujours...Inlassable vieille machine...

L'obscurité l'entourait... C'était doux...Réconfortant... Il avait l'impression d'être dans les profondeurs bien que la pression de l'eau sur lui disait le contraire... Il ne savait pas pourquoi il se calmait dans le noir. L'obscurité avait été le théâtre de toutes ses peines, de toutes les morts et de tous ses massacres. Mais, la nuit ne lui renvoyait pas ces souvenirs-là, rien, alors que de jour les souvenirs passaient souvent le voile opaque qui recouvrait son esprit... Là, il se laissait allez dans une douce torpeur... Aucun son ne parvenait à ses oreilles, un brouillard recouvrait ses sens et il ne voyait pas ce que ses yeux semi-ouvert voyaient. Le triton n'avait pas à s'inquiéter, ses instincts répondaient encore vivement à la moindre menace...

Il ne savait pas depuis combien de temps il avait sauvé la petite Isilwen des eaux. Surement pas trop longtemps à en juger les craquements de son corps. Ensuite, il ne lui était pas arrivé grand-choses bien qu'il est pris plus souvent conscience de ce qui l'entourait par rapport à son habitude. Le Vieillard continuait toujours sa route sans but, sans arrivée. Il était toujours en vie avec une espérance de vie dépassée, certain pourrait même se demander s'il n'avait pas un quelconque fait à accomplir avant de mourir tant il survivait de rien...

Arhid nageait et...il avait un peu faim...

Ses yeux délavés s'ouvrirent doucement quand un obstacle vint s'imposer à sa vision. Une masse sombre très fine en bas, épaisse en haut se trouvait sur sa trajectoire. La silhouette était étrange, qu'est-ce que c'était ? Ca lui était vaguement familier, comme s'il avait déjà assisté à ce genre de scène, mais son esprit était encore trop embrumé pour tout comprendre...mais son odorat lui, sentait tout... Une odeur se déplaçait dans l'eau, une odeur humaine... Il fronça un peu les sourcils et il compriT. Encore un corps balançait à la mer... Pas depuis longtemps à en juger ses narines...

Il s'approcha lentement sa queue courbée pivoter. Sa colonne protestât avec de petites décharges de douleurs fassent à la position. C'était instinctif, une réaction de prédateur qu'il tenait de sa partie animale... Le requin tourna autour du corps... Il avait faim... Alors... Il refermât ses doigts comme une vieille pince sur le manche du couteau qui pendait à sa taille...De la nourriture... Une inquiétante flamme brillait dans ses yeux morts, sa vieille folie jubilait à l'idée de gouter à nouveau à la chaire humaine...
Mais quelques choses le stoppa, un son...un son qui provenait du corps... Boum...Boum...

Un éclair de douleur traversa son esprit et tous les sons l'agressèrent brusquement. Il gronda douloureusement en prenant pleine nageoire dans l'océan. Son esprit se fit plus clair et il passa au-dessus de sa faim primitive. L'homme...l'homme était encore vivant...en train de se noyer, mais vivant...

Sans trop savoir pourquoi il se laissât couler. Il lui fallut deux tentatives avant de réussir à se saisir de la corde qui maintenait le corps et d'un coup étonnamment adroit il trancha le lien. Une brulante douleur remontât du bout de son doigt jusqu'à sa nuque face au geste soudain. N'y prêtant guère attention, trop habitué aux douleurs de son corps, Arhid se saisit des bras du mourant et actionnant sa longue queue rouillée il remontât à la surface...C'était difficile pour son vieux corps et l'homme était plus lourd que la petite Isilwen...

Ils atteignirent la surface et le triton eut bien du mal à trouver un moyen de maintenir l'humain à la surface. Ses bras craquaient et tremblaient sous l'effort. Comme aux rares fois où il sauvait un naufragé il enfonça sans cérémonie ses doigts dans la gorge de l'individu pour lui faire cracher l'eau... Quand le corps fut secoué par ce qu'il avait provoqué, il retira ses doigts précipitamment pour tenter de retenir le corps qui avait tendance à plonger à nouveau... Il avait l'impression que les chevilles et les poignets étaient liés, mais pour l'instant il ne pouvait pas les libérer...Alors, il fallait déjà voir, si l'homme reprenait conscience...sinon il le laisserait couler... Le triton ne savait pas encore pourquoi il tentait de sauver cet humain...

Il avait comme une impression de déjà vu...
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Ulysse Wayar
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MessageSujet: Re: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptyDim 20 Mar 2011, 05:28

_Ulysse sentit l'eau s'engouffrer dans sa bouche entre-ouverte au moment où il perdit connaissance. Sa volonté de vivre et sa peur de mourir l'avaient quitté et il lui sembla partir avec un sentiment de béatitude sur le cœur. Et puis la maigre, très maigre, lueur bleue qui venait de la surface disparut et ce fut le noir total. Néant.

_Plongé dans une phase de semi-rêve, le jeune homme se sentit alors monter. Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on meurt : on quitte son corps et on s'envole. Il se sentit libéré de son enveloppe charnelle et avait l'impression de se dilater au fur et à mesure qu'il montait vers les cieux. Puis son visage entra en contact avec une dimension supérieure, où il stoppa sa montée.

_Soudain, quelque chose rentra brusquement dans sa gorge et manqua de l'étouffer.

_Ulysse eut un violent sursaut qui lui ouvrit les yeux. Il cracha une importante quantité d'eau et fut secoué d'une toux violente. Reprenant conscience, il pris une grande bouffée d'air et commença à agiter ses membres pour rester à la surface. Son cœur se mit à tambouriner dans sa cage thoracique, lui arrachant une douleur aiguë à chaque battement. Après une légère phase de panique, il ressentit un intense soulagement : il avait bien failli mourir cette fois-ci.

_Le jeune homme était gelé. Il ne pouvait réprimer des tremblements et des claquements de dents accompagnés de longues inspirations. Il n'avait jamais autant savouré son oxygène.

_Puis il se rendit compte qu'il n'était pas seul. Une créature se tenait à côté de lui. Son sauveur. En se retournant il put observer les traits d'un visage fin et jeune – du moins en apparence car il inspirait une profonde décrépitude. Ses yeux ternes dévoilaient une imperceptible couleur bleue-verte à la lumière de la Lune et ses cheveux longs semblaient tirer vers le gris. La première pensée qui vint à l'esprit du jeune homme, avant même de vouloir connaître la nature de cette créature, c'était que cet être était triste. Après un silence étrange, Ulysse ouvrit ses lèvres glacées et murmura d'une voix tremblante et enrouée :

_― M-merci...

_Cette reconnaissance était plus que sincère. Rien n'aurait obligé la créature à ne pas le laisser pour mort et pourtant elle avait pris la peine de lui venir en aide, lui, homme. Race méprisée et insignifiante aux yeux de beaucoup de monde.

_Si cette créature avait pu descendre aussi loin sous la surface de la mer, cela n'était sûrement pas un homme ou un elfe. Un triton, peut-être ? Un examen de la partie sous-marin du corps de son sauveur l'aurait renseigné davantage mais la noirceur de l'eau ne le permettait pas ; et Ulysse aurait au reste trouvé cela bien impoli. Le jeune homme n'avait pour ainsi dire jamais parlé à une sirène. Il en avait parfois aperçues lors de ses navigations mais n'y avait jamais été confronté. Aussi ne connaissait-il pas les manières et attitudes qu'il fallait observer à leur égard. Ce triton – s'il s'agissait bien là d'un triton – imposait un certain respect ; Ulysse ne trouvait pas les mots pour lui adresser la parole. Gagnant du temps, il guetta les alentours à la recherche d'un objet qui aurait pu lui servir de bouée mais l'étendue marine était déserte. Il continua donc à battre des pieds et des mains et se redonna un peu de contenance.

_― Vous faites ça souvent, sauver des vies ? fit-il pour briser le silence.

Encore pardon pour ce RP abyssal...
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptyVen 15 Avr 2011, 20:43

Arhid, à travers ses yeux entre-ouverts, fixait la créature terrestre qui tentait péniblement de prendre conscience de son environnement. Encore une fois, il avait sauvé un de ces êtres… Pourquoi ? Il ne se comprenait pas vraiment. Pourquoi utilisait-il les vieilles forces de son corps pour sauver de tels êtres ? Pourquoi son esprit flou décidait sans réfléchir de sauver un être ?
Même avant, avant les morts et la folie, il se moquait de ces cadavres. Mais là, il les sauvait. Pourquoi ? Isilwen, son évanescence dans l’eau avait attiré son regard. Elle était innocente, enfant. Oui, il sauvait les enfants, mais…Cet homme, cet humain, pourquoi l’avait-il sauvé ? Peut-être était-il un meurtrier, un voleur, un violeur. Cet homme…On l’avait jeté à l’eau pieds et mains liés. On avait voulut le tuer. L’abattre…mais… Les êtres de la terre ne se tuaient pas en se jetant à l’eau, à part chez quelques pirates. Si on avait jeté cet homme ainsi, c’était pour faire disparaître toute trace de lui sans se salir les mains. Pourquoi ?

Ha… C’était pénible pour lui toutes ces pensées, toutes ces réflexions. Son esprit était encore embrumé…

Cet homme…

Ses paupières se soulevèrent un peu plus quand un mot lui fut offert. Un merci tremblant et sincère… Oui c’était sincère. Il le sentait. Cette homme tremblant et frigorifié, plus il le regardait moins il lui paraissait mauvais. Il avait l’air assez jeune bien qu’il se sentait incapable d’évaluer son âge. Il n’était pas fort et musculeux comme les hommes qu’il rencontrait en mer…ou plutôt qu’il avait tué en mer. Mais, alors qu’il venait de frôler la mort il avait encore la force de se tenir hors de l’eau. Cet homme, il ne devait pas être n’importe qui.

La vieille créature laissât doucement remonté son corps à l’horizontale. L’homme n’avait pas besoin de lui pour rester droit, alors ça ne servait à rien de tirer sur ses muscles trop usés.
L’homme regardait autour de lui, cherchant quelque chose des yeux. Arhid ne parlait toujours pas. Il continuait de fixer l’être de la terre. Il n’avait pas vraiment envie de parler. Ouvrir la bouche, jouait de ses cordes vocales qui autrefois produisait un son si magnifique, lui paraissait bien trop épuisant…et douloureux… Il se demandait aussi, que faire de cet homme ?

Il pencha légèrement la tête face à la question, assez amusé…


- Non…

Sa voix était roque, brisée, mais les vieux accents de son chant tentateur continuaient d’y résonner.

- L’eau….Les êtres de la terre y coulent et y disparaissent...…Ils n'y ont pas leur place...En elle et sur elle...

Sa voix était basse, à peine perceptible sous la houle de l’eau, ils ne s’adressaient pas vraiment à l’homme, à personne… Ce n'était peut-être même pas compréhensible tant sa voix était abimée... Il reprit plus haut, s'adressant pleinement à l'homme...

- Je ne sais pourquoi je vous ais sauvé…

Le triton racla sa gorge douloureuse. Ses yeux délavés s’était rivé sur l’être en se questionnant…
Il fronça légèrement les sourcils en sentant quelque chose d’étrange. Son instinct s’agitait… Quelque chose n’allait pas. L’air était étrange, l’eau bougeait trop… Pourtant la Lune était bel et bien visible.
Son corps pivotât lentement, un léger clapotis se fit entendre dû à son aileron et au bout de sa longue queue qui perçaient les flots…


- Une tempête arrive… Elle est bientôt là... Accrochez-vous à moi.


(hj: Je suis désolé pour ce retard et pour ce message trop court T_T J'arrive pas à me remettre dans le bain....)



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Ulysse Wayar
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MessageSujet: Re: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptySam 09 Juil 2011, 20:08

Aha, c'est le comble pour un poisson. ^^'
Bon. Là j'abuse quand même, j'suis vraiment désolé... La machine était en panne mais on dirait que c'est reparti.


― Non...

_Le triton paraissait encore plus âgé lorsqu'il parlait. Il murmura une phrase avec lassitude à laquelle Ulysse ne préféra pas répondre. L'indolence du vieil homme des eaux donnait l'impression qu'il sortait d'un sommeil de plomb. C'était peut-être le cas, pensa le jeune homme. La vie n'est peut être qu'un long et vaste rêve. Si les hommes ne vivent pas assez longtemps pour s'en réveiller, le triton avait peut-être fini par ouvrir ses yeux. Alors le monde aurait perdu ses couleurs et son parfum.

― Je ne sais pas pourquoi je vous ai sauvé, lui avoua le triton.

_Si Ulysse avait eu plus de contenance, il aurait sans doute évoqué son charme naturel, mais l'être marin n'inspirait pas vraiment le ton de la plaisanterie. Il dégageait cette aura grave et apathique qui, en fait, faisait plutôt déprimer. Ulysse se sentait presque gêné d'avoir usé du temps de son sauveur, même s'il paraissait évident que celui-ci en avait beaucoup trop à tuer. Le jeune homme chercha quelque chose à dire mais comme rien ne lui venait il se contenta de rester muet. Finalement c'est le triton qui reprit la parole :

― Une tempête arrive... Elle est bientôt là... Accrochez-vous à moi.

_Il n'eut pas à le dire deux fois. Rien a priori ne laissait croire que l'eau allait s'agiter. Ulysse avait pourtant du sang de marin dans les veines et était assez bon pour prévoir les tempêtes. Il ne put s'empêcher de penser qu'une sirène valait bien trois loups de mer et qu'elles pourraient trouver une place de choix dans un équipage. Chassant cette pensée absurde, il passa un bras par dessus l'épaule du triton et l'autre autour de sa taille afin de se maintenir derrière lui.

_Il allait probablement le ramener sur la terre d'où il venait. Cependant, Lan Rei était devenu un endroit à éviter. Ulysse voulait profiter de cette mise à mort échouée pour se faire oublier. Oh, il reviendrait un jour, c'était une certitude. Il avait trop de fierté pour baisser les bras face au système corrompu de sa race en crise. Il reviendrait. Et puisque l'on craignait qu'il pervertisse la pensée du peuple, c'est ce qu'il ferait. Une belle et glorieuse révolution.

― Je ne suis pas certain de vouloir retourner à Lan Rei, déclara-t-il.

_Il regretta presque aussitôt d'avoir dit cela. C'était vraiment ingrat. La terre la plus proche après Lan Rei était sans conteste celle d'Aiklando et Rosyel était à une distance déraisonnable. Non, il aurait vraiment du la boucler. Surtout en présence d'un être qui semblait si méprisant envers les hommes.

― Je voulais dire... faîtes de moi ce que vous voulez.

_Bon, okay. Tais-toi maintenant.
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MessageSujet: Re: À trop jouer avec le feu...   À trop jouer avec le feu... EmptyVen 02 Sep 2011, 19:10

(Oh malheur j’ai un horrible retard aussi T_T… J’ai énormément galéré pour écrire le petit passage de la tempête…au final j’ai fait un petit truc assez bidon car sinon on en aurait été encore là dans un mois !)



Arhid jetât un coup d’œil par-dessus son épaule, ses yeux bleus observant quelques instants son nouveau passager. La curiosité venait titiller son esprit flou.

- Avec la tempête qui arrive on ira où on pourra…après on verra…

La tempête fut là en quelques instants. Les vagues s’élevèrent hautes et violentes. Le vent vint mêler à la pluie l’eau salée de la mer. Tout ne fut plus que grondement et rugissement de l’océan… On aurait dit que deux monstres des profondeurs étaient venus s’affronter à la surface dans un long et terrible combat.
L’adrénaline se rependit comme le plus rapide des poisons dans le corps du vieillard. Les engrenages rouillées grincèrent et cahotèrent avant de reprendre leurs places pour s’élancer dans une cacophonie où les muscles oublier leur faiblesse. La force et la dextérité reprirent leurs droits bien qu’en bien plus faible par rapport à sa jeunesse.
Le triton glissa sur les eaux déchainées avec toute l’expérience des tempêtes qu’il avait accumulées en six cent ans. Les courants, les fracas, il savait comment s’en sortir… Mais à cause du corps qui s’accrochait au sien, le privant ainsi de sa forme fuselée de squale, la fatigue se fit vite sentir. Certains muscles lâchèrent, des crampes bloquèrent ses mouvements…mais il ne fit que serrer les dents. Son esprit était centré que sur une seule chose et pour une fois depuis deux cens ans, il se sentait vivant !

Une énorme masse noire apparut subitement de derrière une vague, morceau d’un navire qui n’avais pas survécut aux assauts de la violente tempête. N’écoutant que son instinct il plongeât, entrainant avec lui son fardeau. Les débris du navire n’étaient pas très profond, sans se faire entraîner par la force des courants il réussit à ressortir de l’eau de l’autre coté, mais… tout les autres morceaux du navire apparurent et vieux triton le sut immédiatement. Il ne pourra pas tous les éviter…



~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~



Une matière rugueuse appuyait douloureusement sur son corps. Son poids lui coupait le souffle déjà très douloureux. Ses yeux s’ouvrirent avec difficultés… Il était dans la pénombre, bien que de nombreuses raies de lumière l’atteignaient. Le son de la mer lui parvenait. Le long roulis des vagues sur la plage lui parvenait très distinctement. Cela tirait lentement des souvenirs de son esprit embrumé… les vagues…elles avaient la même mélodie que celle du lagon où il avait vécu avec Orick...Orick… Le triton ferma brutalement ses yeux. Orick… Même après trois cent ans, il ne supportait pas d’y repenser. La petite flamme de folie qui brulait encore en lui s’agitait alors bien trop… Puis il réalisa subitement : s’il entendait le genre de roulis, cela voulez dire qu’il n’était plus dans l’eau.

Le triton tentât de se concentrer sur son corps. Chose bien difficile quand toute ses chairs lui paraissaient en fusions… Néanmoins, il réussit à percevoir une différence au niveau de sa nageoire caudale. Le soleil la brulait… Hum… Elle devait être à l’extérieur. Il fronça les sourcils, tentant de comprend où il était…
Avec difficulté, il déplaça son visage le tournant vers le ciel. Sa nuque craqua à trois reprises, ce fut douloureux, mais son cou se fit immédiatement plus souple. Il fronça les sourcils quand un rayon de lumière vint frapper ses yeux secs. Il était coincé…sous un tas de planches ?!
C’était ça oui. Il se retrouvait écrasé sous un morceau du navire qui les avait percutés lors de la tempête. Mince…et l’humain ? Il se surprit à s’inquiéter de son sort, mais bien vite sa propre situation lui fut plus importante. Arhid tentât d’arquer son corps pour se dégager, mais la violente douleur qui explosa dans son esprit le sonna quelques instants…
La respiration précipitée et sifflante, le vieillard tentât péniblement de reprendre pied dans la réalité. Il n’avait pas la force de bouger, ni de crier. De toute manière les êtres de la surface étaient remplit de préjugés. En ne voyant que sa queue de requin à l’extérieur aucun ne viendrait lui porter secours. Il soupira faiblement… Récemment des marins avaient bien tenté de le rejeter à la mer sans ménagement alors qu’il se trouvait juste sur un ponton (les pécheurs à la base voulaient se débarrasser de lui plus radicalement, mais ils n’avaient pas voulu faire peur au petit soleil), alors cela l’étonnerait que l’on vienne à son secours.

Un gémissement de douleur passa ses lèvres. Son corps s’était mit à trembler… Mais l’esprit d’Arhid au lieu de s’effacer devenait plus présent. Une étrange rage s’élevait en lui. Il était coincé ici ! Il était offert à la morsure du soleil et à une mort lente et douloureuse s’il ne se dégageait pas. Hors de question de finir ainsi ! Il n’avait pas vécu une vie aussi sanglante que placide pour finir mort sous un tas de planches ! Sa colère passée revint brutalement. Elle réveilla la puissance mortelle de ses bras qui avaient tués bon nombres de marins. Ses mains se saisirent d’une planche et la repoussa d’un seul et violent mouvement. Le bois vola plusieurs mètres plus loin s’écrasant sur le sable dans une envolé de poussière.
Des craquements résonnèrent, les autres planches qui étaient maintenue par celle qu’il venait de retirer chutèrent avant d’à nouveau se coincer au dessus du corps inerte du triton.

La respiration d’Arhid sifflait. Son bras à nouveau sans force pendait à l’extérieur… Son coup de colère était déjà partit laissant son corps ressentir les douleurs qui en résultaient…



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