"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] | |
| Auteur | Message |
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Invité
| Sujet: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Mar 17 Nov 2009, 03:25 | |
| 0.1 // The Second « Hey ! »
« Debout !!! »
Des voix, partout, du bruit, de la lumière plein les yeux, la douleur, tout était noir, puis le silence...
« Réveille-toi imbécile !!! »
Tyril émit un grognement de protestation, ouvrit les yeux, baîlla, et entreprit de se débarasser de l'épaisse et confortable couverture grenat dans laquelle il somnolait. Il se redressa et se mit en tailleur sur lit tout en se frottant les paupières avec un soupir de satisfaction, ignorant les provocations et les railleries qui résonnaient dans la pièce.
« De toute façon tu rêves idiot ! Il y a 5 minutes t'étais encore enchaîné sur cette foutue table j'te rapelle ! Tu sais très bien que ton véritable réveil sera beaucoup plus douloureux. Donc pas la peine de simuler, pigé crétin ?! »
Maintenant définitivement réveillé, et de nettement plus mauvaise humeur, Tyril regarda d'un oeil sombre l'homme à l'apparence horriblement familière qui se dressait debout devant lui, au milieu d'un large miroir oval cerclé d'or.
Son regard croisa les prunelles ambrées du jeune homme. Sa chevelure mi-longue luisait d'un éclat cuivré, de fines mèches couleur de bronze tombaient sur son visage dont les traits fins étaient crispés dans un étrange mélange de moquerie et de colère. Puis, ses lèvres se fendirent en un demi-sourire dédaingeux et hautain dont le seul but était la provocation. Cela il le savait bien, car, aussi fou que cela puisse paraître, c'était lui-même qui le regardait ainsi...
Ses propres iris dorés s'écarquillèrent d'eux-même lorsque il regarda plus attentivement autour de lui. Toujours niché dans les couvertures rouges, devant lui se dressait une pièce donc le les murs et le sol était d'un marbre pourpre. Sur sa gauche, une lourde porte de chêne surmontée d'un battant de bronze couvert de rubis était entrouverte, laissant filtrer à l'interieur de la chambre un cuisant rayon lumineux, scindant la pièce en deux. Cependant, cette aveuglante lueur blanche qui surgissait de cette espace ne lui inspirait pas confiance. Il dirigea son regard sur la droite, un magnifique arc de lumière flamboyant émanait de la fenêtre à double battant sertie d'arabesques d'argent, plongeant l'endroit où il se trouvait dans une chaleur protectrice...
« On est bien là, non ? »
Tyril grimaça, toute la féerie, toute la magie de cette pièce venait de voler en éclat, brisée par le rire cristallin du Tyril du Miroir, confortablement installé dans un fauteuil de cuir sombre. Toute traçe d'animosité envolée, son second-lui s'exclama d'un air goguenard, une lueur malicieuse dans ses yeux ambrés :
« Qu'est-ce que t'attend ? Tu veux que Rosa vienne et que tu l'enfourches comme tu l'a fais tant de fois ? Avoue qu'elle était... - Hééaïïe ! Mais t'es taré ou quoi ?! Oublie pas... que c'est toi que tu... Stop ! Attend... ! Ouch... »
Tyril jura bruyamment tandis qu'il se relevait. Dans sa colère, il s'était encoublé les pieds dans les couvertures et était maintenant étalé de tout son long sur le sol de marbre pourpre, à quelque centimètres du miroir. Il articula tandis qu'il tentait de se dépêtrer des épais draps de grenat :
« Imbécile ! Si tu... enfin je... foutue couverture... ! Aïe ! Bordel de... ! Pigé abruti !!? »
Il plongea ses yeux dans ceux de son reflet, et contempla un instant son propre visage indigné, sa chemise de laine blanche froissée et déchirée, laissant entre-apercevoir un corps pâle à l'apparence svelte et légère, mais aux muscles puissants. Il scruta dans la glace sa propre expression stupéfaite, puis éclata de rire. Il devait vraiment être mort pour que lui-même se mette à se rebeller contre sa propre identité. Heureusement, ce n'était plus vraiment le cas !
Et il s'étala à nouveau dans les épais draps couleur sang, continuant à rire à gorge déployée. Il venait sans doute de faire le plus extraordinaire rêve qu'il n'ait jamais fait, et il ne se souviendrait de rien un fois qu'il aura rejoint le monde réel ! Pourtant les Cobayes étaient connu pour ne pas rêver, on ignore comment mais leurs "superviseurs" comme on les appelaient, avaient découvert un moyen pour leur bloquer l'accès au monde des songes, et là, pourtant... Il rêvait pour la première fois depuis 25 ans ! Il rêvait !!!
« Tu ne rêves pas, et tu ne rêveras jamais. »
Médusé, sous le choc, Tyril se retourna et contempla le Tyril du Miroir qui le regardait, toujours avec ce même air excécrable mêlant éloquence, haine et pitié. Avant que le moindre mot n'ait pu franchir ses lèvres tremblante, son Second-Lui, désormais debout, ses jambes fermement campé sur le sol de marbre pourpre, fixait avec colère la source de la puissante, aveuglante, brûlante lumière blanche émanant la grande porte de chêne. Puis, sans même prendre la peine de dissimuler l'évident mépris qui faisait vibrer chacune de ses paroles, déclara :
« Juste derrière cette porte se trouve la salle d'opération dans laquelle ils ont commencé à t'implanter... un monstre. Tu es dans le coma, en profond état cataleptique, entre la vie et la mort. C'est le néant, absolument tout sauf un rêve. »
Il se figea, les yeux d'or de son double transpercèrent les siens. Même s'il s'agissait exactement des mêmes, ils paraissaient infiniment plus profonds, plus anciens, plus tranchants. Sa voix impregnée du même vibrato acéré murmura, découpant l'espace entre eux :
« Je suis Liryt Noyrehtlav... »
Ses doigts effleurèrent la surface opposée de la glace, qui commença alors à se craqueler...
« ... et nous sommes impitoyables, si tu l'oublie, je serais là pour te le rappeler... »
Le miroir se brisa, et d'innombrables épines de verre heurtèrent le sol vermeil dans déluge de cristal.
« ... il n'y aura pas d'issue, pas dans cette vie... pas dans la suivante... »
La porte se referma dans un grincement sinistre et lugubre, puis se désagrégea en millier de minsucules sphère de lumière qui se consumèrent et s'éteignirent dans la salle rougeoyante. La fenêtre sembla alors ne faire qu'un avec les parois de marbre pourpre, jusque à y disparaître. Tout était maintenant plongé dans l'obscurité...
...
Perdu dans le néant, entre la vie et la mort, noyé dans le maëlstorm de la peur, Tyril Valtheryon sentait la lame du scalpel glisser entre ses chairs...
Dernière édition par Tyril Valtheryon le Ven 11 Déc 2009, 04:25, édité 17 fois |
| | | =Aïkologue=
Nombre de messages : 2326 Localisation : Lan Rei Ouest Métier/Fonction : Conteuse // Floodeuse Ceinture Orange // Juré du Tournoi
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Lun 23 Nov 2009, 00:57 | |
| xD D'accord mon petit, tu t'en sors bien avec ton coup de "hop tout disparait. Voilà ta réponse, au boulot pour la suite Tapi dans mon antre, je regarde cet être se disputer avec son reflet, comme dans une pièce de théâtre aux allures un peu glauque. C’est moi qui aurait du être en face de lui, et non cet étrange double… Me voilà donc privé de mon rôle ? Pas question c’est moi le maître du jeu. Je m’immisce derrière le reflet de l’homme aux yeux d’ambre, toujours invisible, en pleine réflexion : comment entrer en scène ? Jamais encore je n’avais été confronté à pareil cas. Se faire voler la vedette n’est pas chose commune pour Le Gardien de la Salle Rouge… Mais alors que le jeune homme et son double discutaient, l’acte semblait toucher à sa fin, et, me privant de mes effets dramatiques, la glace se fendit en mille fissures avant d’exploser, dissipant l’illusion aux yeux de mon prisonnier. Qu’à cela ne tienne, l’explosion elle-même n’était qu’illusion, et je ne me démonte pas. A mon tour d’entrer en scène. Sans un son le miroir redevint ce qu’il était, une surface plane et réfléchissante, et j’apparais reflet fidèle. Les murs de la salle virent au rouge sang, et commencent à dégouliner lentement, tandis que dans ma main apparait enfin La Clef. Toujours dans ma glace, je suis un peu plus que son reflet désormais, j'agis à ma guise. Et ses yeux d’ambre laissent la place à mes pupilles rouges, à l’image du reste de l’endroit. Mes yeux s'agrandissent et la folie rit sur les lèvres que je lui ai empruntées. Je saisis la clé comme un poignard que je tiendrais à deux mains, la lame tournée vers ma poitrine de double. Et je me martèle de coups. La clé s'enfonce pour créer des plaies, des serrures. Mes gestes sont rapides, mon visage fou. Je jubile. J'espère qu'il ne manque rien de la scène. Son reflet est son assassin et d'une certaine manière, je suis sûr qu'il aime ça. Je le libère. Soudain, percé de toute part, je m'arrête. Je tourne la clé vers lui, elle est levée au dessus de ma tête. Dans un mouvement théâtral, je l'abats comme pour le clouer à son tour. Mon bras n'atteint que la glace que je viens d'éclater en milliers d'étoiles de verre. C’est la fin, je m'écroule dans les éclats, il peut fuir par le passage noir qui est apparu derrière le miroir. |
| | | Invité
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Mar 24 Nov 2009, 01:14 | |
| ...
Tout chez cet homme n'était que confiance, une confiance absolue en sa force, la confiance inexorable d'un homme dont même la plus infime partie de son être ne pouvait ne serait-ce qu'envisager qu'il perde. Un rictus melant arrogance et éloquence se peignit sur son visage. Oui, c'était évident, celui qui gagnera...
« ... c'est moi ! »
0.2 // The Third
21 Minutes, 42 secondes et 17 centièmes plus tôt...
« Li... Liryt ? C'est t... ? N-Non... ! »
Devant lui, dans la pénombre de la pièce, le miroir s'était reformé. Les éclats de verre le formant avaient fondu, transformés en cristaux liquides. Puis s'étaient rassemblés, rematerialisant ainsi la surface sans défaut, parfaite, de la glace. Et maintenant, même si ce reflet réincarné leur était exactement semblable, il savait au fond de lui qu'il n'était ni lui ni Liryt. Tentant de garder son sang froid, il articula d'une voix hésitante à l'adresse du troisième "lui" :
« T-Tu n'es pas Liryt. Qui es-tu donc...[size=15] répond ! »
Comme toute réponse, seul un rire sourd avec un note de démence résonna dans la pièce à travers le miroir cerclé d'or. Le regard de Tyril croisa celui de son reflet, un frisson le parcourut tandis que ses iris ambrés s'écarquillèrent de stupeur, captivé par les nuances vermeilles qui scintillaient dans les prunelles rouges de son double. Puis tout se passa alors très lentement, comme au ralenti...
La créature aux yeux rouges tenait une clef, qu'elle brandit avec fougue. Alerté par ce brusque mouvement, tout les sens de Tyril prirent feu. Il voyait chaque détails avec une précision anormale, se ramassa sur lui-même, et franchi la moitié de la piece pourpre d'un seul bond arrière exercé un nombre incalculable de fois lors de ses entraînements quotidiens. Enfin le temps reprit son court normal, et le jeune homme marmonna soudain, en proie au doute :
« Seulement ? Je saute nettement plus loin normalement, pourquoi est-ce que je me sens si fai... »
Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longuement sur la question, deux choses se passèrent alors simultanément. Il venait de remarquer que les murs avaient pris une teinte rouge vif, dont un épais liquide de couleur similaire suintait. Devant lui, de l'autre côté du miroir, son troisème "lui" se martelait le corps à l'aide de la clef avec une lueur malfaisante dans les yeux. Et, avant de n'avoir pu amorcer un mouvement dont il ignorait le but, le monstre-reflet écrasa la clef sur l'autre face de la glace, qui se pulverisa...
A moitié sonné et chancelant, Tyril se releva et bouche-bée, contempla la scène. Devant lui, comme il y a un instant auparavant, les débris du miroir recouvraient le sol d'éclats cristallins. Le même liquide pourpre qui dégouinait des parois de marbre sang sinuait entre les ravages produits par l'explosion. Plus une seule trace de ce nouveau double, plus aucune. Maintenant, à la place de là ou se trouvait le miroir, désormais intégralement détruit, se dressait un trou béant, sombre, abyssal... Comme une plaie déchirant la dimension isolée de cette pièce sanguinolante. Alors, armé de son plus grand courage, sachant que si il n'avançait pas il serait submergé par cette folie sanguine, s'engouffra dans l'antre ténébreuse...
...
Il errait dans cette caverne depuis un temps qui lui semblait être une éternité. Les voix semblaient s'être tues. Il sentait une goutte de sueur perler, puis glisser le long de sa tempe. Confronté à cette obscurité infinie, ses sens lui semblaient plus aiguisés que jamais, prêt à prendre sur le vif le moindre mouvement, à déchiqueter le moindre bruissement... pourtant il n'entendais plus rien. Absolument Rien. Etait-il enfin en paix ? Etait-il... mort ? Pourtant ce n'était pas là le repos éternel, c'était tout sauf reposant !
« Retourne ça comme tu veux, tu sais que tu as tort ... »
« Ok j'ai une idée, tu va te contenter de la fermer et ... »
« ... de retourner d'où je viens, je te connais par coeur, donc inutile de ... »
« Parfait tu as compris ! Maintenant tu vas... te taire. »
« Tu as bien fait de ne pas dire ce que tu pensais, c'est mal d'être grossier. »
« Ta gueule !!! »
« ... »
Tyril soupira, si cette grotte était incroyablement silencieuse (mais s'agissait-il seulement d'une grotte ?), le vacarme qui résonnait à l'interieur de sa tête commençait à l'épuiser, autant physiquement que psychologiquement. Arrivé à saturation après une nouvelle remarque assassine, et pourtant effroyablement justifiée, il hurla, seul dans le noir, l'écho de sa propre voix lui déchirant les tympans :
« Ferme ta putain de gueule ! Arrête putain ! Arrête ! Arrête ! Tais-toi à jamais, ne dis plus rien, ab-so-lu-ment plus RIEN ! »
« Force morale, c'est là ta plus grande qualité... »
« Hein ?! Qu'est-ce que tu racontes encore comme conner... »
« ... et la seule. Manque de contrôle, instinct bestial, ignorance, naïveté et enfin lâcheté. Même si ta grandeur d'âme est... Royale. Elle ne vaut plus rien noyée dans cette tourbe. »
Sous le choc, foudroyé, Tyril tomba à genou, un scintillement désespéré dans les profondeurs de ses iris dorées. C'était la vérité. La pure et simple vérité. Il y avait une grande différence entre savoir au fin fond de soit, au plus profond de sa chair, ce qui assombrissait et corrompait l'acier de son âme, et de l'entendre dire par un être extérieur à sa personnalité. C'était comme si il venait de réaliser avec un temps de retard qu'il allait mourir, que le fer meurtrier venait de le pourfendre jusque à la garde, qu'il n'était plus que l'égal que d'un mystère éventé, dont la seule et unique raison d'exister était désormais de disparaître, et qu'il allait tout, absolument tout perdre...
« Enfin pour terminer, je dirais que tu as trop tendance à discerner les bons côtés des gens au détriments de leurs mauvais. Maintenant si tu veux bien m'excuser... »
Le jeune homme aux yeux d'or sentit brusquement son esprit sombrer dans l'obscurité, prisonnier d'une force invisible. A quoi bon lutter, elle balayait sa moindre tentative de résistance avec une aisance déconcertante. Cette voix dure, froide, glaciale jouait avec lui comme le chat jouait avec la souris. Il sentit sa conscience s'éteindre doucement, puis tout lui parut étrangement insignifiant, un demi-sourire apparut sur son visage paisible tandis que son corps s'écroulait...
« Héhé... je suis vraiment... pathétique... »
Tout son être se consuma alors, tel l'astre royal dans l'embrasement du crépuscule. Il tombait, l'univers entier sembla s'inverser...
« ... !!! »
A une vitesse prodigieuse, ses pied glissèrent sur le sol obscur, assurant sa réception autant que sa garde. Chaque muscle électrifié, l'échine frémissante, son corps se rétablit avec une sychronisation parfaite dans une posture souple et soutenue. Les jambes légèrement repliées et arquées, prêtes à amorcer le moindre déplacement ou esquive. Durant ce lap de temps infime précédant la chute, ses iris ambrés découpèrent l'espace autour de lui, ne distinguant que la nuit. Il se détendit alors, son demi-sourire se muant en une simple et franche expression de mépris.
« Tsss... je sais que tu es là, montre toi. »
« Impressionnant, tu es Liryt n'est-ce pas ? Dis-moi, qu'est-ce que ça fait de n'avoir comme identité qu'une pâle copie de celle d'un homme médiocre. Qu'est-ce que ça fait de ce voir attribuer à sa naissance un nom qui n'est pas le sien, un nom dont la moindre lettre appartient à un autre ? »
Liryt éclata d'un rire lugubre et sans joie, et répliqua mentalement, transpirant le cynisme :
« Tu prétends nous connaître et pourtant tu vas jusque à ignorer qui je suis en réalité ?! Non, moi, Liryt Noyrehtlav, n'a rien à voir avec l'autre. C'est mon véritable nom, le véritable moi, je suis tout simplement enfermé dans ce corps... »
Ses prunelles dorées soudain glaciales et éffilées comme la lame d'un sabre scrutèrent un point fixe dans le néant, il asséna alors chaque mot avec force :
« Je ne suis pas Tyril. »
« ... »
Il continua, semblable à un dieu cherchant à incendier de ses yeux l'obscurité toute entière de cette antre nocturne :
« Tu oses dire être moi ?! Tu oses prétendre que je suis quelqu'un d'autre que moi-même ?! Dans ce cas, si je saigne à blanc notre bras jusque à ce qu'il prenne la couleur de l'hiver, penses-tu que je mourrais avant toi ?! »
Tout chez cet homme n'était que confiance, une confiance absolue en sa force, la confiance inexorable d'un homme dont même la plus infime partie de son être ne pouvait ne serait-ce qu'envisager qu'il perde. Le contraire était inconcevable, tout simplement... impossible. Un rictus melant arrogance et éloquence se peignit sur son visage. Oui, c'était évident, celui qui gagnera...
« ... c'est moi ! »
Un silence morbide se rabbatit dans cet univers noir. Rapidement brisé par cette voix glaciale, imperturbable.
« Très bien, te blâmer serait équivalent à vouloir juger un nouveau-né, tu es comme l'agneau qui vient de naître, tu es tout simplement toi-même, l'innocence incarnée. Bien que tu sois la dernière chose au monde à pouvoir être qualifié... d'innocent ! »
« Tu es sûr de ne pas vouloir vérifier lequel de nous deux à raison ? »
« Sans façon merci, je n'éprouve, contrairement à toi, aucun plaisir à écraser mes adversaires. Et tu serais sot de penser qu'il est possible pour toi de me vaincre... »
« Tu sais quoi ?! Lorsque tu parles comme ça, c'est fou ce que tu ressembles à Tyril, pathétique... »
« Mais ne l'a tu pas encore compris ? Je suis Tyril, je suis toi... Adieu ! »
Dans un hurlement de rage, l'homme au yeux d'or, peu importe de qui il s'agissait en réalité, sombra dans les méandres de la haine. Avant de s'écrouler dans les ombres, inconscient...
...
Dernière édition par Tyril Valtheryon le Sam 28 Nov 2009, 14:25, édité 4 fois |
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Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Ven 27 Nov 2009, 15:29 | |
| Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci, avec ses airs d'empereur, il est pire que tous. A peine est il arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée. Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais lui, il triomphe. Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.[Désolée du temps de réponse, quelques petits soucis ] |
| | | Invité
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Dim 13 Déc 2009, 06:10 | |
| 0.3 // The Beloved Deathblow T.V : 3.97 « Maintenant regarde gamin, et garde ce que je vais te montrer gravé dans ta cervelle... »
Les pages glissèrent d'elles-mêmes sous ses immenses doigts. L'antique ouvrage s'ouvrit là où une cinquantaine d'initiales écrites à l'encre rouge tapissaient l'intérieur du livre. Un frisson lui parcourut l'échine, cette tache vermeille lui évoquait de désagréables souvenirs...
Unité Azuros Chrono - La Ruée de l'Ange
M.E : 2.34
R.T : 2.48 // L.F : 2.44 H.W : 2.56 // G.T : 2.66
O.X : 2.52 // P.R : 2.59
L.Q : 2.66 // U.Y : 2.67 O.V : 2.42 // D.D : 2.44
P.A : 2.50 // H.C : 2.45 L.T : 2.49 // A.A : 2.50
U.X : 2.51 // J.K : 2.58 B.E : 2.55 // N.M : 2.62 ... Tyril tenta de rester impassible. Le Major tentait-il de l'intimider ? A quoi rimait cette démonstration de force ? Ces scores étaient-ils seulement possible ? Il était lui-même nettement au dessus de la moyenne, dans ce cas qui étaient donc ces types ? Et que signifiait donc ces traits sur certaines initiales...
« Major, qu'est-ce que... »
Instantanément, une bouffée de fumée noire dont la senteur rappelait celle d'un Bidonville pendant une canicule lui passa brusquement devant les yeux. Il sentit l'ouvrage de s'échapper de ses main, comme si cette pestilence lui avait elle-même insufflé la vie. Avec les réflexes d'un homme dont l'existence toute entière risquait autrefois de se briser aussi rapidement qu'un poignard pouvait trancher une gorge, il bondit en avant, les mains tendues prêtes à broyer la cou d'un ennemi invisible...
« Un sort pire que la mort attend ceux qui n'ont aucune valeur à leurs yeux... »
Une main aussi grande que le poid d'un morgenstern jaillit des relents de fumée noire, agrippant brutalement son col au niveau de la nuque, le maintenant sans peine dans une position d'un équilibre précaire.
« Tu mérites de vivre. Après avoir passé 30 ans à côtoyer la mort comme si elle était mon ombre, je sais qui vaut la peine de voir l'aurore s'élever et le crépuscule s'écrouler... »
Comment un géant comme le Major Eisenkireg avait-il réussi à effectuer un esquive de ce calibre sans même qu'il n'arrive à la percevoir ?! Personne n'avait jamais esquivé l'un de ses attaques avec autant de facilité, même Rosa en était incapable.
Il sentit sa respiration s'accélérer. Un goutte de sueur perla sur sa tempe. Il s'osa pas se retourner, l'aura que dégageait cet homme était terrifiante. C'était comme si une gigantesque tempête faisait rage dans son dos, à quelques centimètres de sa nuque. De nouvelles vapeurs sombres lui frôlèrent le visage, accompagnées d'une voix rauque, abyssale :
« Je vais te faire saigner à blanc. Tu cracheras tes tripes, tu vomiras tes entrailles, tout ce que te feront subir ces cinglés avec leurs seringues et leurs drogues te paraîtra risible, dérisoire, face à ce que tu endureras. »
« J-Je vous en... en prie. Je veux vivre, l-l-laisser m-moi la... la vie sauve. Pitié... »
Plus qu'une seule et unique chose lui importait désormais. Vivre. Qu'importe qu'il vive en insecte ou en rat. Que ce soit la pitié, la haine... quelle quoi soit la honte, la souffrance... il ne voulait pas mourir. Il voulait juste vivre. Seul importait de vivre...
Il sentit la pression excercée sur sa nuque se relâcher. En sueur, il se laissa choir au sol. Imprégné de l'odeur de sa propre peur, invisible mais aisément discernable. Le Major s'assit à côté de lui, aussi confortablement que le permettait le sol inégal du terrain d'entraînement. Pris son temps pour rallumer sa pipe à l'aide d'un énorme briquet, avant de se mettre à fumer avec flegme. Tout chez cet homme était grand, qu'il s'agisse de charisme ou de puissance. De toute sa vie, c'était la première fois que Tyril rencontrait un homme aussi impressionnant...
Quelques minutes passèrent ainsi, allongé à contempler les nuages et le ciel qui s'étirait à l'infini. Peu à peu l'odeur de terreur se fondit dans l'atmosphère, avant de disparaître complètement. Le vent soufflait, le ciel était d'un bleu profond, les cris des sergents et les détonations de fusil devinrent insignifiants. Tout n'était que calme et fraîcheur. Rarement Tyril n'avait connu d'instant plus tranquille et apaisant que celui-ci, peut-être était-ce même le meilleur qu'il n'ait jamais vécu. Enfin, entre deux inhalation, le Major déclara, le regard perdu dans le vague :
« J'ignore sur quoi ça porte, tout ce que je sais c'est qu'ils sont sur un truc énorme... »
« Mmh... qui donc ? »
« Les Scientistes abruti, tu ferais bien de ne jamais baisser ta garde, même dans des moments comme ça. »
Tyril pris soin de noter qu'il ne l'appelait désormais plus "gamin".
« Et qu'est-ce qui vous fais croire ça ? »
« Disons qu'en 30 ans de métier on a le temps de s'établir un réseau d'information plutôt efficace... »
Quelques minutes passèrent, les ronds de fumée du Major se transformèrent en divers animaux qui semblaient s'animer de vie avant d'être soufflés par un puissant vent d'ouest. Ses iris d'or contemplaient divers félins, poissons ou humanoïdes de taille et de forme variées. Lorsque la silhouette d'un étrange humain à tête de chien se dématérialisa, Tyril demanda :
« Au fait, qu'est-ce que vous fumez ? »
Eisenkrieg prit son temps avant de répondre. Enfin, ses minuscules yeux noirs pétillant d'un éclat indescriptible, dit d'une voix étrangement lointaine :
« Du Wys'Khât, une herbe que j'importe directement de Ghurol. »
« Du Whis... quoi ?! »
« Du Wys'Khât. C'est le tabac le plus fort qui existe au monde. La première fois que j'en ai fumé je devais avoir ton âge, c'était pendant ma première mission avec Azuros, aux Plaines Ardentes... »
« Je peux en tirer un coup ? »
« Hors de question, je ne tiens pas à être tenu responsable si jamais l'un de leurs précieux rongeurs ne se retrouvait plus qu'avec un seul poumon... »
Tyril ne savait pas si le Major se fichait de sa pomme ou non. Lorsque il vivait encore dans Altar il avait déjà fumé de nombreuses herbes exotiques en compagnie de la Fraternité. Si celles provenant de Rosyel avaient l'effet d'une boîte entière de tranquillisants ou d'un super-concentré de somnifères, celles de Ghurol, comme la Syr'kïriâm, rendaient celui qui les inhalaient capable de plonger le bras dans une marmite d'eau bouillante avec autant de facilité qu'ils l'auraient fait dans une eau à 20 degré...
« Alors comme ça votre machin là... Azuros. C'est l'une des meilleurs unité de combat de la planète ? »
« Un truc du genre, il paraît... »
« Donc si j'arrive à votre niveau, ou quelque chose d'approchant, je serais épargné par les Scientistes. Et ce contrairement aux 149 autres Cobayes rapatriés pour ce projet ? »
« Ouais, c'est l'idée... »
Au final c'était toujours la même règle, toujours...
...
« C'est toujours la même chose. C'est toujours le meilleur qui gagne, toujours... »
Le Tyril de 25 ans était allongé. Son grand corps aux muscles épais et à la silhouette élancée flottait silencieusement à la surface de cet océan mémoriel. Son regard d'or fixait ce ciel factice. Ce n'était pas la réalité, il était égaré dans ce coma artificiel, et au même moment, les Scientistes lui injectaient un monstre.
Le Major Martfür Eisenkireg... l'Azuros...
Tout était fini, il est venu au monde en tant que rat de laboratoire, destiné à être le Cobaye d'une expérience dont il ignorait la nature. Et maintenant il avait accompli son devoir. Il se réveillerai le corps recouvert de capteurs, et n'aurai qu'a continuer à faire comme il avait fait ces 3 dernières années, et ce jusque à en crever.
C'est avec ces pensées en tête qu'un nouveau fragment de sa vie vit le jour sur le miroir de son âme...
- 3 Jours plus tôt
- Lan Rei Ouest - Centre de Recherche Orion
- Chambre 47
- 9:59 PM
Il attendait depuis bientôt une heure.
Jamais les Scientistes ne lui avaient injecté ces drogues, il gardait les yeux fermés, guettant le moment où la première anomalie se produirait. Premier symptôme d'une folie qui deviendrait bien vite incontrôlable, qui le ferait souffrir le martyr jusque à ce qu'il perde connaissance. Et alors, tôt ou tard, ils recommenceraient...
Comme rien ne venait il se risqua à ouvrir les yeux, puis contempla, incrédule, ce qui l'entourait.
Il était enfermé dans une salle de marbre blanc, un feu ronflait dans une cheminée cendrée, maintenant la pièce dans un état de chaleur constant. La lueur des flammes se reflétait dans la glace de grands miroirs cerclés d'argent adossés contre la paroi, plongeant l'espace dans une lumière orangée. De nombreux tapis d'origine Royselianne recouvraient le sol couleur crème. Sur sa gauche, une porte était entrouverte, laissant apercevoir le coin d'un jacuzzi couleur lilas dans une pièce ornée de plantes grimpantes. Mais ce qui retena son attention, c'était l'immense lit double trônant au centre de cette chambre, des draps de soie pourpre étaient étendu sur la surface de la couche. Recouvert d'arabesques d'or et d'argent, l'acajou sombre étincelait sous l'éclat des brasiers dansants des miroirs.
« Eh bien mes amis, quel luxe... »
Ils étaient là, il savait qu'ils étaient là, à l'espionner derrière ces parois de marbre.
« Je vous préviens. Je n'hésiterai pas à détruire tout ce qu'y il a dans cette... »
Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'il sentit sa gorge se serrer sous une pression étrangère. Ils sentit l'étau de mains ennemies tenter de lui broyer la nuque, mais c'était dérisoire, juste dérisoire face à l'impitoyable poigne de fer du Major.
Il se cabra, faisant rouler le corps de son adversaire sur son dos avec une expérience née de la pratique. l'instant d'après il était vautré, le visage en feu, sur une femme d'une vingtaine d'année vêtue dans le plus simple appareil. []
« H-Heu... ex... ex-excusez-moi j-je... je m'en... je m'en vais !!! »
Il remua maladroitement son corps, fuyant le regard brûlant de la jeune femme qu'il sentait posé sur son visage. Chaque frôlement sur cette peau couleur de miel lui faisait l'effet d'un choc électrique. Il ne pouvait se résoudre à fermer les yeux. Dans sa dérobade il discernait ses formes voluptueuses et ses côtes saillantes sur lesquelles tombait en cascade de longs cheveux cuivrés. Pourtant pour une raison inexpliquée, le contour des courbes de cette nymphe étaient si précis qu'ils avaient quelque chose de tranchant. Il n'osait plus bouger, de peur de se couper sur le fil de cette rapière...
Il connaissait ce corps par cœur, cet ensemble subtil et harmonieux de muscles et de couleurs. Il n'y avait plus aucun doute possible, et pourtant cela ne pouvait être réel. Il releva la tête, plongeant ses yeux dans ceux de Rosa. Puis, toute pudeur évanouie, se jetèrent à nouveau l'un sur l'autre, leurs lèvres échangeant le baiser d'un amour incandescent...
...
Il sentit les mains de Rosa se cramponner plus fermement encore à ses hanches. Son souffle brûlant caressait son visage. Ils étaient si étroitement enlacés qu'ils ne semblaient former qu'une seule et unique entité dont seul les ébats torrides permettaient de distinguer le couple. De la sueur perla sur son torse aux muscles noueux et des courbes généreuses de la femme au yeux d'émeraudes. Leurs lèvres se décollèrent. Un sourire se dessina sur les traits de son amante tandis que leurs corps s'étreignaient dans le désir intense qu'ils partageaient. Des mots d'amour émergeaient des gémissements de contentement et des halètements fiévreux. Refoulée depuis 5 ans, cette passion dévorante était insatiable.
Enfin, dans un ultime tressaillement, ils s'affaissèrent l'un sur l'autre, exténues après d'interminables heures de sexe, pourtant trop courtes. Ils se fixèrent un bref instant, les yeux pétillants, dans un silence complice, avant de rires au éclats. Ils pouvaient bien les observer autant qu'ils voulaient, établir toutes les statistiques qu'ils voulaient, ils s'en fichaient. Oui, ils s'en foutaient même royalement !
« C'est la troisième fois que t'es out... »
Ses iris de jade scintillèrent, une étincelle ravivant de nombreux souvenir dans la mémoire de Tyril. Elle reprit d'une voix imprégnée de sous-entendus :
« T'en veux encore ?! »
Elle bondit sur lui. Il y a quelque années Tyril n'aurait pu éviter cette "attaque". Mais aujourd'hui était une époque différente. Il roula sur le côté, et dans un mouvement continu bondit à son tour sur Rosa.
Il roulèrent l'un sur l'autre sur le sol de marbre blanc dans un tourbillon de couvertures. Silhouettes nues drapée de soie pourpre s'animant dans une salle digne d'une fresque mythologique. Ils s'arrêtèrent à quelques mètres à peine des flammes de la cheminée. Toujours plongés yeux dans les yeux. Savourant chaque instant, chaque seconde de ce moment enchanteur.
Puis tout ce qu'il avait vécu fit alors surface dans son esprit. Les combats au couteau dans Altar. Sa relation avec Rosa qui vit naissance le jour même de ses 17 ans. Quatre ans plus tard, le jour où il fut rapatrié à ce centre de recherche et la souffrance à l'idée d'être à toujours séparé de sa bien-aimée. Les entraînements démoniaques du Martüfer Eisenkrieg. Ces examens psychologique qui n'en finissaient pas... Et tout ça pour finalement arriver au plus merveilleux instant qu'il n'ait jamais connu de toute sa vie, ici, maintenant...
Ils parlèrent longtemps. De ce qui s'était passé durant leur absence l'un pour l'autre. Rosa lui raconta qu'elle fut rapatriée 2 ans après lui. Affectée à cette unité de recherche ainsi que 19 autres femmes de son âge, tout ce qu'elle savait c'est que cela faisait 3 ans qu'ils prélevaient des parcelles de leur Adn et leurs faisaient avaler toute sortes de comprimés qu'elle soupçonnait être des drogues. Peu à peu, tout comme Tyril, leur nombre diminuait, et cela faisait bientôt deux mois qu'elle n'avait plus revu d'autre Cobaye féminin. Quand à Tyril, cela faisait environ une semaine qu'il n'avait pas croisé d'homologue masculin (les 149 autres rats étaient tous des mâle). Ils en arrivèrent à la conclusion qu'ils étaient tout deux sortis victorieux de leur sélection respective, et s'en réjouissaient. En effet, il existait une rumeur parmi les Cobayes comme quoi ceux qui ne servaient plus à rien si ce n'était de gaspiller leurs précieuses pilules étaient expédiés direct dans une cage et y restaient. Du moins jusque à ce que les Scientistes aient une envie soudaine d'expérimenter le dernier modèle de l'une de leur arme ou drogue...
« Lorsque je t'ai vue j'ai cru que tu étais l'un des leurs. J'ai eu peur qu'ils essayent de me faire... des choses. C'est pour cela que je t'ai attaqué. »
Ils firent l'amour une fois encore. Ils savaient qu'ils disposaient de peu de temps avant qu'ils ne doivent se séparer à nouveau. Les caresses accompagnaient les promesses, promesses d'un amour rougeoyant gravées en lettres de flammes sur leur âme. Après avoir atteint un nouveau pic de jouissance, Tyril entendit un léger grattement, à peine perceptible au milieu des soupirs de contentement...
** Scritch Scritch... **
« ... ? »
« Tyril ! Je t'en prie ne t'arrête pas ! »
Ils recommencèrent leurs ébats amoureux. Pourtant les grattements continuaient à bourdonner dans ses oreilles. C'était insupportable, tout simplement insupportable. Mais maintenant il avait situé d'où cela provenait, du miroir situé à sa gauche...
** ....Scritch Scritch. **
Un frisson glacial lui parcourut l'échine, désagréable contraste avec le corps chaud de Rosa contre le sien. Maintenant, il les entendaient, provenant de chaque miroir. Oui c'était l'évidence même, ces 3 grands miroirs étaient enfait des vitrages camouflés. Et ces grattements étaient sans aucun doute les notes qu'ils prenaient sur ce qu'ils observaient...
** Scritch Scritch... **
Le contact du stylo contre le calepin sembla lui répondre de lui-même. Une bouffée de haine le submergea. Ses yeux ambré furent soudain chargés de colère et rancœur. Il n'aspirait plus qu'a une chose : les tuer. Il voulait démembrer leur corps, s'abreuver de leur sang. La seule idée de mettre fin à leur vie et le plaisir qu'il y prendrait lui provoqua un spasme d'excitation. Il songea à lui et à Rosa, s'échappant de cet enfer sous une lune immense, fantômes sous la clarté nocturne...
** Scritch Scritch... **
Il sentit sa circulation sanguine accélérer, prête à déborder sous l'intense pression qu'elle subissait. Déferlantes dans un corps brûlant de désir charnel. Sous l'effet de la tension ses sens s'affolèrent. Son rythme cardiaque atteint un nouveau sommet. Rosa gémit de plaisir au même moment qu'il discernait le bruissement des blouses blanches frôler le sol. Son corps refusait de quitter cette frénésie tandis que son cœur grondait, réclamant son tribut de sang. Puis, alors qu'il était sur le point d'être brisé, tout s'écroula. Laissant place à deux corps en sueur harmonieusement enlacés.
« ... »
« Wh... W-Waouh ! Tyril t-tu es... incroyable !!! ♥ »
...
Le visage délicat de Rosa laissa place à l'immense voûte céleste. Tyril resta là, incrédule. Saisi d'une brusque impression de réalité, il s'emplit l'air des poumons. D'innombrables senteurs l'assaillirent, le clouant sur le sol. Un pissenlit lui chatouilla le bout du nez. Son corps lui sembla alors plus lourd, à nouveau prisonnier de ces chaînes que l'on nommait Gravité. Il voulait bouger, non son corps ne répondait pas. Il ne parvenait pas à remuer ne serait-ce qu'un seul de ses orteils. Il banda ses muscles au maximum, les nerfs crispés. Une veine palpitait sur son front, une goutte de sueur perla sur sa tempe. Son sang devint froid. Des lames glaciales jaillirent de ses veines, comme si cent hivers s'étaient engouffrés en lui...
Il se redressa d'un seul coup. Littéralement propulsé du sol, il avait réussi à s'arracher à cette terre herbeuse avec un aisance déconcertante. Cette paralysie était sans nul doute due à une drogue quelconque. Mais comment en était-il venu à bout ? L'impression de froid si soudaine qui lui avait traversé le corps avait également disparue. Cette glaciation sanguine lui avait donné l'impression d'être capable de vaincre une armée d'une seule main.
Il pivota et contempla le paysage qui s'offrait à lui; une chaîne de montagne se dressait vers les cieux, de nombreuses taches couleur rouille parsemaient les monts, sans doute dues à l'exploitation minière très développée dans cette région. Les cimes rocheuses jaillissaient des vastes étendues nuageuses, certaines connues pour atteindre près de 5 kilomètres de hauteur. A cette altitude seul quelques rares végétaux étaient capables de survivre au manque d'oxygène. les plus robustes étaient devenus des plantes grimpantes, meilleur moyen de résister aux violentes bourrasques qui soufflaient en permanence dans les hauteurs de la Ceinture de Brendian.
- 11 jours après l'Opération
- Lan Rei - La Centure de Brendian
- Monts de Pan Rei
- 2:12 PM
Tyril n'avait jamais connu le véritable sens du mot "Liberté".
Il scruta l'horizon; le Lan Rei Ouest s'étendait sous une fine couche nuageuse. Pour la première fois de ses 25 ans d'existence, il compris vraiment ce qu'il voulait. Il vida ses poumons d'air, fit le vide dans sa tête, écartant ainsi n'importe quelle pensée parasite...
Dans un mouvement fougueux il bomba le torse, les bras en croix. Un puissant courant ascendant ébouriffant sa chevelure cuivrée. Ses iris ambrés jugeaient de haut toute cette terre qu'il haïssant tant. En réalité il n'avait jamais aspiré à la simple liberté. Il voulait plus, bien plus. Il voulait sillonner le monde d'une extrémité à une autre. Risquer sa vie en bravant l'inconnu de ce monde nouveau. Lutter avec les orcs, fricoter avec les succubes, apprendre les subtilités de la salade de pissenlits façon elfique. Il avait complètement oublié Rosa. Après tout quel pouvait être l'intérêt d'une femme, aussi bonne soit-elle au lit, quand tout un monde nous ouvrait les bras ?! Oui, rien ne pouvait avoir davantage d'importance que l'instant présent.
Oui, il aurait pu le faire. Tyril aurait définitivement pu tourner le dos à son passé de moitié d'homme. Il l'aurait fait, si le destin ne l'avait pas rattrapé. Des profondeurs de ses souvenirs surgit ce à quoi toute son existence se résumait.
EBCP45-P-WP09 ...
Dernière édition par Tyril Valtheryon le Lun 14 Déc 2009, 19:05, édité 4 fois |
| | | Invité
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Dim 13 Déc 2009, 06:17 | |
| Compris les codes :
Biographie :
Total de la présentation :
YEAH J'AI ENFIN FINI !!! |
| | | ¤Admin¤
Nombre de messages : 10629 Localisation : ¤ Là où la mer et le ciel se rejoignent, sur l'horizon, là où le Rêve existe encore ¤ Métier/Fonction : ~¤Maître du Jeu¤~ / ~*Conteuse*~
| Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] Lun 14 Déc 2009, 23:52 | |
| C'était toujours un déchirement d'infliger cela aux voyageurs. Je voyais cet être s'écrouler sous le poids du passé et pourtant je continuais imperturbablement à propulser sur l'onde les fragments de son cœur, de ses entrailles. En cela était ma seule finalité, je n'existais que dans ce but, je ne me réalisais que lorsque j'égrenais le chapelet de l'histoire, le reste du temps je n'étais qu'une idée abstraite et avortée. Mais en vérité, j'aurai eu le choix, j'aurai pu tout arrêter, mais il n'aurait jamais pu quitter l'endroit et il serait resté prisonnier de cette salle. Il fallait donc toujours que je choisisse entre le meurtre et l'assassinat, en espérant faire ce qu'il y avait de mieux pour tous ces passants. J'observais avec eux leurs histoires, leurs souvenirs, discrètement penché au dessus de leurs têtes, j'espérais qu'aussi insaisissable qu'il soit, mon souffle puisse leur apporter une once de réconfort. J'avais vu tellement de passés que finalement ces moments de vies n'arrivaient plus à m'atteindre. Il n'y avait que la tristesse et la joie présentes, enfermées dans cette pièce, qui m'émouvaient encore. La petite clé lumineuse, apparu dans un souffle, fila comme un carreau d'arbalète, s'extirpant des flots comme une improbable figure de proue. Elle barra l'air d'un soupir et se ficha dans la poitrine du malheureux. Déchirant la chair, je pu m'extirper enfin de cette cage, libéré par toutes ces épreuves. Un homme ne devrait jamais voir son cœur à nu. C'est pour cela qu'aucun ne se souvient de cette partie du Rêve. Lourd cœur de métal, je flotte un instant puis je m'abats sur le sol, disparaissant dans l'ouverture que je dessine. L'eau s'enfuit dans le trou noir, il aspire tout, le jeune homme est entrainé, comme tiré par les chevilles, les poignets. Maintenant qu'il a réussit, il peut tout oublier.[Tadam! Ton entrée est enfin terminée! Tu peux désormais commencer le vrai rp. Bienvenue.] |
| | | | Sujet: Re: Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] | |
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| | | | Tyril Valtheryon... Liryt Noyrehtlav [Prologue : 0.1 / 0.2 / 0.3] | |
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