Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Songe Tourmenté ... [Pv: Oanig]

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MessageSujet: Songe Tourmenté ... [Pv: Oanig]   Songe Tourmenté ... [Pv: Oanig] EmptyMer 18 Juil 2007, 15:10

Ni la fraîcheur de la matinée ni les lueurs de l'aube ne parvinrent à faire réveiller le jeune homme allongé sur la forêt. Des feuilles se voulaient être son lit et un tronc d'arbre renversé accomplissait la tâche d'oreiller, un fond sonore de cris d'oiseau gardait le malheureux tueur dans un état de rêverie. Cette nuit il n'eut qu'une proie, mais la chasse qu'il avait eu à mener l'avait conduit à se fatiguer grandement, qui plus est une plaie venait désormais s'orner sur sa poitrine comme médaille de combat. Elle se voulait déjà cicatrisée, une dose de magie et de miracle fut le seul soin qu'il eut. Ses mains, posées au sol, se voyaient empreinte d'un certain rouge, les doigts étant légèrement ouverts pour dévoiler des gouttes de sang qui n'était pas le sien. Mais tous cela, Mercury ne le remarquait, perdu dans ses rêves. L'un le conduisit à descendre des escaliers sans fins, poursuivi par un mystérieux être dont il ne voulait pas connaître l'identité. Le stress se mêlant à l'adrénaline, on pouvait apercevoir ses jambes bougeaient de manière imperceptible sur le pavé de terre où elles se trouvaient, faisant fuir un papillon qui avait élu domicile l'un de ses genoux. Mais cette poursuite cessa bien vite, les marches disparaissant, le poursuivant par la même occasion. Le vide vint accueillir les mouvements frénétiques de Damoclès, cherchant un moyen de cesser de tomber, il se retrouva finalement devant une porte de marbre noir, imposante de par sa taille.

Ne comportant aucune poignée, il frappa à deux reprises avec l'un de ses poings pour parvenir à se faire entendre d'un quelconque individu, le résultat fut sans appel, un silence froid accompagné d'une douleur au niveau de sa série de doigts. Soudain, elle laissa place au jeune homme, lentement et délicatement, la porte daigna l'aidait à trouver refuge. Passant enfin, Mercury se retrouva dans une suite au vu du lit qui trônait à sa gauche. Un magnifique lustre se voulait percher au dessus de lui, la hauteur qui le séparait alors du toit vint l'effrayer, quel genre d'être vivait ici ? S'avançant un peu plus, il remarqua que rien d'autre ne semblait avoir été grandi de façon exagéré. Que cela soit les livres sur la bibliothèque, la table d'ébène là-bas ou encore le fauteuil près de la cheminée.


"Où suis-je ?" se demanda-t-il alors que son regard ne savait sur quoi s'intéresser d'abord. Il s'approcha d'une armoire où un flot d'ouvrages y était disposé, il en ouvrit quelques uns et constata avec effroi qu'ils ne comportaient que des pages blanches. Abandonnant sa quète de lecture, il revint au milieu de la chambre si vaste qu'elle pouvait être un appartement à elle seule, il aperçut un coin qui devait servir de réflexion. Un meuble confortable qui se voulait être le fauteuil qu'il avait aperçu un peu plus tôt, et devant soudain une flamme se fit, apparaissant derrière les grilles de la cheminée sans qu'aucun geste pour créer de la chaleur ne fut fait. Considérant cette scène d'un oeil inquiet, il fit quelques pas en arrière tout en continuant de regarder puis se retourna pour aller jusqu'au lit. Les tissus n'étaient autres que de la soie, diablement doux au vu de ce le jeune homme put constater. Le bout de ses doigts vint caresser la fine couverture qui y était placé. Allait-il dormir dans son rêve ?

Mais savait-il seulement que tout n'était qu'illusion, alors qu'une respiration bestiale se fit derrière lui. Ce son le prit par surprise, à peine fut-il tourné que l'image d'une bête démoniaque vint à sa vue. L'animal se voulait sur deux pattes, possédant le physique d'un loup mêlé aux attitudes d'un homme. Sans oublier sa taille et sa carrure exceptionnel, Mercury se voyait obligé de lever la tête pour faire face à la gueule de la créature. Elle ne s'attaqua pas à lui, lui imposant seulement un regard terrifiant. Ne sachant que faire, Damoclès vit bientôt disparaître l'être en un clin d'oeil, il eut beau essayer de retrouver sa trace dans le lieu, elle était parti ...

S'asseyant sur le lit, prenant son visage à deux mains, le jeune homme ne comprenait plus rien. Massant fébrilement son front, il lui semblait entendre une nouvelle série de pas, bien plus doux que ceux d'un animal ou d'un mâle. Relevant le regard, il vit bientôt une demoiselle dans la suite ... S'attendant à ce qu'elle disparaisse au bout d'un certain temps, il ne fit rien pour l'interpeller, laissant tout simplement le silence comme bienvenue ...


Dernière édition par le Sam 21 Juil 2007, 16:08, édité 1 fois
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Oanig Ain'Hoa
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Oanig Ain'Hoa

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MessageSujet: Re: Songe Tourmenté ... [Pv: Oanig]   Songe Tourmenté ... [Pv: Oanig] EmptyMar 24 Juil 2007, 20:52

Le miroir surplombait une petite coiffeuse en bois dont le plat était recouvert d’une fine plaque de marbre blanc. Un cadre en or massif, travaillé, sculpté de motifs de lierres et de pétales de fleurs qui débordaient sur la surface étincelante dans laquelle Oanig se regardait. Ses mains posées devant elle, droites, tenaient une brosse elle aussi en or et un flacon de parfum. Sur le marbre s’alignaient ses produits de toilette et de beauté luxueux, des bouteilles de cristal ornées de peinture ou de filigrane d’or. Dans ce contour somptueux se dessinait le décor de la chambre de la reine. Sobrement riche, un lit à baldaquin en bois peint de blanc assorti à la coiffeuse, aux tentures de soie rouge sang, siégeait au centre de la pièce. Des tapis de fourrure éparpillés selon les désirs excentrique de la succube sur le sol terreux. Un divan confortable contre un mur et d’immenses draps de soie blanche, ornementés, étendus sur toutes les parois. Et un coffre en bois brut, dans un coin, renfermant quelques mystères de la femme.

Elle songeait en cet instant à son entrevue avec son émule, qui s’était étalée en longueur. Et en douleurs. Otsana avait d’abord nié, puis cessé de lui adresser la parole, et finalement était tombée en larmes dans ses bras. Ces aveux avaient pris toute la nuit, il en faudrait une deuxième pour les sermons. Elle n’était même pas sûre que la jeune succube lui obéisse, elle n’était plus sûre de rien ce matin. Comment pourrait-elle trouver la force de lui mentir, de la manipuler ? Comment pourrait-elle lui faire comprendre que le meilleur chemin de vie d’une succube était celui que, naturellement, avait pris la Reine, alors qu’elle était invraisemblablement la plus fautive ? Elle qui était attachée depuis tellement longtemps à un Elfe…

Face au miroir, la reine fixait son propre reflet de yeux vides, les mains crispées sur la brosse et le parfum jusqu’à en couper la circulation de son sang.

*Quel néant, quel chaos… Quelle impuissance.*

Elle poussa un long et terrible soupir, lassée jusqu’au plus profond de son être. Dire que si elle n’avait pas fait la rencontre de cet homme, sa vie aurait été féerique. Non, démoniaque… Mais il était là, comme une clochette, une alarme stridente. Un « attention !», un « danger ! », un chemin glissant sur l’itinéraire de la vie bienheureuse. C’est vrai, après tout, n’était-il pas son unique souci ? Oui… Etait-il un échec ?

*Non.*

Oanig se ressaisit, lâchant ses proies inertes sur la coiffeuse et se levant de son fauteuil. Elle fit le tour de sa chambre d’un pas lent et fatigué, ne cherchant que le réconfort des fourrures sur ses pieds nus. Son magnifique reflet se déplaça en cadence dans la glace, gracieusement. Ses mains recouvrirent ses épaules roses tandis qu’elle s’arrêtait de nouveau devant le meuble qu’elle avait quitté. Sa silhouette aux formes attirantes se montrait impudique au regard de ce réflecteur, elle se sentait étouffer dans ses vêtements les plus légers.

*J’aimerais n’être revêtue que de ses mains… S’il pouvait me sourire, maintenant…*

Elle ramena une main à son front, fermant ses yeux douloureusement.

*Je suis folle. Ce n’est pas le moment de penser seulement à lui ! Oanig ressaisis-toi… Je dois l’oublier, pour un moment. Un terriblement long moment…*

Elle songea une dernière fois à la beauté de sa peau dorée, à l’éclat de ses yeux émeraudes, au son mélodieux de son rire. C’était au-delà du romantisme et elle se dégoûtait. Cependant, bien qu’inavouable, c’était irrémédiable. Elle l’aimait.

*Non, je ne l’aime pas. Je l’aime bien… On s’entend bien, c’est sain, pourquoi est-ce que je réagis ainsi ?*

Elle avait besoin de se changer les idées. Elle s’installa sur les draps soyeux de son lit et tenta de dormir. En vain… En réalité elle avait besoin de se mouvoir, rester enfermée ici l’oppressait. Et si on découvrait son secret, que ferait-on d’elle ? Elle se leva et drapa sa peau d’une fine toge bleue pervenche, voilant à peine ses courbures. D’un pas vif, elle se rendit dans le couloir et le traversa prestement, puis ouvrit une petite porte barrée de fer forgé. Une petite porte qui pouvait passer à l’œil de l’étranger comme celle d’un placard à balais, et pourtant celle-ci cachait une vaste pièce circulaire sombre et intrigante. La salle du Crépuscule.

Elle renfermait tous les instruments et outils essentiels aux succubes pour repérer leurs proies et les indiquer, parfois même se les réserver. Et se déplacer d’une île à l’autre sans avoir à prendre la mer. Mais pour cela elles devaient avoir le repère d’un rêveur, de la même façon que la pièce ne permettait l’entrée qu’aux succubes et que seules des personnes invitées à y entrer pouvaient y accéder. Au centre siégeait une gigantesque cartographie de ce monde, animée de vies. Oanig se dirigea vers celle-ci et l’observa attentivement ; À cette heure, peu de personnes dormaient encore, il se dessinait quelques points blancs brillants là où elle pouvait trouver une prise, et d’autres rouges là où il y avait une succube.


* * *



Le sol humide apaisa immédiatement Oanig. Un vent frais, calme et le bruissement des feuilles dans lesquels il volait. Les oiseaux éveillés dès l’aube déjà à la tâche de nourrir leur progéniture, le parfum de la forêt obscure. La nature… Elle ferma les yeux, debout entre les arbres, et tenta de faire le vide dans son esprit.

*Gwenael, sors de mon esprit Vampire… Ael, dehors !*

Elle respira lentement, écoutant son souffle se mêler à cette atmosphère e l’y ancrer plus profondément. Il y a longtemps qu’elle n’avait pas profité de l’extérieure, et bien que la terre ne soit pas son élément, elle lui avait manqué. Elle ne se souvenait pas de son enfance, de son humanité. Néanmoins elle arrivait à s’imaginer facilement galopant dans la campagne et se roulant dans les feuilles mortes de l’automne, emmêlant ses cheveux de boue et de brindilles, riant et chantant joyeusement. Elle sourit, sincèrement, pour elle-même et ce petit plaisir éphémère. La nature…

*Hum, allons voir qui est mon élu.*

Elle se mit en marche, à la recherche du dormeur de la forêt. Doucement, maquillant ses pieds nus des couleurs du bois, appuyant ses doigts amoureux sur l’écorce, elle progressa. Elle s’attendait à trouver une cabane, elle fut surprise à la vue d’une silhouette non animale sur le sol terreux. Avec méfiance, elle continua son approche, les cinq sens en alerte. Il était nu, allongé sans plus d’égard parmi les buissons, et du sang recouvrait ses mains et sa poitrine.

*Tiens donc.*

Oanig était piquée au vif. Elle s’accroupit à ses côtés et regarda son visage paisible. Elle avait envie d’en savoir plus à présent… Réceptif aux rêves, elle n’eut pas de mal à s’inviter dans le sien et atterrit à l’entrée d’une chambre. Un sourcil relevé, intriguée, elle observa l’homme des bois se masser le front de ses doigts. Le sang… Il était en soucis. Elle pénétra dans la pièce lentement, lui laissant le temps de l’entendre et de se reprendre. Et il la regarda à peine. Mais qui était-il ?

En quelques pas, elle se retrouva face à lui. Elle se pencha et passa une main dans ses cheveux, l’obligeant par la même occasion à relever la tête vers elle. Son visage à elle était placide, ses yeux curieux. Elle ne voulait pas formuler sa question, sachant qu’il aurait envie de la lui demander aussi. Alors elle jeta un œil sur la pièce et se dirigea vers la cheminée, s’installant confortablement dans le fauteuil. Une discussion sans but, finalement, aurait suffit à lui faire du bien.
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