"Homme libre, toujours tu chériras la mer !" "La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent." "La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit." "Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter." "Le voyage est une suite de disparitions irréparables." "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil." "Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais." "Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un." "Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer." "Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…" "Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer." |
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Mer 05 Mai 2010, 22:54 | |
| Balsa et Kaleya avançaient rapidement dans les rues de Reilor, malgré leurs blessures et la douleur qui en découlait. La neko suivait la chimère qui menait la marche, pleine d’une assurance qui dissimulait plus ou moins bien les craintes qui grandissaient en elle. Le dialogue s’était instauré, tissant d’un fil de sincérité et d’aveux francs les liens de ce qui se dessinait comme une amitié nouvelle, née dans le tranchant des lames et le sang versé. Après les remerciements mutuels, au sens bien plus fort que celui des politesses d’usage, Balsa attendait les réponses aux questions qui importaient à ses yeux. Mais au-delà des mots, l’interprétation que Kaleya ferait de ces interrogations comptait tout autant. - Jusqu'au jour où la mort cessera d'être clémente avec moi... Jusqu'à ce que les monstres qui d'une certaine manière, m'ont offert la vie, n'existent plus ailleurs que dans les mémoires. Et que les mémoires elles-mêmes n'oublient jamais qui ils étaient, et qui sont ceux qui suivront leur voie... et à quoi ils sont condamnés s'ils persistent à continuer. Intéressant… L’interprétation était parfaite, preuves que les deux créatures étaient sur la même longueur d’onde. Quant au contenu, Balsa le jugea tout à fait censé, avec ce qu’il fallait de détermination et de volonté de vengeance. Il y avait même le sage recul qui menait à une certaines reconnaissance envers leurs « créateurs ». La chimère osa alors aborder un sujet plus sensible, celui de l’espèce humaine. Elle choisit ses mots avec soins et ralentit un peu l’allure arrivée en fin de phrase pour ne pas dépasser trop largement Kaleya. Comme la neko la fixait, elle soutint son regard, la laissant exprimer jusqu’au bout ses idées. Il y eut d’abord ce passage pendant lequel Kaleya expliqua que toute créature ne devait être jugée sur son appartenance à une race mais sur ses actes. Explication peu utile, Balsa savait qu’un être pouvais répandre le bien ou le mal autour de lui, que c’était un choix individuel qui n’avait en rien à voir avec sa génétique. Vint ensuite un couplet sur le non-sens qu’il y avait à généraliser un sentiment envers un groupe à une race toute entière. Mais par ces paroles la neko montra qu’elle n’avait pas saisis la subtilité du sentiment de Balsa envers les humains. Elle prenait pour de la haine ce qui n’était qu’un simple « froid ». Et puis, ce n’étaient pas que les actions des scientifiques qui avaient enraciné ce sentiment dans l’esprit de la chimère… Une petite touche de vécu ensuite. Mais l’argument était fondé sur une erreur d’interprétation et s’avérait par là peu valable. La fin étonna un peu Balsa. Ainsi Kaleya s’imaginait que c’était le côté bestial et avide de sang des humains que la chimère n’aimait pas ? Elle n’avait pas compris… Et l’explication, si elle était faite, ne lui plairait surement pas. La neko conclut finalement par un sous-entendu qui laissait à croire que Balsa pouvait compter sur sa loyauté. Du moins c’est ainsi que la chimère l’entendit. Pour se donner le temps de trouver les mots juste, Balsa feint l’indifférence aux propos de la jeune neko. Elle lui indiqua alors ses intentions de se rendre à la rivière. Elle semblait connaître le chemin, mais n’avait pourtant pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait la ville. Elle ne faisait que suivre son instinct et la logique, choisissant à chaque croisement la rue qui semblait le plus descendre. En effet, l’eau ne pouvait que serpenter aux points les plus bas de Reilor. Tendant l’oreille, elle attendait de pouvoir entendre le liquide couler doucement pour avoir un point de repère vers lequel se diriger. Autour d’elle, le décor changeait peu à peu. Les belles façades blanches, les bâtiments publics fastueux, les rues pavées… tout cela faisait place à des baraquements au mur décomposés, encadrant des rues étroites, sinueuses et boueuses qui ne semblaient organisées autour de rien. Juste des habitations construites au fur et à mesure que les gens venaient s’installer. Comment pouvait-on accepter de vivre dans un tel endroit ? Pourquoi choisir cet endroit alors que la campagne regorgeait de coins tranquilles ? Là-bas au moins, les gens ne s’empilaient pas, n’étaient pas plus tassés que les bêtes qu’ils élevaient, et l’odeur qui parvenait aux narines n’étaient pas celle du tout à l’égout que constituait l’étroit caniveau au centre de chaque ruelle. - Ne croit pas que je hais l’espèce humaine, tu m’as mal comprise… Balsa consentait enfin à s’expliquer. - … C’est juste que mon expérience à leur contact, et pas seulement avec les scientifiques, est plutôt pessimiste quant à leur mentalité. Je ne leur veux pas de mal, à part à quelque uns à qui j’en veux personnellement, mais je préfère garder mes distances. - Spoiler:
Un peu court je sais, mais je veux te laisser reprendre les devant dans la discussion, sinon c'est pas drôle.
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Jeu 06 Mai 2010, 22:56 | |
| La chimère demeura silencieuse longtemps, avant de parler d'un ton anodin de la rivière qu'elle souhaitait atteindre. Kaleya acquiesça sans dire un mot, un certain soulagement à l'idée de se laver du sang et de la rage qui avaient tant coulé se soir là.
Elle espérait ne pas avoir froissée Balsa en exposant ainsi son point de vue mais si c'était le cas, elle n'y pouvait plus grand chose. Or elle avait appris qu'il ne servait à rien de s'inquiéter de quelque chose qui ne pouvait plus être changé. Bien sûr, elle peinait encore à toujours l'appliquer, aussi devait-elle s'entraîner...
Les rues si droites, si nettes qu'elles parcouraient auparavant avaient peu à peu été dévorés par les serpents tortueux qui servaient de ruelles aux bas-quartiers de la ville. Une grimace de chagrin et d'incompréhension plissa brièvement le visage de la neko. Malgré le discours qu'elle avait tenu auparavant, elle devait admettre que l'être humain était étrange. Comment celui-ci pouvait-il accepter de vivre dans de telles conditions ? Et comment ceux qui avaient la chance de profiter d'un meilleur confort pouvaient-ils voir ça sans vouloir agir ?
La société n'était finalement qu'un amas d'hypocrisie, un tas de merde maladroitement dissimulé sous une couverture de fleurs...
Elle en était là de ses réflexions lorsque Balsa daigna prendre la parole : " Ne croit pas que je hais l’espèce humaine, tu m’as mal comprise… C’est juste que mon expérience à leur contact, et pas seulement avec les scientifiques, est plutôt pessimiste quant à leur mentalité. Je ne leur veux pas de mal, à part à quelque uns à qui j’en veux personnellement, mais je préfère garder mes distances. " Kaleya ne put retenir un sourire. Ces dernières paroles étaient un écho d'une surprenant exactitude de ses pensées et de son propre comportement. " Excuse-moi d'avoir interprété tes paroles, dit elle finalement. À vrai dire, je ne peux que te comprendre, je ne m'approche jamais tellement des autres gens. Je... n'arrive pas à leur faire confiance. "Elle laissa son regard errer un instant sur les façades décrépies des maisons. Celles-ci s'espaçaient de plus en plus, laissant courir un vent pur revenu de lointains voyages loin de la civilisation. La sortie de la ville approchait, et avec, du moins Kaleya l'espérait-elle, le cours d'eau promis pas la chimère.
Soudain, alors que l'ombre du chant d'une rivière glissait autour d'eux, elle murmura, presque timidement : " Je... suis contente de t'avoir rencontrée. Je ne sais pas où je vais, désormais, mais je suis heureuse de pouvoir consigner un visage... eh bien... qui ne soit pas celui d'un ennemi dans ma mémoire. "Elle n'était pas habituée à parler. Elle devait d'ailleurs avouer qu'elle était étonnée d'avoir prononcé autant de paroles depuis qu'elle avait croisé la jeune femme. Mais elle ne pouvait s'empêcher de maudire sa propre maladresse. La solitude était quelque chose qui s'ancrait à ceux qui l'acceptaient d'une façon indescriptible et le lien ainsi créé était difficilement destructible. " Enfin bref... jeta-t-elle brusquement pour déchirer le voile de malaise qui tombait lentement sur ses mots. Où comptes-tu aller maintenant ? Je suppose qu'il va falloir se faire oublier un moment... "Elle-même ne savait pas encore clairement où elle se rendrait. Loin d'ici, probablement. Elle avait encore du temps devant elle et il serait toujours le moment de revenir à Reilor pour s'informer sur ceux dont elle avait obtenu le nom ce soir-là. Ce ne serait pas un mince affaire...
À l'instant exact où elle se disait ces mots, l'éclat des jeunes rayons de lune échappé à leur maison pour aller jouer à la surface de l'eau se dessinait devant elles. Un sourire satisfait illumina brièvement le visage de la jeune neko, chassant ses interrogations.
Le lieu prenait sous la lumière argenté de la nuit une allure étrange, féerique. Durant un instant, dans l'esprit de la jeune femme, ce ne fut qu'un rêve dessiné par le pinceau d'un artiste talentueux et qui se serait glissé dans ses songes.
Sans réellement y penser, la jeune femme s'éloigna de quelques pas pour préserver un peu de sa pudeur, ou plutôt celle de la chimère et, sans regret ni davantage d'hésitation, elle se débarrassa de ses vêtements déchirés. La Lune eut à peine le temps de découper la finesse de sa silhouette, déjà, ignorant la morsure du vent sur ses plaies et le hurlement silencieux de sa peau nue au contact de l'eau glacée, elle se plongea dans le courant de la rivière, étouffant un gémissement lorsque le froid exacerba sa douleur. L'eau se teinta rapidement de rouge.
Son gémissement se fit soupir lorsqu'elle sentit la meute hurlante de loups qui galopait dans ses veines se calmer quelque peu.
Après une dizaine de minutes, elle se résolut enfin à affronter la sortie et c'est grelottante qu'elle essuya son corps trempé avec les restes déchirés de ses vêtements. Puis, après un rapide et discret regard interrogateur, elle se permit de fouiller dans le sac contenant le butin que la chimère avait ramené de la maison de Hanssel, y dénichant des vêtements simples mais élégants qui avaient du appartenir à sa femme. Elle ne tenait cependant pas à salir ses nouveaux habits et elle batailla un moment avec les bandes de tissus propres qu'elle arracha à son ancienne tenue pour en faire des bandages.
Après une lutte longue, intense et des plus ridicules pour parvenir à attacher les bandes improvisés qui semblaient absolument tenir à s'échapper, l'épaule et le dos plus ou moins bien pansé, elle enfila son nouvel accoutrement.
Elle se sentait mieux, les brumes étranges qui envahissaient sa vision et son esprit s'étant dissipé devant la rigueur de la température de l'eau. " Bien trouvé... " lança-t-elle négligemment à l'attention de Balsa, observant un instant la coupe des vêtements, demeurant le dos tourné à la rivière de façon à préserver l'intimité de la jeune femme.
Après quelques secondes, les pensées un peu plus claires, enhardie par un soudain sentiment de légèreté, elle jeta ses interrogations comme elle l'aurait fait avec une pierre, certaine que la surface du lac où celle-ci atterrirait ne demeurerait pas lisse très longtemps : " En fait, tu viens d'où, exactement ? "Cruel manque de tact. Elle haussa légèrement les épaules à cette pensée, s'immobilisant aussitôt lorsque celles-ci lui rappelèrent qu'elles souhaitaient profiter d'un peu de calme, elles aussi. - Spoiler:
En effet, cruel manque de tact. Enfin bon, voilà, c'est Kaleya en même temps ! ^^"
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Ven 07 Mai 2010, 00:32 | |
| - Excuses-moi d'avoir interprété tes paroles. À vrai dire, je ne peux que te comprendre, je ne m'approche jamais tellement des autres gens. Je... n'arrive pas à leur faire confiance. Balsa comprenait parfaitement de quoi Kaleya voulait parler. Elle n’eut rien à ajouter et se contenta d’un signe de tête discret. Elle acquiesçait, et pardonnait sans problème à la neko son erreur d’interprétation. En parlant de confiance, la chimère constatait avec bonheur qu’elle s’était installée entre elles. Fallait-il sacrifier des vies pour qu’un tel lien se nouât ? Mais les pensées de Balsa ne s’orientaient pas vers les méandres de ces interrogations. En fait, elle avait l’esprit si léger qu’elle avait l’impression de ne penser à rien. Même la misère humaine qu’elles traversaient et la piqure de ses plaies fraiches ne déteignaient pas sur son allégresse. S’appuyant machinalement sur sa lance à chaque fois qu’elle posait le pied droit au sol, elle avalait la distance. Pas une fois elle ne se retourna en direction des cadavres qui devaient épandre leurs odeurs nauséabondes. Elle regardait devant, jetant parfois de rapides coups d’œil à Kaleya. Elle avait appris à vivre ainsi, comme beaucoup de créatures au passé sombre : aller de l’avant, toujours ! - Je... suis contente de t'avoir rencontrée. Je ne sais pas où je vais, désormais, mais je suis heureuse de pouvoir consigner un visage... eh bien... qui ne soit pas celui d'un ennemi dans ma mémoire. - Je ne risque pas d’oublier le tien non plus. Un sourire se dessina sur ses lèvres un instant. Comment pourrait-elle oublier cette neko ? Car même au-delà de leur complicité dans les crimes proférés cette nuit, elles se ressemblaient tellement… Balsa se surprit à détailler les marques sur le visage de la neko. Les traits étaient agencés différemment, mais il n’y avait aucun doute qu’ils provenaient des gènes félins qu’elles partageaient. Ainsi c’était ça que les gens voyaient quand ils regardaient Balsa… L’avait-on déjà prise pour une neko ? L’idée l’amusa, mais elle détourna le regard pour savourer cette image d’elle-même que lui reflétait sa comparse sans la dévisager plus longtemps. Cette dernière était-elle gênée ? Un silence s’installa, que la chimère ne sut briser, étant bien peu habituée aux relations sociales. Kaleya le brisa finalement, emportant de sa voix un peu hésitante les murmures insondables de la ville. Où elle allait ? C’était un point sensible. Car comme la neko le soulignait, elles auraient à présent tout intérêt à se tapir dans le noir, à ne devenir que l’ombre d’elles-mêmes, à passer plus inaperçues que les rats invisibles qui grouillaient pourtant, parasites à la vie que les hommes. Et donc à ne pas dévoiler leurs plans pour les jours à suivre... - Je sais que ça risque d’être compliqué, mais j’aimerais embarquer vers une autre île de l’archipel. Lan Rei est trop… humaine en quelques sortes. Il n’y avait pourtant pas de risques à se confier à elle. La chimère n’en doutait pas une seconde. - Quand à se cacher… oui, je crois qu’on a pas vraiment le choix. Et séparées, bien entendu, sinon on risque de t… Balsa fut frappée par la poésie qui se dégageait de l’endroit où elles venaient d’arriver. Les nuages s’étaient écartés pour laisser le quartier de lune se faufiler entre eux. L’astre se riait bien du drame qui s’était joué si loin de lui. Il n’était jamais heureux ou malheureux. Son seul dessein était de répandre sa lumière dans l’obscurité de la terre et de faire danser ses rayons à sa surface. Sur l’eau, ces derniers virevoltaient dans un cercle déformé par le courant. De temps à autre, un éclat quittait la rivière et venait se réfléchir dans le regard des créatures chanceuses qui savaient saisir cet instant. - Cet endroit est parfait tu ne trouves pas ?... Oui, je disais : il vaut mieux qu’on ne reste pas ensemble, même si l’idée me paraissait plaisante. Tu as vu nos têtes ? On se ferait remarquer bien trop vite. La chimère posa son lourd sac de toile à ses pieds, ainsi que sa lance. Il était plutôt rare qu’elle se sépara de l’arme, qu’elle avait dérobée il y avait longtemps, le jour de ses premiers meurtres. Elle vit Kaleya s’éloigner quelque peu et s’apprêter à descendre dans l’eau. Balsa quitta ses vêtements et révéla son corps à la lumière vacillante du reflet de la lune. D’abord le haut, découvrant son dos constellé des taches et de rayures, à la façon de celui des panthères. Puis le bas… Elle qui haïssait ses formes chimériques ne ressentit pourtant que très peu la pudeur à laquelle elle était habituée. Peut-être à cause de l’obscurité ambiante, ce qui n’était que guère raisonné vu les capacités visuelles de la neko, ou peut-être simplement parce qu’elle s’était laissée gagner par la confiance. La berge avait été fortifiée par les hommes et le lit de la rivière probablement détourné, ou au moins contenu entre les remparts de pierres et de sable qui descendait en pente forte vers le fond. La chimère s’immergea jusqu’au mollets, puis jusqu’aux hanches… Elle aurait pu s’y jeter d’un coup comme Kaleya, mais sa prudence quand à son état physique lui interdisait toute précipitation. Une fois totalement dans l’eau, elle passa ses mains humides sur son visage et sur ses plaies pour nettoyer le sang séché qui commençait à se détacher de lui-même. Elle dénoua et plongea ses longs cheveux noirs dans l’eau, profitant qu’elle ne prenait pas de « bain » souvent pour les laver. - Et toi, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Le froid accentué par le fluide qui coulait sur sa peau commençait à mordre. La chimère n’était pas frileuse, mais ne voulait pas se rendre malade. Elle sortit de l’eau plus vite qu’elle n’y était entrée et se précipita vers ses vieux vêtements pour s’essuyer. - Bien trouvé... Kaleya aussi était sortie et, après avoir tant bien que mal attaché ses bandages, choisissait parmi les trouvailles de la chimère de quoi s’habiller. Il n’y avait en réalité que peu de choix… d’autant que de part leur différence de taille, les créatures ne pouvaient confondre la tenue qui leur était destinée. Une fois la neko habillée, Balsa alla chercher ce qu’elle s’était mis de côté : une jupe à l’étoffe épaisse de couleur beige et un haut qui ressemblait à un kimono blanc avec une capuche. Elle prit son couteau qu’elle avait laissé près de son ancien haut pour découper la dentelle au bas de la jupe qu’elle passa ensuite. Elle ferma la veste kimono sur sa poitrine, et l’attacha d’une ceinture improvisée avec un lambeau de son ancienne tenue. Elle glissa finalement le couteau tout contre elle, se rattacha les cheveux, et se tourna vers Kaleya. - En fait, tu viens d'où, exactement ? Balsa prit dans le sac en toile une bouteille d’eau et des tranches de bœuf séchées, emballées dans un linge jaunâtre. Elle vint à proximité de la neko, s’assit en tailleur au sol et l’invita d’un geste de la main à faire de même. - Je viens de l’ouest. Je suis née, si je puis dire, dans un laboratoire… Hanssel y travaillait. Elle but une gorgée d’eau fraiche et pure et tendit la bouteille à Kaleya. Elle ouvrit ensuite le petit paquet de viande séchée et le posa entre elles deux. Elle voulait profiter de cet instant, parce qu’il était le dernier où elle pourrait être tranquille dans cette ville. Entre leurs crimes et le début des recherches lancées à leur encontre. - Mais si je devais donner ma région d’origine à un étranger, je dirais les Monts d’El, c’est là que j’ai grandit. Elle prit un peu de nourriture et la porta à sa bouche. Elle avala sa première bouchée, qu’elle trouva savoureuse au plus haut point. Elle avait faim et la sensation de cette énergie qui glissait en elle était délicieuse. - Tu n’as pas l’air de venir de la ville toi non plus… tu as grandis où ? - Spoiler:
Et oui, j'ai pas trop fait avancer le gourbi malgré ce long post... :p
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Ven 07 Mai 2010, 18:33 | |
| - Spoiler:
VOILA !!! ÉDITÉ !!! Où plutôt refait. Je crois que c'est un peu mieux, pas très long mais un peu mieux (enfin j'espère). J'ai repris directement à ta réponse en fait. Je fais pas tellement avancer la conversation mais je tourne ça plus vers l'avenir donc je crois que ça te laisse plus de possibilité de réponse. J'ai repris aussi les trucs dont on avait parlé sur le chat quant à ma destination... " Je viens de l’ouest. Je suis née, si je puis dire, dans un laboratoire… Hanssel y travaillait. Mais si je devais donner ma région d’origine à un étranger, je dirais les Monts d’El, c’est là que j’ai grandit. "Après leur bain bien mérité, les deux jeunes femmes s'étaient installées à même le sol pour partager la maigre pitance dénichée par la chimère. Pourtant, en dépit du vent qui semblait s'amuser follement à les voir frissonner à son passage, en dépit de la sourde douleur qui étendait encore ses racines en elle, Kaleya avait l'impression de ne jamais s'être sentie aussi bien. Avec un sourire, elle se rendit compte que l'eau elle-même lui semblait délicieuse.
Les fils du silences et ceux de leurs mots s'enroulaient à présent sans difficulté, tissant peu à peu la fine étoffe de l'amitié et leur conversation s'était libérée de l'ombre de malaise qui l'obscurcissait un peu plus tôt. " Tu n’as pas l’air de venir de la ville toi non plus… tu as grandis où ? reprit tranquillement Balsa.- Je n'ai jamais vécu longtemps au même endroit. Même quand j'étais enfant, nous voyagions sans cesse pour échapper à nos poursuivants. Mais nous n'avons jamais quitté l'île. Selon mon père, les ports étaient surveillés... "Cette dernière remarque rappela à la jeune femme ce qu'avait dit Balsa et une pointe de chagrin vint brièvement se ficher dans son coeur. Maintenant qu'elle en avait le temps, elle se permit d'analyser ce qu'elle ressentait vis-à-vis de la chimère. Lorsqu'elle la regardait, lorsqu'elle lui parlait, elle avait l'impression d'avoir retrouvé un membre de sa famille, une soeur éloignée qu'elle aurait connu il y avait longtemps de cela. Et qu'elle perdrait certainement le soir-même...
Afin de chasser la soudain morosité qui s'infiltrait dans son âme, eau rongeant le rocher de sa détermination à être seule, elle se décida enfin à réfléchir à son avenir. La vengeance était tout ce qu'il lui restait, mais celle-ci était devenue... irréalisable. Se rendre à l'ouest était la seule solution, et cela revenait à dire qu'elle souhaitait se suicider. Or, ce n'était pas le cas. Il était rare qu'elle s'en rende compte avec autant d'intensité, mais elle aimait la vie.
Aussi devait-elle se tourner vers un autre but en attendant d'avoir un jour l'occasion de frapper. Écho à ses réflexions, elle demanda : " Tu crois que c'est comment, dans les autres îles ? Tu sais où tu veux aller ? "C'était en effet une question qui l'avait toujours intriguée. Qui y avait-il au-delà de l'océan, et quelle était leur vie ? Leurs coutumes, leur croyances... ? Peut-être était-il temps qu'elle abandonne l'idée de vengeance pour découvrir celle du voyage ? Qui sait, si elle partait ailleurs, loin du lieu qui l'avait vu grandir et souffrir, peut-être qu'elle pourrait échapper à son passé, se construire une nouvelle identité, oublier les actes qu'elle avait commis ?
Non. Ce serait trop lâche. Que les autres ignorent qui elle était et d'où elle venait n'était pas très important, mais elle, elle ne devait pas l'oublier. Jamais. C'était ce qui faisait son être. C'était ce qui pouvait lui permettre de choisir un chemin moins noir que celui qu'elle avait emprunté jusque là.- Spoiler:
Alors... ? Mieux... ? ^^"
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Dim 09 Mai 2010, 04:15 | |
| - Spoiler:
Beaucoup mieux que tu aies changé la dernière question m’ouvre plus de possibilités.
La chimère avait mêlé discrétion et sincérité à sa réponse, tout en justifiant en quelque sorte ses actes de ce soir. Kaleya ne réagit pas, mais un simple silence en disait plus que de longs discours. Les deux voyageuses partageaient ceci qu’elles ne jugeaient pas quelqu’un sur son histoire mais plutôt sur ses actes. Sinon comment expliquer cette étrange amitié ? La neko fut tout aussi évasive sur son passé, évoquant surtout sa condition de fugitive. Mais quelque chose retenu l’attention de Balsa dans ses propos : - ... Selon mon père, les ports étaient surveillés... - Selon ton père ? Tu n’y crois pas ?... pourtant s’il travaillait pour eux, il devait bien savoir… Les ports surveillés ? Évidemment ! Mais par qui ? Comment ? La chimère réalisa qu’il ne serait certainement pas aussi facile de quitter la ville qu’elle se l’était imaginée. Qu’elle aborde un membre d’un long courrier pour lui proposer l’emmener pour de l’argent, qu’elle se terre, ou se fonde dans la foule et se faisant invisible lui semblaient faisables. Mais un capitaine laissait-il embarquer une inconnue sans se méfier ? Et ne prendrait-il pas ses informations auprès des autorités locales ? Et même, le port et l’accès aux bateaux n’étaient-ils pas étroitement surveillés ? Les forces armées humaines ne pourraient la retenir si elle quittait simplement la ville, mais par la mer, ils avaient sans doute le contrôle sur les départs de navires... Alors que le cœur de la chimère s’accélérait doucement à ces pensées, elle mâchait avec ferveur le morceau de viande qu’elle tenait. Ce n’était finalement pas bon, surement trop vieux, trop salé et incroyablement sec. Mais la faim du prédateur en elle profitait de ce que son attention soit rivée sur son avenir incertain pour lui faire engloutir les protéines que son corps réclamait. Elle se rappela pourquoi elle avait choisis de partir. Outre la présence humaine et sa condition de meurtrière à Lan Rei, elle sentait au fond d’elle qu’elle devait partir. Voir le monde, puisqu’elle n’aurait su comment le formuler autrement. Car nulle part elle n’avait d’attache, elle n’en avait plus… Alors chez elle pourrait bien être n’importe où. Comme en écho à cette réflexion nouvelle, Kaleya demanda : - Tu crois que c'est comment, dans les autres îles ? Tu sais où tu veux aller ? La chimère cessa de mastiquer sa nourriture et déglutit. Les autres îles ?... Akin lui avait conta ses voyages maintes et maintes fois, la faisant chaque fois rêver quant à leurs paysages luxuriants, sauvages, surprenant, accueillants ou hostiles. - On m’a raconté que Ghurol est un endroit désertique, et que les créatures qui y vivent sont les plus hostiles : vampires, succubes… et anubites. Rosyel est la terre des elfes, des centaures et d’autres créatures magiques… Quant à Loïli, c'est une jungle où les hommes côtoient les fées et les nains. Balsa désigna le tissu ouvert sur le peu de viande. - Sert-toi, c’est à toi autant qu’à moi… Ou prend autre chose si tu veux, d’ailleurs tu peux regarder et prendre ce dont tu as besoin, attends… Elle enfourna le dernier morceau de viande qu’elle tenait entre les mains et attrapa le lourd sac de toile à côté d’elle. Rapidement, elle en sortit la bourse qu’elle avait extirpée d’un conduit d’aération et le vida devant elle. Elle commença à faire des tas de sommes identiques pour compter, tout en poursuivant la discussion. - J’aimerais bien visiter Ghurol, du moins les villages anubites et peut-être rencontrer des vampires. Mais je pense que si je devais choisir un endroit où vivre, là, maintenant, ça serait Rosyel… Enfin, je crois surtout que je veux partir. Et que je ne ferais pas la difficile sur le choix de la destination, trouver un moyen d’embarquer risque d’être bien assez dur… Sur ce, elle se resservit et mâchonna sa nouvelle tranche. Toutefois avec plus de calme, canalisant ses émotions et se concentrant plus sur ce qu’elle avait en bouche. Elle jeta de brefs coupe d’œil à la nourriture. Non, déciment, ce n’était vraiment pas à son gout. Mais en pleine ville, elle ne pouvait trouver mieux rapidement. Pas de végétation ici, aucune chance de trouver de jeunes fruits, des champignons ou quelque pousse comestible. Elle aurait pu chasser certes… du rat facilement, du pigeon aussi… Mais il lui aurait fallu y accorder toute son attention et elle préférait économiser ses forces. Elle aurait pourtant rêvé d’un de ses vrais repas : un animal cuit doucement au-dessus du feu avec quelques herbes. Pas même de sel. Ce gout sauvage, ce naturel, elle ne connaissait meilleure saveur. Elle pensa que la saison des fruits approchait… mais si elle partait, elle ne la verrait pas. Les saisons étaient-elles identiques ailleurs ? Certainement pas, les climats variaient tellement. Elle interrompit un instant sa mastication et eut un sourire en imaginant les plantes exotiques et les nouvelles saveurs qu’elle allait découvrir. - 812 pièces d’or… J’en ai déjà pris une poignée à un autre endroit de la maison… Elle prit, un par un, huit petit tas de vingt pièces qu’elle glissa dans sa propre bourse, remit les autres dans celle qu’elle avait vidée et la tendit à Kaleya. - Pour le reste, je te laisse prendre ce que tu veux dans le sac… il y a pas mal de trucs pris en vrac, mais je n’ai vraiment besoin que de sel, d’une bouteille et des vêtements. - Spoiler:
Ça se voit que j’avais trop faim quand j’ai écris ça ? :p
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Dim 09 Mai 2010, 18:16 | |
| - Spoiler:
En fait si, je sais quoi dire ! J'ai même plein de choses à dire ! XD " Selon ton père ? Tu n’y crois pas ?... pourtant s’il travaillait pour eux, il devait bien savoir… - Si, bien sûr que je le crois mais disons que ça n'a jamais été avéré. Mais comme tu le dis, il avait travaillé pour eux, il devait connaître leurs techniques. "En prononçant ses mots, un sourd malaise se répandit insidieusement en elle. Elle n'avait pas encore réellement eu l'occasion de réfléchir à ce qu'avait révélé Hanssel... Son père, un assassin. Elle ne parvenait pas à comprendre comment il avait fini par devenir leur protecteur de sa mère. Et surtout, elle ne voyait pas ce qui avait fait que la neko ait accepté de lui offrir sa confiance.
Si le passé de son père n'enlevait rien à l'amour qu'elle lui portait, cela peignait son souvenir d'une couleur bien plus sombre qu'elle ne l'aurait cru possible. Un nouveau frisson parcourut lentement son âme.
Elle fut soulagée de changer de sujet, encore davantage lorsque les mots de Balsa l'entraînèrent loin de ses réflexions.
Les noms des îles que fit défiler la chimère et leurs brèves descriptions éveillèrent dans l'esprit de la jeune neko des images de lieues extraordinaires et d'êtres étranges, écho de ses rêves d'enfant. Revint à elle le goût fugace de l'émerveillement, de la peur exaltante de l'inconnu, de ce désir enfantin d'aventures hors du commun...
Plus jeune, elle avait en effet appris des bribes de savoir sur le monde qui était le sien, mais ces fractions infimes n'avaient jamais suffit à assouvir sa soif d'apprendre. Puis la mort s'était abattu, l'obligeant à se détourner de ses questions devenues bien futiles en rapport à la tempête qui la poursuivait alors.
Elle avait abandonné rêve et espoir. Et aujourd'hui, dans le sang écoulé et le sang qui brûlaient leur veines à toutes deux se réécrivait un futur.
Tout en parlant, Balsa bataillait avec la viande posée entre elles-deux, plus proche d'une semelle que d'un véritable aliment. Malgré la faim qui la rongeait de plus en plus, elle ne parvenait pas à faire preuve de la même opiniâtreté que Balsa et c'était lentement qu'elle mâchait cette maigre pitance. Actuellement, son appétit était inférieur à celui de son esprit qui cherchait quelle route elle allait emprunter. "...je ne ferais pas la difficile sur le choix de la destination, trouver un moyen d’embarquer risque d’être bien assez dur… "Kaleya sourit, haussa les épaules." Nous... euh... tu trouveras, je suis sûre. Après tout, tu viens de survivre à une quinzaine de gardes, une chimère, et tu as accompli ta vengeance. Ce n'est pas ça qui te fera obstacle, je pense. " Elle étira ses membre engourdis par le froid. Et elle ? Si elle venait à se décider à partir, trouverait-elle un bateau ? Elle ne se posa la question que durant une fraction de seconde : oui, elle trouverait, car elle n'aurait pas le choix. Comme quoi, parfois n'avoir qu'une seule solution simplifiait bien des choses. " 812 pièces d’or… J’en ai déjà pris une poignée à un autre endroit de la maison… Pour le reste, je te laisse prendre ce que tu veux dans le sac… il y a pas mal de trucs pris en vrac, mais je n’ai vraiment besoin que de sel, d’une bouteille et des vêtements, dit soudain Balsa, rompant le silence. - Ah... oui, merci. "Elle saisit la bourse avec un certain étonnement : cela faisait longtemps qu'elle n'avait possédé autant d'argent. Voir jamais, en fait. Bien sûr, elle était habituée à voler ce dont elle avait besoin, ou de fouiller les corps de ceux qu'elle avait tués, mais jamais ceux-ci ne dissimulaient une telle richesse.
Ce fut donc avec le sentiment curieux de ne pas être à sa place qu'elle rangea le petit sac dans une de ses poches. Puis, suivant le conseil de Balsa, elle fouilla quelques instants dans le sac de toile. Elle-même avait le sentiment de n'avoir besoin de rien. Elle avait toujours vécu depuis ses 16 ans avec le strict minimum et ne ressentait pas le besoin de posséder plus de choses que des habits convenables, de quoi manger et ses poignards.
Aussi, à l'exemple de la chimère ne se saisit-elle que d'une robe qu'elle tailla en pièces. Il était hors de question d'attirer l'attention en achetant des bandages et elle serait tôt ou tard obligée de changer ceux qu'elle portait. Le risque d'infection était le plus grand danger qu'elle courait à présent... en dehors de ses poursuivants bien sûr, mais ce n'était qu'accessoire. Ensuite, sa réserve de bandages ayant été faîte, elle prit une autre bouteille d'eau trouvée par la chimère ainsi qu'un petit paquet de viandes sèches restant au fond du sac.
Ceci étant fait, elle renversa la tête en arrière, observant un instant les étoiles qui les avaient observées depuis l'instant de leur rencontre. Elle se rendit compte que le regard qu'elle leur lançait était une bravade, mais elle ignorait quelle en était la raison. De quoi les défiait-elle donc ? " Tu sais quoi... ? murmura-t-elle d'un ton rêveur. Je crois que moi aussi je vais partir. Je ne sais pas où mais je n'ai plus rien à faire ici. Je ne sais pas... je me sentais enchaînée à ce lieu mais maintenant... "Bien sûr, elle n'était pas vengée. Pas entièrement. Mais quelque chose lui disait que seul le temps écoulé pouvait à présent la placer en face de ses ennemis et qu'il lui faudrait être patiente.
Apprendre à vivre réellement, pas à survivre dans le seul but de donner la mort. Peut-être était-il temps, enfin... Quels que soient les dangers qui existaient, ailleurs, elle s'en fichait. Royalement. " Oui. Je vais partir. "- Spoiler:
Ben finalement, j'avais assez d'ouverture, largement assez. ^^ Je crois que ce post est assez long. Par contre j'espère que toi aussi tu auras une assez grande ouverture parce que je parle beaucoup pour ne rien dire. Mais bon... c'est toujours mieux que l'autre fois ! XD Et je viens de voir qu'on a entamé la troisième page !
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Mar 11 Mai 2010, 22:45 | |
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Bon, tout ce temps pour un résultat pas faramineux à mon gout...
Kaleya la remercia en prenant l’or. Elle semblait étonnée, et même un peu confuse, de se retrouver avec autant de richesses. Elle glissa la petite bourse dans une de ses poches et fouilla le sac sans grande conviction. Loin dans le nuit, des sons de cloches résonnèrent. Quatre coups. Balsa avait agit machinalement en volant les denrées dans la maison de Hanssel. Elle vivait, depuis que Akin était partit, soit avec presque rien, ce qui était le cas le plus souvent, soit avec un « magot » conséquent. Alors elle se procurait tout ce dont elle avait besoin pour ses voyages. La chimère regrettait d’avoir pris tant de nourriture sans penser à voler autre chose. Elle aurait du se concentrer plutôt sur l’essentiel : plus de tissus, du fil, des aiguilles, des allumettes, de l’alcool… pour désinfecter ses plaies bien entendu ! Elle ne buvait pas souvent et le souvenir de sa soirée à l’auberge avec Iburo était trop récent pour que sa soif s’oriente vers un spiritueux. La neko découpa l’étoffe des vêtements restant en bandes qu’elle utiliserait surement sur ses plaies. Cela rappela à la chimère qu’elle devrait elle aussi prendre soin de ses blessures, cautériser surement, et le plus tôt serait le mieux. Dès qu’elle serait posée, elle ferait un feu et se soignerais. Avec une bouteille d’eau et un paquet de viande séchée, ce fut tout ce que sa compagne prit. Balsa referma le sac et le posa alors à côté d'elle. Elle leva les yeux sur la neko qui regardait les étoiles, puis tourna machinalement son regard vers le ciel. - Tu sais quoi... ? Je crois que moi aussi je vais partir. Je ne sais pas où mais je n'ai plus rien à faire ici. Je ne sais pas... je me sentais enchaînée à ce lieu mais maintenant... - Tu te sentais enchaînée ? pourquoi ? ta vengeance ?, dit-elle en baissant ses yeux sur Kaleya. Mais la neko devait être perdue dans ses pensées et comme la chimère tournait à nouveau son regard vers les milliers de soleils lointains, centres de mondes inconnus et totalement hors de portée, elle comprit. La ville ne diffusait que peu de lumière dans ces rues pauvres où elles se trouvaient. Les allumeurs de lanternes ne devaient pas travailler la nuit, contrairement à ceux qui avaient en charge les beaux quartiers. Elle s’amusa à chercher les constellations qu’elle connaissait. Ces cinq étoiles en cercle parfait, dont celle qui brillait le plus était orienté à l’ouest en cette saison : la rose d’été. Puis le chien affamé : une ligne d'étincelles, avec un amas de trois points réunies au bout, et deux éloignés qui étaient censée représenter les pattes de l’animal… - Oui. Je vais partir. Son ton était net et assuré. Elle venait de prendre une décision, la tête dans les étoiles. Cela fit sourire la chimère. L’idée qu’elles partent ensemble lui effleura l’esprit. Mais pour l’instant, elle souhaitait surtout pouvoir se remettre de ses blessures en se cachant des hommes. Il lui fallait aussi trouver un bateau. Elle termina sa deuxième tranche de viande et se sentit suffisamment rassasiée. Elle emballa le reste, puis le fourra dans le grand sac de toile. Tout était fait. Et tout était dit ? Malgré l’amitié naissante entre les deux créatures, Balsa ne pouvait s’ouvrir d’avantage, parler de son passé ou de ses intentions futures. Ses capacités en relations humaines étaient bien faibles, car elle était solitaire dans l’âme. Soulevant un pan de tissu, elle regarda sa blessure au ventre comme elle ressentait une gêne. Elle s’était rouverte, laissant un filet de sang glisser sur sa peau nue. Elle s’empressa de l’éponger avec un vieux bout de vêtement. Il ne fallait pas qu’elle tache ses nouveaux habits, au risque encore une fois d’attirer l’attention. - Je sais pas pour toi, mais il faudrait que je cautérise ça, et l’autre tant qu’à faire… Elle regarda alentours… Si elle n’avait ni le temps ni le matériel nécessaire pour allumer un feu, elle pouvait toujours se servir des flammes dansant dans les lampadaires. Mais ceux-ci étaient tous éteints. Que faire ? Retourner dans les beaux quartiers n’était certainement pas une bonne idée. Balsa s’imaginait les voisins qui, après avoir longuement patienté bien cachés derrière leurs épais volets, étaient descendus timidement dans la rue, constatant dans le moindre détail macabre l’étendue du massacre. Les commentaires devaient aller bon train : « ce sont de véritables sauvages ! », « ces pauv’ gens n’avaient rien fait ! », « rentrez les enfants, retournez au lit »… Comme si on pouvait endormir ces curiosités malsaines. « Mais que font les miliciens ? », « voyez ce qu’est devenu notre monde ! », « des sauvages je vous dis, je les ai vu, des monstres ! ». Un flash emplit le ciel. La chimère cligna des yeux, s’interrogeant sur la réalité de la lumière qui était venue frapper sa rétine. Elle lança un regard à Kaleya, qui semblait avoir vu la même chose qu’elle. Puis un craquement sourd, grondement déchirant, sembla faire trembler la terre en même temps que leurs tympans. Un orage ? Évidemment, le beau temps des derniers jours ne pouvait durer. Et la région était connue pour ses fortes précipitations… - Le tonnerre hein ?... Je crois qu’il est temps de trouver un abri, même si l’orage est encore assez loin. Sur ce, Balsa se leva et s’étira en prenant garde à ne pas ouvrir d’avantage ses plaies. Elle ramassa sa lance, et couvrit la lame d’une étoffe encore intacte. Furetant partout alentours, elle vérifia qu’elle n’oubliait rien. Puis, de sa main gauche, elle palpa sa veste. Elle sentit sous sa main le fourreau de cuir qui contenait son couteau de chasse, ainsi que la bourse bien remplie. Finalement elle se tourna vers la jeune neko : - Je te propose qu’on se sépare ici, on augmentera nos chances… Elle hésita un isntant, puis ajouta : - Mais au cas où, je serais surement dans le port. Là-bas, même la nuit, la vie grouillait. L’heure à laquelle les premiers bateaux partaient était proche. Mais la chimère ne voulait pas embarquer de suite. Parce qu’elle devait se soigner d’abord, elle espérait d’ailleurs trouver des lampadaires allumés qui lui permettraient de chauffer sa lame… Et puis aussi, peut-être, parce qu’elle avait fait la promesse de retrouver ce neko, Aymas, et la fée qui l’accompagnait. - Spoiler:
Début de la fin ?
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Jeu 13 Mai 2010, 13:37 | |
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Faut croire, oui... Le silence. La vie entière était faite de silences. Kaleya s'était souvent amusée à en écouter les nuances et le sens que chacun d'entre eux pouvaient prendre.
Celui-ci avait les accents d'une séparation.
Définitive ?
Peut-être. Les routes se croisaient souvent pour ne plus jamais se retrouver. Certaines se voyaient brutalement interrompue par le gouffre de la mort. D'autres devenaient tortueuses, comme un chemin de montagne. D'autres encore prenaient l'apparence des ces immenses voies toutes droites, sans obstacles, sans rien d'autre qu'une avancée régulière, parfaite... ennuyante. Il était difficile de savoir ce que deviendrait le chemin de leur avenir...
Mais... peut-être pas. Quelque chose murmurait à l'esprit de la jeune femme qu'un jour, proche ou lointaine, elles se reverraient. Le lien qui s'était créé n'était pas de ceux qui s'oublie. Et tant que le souvenir existait, le futur demeurait possible. " Je sais pas pour toi, mais il faudrait que je cautérise ça, et l’autre tant qu’à faire… "Des mots. Pour remplir le vide. La jeune femme se prêta au jeu sans laisser paraître qu'elle voyait clairement qu'un mur s'érigeait lentement dans leurs esprits : " Oui, moi aussi. Ce serait assez stupide de mourir d'une infection, après tout ça. "
Des mots. Etonnant comme les mots pouvaient être inutiles. Ou tranchants. Une lueur vint brutalement graver ses méandres dans le regard des deux femmes. Foudre. Portée par un grondement sourd, menaçant, qui grandit lentement jusqu'à remplir leurs oreilles et leur coeur du hurlement du ciel. Lui aussi avait-il compris ? [/i] " Le tonnerre hein ?... Je crois qu’il est temps de trouver un abri, même si l’orage est encore assez loin. - Oui. " Kaleya avait toujours aimé l'orage. Parce qu'il était un écho de ce qu'elle ressentait, si souvent ? Peut-être. Quoiqu'il en soit, jamais le tonnerre ne lui avait paru si coupant que ce soir-là. Et lorsque les mots de Balsa l'accompagnèrent, elle ne put même pas s'en étonner : " Je te propose qu’on se sépare ici, on augmentera nos chances… - Oui. " La porte se refermait. La solitude reprenait ses droits. Kaleya ne voyait plus l'intérêt de parler davantage, elle ne se sentait plus réellement concernée. Détachée de cet univers, elle n'arrivait pas même à faire une effort pour paraître normale. Elle haïssait les adieux. Alors elle les ignorait et disparaissait avant. " Mais au cas où, je serais surement dans le port. "Au cas où ? Au cas où quoi ? Kaleya, dont les pensées s'étaient déjà éloignées pour ne pas être touchées par le chagrin, revinrent timidement jusqu'à elle. Elle se donnait l'impression désagréable d'être une gamine qui s'accrochait à elle ne savait quel espoir et elle se força à s'endurcir. Elle avait vécu seule depuis des années. Cela ne changerait certainement pas. Elle n'avait besoin de personne. Personne !
Elle avait appris à transformer sa tristesse en colère et c'était elle qui grandissait à présent en elle. " Au cas où quoi ? " demanda-t-elle sèchement, écho d'un espoir qu'elle avait repoussé.
Elle haussa les épaules et d'un ton plus mesuré, se rendant compte de l'aspect infantile de son comportement, ajouta : " Enfin, qu'importe. Bonne route Balsa. Nous nous reverrons sûrement un jour... du moins je l'espère. "Elle eut un dernier sourire qu'elle imprégna de chaleur, et d'un pas tranquille, sans prononcer un mot de plus, s'éloigna en direction de la ville. - Spoiler:
Pas un post très long. Kal' est un peu lunatique quand elle est triste, faut pas s'inquiéter ! ^^ Enfin bref. Nous verrons bien la suite...
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Ven 14 Mai 2010, 18:42 | |
| - Spoiler:
Conclusion d'un rp fort plaisant ! Merci pour la partie, on se retrouve à la prochaine
Basa avait comblé le silence d’une constatation météorologique, puis s’était employée à trouver les mots justes, qui reflèterait au mieux ses pensées, pour dire au revoir à sa façon. Kaleya acquiesça simplement, avant même que la chimère ai terminé. Alors que Balsa lui indiquait comment elle pourrait la retrouver, la neko se fermait sur elle-même. - Au cas où quoi ? Le ton était assez froid. Kaleya sembla confuse, se redressa et dit plus amicalement : - Enfin, qu'importe. Bonne route Balsa. Nous nous reverrons sûrement un jour... du moins je l'espère. Puis elle tourna les talons et se mit doucement en marche. Ses pas résonnèrent dans la ruelle, mais le bruit de la rivière couvrit bientôt les échos. Silencieuse, Balsa tourna les yeux vers le ciel. Un nouvel éclair déchira de sa lumière la noirceur au-dessus de la ville. 1 seconde, 2, 3, 4… Un grondement court, sec, violent. L’orage s’approchait vite, pourtant Balsa ne sentait pas le vent sur ses cheveux. Probablement que la ville protégeait ses habitant des courant d’air… La lune avait disparue derrières un nuage opaque, chargé d’une pluie lourde. La solitude avait enveloppé Balsa. Elle suspendit le sac à sa lance qu’elle mit sur son épaule, puis elle regarda alentours. L’ombre était grandissante. Très bientôt il pleuvrait. Elle choisit de longer la rivière. Un petit sentier longeait les étroits jardins des baraques construites sur les rives. Nouvel éclair, nouveau coup de tonnerre. La chimère aimait à « savourer » ces démonstrations de la force de la nature, mais elle devait pour l’instant se concentrer sur plus essentiel. Au port donc… mais elle avait emporté la vie d’un homme là-bas, laissant son cadavre à peine dissimulé. C’était l’ennui à chaque fois qu’elle devait revenir sur ses pas : elle s’était souvent fait des ennemis. La culpabilité la rongeait parfois. Elle savait qu’elle avait, ce soir, pris des vies innocentes. Mais pour parvenir à ses fins, elle n’avait pas eu le choix. - Pardon pour ça, soldats… Oui, elle parlait seule ! Mais qui ne le faisait pas ? - … mais si vous n’aviez pas choisit de devenir des chiens à la solde de plus fortunés… Elle eut un petit sourire, elle parlait aux morts ?... Elle leva une main paume ouverte vers le ciel : - Reposez en paix ! Cette fois ce fut un petit rire, vite tut par un nouveau coup de tonnerre. Balsa accéléra le pas. Elle quitta la rive qui n’était plus praticable pour suivre une route parallèle à la rivière. Tant qu’elle entendait le clapotis de l’eau, elle ne s’éloignait pas de sa route. La petite rue où elle marchait était pavée, mais les maisons encore bien vétustes. Elle arriva devant un pont. Ce devait être un des axes principaux de la ville, vu la difficulté et le cout de la construction d’un tel ouvrage. Elle monta dessus et regarda en amont, puis en aval. Les berges n’étaient pas praticables, sur la portion qu’elle voyait tout du moins. Elle finit de franchir la rivière. Comme tous ses crimes avaient été commis à l’ouest, elle s’imaginait passer plus incognito à l’est. Elle tourna à la sortie du pont et prit la première rue qui descendait vers le port. Celle-ci était large et le vent s’engouffrait en elle avec toute la force et la vitesse qu’il donnait aux lourds nuages. Balsa frissonna. Elle aurait tellement voulu pouvoir allumer un feu… Ses plaies ! Elle devait s’en occuper ! Elle regardait autour d’elle tout en avança. Quand elle traversa une avenue large, elle vit à son extrémité une place dont les lumières étaient encore allumées. Elle s’y dirigea d’un pas ferme tout en restant attentive. Comme il n’y avait personne, elle posa son sac et sa lance au pied du premier réverbère et y grimpa. Elle ouvrit la petite porte de verre qui protégeait la flamme à l’intérieur, puis glissa sa main dans sa veste pour en sortir son couteau. Elle plaça la lame au-dessus du foyer. Quand le fer commença à rougir, elle referma la porte et se laissa tomber. Elle souleva un pan de son haut, prit une grande inspiration et appliqua l’arme brulante sur sa plaie. Se mordant la lèvre, elle retint un cri de douleur. Une goutte de sueur perla sur son front. Un nouveau coup de tonnerre retentit, mais elle n’y prêta pas attention. Elle répéta l’opération de cautérisation sur sa plaie à la jambe. Elle avait maintenant deux brûlures à la place des entailles infligées par les soldats. Cela restait plus hygiénique, et plus facile à soigner que des plaies ouvertes. La pluie commença à tomber alors qu’elle reprenait sa lance sur son épaule. Elle pressa alors le pas vers le port, espérant trouver rapidement un abri discret. |
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| Sujet: Re: Eclats nocturnes... Sam 15 Mai 2010, 20:12 | |
| - Spoiler:
En fait non, je ne fais pas de suite ici. Mon dernier post convient bien comme conclusion, je trouve. Et merci à toi pour ce rp, je me suis éclatée ! À bientôt j'espère !
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| | | | Sujet: Re: Eclats nocturnes... | |
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