Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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MessageSujet: Erratum   Erratum EmptyJeu 27 Mai 2010, 01:07

Hel inspira longuement. Immobile, les yeux clos, elle leva la tête et attendit quelques secondes avant de se permettre un mouvement. Sous ses pieds nus, le sol était froid, dur mais parfaitement lisse. Délicatement, elle posa sa main gauche sur le mur et devina une glace. Où était-elle ?
Il n'était pas encore temps d'ouvrir les yeux. Aucune présence humaine, aucune odeur, aucun bruit excepté celui de sa propre respiration, de ses propres battements de coeur. Un frisson lui parcouru l'échine. Sous ses paupières, une couleur chaude se dessinait, la pièce était colorée. Sans plus attendre, elle batta des cils. Son image la fit sourire ; exceptées les feuilles qui ornait ses longs cheveux bleutés, et ses multiples parrures, elle était entièrement nue. Elle ne méditait jamais autrement. Sa peau lui parraissait nettement plus violacée que d'habitude à cause de la couleur sanglante des murs. Lentement, elle tourna sur elle même, cette pièce l'attendait. Les miroirs étaient parfaitement adaptés à sa taille plutôt grande. Elle s'observa longuement. Un sourire narquois, laissant ressortir ses canines pointues, elle se défiait. Devant elle, toute sa vie défilait en image. Elle s'arrêta en face de sa première photo où l'on pouvait la voir enfant, tressant ses cheveux déjà très long. Elle remarqua qu'en ce temps là, elle n'avait pas les marques aujourd'hui inscrites sur son visage partant de ses paupières au bas de ses joues. Elles avaient sans doute dût apparaître après, elle ne s'en rappellait pas. Au fil des images, elle décortiquait chaque changement corporelle qu'elle subit ; le développement de ses épaules, ses bras et ses jambes qui avaient grandi d'une manière spectaculaire, ainsi que ses pieds et ses mains. Son visage, lui, n'avait pas beaucoup changé, appart la finesse de son menton et de son nez, elle avait toujours ses yeux gris percants, ses lèvres félines et évidemment, ses fines oreilles pointues. Au fil du temps, son corps n'avait cessé de se muscler et de s'affiner.

Hel plissa les yeux, il y avait quelque chose d'étrange dans cette pièce, qui souhaitait la confronter à elle même ? Elle en avait assez, celà ne la faisait pas rire. Depuis combien de temps était-elle là ? Il n'y avait aucune indication dans cette pièce. Elle s'agenouilla et ferma les yeux. Cette présente, ce poids qu'elle ressentait. D'où venait-il ? Elle appuya ses paumes contre le sol glacial, quel contraste ! Une pièce d'apparence si chaude, si vivante. Ici ne résonnait que le passé, l'achevé et le flou. Sa vie l'entourait mais elle n'était pas elle ici, il y avait plus de sa personne dans ces photos que dans son corps emprisonné dans cette salle. Elle devait sortir, ici, quelque chose la guettait, quelque chose dont elle ignorait absolument tout...
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MessageSujet: Re: Erratum   Erratum EmptyJeu 27 Mai 2010, 08:49

Erratum Oeil2wd9


Ces créatures sont toutes les mêmes. Rien que des bêtes ignorantes et prétentieuses. Certaines prennent une apparence qu'elles espèrent noble, d'autres se montrent sous leur jour animal. Je ne sais si c'est un choix, une sorte de franchise, ou s'il le font par dépit. C'est peut-être une punition divine, de ne pouvoir se masquer. Je ne sais pas si j'ai un peu de sympathie pour cette créature, qui arrive à parer le néant de son existence avec cette allure, ce corps si inutile au final. Non, vraiment, je n'y arrive pas. Elle me répugne. Et puis elle se prend tellement au serieux, non mais regardez moi ça, une mouche qui se prendrait pour un papillon...
Mais je savoure. Cette situation l'agace, et l'angoisse même, malgré ses grands airs. Même si elle ne se l'avoue pas, elle sait. Elle n'est rien, et elle est face à... tout. Tout ce qui la dépasse, tout ce qui sera toujours tellement plus grand qu'elle. Ce qui la gouverne.
Quand l'elfe finit par s'agenouiller, mon orgueil y voit une victoire. Elle s'incline. Ecoeuré par ce triomphe facile, je me recule, mais ses yeux fermés ne discernent pas ce mouvement. Les miens, luisants maintenant sur son reflet, d'un brun boueux, offensant -c'est déjà plus que ce qu'elle mérite-, observe cette pauvre chose. Du fond du cœur, je la plains. Et je la maudis. Les vivants se trouvent toujours malheureux, ils ont mal, ils ont froid, ils voudraient toujours devenir un esprit pur. Mais ils sont vivants, ils ont un corps, ils voyagent. Cette enveloppe est peut-être une prison, mais ils peuvent la déplacer, la modeler, s'en servir. Moi je reste prisonnier et je les envie, au fond.
La clé sanglante apparait enfin dans ma main. Mes yeux s'agrandissent et la folie rit sur les lèvres que je lui ai empruntées. Maintenant qu'elle s'est acceptée, je peux enfin détruire cette enveloppe charnelle. Je saisis la clé comme un poignard que je tiendrais à deux mains, la lame tournée vers ma poitrine de simple reflet, mais un reflet tout puissant et suicidaire. Et je me martèle de coups. La clé s'enfonce pour créer des plaies, des serrures. Mes gestes sont rapides, mon visage fou. Je jubile. J'espère qu'elle a ouvert les yeux et qu'elle ne manque rien de la scène. Son reflet est son assassin. Je la libère. Soudain, percé de toute part, je m'arrête. Je tourne la clé vers lui, elle est levée au dessus de ma tête. Je l'abats comme pour la clouer à son tour. Mon bras n'atteint que la glace que je viens de briser. Nous nous écroulons, elle peut désormais fuir par le passage noir que je viens de lui ouvrir.



Erratum Clrouge2ch7
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MessageSujet: Re: Erratum   Erratum EmptyVen 28 Mai 2010, 01:15

Quelque chose tourbillonnait, elle sentait une vibration intense qui ne faisait que s'accélérer. Elle ouvrit les yeux. Du sang. Son propre sang battait comme le son d'un tambour juste avant que le clown saute du plongoir pour finir tout droit dans une piscine entière de tarte à la crème. La Chose, elle ne l'apperçut pas plus d'une seconde, et n'était d'ailleurs même pas sûre de l'avoir réellement vu, mais un odeur pestilentielle gagnait la pièce désormait, une odeur tel un soupçon. Un passage s'était dévoilé derrière le miroir brisé, un trou noir un peu plus gros qu'un terrier, de quoi passer son corps. Il ne semblait pas profond, et sans prendre la peine de regarder derrière elle, elle s'engouffra dans le noir. Une autre salle. Elles étaient directement liées entre elles. A en juger le peu de temps qu'avait pris son passage, elle estima qu'à peine 3mètres séparaient cette pièce de l'autre. Elle était toujours à terre, une goutte de sueur perla sur son front et descendit lentement le long de sa nuque. L'humidité que dégageait cette pièce était terrifiante. Agilement, elle sauta, prenant appui sur le bout de ses doigts et bloquant ses talons sous ses fesses. Elle était ainsi accroupie et stable.
Cette fois-ci, elle jugea la pièce d'un simple coup d'oeil ; ce n'était pas son apparence qui l'importait, mais ce qu'elle dégageait. Les murs, le sol, le plafond, chaque recoint respirait un malaise profond, la pièce semblait se liquéfier dans la pénombre la plus totale. Elle tendit l'oreille, quelque chose bougeait sous ses pieds, elle sentait ses mouvements saccadés, explorant, cherchant, un endroit, une fissure, une faille pour se dévoiler enfin. A l'affût du moindre déplacement de la Chose, Hel ne remarqua pas qu'une main étrangère était apparue et inscrivait à la craie, un mot. La Chose s'arrêta de bouger. Avait-elle trouvé ce qu'elle cherchait ?
Le crissement de la craie brisa le silence qui c'était installé. Hel leva la tête et se figea sur place, horrifiée. Un cri de stupeur lui échappa, elle voulu se pincer les lèvres mais ses muscles étaient paralysés. Erratum, murmura-t-elle.
Où est ton père ?, lui répondit une voix. Nul part. Son père n'était nul part. Prise d'une violente colère, elle se jetta sur l'inscription et entreprit de l'effacer avec ses mains, la craie ne partait pas. Elle voulu alors, la barrer, mais la craie n'était plus là. Elle se positionna dos au mur et fit face à des centaines, à des milliers d'inscriptions simillaires. Où est ton père ? C'est alors qu'elle se posait la question, où est mon père à présent ? Elle se giffla, se punissant d'oser y réfléchir. Où est ton père ? répétait la voix. Où est ton père ? Qu'as-tu fait de ton père, Erratum ? la voix ne se contentait plus de parler, elle sifflait, elle susurrait avec délice sa réplique, Où est ton père ? C'était trop dur, le déshonneur, la honte, la conscience, le besoin, le besoin, le besoin. Hel ne parlait pas, Hel ne criait pas, elle hurlait, à pleins poumons et martelait le sol tiède de ses poings, impure, ratée, c'était son existence. Le poids qu'elle portait seule, le mensonge, la trahison, la tromperie, elle n'en était pas victime, c'était elle, la pécheresse. Mais la voix n'était pas satisfaite, la partie n'était pas terminée, elle ne faisait que commencer...
Où est ton père, crachait la voix, Qu'as-tu fait à ton père, Erratum. Ce mot pesait tant sur elle, ce mot lui entaillait l'esprit. Erratum, Une erreur, voilà ce qu'elle était. Une erreur. Elle se sentait sale, elle avait chassé ses peurs et ses remords un à un, elle s'était construit un visage, une façade infranchissable depuis la "disparition" de son père. Elle représentait l'honneur, une elfe, une pure. En réalité, elle n'avait foi qu'en la nature et la vie, les lois de son peuple, de sa race n'étaient fondées que sur l'orgueil, elle n'avait pas désiré les suivre, son père l'avait compris. Et aujourd'hui elle pourissait encore d'avoir été trop lâche pour assumer ses actes et être considérée comme une traitre..

Hel était trempée de sueur, elle tenait sa tête entre ses mains, désemparée. Elle regrettait vivement la salle précédente. Elle se sentait lasse et vidée, quand pourrait-elle sortir de cet enfer ? Comme une petite fille, elle ramena ses jambes contre elle et les entoura de ses bras, scruptant la pièce d'un oeil perdu. De vieilles femmes riaient près du coin droit, elles étaient en train de ranger leurs aiguilles à coudre avec lesquelles elles s'étaient amusées à réouvrir les plaies de son passé. L'une d'elle tourna la tête et grimaca un sourire faux. Hel rabaissa les paupières, certaine d'être victime d'hallucinations. Qu'as-tu mon enfant, la dame était assise à côté d'elle à présent. Tu as déjà donné ton coeur petite garce, Hel pinca les lèvres. La vieille ricana, Aaah, l'amour...l'amour des elfes, pure, sincère, il n'en existe qu'un seul et tu l'as perdu ma petite, quelle tristesse ! Elle n'avait qu'une envie : pointer l'ongle de son index entre les deux yeux de cette immonde femme pour qu'elle se taise. Perdu. Elle ne l'avait pas perdu, elle l'avait quitté, c'était complètement différent. Elle prit du temps à s'en remettre, mais elle avait commis une grave erreur, et il était juste qu'elle en paie les conséquences. L'amour avait dévasti sa vie. L'amour avait fait d'elle, Erratum.. En le perdant lui, elle s'était perdu elle et avait du écarter de son chemin ce qui l'empêchait de retrouver sa vie d'avant. Ton père.. chuchota la couturière avant de disparaître, entraînant avec elle, les traces de craie blanche...

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MessageSujet: Re: Erratum   Erratum EmptyVen 28 Mai 2010, 15:33

Erratum Lvres2db7


Le désespoir est une prison. Elle n'est pas faite de chaînes, de barreaux, ni de gardiens. Son fer est la cécité, comment croire encore au lendemain si on ne voit plus le jour? Son habit est le repli, son geôlier est la fatigue. Nous ressentons les émotions comme les notes des soupirs soufflés dans un instrument. Les plus hautes sont vives et stimulantes. Les basses, plus posées, encouragent aux sentiments. Le désespoir est un long râle qui s'installe dans les tuyaux et empêche le passage d'autres souffles salvateurs, parce qu'il est à la fois grave dans sa valeur, et aigu dans sa cruauté.

Mais Nous aimons la musique, les mélodies fines et les portées pleines! Nous sommes des auditeurs exigeants, des spectateurs peu scrupuleux. Et Nous n'avons pas de tomate sous la main... Alors c'est à Nous d'être l'air, c'est à Nous d'être la trachée, c'est à Nous d'être le poumon. Comme un soufflet, comme un bouche à bouche, Nous ranimons la flamme de la vie et son crépitement.

Cette attaque n'est qu'un battement de coeur. Elle vit. Il ne reste qu'une étape. Sur ses joues, les larmes glissent, dévalent, caressent. Dans un bruit de métal, elles tombent au sol et courent les unes aux autres. Elles s'enlacent, s'entremêlent, dansent, s'étirent, se sculptent. Bientôt on reconnaît une clef, là, aux doigts de la créature. Nous lui ouvrons le passage, un horizon sans limite s'illumine de blanc. Une flaque puis un ruisseau, un fleuve, un lac de toutes les peines recouvre ses pieds d'une eau tiède. Elle est dans la salle blanche, à présent.


Erratum Clnoireyv6
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