Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."

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 L'Être et le Néant

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MessageSujet: L'Être et le Néant   L'Être et le Néant EmptySam 14 Nov 2009, 18:46

    N’importe où hors du monde

    Le mur aux teintes vermeilles laissa s’échapper l’intrus téméraire. Il se dégagea de l’ombre, surgit des profondeurs du néant et prit enfin conscience de lui-même. Le réveil de cet homme aux mains tachées de sang n’augurait rien de bon.
    L’individu qui se tenait debout, nonchalamment, sentait le sang battre à ses tempes. La vie coulait dans ses veines. Il existait, il en était sûr. Ce n’était pas un hasard s’il était vivant, s’il errait ici, c’est qu’il y avait une raison qui l’y autorisait. Où se trouvait-t-il ? Dans son for intérieur ? Ce n’était qu’une supposition. Ce lieu ne lui était pas familier, pourtant cette salle le concernait lui et uniquement lui. Une douce chaleur l’envahit, ses sens n’avaient jamais été aussi affûtés. Il était tel l’animal, le loup aux instincts développés dont le sixième sens l’avertit immédiatement qu’il n’y avait aucun danger à courir en restant sur place. Il semblait serein. Néanmoins, cet endroit avait quelque chose d’étrangement oppressant et bientôt il découvrirait des réminiscences enfouies dans son être qu’il ne souhaitait pour rien au monde ramener à la surface et qui le pétrifieraient.
    Ses paupières se soulevaient par intermittence, il n’aimait pas le rouge, cela lui rappelait tant de monstruosités qu’il n’osait guère y penser. C’est pourquoi il préférait le refuge des ténèbres. La lumière, de toute évidence, ne l’atteignait plus depuis longtemps. Assumait-t-il ses actes ? Pas en totalité en tout cas. Ses yeux le brûlaient, des picotements firent frissonner le corps de l’éphèbe. Ce bellâtre s’était pris d’affection pour l’exercice physique et se maintenait dans une forme olympique. Il avait un charme simple, sans frivolité, naturel et pur. Les traits anguleux de son corps témoignaient de ses efforts. Il ressentait le moindre de ses muscles, chaque geste était calculé, rien n’était laissé au hasard. Il avait atteint en quelque sorte l’ataraxie, le nirvana. Aucun trouble, aucun désir. Seule une parfaite maîtrise de lui-même.

    L’expression de son visage fut tout d’abord vide lorsqu’il observa les clichés recouvrant les murs repoussants. Il aurait pu s’effrayer devant ces mille clones de lui-même, il aurait pu vouloir les arracher à sa vue perçante, il aurait pu se jeter à terre, pleurer, pousser des hurlements de terreur, mais il ne ressentit aucune vive émotion s’apparentant à ces exemples funestes ; rien en particulier sinon de la curiosité, voire une certaine forme de fascination pour ces photos intimes.
    Une légende sous une photo indiquait : « Jonas Butterfly, 17 ans ». Cette image l’atteignit cependant en plein cœur, déchirant les vaines protections qu’il avait pu se constituer. Elle raviva le peu d’humanité qu’il y avait en lui. Elle représentait un jeune homme nu, le corps tendu par la rafale de plaisir, celle d’une extase qui provoquait sans doute des soubresauts jusque dans son âme. C’était la photo d’une nuit d’amour, belle et enchanteresse. Au lieu de le répugner ou de le scandaliser, il resta un temps infini à se contempler. A contempler la jouissance qui ensorcelait le corps humide, le point culminant, libérant le désir, arquant et contractant chaque muscle et chaque nerf. Ce moment divin l’avait rapproché de Dieu, sans nul doute. Il effleura ses lèvres d’une douceur qui l’étonna lui-même. Un léger sourire apparut, égaré. Il se contraignit néanmoins à l’effacer et s’arrêta sur les autres parcelles de lui, toutes plus troublantes les unes que les autres. Il y avait un je-ne-sais quoi de malsain à la vue de ces prises révélant son intimité au grand jour. Jonas avait l’impression qu’on s’était introduit de force dans son esprit et qu’on y avait retiré le moindre de ses secrets. Il vit en effet tout un pan du mur recouvert de photos lugubres : des visages pâles délaissés par le souffle de la vie. Il n’aimait pas qu’on déroba ainsi ses désespoirs et ses refoulements. Le jeune homme d’une vingtaine d’années suffoquait. Rêve ou réalité, cela revenait au même, cela lui déplaisait fortement.

    Il essaya de trouver une issue. Cette pièce en avait forcément une ! Il n’était tout de même pas condamné à rester face à lui-même, face au malheur qu’il avait engendré, pour l’éternité ! Non, cette punition aurait été trop cruelle. Cela ne pouvait pas être son destin.
    Alors qu’il reculait pour s’éloigner de ses démons, son regard d'azur accrocha au passage son propre reflet dans un miroir. Il prit le temps d’observer son être. Il avait les cheveux en bataille, assez courts. Son allure lui apparut négligée, contrastant avec son quotidien. Il se vit, torse nu, les épaules solides, la poitrine portant quelques cicatrices et, en se tournant d’un quart il put apercevoir son tatouage qui n’était autre qu’un papillon sur l’omoplate droite, discret, mais marquant la peau de l’homme à jamais. D’ordinaire, il portait un uniforme qui indiquait sa fonction de Militaris. Ce rôle qu’il jouait avec brio n’était qu’une fausse image de lui-même ; un individu x qui se tenait impeccablement, dans les règles de l’art, dont l'obéissance et la discipline étaient les maîtres mots. Un éclair de clairvoyance brillait pourtant dans ses yeux, on pouvait aisément deviner ses capacités d’observation. Le reste de son visage et son attitude semblaient ne trahir en revanche aucune émotion tandis que dans sa tête, tout allait à une vitesse vertigineuse. Un pantalon de toile recouvrait le bas de son corps, cela n’empêchait pas d’imaginer une musculature développée. Il donnait le sentiment d’être le prédateur confiant, qui contrôlait la situation et qui, d’une patience inébranlable, attendait sa proie au détour d’un chemin, comme si, à la moindre erreur de celle-ci, il se jetterait sur elle. Dangereux. Oui, il l’était d’une certaine manière. Mieux valait éviter de croiser son chemin lorsqu’il était en mission. Ce loup-là était indifférent à toute forme de pitié.

    De quoi pouvait-il frémir ? La peur s’était évanouie en lui, telle une écharpe de brouillard, une brume dispersée.
    Jonas se déplaça, leste comme un félin, pour se soustraire au regard inquisiteur que lui lançait insidieusement le miroir. Il avait en horreur cette impression d’être observé, même par lui-même. Peut-être que son unique angoisse provenait de son propre jugement, de son propre être. Il ne se supportait sans doute pas lui-même.
    Notre ami se rendit compte qu’il ne pourrait jamais complètement s’arracher à ces glaces d’épouvante. La salle en était remplie, outre les photos. Heureusement, il était loin d’être claustrophobe.
    Un léger froissement dans l’air, plein du frisson des choses qui s’enfuyaient, retarda son introspection. Le jeune effronté fit volte-face, s’attendant au pire comme au meilleur. Maintenant il savait. Il savait qu’il n’était plus seul…

    Il se tourna vers un autre monde, là où tout n’était qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
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MessageSujet: Re: L'Être et le Néant   L'Être et le Néant EmptyDim 15 Nov 2009, 17:22

L'Être et le Néant Yeux1yv7


Terriblement Sexy... Ayant volé à mon visiteur son apparence pour la revêtir, je me trouvais vraiment irrésistible. Evidemment, ça ne me servait pas à grand chose, je restais cloitré derrière mon miroir, à le singer, lui qui gachait le potentiel de ce fabuleux corps. Mais c'était d'un tel confort...! Je repensais à toutes ces fois où j'avais été contraint de me glisser dans le reflet d'une créature hideuse, un troll bedonnant, une humaine trop poilue... Yeurk! Alors là, forcement, je savoure!
Lorsqu'il se tourne enfin vers moi, je le dévore des yeux. Visez moi ce regard! Certes, le mien n'a rien à lui envier, il le constatera par lui même tout à l'heure, mais pour un humain, il se défend bien! Si je n'étais pas un simple reflet, je me mettrais volontiers à roucouler de plaisir.

Lorsqu'il se detourne de moi, j'en profite pour me mirer, je me tourne, contemple ma nouvelle paire de fesses, je fais la moue, teste divers expressions sur ce charmant mignon. Je minaude, mes yeux verts et féminins ayant pris place dans cet appetissant tableau. C'est à cet instant qu'il se retourne vers moi. Je lui fais un de ses plus beaux sourires, tout en sortant une lourde clef rouge d'une de mes poches. Je fais jouer l'objet sur mes lèvres, souriant toujours. Je n'ai pas envie de le laisser partir et de renoncer à mon nouveau corps d'Apollon. Mais ai-je le choix? Comme pour le remercier d'avoir passé un si bon moment en sa compagnie, je lui fais un clin d'oeil malicieux. Aussitôt, la clef se liquéfie, laissant une trace rouge sur ma bouche et mon menton. L'instant d'après, la pièce est entièrement plongée dans le noir, il n'y a plus rien, juste son âme, perdue.




L'Être et le Néant Clrouge2ch7
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MessageSujet: Re: L'Être et le Néant   L'Être et le Néant EmptySam 26 Juin 2010, 23:24

Huis clos

Qui a éteint la lumière ? Va-t-il s’éteindre avec elle ?
Jonas fut plongé dans le noir le plus complet. Il semblait être tombé dans un gouffre sans véritable fond, un puits impénétrable. Le silence faisait office de meuble et de seule distraction. Ainsi il sentait le vide ployer sur ses épaules. L’endroit pouvait se trouver n’importe où, sa description était facile…Bizarrement, ce fut un soulagement pour lui. Il se sentait plus à l’aise dans ce climat froid et sombre. En effet, notre homme agissait toujours sous le couvert des ténèbres, il était désormais dans son environnement naturel. Lors de ses missions, il s’enveloppait des peurs de ses proies et devenait le maître des ombres. L’obscurité l’apaisait et lui faisait reprendre le contrôle de lui-même. Enfant, il avait vaincu sa peur du noir par le raisonnement et la logique de son esprit vif. Pourquoi être effrayé par ce qui n’existait pas ? Les monstres et les fantômes provenaient de son imagination. C’était lui l’unique créateur de ces horreurs, ils n’étaient que des déchets de son esprit, des ratés. Il était sa propre peur. Au cours de sa vie, le noir devint son ami, son complice dans chacune de ses tâches.


« C’est fini… »

Le calme apparent venait de se briser sous le gémissement d’une voix grave et cassée. Elle avait murmuré dans un souffle ces mots à l’allure simple et pourtant, elle avait résonné dans toute la supposée pièce qui devait, par quelque paroi, (pour l’entendre, il fallait sans doute que le son fut renvoyé à ses oreilles) entourer le jeune soldat de plomb. Ce dernier se figea, prêt à réagir. Il tenta de scruter le néant, mais ses yeux, aveuglés par la nuit, ne pouvaient anticiper aucun mouvement venant de face. Il décida de fermer les yeux et d’étendre au contraire les capacités de ses autres sens au-delà de lui-même. Chaque fibre de son corps qu’il contraignait à l’immobilité essayait de capter le moindre bruissement de l’air, son odorat tenta d’intercepter une quelconque fragrance qui pût indiquer une présence…humaine ou non, jusqu’à ce que ses yeux tentent de percer cet enfer. Quand Jonas fut sûr que personne ne l’attaquerait, il bougea ses mains au hasard, devant lui, afin de trouver la source de la voix.

Notre protagoniste, qui se sentait manipulé, fit marcher ses cellules grises. Le raisonnement froid et calculateur prenait une grande importance dans sa vie.
Etait-ce un enregistrement ? Non, il n’y avait aucun grésillement, le ton était net et trop proche de la réalité. Un vieillard était-il enfermé ici ? Monsieur Butterfly était mécontent. Il mit de côté ses hypothèses farfelues qui n’élucidaient en rien le problème. Soudain, la voix retentit à nouveau. Cette fois, Jonas l’écouta avec davantage d’attention afin de trouver la source du signal.


« …ça va finir… »

La retentissante voix venait d’en haut. Mais était-ce suffisant pour la localiser complètement ? Déçu à nouveau, Jonas prit son mal en patience. Il se concentra sur le sens de ces paroles absurdes. Qu’est-ce qui allait finir ? Sa vie ? Toute cette mascarade ? Ce cauchemar (il lui était inenvisageable de parler de rêve, ni même éveillé…) ? Peut-être qu’il aurait bientôt une nouvelle occasion pour…

« …ça va peut-être finir ! »

L’ambiguïté de ces propos lui rappelait vaguement…non, ça ne pouvait pas être ça. Il se trompait, sans aucun doute. Seulement voilà, il n’était plus sûr de rien. Ce monde, cet instant, sa propre existence ne lui était pas même retransmise avec clarté. Lorsqu’il décidait un geste, son corps était comme au ralenti. Il se dit qu’il n’existait pas. Il recevait ces mots comme une souillure inutile du silence et du néant. « Je ne sais pas où je suis, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne peut savoir, on doit juste avancer » lui dictait sa fidèle logique, toujours présente, à l'affût. Il avança, puis stoppa net dans son élan.

« Qui es-tu ? »

On venait de s’adresser à lui. On avait conscience de lui. Enfin.
Il avait envie de prouver son existence, bien que médiocre sur beaucoup d’aspects.


« Je suis…
- Tu es !
- Oui, je suis. Et vous ? demanda Jonas, se prenant au jeu.
- Non. Pas encore.
- Vous n’existez donc pas ?
- Si.
- Où ?
- Dans ton esprit, crétin, dans ta mémoire de jeune imbécile ! rugit la voix forte de sa colère et de sa démence, elle provoqua malgré tout le réveil du jeune homme étourdi.
- NON ! C’est impossible…Vous…bredouillait notre jeune sot.

- On fait moins le malin maintenant que l’on sait. » jouit la voix, pleine de malice.

Son père. Adam Butterfly. Sa voix, mais avant tout ses insultes et ses jurons revenaient à la vie. Ça y est, Jonas devenait fou ! Il se prit la tête. Il sentait une migraine l’envahir et le submerger peu à peu, si bien qu’il ne parvenait plus à aucune conclusion satisfaisante, plus une pensée cohérente ne passait. Il était perdu, désorienté, assommé par la voix de son paternel, qui poursuivit, le torturant, ne le ménageant pas une seule seconde, le rouant de coups…


« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent, c’est tout. »

La voix avait-elle lu dans ses pensées ?
Jonas s'époumona :


« Tu veux savoir qui je suis, n’est-ce pas ? Je suis prudent autant que téméraire. Les Hommes étant ce qu’ils sont, soit pas manichéens, je ne suis ni bon, ni mauvais. Je calcule, je manipule les gens ou mes actes. J’analyse, je suis un stratège né. Chaque chose a sa place bien définie dans mon esprit rusé, mais avant tout rationnel. Je suis capable d’aimer comme un fou tout en restant raisonnable. Je suis malin, j’arrive à faire ma place par la discipline. Je garde en général mes sentiments pour moi et moi seul. Je sais où je vais, ce que je veux. L’indécision est un signe de faiblesse.
- Mais encore ? chuchota son paternel, sournois.
- Je ne suis pas un meurtrier.
- Ah bon ? C’est nouveau ça…
- Je…
- Tu culpabilises, mon grand. T’as des remords ! Il s’esclaffa bruyamment en allumant une cigarette. Tu ne dors même plus la nuit.
- Je suis insomniaque, ce n’est pas pareil, je n’ai pas besoin de beaucoup de sommeil.
- Oh mon héros ! » railla la voix, toujours présente, toujours aussi agaçante.

La migraine reprenait. Le gaillard tomba à terre, ferma les yeux. Pitié…arrêtez…Des voix sifflaient dans toute la pièce. On ne s’entendait plus parler. A l’unisson, elles murmuraient :

« Massacre…génocide…parricide…exécution…attentat…Assassin ! Lâche ! Criminel ! »

Ces sempiternels délires. Il n’y avait que notre ami pour ne pas les croire. Il s’enfuit pour mieux revenir à lui.
« Il faut être perdu, il faut avoir perdu le monde, pour se trouver soi-même. »

Il avouait silencieusement, en son for intérieur.
Il se sentait mal. Il savait.
Il savait qu’il était un meurtrier.
Le meurtrier de son père.
Néant.

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MessageSujet: Re: L'Être et le Néant   L'Être et le Néant EmptyDim 27 Juin 2010, 18:36

L'Être et le Néant Lvres2db7

Quel pied, woah! Prendre la voix et les intonations d'un proche, d'un mort, c'est toujours aussi efficace. Le plus souvent c'est la peine que l'on voit, mais parfois c'est plus subtil, plus profond encore: la crainte, la colère, la culpabilité... Qu'est-ce qu'on peut être surpris parfois lorsqu'on s'amuse à faire réapparaître de vieux fantômes... Pauvre petite chose...

J'aime entendre ses réponses. Pas pour trouver des pardons. Simplement pour comprendre. Au fur et à mesure, je perds de ma substance, jouer le paternel ne m'amuse plus, je prefère en finir avec lui, passer à autre chose. Nos voix se taisent, le noir se perce de ce silence alourdi par nos présences devenues lettres mortes. Les charognes sont rassasiées. Un peu confuse du mauvais tour que je viens de jouer, mais lasse surtout, voulant congédier cet homme, je dépose un pieu baiser sur les lèvres de notre victime pardonnée. De mes lèvres tombe un objet qui émet à la rencontre du sol un tintement léger. Sur le sol, un carré de lumière se dessine. Qu'il aille là où il doit aller, ça ne me concerne plus.



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