Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 Romance sanglante

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Elzéar Abramvotiz
*Vampire*

Elzéar Abramvotiz

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MessageSujet: Romance sanglante   Romance sanglante EmptySam 04 Sep 2010, 02:21

Mon esprit était noyé dans une brume opaque de bien être et de total relâchement. Tous mes muscles étaient détendus, tout mon corps se laissait aller. Bercé par les allers et venus de mon sang dans mes veines, j'avais l'impression de me trouver sur un navire. Le sol se balançait doucement autour de moi, comme si je me laissais planer à travers les courants aériens. C'était doux, agréable. Je n'avais rien sentit de tel depuis tant de temps... Soudain une idée traversa mon esprit et arrêta mon coeur. Je dormais. Voila cette sensation étrangère et agréable que je ressentais: le sommeil, le divin sommeil. Cela faisait tellement d'années que je n'avais pas dormi. Mon âme ressemblait à un prédateur affamé, et tandis que j'essayais de m'extirper des affres de la nuit, (de sombres idées traversèrent ma tête de façon fulgurante) mon corps s'enlisait dans cet état anormal.

Soudain j'ouvris les yeux et pris une grande inspiration. C'était comme se réveiller dans un bain glacé. L'obscurité s'évapora brusquement, laissant la place à une lumière tamisée qui me brulait les yeux. Pourquoi ressentais-je cette douleur? Je levai les bras pour me protéger, mais ils mirent quelques secondes à obéir. Mon corps dormait encore. Je me laissai quelques minutes avant de me relever. J'avais les muscles raides et mes yeux s'habituaient peu à peu à leur environnement. La salle était plongée dans une lumière rouge. Cette diffusion infâme me donnait l'impression d'être plongé dans un bain de sang... Du sang! Mon estomac se réveilla à son tour et commença à s'exprimer. Du sang, j'avais besoin de sang... Je me levai précipitamment et entamai un tour complet de mon environnement. Mais je ne vis ni ne sentis aucun être vivant dans les environs. J'étais seul. Seul, et affamé.

J'eus beau chercher de tous les cotés, il n'y avait pas âme qui vive autour de moi. J'abandonnai l'espoir d'un repas, même frugal et me concentrai sur les murs. Car je me trouvais dans un endroit clos, je l'avais tout de suite deviné. L'air n'était pas le même qu'à l'extérieur, je ne me sentais pas aussi vivant qu'en dehors. Je ne supportais pas les pièces fermées. Je soupirai et frissonnai. Les murs étaient tapis de miroirs. Des petits, des grands, des moyens, des ronds, des carrés, des ovales... Je passai devant sans m'y attarder, puis, m'arrêtai soudainement. N'était-ce pas mon propre portrait que je voyais là? Lorsque la glace me renvoya une image parfaite de ma propre personne, je déglutis. Les questions qui me taraudaient plus tôt revinrent à la charge et mon premier reflex fut d'ouvrir la bouche. Mes canines, telles celles d'un prédateur dépassaient largement mes autres dents. Blanches et lisses, elles semblaient tintées de sang dans cet environnement. Cela faisait un certain temps que je ne m'étais observé dans un miroir et je me rendis compte des changements physiques qui s'étaient opérés depuis toutes ces années.

J'étais nu... La blancheur de ma peau brillait dans cet environnement obscure et paraissait d'autant plus impressionnante que mes cheveux étaient sombres. Je portais une queue de cheval à la base de mon crâne, qui s'étirait sur de longs fils brillants et ondulés comme une crinière de cheval espagnol. Mes lèvres paraissaient rouges et pleines, mon nez droit accentuait les courbes et les arrêtes de mon visage et distribuait sur mes joues tout un panel d'ombres qui creusaient des sillons le long de mes lèvres. Mes yeux, bleus, gris, blancs selon la luminosité brillaient comme ceux d'un animal nocturne. Je me tournai de profil. Je n'étais pas si mal au final, et je n'avais pas vieillit d'une ride. Une cicatrice de guerrier traversait mon oeil droit, mais j'avais depuis longtemps recouvré la vue, et mieux que la vue... J'étais élancé, musclé à la manière d'un prédateur, je n'avais rien à envier à personne. Mais me trouver ainsi dans un tel appareil me perturbait et je ressentais (peut être à tort) comme une présence qui me dévisageait.

Lorsque je quittai le miroir, je me rendis compte que la pièce comptait d'autres surprises. Je plaçai mes mains derrières mon dos et entrepris de regarder toutes les reproductions qui se trouvaient accrochées au mur, un petit peu comme si je visitais un musée. Je me rendis rapidement compte que ces images me représentaient à différents stades de ma vie. Passé la répugnance, je m'amusai à toutes les regarder. Il y en avait énormément, mais cela m'aiderait au moins à passer en partie ma faim. Sur les premières images, j'étais un enfants. Le crin sombre, les cheveux en pagailles, mes grands yeux bleus brillaient d'intelligence et de bonheur. J'étais entouré de plusieurs jeunes filles de mon âge qui riaient à gorge déployée. La scène me tira un sourire. Je continuai mon exploration. Passé les clichés de ma prime enfance, j'entrais dans ma pré adolescence. On me voyait en redingote noire, chausses courtes et chaussettes longues, souliers vernis, portant un haut de forme entre mes mains. J'avais le regard sérieux, presque douloureux. Mes jambes paraissaient trop grandes pour mon corps, et je ressemblais à un jeune foal en train de muer. Cette période de mon enfance n'était pas la plus agréable. Je passai rapidement les photos suivantes. Je devais avoir dix-huit ans sur l'image devant laquelle je m'arrêtai. Je ressemblais alors à un homme. Mon corps avait retrouvé des proportions plus conformes au genre humain et il s'était élargit. Une longue cicatrice barrait mon oeil droit qui avait été envahit par la cataracte. Un voile blanc et noir avait rongé ma pupille et mes iris, j'étais devenu aveugle de cet oeil. Aveugle mais digne. J'étais alors encore humain... Le cliché suivant qui attira mon attention était sans commune mesure le plus impressionnant.

Je me balançai sur une falaise, le corps en suspension au dessus du vide. Mon visage était redevenu lumineux. Mes pieds s'envolaient dans l'air et je ne me tenais plus que d'une main. J'étais près à me lâcher. Armé d'un regard nouveau, je déployais au monde ma nouvelle identité et mon nouveau corps. Mes canines dépassaient de ma mâchoire supérieure avec naturel. Je me fondais dans mon environnement, j'étais enfin à ma place.
Le dernier cliché sur lequel je m'arrêtai me fit lâcher un gémissement de douleur. Ces souvenirs là n'avaient rien à voir avec le reste de ma vie. Ils brulaient encore comme des charbons ardents au sein de mon coeur et ne cessaient de de torturer. Je me trouvais aux bras d'une jeune femme qui arborait le même sourire que moi. Ses cheveux couleur de fleur se déversaient sur ses épaules, et ses grands yeux me dévisageaient d'un regard d'envie. Elle ressemblait à une chasseresse, mais possédait une douceur qui ne me caractérisait pas. A ses cotés, j'avais l'impression de représenter la force brute, l'animalité... Je me perdis dans des souvenirs teintés de sang et de combats, dans une vie mille fois trop longue mais à la fois mille fois trop courte, dans mon être tout entier qui était capable de se noyer dans l'infini de mes pensées... J'étais toujours seul, toujours affamé...
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Oanig Ain'Hoa
~*Reine des Abysses*~

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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptySam 04 Sep 2010, 11:27

Romance sanglante Eye1ml5

Quel était cet homme vivant mort, quelle créature étrange reposait dans Nos mains? Forte, et transparente. Est-ce Nous qui l'avions fait? Venait-elle réellement de Nos entrailles? Avions-Nous dans Notre nuancier une aussi blafarde couleur que celle qui décorait sa peau? Pouvions-Nous engendrer une maladie palpable, qui marche peut-être sur deux pieds lorsque celle-ci se tient debout?

Terrés dans la matière et l'antimatière de la vitre sans teint, Nous Nous interrogions sur cette chose étalée, immobile, en Nous. Nous aimerions avancer un doigt pour la pousser, la sentir avec Notre pulpe, était-elle flasque? Était-elle chaude? La première condition est le retrait, et Nous Nous y tenions, non sans difficulté, Nos mains virtuelles appuyées au miroir. Il Nous faisait languir... Nous, son reflet invisible, son ombre ardente.

Et puis il se lève et, toujours prêts à basculer tant Nous contraignons la porte masquée, Nous le dévorons de ses yeux. Quel affront de ne pas Nous regarder en face! Petit être fragile... Alors, dans la hâte, Nous Nous enflammons, Nous emportons le décor dans des gerbes incandescentes, Nous brûlons tout. Nos lèvres pressées embras(s)ent la vitre, taillant à même la matière la précieuse clef qui tombe à terre. Il est temps de t'écorcher, voir ce que tu Nous cache sous ces cellules grises. Et Nous y prendrons du plaisir...La porte donnant sur la salle noire peut apparaitre enfin, viens à Nous...


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Elzéar Abramvotiz
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptySam 04 Sep 2010, 22:39

Soudain un gouffre s'ouvrit devant moi. Happé comme par un appel d'air, je fus contraint de m'engager dans l'obscurité. Et je ne vis plus rien. J'étais comme plongé dans un monde en suspension, porté entre terre et ciel au milieu de la nuit éternelle. Aucune source de lumière, pas de lune, pas d'étoiles, pas de vie. Tout était inerte autour de moi. Je frissonnai et avançai lentement. Chaque pas me soulevait le coeur, et je m'attendais à chuter à chaque instant. L'obscurité qui m'enveloppait m'étouffait. Mes nerfs se réveillèrent et m'assaillirent de toute part. J'étais sur la corde, près à exploser.

Soudain des voix s'élevèrent autour de moi. Des voix sibyllines, pures et légères, elles me faisaient penser à des verres en cristal que l'on cognait les uns contre les autres. Je tentai de découvrir d'où elles venaient, mais toutes mes perceptions étaient noyées dans cette obscurité. La nuit engouffrait mon être et me démembrais peu à peu. Je me tournai dans tous les sens, mais ne pus ni voir, ni sentir les êtres qui me parlaient. C'était affreusement désagréable. Au début, leurs paroles étaient un mélange de syllabes qui n'exprimaient rien d'autre que du bruit. Les mots se mélangeaient les uns aux autres, et créaient une cacophonie de voix qui m'agressaient de tout coté.

J'eus tout d'abord le réflex de chercher autour de moi à voir d'où elles provenaient. Pas l'obscurité était complète et aucun être vivant ne se trouvait à proximité. Je me bouchai les oreilles, mes deux mains plaquées sur la tête, mais rien à faire, les voix entraient en moi comme si elles venaient de ma propre tête. Lorsque j'hurlai, elles cessèrent complètement. J'avais les yeux exorbités à force de recherche, les lèvres retroussés en signe d'agressivités, et la faim continuait à m'attaquer. Mon estomac grognait comme un fauve et j'étais énervé.

Lorsque les voix reprirent, ce ne fut plus que pour former de véritables phrases riches de sens qui me laissèrent complètement désorienté. De nouvelles questions me vinrent en tête, mais je les chassai sans ménagement. Dans mon esprit, il ne devait pas y avoir de place pour le doute.
-Vie...
J'avançai à nouveau, sans répondre.
-Mort...
J'étais incapable de me soustraire à leurs paroles. Je tentai de faire abstraction aux voix mais il y avait quelque chose de magique dans tout cela. Tandis que j'avançai en direction d'une hypothétique sortie, le rythme de leurs injonctions s'intensifièrent et m'agressèrent de front.
-Choisis tu la vie ou la mort?
-Quelle place pour les souvenirs?
-Quelle place pour la douleur?
-Quelle place pour l'amour?
-Quelle place pour un vampire? Quelle place pour un humain?

J'hurlai à nouveau, incapable de répondre? Trop de choses, trop d'informations. Je m'arrêtai et me laissai tomber sur le sol. Mes deux mains plaquées contre mon crâne, je me recroquevillai rapidement sur moi même. Jamais n'allait-elles s'arrêter?

-Choisis tu la vie ou la mort? Choisis tu la vie ou la mort? Choisis tu la vie ou la mort....?
-AUCUNE! répondis-je en poussant un rugissement de douleur. Il n'y a rien de bon, ni dans la vie, ni dans la mort... Rien de bon nulle part.
J'espérai que les voix disparaitraient, mais les questions s'enchaînèrent.
-Quelle place pour les souvenirs?
-Aucune, il n'y a rien de bon dans les souvenirs.
-Quelle place pour la douleur?
-Aucune.
-Quelle place pour l'amour?
-... Je m'arrêtai un instant, incertain. Tout à coup, leurs questions prirent une nouvelle tournure. Je laissai tomber mes deux bras le long du corps et m'assis. Quelle place pour l'amour? Une trop grande place... Quelle place pour la douleur? La même que pour l'amour. Quelle place pour les souvenirs? Pareil. Vie ou mort? J'avais enfin ma réponse.
-Humanité.
-Quelle place pour un vampire? Quelle place pour un humain?
-Celle qui se doit, la mienne, la nôtre.

Soudain les voix disparurent. Je me retrouvai dans un silence complet, comme à mon arrivée. Seul, face à moi même, poussé dans une introspection profonde de mes envies, mes désirs et mes aspirations. Je n'avais pas besoin de tout cela. Pas besoin de psychanalyse, pas besoin de souvenirs... J'avais la réponse, MA réponse, le reste n'importait pas. Je me relevai doucement et repris mon chemin.
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyDim 05 Sep 2010, 20:24

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Nous les détestons avides et orgueilleux. Nous les aimons faibles et suppliants, pleurant à genoux pour un peu de silence. Et nous aimons encore plus répondre à leurs suppliques par de nouveaux cris, de nouvelles accusations. Ces êtres sont tous si répugnants, si malpropres, si fautifs! Et celui ci, avec ses airs d'empereur, il est pire que tous. A peine est il arrivé dans notre antre que nous nous jetons sur lui, nos voix plus acérées que des poignards. J'aimerais... voir du sang dans ses oreilles, voir ses pêchés se dissoudre dans ce liquide douloureux. Mais rien de tel ne se produit. Je deviens tous les cris de haine et de tristesse qu'il a pu engendrer. Je suis le souffle de la tempête qu'il a semée.
Mais ses réponses nous surprennent. La plupart des accusés restent silencieux, souffrant de nos mots tranchants, acculés, au pied du mur. Mais lui, il se débat férocement, il répond et tout à coup, se laisse submerger par sa vérité.
Nous n'avons pas l'habitude de ce genre de comportement. Pris au dépourvu, nous nous taisons. Notre but n'est pas de leur faire expier leurs fautes, simplement qu'il accepte la vérité de ce qu'ils sont. Nous sommes frustrés que ça ne dure pas plus longtemps, nous avons faim, nos gorges voudraient crier encore. Mais nous n'avons pas le choix. Je feule et mes lèvres, invisibles dans le noir, semblent vouloir susurrer une dernière menace près de l'oreille de ce diable déguisé. Mais il n'y a que le silence, et puis un bruit de clé chutant sur le sol. Un carré de lumière y apparait, donnant sur une dernière salle.


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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyMer 08 Sep 2010, 00:57

Soudain une lumière aveuglante me brula les yeux. Comme un flash au milieu d'une nuit sans lune, un éclair de lumière blanche m'inonda de clarté. Je me protégeai les yeux contre ce flot d'énergie qui me détruisait les yeux et me tournai en direction de l'obscurité. A moitié aveugle, je voyais danser devant moi des formes colorées. Était-ce la un éléphant, un cheval, une fleur? Lorsque mes yeux finirent par s'habituer à la relative clarté de la salle noire devant moi, je décidai de me retourner. Un carré de lumière avait été ouvert au sein de l'obscurité. Le paradis? Je souris. Le paradis... J'avais l'impression de traverser ma propre mort en accéléré. Salle rouge, salle sang, salle homme, mon physique, ma présence matérielle, celle qui faisait de moi un être vivant. Mon sang qui coulait dans mes veines, qui coulerait de mes veines. Salle noire, le néant, l'obscurité, le vide... Ma psychologie, mon âme, mon esprit... Ce qui fait de moi un être humain, capable d'interagir avec les autres. Je venais de passer la deuxième étape de la mort. Après la perte de mon physique, je perdais mon âme. Et voila que la porte du paradis s'ouvrait devant moi. Quelle ironie.

Je m'engageai finalement à travers l'ouverture avec un petit sourire sur les lèvres. Organisait-on une nouvelle fois ma renaissance?
Cette nouvelle salle n'avait rien d'extraordinaire. C'était simplement l'antithèse totale de celle que je venais de traverser. Si l'obscurité avait rendu mon esprit un peu plus clair et ma réflexion plus acérée, je ne comprenais toujours pas ce que je faisais ici. Tout était blanc. Le sol, les murs, le plafond, et partout régnait cette lumière intense, presque aveuglante. Le vide par le blanc était-il possible? Je décidai d'abandonner ces questions métaphysiques lorsque je me rendis compte que j'évoluais en réalité les pieds dans l'eau. Je me baissai, étonné et plongeai la main dans le liquide translucide. Je n'eus pas l'impression de plonger la main dans autre chose que de l'air. L'eau était tellement claire que je ne l'avais pas vue, à la température parfaite pour que je ne la remarque pas. Par quelle magie cela existait-il?

Soudain le liquide s'anima sous mes yeux. Un petit courant se forma autour de moi, puis l'eau se colora peu à peu. Ce furent d'abord des gouttes isolées, elles ressemblaient à des petits animaux qui se déplacent en rampant, organisant un ballais original sous mes propres yeux, puis les couleurs s'étendirent pour former un véritable tableau mouvant. Étonné je reculai avant de revenir, plus curieux qu'apeuré. Je plongeai ma main au centre de l'image, les ridules que je créai déformèrent en partie l'illustration, mais rien ne disparut. Lorsque je retirai la main, c'était comme si je l'avais plongée dans un simple liquide transparent.
Je reposai mon regard sur le tableau mouvant. Je fus soudainement happé par l'image comme si elle m'avait avalé. En l'espace de quelques secondes, je passais du spectateur à l'acteur, du passif à l'actif.

Toutes mes sensations se mélangeaient, tous mes sens reprenaient leur place dans ce corps ridiculement petit. Où étais-je? Que se passait-il? Je tentai d'avancer la main en direction d'une barre en fer qui se trouvait devant moi. Mes mes bras étaient petits, et je ne commandais absolument pas mon corps. Une intense frustration m'envahit soudainement et je voulus m'exprimer. Un long cri de colère s'échappa de ma gorge. Ce n'était pas ma voix, cela ressemblait plus à un miaulement de chatte en chaleur (désolé j'ai pas trouvé plus ressemblant xD). Un homme se pencha au dessus de moi. Le regard sévère, il avança ses mains immenses dans ma direction et me prit dans ses bras.
-Elzéar pleur encore. Si ce petit survit jusqu'à la fin du mois, ce ne sera pas grâce à toi.
Je ne voyais rien. Et je ne parvenais pas à m'arrêter de pleurer. Les sécrétions bloquaient ma respiration, et je ne pouvais même pas bouger pour essayer de mieux respirer. L'homme me porta contre son épaule et je pus distinguer à travers mes larmes le reste de la pièce. L'endroit était étroit, et embué de fumée. Une femme à la beauté fanée était installée dans un lit. Elle ne portait qu'une nuisette légère et fumait. Je tentai de reconnaître ce qu'était que cette odeur. Pas du tabac, assurément. Mon nez était trop petit, aplatit et encombré, mais je finis par me rendre à l'évidence. De l'opium, c'était de l'opium que cette femme fumait. L'homme me secoua généreusement, ce qui eut l'effet d'arrêter complètement mes pleurs. Il se tourna en direction de la femme, je me trouvais désormais face au mur. On avait installé un berceau en fer dans un coin, de nombreuses robes jonchaient le sol et se mélangeaient à des restes de cigarettes et de bouteilles vides.
-Si je reviens demain, et que je me rend compte que cet enfant n'a pas été nourris, je te le retire. Avec ou sans ton accord!
La femme commença par grogner, puis, comme si elle avait enfin comprit le sens des paroles de l'homme, elle s'anima. Les mains de cet adulte étaient chaleureuses, et je m'y sentais bien. Peut être étaient-ce les souvenirs de ce tout petit corps qui revenaient à l'assaut, mais je le sentais heureux au sein de ces mains de travailleur. Il ne voulait pas retrouver la violence de cette femme, la violence de ses gestes, la violence de sa voix, et ses paroles qu'il ne comprenaient pas mais qui le terrifiaient.
-TU N'AS PAS LE DROIT DE M'ENLEVER MON ENFANT! C'est tout ce qu'il me reste...
-C'est aussi le mien.
-C'est un bâtard... Comment expliqueras-tu son existence? Toi, le grand, le parfait, l'excellence à l'état pure? Tu oserais avouer que tu es capable de faire des erreurs? Laisse moi rire.
-Tu es complètement folle...
La femme continua de déblatérer. Elle parlait, beaucoup. Hurlait par moments, mais je ne comprenais plus rien. Mon corps avait besoin de sommeil. Je m'endormis donc, persuadé d'enfin sortir de cet enfer.

Lorsque je me réveillai, une lumière chaleureuse baignait ma chambre. Je m'enroulai plus profondément dans mes couettes. J'étais tellement bien ici, en parfaite sécurité, j'ouvris doucement les yeux et restai quelques minutes sans bouger. Ma chambre était une grande pièce. Face à mon lit, deux immenses fenêtres déversaient un flot de lumière chaleureuse au sein de la pièce. On frappa à ma porte. Une jeune femme en livrée noire et blanche s'avança dans ma direction et s'occupa de moi. Elle n'ouvrit pas la bouche, se contentant d'exécuter les taches qu'on lui avait donner sans commenter. De mon coté, je réfléchissais. Quel âge avais-je? Où étais-je?
On me passa un costume compliqué sur le dos, muni d'une cravate originale qui s'égayait de dentelles de tous les cotés. Mes chaussures en cuir me faisaient mal au pied, elles sentaient le neuf et l'huile de pied de boeuf. Après un petit déjeuné copieux porté par une deuxième femme dans la même livrée, on m'accompagna dans une suite d'immenses couloirs jusque dans une nouvelle pièce. L'homme de mes souvenirs m'y attendait. Il avait toujours ce même regard sévère mais semblait avoir prit quelques années. Il me fit signe de m'assoir. Je m'exécutai.
-Elzéar, aujourd'hui est un jour spécial. Nous allons enterrer ta maman. Est-ce que tu te souviens d'elle?
Je déglutis. Bien sur que je me souvenais d'elle, quelle question. Il reprit.
-Tes frères et soeurs seront également présents, j'aimerais que tu essaye de te tenir tranquille au moins aujourd'hui... Fait ça pour ta mère s'il te plait.
Me tenir tranquille? Il ne savait rien du calvaire que j'endurais. Ma fratrie était une véritable machine à torture. Et comme j'étais différent, je m'en prenais plein la tête. Je frissonnai et acquiesçai. Cette journée allait être longue, très longue...
Lorsque nous arrivâmes au cimetière, tout le monde se tourna dans ma direction. Des voix s'élevèrent, mais elles ne portèrent pas jusqu'à moi. J'avais l'impression de mourir étouffé sous une cinquantaine de paires d'yeux qui me suivaient à la trace. J'essayai de rester digne, la tête haute, sans accélérer le pas, mais c'était horriblement difficile. Lorsque je parvins aux cotés de mes frères et soeurs, je ne leur adressai même pas un regard.
-Regardez le ce petit gros, il a toutes les faveurs de père encore une fois. Qu'est-ce qu'on en a a foutre de sa droguée de mère?
-Arrête Aristide, tu vois bien que c'est dur pour lui. Il ne faudrait pas qu'il se mette à chialer au milieu de la cérémonie...
-Père nous a demandé de le laisser tranquille au moins aujourd'hui...
-Depuis quand tu écoute ton père?

Leurs rires s'élevèrent au dessus de l'ambiance lourde et plombée de la cérémonie. Mais je n'avais pas envie de pleurer. Au fond de moi, j'étais heureux que ma mère ait disparue. Sa vie ne rimait plus à rien, elle souffrait beaucoup trop...
Lorsque l'enterrement fut fini, nous nous rendîmes en calèche dans notre demeure. Mon père avait fait dresser un buffet pour les invités, non loin des doléances. Je dus me plier à cette tradition étrange avant de pouvoir m'attaquer au repas. Je mourrais de faim. Mais à peine me fus-je avancé en direction de la grande table qu'une de mes soeurs débarqua devant moi.
-Tu ne crois pas que tu en as assez dans le ventre?
Je ne lui répondis pas. Cela ne servait plus à rien.
-Hey venez voir vous autres où il se dirige!
La suite du groupe débarqua peu de temps après. Ils avaient tous au moins dix ans de plus que moi et désapprouvaient complètement mon existence. Leur mère était morte quelques années auparavant, elle s'était suicidée en apprenant mon existence. Ils m'encerclèrent et me forcèrent à m'éloigner du buffet. Comme si cela ne suffisait pas, ils me poussèrent jusque dans le jardin. La plus jeune sortit une laisse et un collier de son sac et me l'attacha autour du cou. Ce fut l'après midi la plus longue de ma vie. Cela faisait plusieurs heures que je me promenais comme un chien dans le parc lorsque les choses dégénérèrent. Je ne jouais pas assez bien d'après eux. Je n'en pouvais plus. Me tournant dans leur direction, je tentai une attaque frontal avec celui qui tenait la laisse. Mes doigts se fourrèrent dans sa bouche, dans son nez, dans ses yeux, mes ongles lui griffèrent les joues, le cou, les bras, je lui mordis violemment un doigt. Le sang gicla, sombre et épais, puis soudain ce fut le néant.

Je me retrouvai sur un cheval, en train de faire le tour du parc en compagnie de mon père. Je fus obligé de tourner la tête pour le voir. Mon angle de vision avait diminué de moitié. Avisant cette nouveauté, je passai la main devant ma tête. J'étais devenu aveugle de l'oeil droit. Que c'était-il passé?
-Je sais que tu n'aime pas trop passer par ici, mais nous n'avons pas beaucoup de temps.
-Ne vous en faites pas père, j'ai grandit depuis, certaines choses ont été acceptées.
Mes mots sonnaient faux. Je ressentais encore cette douleur lancinante qui ne me quittait pas depuis plus de dix ans. Celui que j'avais attaqué étant enfant avait perdu un doigt dans l'affrontement. Emporté par la colère, il m'avait donné un coup de laisse, composée de petits maillons en fer, ce qui m'avait ouvert la joue et crevé l'oeil. Je passai le doigt sur la longue cicatrice qui me dévisageai désormais en frissonnant. Depuis cet incident, mon père évitait toujours de me laisser seul avec ma fratrie. Même si j'avais grandit et qu'ils savaient de quoi j'étais capable, il avait toujours peur que les choses ne finissent mal.
-Je n'aurais jamais du les laisser faire... Mais je pensais que ça les aiderait à oublier leur mère...
-Ce n'est rien.
Je mentais, encore et toujours. Bien sur que c'était grave, j'avais faillit mourir à cause de leurs bêtises. Mais j'étais adulte désormais, et je m'étais rendu compte que ma rancoeur n'avait rien à voir avec la leur. Leur haine était plus que viscérale, ils me prenaient pour le meurtrier de leur mère. Et me voir obtenir toutes les faveurs de notre père n'arrangeait pas les choses. Nous tournâmes derrière le bâtiment et nous arrêtâmes aux écuries. Je laissai mon cheval à un garçon d'écurie et suivit mon père jusque dans son bureau. Une femme aux cheveux couleurs de feu et une jeune fille nous attendaient sagement. J'haussai les sourcils mais décidai de me taire.
-Ha, je suis bien aise de vous voir ici madame. Il lui prit la main et la baisa. Mademoiselle! Je vous en prie, restez assis. Elzéar, prend la chaise là bas, et viens t'assoir à coté de nous. Nous avons à parler de choses très sérieuses.
Je connaissais la jeune fille. Elle avait au moins huit ans de moins que moi, mais nous nous entendions à merveille. Kelena... Cette fille unique d'une famille aristocratique très proche de la nôtre avait passé la plus grande partie de son enfance sur les pelouses du parc en ma compagnie. Que voulait donc mon père?
-Nous avons décidé de vous marier.
La sentence tomba comme une condamnation à mort et je ne pus me retenir d'écarquiller les yeux et de hausser les sourcils. Jamais une telle chose ne m'étais jamais venue à l'esprit. Kelena acquiesça lentement. Elle savait. Était-elle heureuse? Son visage n'exprimait rien d'autre qu'une sourde détermination. Le voulait-elle? Je ne savais plus quoi penser. De mes lèvres, s'échappèrent des mots qui se faisaient trop fort dans mon esprit.
-Je ne sais pas quoi penser... Nous avons une grande différence d'âge...
-L'âge ne fait pas tout. Me coupa la femme rousse.
-Nous ne vous demandons pas de vous aimer. Ajouta mon père.
Quelle ironie. S'entendre dire cela d'un homme qui a trompé sa femme... J'acquiesçai lentement, encore sous le choc. Il me faudrait du temps pour avaler cette nouvelle...

Je voyais Kelena sous un jour nouveau, et j'étais incapable de lui parler sans bégayer et sans rougir. L'annonce du mariage nous avait doucement séparés l'un de l'autre, et je me maudissais de me comporter comme un adolescent pré pubère. Un soir, enveloppé par la mélancolie et l'incompréhension, je décidai de sortir. Il faisait nuit, il faisait froid. Malgré le manteau en laine que je portais, je sentais le vent glacé s'engouffrer à travers toutes les ouvertures et figer lentement tous mes muscles. Ma bouche rejetait de généreux panaches de vapeur que je m'amusais à faire évoluer sous différentes formes. Les rues étaient désertes, et les bars désertés. Je décidai finalement d'entrer dans une auberge pour me réchauffer. Il y avait peu de monde ce soir là. L'aubergiste, qui me lorgna un moment comme un maquignon, deux soldats qui buvaient sans un bruit et un homme seul assis dans un coin. Je décidai de m'installer près de la cheminée. La chaleur réveillait mon sang dans mes veines et j'avais l'impression que mes doigts poussaient à nouveau. La douleur était supportable, mais très désagréable. Je commandai un chocolat chaud. J'avais besoin de me réchauffer, je savais que l'alcool ne m'aiderait pas pour ce que j'avais. Je bus tranquillement, intercalant chaque gorgée par un flot de pensées ininterrompues... Je dus paraître complètement perdu, car l'homme qui se trouvait au fond de la salle se déplaça jusqu'à moi. Sans que je ne susse jamais comment, il avait deviné ce qui me tracassait. J'eus soudain l'impression d'être tombé sur quelqu'un d'exceptionnel, et je me soulageai du flot de pensées qui ne cessait d'aller et venir dans ma tête. Bon interlocuteur, il m'écoutait sans un mot. Je ne remarquai ses pupilles brillantes de vies qu'un long moment après, ainsi que son teint blafard. Si je vis les longues canines qui dépassaient de ses autres dans, je l'imputai au peu de lumière qui nous entourait et à la fatigue. Ce dernier m'expliqua par la suite sa propre histoire. Il avait la voix grave et profonde, et je me retrouvai rapidement happé par ses paroles. Ses yeux exerçaient sur moi un pouvoir attracteur incompréhensible, et je m'étonnai de le suivre et d'accepter qu'il me raccompagne en direction de chez moi.
-Vous êtes jeune encore, Elzéar. Voudriez vous le rester pour toujours?
J'haussai les épaules et acquiesçai. Je ne comprenais pas la question, et encore moins son sens profond.
-Qui ne le voudrait pas?
Il sourit. Ses deux canines se dévoilèrent comme les dent d'un prédateur. Tandis qu'il s'approchait de moi, il reprit:
-Que diriez vous de recouvrer la vue?
Je déglutis. Quelque chose n'allait pas, je m'en rendis compte. Mais j'acquiesçai. Recouvrer la vue, pouvoir voir tout ce qu'il se trouvait autour de moi sans l'impression de continuellement porter un masque... A peine eus-approuvé sa question qu'il se jeta sur moi.
Ce qu'il se passa cette nuit, je ne peux le raconter. Tout est à la fois flou et terriblement précis. Je sens encore les changements s'opérer dans mon corps, mes sens s'acérer, mon esprit devenir plus rapide, les interrogations s'enraciner dans ma tête.

Je me réveille à nouveau avec l'impression d'avoir vécu mille vies. Mes soirées en compagnie de ce vampire, l'incompréhension de mon père, la terreur de nos domestiques... Même mon cheval rechignait à m'approcher et me regardais comme un prédateur. Je ne comprenais rien moi même. L'homme qui m'avait mordu me retrouvait tous les soirs, cherchait à m'apprendre, à m'enseigner ce qu'il appelait son art, une nouvelle façon pour moi de me nourrir... Je m'y pliai sans volonté, il voulait me faire sien, mais j'étais tout entier vendu à Kelena. Mon âme, mon corps, tout cela lui appartenait. Les choses avaient changées, et je n'avais pas vu Kelena depuis un moment... La date du mariage approchait, mais je n'étais plus certain de ce que je voulais. Lorsque j'en fis part au vampire qui m'avait mordu, il me laissa face à mes propres questionnements. C'était quelque chose que je devais résoudre seul: un problème humain. Après longue réflexion, je décidai de rester le fils de mon père et d'épouser Kelena, pas question de la toucher.

Les souvenirs deviennent de plus en plus clairs, et j'ai de moins en moins l'impression de faire office de figurant dans ma propre tête. Jour du mariage, mon père tient à m'offrir son propre costume. Il m'est un peu grand, mais après quelques points, il tombe enfin correctement. Ma fratrie est là. Depuis le changement, ils ne m'ont plus adressé la parole. Je sens de la peur dans leur regard et une haine encore plus acérée. Je pourrais me moquer d'eux désormais. Moi, jeune, invincible, possédant la beauté terrifiante des prédateurs... Mon plus vieux frère approche de la quarantaine et fait preuve d'un embonpoint non négligeable. Mais je ne dis rien, ne les regarde même pas. Lorsque Kelena traverse la pièce, je sens mon coeur bondir dans ma poitrine. Ne pas la toucher, ne pas la toucher... Je prend sa main, sa peau est si douce. Je sens toutes ses veines sous sa peau, toute sa chaleur qui ne demande qu'à être complétée. Je déglutis. Mon coeur bat la chamade, mais je parviens à prononcer tout mon discours sans m'arrêter. Elle me regarde. Ses yeux son immenses et plein de vie. Tout en elle m'appelle et m'attire, j'ai envie de plonger mes dents dans son cou blanc et gracile... Soudain elle accepte, et quelque chose se lâche en moi. Je me jette sur elle et la mords violemment. "Éternellement" ses mots se répercutent comme un écho dans ma tête tandis que je retire un petit peu de sa vie à chaque aspiration.
Des cris s'élèvent autour de moi, des bruits de chaise, des bras m'enserrent et essayent de me décrocher de Kelena, mais je n'ai pas envie. Que me veulent-ils? Ne voient-ils pas que je me nourris, que Kelena devient mienne, pour toujours? Qu'ils me laissent faire, je ne la tuerais pas de toute façon... Soudain, je la relâche. J'ai du sang qui me coule sur le menton, et les yeux qui brillent. Mes frères me lâchent et se reculent précipitamment. La jeune femme git dans mes bras, je rayonne comme un bienheureux. Les images deviennent soudainement floues et je me sens attiré vers l'extérieur.

J'ouvre les yeux. La lumière de la salle blanche m'agresse à nouveau et me rappel à la réalité. Dans mon esprit, les images sont désormais très claires, et je me souviens ces quatre dernières années passées à la recherche de ma bien-aimée. Ces quatre dernières années passées dans les sombres ruelles de la ville, j'avais abandonné mon père, ma famille et mon nom, je m'étais fait tueur à charge, seule chose dont j'étais capable désormais, seule chose qui me permettrait un jour de retrouver celle que j'aimais. Ses grands yeux illuminaient mes nuits et mes rêves étaient constellés d'étincelles portant son visage. Ainsi donc est-ce ce là ma vie....
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyMer 08 Sep 2010, 20:12

Romance sanglante Coeurflamme


Raconte-Nous une histoire!

Raconte-Nous ton histoire...

Celle qui t'a égratignée. Celle qui t'a poussée.
Celle qui t'a détruit puis reconstruit.
Celle qui t'a porté. D'abord une mère, puis les genoux et les mains. Et les pieds, après tout ça.

Comment survivre à cette déchirure narcissique? Tu n'es pas Nous. Tu n'es pas le monde. Tu vis à Nos dépends.
Nous sommes la pluie, le vent. Tu n'es qu'une pauvre tomate dans Notre potager. Et si Nous le décidons, tout peut s'arrêter.

Et après? Et après... Dis-Nous! Tu n'es qu'un parmi des milliers, qu'avons-Nous loupé? A la surface toutes ces plaies, et leurs pansements. Certains peuvent s'écarter, encore, d'autres semblent cicatrisés. Une blessure peut-être réellement cesser de saigner? Nous la grattons, pour voir... Parfois l'écho laissé à l'intérieur est si grand que Nous sommes capables de Nous y engouffrer tout entier.

C'est ainsi que Nous comprenons qui tu es. Les lignes primaires sont fragiles, mais ensuite tout est sutures, soudures, un bricolage de sentiments entremêlés pour mieux ficeler la carcasse. Un chef d'oeuvre abstrait que seul l'auteur n'essaye pas d'interpréter... Alors, tu es libre. Prends la clef, éteins la lumière. C'était une belle histoire...



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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyMer 08 Sep 2010, 22:10

Soit le bienvenue parmi nous Smile
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Isilwen Loendë
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyJeu 09 Sep 2010, 00:40

Bienvenue, et jvoulais te féliciter Oa', j'adore cette salle blanche, elle est trop bien *o*
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Oanig Ain'Hoa
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyJeu 09 Sep 2010, 19:15

Merci x)
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Kaplen yl Tyr's
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyJeu 09 Sep 2010, 19:36

Oui Oa' j'ai adoré ta réponse =D La fin surtout!
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante EmptyJeu 09 Sep 2010, 19:49

Bienvenu parmi nous et j'avoue que ct joli Oa mais sont histoire est pas mal du tout aussi ^^
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MessageSujet: Re: Romance sanglante   Romance sanglante Empty

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