Une plainte. Déchirante.
Qui perce la nuit.
Douleur lancinante.
Rouge écarlate...

Musique douce et rassurante.
Qui me tire lentement de mes songes...

J'ouvris lentement les yeux. Non. J'essayai d'ouvrir les yeux. La lumière était trop forte, trop vive. Doucement... Progressivement, je distinguai la pièce. Elle paraissait carré, peinte entièrement en rouge écarlate. Des tableaux ornaient ses murs. Désorientée, je m'accordai quelques instants pour reprendre mes esprits. Que faisais-je là? Quel était cet endroit? Mes souvenirs étaient flous, indiscernables... J'esquissais une grimace. Une migraine effroyable me clouait la tête et je dus rassembler toutes mes forces pour m'assoir. Je me trouvais en hauteur, dans un cocon de feuillage vert qui tenait au plafond grâce à de solides lianes. Une création absolument irréelle, sans aucun rapport avec le contexte de la pièce. Les questions se bousculaient dans ma tête...

Faute de réponses, je descendis lestement de mon perchoir. Mon corps répondait immédiatement aux moindres sollicitations, et mon double salto avant vrillé ne me posa aucun problème. J'atterris souplement sur mes pieds, sans un bruit. Je fermais les yeux afin de reprendre mes esprits.

Inspiration

Expiration

Encore et encore. Signes de vies.
Gestes maintes et maintes fois répétés.
Cœur qui se cale sur le rythme de la nature.
Calme, sérénité retrouvés.

J'ouvris à nouveau les yeux.

L'esprit clair, je me tournai vers un cadre. Non. LE cadre, puisque mon corps tout entier se tendait vers lui, comme mû d'une attraction irrésistible. Je m'approchai lentement, et examinai tout d'abord la partie boisée de l'objet. Elle était magnifique, sculptée minutieusement dans le bois le plus pur, et délicatement dorée grâce à des feuilles d'or. L'arbre avait été tellement respecté que la vie pulsait encore dans le cadre. Un chef d'œuvre. Émue, je m'intéressai à l'intérieur. Il s'agissait d'une photo. Ma première impression fût la colère : comment osait-on utiliser une telle pièce pour une chose aussi banale qu'une photo!! Sifflant, je m'attardai cependant sur celle-ci. Une jeune elfe y était représentait dans un berceau de feuillage. Elle dormait, mais on pouvait distinguer la pureté de ses traits et sa beauté. Sa peau pale dégageait une impression de fragilité et ses oreilles légèrement pointues dépassaient quelque peu de la cascade cuivrée que formaient ses cheveux. Un oiseau la surveille. Émerveillée, je contemplai cet enfant si serein qui semblait attendre paisiblement ses parents.

Je me tournais ensuite vers la deuxième photo, encadrée de la même manière. L'enfant était ici représenté sautillant gaiement dans la forêt d'arbre en arbre, accompagnée d'un jeune écureuil. Son sourire était éclatant et ses yeux d'un brun magnifique achevaient d'illuminer son visage. Son corps était fin et élancé, et ses cheveux volaient au gré du vent et de ses péripéties.

Enfin, la dernière photo. L'enfant est devenue une superbe adolescente, sans une once de graisse mais avec des muscles fins, rendants son corps très harmonieux. Son visage fin et parfait est encadré par des cheveux soigneusement lissée mais toujours éclatants. Ses yeux bruns sont toutefois assombris par un étrange voile. Vêtue d'une jupe verte lui permettant toute liberté de mouvement et d'un haut brun soulignant sa poitrine, elle est assise à la cime d'un arbre, se jouant de la gravité, l'écureuil à ses côtés. Indubitablement magnifique, elle parait toutefois songeuse et porteuse d'un poids bien lourd pour ses jeunes épaules.

Réflexion intense.
Cette elfe des bois me semblai pas inconnue.
Doucement, je baissai les yeux.
Pieds nus.
Jupe verte.
Haut Brun.
Cheveux lisses cuivrés.

Un cri
Niüna



]Saisie, je tombai à genoux.
Les souvenirs affluèrent...

Lentement, je me relevai. Après quelques minutes d'hésitations, je me dirigeai vers l'ouverture qui était apparue. Prudemment, je me faufilai à travers elle, en évitant autant que possible les éclats de verre. Une blessure, même bénigne n'était pas à l'ordre du jour, il y avait beaucoup mieux à faire.

Un tunnel. Mais qu'était-ce donc ce lieu! Que d'incompréhensions... Les murs étaient rugueux et humides. La condensation, sans doute. Ma progression était gênée par des filaments inconnus de nature pour le moins étrange. Cela n'aurait pas été dérangeant si ceux-ci n'avaient pas une fâcheuse tendance à s'accrocher à tout ce qui les touchaient: cheveux, peau, vêtements... En frissonnant, j'accélérai le pas.

Après quelques tâtonnements, j'arrivai enfin dans une nouvelle salle, qui elle n'était pas éclairée. La maigre lumière qui filtrait à travers du tunnel provenait de la salle que je venais de quitter. Après un claquement sec, l'ouverture se referma et je me retrouvai dans les ténèbres les plus complets. Je me mis à trembler. De toute évidence, l'endroit était clos, et l'obscurité ne m'aidait pas à rester calme. Fichue claustrophobie! Pour ne rien gâcher, les filaments recommencèrent à s'accrocher à moi, et me submergèrent rapidement. Des voix m'assaillirent.

Sifflements rauques, tout juste discernables. Suffoquant, je me recroquevillai, mes minces bras entourant mes cuisses. Mes cheveux recouvrirent en cascade mon corps, en un simulacre de protection. Ces questions faisaient écho à celles qui tournaient perpétuellement dans ma tête, et auxquelles je m'obstinais à ne pas répondre. C'était si désagréable de réfléchir à des questions existentielles...Mais ici, j'étais au pied du mur. Il fallait que j'affronte mes propres pensées et que je les tire au clair.

Je me relevai d'un seul mouvement assuré. Les filaments s'écartèrent de moi. J'avais retrouvé ma sérénité, mes idées étaient de nouveau claires. Confiante, je relevai la tête. Dans mes yeux brillait une nouvelle lueur.

Soudain, un voile apparut. D'un blanc immaculé, il ondulait doucement au gré d'infimes courants d'air. Je ne pouvais distinguer le haut du tissu. Doucement, je m'avançai. Une lumière éclatante filtrait à travers lui et m'éblouissait légèrement. Je posai une main sur le voile. Aussitôt, un sentiment de bien-être m'envahit, et une ouverture se dessina. Je m'arrêtai quelques secondes sur le phénomène: le tissu ne semblait pas déchiré et aucune discontinuité n’était visible. L'ouverture semblait faire partie de lui… Cependant, guidée par un murmure chaleureux et rassurant qui m'entourait, je m'y engageai.

Je débouchai dans une salle blanche, qui m'évoquait la pureté, la douceur. J'aurais pu m'étendre et m'endormir sans éprouver le moindre sentiment d'insécurité. Il me semblait que rien ne pouvait m'arriver en ces lieux.

Après quelques instants, je sentis un léger courant d'air contre mes chevilles. Fermant les yeux de plaisir, je pris le temps de savourer ce moment… qui ne dura guère, puisque l’air prit progressivement la consistance de… l’eau. L’EAU???!!! Je baissai les yeux et distinguai effectivement un filet d’eau qui recouvrait mes pieds et mes chevilles. Sa température était si proche de la mienne que si je n’avais pas été habituée à sentir l’air contre mes pieds pendant mes nombreuses escalades dans la forêt je n’aurais jamais senti la différence.

Un courant d’air à peine perceptible existait tout de même. Il allait mourir sur le mur du fond, face à moi. Détournant mon regard, j’essayai de discerner plus précisément le fond, ou plutôt le sol. Dépassant mon reflet, je distinguai d’harmonieuses courbes et quelques galais blancs de-ci de-là.

Une lueur attira subitement mon regard. Une image se dessina. Je me reconnu, jeune nourrisson. Tous les Elfes des Bois de mon village étaient réunis autour de mon berceau, et parlaient de moi. « Regardez, c’est sûr, c’est l’Elue! »
« Oui, aucuns doutes! »
« Ses cheveux, son nez, ses oreilles, sa teinte de peau ne laissent aucune place à l’incertitude! »
« Quel honneur pour ses parents... »
« Mais quelle charge également! »
« A nous de faire tout notre possible pour les épauler! »
Mes parents, à côté de mon berceau étaient enlacés et avaient un demi-sourire. Cependant, le regard qu’ils me portaient montrait tout l’amour qu’ils me portaient déjà.
L'elfe le plus âgé prit la parole.
"Nous somme tous réunis ici pour constater la naissance de cette enfant, présentant des signes particuliers que vous avez tous reconnus: Des cheveux d'un cuivre soutenu, des oreilles légèrement plus pointues, une peau inhabituellement blanche. Notre village attend depuis longtemps cette enfant, car selon notre prophétie, elle pourra effectuer la liaison entre notre village et les animaux qui l'entourent grâce à ses futures faculté diplomatiques bien sûr, mais également charismatiques. Une ère d'harmonie arrive!!! Les autres villages nous envieront sûrement! A nous de garder cette fillette à l'abri et bien cachée jusqu'à ce qu'elle soit apte à assurer elle-même sa sécurité. Tous les villageois en sont donc dès à présent et jusqu'à ce jour responsables."
Progressivement, les Elfes s'éparpillèrent et mes parents se retrouvèrent seuls avec moi. Ils se regardèrent longuement sans un mot, mais leur regards exprimait tout ce qu’ils ressentaient.
Amour

Une fillette -moi– fait ses premiers pas dans la hutte familiale en babillant, entre son père et sa mère. Ils rient. Bonheur de l’enfant qui grandit et évolue. Bonheur simple. Bonheur éphémère.




La fillette (j’avais du mal à dire « je » à cette image) a un peu grandit. Elle doit avoir 5 ans, et marche à présent sur les branches. Ses parents l’observent de loin, légèrement inquiets. Soudain, elle s’immobilise, l’oreille aux aguets. Tranquillement, elle s’assoit et se met à parler très calmement, d’une voie infiniment douce. Son ton est si pur qu’à peine avait-elle ouvert la bouche que quiconque l’entendant ne pouvait qu’être subjugué. Bientôt, un écureuil s’approcha d’elle. Il était d’un blanc immaculé. Seuls le contour de ses yeux et l’extrémité de ses pattes étaient roses. Son poil mi-long n’évoquait que la douceur et ses yeux bleus brillaient d’intelligence et de sagesse. Une couleur tout à fait anormale pour les écureuils… D’abord hésitant, il se laissa toutefois vite caresser, apaisé par les paroles de la fillette. Ses parents se regardèrent et frissonnèrent. La prophétie se confirmait…


Quelques jours plus tard, tous les Elfes des Bois du village sont de nouveau rassemblés devant la hutte familiale. Foule silencieuse. Tous les regards sont tournés dans la même direction. Tous n’ont d’yeux que pour une chose: Une fillette de 5 ans qui, perchée dans un arbre est en grande discussion avec un écureuil d’un blanc immaculé. Le même mot sur toutes les lèvres: Prophétie. Les parents attendent, silencieux, déchirés entre deux sentiments: espérance et désespoir. L’Elfe le plus âgé prend la parole:
« Mes chers frères. Il y a cinq ans, nous étions réunis ici afin de célébrer la naissance d’une enfant qui avait des cheveux cuivres, un nez très fin et profilé, une peau d’un blanc éclatant. Ces signes sont les premiers figurants dans un Texte Sacré que vous connaissez tous. Aujourd’hui, nous voyons la suite. L’enfant a grandit et à cinq ans elle se déplace dans les arbres et parle comme un adulte. Plus important encore, son don concernant les échanges avec les animaux s’est déjà déclaré. Et, si besoin était de douter encore de la corrélation entre cette enfant et notre Texte Sacré, nous la voyons à présent accompagnée d’un écureuil d’un blanc immaculé, aux yeux bleus et à la peau rose. Qui serions-nous pour affirmer que cette fillette n’est pas celle du Texte Sacré? Si quelqu’un s’y oppose, qu’il parle maintenant ou qu’il se taise à jamais! »
Silence dans le foule. Les parents, enlacés, attendent le verdict. Le vieillard reprit la parole.
« Soit. Cet enfant sera désormais sous ma responsabilité. Je pourvoirait à son éducation, sa formation. Elle aura la possibilité de revenir chez ses parents pendant les pleines lunes. En dehors de ces jours, tout contact entre eux est absolument interdit. C’est un immense honneur qui est fait à cette famille. Ma décision pend effet immédiatement. »
Appelée par sa mère, la fillette descendit lestement de son perchoir, accompagnée par l’écureuil. Ses parents n’avaient pas le droit de la toucher ni de lui parler. Ils restèrent de marbre jusqu’au départ de leur fille, ne montrèrent pas leur déchirement à la vue de sa petite silhouette secouée de larmes qui s’éloignait. Une fois tout le monde parti, ils laissèrent éclater leur chagrin et leur désespoir.



La fillette est assise à une table en compagnie du vieillard. Elle est âgée de 7 ans, et apprend à reconnaitre les différents animaux qui peuplent la forêt, leurs caractéristiques physiques, leur régime alimentaire. D’une petite voie elle s’adresse au vieil homme:
« Puis-je aller m’aérer quelques instants? »
La réponse fusa immédiatement.
« Non. Tu es trop jeune, il y a trop de dangers. Tu es tellement précieuse pour nous… Je te l’ai déjà expliqué. Tu dois accomplir la prophétie, ce qui revient, pour le moment, à avoir une parfaite connaissance de la forêt. Continue à présent, et ne dévie plus de ta leçon ».
Avec un léger soupir, l’enfant obéit. Ses cheveux parfaitement lisses tombent délicatement de chaque côté de sa tête et son front est ceint d’un bijou très fin en or tressé. Vêtue d’une robe de lin blanc, pieds nus avec une chainette d’or finement ouvragée à sa cheville, elle n’a effectivement pas la bonne tenue pour aller dehors, mais la blancheur de sa peau fait peine à voir.
Un peu plus tard, une très belle Elfe d’une trentaine d’années habillée simplement vient la chercher. Elle sourit à la fillette et la conduit à sa chambre, sans un mot. Là, elle lui apporte un succulent repas, constitué de mets fins et raffinés et la laisse seule, en fermant la porte à clef. Des yeux, l’enfant fait le tour de la chambre, s’attardant sur les draps blancs brodés d’or, le lit, les étagères et le bureau en bois sculpté, les lustres de cristal, les magnifiques tapis immaculés. Un arbre miniature, au milieu, sert d’habitat à l’écureuil blanc. La pièce, très éclairée est splendide. Doucement, la fillette s’allonge sur le tapis et se met à pleurer, l’écureuil contre elle.



La fillette a 9 ans à présent. C’est une période de pleine lune, elle est donc dans la hutte familiale, vêtue toutefois de la même manière. Le repas, simple, est parsemé d’éclats de rire, et rempli de bonne humeur. L’enfant rit aux éclats et irradie de bonheur. Sitôt le repas fini, elle s’échappe par la fenêtre et part gambader dans les arbres. Ses parents la perdent rapidement des yeux. Aussi à l’aise que sur le sol, elle virevolte, s’élance, saute d’arbres en arbres, tantôt la tête en haut et tantôt la tête en bas. Riant aux éclats, elle est dans son élément. L’écureuil la suit de près. Ce simple plaisir, gratuit, est à l’exact opposé de ce qu’on lui impose en temps normal, et cela ne fait que augmenter son bonheur. Son après-midi passa ainsi entre jeux et rencontre des différents animaux, avec lesquels elle tissait des liens avec une rapidité surprenante. Au moment du coucher, ses parents la serrent dans leurs bras et la couvrent de baisers. Après une histoire inventée par son père, la fillette s’endort dans la chambre commune, le sourire aux lèvres.




Les années ont passées. Âgée de 15 ans, l’adolescente de fait réprimander sévèrement par le vieillard.
« Mais qu’as-tu donc dans la tête! Te rends-tu compte de tous les sacrifices que nous avons fait pour toi? Ces années passées à t’éduquer pour l’accomplissement de notre prophétie… Tu n’es pas une enfant comme les autres et ton destin ne t’appartient pas. Tu as le devoir de veiller à l’équilibre entre notre village et la forêt aux alentours. Au lieu de ça, tu t’échappes dans les arbres, tes pieds ont des cals au lieu d’être aussi doux que de la soie et nous sommes obligés de frotter ta peau pour faire disparaitre ces marques. Nos séances pratiques ne t’ont-elles donc rien appris? Rien ne sert d’aller vite mais d’aller sûrement. Les animaux ne te feront pas confiance si tu arrives sur leur territoire comme une malpropre! »
La jeune fille ne dit rien, mais rit intérieurement. Ses nombreuses heures d’escapades lui avaient mille fois plus servies que les quelques moments de « pratique » pendant lesquels le vieil homme la suivait, pachyderme à côté d’elle, faisant fuir tous les animaux.
De retour dans sa chambre, elle se regarda quelques instants dans la glace. Sa peau était toujours blanches, mais plus blafarde. Ses cheveux savamment retenus par un diadème d’or tressé finement ouvragé avaient de magnifiques reflets cuivrés. Sa robe, blanche épousait parfaitement son corps fin et élancé et mettait en valeur sa poitrine, sans la gêner dans ses déplacements. Le bracelet d’or qu’elle portait à sa cheville valorisait le dessin de son pied.
Lestement, elle sortit par la fenêtre et bondit dans un arbre. Là, assise sur une branche, elle réfléchit à voie haute.
«  Ici tout n’est que calme et harmonie. J'estime avoir rempli la mission qu'on m'avait donnée. Mais à présent je veux découvrir de nouveaux espaces!! La vie ne se cantonne pas à la forêt, et encore moins à notre village! J'aimerais temps parcourir le monde, rencontrer d'autres espèces, des personnes qui ont d'autres cultures... Les anciens et leurs idées de supériorité de notre espèce... Ils s'insupportent! Et j’en ai marre de ne faire que ce qu’on me dit! Désormais, tous mes choix m’appartiendront et je ne laisserais personne me dicter ma conduite! »


La jeune fille a rejoint ses parents et leur explique brièvement la situation. Ses parents la serrent dans leurs bras. Seul leur importe le bonheur de leur fille et sa nouvelle assurance leur fait chaud au cœur. Enfouissant leur inquiétude du mieux possible, ils lui souhaitèrent bon courage. Toujours accompagnée de l’écureuil blanc, la jeune fille s’élance vers de nouvelles découvertes.
Enlacés, ses parents la regardèrent partir. Lorsqu’elle eut disparue, sa mère murmura quelques mots, porteurs de tout l’amour qu’elle lui témoignait.
« Bonne chance Niüna. »