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Zeviehl avait finalement réussi à retrouver Silgrum (ou du moins la taverne où il s’était bourrer la gueule !), avec l’aide d’Octavia. N’oublions pas évidemment le maître des voleurs qui avait permis aux deux personnages de prendre connaissance des éventuelles tavernes où pouvait être le nain.
Après s’être fait passer un savon par son « maître », Zeviehl n’eût pas d’autre choix que de jouer avec lui. Vous comprenez, pour se faire pardonner un peu.
Le guiv’my. C’était une belle curiosité. A la fois jeu d’argent et de réflexion, il consistait à remplir les cases au nombre de 32 avec la face choisie. Généralement, Zeviehl prenait pile. Il n’en restait pas beaucoup de pile à la fin de la partie… Contrairement aux faces de Silgrum. Souriant, le nain lui chantonna en ricanant : « Buahaha ! Tu as perdu la main, espèce de macchabé ! »

Bref. Les deux collaborateurs décidèrent de partir tôt le matin pour arriver à la forêt et pouvoir en plein jour sans que cela gêne le vampire.
« Bon allez ! On y va », lui disait le nain.
- Attends…

Il manquait quelqu’un… Mr Grifou ne les avait pas suivit. Le nain pesta fortement et aida le vampire à retrouver ce chat. Zeviehl avait beau lui expliquer que le matou vivait une vie de félin sauvage qui faisait un peu ce qu’il voulait, le nain continuait de l’insulter jusqu’à qu’ils atteignent la forêt. Là, Mr Grifou courut rapidement à la chasse, derrière un lapin qui n’avait pas choisi le bon moment pour sortir son nez.
Mais affaiblit par la lumière, Zeviehl ne pouvait pas continuer. Ils s’arrêtèrent à la moitié du chemin…
Très énervé, le nain tonna des ordres à Zeviehl, qui crut à un moment à une blague. Creuser un trou sous un arbre et dormir dedans ? Est-ce qu’il le prenait pour…
« CREUSE ! »

Contrarié, le vampire s’exécuta, obligé de le faire s’il ne voulait pas se prendre une hache en pleine figure.

C’était ainsi que le vampire, son état depuis quelques mois, se reposait dans un trou à la vite fait bien fait, tel un lapin qui mourrait de faim. Certes, le seul humain qu’il avait mangé était le marchand, à Reilor. Il n’avait pas pu se résigner à en manger un autre… Se contentant d’animaux.
Mais désormais, Zeviehl sentit sa faim de plus en plus grande et oppressante.
Le fait d’avoir bu le sang du marchand lui permit de garder le contrôle sur cet instinct qui le rongeait. Du moins, pendant un temps.
Il espérait qu’ils arrivent vite à destination. Silgrum l’emmenait dans la colonie naine qui s’était installé sur le Lan Rei. Là-bas il tenait prisonnier Mahel…
Ce traître… Il allait le… Non pas le tuer… Mais il allait tout faire pour qu’il meurt et qu’il endure la même souffrance qu’il subit. Il allait…
Le transformer ? Cette perspective était tentante mais Zeviehl ne pensait pas y arriver… Mahel méritait-il de subir le même sort que lui ? Dans un sens oui… Mais est-ce Zeviehl de décider de cela ?...
« Hé l’cadavre !!! »

Zeviehl soupira. C’était vexant de se faire appeler ainsi à tout bout de champ ! Le nain brailla fortement qu’il était l’heure de partir et ajouta, comme pour en rajouter une bonne couche qu’il devrait être à la taverne au lieu de marcher. Le vampire lança un regard blasé vers la sortie. Comme si c’était de sa faute que le nain bougon et « n »’andouille n’aimait pas la forêt. Silgrum avait l’art et la manière de mettre tout sur le don de son « ami ». Qui était en réalité son petit chien…
Ce dernier entendit un bruit caractéristique d’une hache qui s’abattit sur un arbre. Pris de panique, le vampire sortit à toute vitesse, ce qui eut pour l’effet d’un éclair humain qui se plaqua dos contre l’arbre opposé.
- Mais ça ne va pas ! Une mouche t’a gratouillé l’oreille pour que tu sois si…

Il s’arrêta. Il se ressaisit avant de se prendre l’arme quelque part… Tout sauf la tête, par pitié. Au moins il était sur d’y survivre.
Il s’éloigna un peu du nain. La nuit tombait. Elle était sombre, sans doute parce que le ciel était nuageux. C’était un climat idéal pour marcher rapidement, sans être gêné par quoi que se soit. Zeviehl chercha des yeux son chat. Sans succès. Peut-être était-il de nouveau partit chasser. Il en avait de la chance ! Lui au moins il pouvait se nourrir et il n’était pas déranger par ce… saleté de … Le vampire souffla un coup et se tourna vers Silgrum :
- On y va ou on attend que le soleil se lève ?

Il tenta de sourire, ironique, visage plein de charme venant d'une beauté humaine pas trop mal, renforcé par la grâce mystérieuse qu'acquiaient les vampires. Mais pas longtemps, pour ne pas fâcher ce personnage terriblement susceptible. Il commença à marcher dans la forêt.

Mr Grifou n’était pas très loin en vérité. A peine quelque pas de distance, il était assis et se lavait longuement la patte. Après avoir joué avec une sourie, qui aurait voulu être ailleurs à ce moment là, il se reposa un peu. Attendant son maître. Soudain, une de ses oreilles se dressa, un réflexe inné dû à un bruit inhabituel qu’il entendit. Le félin se figea, son museau reniflant doucement, sans faire de bruit. Il miaula longuement comme le matou qu’il était et se traina en direction du bruit. Il avait reconnu une odeur familière. Il s’assit en face d'un buisson, remuant sa queue. S’il avait pu sourire, il le ferait. Et s’il avait pu parler, il aurait lancé : « Trouvé ! »
Le roux attendit, passif et impassible.

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Zeviehl s'était retourné, et n'avait pas vue que le nain, nerveux, le visait avec sa hache. Le vampire ne sentit pas la menace, et de toute manière, cela ne l'aurait pas émeut. Il s'était fait empalé par une épée, celle d'Octavia. Il avait survécu et par son plus grand étonnement s'était même reconstitué sous ses yeux.
C'est qu'il y avait des bons côtés dans son malheur.

Le jeune homme se contentait d'avancer un peu, prenant de l'avance pour ne pas "trainer". Mais il n'entendit pas le nain le suivre, ce qui le fit se retourner, sourcil levé. Qu'est-ce qu'il faisait, à rester là, fixe comme un arbre ? Un nain en arbre... Zeviehl venait de faire de l'antinomie.
- Allez viens..., lança-t-il, reprenant sa marche. Il s'arrêta net en entendant le bruit caractéristique d'une hache lancée avec force. Le vampire se retourna et n'eut pas le temps de voir où était partit la hache. Il n'avait pas fait attention au cri, trop absorbé par un nain très énervé.
- Qu'est-ce qui t'arrive ?!

Il le vit marcher rapidement, chose inouï chez une personne d'une si petite taille. Il prit sa dague. Zeviehl ne manqua pas de protester mais le nain lança l’arme dans un arbre. Son ouïe développée lui indiqua qu'elle s'était fichée dans une branche. Il ne la voyait pas, et ne comprenait pas pourquoi Silgrum avait agi ainsi. Il se tourna vers lui et voulut parler lorsque soudain.......................................
Une boule de poile rousse vola vers le buisson.
- GRIFOU ! Mais t'es un grand malade ! Tu veux que je te fasse la même chose ?!

Oui, le lancé de nain a été interdit, mais le vampire n'est pas censé être au courant...
Zeviehl fronça les sourcils, en colère à son tour. Il se calma instantanément lorsqu'il entendit son chat atterrir dans un buisson... Un buisson qui avait poussé un cri...
Le visage de Zeviehl n'eut plus aucun trait de colère, redevenant impassible. Il leva les yeux, calme et décontracté, et aperçut son chat sortir à toute vitesse de la touffe de feuille, en crachant, poile hérissé.
- Il va te haïr longtemps..., soupira le vampire, attristé de voir son animal dans cet état.

Mais il ira le récupérer plus tard. Sa curiosité pour ce buisson fut plus forte et il approcha doucement. Il ne faisait aucun bruit en marchant dans cette direction, tant il prenait tout son temps pour y parvenir. Ses oreilles, captaient les murmures et la respiration de quelqu'un qui lançait un léger "merde", comme par panique. Tel un fauve, tel un chasseur, le vampire arriva, et avec une main, il défit le buisson et l'écarta.
Il découvrit un elfe, blanc comme neige, la hache du nain à cinq centimètres de son entre-jambe (Silgrum voulait plus près mais moi je suis gentil !)
Zeviehl le regardait. Et doucement ses lèvres formèrent une moue déçue.
- Elle est où la fille ? , demanda-t-il. Il ne faut pas faire ça avec des haches, ce n'est pas du bon boulot. -il sourit et leva un sourcil- Bon après si tu prends du plaisir, c'est toi que ça regarde ! Mais la prochaine fois, soit plus discret, parce que "merde", ce n'est pas jouissif. -Il se baissa pour prendre le manche de la hache et soupira- ... Désolé, je dois rompre vos ébats. Peut-être que ça sera mieux avec mon animal. Quoi que, vue la vitesse à laquelle il est arrivé dans ce buisson, je ne pense pas qu'il aura envie de voir des gens pendant un bon moment.

Il reprit la hache et se retourna, cherchant son animal des yeux. Certes, ce nain l'avait effrayé, et il risquait de se cacher dans un endroit où ils ne pourront pas le trouver...
- C'est malin, lança-t-il au nain, lui lançant un regard contrarié. Tu es content ?

Il lança la hache qui atterrit aux pieds du petit bonhomme.
- Je sais que tu es fâché, mais par ta faute nous serons ralentis. Parce que je dois retrouver Mr Grifou, et en plus je dois retrouver ma dague.

Espèce d'effronté de nain. Mais ça on ne le dit pas à voix haute sous peine de ne plus avoir sa tête accrochée au cou. Zeviehl approcha de l'arbre et chercha des yeux son arme. La lune ne transperça pas très bien le feuillage des arbres, mais la vision nocturne du vampire percevait tout de même quelques détails. Il eut un pressentiment. Comme s'il se sentait observé... Et cette impression venait de cet arbre-ci.

Spoiler:

Zeviehl trouvait cette forêt bien trop calme. Il commença à écouter soigneusement chaque bruits, chaque partiels de vent, de frôlements, de sons d’animaux, tout ce qui lui passa dans les oreilles. Son audition avait été augmentée après la transformation, mais il rencontrait encore quelques lacunes à s’en servir correctement. Se servant davantage de la vue, comme avant. Il scruta les arbres, les branches, puis reposa ses yeux sur son interlocuteur. L’elfe parla d’un ton sûr de lui en leur reprochant de l’avoir dérangé. Une sieste qu’il disait être en train de faire avant qu’une hache vienne le déranger. Enfin par extension, ce fut le chat le premier trouble, mais du même expéditeur.
Cela dit, Zeviehl sursauta de surprise devant cette désinvolture. Dormir seul dans une forêt assez dangereuse à cause de ses habitants, la plupart hostile, et il trouvait le moyen d’accuser de parfaits inconnus ? Il pouvait les remercier plutôt de l’avoir sorti de sa torpeur avant un prédateur. Mais hormis ce détail, qu’est-ce qu’un elfe faisait seul ici ? Et... Une chose encore plus troublante vint le titiller :
- Et puis je peux savoir ce que font un humain, un nain et un chat dans cette forêt par cette belle nuit ?
- Un humain…, répéta l’homme en chuchotant. Il fixa l’énergumène et son sourire. Zeviehl ne comprenait pas. Comment cet être, qui avait un don pour percevoir les choses plus développé, peut-il se tromper aussi lourdement sur son compte ? Il n’avait pas de cœur qui battait. Il avait été suffisamment près de l’elfe pour qu’il puisse au moins l’entrapercevoir et avoir un peu de doute sur sa nature. Mais non ? Même pas ? Il semblerait que l’elfe ne sache vraiment pas ce qu’il était ?

Zeviehl lui rendit un sourire identique, car ils étaient de la même espèce. Deux charmeurs aimant les dames.

Il souriait de manière amusé également. C’était bien la première fois qu’une personne se trompait si bien sur son compte. Plusieurs fois, dans ses rencontres diverses, c’était elles qui devinaient sa nature. Là en est tout contraire et Zeviehl se sentait soulagé. Oui, car il se disait qu’il arrivait de mieux en mieux à camoufler son identité.
- Un humain, répéta-t-il de nouveau. Il ne l’était plus, il ne le redeviendrait jamais, et il devait se faire à cette idée. Il s’approcha de l’elfe. Cette impression de glisser dans les ombres de la nuit donne l’effet qu’il arriva plus vite que prévu à sa hauteur. Il faisait bien une tête de plus et était plus baraqué. Les elfes sont tous plus frêles que les hommes, mais pas dénués de talents. Bien au contraire…

D’ailleurs, c’était la rapidité supérieure de l’elfe qui permit à ce dernier de dégainer sans que le nain s’en rende compte. Une action un peu étrange venant de cet être censé être plus sage, plus réfléchit. Etait-il jeune et dénué d’expérience pour dégainer comme cela sans savoir si son adversaire avait quelque chose pour le contrer ? C’était de l’arrogance… Cet elfe était trop sûr de lui. Il avait tort, car Zeviehl n’était certainement plus humain. Le nain fut arrêté par une flèche. Le vampire l’avait entendu… Si bien qu’il put déterminer sa trajectoire et donc savoir où se trouvait, à peu près, le tireur. Doué au passage, car le projectile s’était fichée exactement entre les pieds du petit être.

Zeviehl attrapa le bras de l’elfe dans un mouvement presque invisible, si rapide. Loin d’être encore parfait, mais le fait de manger un humain lui avait donné de la force. Il le força à lâcher son arme, qu’il balança aux pieds du nain. Puis, ses yeux miels se levèrent vers le destinataire de la flèche. Bien trop planqué dans les arbres… Il le devinait sans vraiment l’apercevoir. Cela s’avérait dangereux pour une quelconque manœuvre d’approche ou d’attaque. Même si en tant que vampire, il ne craignait pas grand-chose, il suffisait que cette personne ait ce qu’il fallait pour le détruire… Il ne prendrait pas ce risque. Rien n’indique s’il était seul dans l’arbre, accompagné, loin ou proche… Plutôt proche vue la vitesse de la flèche à venir se planter au sol. Mais vue l’angle, l’archer était redoutable et très talentueux… Peut-être un autre elfe.
Sans doute même.
Zeviehl se tourna vers le blond. Tenant toujours son bras, il fronça les sourcils, contrariés.
- Et vous ? Qui êtes-vous ?

Il posait la question en s’adressant à plusieurs personnes, faisant comprendre au cachotier qu’il savait qu’il était dans le coin.
- Que fais-tu ici pour te permettre de dégainer face à des voyageurs ? Un voleur ? Une vermine ? Un assassin peut-être ?... Non, tu ne ressembles pas à tout ça…

Un assassin ? Il savait très bien ce que c’était, et cet elfe ne correspondait pas au profile. Pas tout à fait. De toute manière, qui enverrait un assassin les tuer ? Puis tuer qui ? Silgrum ? Lui-même ? Qui et pourquoi ? Et surtout, comment pensait-il tuer un vampire ?
Il balança l’elfe contre un tronc et se plaça de manière à être hors de tir. Il observa les alentours dans les arbres, cherchant toujours le compagnon archer. Il garda l’elfe plaqué, et bientôt, il le regarda à nouveau dans les yeux, lui souriant… Mais cette fois-ci de toutes ses dents.
- Tu vois ? Je suis loin d’être humain. Je savais que tu n’étais qu’un amateur… ça se voyait depuis le début. Surtout le passage où tu dégaines, que j’ai trouvé particulièrement stupide de ta part… Elfe.

Il avait pris le même ton que lui, celui de l’assurance. Mais en plus mielleux, car rien ou presque ne touchait les vampires.

Spoiler:

- Tu as peur, Elfe ? Tu as raison. Moi aussi j'aurais eu peur à ta place...

Zeviehl avait également fait connaissance avec un vampire. D'où sa situation actuelle : vampirisé et vivre avec la malédiction.
Quand il avait vue les crocs de la dame et qu'il avait compris son erreur, en somme l'avoir contrarié, il n'avait eu qu'une seule envie : vivre. Ce désir simple de survivre pour continuer à vivre, un désir de mortel... Il s'était défendu et avait fuit comme il pouvait la poigne dur de la vampire. Mais c'était jusqu'à ce qu'elle le devance aisément en vitesse et le choppe... Griffant, déchirant, mordant... Il arrivait que Zeviehl, dans ses partiels de souvenirs qui remontaient de temps en temps, se souvienne qu'il avait subi de sacrés blessures lors de cet affrontement. Qu'il ne s'en serait jamais sortit tout à fait indemne... Et lorsque les crocs pointus s'étaient plantés dans son coup, il se souvint que ça avait été très douloureux sur le coup mais que la douleur s'était apaisée, petit à petit, progressivement... Ses forces avaient diminués et la douleur du corps cessé...

Puis plus rien.
Juste lui et la mort.
Celle impression de gèle, qui resta depuis cette nuit en sa compagnie. Cette fraicheur constante... Cette mort qui le suivait partout.
- Qu'est-ce que je fais de toi maintenant ?..., demanda Zeviehl, froid.

Il était contrarié car il avait l'impression que cet elfe l'avait sous-estimé. Et il avait horreur de ça... Qu'on juge, sans savoir, sans connaître et sans comprendre. Quelque part dans son comportement de coureur de jupon invétéré et de lâche incontournable, il avait un léger sens pratique, de règles de combat. On lui avait enseigné beaucoup de préceptes dans le camp d'entraînement, dont celui de bien connaître son ennemi. Cela s'avère pratique pour être un bon assassin également...

Zeviehl regarda sévèrement l'elfe. Ces êtres doués dans beaucoup de domaines martiaux n'apprenaient-ils pas tout cela ? Ces leçons de guerrier ? N'apprenaient-ils pas au passage le code d'honneur et de bon comportement, de courtoisie et de droiture ? Zeviehl était un maître dans la plupart de ces choses en comparaison avec ce freluquet...
- Tsss... Je suis déçu...

Pourquoi ? Peut-être parce que le vampire était trop courtois ou trop sympathique pour dévorer une pauvre créature sans défense... Ou alors, était-il déçu que l'elfe ne se soit pas mieux défendu face à lui. Autant pour le repousser qu'au parole, car l'homme avait oublié de s'acheter une langue pour rétorquer et se défendre verbalement.
Décevant et à la fois si... tentant. De le dévorer... Il était sans arme, seul pour le moment et son coeur stressé affluait le sang si rapidement que l'ouïe fine et l'instinct quasi bestiale du vampire le poussait à vouloir le mordre.
Il avait faim... Mais il ne devait pas céder.
- Dégage d'ici, avant que je change d'avis..., siffla-t-il sévèrement avant de voir une flèche se ficher entre lui et l'elfe.

Il lâcha ce dernier plus loin et leva les yeux, observant, cherchant, reniflant presque l'air... Où est-il ? Une seconde flèche partit, ce qui perturba le nain car il beugla quelques jurons. Cette fois Zeviehl avait vue le point de départ et sauta dans l'arbre. Il ne savait pas très bien comment il avait fait ça. Peut-être l'adrénaline du moment lui avait donné assez de force pour se propulser assez haut pour attraper la branche et grimper.

Il s'en rendit compte et cela le troubla... Il avait juste sauté.

Mr Grifou, qui resta assez loin de l'action, vit son maître dans l'arbre et miaula d'un air curieux. Comme s'il approuvait l'action mais en était aussi étonnant que son vampire de maître.
Zeviehl grimpa. Il devait faire vite avant de recevoir d'autres tires... Il passa d'une branche à l'autre d'une manière aléatoire pour ne pas être ciblé. Lorsqu'il atteignit le plus grande de l'arbre, il s'arrêta, car il sentit une présence par là. Une chaleur...
Il leva les yeux et s'attendit à voir un autre elfe, plus doué que l'autre en bas. Il avait eu l'idée d'attaquer à vue mais se retient car il reconnut ces cheveux, ensuite les yeux et le visage de...
- Lunielle ?! C'est toi ?

Il se calma rapidement et au lieu de sauter à la gorge de sa proie, il s'assied et sourit, bienveillant et courtois. D'accord, sur lui ça faisait plus charmeur, mais l'intention y était.
- Bonsoir, maDame. Effectuez-vous une petite promenade avec ce... -Il lança un regard à l'autre en bas et reposa des yeux amusés sur la belle- Hum... Monsieur ?

Était-il jaloux ? Non. Zeviehl ne connaissait pas la jalousie, pas vraiment. Lunielle était une femme, comme les autres elle était insaisissable, libre mais terriblement belle et savoureuse à regarder. Il s'estimait heureux de pouvoir leur parler, les connaître puis plus et affinité si elle le désirait. C'était sa manière de vivre d'aimer sa vie, voilà tout.
Il sourit, n'hésitant pas à montrer ses dents mais pas trop pour ne pas trop lui faire peur. Même si elle savait déjà. Il était heureux de la revoir, toujours belle et en bonne santé.
- Toujours si belle, et douée, hum ?, Assura-t-il en faisant un signe de tête en direction des flèches tirés.

Spoiler:

Lorsqu'il descendit de l'arbre avec Lunielle, Zeviehl remarqua l'attitude du nain envers elle. Il avait oublié qu'il n'aimait pas forcément ces êtres graciles que sont les elfes... Il jeta un œil à l'autre, qui ne disait rien pour le moment. Il lui lançait des regards de défi... Zeviehl leva un sourcil et montra une des deux canines, passant doucement sa langue dessus. Veux-tu jouer ?, pensait-il, veux-tu vraiment ? Le vampire se reprit bien vite suite à ces songes...
Non... Il devait se retenir et ne pas dévorer le premier venu. Et par respect pour Lunielle, il ne pouvait pas tuer ce monsieur qui l'accompagnait.

Le vampire tourna les yeux vers la ravissante Lunielle et son fidèle arc, qui dégageait toujours une certaine énergie à son égard, comme si la chasse était permise. Mais la belle en décidait autrement avec Zeviehl.
- NON MAIS ÇA VA PAS ???!!!

De grands yeux sur son visage, l'homme ne bougea plus et observait une elfe au bord de tuer son congénère. Spectacle intéressant cela dit, de voir Lunielle énerver... Elle avait comme un tic nerveux sur ses fines lèvres et ses yeux étaient durs comme l'acier tranchant de ses lames. Ce qui était le plus drôle était ses pommettes rouges de rage. Sa voix aurait fait tressaillir le vampire, s'il avait pu de nouveau le faire, tellement elle fut cristalline et fraiche comme le vent sauvage.
Qu'est-ce qu'elle est belle.

Zeviehl ne releva pas grand chose de ce qu'elle disait. Il s'était approché d'eux alors qu'elle le tabassait gentiment au sol. Il se penchait au dessus, de façon à ce qu'il le voit sourire, avec un rictus moqueur et des yeux taquins.
Qu'est-ce qu'elle est belle cette elfe, et toi qu'est-ce que tu prends cher, hm ?
Pourrais-je te manger plus tard, car moi vampire, toi elfe, moi manger toi, non ?

Zeviehl soupira, comme pour traduire ses pensée. Il n'avait pas spécialement faim, quoi que un peu maintenant. Mais il se préservait pour... Sa vengeance.
Il voulait peut-être perdre la tête l'espace d'un instant devant son "ami" pour qu'il voit ce qu'il était devenu. Par sa faute, parce qu'il les avait trahi. Mahel... Sale traître. Il voulait le voir souffrir pour le mal et le déshonneur qu'il avait fait à ses proches amis, ses compagnons. Zeviehl n'avait pas spécialement un sens de l'honneur très poussé. Lorsqu'il avait l'occasion de se barrer tel un opportuniste, il le faisait. Mais l'action de Mahel envers lui et les jumeaux fut ignoble... Car il était facile d'attaquer dans le dos avec l'aide d'un oncle riche et puissant.
- Je suis désolée de t'avoir forcé à assister à ça, toi et ton... compagnon.

Zeviehl sortit de ses pensées et se tourna vers Lunielle. Elle lui expliqua que c'était cet homme qu'elle cherchait, mais qu'elle fut déçu par ce qu'elle avait retrouvé.
- Pas étonnant, il n'est pas plus beau que moi et en plus il est stupide, ajouta t-il avec assurance suivit d'un éclat de rire. Hum... Désolé mon brave, juste une taquinerie de ma part. Puis-je savoir finalement votre nom, que je sache le nom de celui qui veut me défier, demanda-t-il poliment se tournant vers l'elfe.

Il était vrai que Zeviehl avait gagné en assurance et avait gardé tout son côté charmeur d'avant. Mais il était encore loin du compte, encore faible par rapport à un vampire normal. Il devait davantage se nourrir avec le sang mortel, mais cela n'était pas une mince affaire. Il était encore bloqué... Même s'il se résignait de plus en plus à la tâche et à la perspective de devenir un jour ce qu'il est. Allait-il oublié qu'il était humain ? Non. Mais il allait finir par oublier beaucoup de détail de son passé. Cela il le sentait, cela le pensait...
- Au fait, que fais-tu là ?
- Nous allons dans la communauté naine dans les montagnes, sans aucun doute au même endroit où vit ton ami. Je... Il faut que je retrouve une personne - Il eut un air plus sombre et avait dû mal à le cacher - Cette personne... Je la connais de mon vivant et elle a fait quelque chose qui mérite d'être punis. Mais il n'existe pas de justice pour les vampires, alors je m'en vais régler ça.

Il se tourna vers Lunielle, l'air un peu triste.
- Si tu veux nous pouvons faire un bout de chemin ensemble et se retrouver aux mines naines plus tard ? Je... je ne te forcerais pas à m'accompagner jusqu'à lui. Ça ne sera pas beau à voir. J'ai faim, si tu vois ce que je veux dire.

- J'ai déjà assisté à l'un de tes repas, tu ne te rappelles pas ?

Oui c'était bien vrai. Il rendit le sourire le l'elfe, légèrement gêné. D'ailleurs, grâce à son intervention, le vampire affamé avait pu étancher sa soif de sang à temps pour éviter au monde un carnage sans retenu. Lorsque l'on est nouveau-né, on n'aspirait qu'au premier sang... Hors, l'esprit encore humain empêchait souvent le malheureux à passer aux meurtres... Finalement, lorsque c'était pour se nourrir et à la fois pour servir une bonne cause, se nourrir d'humains n'était pas si terrible. Zeviehl n'était pas un justicier, et il ne prétendra jamais d'en être un. Avoir dévorer le vieux marchand lui permit de faire une pierre deux coups.
- Ton compagnon ne me dérange pas. Au pire, s'il t'embête de nouveau, j'ai toujours une place pour une petit elfe, dit-il esquissant un regard de défi à Ranarel.

Un sourire s'étira sur son visage de charmeur, nullement cachée par ses cheveux blonds souvent attachés. Un elfe. Censé être l'incarnation de la sagesse... Même lui se montrait plus sage lorsqu'il s'abstenait (oui c'est une blague)
Zeviehl ne put s'empêcher de rire un peu à la vue du bonhomme, tendu comme une culotte de vierge. (ok j'arrête xD)
- La nuit est préférable oui. Mais je peux supporter toutes les aubes pour toi, Lunielle, sourit-il sincèrement. Allons-y.

L'homme répondit aux bonnes manières de l'elfe par une légère courbette courtoise puis il se retourna, cherchant des yeux quelque chose... Ou plutôt quelqu'un.
Mr Grifou avança, hésitant, effrayé par les récents évènements. Il commença à trottiner vers son maître, puis accéléra le pas lorsqu'il passa à côté de Ran et sauta dans les bras du vampire. Ce dernier mit le matou sur ses épaules et sourit à Lunielle, prêt à partir.
- Passez devant, je vous rattraperais. J'ai une dague à récupérer dans l'arbre.

Il se dirigea vers le dit arbre, grimpant à nouveau sur les branches. Il n'y tenait pas tant que ça à cette arme. Après tout il pouvait avoir mieux depuis le temps... Il eut un tout autre avis lorsqu'il la retrouva, intacte, nichée dans le tronc...
Il la délogea et se mit à la regarder, pensif... Elle avait peut-être plus de valeur qu'il ne voulait se l'avouer. Cette dague l'avait suivit depuis plusieurs années dans les pires endroits du monde, dans l'enfer même si on poussait loin dans la description. Combien de personnes avait-il tué avec ? Combien de vie arracherait-il encore, maintenant qu'il était un vampire ?
Une telle créature à la force surnaturelle n'avait plus besoin de se battre avec ceci, lui dirait-on.
Oui mais un homme oui, répondrait-il. Et voilà toute la différence qu'il y avait toujours, entre Zeviehl et les autres êtres de la nuit. Pour le moment...

Il sourit. Il avait un objectif claire. La vengeance. Il ne survivait que pour cela. Et lorsqu'il aura réussit, quand les faims seront assouvis, où irait-il, que ferait-il ?
Vivre le jour le jour était le quotidien de l'homme, même de son vivant. Alors il continuerait ainsi, écoutant tout, observant tout, attendant de voir si le monde allait réellement s'écrouler.
Dans un soupire, déjà blasé de connaître l'éternité mais à la fois excité par cette perspective, il rangea sa dague dans son petit fourreau, accroché à sa ceinture. Il sauta de haut pour retomber sur ses pieds sur le sol, tel un félin. Il se redressa, sans râler, sans douleur, réajustant son manteau. Mr Grifou poussa un léger feulement et avait toujours ses griffes plantés dans le tissu.
- Oh... Désolé mon grand, je t'avais oublié, sourit le vampire navré, caressant la tête du matou qui décrispa ses pattes.

Ils en verraient des vertes et des pas mûres encore longtemps... Jusqu'à ce qu'il parte à son tour, Zeviehl restant éternellement à arpenter ces terres, seul. Mais ce temps n'était pas encore arrivé, et le petit fauve connaîtra une vie trépidante encore une bonne dizaine d'années.
D'un pas calme mais décidé, accélérant ensuite l'allure, Zeviehl rattrapa rapidement le groupe.
Ils allaient traverser la forêt pour finalement en sortir et prendre le chemin des collines pour arriver aux pieds des montagnes. Un voyage sublime à entreprendre et à voir. Un peu moins pour un vampire qui n'aura pas la chance de voyager le jour. Mais comme il l'a dit à Lunielle : Il pouvait le faire.
Pendant combien de temps, c'était une autre question... Zeviehl n'avait jamais réellement essayer, et un vampire qui avait faim tenait-il sous les rayons ardents de l'astre bien plus éternel que lui ?

Spoiler:

Spoiler:

Rapidement, c’était le cas de le dire car il allait à vitesse de vampire, Zeviehl parcourut la forêt, suivant les traces de ses compagnons. Ils avaient fait vite à en sortir, c’était plutôt bien. D’après Lunielle, l’aube ne tarderait pas. Plus vite ils parvenaient aux montagnes, plus vite le vampire pourra se mettre à l’abri. Il atteint l’orée et eut une vue remarquable sur les collines aux pieds d’El. Le camp des nains devraient se trouver dans ces environs. Il le sentait qu’il était très proche de son but. De sa vengeance… Sa faim augmenta.

Mais il devait tenir bon et ne surtout pas craquer maintenant. Même si c’était plaisant l’idée de se nourrir d’un elfe aussi pitoyable que Ran (haha ! Hem... le pauvre... navré ^^’), il n’allait pas manquer de respect à ce point à Lunielle. Il ne le ferait jamais aux dames, car il les aimait et l’irrespect était impensable.
Le sourire aux lèvres, le vampire détala et rattrape les trois voyageurs, passant furtivement proche de Ran, et le sentit sursauter presque à la renverse. Son sourire s’agrandit alors qu’il s’arrêta proche de Lunielle, regardant dans les yeux le malheureux. Il s’inclina légèrement taquin, une manière de s’excuser. Il se retint de le prendre par l’épaule et de le mordre, car à entendre ce cœur paniquer battre la chamade, cela donnait une envie meurtrière. Mais Zeviehl garda son calme légendaire… Froid.
- Oui, continuons, nous ne pouvons pas retourner en arrière. L’envie et le temps me manque de toute manière – Zeviehl se tourna vers Lunielle et la prit un peu à part, parlant un peu plus bas- Je ne sais pas combien de temps je vais tenir… J’évite le soleil. Mais je sais qu’il est possible de l’approcher. Il est préférable de l’éviter, mais j’ai un manteau avec une capuche. Je tiendrais aussi longtemps qu’il faudra pour atteindre les montagnes…

En tout cas, il allait essayer. Souriant, charmeur comme d’habitude, Zeviehl prit son chat et le plaça confortablement dans son sac en bandoulière avant de rabattre sa capuche sur la tête. Il fixa l’elfe, attendant un signe de sa part pour reprendre la route. Mais ne pouvant plus se retenir plus longtemps, il dévia son regard vers l’autre, ce Ran, toujours souriant. Sauf que pour lui, il n’y avait plus de charme qui tenait mais plutôt une sorte de rictus carnassier.
- Allons-y, sinon je vais devoir lui manger une jambe, ça serait dommage il est déjà peu doué avec les deux, mais alors avec une seule.

Entretenons la peur et l’autre se pliera à souhait… Non Zeviehl n’était pas aussi cruel que ça, et il rit de bon cœur devant ces yeux apeurés. Il frappa l’épaule de l’elfe en signe de réconfort.
- Oh, calmes toi un peu, tu vas détruire ton immortalité à stresser comme ça… On peut essayer de s’entendre non ? Ce n’est pas parce que nous avons eu un mauvais départ que… - D’un air amusé, il lança un regard furtif vers Lunielle et fit mine de comprendre- A moins que nous soyons en concurrence toi et moi, hum ? Quand dis-tu, seigneur ? Non laisse tomber vraiment, tu as déjà perdu.

La légère nuance dans le ciel, signe de la future aube, fit lever les yeux du vampire. Il sentait ce genre de chose de loin, sachant que le jour allait joyeusement finir cette nuit plus précieuse à ses yeux, depuis sa nouvelle condition.
- On en reparlera plus tard, tu veux ? Il faut y aller… -Il se tourna vers Lunielle et haussa les épaules- Marchons et nous verrons. Si nous restons entre les collines jusqu’aux montagnes, on peut éviter les premières lueurs de l’aube.

Et ensuite ? Il essayera de tenir bon. Il retiendrait sa faim et oublierait ses moments de faiblesses. Il le ferait jusqu’à atteindre la colonie et alors, au moment où il trouvera son traître, ce charlatan qui l’avait envoyé à la mort… Il n’aurait plus aucune retenu. Sa conscience serait mise de côté et il lâchera la bête en lui qui avait soif de sang.
Ils devaient attendre la colonie, c’était son espoir. Ce qui le faisait avancer. Il espérait qu’il… allait mieux était un grand mot, mais soulagé ? Un peu peut-être ? Il voulait reprendre un cours normal dans cette nouvelle existence. Au moins faire payer les dettes de certaines personnes pour commencer…

Spoiler:

La neige couvrant les monts brillaient de mille éclats, si bien que le vampire n’osait les regarder plus longtemps de peur de devenir aveugle. La vie s’éveillait autour d’eux. Tôt le matin, les plus courageuses bêtes osaient déjà s’aventurer, se méfiant des trainards de la nuit. C’était ce genre de journée sans pluie, sans trouble du temps dont Zeviehl aurait adoré revoir au moins une fois. Oui, un levé de soleil, juste un seul. Celui qui lui fera regretter de l’avoir regarder en face… Pour lui rappeler ce qu’il était devenu, et lui faire entrer dans le crâne qu’il ne pouvait plus rêver de marcher comme les mortels. Et voguer sur la mer… n’était plus qu’un lointain désir. L’eau était devenu amer pour lui, ce derniers temps, il l’évitait fortement.

On le sortit de sa rêverie : Lunielle lui posa une question et voulut immédiatement la retirer, disant que ce n’était pas ses affaires d’un air de s’excuser.
Mais la question était posée… Et si elle était sur le tapis, c’était sans doute parce que la dame, curieuse, s’intéressait un minimum à la vie du vampire. Ou à son passé…
Le bonheur familial.
Zeviehl ne savait pas le sens de la question : Est-ce qu’elle voulait savoir s’il avait touché au bonheur familial de parent, ou celui de mari ?
Ce sont deux choses bien distinctes. Mais dans les deux cas, l’homme n’en avait connu aucun. Il connaissait le bonheur fugace, celui qui vole et qui s’enfuit. Le bonheur de l’instant, que l’on attrapait à ses risques et périls, parce qu’on avait aucun moyen de savoir si les conséquences de sa capture allaient être fatales. Volage et opportuniste, Zeviehl ne cherchait pas à avoir le bonheur, car le malheur n’était pas loin derrière. En faite il appréciait les deux. Il adorait, bien évidemment plus le bonheur que le malheur, mais lorsqu’il touchait au bonheur, il en profitait à fond. Et quand le malheur était là, il l’affrontait ou le fuyait… Une échappatoire comme une autre, après tout.

Comme c’était drôle… Lunielle était la deuxième femme à lui poser ce type de question. Et comme il avait dit à l’ange aux ailes noirs : « J’ai toujours voulu vivre à fond. Le bonheur et le malheur passaient dans mon sillage, sans que j’y prête une réelle attention. » Car il les acceptait tous les deux.
Il n’avait pas de famille, avait perdu des êtres de confiances, était un enfant des rues qui avait appris à survivre en volant… pillant… tuant… Et en séduisant les femmes, mais il aimait faire ça.

Aujourd’hui, alors que tout avait changé dans son existence, était-il toujours le même ?
Zeviehl s’arrêta, regardant le sol, pensif. Oui il avait changé. Le bonheur et le malheur n’avaient plus aucune importance lorsqu’on avait faim de sang. A ce moment là on se demande si toutes ces choses ont et avaient au final un quelconque sens. Pour des humains c’était plus simples d’appréhender, de passer sa vie sur ces questions lorsqu’on finissait par mourir de vieillesse. Mais pour un jeune vampire, âgé de quelque mois à peine, qui avait toute l’éternité devant lui… Ces questions étaient lourdes et compliqués.
Il allait passer du temps dessus, beaucoup de temps.
Tellement…
Jusqu’à ce que le monde décide de s’écrouler sur lui-même et de tout balayer sur son passage.
Lunielle s’approcha un peu plus de lui, ce qui eut l’effet de le sortir à nouveau de ses rêveries :
- Si tu veux, vraiment en cas de dernier recours tu peux t'abreuver sur moi... comme la dernière fois. Et quant à Ran, tu n'as rien à craindre de lui, cela fait plus de trente ans qu'il a perdu sa place dans mon coeur, mais la tienne n'est pas garantie non plus. N'oublie pas, nous les femmes et moi en particulier, sommes comme le vent !
- Hmmm… -Une moue contrarié apparut sous la capuche, les yeux de miels fixaient la belle elfe- Je suis déçu… Tu voulais retrouver ce Ranael, et dans mes souvenirs cela était très important à ton cœur. Mais si tu me dis qu’il n’a plus sa place, cela signifie que tu n’es plus heureuse avec cet elfe.

Déduction, juste une déduction. Très fin observateur, Zeviehl avait de toute façon deviné que Ran était loin d’être le personnage dont elle lui avait fait la description. En tout cas, il ne l’était plus. Zeviehl eut un grand sourire.
- La plupart des dames me voyaient comme un passe-temps, d’autres comme un journal intime. Rares sont celle qui ont voulu m’épouser. La dernière m’a tué d’ailleurs… -Il s’approcha tout proche de Lunielle pour chuchoter dans son oreilles- Mais c’est la première fois qu’une femme me dit que j’ai, presque!, une place dans son cœur. C’est déjà inestimable… -Il jeta un coup d’œil furtif à Ran et pour créer un semblant d’intimité et éviter « l’espionnage », Zeviehl fit une place à Lunielle dans son manteau, pour créer un « cercle » de discutions- Ta proposition me touche, mais tu ne dois pas t’inquiéter. J’aimerais le plus possible évité de… te faire du mal… Depuis la dernière, j’ai gagné en… Appelons cela de la résistance à boire le sang de la première venue dans mon champ de vision. –Il sourit, gêné- Non c’est surtout que je ne voudrais pas que ton Ranael panique en me voyant « attenter » à ta personne. Après tout je suis un monstre, et encore plus pour les elfes d’après ce que tu m’expliquais cette nuit-là.

Il insista sur cette nuit-là, cette fameuse soirée où ils avaient passé un temps inoubliable ensemble. Il s’écarta d’elle alors que les deux autres avaient accélérés le pas pour les rattraper. Il ajouta avant d’être à porté d’oreille :
- Les femmes sont comme le vent et c’est ainsi que je les aime… -Il lui fit un clin d’œil, puis eut comme un léger sursaut- Oh ! Et… Si tu veux vraiment savoir si j’ai touché au bonheur familial, c’est que ma vie t’intéresse un peu, je me trompe ? Je répondrais à toutes tes questions lorsque nous seront assis autour d’un verre, d’accord ?

Il lui sourit et passa devant en éclaireur. Il ne savait pas si des bêtes rôdaient dans ces environs, mais valait mieux prévenir que guérir. Il observa les alentours et leur fit signe de le suivre, qu’il n’y avait rien à craindre. Au loin, il percevait de la fumer, comme sortant des chaumières. C’était sans doute là des forges naines… Ils y étaient presque. Sauf qu’un problème se posait, droit devant eux…
Entre la colonie, qui était encore à une voir deux bonnes heures de marches, se trouvait une plaine, que les collines plus éloignées formaient. Zeviehl serra les dents. Il savait que les choses allaient finir par se compliqué pour lui. Il risquait de rester pendant tout ce temps sous ce soleil levant… Il allait grandement souffrir, il le savait. Il avait pris conscience qu’il pouvait sortir le jour, mais il s’en verrait très affaiblis.
Il se tourna vers Lunielle… S’il n’acceptait pas sa proposition maintenant, il ne pourrait plus le faire lorsqu’ils seront dans la plaine. Il ne connaissait pas encore bien sa capacité, sa résistance aux maux. Il n’avait aucun moyen de savoir s’il allait survivre à ce genre d’aventure…
- Quand tu veux Lunielle, dit-il avec un clin d’œil faisant comme s'il allait la suivre dans les plaines, laissant passer les autres devant lui.
Il attendit que leurs compagnons aient pris de l'avance et que la dame soit à sa hauteur, pour lui partager ses inquiétudes.
- Ça me titille de te dire ça alors que je viens de refuser ta délicate proposition, mais ce soleil commence à me préoccuper un peu, sourit-il, essayant de cacher son malaise.

Est-ce que ça se manger un vampire grillé ? Ah non… ça finit en cendre, dommage.

Spoiler:

- Poignet ou gorge, c'est où tu veux. Mais les règles de la dernière fois s'appliquent toujours : si tu me transformes, tu mourras pour la deuxième fois.

Simple, concret, appoint, parfait. Le style de Lunielle Elwindor, magnifique elfe à la personnalité forte mais qui a du charme. Mourir une deuxième serait bien triste pour le vampire qui adorait trop voir le sourire sur ces lèvres, ces boucles de fer tinter sur ses oreilles pointues. Cela donnait un effet qu'il avait noté lors de leur première rencontre.
Il sourit en réponse. Il ne savait pas si elle avait conscience qu'elle pouvait lui faire confiance, mais étant un vampire, si elle avait encore des doutes ou des craintes, il ne lui en voudrait pas. C'était un chasseur... un chasseur de vivant, en quête de sang. Difficile de faire confiance à de telles créatures.
Mais Zeviehl se pensait différent. Il tentait le tout pour le tout, car garder sa mentalité, sa façon d'être, même si elle était un peu maladroite, même si cela ne plaisait pas à tout le monde, il voulait rester ainsi. Car devenir autre chose, quelqu'un d'autre... C'était perdre son identité. Ce n'est pas perdre une forme de liberté ? Si, aussi, peut-être, j'en sais rien...

Zeviehl n'y pensait pas. En faite, il était occupé à guetter su les autres étaient assez loin pour pouvoir d'abreuver sur Luni, et étancher sa soif. Il espérait ne pas trop en prendre, car il avait faim, s'étant préserver pour le moment venu... Pour ce traître...
Car l'envie de tuer n'était destiné qu'à cet homme.
Zeviehl ne voulait pas faire de mal à son amie, chose rarissime en ce monde. Surtout lorsqu'on était un être de la nuit.
- Ne t'inquiète pas, tenta-t-il de rassurer un peu gauche, fixant la gorge de l'elfe qu'elle laissa à l'air. Libre de tout col, libre de passage pour des crocs pointues. Ton fantôme... n'aura pas besoin de venir me hanter...

Il n'avait pas vraiment réfléchit à cette phrase. L'appel du sang résonnait déjà au fond de lui et il s'était rapprocher. Dans un élan de lucidité, il prit doucement le poignet de Lunielle. Quelque part c'était beaucoup plus simple de cacher une blessure à cet endroit, c'était ce qu'il pensait. Alors, il approcha sa bouche des veines du poignet et il le mordit, doucement. Sans faire trop de mal à Luni, aspirant son flux vital. Il le sentit couler dans sa gorge et faire son office, lui donnant force. Cette impression que le soleil lui faisait moins de mal se ressentit comme si un bouclier le protégeait. Il aimait cette sensation, cette idée de pouvoir tout faire, tout enjamber et se balader comme un mortel. Comme un homme normal. Mais cela ne durerait pas, et il devra recommencer à boire du sang. Ainsi est la malédiction...

Lorsqu'il eut finit, il mit une main gardienne dans le dos de Lunielle au cas où elle aurait le tourni. Comme pour la première... Cette même personne... La première qu'il avait mordu.
Il essuya ses lèvres avec sa langue et sourit, un peu comme un enfant gêné d'avoir été pris en flagrant délit, mangeant un gâteau succulent.
- Hmmm, tu es toujours aussi... -Il s'arrêta se pinçant les lèvres de peur de dire une bêtise, mais finit le fin mot de ses pensées- Délicieuse !

Il sentit du mouvement dans son sac et descendit le regard. Mr Grifou avait sortit sa tête, et semblait le pointer du regard, accusateur presque.
- Occupes toi de tes affaires, lança le vampire d'un air de reproche.

L'animal ne répondit évidemment pas, ou alors s'il donna une réponse, c'était l'ignorance complet. Il préféra, dans son envie de félin, se remettre au fond de la sacoche, bien au chaud.
Zeviehl releva les yeux sur Lunielle.
- Si tu n'as pas trop le tournis, laisses moi te soigner ça... Enfin... Ou alors je te laisse faire, comme tu le sens. -Il haussa les épaules et s'éloigna un tout petit peu d'elle, pour la laisser respirer- Nous repartons dès que tu te sentiras prête. Oh et...

Il lui sourit sincèrement, même si quelque part il s'en voulait d'en être arriver là, juste pour pouvoir marcher auprès d'eux, de jour.
- Merci, Luni.

Il le pensait vraiment. Cela faisait juste la seconde fois qu'elle lui sauvait la mise en lui offrant son sang. Qui pourrait faire une chose pareille volontairement à part une amie ? Il ne le savait pas. Il espérait qu'elle l'était, et qu'elle resterait digne de confiance. Zeviehl a déjà été trahis une fois... Cela ne se reproduirait pas.
Il tourna les yeux, observant les rayons du soleil qui s'approchaient d'eux... Il les craignait comme on craignait la peste. Il avait cette crainte enfantine de brûler, de souffrir le martyr ou pire encore, le véritable enfer.
Mais en buvant du sang, il espérait tenir assez longtemps pour au moins passer de l'autre côté... Et arriver enfin à destination.

Zeviehl se retourne pour voir où en était son amie. Il put voir l’agilité de l’elfe, et aussi sa douceur qu’elle mettait pour soigner son poignet. Il espérait qu’elle n’est pas trop mal et s’approcha un peu pour l’aider si elle avait besoin. Curieux par le flacon, il le fixa pour essayer de deviner ce que pourrait être ce liquide violacé. En tout cas, cela ne pouvait que lui faire du bien, puisqu’elle l’appliqua délicatement sur sa blessure. Attentif, il observa sa façon à mettre le bandage. Il sourit lorsqu’elle eut fini, tous semblait aller pour le mieux. Mais il perdit son enthousiasme lorsqu’il entendit un soupire venant du cœur. L’elfe était perdu dans ses souvenirs, il le devinait aisément. Il leva un sourcil lorsqu’il vit les rayons du soleil caresser la paroi et descendre… sur eux. Il ajusta sa capuche sur sa tête et prit soin de ne laisser voir aucune parcelle de peau. Soudainement… Effrayé… Il était prêt à traverser cette épreuve, mais pour avoir du courage il fallait qu’il aille en chercher très loin. Vraiment très loin… Zeviehl pas courageux ? Hmmm…
Dans quel monde vivez-vous ? Oh si bien sûr, il en avait parfois, lorsqu’il obtient des coups d’illuminations, ce qui le pousse à ces moments de faire une chose complètement folle mais qui fonctionnait. Il appelait ça « des choses stupides qui peuvent nuire à la survivabilité ».
- C'est bon. Je suis prête, nous pouvons y aller.
- Bien !, répondit-il d’un ton peu assuré.

Il hésita longuement avant d’avancer. Puis, prenant son courage… Prenant son … Prenant son tempérament à avoir un minimum de courage à deux mains, il passa devant pour rejoindre les deux autres. Faisant comme si de rien était, comme s’il ne s’était rien passé. Il n’allait pas faire paraître qu’il avait la forme devant Ran, lui sous-entendant : Ouais j’ai mordu ta copine, un problème ? (gros ! XD) Ce ne serait pas correct, et vue qu’il était désormais sous les rayons du soleil, l’elfe risquait de gagner. Et il ne pouvait permettre cela, jamais une chose pareille se produirait.
Il était un peu lâche mais un défi est un défi. Ran appartenait à la masse de personne que craignait Zeviehl au niveau de la « concurrence ». Quoi ? Est-ce que Zeviehl avait le béguin pour Lunielle ? …
…
…
…
Il l’aime bien, mais de là à pousser aussi loin… Le vampire était un peu trop volage pour avoir cette idée. En tout cas, une chose était sur. Il avait peur de voir un couple se formait, Ran-Luni. Ceci serait… catastrophique ! Lunielle, libre comme l’air, feuille dans le vent, vague dans la mer. Personne ne pouvait l’avoir, même pas une divinité, aussi puissante soit-elle.
- Hey, comment vas-tu ?! La forme ?, fit-il à Ran lorsqu’il passa à côté de lui, sourire aux lèvres.

Il faisait de la discussion, simple, concrète, sans jeu, sans rien. Non pas qu’il se fichait en général de lui depuis le début, quoi qu’un peu, mais surtout qu’il voulait prestement se changer les idées. Le soleil ardent les suivait et il avait l’impression d’être regardé d’un air accusateur. Tu n’as pas ta place sous le soleil, créature… Voila l’impression grandissante qu’il avait. Il ne brûla pas instantanément, ce qui confirma bien le fait qu’il puisse marcher sous le soleil. Par contre, il avait l’impression de devenir de plus en plus… Faible ? Inutile ? Aucune idée… C’était vraiment bizarre, et très compliqué à décrire. Il savait que les trois êtres qui l’accompagne étaient fait de chairs, de sangs surtout. Mais une chose au fond de lui, son espèce d’instinct vampirique, ne semblait plus vouloir de leur sang. Comme endormis par le soleil.
Donc, ses pouvoirs ne fonctionnaient plus en plein jour ? Il était nu et sans défense ?

C’était troublant. Vraiment perturbant… En faite, si l’elfe mâle le voulait, il pouvait trancher la tête de Zeviehl aussi facilement qu’une tête de blé.

Effrayant. Il lança des regards en coin à l’elfe, sans trop laisser paraître son malaise. De toute manière, s’il n’était pas trop bête, il pouvait le voir aisément. L’assurance du vampire s’était amoindrie. Il tentait de garder le sourire, comme à ses habitudes.
- Belle matinée n’est-ce pas ?

De la conversation, juste une simple conversation… Ce soleil tapait trop fort à son goût alors qu’il venait à peine de se lever. Tout va bien, vraiment bien !
Il essayait de s’en convaincre. De fusionner avec cette idée. Le l’encrer dans sa tête, aussi profondément que l’idée d’être un vampire sous le soleil- AHHHH, non non il ne fallait pas y penser !
- Hem… Tu n’es pas très causant, hein ? J’ai ouïe dire que les elfes ne côtoyaient les humains que parce qu’ils y sont obligés. Entre nous, entres créatures immortelles que le temps ne touche plus, on peut… discuter un peu. Non ?

Il essayait vraiment d’être à l’aise. Avec un sourire et l’assurance de tout à l’heure… Mais d’un seul coup, on dirait bien que les rôles semblent s’inverser. Il avait juste horreur ce de genre de situation… Zeviehl est loin d’être faible, quoi qu’un peu en ce moment. Mais son esprit était toujours présent, et il ne lui fallait que cela pour se défendre, lorsque le corps flanchait un peu.
Enfin… Tout pourrait être bien pire. Le vampire pourrait finir en cendre et rejoindre la terre, ou brûler vif et rejoindre les enfers…

Vraiment… Pire… Surtout qu'il parlait avec un elfe... A ce qui paraît, à une époque très lointaine, les vampires et les elfes se faisaient la guerre.
Mais quelle importance, hein ? Aucune aucune... Non.
Zeviehl marchait sous un soleil ardent et parlait avec un elfe. Normal.

Spoiler:

Quelle situation déplaisante...
Rien qu'à regarder l'air arrogant et hautain de cet elfe aurait pu suffire à Zeviehl de répondre avec les même airs, sans aucune gène. Sauf que là, maintenant, sous un soleil qui commençait à être chaud bouillant, le vampire commençait à avoir un peu de mal à tenir... Et répondre à cet elfe semblait être une bien mauvaise idée. Cependant... C'est Zeviehl. Il garda un léger sourire pour ne pas afficher sa faiblesse, alors qu'il écoutait les deux créatures graciles aux oreilles pointues. Ce que lui raconta Lunielle, sur une partie de sa vie, l'intéressa énormément, et aurait en savoir plus... Malheureusement, elle changea de sujet, les poussant à se dépêcher. Zeviehl sourit à nouveau pour rassurer la demoiselle. Oui, il ne tiendra pas aussi longtemps que son esprit le veuille, mais il tiendra...
- Oui... Gaiement, répéta le vampire dans un murmure.

Il se laissa emporter par le mouvement de Lunielle, jetant un léger coup d'oeil à l'autre, qui ne semblait pas aimer l'idée. Alors, il la lâcha, tout sourire, les laissant aller de l'avant. Il les suivit, préférant les avoir en vue. Purement instinctif, on ne sait jamais avec ce Ran...


Ils marchèrent vite pour atteindre les pentes. Elles n'étaient plus très loin au moment où le soleil chauffait de plus en plus... Le zénith ne tardait pas à arriver, alors que les pas de Zeviehl semblaient ralentir. Il peut le faire... Il avait promis qu'il tiendrait...
Le pas lent, bientôt il s'arrêta. Il avait les dents serrer, et avait l'impression que ses jambes n'avanceraient pas plus loin... Il lui fallait un coup de pouce, rien qu'un petit... A croire que monsieur connait bien la chambre de la Chance, ou celle du Destin, car il se passa un événement météorologique tout à fait hasardeux : Un nuage recouvrit pendant quelques minutes la surface du soleil. Dans la pénombre, Zeviehl perçut à nouveau ses forces surnaturelles.
Il devait en profiter, la pente est juste à quelques pas...
Il fixa les deux elfes... avec un mélange d'envie profonde d'un prédateur affamé...
Ran le remarqua, et dégaina en criant quelque chose à Lunielle.

S'il pensait qu'il allait lui faire du mal...
Le vampire mit à peine un quart de seconde à les atteindre, et choppa l'épée de l'elfe au passage pour éviter qu'il fasse une nouvelle bêtise avec. Elle tomba sur le sol, alors que l'être continua à courir vers la pente. L'instant où le soleil revint impitoyablement éclairer les environs, le vampire avait réussi à se cacher derrière les rochers, se protégeant de son jugement...
Légèrement essoufflé, ses yeux se perdaient à contempler la lumière, qui aurait pu le détruire en quelque instant s'il n'avait pas pu se cacher... Il le savait. Ses forces avaient diminuées au contact, et cet effort immense aurait pu l'achever...
Il rabattit un peu plus la capuche pour ne pas finir aveugler.
Cet elfe... S'il ne voulait pas finir entre ses crocs, avait tout intérêt à ne pas en placer une lorsqu'ils arriveront à sa hauteur...
Zeviehl sait être gentil. Mais il avait faim à nouveau...
D'ailleurs, Mr Grifou qui présentait tout cela, sortit du sac de son maître, et détalla vers la grotte la plus proche. L'intelligence animal... s'éloigner du prédateur. Brave chat.
Zeviehl s'appuya sur la roche, s'aidant pour marcher. Il suivit le chemin qu'avait pris la boule de poile, et trouva l'entrée de ce qui semblait être une petite grotte. Très petite, car il percevait la paroi. Un léger sourire aux lèvres, apaisées, Zeviehl s'avança vers son petit compagnon et se plaqua contre le mur en grimaçant :
- C'est pas passé loin... , se plaignit-il.

Il se laissa glisser et se retrouva assis, attendant sagement les trois promptement abandonné sous ce soleil ignoble. Dans un long soupire, le vampire attendait... Et avait l'impression que plus il attendait, plus la vie des trois créatures au coeur qui battait toujours lui donnerait envie de les manger...
Il ne faut pas penser comme ça, il ne faut pas penser comme ça... Penses aux... aux papillons... Oui voilà ! Je vais me mettre à penser aux papillons et à ce que Grifou ferait avec...

Il lança un regard suspicieux vers le chat. Ce dernier le regardait, craintif, et blasé de ne pas avoir un bout de brioche à grignoter.
Zeviehl lui tira la langue en réponse.
Sacrée bestiole...