Gazette n°3; 21 des Cors Blancs

Comme tous les ans, dans la deuxième quinzaine des Cors Blancs, un phénomène inexplicable mais grandiose se produit sur la voûte céleste. Inexplicable ? Non, pas pour ce cher professeur Nyhjo !

Moi, Alphonse Verlile : Bonjour, professeur ! Comment allez-vous ?

Professeur Nyhjo : Pourrions-nous aller droit au but ? J’ai encore du matériel à préparer pour ce soir.

AV : Bien entendu ! Au diable les retrouvailles et la politesse ! Quelle idée farfelue… Alors, dites-nous professeur, d’où viennent ces guirlandes magiques ?

PN : En réalité, le phénomène est dû à l’approche de l’Archipel d’une traînée de poussière : la nappe de Nubus. Ce sont de très fines particules qui formaient autrefois une planète, détruire avec fracas par Strike, un astéroïde.

AV : Oh, Strike lui a brisé le cœur.

PN : C’était elle ou nous. Donc la nappe de Nubus, formée de particules de poussière, entrant au contact de notre atmosphère à l’allure de sept-cent mille pieds par heure.

AV : Ça fait beaucoup de pieds, imaginez l’odeur !

PN : Ce qui a la conséquence de les enflammer, et de former cette traînée lumineuse derrière elles.

AV : Hé bien, heureusement que personne n’a passé un coup de balais. Et il n’y a pas de poussière ailleurs dans l’univers ?

PN : Pas suffisamment proche de nous.

AV : Et ce Strike là, quand est-ce qu’il a décidé de tout péter ? Il pourrait recommencer ?

PN : L’évènement remonterait à plus de deux cent soixante mille ans, à l’âge d’Ivoire des Centaures. Ces derniers auraient même vu l’explosion, selon des peintures ancestrales retrouvées dans des cavernes. Quant à Strike, il a éclaté avec Nubus , l’impact étant trop fort pour préserver l’un des deux morceaux . Mais nous ne sommes pas à l’abri d’un autre astéroïde vagabond…

AV : Ça me fait penser, il existe justement une très belle légende Centaure à propos de ces étoiles.

PN : Je la connais déjà sûrement, je vous laisse.

AV : Attendez ! Professeur ! Vous ne souhaiteriez pas avoir votre propre rubrique dans la Gazette ?

PN : Non !

AV : Alors une carte de fidélité ? Sauf que c’est nous qui aurions des réductions…

PN : Non ! Mon temps est précieux ! Au revoir !

Laissons donc ce brave professeur avec ses jouets et revenons à notre Légende.
Elle raconte l’histoire d’amour interdite entre un triton et une centaure, déchirés entre le désir d’être ensemble, et le besoin de vivre avec leurs peuples. L’un sous la mer, l’autre sur la terre. Face à l’incompréhension, la répréhension même de leur parentèle, les amoureux choisirent de ne plus se revoir. Leur chagrin fut si fort, séparés l’un de l’autre ! Tous les soirs, ils rêvaient chacun de leur côté de pouvoir se retrouver sous la lune, mais ne pouvaient céder à leur envie.

C’est alors que Lumière se pencha sur leur histoire, prise de compassion par cette union impossible. Leur peine l’étreignit si fort qu’elle se mit à pleurer, versant des larmes de feu dans le ciel. Le lendemain, les deux amants coururent l’un à l’autre sur deux longues jambes dotées de genoux, de mollets, de pieds, et de dix ravissants petits orteils à leurs extrémités. C’est ainsi que seraient nés les Elfes. On raconte que depuis, tous les ans, Lumière pleure pour exaucer les vœux des miséreux.

Alors, si vous voulez attendrir Lumière ce soir, je vous conseillerais tout spécialement le lac Olia où les étoiles pourront se réverbérer dans une clarté épurée de nuages. Les Monts de Dâr seront eux aussi totalement dégagés, mais je vous déconseille d’emprunter cette voie, à moins de faire le vœu d’y survivre ! Partout ailleurs, le spectacle sera quelque peu atténué par la présence éparse de brebis célestes, menées par une brise bergère. Euh, légère.

Gazette n°3; 21 des Cors Blancs

La course de Marmite a cette année un trajet audacieux ! Le départ se fait au port de Reilor, direction Sud toute ! Elle va traverser toute la mer de l’Est , puis entamer la mer du Sud-Ouest par le flanc, pour se terminer sur la côte le plus accueillante de Ghurol, au pic aménagé en port commercial par les Anubites. Un traité de paix temporaire a été signé entre ces hybrides et les humains participants, mais personne n’est à l’abri d’un coup de louche ! Allez, au court bouillon, marins d’eau douce !

Le vainqueur de cette année est Davy Paäté, le premier à s’être réveillé du grand Rêve à l’hotêl Ile Thone où se déroulait le concours. Malheureusement, il ne recevra pas son prix de 500 pièces d’or de bon d’achat chez Le Sommeiller, s’étant noyé juste après avoir validé son éveil. En effet, le bougre, si pressé, a couru dehors encore emmêlé dans ses draps, plongé dans l’eau, et n’a jamais réussi à en sortir. Le choix des meilleurs matelas et oreillers en soie sera donc pour Robinson Cuikloeh, deuxième du championnat.

Si le lancer fééchette est une épreuve ouverte à toutes et à tous, le tir à l’orc, lui, est réservé aux gros bourrins de l’Archipel. Les poids lourds du cogne sévère se défient avec leurs plus beaux spécimens récoltés sur Ghurol. Il s’agit souvent de modèles prélevés jeunes à leur environnement, puis domptés avec force et viande. L’épreuve se déroule comme suit : les Orcs sont alignés devant un long terrain, soit herbeux, soit sableux, soit aqueux. Le but est d’envoyer son dresseur le plus loin possible, et de comptabiliser les points sur trois tours. Le gagnant est le survivant chiffrant le plus de points. Son séjour à l’hôpital est gratuit jusqu’à trente jours, dans la limite des places disponibles. Cette année, ce sont les soigneurs de Rosyel qui ont été recruté, puisque le tournoi se fait sur la plage d’Amarïht. Venez nombreux assister au massacre !

Gazette n°3; 21 des Cors Blancs

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C’était à midi, sur le quai Rastase. Tu accostais sur un petit voilier, les boucles au vent. Moi je prenais la navette pour Reilor, montant sur le bateau avec une robe mauve. Nos regards se sont croisés et tu as chaviré. Quelque chose est tombé. J’ai pu le ramasser. Si tu veux récupérer ton sablier, rendez-vous ce soir au coin de la taverne du Postiche Fringant et du barbier Vangog, avec une bourse de 100 pièces d’or. Et ne préviens pas la garde, sinon… Plouf !
Anonyme