Aïklando
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"Homme libre, toujours tu chériras la mer !"
"La mer enseigne aux marins des rêves que les ports assassinent."
"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit."
"Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter."
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables."
"Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil."
"Dieu nous rêve. S'il s'éveille, nous disparaissons à jamais."
"Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un."
"Le rêve de l'homme est semblable aux illusions de la mer."
"Il n’est pas de vent favorable, pour celui qui ne sait pas où il va…"
"Il y a trois sortes d'hommes : les Vivants, les Morts, et ceux qui vont sur la Mer."
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 ...La vie parfois fait Plouf.

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Isilwen Loendë
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Isilwen Loendë


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MessageSujet: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyLun 16 Nov 2009, 20:32

Loin au large, dans la mer du Nord-Ouest séparant les îles de Loïli et Lan Rei comme tout bon Aiklandien le sait, une bataille opposant trois navires (dont celui du Seigneur des Mers Dante Bélial) avait eu lieu.
La petite elfe semi-humaine avait réussi à s'en échapper.
Désormais seule, accrochée à un tonneau de fortune, la frêle jeune femme de même pas 20 ans dérivait.
Elle semblait plutôt humaine, mais elle avait cette grâce et cet exotisme qu’on ne trouvait pas au sein du peuple des hommes de Lan Rei Est. Son côté elfique.

La jeune créature remua fébrilement. Elle était fatiguée de s’accrocher. Elle peinait à rester éveillée, bercée qu’elle était par le rythme des flots. Inspectant les alentours, elle constat que les embarcations étaient hors de vue, et qu’elle n’était pas repérée. Du moins c’était ce qu’elle croyait. Allez savoir si le Seigneur Bélial n’allait pas revenir d’une minute à l’autre.

Une vague légèrement plus haute que les autres la bouscula et vint lu remplir la bouche de liquide salé, la faisant toussoter et crachoter de dégoût. Et lui rappelant par la même une flopée de bien mauvais souvenirs…



La chambre de sa mère était déserte et envahie par un mauvais pressentiment, elle s’était alors mise à courir vers le pont, priant qu’il ne soit pas trop tard, cette fois.
Et Elle était la, debout sur la rambarde, dansant avec les rafales de vents, en chemise de nuit, les bras écartés pour garder un semblant d’équilibre. Et le vent qui gonflait les voiles du bateau faisait virevolter Sa longue chevelure brune, menaçant de La faire tomber de l’embarcation ballottée sans merci par les flots…




Elle secoua la tête pour empêcher le drame de se dérouler une nouvelle fois dans sa tête.
Le soleil qui dardait ses rayons assommait de plus en plus Isilwen, qui, agressée par le sel comme par l’astre du jour et la fatigue, se sentait glisser dans le sommeil sans parvenir a lutter contre ses paupières lourdes. Son pire souvenir revint la hanter, si clair et limpide…



Un sourire triste aux lèvres, Elle semblait attendre sa fille. Lorsque Elle l’avait vu arriver en courant, l’air hagard, la peau encore plus pâle que d’habitude et les larmes aux yeux, Elle avait eu un petit regard d’excuse et avait annoncé, d’une voix calme, si sereine…
« Je veux tellement y aller tu sais. Ca fait si longtemps que j’attend ..! »

La pleine lune éclairait la scène d'une lumière diffuse, lui donnant un air lugubre...
La lune...Sa mère avait toujours adoré cet astre, songea Isilwen, qui eut un regard embué vers l'objet céleste avant de reporter son regard vers sa mère. Enfin vers l'endroit d'ou elle avait sauté, sans rien ajouter, sans attendre plus longtemps, et sans davantage de cérémonies, donnant l’impression qu’elle allait s’envoler, ou être emportée par le vent avec la grâce d’un ange…
Elle ne s’était pas envolée…Elle avait simplement atterrie dans l’eau dans un bruit sonore, et rien ni personne alentours n’allait pouvoir la sauver.
Flipper le dauphin n’étant jamais la quand on a besoin de lui, Isilwen n’avait écouté que son courage, et l’amour qu’elle portait à sa mère l’avait poussé a se jeter dans les flots. Elle ne savait pas vraiment nager, tout au plus se maintenir hors de l’eau. Tout au plus éviter la noyade. Elle s’était tout naturellement mise à lutter pour rester à la surface. L’eau glacée de l’Océan engourdissait déjà ses membres, mais elle ne pouvait pas abandonner sa mère… Elle revoyait son regard, ou s'était refleté la blancheur blafarde de la lune un instant avant...ces yeux d’un vert profond si envoûtant… Elle ferait tout pour revoir ce regard si doux et aimant…Mais l’intéressée ne lui facilitait pas la tache, Elle ne produisait pas un son, ne se débattait pas…et ou était-Elle d’ailleurs ? Il y a deux secondes Elle était la-bas, on voyait sa tête et…plus rien…mais comment voulez vous être sauvée si vous n’y mettez pas du votre ?!




Isilwen haïssait la mer. Cette entité dévastatrice qui n’épargnait rien ni personne… Elle lui avait tout pris. Elle avait tué sa mère, et la séparait de son père…
Malgré sa haine elle avait cru que les flots pourraient l’aider, la sauver des griffes du lycanthrope qui la pourchassait. Mais elle allait mourir, finalement.

Car la vie parfois fais plouf, comme on pouvait l’entendre dans certaines mélopées funèbres Elfiques.

Elle n’avait plus vraiment conscience de la situation. Ni de son corps qui doucement se relâchait, se détendait… coulait.
Le tonneau ne tarda pas à s’éloigner. Il était déjà trop loin d’elle pour lui être d’un quelconque secours, au cas où elle se réveillait.

La mer l’envahissait, l’eau salée se frayait un chemin dans sa trachée, brûlant tout sur son passage.
Isilwen sentit son âme se réveiller, vouloir prendre sa liberté, peut-être s’en aller, déjà ? Non.. perdre son âme, sa vie, pas déjà… Au plus profond de son être, quelque chose se révolta. Le mécanisme de survie se déclencha. Mais il était trop tard pour elle.
Question de timing.
Une goutte d’eau de trop suffirait pour éteindre la flamme qui se débattait en Isilwen…

Isilwen eut l’impression que l’eau qui la remplissait la chassait de son corps. Impression étrange difficile à décrire… Certains chamans, lorsqu’ils ont consommé certaines herbes, se sentent eux aussi étrangers dans leurs corps, peuvent prendre leur envol, quitter cette enveloppe charnelle, s’observer d’une vue extérieure… partir loin…
C’était ce que vivait notre jeune elfe. Sauf qu’elle se voyait en train de mourir. Elle ne réintégrerait pas son corps. Plus elle s’en éloignait, (et moins elle s’en rapprochait, fatalement.)

Mais diable, après si peu d’années de vie, la mort n’avait pas le droit de la prendre !
De tout son cœur, Isilwen protesta, et s’accrocha a ses quelques battements persistants, qui se faisaient de plus en plus rares. Son cerveau manquait d’oxygène, et lui faisait perdre conscience, tout en diffusant quelques scènes récentes…



« Teuh teuh !
Parole, j’ai cru que tu ne te réveillerais jamais. Combien de nuits que tu n’avais pas dormi petite ? Diable, et tes blessures, pratiquement déjà guéries. C’est pas très humain tout ça, on s’cache rien pas vrai ? »



Les longs cheveux noirs de la jeune femme auréolait son corps, lui donnant l’allure d’une déesse, pour qui la verrait d’en dessous.


« … Ah, une semi-elfe. Bon j’aime autant ça qu’une semi-succube hein, haha, nom d’un chien, tu m’as impressionné ceci dit. Bon et qu’est-ce-qui t’amène sur Lan-Rei Est ma belle ? »

« Ah ça, les démons et toutes ces pourritures communistes, cannibales… si jpouvais jleur aurait réglé leur comptes vla un bail vindiou !… »



Sa robe blanche, tâchée de sang et déchirée, semblait avoir subi un lavage, et avec les effets du courant, donnait de la grâce au moindre mouvement. On l’aurait crue drapée d’une toge comme une Dame romaine de l’Antiquité.


« Le mouvement incessant, voilà la clé de la survie lorsqu’on est pourchassée, mon enfant.
Crois-moi quand j’étais jeune, avec mes idées dérangeantes de jeunes scientifique plein de bonnes intentions, j’ai eu des problèmes. Et ce n’est qu’en bougeant sans cesse que j’ai pu m’en sortir. Je connais cet archipel comme ma poche, c’es pas peu dire. D’ailleurs tu garderas pour toi ce que j’te dis là ma loupiotte, parcequ’officiellement Samy n’est qu’un gentil pêcheur, vu ? »



Dans un dernier sursaut de vie, elle ouvrit grand les yeux, perçant l’océan et regardant les nuages au travers de ce miroir trouble. Les rayons du soleil parvenait jusqu’à elle, dans un étrange effet… un si bel effet… une lumière… si douce… on ne la croirait pas terrestre… pas d’ici… de l’au-delà peut-être ? Déjà ?
L’émeraude de ses yeux perdit son éclat, et ses paupières se refermèrent lentement…



« Bon allez mange. Jvais charger ta barque, et tu va partir pour Loïli entendu ? »


Ses muscles se décrispèrent. Ses poings serrés se détendirent, et ses mains reprirent leur forme d’éventail, naturelle, laissant ses longs doigts fins profiter de la sensation de l’eau glissant entre eux.


« Pas dfamille et pas d’amis…T’iras pas bien loin petite… Je bouge plus beaucoup, maintenant que jme fais vieux et qu’Ils m’ont oublié. J’ai arrêté ce mouvement perpetuel dont jte parle. Mais moi ça y est, je me suis fait oublié. Toi t’en a pour un moment à semer ton prédateur.
Jte dis ça, tu comprend, jveux te dire que si tu as besoin d’un QG sur Lan Rei, un ptit abri d’une ou deux nuits de temps en temps, tu peux compter sur Samy, d’accord ma belle ?
…On a chacun un secret à garder pour l’autre main’t’nant, stu vois ce que j’veux dire, hein…
J’ai pas dfamille non plus tu pige… Allez file. A un de ces jours peut-être, loupiotte ! »



Ah, souvenirs brumeux d’une époque qui semblait si lointaine…
Regrets… Amertume…
Aimer, être aimer…


Le mouvement incessant… Ou la mort.

Avec sensualité, la mer enlaça le corps de la jeune semi-elfe, dans une douce mais implacable étreinte.

Le froid envahit la jeune femme qui finit par cesser de bouger, mais qui continua a être baladée par les courants…
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyMer 18 Nov 2009, 16:01

Le mouvement incessant…
Ne jamais s’arrêter, ne jamais se reposer. Tout çà pour vivre, pour continuer à le faire…

Une vielle machine qui depuis des siècles reproduit le même mouvement, vers la droite, vers la gauche… Sans jamais changer de direction, sans jamais ralentir, sans jamais accélérer… Toujours les même engrenages rouillés qui grincent et se plaignent mais qui continuent inlassablement leurs besognes… Et tout çà pour avancer. Où ? Nulle part… Seulement avancer car c’est un mouvement incessant ou la mort…

Dans sa semi conscience l’être qui hantait ses eaux étaient là. Vieux comme le monde dirait les vieux marins rempli de mythes et de le légendes. Peut-être en existait une sur lui ?… Plus de la moitié d’un millénaire que son corps brisé et craquant filé entre deux eaux, frôlant souvent la surface laissant son aileron fendre péniblement l’air, symbole de ceux qui sont les « dents de la mer ». Symbole qui celui qui autrefois dévorait les hommes sur leurs trop petite embarcation. Que reste t-il de cet être sanguinaire, rempli de rage et de tristesse ? Que reste t-il de celui qui plongeait ses dents dans la chaire encore vivante et sanglante ? Que reste t-il de cet être puissant qui pouvait si facilement se débarrasser de toute résistance ?
Il ne reste que ce corps brisé, que cet esprit éteint qui ne désire plus combattre. Le corps qui nage sans fin, emportant l’esprit brumeux qui se laisse guider lâchement… mais parfois l’esprit s’éveille, groggy et douloureux, un voile flou posé sur ses souvenirs… Cependant la réalité l’agresse, assourdit ses tympans et brûlent ses yeux…

Aujourd’hui, maintenant, son esprit est tiré vers l’avant. Le sang…Le sang à cet effet… Le sang attise les requins, les attire avec plus de force que les vampires car même au plus loin le requin sentira le sang. Le sang réveillera sa faim, sa soif, bestiale et redoutable…
L’odeur qui tire lentement Arhid des brumes de son esprit n’est pas celle de la bataille opposant ces grands navires. Non, ce sang était déjà trop loin pour lui et ses compagnons, requins marteaux, requins tigres, requins à pointes noires avaient déjà due se repaître des corps mutilés tombaient à la mer. L’odeur qu’il suivait était beaucoup plus diffuse, beaucoup moins nette mais surtout beaucoup plus proche….

Les paupières à demi fermées s’ouvrirent lentement sur deux turquoises délavées, comme si l’eau salée au fil du temps en avait altérée la couleur. Son esprit fut brouillé par le flot d’informations que lui envoyèrent ses sens et il lui fallut quelques instants pour comprendre ce qui l’entourait.
Là, non loin, un corps à l’évanescence irréelle se faisait enlacer par les eaux. Arhid, lentement continua sa route, doucement sa colonne rouillée continuait de battre. Il n’était pas certain de ce qu’il voyait, peu sur de la clarté de son esprit… Voyait-il encore le fantôme translucide de sa mère qui lentement se faisait harponné ?
Il repéra non loin deux formes qu’il identifia aussitôt, deux requins à pointes noires étonnamment éloignés de leur groupe. Mais ils ne s’approchaient pas du corps ou plutôt il restait à distance de lui, Arhid. Lui qui bien souvent à dut nager à leurs cotés sans s’en rendre compte. Et là, les requins lui offrent cette proie facile, respectueux envers lui, envers cette créatures plus vieille qu’ils ne le seront jamais…

Arhid avançait, toujours à la même vitesse. Ces articulations produisaient un grésillement continu qui venait vibrer à son oreille, résonnant dans toute sa carcasse.
Une femme, c’était une femme qui lentement se faisait entraîner par la danse des flots. Sa robe blanche volait délicatement autour d’elle épousant les formes de son corps sensuellement. Ses cheveux l’auréolé de noir, fluide et magnifique. Les siens ressemblaient à des algues grisâtres, le suivant dans son sillage sans grande grâce, loin de cette légèreté qui caractérisait ceux de ce corps .
Il se rapprocha peu à peu de cette créature qui n’avait pas sa place dans l’océan. Pas une seule fois il n’accéléra l’allure encore trop perdue dans le flou de son esprit pour bien comprendre ce qu’il se passait. Pourtant au lieu de passer à coté d’elle tel un spectre inconscient il s’arrêtât face à elle. Et lentement, par petites saccades ses bras s’ouvrirent vers l’avant. Comme une vieille machine qu’on actionne à nouveau, ils bougèrent en grinçant et craquant, finissant par encercler le corps presque mort.

L’épave changeât de position s’orientant vers le haut avant de commencer sa difficile ascension. Ce frêle corps ne pesait presque rien et l’eau, sa tendre amie, l’aidée à le soulever. Mais pour Arhid c’était pénible, ses muscles bien que sculptant toujours son corps, témoins de sa puissance passés, n’étaient maintenant plus que comme de vieux élastiques sec qui sous une tension à peine forte se déchirent.

L’air agressa sa peau, brûlant ses yeux peu habitués à lui. Ses cheveux collèrent à son visage comme de vieilles algues à un rocher alors que ceux de la jeune femme épousée avec élégance son cou.
Pourquoi l’avait-il sorti de l’eau ? Ou du moins sa tête ? Il était incapable d’y répondre et n’avait pas encore l’esprit assez vif pour y réfléchir. Peut-être l’avait-il remonté car elle n’était pas encore morte, peut-être car aujourd’hui Arhid était moins détaché du monde qu’à son habitude.
Il détacha son bras droit du corps fin alors que le gauche ayant prit sa position semblait déjà s’être bloqué, déjà encrassé par la rouille. Comment refaire prendre connaissance à un être quasi mort ? Il aurait été bien plus facile de faire l’inverse…

Ses doigts parcheminés glissèrent sur la gorge blanche de cette femme magnifique. Il est bien dommage que les yeux bleus du triton ne soient plus capables de distinguer la beauté autre que celles des pierres.
Ses dents blanches glissèrent sur ses lèvres déjà sèches, les fendillant un peu plus… Ses doigts engourdis montèrent le long du menton, filèrent entre les lèvres et sans ménagement s’enfoncèrent dans la gorge… Pour provoquer une déglutition pour qu’elle crache l’eau qui n’était pas son élément. Ce n’était peut-être pas une bonne position pour cela, ballotté par les flots seulement maintenus par le bras du triton. Ce n’était peut-être pas non plus la meilleure manière de la ramener à elle mais qu’importe…

Si elle n’était pas assez forte elle serait dévorée par les squales. Si elle l’était, alors, peut-être cette fois ci sera t-elle sauvait par l’un d’eux.
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Isilwen Loendë
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyMar 08 Déc 2009, 14:41

Un corps étranger s’introduisit dans la bouche de la jeune femme. Cet « objet » avait un goût fort désagréable qui déplut à Isilwen…Mélange d’algues et de vase… Ou peut-être pas, c’était un arôme difficilement identifiable à vrai dire.

Aucune saveur, erk, enlevez-moi çaaa !

La nausée la submergea tandis que les doigts inconnus s’enfonçaient toujours plus loin dans sa trachée. Horrible invasion. Tout son corps se révolta et réagit en conséquence, faisant remonter toute l’eau récemment ingurgitée.
Dans un soubresaut elle s’étrangla et sentit du liquide remonter jusqu'à sa bouche. Elle entrouvrit les yeux, en proie a une grande souffrance. Sa trachée lui brûlait, elle avait mal a chaque respiration. Respiration qu’elle avait bien du mal a contrôler d’ailleurs.
Contre quoi son être luttait-il le plus ? Cette eau étrangère qui l’avait remplie sans autorisation, ou ce corps étranger qui la traitait si mal ? Peu importait, les deux étaient désormais chassés, et petit à petit la jeune femme s’apaisait et cessait de s’agiter.

Isilwen toussota en crachant encore un peu d’eau de mer, étonnée mais soulagée d’être revenue d’aussi loin. Elle avait été si profond… et y était resté si longtemps… sa notion du temps était sûrement faussée, il lui semblait être restée des siècles durant sous l’eau.

Toujours dans un espèce de coton brumeux, elle ne savait pas vraiment où elle était. Regardant autour d’elle, elle ne vit que la mer et les vagues… Et soudain, elle prit conscience qu’elle ne flottait pas par magie, mais qu’une personne se tenait près d’elle. Lentement elle analysa l’être qui la maintenait à la surface.
Il n’avait besoin que d’un bras pour la retenir… Il était très à l’aise dans l’eau… L’eau n’était pas assez transparente pour que la semi-elfe put inspecter le corps de la créature. Mais de toute manière le doute n’était pas permis : cette personne n’était pas un être humain.

Isilwen avait déjà rencontré des habitants de la mer, mais jamais elle n’avait vu un triton aussi étrange… et délabré. Voulant pousser un cri de surprise elle eut la mauvaise idée d’ouvrir la bouche au moment ou une vaguelette s’écrasait sur elle. Elle bu la tasse et repartit dans une quinte de toux déchirante. Une vague de nausée la submergea à nouveau, lui clouant le bec pour quelques instants.

Calmée, elle respira un grand coup (en surveillant les mouvements de l’eau cette fois) et tourna la tête vers son sauveur. Elle murmura d’une voix douce


« - Je vous remercie… »

Avec une grande lassitude, elle songea que ce n’était pas vrai. Elle aurait aimé que la mort la prenne, une bonne fois pour toute. Elle aurait pu cesser de fuir, d’avoir peur… mais voilà que la Providence l’empêchait de finir sa vie, la remettait dans le jeu… Un jeu dont elle connaissait si mal les règles qu’elle était sans cesse en danger. Lasse, oui. Pas suicidaire pour autant… Mais elle ne redoutait plus la mort. Du moins, une mort douce. Elle redoutait d’être capturée et torturée avant d’être tuée, surtout. Oui, voilà, la souffrance, c’était ça sa phobie du moment. Paranoïaque elle craignait de voir surgir l’enfant-louve à tout instant, où qu’elle soit.

Mais pas en pleine mer, cela dis. Non là, la petite lycanthrope qui lui avait tant marqué l’esprit ne viendrait pas la chercher, mais voilà, Isilwen ne pouvait décemment pas passer sa vie entière a nager en pleine mer. L’idée la traversa qu’elle aurait peut-être mieux fait de rester auprès de Dante Bélial, qui l’aurait certainement protégé. Une vie de servitude, est-ce si terrible après tout .. ?

Elle secoua la tête pour chasser ses pensées. L’heure n’était pas aux regrets de ce genre. Elle admirait ceux qui luttait pour un idéal, ceux qui préféraient mourir que perdre leur dignité, leur liberté ou leur honneur. Ah, comme elle aurait aimé être de cette trempe. Mais elle en était bien loin… Elle aurait préféré renier père, mère et patrie pour ne pas mourir dans de quelconques souffrances. Bref nous l’aurons compris Isilwen était ce que l’on appelle communément une lâche, ou plus souvent, une humaine moyenne.


« Oui, vraiment… Je serais morte, sans vous… »

Ajouta t-elle avec un demi-sourire reconnaissant.
Elle ignorait jusque là que les tritons et sirènes aidaient les humains. Elle avait toujours classé ce peuple parmi les « indifférents », au même titre que les centaures. Des êtres qui vivent de leur côté en se mêlant rarement aux autres peuplades, des êtres qui jamais ne se seraient impliqués dans quoi que ce soit qui ne les concerne pas directement.
C’était peut-être une idée fausse. Mais peut-être pas, il était possible que ce triton là soit une exception. L’altruisme est lié a sa personne et non à sa race.
Altruisme… un grand mot, nous ne savons même pas ses intentions, au fond. Peut-être a t-il sauvé Isilwen pour son karma, sa conscience ou peut-être était-ce pour une autre raison que lui seul connaît.
Mais passons. Sortons un peu des pensées profondes de notre héroïne pour retourner dans l’action.

Passée l’extase de la découverte des grands fonds marins (comprenez : la noyade), et le choc de la découverte d’Arhid le triton, Isilwen passa au troisième stade : les considérations matérielles. Elle réalisa que dans ces quelques haillons blancs, elle était comme nue. Pudique elle se sentit aussitôt gênée. Elle ignorait tout ce la vie sexuelle des tritons et ne savait pas du tout s’ils pouvaient faire des choses aux humaines, si même ils connaissaient le désir, mais dans le doute, une petite angoisse commençait à naître en elle. Elle venait d’échapper au viol d’un démon, ce n’était pas pour finir par l’être par un poisson v_v
Dans un ricanement intérieur elle se moqua d’elle-même, se rendant compte qu’elle en savait vraiment rien sur l’anatomie des tritons. Elle s’amusa également de se prétendre assez désirable pour plaire à une autre créature. Mais bref.

Le froid l’envahissait de plus en plus, et ses lèvres bleuissaient progressivement, tandis que sa peau se transformait en chair de poule. Elle se blottit un peu plus contre son sauveur, abandonnant sa pudeur et sa gêne au profit de son confort (et là je demande, hors rp, le corps d’un triton c’est chaud ou c’est froid ? xD)
A son humble avis de toute façon, cette créature-là n’avait pas l’air d’être très axée sur les relations humaines. Non elle était trop… étrange…

Isilwen promena son regard sur les alentours, ne vit plus aucun bateau… ne vit aucune terre… mais peut-être était-ce simplement les vagues qui lui cachaient ces détails du paysage…
(Heureusement pour elle, elle n’aperçut aucun requin.) Elle avait cette étrange impression d’être seule au monde. Seule, avec Arhid. Elle finit son inspection en ramenant les yeux sur lui. Il avait les cheveux d’un gris peu commun. Etait-il d’un grand âge ? Ou cela n’avait-il aucun rapport ? Et cet air un peu ailleurs, ou mélancolique peut-être… ? Ah et que faisait-il là d’abord, était-il en lien avec le Seigneur Bélial ? Par le Rêve, qu’allait-il bien pouvoir lui faire…
Un tas de questions se pressaient dans la tête de la semi-humaine, qui était à la fois inquiète et avide d’en apprendre plus sur ce mi-homme mi-poisson.
Elle ne le trouvait pas particulièrement beau, mais était-ce important ? Elle plongea son regard dans celui d’Arhid, pour peut-être tenter d’y lire des réponses. Mais celui-ci était pour le moment insondable. En tout cas cas il avait les yeux d’un bleu magnifique.

Isilwen ne savait que dire, que faire. Elle n’osait rien demander à la créature, intimidée.
Depuis son « réveil » elle avait été effrayée puis fascinée par le triton… Mais elle était désormais surtout curieuse, avide d’en savoir plus.
Alors elle se contenta de mieux s’accrocher au bras qui la soutenait, gardant les yeux posées sur le visage d’Arhid, dans l’attente d’une suggestion, d’une déclaration quelconque…
A vrai dire, elle se sentait plutôt bien, dans la situation présente. Non pas que le triton soit très rassurant, mais disons qu’il l’aurait déjà mangé si telle avait été son attention, et que selon elle la situation ne pouvait pas encore se dégrader.
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyMer 13 Jan 2010, 23:37

La créature centenaire n’arrivait pas encore à prendre totalement pied dans la réalité. Son visage porté par les vagues gardé un air absent, son geste mécanique de porter ses doigts dans la gorge de la femme lui avait peine effleuré l’esprit. Il retira sa main parcheminée en sentant le corps de la femme être prit de soubresauts. Elle reprit connaissance petit à petit, le triton réussit par poser réellement son regard sur elle, observant sans vraiment le faire.
Une vague vint, soudaine, elle s’écrasa sur le visage de la femme la faisant tousser. L’être, la mer lui fit une tendre caresse, elle réhydrata délicatement sa peau aride, choyant les lèvres craquelées… Il rabaissât ses paupières pour garder contre ses pupilles l’eau tendre et chaude qui calmait l’agression de l’air si sec.

La voix de la femme se fit entendre passant au dessus du bruit des vagues lentes et paresseuses. Il dévoila à regret ses yeux et les posa sur elle, réussissant plus ou moins à s’encrer dans la réalité. Il hocha de la tète, faiblement pour accepter ses remerciements. Ses cheveux collés contre lui, frémirent à peine dans le mouvement.
Elle en rajoutât. Elle serait morte sans lui. C’est vrai, dévoré par ses compagnons et peut-être même un peu par lui. Le vieux triton ne se nourrissait que peu de fois, il se sustentait seulement quand il arrivait sur le lieu du repas de ses amis ne pouvant lutter contre l’appel du sang. Il se rendait rarement compte de ce qu’était la proie. Une fois ce fut un homme, il pensait que ce goût qu’il connaissait par cœur l’aurait replongé dans la folie mais il n’en fut rien. Les seules fois où il réagissait c’étaient quand le cadavre était celui d’un dauphin, c’était assez rare mais cela suffisait à déchirer son esprit, à le lacérer ressortant impitoyablement l’image de son tendre ami. Qu’il fut beau Orick avec cette queue si habile, si joyeux tout comme eux mais si insouciant.

La femme aurait put faire rire le triton, véritable exploit, rien qu’en disant ses pensées à voix haute. Lui, la violer ? Peut-être que les humains avaient un buste similaire à celui des sirènes mais ils n’en restaient pas moins terrestre et ces jambes longues et malhabiles étaient loin d’être attirantes. Outre cela on pouvait même se demander si Arhid était capable de ressentir du désir. Sa douce folie l’avait plongé dans un monde où seuls les personnes qu’il aimait existés, ses parents, son frère, son ami…
Alors que l’humaine paniquait de se faire agresser par l’être marin celui ci se demandait vaguement ce qu’il allait bien pouvoir faire d’elle. Bon, elle était sauve mais absolument pas dans son élément. Il devait alors la conduire sur terre. Hum… Ils étaient vraiment loin des terres justement il le sentait, le savait par sa mémoire centenaire. Que faire d’elle ? Il ne pouvait pas la laisser là aux prises avec les deux squales qui continuaient à nager doucement autour d’eux.

Son attention fut brusquement reportait sur elle. La femme venait de se coller à lui, son regard délavé tomba sur elle, se demandant ce qu’elle pouvait bien chercher à faire. Il lui fallut de longues secondes pour remarquer les signes de froid qui étaient apparus sur elle. Il ne lui serait pas d’une grande aide, tout comme les poissons son corps possédé la chaleur exacte de l’eau autour de lui, il n’était pas un mammifère même s’il en possédait le buste.

La femme ne disait plus rien et le triton pas plus. Actionner les muscles de ses mâchoires lui paraissait être un cruel effort. Son corps ne tarda pas à se décoller de celui de la femme reprenant une position horizontale beaucoup plus naturelle pour lui. Il en aurait presque laissé échappé un soupir de soulagement. Son aileron dorsal perça lentement l’eau, menace marine terrifiante. Autant son corps était délabré autant la partie marine n’en montré rien à part une couleur fané pour les reflets violets la parcourant toujours. Sa nageoire caudale se montra aussi amorçant déjà l’unique mouvement de nage qui pouvait calmer le corps détruit.

Il ouvrit la bouche faisant sortir l’air, ses cordes vocales semblèrent se déchirer tout au fond de sa gorge, tirant, lancinant.


- Irrrl…Vourr…

Il fronça les sourcils baissant son menton pour laisser entrer l’eau salée dans sa bouche. Elle partit immédiatement humidifier sa gorge irritée, lui permettant ainsi d’utiliser sa voix. Une voix brisée et rauque, comme un torrent de roche s’écroulant dans les fonds marins mais où on peut entendre encore le vieil accent chantant d’une ancienne voix magnifique.

- V…Vous allez vous tenir à moi, mon aileron pourra le supporter.

Le bras où elle s’accrochait était bloqué, ses articulations le brulaient. Il avait l’impression qu’on tentait de les déchausser avec un levier vicieusement placé en leur centre.

- Là bas, vers les bas fonds, il y a des ilots de roches.

Il attendit qu’elle se saisisse de son aileron son corps impatient de se lancer à nouveau dans le mouvement incessant de sa survie.

- Mon nom est…Arhid…
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Isilwen Loendë
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyVen 12 Fév 2010, 16:08

…Parlait-il son langage au moins ? se demanda soudain Isilwen . Elle ne savait rien du peuple de la mer et pour autant qu’elle sache il allait peut-être la tirer jusqu’au fond de l’eau pour la noyer plus vite, au lieu de la sauver, comme elle l’espérait. Mais elle n’avait de toute façon aucune autre option que de s’en remettre à lui. Alors elle attendit, grelottante, que l’hybride agisse, en bien ou en mal.
Dans son attente elle eut le loisir de continuer a détailler la créature. Il avait vraiment l’air maladif, elle eut conscience que la manière dont elle s’accrochait à lui pouvait lui faire mal . En plus, elle avait beau se coller a lui elle ne récupérait aucune chaleur. Evidemment. Alors, tandis qu’il s’écartait d’elle, elle recommença a battre des jambes pour se maintenir la tête hors de l’eau, dans une attitude de chiot labrador dont c’est la première baignade, mais toujours accrochée a son bras, craintive.

C’est alors que son sauveur du jour s’exprima. Elle ne comprit tout d’abord aucun des sons qu’il produisit. Un soupçon d’inquiétude naquit dans son esprit, quand elle réalisa que non, ils ne parlaient pas le même langage. Mais il avala une gorgée d’eau et reprit, d’une voix usée. Il l’invita a s’accrocher a son aileron. Une offre qu’Isilwen s’empressa d’accepter, relachant sa pression sur le membre supérieur du triton. Elle sentit un grand soulagement s’emparer d’elle en ayant la confirmation qu’il allait l’aider à regagner la terre ferme, et qu'ils pouvaient communiquer. Un sourire reconnaissant naquit sur son visage pâle. Elle garda cependant la bouche fermée, craignant de l’importuner avec des bavardages typiquements humains.

Il se présenta. Arhid. Un nom bien étrange pour une créature de la mer, songea notre jeune semi-humaine. Etrange parce que ce mot lui évoquait la sécheresse du désert, et pas l’humidité des fonds marins. Elle aurait plutôt vu ce nom pour un anubite ou un chameau. Mais qu’importait. Elle évita bien entendu de formuler a voix haute ces pensées profondes.

Cependant, Isilwen restant avant tout un être humain de type femelle, elle ne put garder sa langue dans sa bouche bien longtemps. Le silence lui étant apparamment trop étouffant, elle décida de le briser en engageant la conversation. Oui. Parfaitement.


« Enchantée. Je suis Isilwen… »

Elle garda un petit silence et reprit

« Hmm, Arhid, que faisiez-vous donc avant de venir me sauver ? »

C’est en prononçant cette phrase qu’elle réalisa sa stupidité. Cela sonnait tellement faux… Comme si on papotait avec un triton de la même façon qu’avec un être humain au QI moyen. Elle songea que cette créature, qu’elle supposait pleine de sagesse et mille fois supérieure a elle en âge et en intelligence, allait la prendre pour une demeurée.
Mais hé, de quoi est-on censé parler avec un triton inconnu ? Du réchauffement de la température intérieure de la mer ?

Quoi qu’il en soit, Arhid ne s’en aperçut surement pas mais Isilwen rougit de sa question. Elle mis tous ses neurones en action pour tenter de sortir une phrase brillante qui épaterait notre créature de la mer, mais rien ne vint, aussi n’ajouta t-elle rien et se contenta de se laisser porter. De toute façon elle n’était pas douée pour les conversations.
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Arhid Gramar
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyMar 23 Fév 2010, 22:52

Un poisson pilote…hum non, plutôt un rémora.
Voilà ce à quoi lui faisait penser la jeune femme. Les rémoras s’accrochaient à sa peau à l’aide de sortes ventouses pour picorer les parasites et autres machins qui se collaient à lui. Il les aimait bien, ils n’étaient pas encombrants et il n’avait plus besoin de se gratter. Les poissons pilotes ne faisaient que nager autour de lui pour profiter du reste de ses repas. Sympathiques bien qu’un peu opportunistes…
La jeune fille accrochait à son aileron ne le gênait pas bien qu’il dut faire un peu plus d’effort et qu’elle déviait légèrement sa trajectoire. Arhid était une vraie carte. Il avait tellement arpenté ces mers, autant conscient qu’inconscient, qu’il savait instinctivement où se trouvaient les choses. Il pouvait situer les villes, les ports, les villes des terres, les bas fonds, les villes marines, les courants, tout… Il savait donc parfaitement où il allait et sentait la moindre variation dans sa trajectoire…

Isilwen. Le prénom du brin de femme accroché à lui. Il ne donna pas l’impression de l’avoir entendu et laissa le silence apaisant des roulements de la mer. Son bras avait reprit une position normale le long de son corps. Ses articulations après avoir grésillaient, chauffaient doucement mais heureusement aucunes crampes ne semblaient le menacer.
La voix d’Isilwen lui parvint facilement, elle était plus aiguë que le vrombissement léger des eaux. De plus son visage était au dessus de l’eau, de ce fait il ne captait pas tout les sons et vibrations qui venaient des habitants de la mer.
Il fallut de longues secondes au triton pour répondre..


- Je nageais.

Il ne comprenait pas l’intérêt de cette question. Ni en quoi cela pouvait engager une discussion. Enfin… Il n’avait pas le cœur à y réfléchir

Il n’y avait rien de plus à dire.




Il le ressentait. Elles arrivaient.
Vibrassions délicates. Harmonies de leurs voix. Majestés des Mers et des Océans, elles arrivaient…. Un doux plaisir s’insinuât dans son esprit, cette danse il l’aimait toujours. Il aimait voir la beauté de ces êtres recueillant histoire et sagesse et… elles arrivaient.

Sa nage ralentit et il tourna son visage vers un endroit précis.


- Là bas… Regardez Isilwen…

Sans prévenir une masse noire jaillie. Perçant les flots, s’élevant vers le ciel. Vrombissement avant qu’elle ne retombe. Véritable tonnerre quand les flots s’éparpillent face à son assaut. Et à nouveau, elle réapparait, plusieurs tonnes défiant le ciel. Elle retombe magnifique et d’autres arrivent. Belle et merveilleuse danse. Beau et merveilleux chants. Les baleines, immense baleines plus grandes que dans vos rêves, vénérables gardiennent des mers… Elles sont là.
Le balai dure long et cour sous les rugissements de l’eau, les paroles de leur chant. Arhid les entend, Arhid les comprend. C’est l’histoire de ces eaux. Passage de la vie, joyeux pour leur jeu. Il ferme quelques instants les yeux…

Puis le silence. Mais elles ne sont pas encore partie. Une masse noire bien plus grande que les autres apparaît sous eux. Elle remonte lentement à leur coté faisant glissé le triton et sa rémora-humaine avec l’eau. Véritable île grise à leur coté elle tourne son œil noir sur eux.

Sa vieille amie…

La main du triton sort alors lentement de l’eau et vient se poser presque avec amour sur la créature. La vieille mère, si grande et si belle presque aussi âgé que lui. Une tendre amie…
L’immense œil plus grand que la longue main posé à ses cotés regarde alors avec tristesse le vieux triton, avec tendresse, avec joie de le voir mais avec la douleur de remarquer la déchéance de cette créature centenaire.
Puis la Vieille Mère tourne son regard pétillant vers la petite créature accrochée à l’aileron de son ami. Elle semble alors sourire, son regard brilla avec amusement avant qu’elle ne se renfonce dans les eaux. Un dernier chant à l’encontre du triton et la vieille amie et ses compagnons disparaissent de la surface.

Arhid reprit sa route comme si de rien n’était son esprit apaisé par cette rencontre. Il avait presque oublié la petite accroché à lui. Il laissa un licence planait bienfaiteur avant de s’adresser à elle.


- Sais-tu ce qui se trouve sous la surface ? Sais-tu quel monde vit sous cette limite qui ferme tes yeux ?
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptyLun 15 Mar 2010, 15:11

Son sauveur semblait si serein, si sur de lui qu’Isilwen se sentait de moins en moins effrayée.
Quand arriveraient-ils sur la plage, elle n’aurait su le dire. Elle n’était pas pressée. A bien y réfléchir, là, au milieu des flots, accrochée à un triton, ses ennuis de la retrouveraient pas. Elle était dans une relative sécurité, c’était plutôt pas mal.
Elle n’avait pas hâte de remettre pied à terre, car alors, ce serait le retour de La Traque, de l’angoisse permanente…
L’espace d’une seconde elle regretta encore d’avoir été sauvée de sa noyade. Mais cela lui passa vite, malgré sa nature faible et fragile, Isilwen n’était pas du genre à renoncer à la vie aussi simplement.

Interrompant ses réflexions Arhid lui suggéra de regarder dans une direction précise. Isilwen ne savait pas exactement quoi regarder, ni ce qui retenait l’attention du triton. Elle, avait ses yeux de semi-elfe, elle ne voyait pas grand chose de notable. Elle n’avait pas non plus entendu quoi que ce soit de précis.
Puis, les baleines arrivèrent, et le cœur de la jeune semi-humaine se mit à battre plus fort que jamais. Un mélange d’appréhension –elles étaient énormes, ces bestioles- et d’émerveillement – c’était la première fois de sa vie qu’elle en voyait, et elles avaient un certain charme- l’emplit alors. Une sorte de joie sans nom, comme un gosse découvrant un nouveau truc top délire.
Après avoir admiré les danseuses de la mer faire leurs cabrioles, Isilwen avait un sourire accroché au visage. Carrément plus classes que les dauphins, ces baleines, quand même.
L’un des cétacés vint à la rencontre du couple bizarrement assorti. Il était immensément immense, Isilwen se sentait toute petite, toujours plus intimidée, elle avait l’impression d’être en présence d’un être quasiment divin. Elle retint son souffle. Le triton semblait connaître intimement cette baleine là. (Une ancienne relation surement... ). Quelque chose de fort passait entre les deux habitants de la mer.
Soudain, Isilwen croisa le regard de la créature. Un regard si expressif, comme une invitation à ne plus avoir peur. Isilwen devint instantanément fan des baleines. Elle était presque honorée, fière, d’avoir eu droit à un regard. Elle n’avait ressenti aucune agressivité. Elle était émue. Si elle n’avait pas eu la gorge quelque peu nouée par cette rencontre, elle aurait demandé à Arhid de lui en dire plus sur cette Baleine. Lorsque cette dernière décida de partir, il s’en fallut peu pour qu’elle surmonte sa crainte et plonge pour continuer à suivre des yeux les énormes créatures. Mais elle était figée dans son étreinte, rien au monde n’aurait pu la faire lâcher Arhid. Un petit temps passa, au cours duquel Isilwen écouta le silence tout a fait relatif de la mer.
Alors, Arhid prit la parole.


- Sais-tu ce qui se trouve sous la surface ? Sais-tu quel monde vit sous cette limite qui ferme tes yeux ?

Isilwen avait toujours cru être plus ou moins une personne de la mer, elle qui avait passé tant d’années sur un bateau. Mais elle savait bien qu’en vérité elle ne connaissait rien à la navigation ordinaire, car tout ce que sa mère lui avait appris, personne d’autre au monde ne le lui apprendrait de la même façon. Les marins ont leur vocabulaire, la mère d’Isilwen avait le sien particulier. (« Tire la grosse ficelle ! », « fait un nœud tournicotant », « hisse le torchon »). En résumé Isilwen était vierge de connaissances maritimes, et à plus grande échelle, elle ne savait rien des mers et océans.

Timidement, elle répondit


« Non… Je sais que dans la Mer vivent des poissons, mais aussi des créatures terribles. Je sais que beaucoup de morts hantent les mers de l’Archipel. Mais je ne sais rien d’autre… Je ne suis qu’une créature de la Terre, ma place n’est pas dans l’eau. C’est ce qu’on m’a appris»

Elle avait simplement restitué ce que sa mère lui avait souvent dit.
Outre les poissons et les cadavres de marin, dans la mer, il n’y avait rien qui pouvait concerner les Hommes.
Elle ajouta, avec une pointe d’admiration,


« - Je ne connaissais l’existence des créatures comme toi que par les livres. ET je n’avais jamais vu de baleines… Elles sont si impressionantess…»
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MessageSujet: Re: ...La vie parfois fait Plouf.   ...La vie parfois fait Plouf. EmptySam 29 Mai 2010, 11:49

Arhid était toujours étonné par le peu de connaissance des êtres terrestre à propos de la mer. Baleines, dauphins et requins qui daignent se montrer et les poissons qui se prennent dans les filets, cela résumé ce qu’ils connaissaient et encore, cela ne concernait que les marins. C’était totalement ridicule. C’était absolument rien, minuscule, un grain de poussières parmi le désert.
Il fallait tout de même admettre que les terriens n’avaient pas la capacité de changer de « monde » comme eux les sirènes le pouvaient pour plus ou moins de temps. Néanmoins ils ne venaient pas chercher leur nourriture en ravageant sans distinction leurs élevages et leurs cultures. Ils ne venaient pas non plus chasser les leurs…enfin maintenant c’était fini, mais pour Arhid la chasse des siens étaient une plaie béante et purulente qui ne se refermerait jamais.

Il continuait son mouvement, avançant sans se presser. De temps en temps, il baissait son visage jusqu’à l’arrête de son nez. Alors il inspirait profondément, ses poumons se remplissaient d’eau qu’il expirait lentement. Les poumons d’Arhid, ce sont des merveilles de l’évolution. Ils sont hybrides, que ce soit de l’eau ou l’air il savait en tirer l’oxygène. Les scientistes seraient certainement heureux d’étudier un triton aussi évolué, mais serait tout aussi horrifié en découvrant la délabrassions de son corps. Ses poumons affaiblis, se desséchaient très rapidement face à l’agression de l’air, c’était la partie la plus touché de ses poumons vu qu’elle fut inutilisée pendant une à deux centaines d’années.

Relevant son visage de l’eau il l’écoutât sans l’interrompre, attendant même quelle rajoute sa dernière phrase.


- Ce ne sont pas de simples baleines. Elles sont bien plus grandes, bien plus vieilles, bien plus sages. Elles ne se montrent que rarement aux gens de la terre, mais elles alimentent bien les légendes de vos marins.

Les légendes marines par les êtres de la terre. Il trouvait toujours çà très amusant.

- Celle qui t’as approchée est l’une des plus vieilles. J’étais là à sa naissance… C’est une amie…

Par instant il se demandait s’il mourrait avant elle. A ce qu’il avait put remarquer de ces baleines là, elles avaient une espérance de vie aussi longue que celle des sirènes or Arhid avait dépassé depuis longtemps ce palier.

- Elle a dut atteindre les cinq cent ans depuis deux ou trois dizaines d’années maintenant.

Lui se rapprochait des six cent ans, ça, il en était certain mais il était impossible pour lui d’être plus précis. Il avait perdu la notion du temps depuis longtemps à s’en demander même s’il l’avait eut un jour. Ca ne sert à rien non plus de lui montrer un calendrier car il a tout simplement oublié les dates. Peut-être est-ce une forme de sénilité ou une conséquence de sa folie. Il penchait plus pour le second cas car c’était à cette période qu’il avait commencé à oublier sa date de naissance, les jours des fêtes et tout ce qui peut comporter une date. Il se souvient juste des dates de naissance de son petit frère et de son meilleur-ami, seulement le jour et le mois mais pas l’année.

- Sous l’eau le monde ne se résume pas à ce que vous connaissez. Tout ce que tu trouves sur la terre, toutes les espèces végétales ou animales, toutes les roches, comptes tout et ce nombre sera égale ou inferieur au « tout » que tu trouveras sous les eaux. Les Hommes ont tendance à ne pas voir au delà des limites et prendre ce qu’il trouve sans se soucier ce qui est y déjà. Il prit une petite gorgée d’eau. La personne qui t’as dit où été ta place est sage. Et les autres êtres de la terre devraient s’en souvenir, la mer ne leur appartient pas. L’eau gronde et ils vont finir par devoir payer leurs pillages incessants et leurs tueries sans scrupules. Les plus violentes des tempêtes paraitront alors bien douces à côté…

Ses paupières se baissèrent quelques secondes…

- Le monde de la mer va bientôt changer…





(Et ceci vous le découvrirez sous peu ; ) )
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